Trois jeunes de 18 à 24 ans domiciliés près de Rennes ont été écroués fin septembre pour tentative d’assassinat. Ils avaient tenté de voler, dans la nuit du 15 au 16 septembre dernier, des plants de cannabis chez une personne handicapée vivant à Irodouër (35).
Dans cette histoire, Jean-Christophe Petitjean aura peut-être perdu un œil et, de manière plus anecdotique, toute sa culture de cannabis. Dans la nuit du 15 au 16 septembre dernier, il a surpris trois jeunes en train d’arracher ses plantes, dans le jardin de sa maison située à Irodouër (35). Alors qu’il sortait pour les faire fuir, il a reçu un coup de fusil qui l’a blessé au visage et au torse. Les trois jeunes sont aujourd’hui en détention provisoire, poursuivis pour tentative de meurtre avec préméditation.
Un coup en pleine tête
« Il était environ 23 h 30 quand mon chien s’est mis à aboyer », raconte l’homme de 57 ans. Puis il entend un bruit de cyclomoteur s’éloigner mais ne s’inquiète pas outre mesure. Une heure plus tard, cependant, le chien se remet à aboyer. « Je me suis mis à ma fenêtre et j’ai vu trois silhouettes en train de découper mon grillage », se souvient-il. Il crie au voleur puis tire en l’air avec son fusil.
Il pose son arme et descend ensuite sur le pas de sa porte d’entrée pour tomber nez à nez avec l’un des voleurs armé d’un fusil. Un coup part, en pleine tête. « Heureusement, il a tiré sur le côté et pas de face car, sinon, je ne serai pas là pour vous parler », souligne Jean-Christophe Petitjean. Le quinquagénaire se précipite pour appeler les pompiers. Les jeunes en profitent pour s’enfuir avec trois pieds de cannabis.
Préméditation
Dix jours après les faits, la gendarmerie est parvenue à les retrouver. Tous originaires de communes alentour, ils étaient en réalité au nombre de quatre mais le dernier, mineur, aurait participé de loin. Les trois autres, en revanche, âgés de 18 à 20 ans, sont aujourd’hui en détention provisoire et poursuivis pour tentative de meurtre. La préméditation a été retenue car ils ont reconnu être allés chercher l’arme au domicile de l’un d’entre eux après leur première virée chez la victime.
Jean-Christophe Petitjean, quant à lui, a été hospitalisé pendant dix jours. Des dizaines de plombs sont encore sous sa peau et il ne pourra plus jamais passer d’IRM. Touché à l’œil, il pourrait définitivement le perdre. Il sera fixé mi-novembre après un scanner.
Militant de la dépénalisation
Lorsque les gendarmes sont venus sur place pour les constatations, ils ont emporté avec eux les huit pieds de cannabis qui restaient dans son jardin. Le quinquagénaire explique qu’il cultivait « à des fins thérapeutiques ». Victime d’un accident de camion en 1982, il a été amputé d’une jambe et souffre de douleurs fantômes. « J’ai le certificat d’un médecin expliquant que c’est le traitement le plus adapté dans mon cas »
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Militant de la dépénalisation, Jean-Christophe Petitjean a connu des déboires avec la justice. Au début des années 2000, il a créé Baracanna», le premier magasin à Rennes où se vendait tout le nécessaire pour cultiver chez soi. Il a été condamné en 2004 à un an de prison avec sursis. Aujourd’hui, il assure ne plus fumer mais il continue à consommer du cannabis en confectionnant du beurre avec sa récolte. « A Irodouër, c’est de notoriété publique que je cultive chez moi. Tous les ans, on essaie de me voler. »
Alors que le Canada vient de légaliser l'usage récréatif du cannabis, un addictologue et un économiste jugent sur Europe 1 que la France aurait de bonnes raisons de s'en inspirer.
Le Canada est devenu mercredi le premier pays du G20 à légaliser le cannabis récréatif. Cette décision historique trouve forcément un écho en France, où l'usage du cannabis, sous n'importe quelle forme et pour n'importe quel motif, est sévèrement puni. Or, pour le docteur William Lowenstein, addictologue et président de SOS Addictions, "la prohibition est une mauvaise politique", car elle n'a jamais prouvé son efficacité sur la baisse du nombre de consommateurs.
"Trop de personnes en prison" à cause du cannabis. "La France a l'une des législations les plus strictes. Il y a 2.000 à 3.000 personnes qui, à force de récidives de consommation, sont en prison. C'est beaucoup trop", rappelle l'addictologue au micro de Matthieu Belliard, mercredi soir sur Europe 1. "Dans notre pays, on a voulu mettre en place une 'contraventionnalisation' (remplacement du délit par un simple PV, ndlr), pour alléger les forces de justice et de police. C'est tellement ridicule de monter des populations les unes contre les autres, pour réguler quelque chose qui ne fait qu'enrichir 'mafia sans frontière' depuis 30 ans. Ça n'a été bon ni pour l'individu, ni pour notre société", juge-t-il.
"Assécher le marché mafieux". Dès lors, selon le docteur Lowenstein, "l'idée d'assécher le marché mafieux est tout à fait légitime. Est-ce qu'il vaut mieux donner 4 à 5 milliards à des mafieux ou à un État qui régule et s'assure de la bonne qualité des produits ?", interroge-t-il. Là est bien l'un des enjeux d'une légalisation du cannabis médical et récréatif.
Selon Christian Ben Lakhdar, économiste et spécialiste des drogues, la France est même potentiellement en train de s'asseoir sur une manne financière. "En France, on estime les recettes entre 1 et 2 milliards pour l'État en fonction du prix qui serait fixé sur le cannabis légal. Et en fonction du niveau de taxation, les recettes fiscales pourraient être énormes", note le professeur d'économie à l'université Lille 2. Et d'ajouter : "Si on légalisait le cannabis en France, on économiserait surtout de la ressource publique, qui est actuellement dédiée à la répression, principalement. Pour l'efficacité que l'on a, on peut considérer que c'est du pur gaspillage."
Légaliser, et accentuer la prévention.
Toutefois, selon le docteur William Lowenstein, "il ne suffira pas de légaliser le cannabis pour que les choses s'arrangent. Il faut prendre le problème médicalement et socialement". La prévention, a fortiori chez les mineurs, et l'accompagnement des consommateurs accros doivent rester des priorités. "Notre difficulté en santé publique, c'est qu'on ne choisit pas entre le noir et le blanc. On doit choisir entre le gris et le moins gris. (…) Évidemment qu'il y a un idéal : ne fumez pas de cannabis. Mais si vous fumez, commencez à le faire le plus tard possible", concède l'addictologue.
Ainsi, "comment retarder les premiers usages de cannabis ?", questionne le président de SOS Addictions. "Le cannabis n'est pas une drogue qui tue, c'est une drogue qui va handicaper le développement cérébral si elle est prise à 13, 14, 15 ans, en abus. On voit des ados qui fument huit à dix joints par jour, donc comment on fait ?", explique docteur Lowenstein, qui martèle : "La prohibition ne les a pas protégés."
Les Canadiens se préparent ce mercredi 17 octobre à la légalisation du cannabis récréatif. Une école d'Ontario a lancé une formation spécifique en culture de marijuana. 24 étudiants ont été recrutés sur plus de 300 candidats. Il faut dire que les salaires sont attrayants dans le secteur et les sociétés embauchent à tour de bras.
La Canada va devenir le premier pays industrialisé à légaliser l'usage récréatif du cannabis ce mecredi 17 octobre. Dans la province de l'Ontario, au Niagara College, 24 étudiants suivent une formation horticole pour devenir cultivateur de marijuana. Ils apprennent à irriguer, nourrir, protéger, tracer avec des codes barre et tester le contenu chimique d'une cinquantaine de plants de cannabis. Le business promet d'être florissant, c'est pourquoi, la formation aborde aussi le côté marketing du secteur. En cultivant ce plant, " combien cela va-t-il me coûter pour combien de temps de travail ?", sont les différentes questions qu'ils vont devoir aussi se poser.
Un plant de cannabis a un besoin en lumière similaire à celui demandé par un chrysanthème et doit être nourri comme une tomate ou un poivron. "C'est une plante vraiment unique et les personnes ressentent un vrai attachement émotionnel avec elle", explique un des responsables de la formation à Reuters.
Ces étudiants sont quasiment tous certains d'avoir un travail à leur sortie de formation. Les entreprises actives dans le secteur se sont en effet multipliées ces derniers temps. Car, en l'absence de formation spécifique, les entreprises optent souvent pour des profils d'horticulteurs, de bio-chimistes ou encore... de personnes familières avec le produit.
Près de 5 millions de Canadiens (16% de la population) ont consommé 773 tonnes de cannabis en 2017, dont une infime partie à des fins thérapeutiques, pour des dépenses estimées à 5,5 milliards de dollars canadiens, selon Statistique Canada. Avec la légalisation, le nombre de consommateurs devrait légèrement augmenter d'ici la fin de l'année, selon cet institut. Très rapidement, l'essentiel de la croissance du marché sera assuré par les produits dérivés (pâtisseries, boissons, chocolats, etc), qui seront légalisés en 2019, prédisent les analystes.
2000 CV pour 38 postes
La société Aurora Cannabis qui vient d'ouvrir les portes de son usine à Montréal a reçu près de 2000 CV pour seulement 38 postes à pourvoir dans un premier temps, relaie BFMTV. Pour des postes de spécialiste d'horticulture, de transformation ou de contrôle qualité, les salaires peuvent monter jusqu'à 25 dollars canadiens de l'heure (16,65 euros).
Seul petit bémol pour les étudiants: ils ne pourront pas profiter de leur plant qui seront tous détruits à la fin du cursus de 12 semaines.
Pionnier dans la légalisation de la consommation du cannabis, l'Uruguay a autorisé il y a un an sa vente en pharmacie. D'abord réfractaire, la population y est désormais favorable, et des experts soulignent son impact potentiel sur le commerce illicite.
Un homme montre du cannabis qu'il vient d'acheter légalement dans une pharmacie de Montevideo, en Uruguay, le 19 juillet 2017 AFP/Archives - MIGUEL ROJO
En décembre 2013, le petit pays d'Amérique latine (3,5 millions d'habitants) attirait les regards du monde entier en devenant le premier de la planète à légaliser la production, la distribution et la consommation du cannabis à des fins récréatives. Le Canada sera le deuxième à partir de mercredi.
Trois modes d'accès sont prévus par la loi uruguayenne : la culture à domicile pour consommation personnelle, l'appartenance à un club cannabique ou, depuis le 19 juillet 2017, l'achat en pharmacie d'une production fournie par des entreprises privées, ce dernier volet ayant été le plus difficile et long à mettre en oeuvre.
Selon Monitor Cannabis, une équipe d'universitaires qui étudient la mise en pratique de la loi, "trois années après la mise en place de la réglementation, l'évolution de la consommation de cannabis montre une augmentation qui n'est pas spectaculaire par rapport à la tendance" générale, à la hausse depuis le début des années 2000.
Autrement dit, la consommation augmente en Uruguay et a continué de progresser après la mise en place de la loi, mais sans connaître d'accélération. L'évolution principale vient du fait que depuis l'entrée en vigueur de la législation, il est possible d'avoir des statistiques provenant du marché officiel.
Les quatre variétés disponibles sont en vente dans des petits sachets fermés de cinq grammes, à 1,40 dollar le gramme. Chaque consommateur, dûment enregistré, peut acheter 40 grammes par mois. Seuls les citoyens uruguayens ou ceux qui possèdent un permis de résidence peuvent s'inscrire.
Les dernières données fournies par l'Institut de régulation et de contrôle du cannabis (IRCCA) montrent que les consommateurs de marijuana sont déjà 54% à avoir régulièrement recours à une des alternatives proposées dans le cadre légal, alors qu'ils ne pouvaient se fournir jusque-là que sur le marché illicite.
- Files d'attente -
La mise en place de cette réglementation pionnière a toutefois connu quelques soubresauts : problèmes à la récolte, limitations imposées par les banques, obligées de se conformer à la législation américaine sur les stupéfiants, pour les entreprises travaillant dans ce secteur et souhaitant ouvrir un compte.
A ce jour, l'Uruguay compte près de 7.000 cultivateurs à domicile, 107 clubs cannabiques et 28.500 consommateurs légaux, soit six fois plus que le nombre enregistré pour le premier jour de vente, selon des chiffres officiels.
En raison des tracasseries bancaires, de la crainte que les magasins vendant du cannabis soient la cible de criminels, ainsi que du rejet de certains pharmaciens, seules 17 officines proposent actuellement la substance.
Entre juillet 2017 et juillet 2018, 1.200 kg de marijuana ont été vendus, ce qui signifie que 100% de ce qui a été produit est arrivé jusqu'au consommateur, averti par les pharmaciens d'une nouvelle livraison. Mais le volume de production ne satisfait pas la demande et des files d'attente sont souvent visibles devant les magasins concernés.
"La priorité est d'élargir la couverture du système. Si les personnes enregistrées pour une des trois formes d'accès pouvaient recevoir aujourd'hui leurs 40 grammes mensuels, selon les données de Monitor Cannabis, elles enlèveraient au marché illégal 50% de la demande totale de cannabis, soit 22,5 millions de dollars", souligne le sociologue Sebastian Aguiar dans un ouvrage sur le sujet intitulé "Un an de progrès et de possibilités".
D'autant que lorsque le projet de loi fut présenté par l'ancien président de gauche José Mujica (2010-2015), l'argument était de combattre le trafic de drogue.
Le gouvernement actuel de Tabaré Vazquez, du même parti que José Mujica, aborde une nouvelle étape sur la prévention : le lancement le 1er octobre d'une campagne nationale intitulée "Règlementer, c'est être responsable" qui vise, dans le cadre de la loi, à informer le public sur "les risques, les effets et les potentiels dommages (pour la santé) de la consommation de cannabis".
La FeCaB vise à encadrer les CDB Shops, rassembler les acteurs et leur offrir un cadre légal.
Une annexe au Moniteur belge, publiée le 8 octobre dernier, révèle la création d’une fédération particulière, à Liège. "L’association a pour objet de susciter et de promouvoir des liens entre les membres de l’association et les autorités belges tant au niveau politique, juridique, institutionnel et judiciaire afin de promouvoir la vente de produits légaux issus de la production du cannabis satia II selon l’arrêté européen à condition que leur teneur en tétrahydrocannabinol n’excède pas 0,2 %. La fédération a pour but de rassembler les acteurs du marché afin de favoriser le développement de produits légaux issus de la production du cannabis rentrant dans les conditions légales en Belgique", lit-on.
La Fédération du cannabis de Belgique (FeCaB) a pris ses quartiers à Liège, rue Vaudrée. Alors qu’aucun des cinq membres fondateurs n’y habite… "C’est le début, détaille Anthony Triest, 33 ans, le président. On a pu obtenir un local à Liège. C’était une facilité pour nous tous. On bougera certainement au cours des prochaines années, on verra."
Le trentenaire est, en parallèle, en train de monter un magasin de vente libre de cannabis à Rixensart : un CDB shop plus exactement.
Mais pourquoi avoir créé une Fédération du cannabis ? "On est partis du constat que tous les CBD shops n’étaient pas encadrés. Personne ne se réunit vraiment. On a pensé que ce serait pas mal de se réunir et de mettre un cadre à l’activité, explique Anthony Triest. Ensemble, on a un poids plus important vis-à-vis des politiques et des médias. On veut professionnaliser le domaine, donner de bons conseils à ceux qui le souhaitent, informer sur le secteur… On fait appel à des avocats, il y a une consultance juridique importante."
Ils planchent actuellement sur les fondations de leur fédération. "On réfléchit à fixer le montant des cotisations annuelles. Le site web sera bientôt publié. On est déjà actifs en donnant des conseils de professionnels aux personnes intéressées et en organisant des rencontres."
Des Cannabis Social Clubs fleurissent çà et là, qu’est-ce qui différencie cette ASBL de ces "clubs" ? "Dans les Cannabis Social Clubs, on produit du cannabis récréatif pour les membres, pour leur consommation personnelle, détaille-t-il. Dans les CBD Shops, les produits à base de cannabidiol ne contiennent que 0,2 % de THC. On ne produit rien nous-mêmes. Nos produits proviennent de Suisse."
Par Laura Cerrada-Crespo
Source: dhnet.be
On en parle sur le forum
Une mesure qui doit répondre à l’augmentation constante du nombre de consommateurs de cannabis...
(Illustration). — KONRAD K./SIPA
L’occasion d’un débat dans l’hémicycle sur la question de la dépénalisation du cannabis. Lors de l’examen de la réforme de la justice, le Sénat a voté, ce jeudi, l’application de l’amende forfaitaire délictuelle à l’usage de stupéfiants.
Nicole Belloubet, la Garde des Sceaux, a défendu ce texte qui inscrit dans la loi une mesure annoncée en janvier par le ministère de l’Intérieur. Une mesure qui doit répondre à l’augmentation constante du nombre de consommateurs de cannabis (près de 700.000 consommateurs quotidiens).
« Il est temps de poser avec courage et pragmatisme la question de la légalisation contrôlée du cannabis »
Cette mesure prévoit notamment la possibilité d’une amende forfaitaire de 300 euros (250 en cas de paiement immédiat) pour le délit d’usage de stupéfiants ainsi que le délit de vente d’alcool à des mineurs. Est également concerné par l’extension de l’amende forfaitaire le délit de transport routier en violation des règles relatives au chronotachygraphe (mouchard).
L’occasion également, pour le Sénat, de reprendre les discussions sur la consommation de cannabis et la dépénalisation. Esther Benbassa, cheffe de file du groupe CRCE sur le texte, a dénoncé une mesure « répressive », bien que « présentée il y a quelques mois par le gouvernement comme un premier pas vers une loi pénale plus douce ». « Il est temps de poser avec courage et pragmatisme la question de la légalisation contrôlée du cannabis », a-t-elle affirmé.
« Taper là où ça fait mal »
Pour Nicole Belloubet, l’amende forfaitaire répond à une « logique de dissuasion et en même temps de santé publique ». L’amende forfaitaire « n’est qu’un moyen de réponse parmi d’autres », a fait valoir le rapporteur LR François-Noël Buffet, pour qui elle a « une autre vertu, c’est le fait de taper là où ça fait mal », à savoir l’argent, avec un impact « sur la capacité à pouvoir acheter » de la drogue.
Catherine Conconne (PS) a estimé que « notre devoir est de taper au porte-monnaie pour faire comprendre que le cannabis n’est pas une substance neutre ». Contre l’avis du gouvernement, le Sénat a étendu le champ d’application de l’amende forfaitaire délictuelle à l’ensemble des délits punis d’une peine d’amende. Une initiative qui « va trop loin », a regretté Nicole Belloubet, rejointe sur ce point par Jacques Bigot (PS) et Alain Richard (LREM).
Faut-il autoriser l’usage de cannabis pour soulager des douleurs chroniques ? Un comité d’experts remettra ses premières conclusions d’ici la fin de l’année. Trois réunions sont prévues. La dernière audition sera retransmise en direct.
Le comité d’experts sur le cannabis thérapeutique, réuni par l’Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm) a tenu sa première réunion hier, 10 octobre 2018.
Deux autres rencontres sont prévues le 12 novembre et le 12 décembre.
Cette dernière réunion, au cours de laquelle des représentants d’associations de patients et des professionnels de santé, seront auditionnés sera retransmise en direct sur le site de l’Ansm.
Le comité annonce qu’il rendra ses premières conclusions d’ici la fin de l’année et poursuivra ses travaux en 2019.
Il s’agit d’évaluer l’intérêt du cannabis thérapeutique, c’est-à-dire destiné à soulager des douleurs chroniques dans des cas de cancer, de sclérose en plaques, de sida, de maladie de Parkinson ou en fin de vie. Le sujet n’a rien à voir avec le cannabis «récréatif».
Le cannabis fumé n’est d’ailleurs pas la forme la plus intéressante. Les experts se penchent plutôt sur du cannabis en spray buccal ou en gélules, qui serait plus efficace.
Le but de ce comité d’experts, réuni suite à la demande de la ministre de la Santé en mai dernier, est de passer en revue les différentes études scientifiques sur l’efficacité du cannabis thérapeutique. Il fera également le point sur le cadre législatif fixé dans les pays où il est autorisé, comme les Pays-Bas ou le Canada.
Pour en savoir plus sur le cannabis thérapeutique : le décryptage de l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (Anpaa) de septembre 2018.
MARIJUANA
- Alors que le sujet fait toujours débat en France, le Royaume-Uni légalise l’usage du cannabis à des fins thérapeutiques…
Le cannabis thérapeutique va être autorisé au Royaume-Uni sur ordonnance à partir du 1er novembre, a annoncé jeudi le ministre de l’Intérieur Sajid Javid. Il a toutefois souligné qu’elle n’ouvrait pas la voie à une légalisation du cannabis à usage récréatif.
« Mon intention a toujours été d’assurer que les patients puissent accéder au traitement médical le plus approprié », a-t-il expliqué. Mais « j’ai toujours clairement indiqué n’avoir aucunement l’intention de légaliser l’usage récréatif du cannabis ».
Le cannabis médical aurait des intérêts thérapeutiques
Plusieurs cas de personnes malades se soignant illégalement à l’aide de produits dérivés du cannabis, dont deux enfants souffrant d’épilepsie et prenant de l’huile de cannabis, Alfie Dingley et Billy Caldwell, ont été médiatisés au Royaume-Uni, alimentant le débat sur l’autorisation du cannabis thérapeutique.
Sajid Javid avait demandé le 19 juin à deux groupes d’experts indépendants de se pencher sur la question. Une première analyse, menée par Sally Davies, la conseillère médicale en chef du gouvernement, a conclu qu’il était prouvé que le cannabis médical avait des intérêts thérapeutiques.
Le cannabis thérapeutique légal dans plusieurs pays européens
Le Conseil consultatif sur l’abus de drogue a estimé de son côté que les médecins devaient être en mesure de prescrire du cannabis thérapeutique à condition que les produits répondent aux normes de sécurité. L’intérêt pour le cannabis, ou chanvre indien, utilisé comme plante médicinale, a été relancé dans les années 1990 par la découverte d’un analogue du cannabis fabriqué par l’organisme, le cannabinoïde endogène, présent dans le cerveau des hommes comme des animaux.
Depuis cette date, des dizaines d’études ont confirmé l’intérêt du cannabis thérapeutique, pour soigner par exemple des spasmes musculaires dans la sclérose en plaques et dans l’épilepsie, des douleurs chroniques dans certaines pathologies neurologiques, ou encore prévenir des nausées et vomissements chez les personnes atteintes d’un cancer. Plusieurs autres pays européens ont déjà légalisé le cannabis thérapeutique, comme l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande ou l’Italie.
Jeudi, le Parlement lituanien a adopté une loi légalisant la prescription de médicaments à base de cannabis.
Le Parlement lituanien a adopté jeudi une loi permettant aux médecins de prescrire des médicaments à base de marijuana.
Quatre-vingt-dix députés, sur un total de 141 que compte le Parlement, ont voté pour l'adoption de la loi qui, pour entrer en vigueur, doit être encore promulguée par la présidente Dalia Grybauskaite.
"Bien sûr, cela ne veut pas dire que le cannabis sera disponible dans les pharmacies pour le fumer avant d'aller dans une boîte de nuit", a-t-il ajouté.
Contrôle strict
La loi entrera en vigueur en mai prochain. Tous les médicaments nécessiteront une licence de l'Agence nationale de contrôle des médicaments.
La consommation de marijuana à des fins récréatives reste illégale en Lituanie, un pays balte de 2,8 millions d'habitants, membre de la zone euro.
Higrade est le fruit d'une société israélienne qui s'est donné pour mission d'améliorer l'agriculture en rendant l'expertise agronomique accessible à tous.
Higrade c'est un microscope et une application pour smartphone. Réunis, ils permettent d'évaluer le potentiel THC* sur fleur sèche ou de faire un diagnostic de votre plante pendant la culture (toujours a partir de photo).
Higrade vous est livré dans une jolie boite blanche, ce n'est qu'un simple microscope mais les spécificités de la lentille doivent être je pense un modèle commun afin de garder un calibrage constant. D’où le besoin d'utiliser leur microscope et pas un autre.
Caractéristiques techniques du microscope:
- grossissement 30X - Éclairage LED - Facile à utiliser - Convient à tous les téléphones - Batteries incluses
D'un fonctionnement extrêmement simple, vous positionnez le microscope sur l'objectif photo de votre smartphone, vous lancez l'application et suivez les indications à l’écran.
Elle va vous demander de prendre 3 photos (pour une évaluation THC) qui seront analysés. (Il faut varier le point de prise et ne pas hésiter a tourner la tête de weed.)
Le processus ne prend qu'une minute et vous avez les résultats directement sur l’écran de votre smartphone.
Voici quelques photos du test.
Le microscope, une fois positionné sur le smartphone
L’échantillon pour le test, une amnesia haze.
L'écran d'accueil de l'application, 2 choix s'offrent a vous.
L'écran de prise des photos, dsl pour la qualité j'ai privilégier la netteté du texte au profit de la qualité générale de l'image.
L’écran en cours d'analyse d'une photo.
Les 3 photos ayant servi a échantillonnage.
Et le résultat final:
Alors je n'ai pas sous la main d'échantillon dont je connaisse la teneur exacte, je ne peux que me fier a mon feeling personnel et ça correspond assez bien. Toutefois, je profiterais d'un prochain voyage à Amsterdam pour faire un comparatif entre Higrade, Alphacat et un labo. (quoique sur Irun je devrais pouvoir faire un test live .. a voir.)
Passons à la partie diagnostic qui je l'avoue est vraiment sympa.
N'ayant pas de plante a disposition j'ai du demander a une connaissance de bien vouloir me laisser prendre quelques photos dans son placard.
Après l'envoi d'une photo j'ai reçu ce message (en anglais) par mail:
Alors la plante est effectivement à 65 jours de flo au moment de la photo et a subit durant sa croissance une attaque de thrips, résolu avant le passage en floraison. L'aspect général de la plante est sain, en bonne santé.
Étonné d'une tel précision avec simplement une photo.
Alors la question que tout le monde se pose c'est comment cela fonctionne t'il?
Il s'agit ici d'un système de comparaison par algorithmes via une base de données que j'imagine assez importante.
Dans le cas de l’évaluation THC ils sont passés par une phase de calibration, avec des comparaisons entre leurs tests et des tests en laboratoire.
Ils annoncent une marge d'erreur de 3%. ( Notre taux d'erreur est inférieur à 15% (statistique), soit environ +/- 3% de THC )
Pour le diagnostic il s'agit de la même méthode mais pour le moment la validation humaine est encore nécessaire, toutefois le programme devrait évoluer vers plus d'autonomie.
Écran d'accueil du mode diagnostic
J'ai demandé une explication sur le diagnostic et l’évaluation THC et j'ai reçu ceci en réponse:
Voila, je ne fais ici que présenter le produit, je ne l’évalue pas. Il faudra pour cela avoir un vrai point de comparaison avec un test en laboratoire.
Toutefois je reconnais avoir été bluffé et j’espère sincèrement que contrairement à Mydx, eux réussiront.
Une solution d’évaluation pour 60$, je pense que beaucoup de cultivateurs consommateurs seront intéressés.