En matière de consommation de cannabis, les Français sont les champions européens incontestés. Pourtant la France est l’un des pays les plus répressifs en matière de drogues. Réformer l'encadrement de cette consommation qui pèse sur les dépenses publiques et alimente le crime organisé est un enjeu de taille. La légalisation est la solution le plus souvent avancée. Quels en seraient les effets ?
En 2016, 42% des Français âgés entre 15 et 64 ans disaient avoir déjà consommé du cannabis. Le nombre de fumeurs réguliers avoisine le million. La légalisation est souvent présentée comme une solution pour encadrer la forte consommation de la substance.
Cela permettrait à l’État d’encadrer la composition du produit et de le labelliser, tout en fixant des prix et une taxation, au même titre que celle sur l’alcool ou encore les cigarettes. Les revenus dégagés par l’État seraient conséquents, selon Emmanuelle Auriol, professeure à la Toulouse School of Economics et membre du Conseil d’Analyse Economique (CAE). La consommation annuelle est estimée à 500 tonnes et le prix de vente actuel du cannabis illégal est de 11 euros par gramme selon l’OFDT. Avec la TVA et le droit d’accise, le prix TTC du cannabis légal se situerait à 9 euros le gramme. Les recettes fiscales s'élèveraient donc à 2 milliards d’euros pour l’État chaque année.
Une source d’emploi
L’encadrement et la vente du cannabis par l’État permettrait également la création d’emplois, à l’image de l’État du Colorado aux Etats-Unis. La vente de cannabis par l’État fédéral y avait engendré la création de 18 000 emplois en 2016, deux ans après sa légalisation. Emmanuelle Auriol, dans sa note du CAE intitulée "Cannabis, comment reprendre le contrôle?" évalue entre 27 500 et 57 000 le nombre d’emplois créés si l’État légalisait la substance. Des chiffres issus de données probablement sous-évaluées, qui pourraient donc s’avérer bien supérieurs et grimper jusqu’à 80 000 emplois, selon la même étude.
Le business du cannabis fonctionne comme une PME
Sébastien Piffeteau, procureur au tribunal de Bobigny
La mise à mal d’un grand marché parallèle
Le cannabis génère la moitié du chiffre d'affaires des drogues en France. Cela représentait en 2016 plus d'un milliard d'euros, selon un rapport pour la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et les Conduites Addictives (MILDECA).
Le commerce de l'herbe constitue un véritable marché parallèle dans les cités. Le crime organisé autour de sa vente fournit des milliers d’emplois clandestins en région parisienne.
"Le business du cannabis fonctionne comme une PME. Un point de vente fait bosser vingt personnes et il y a plusieurs points de ventes par cités. Si on fait le calcul, cela fait plusieurs milliers de travailleurs. Cela représente quelques centaines de petits boulots en Val-de-Marne et plusieurs milliers en Seine-Saint-Denis » , explique Sébastien Piffeteau, procureur au tribunal de Bobigny.
Dans son rapport, l'économiste Emmanuelle Auriol estime à 200 000 le nombre de personnes travaillant dans la revente de cannabis en France métropolitaine. Une manne d'emploi et de gros profits que les trafiquants ne lâcheront pas facilement si la légalisation est mise en place.
Depuis une petite dizaine d’années, j’ai vu évoluer une substance de plus en plus titrée en THC
Sébastien Piffeteau, procureur au tribunal de Bobigny
Concurrence entre l’État et le crime organisé
"Ils livreront une bataille sans prix pour essayer de conserver leur part du marché", reconnait Emmanuelle Auriol. Quand bien même l’assèchement du trafic de cannabis effectif, grâce notamment au prix concurrentiel fixé par l’État, les craintes subsistent, pour le procureur Sébastien Piffeteau.
La légalisation construirait, selon ce dernier, un front concurrentiel entre les trafiquants qui sont dans une logique de bénéfice et l’État qui est dans une logique de santé publique et d’encadrement.
Les trafiquants ne voulant pas perdre les richesses qu’ils y gagnent, s'adapteraient et développeraient une technique commerciale plus offensive. Une politique commerciale qui jouerait sur la quantité de produit que le consommateur peut acheter, et une politique de qualité, qui proposerait, à la vente, un produit plus fort que ce que l’État peut lui-même soumettre.
"Depuis une petite dizaine d’années, j’ai vu évoluer une substance de plus en plus titrée en THC, qui est la substance active et aussi celle qui va créer l’addiction. Et je ne sais pas si les autorités sanitaires pourraient commercialiser une substance aussi élevée en THC que celle qu’il y a actuellement", témoigne le procureur.
Selon l'OFDT, l'Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies, le taux de THC a doublé en dix ans.
Les combats de l'Uruguay, du Canada et des États-Unis
Comment cela s'est-il passé ailleurs ? L'Uruguay est le premier pays au monde à avoir légalisé la consommation et la culture du cannabis, en 2013. Il a tenté d'éradiquer le marché noir en s'alignant sur son prix de vente de 1,30 dollar américain le gramme d’herbe. Cependant, l'État n'a pas assez anticipé les quantités. En 2017, seuls deux revendeurs avait été agréés pour fournir une tonne de produit par an alors que la consommation nationale atteignait les 40 tonnes.
L'hostilité des pharmaciens à l'égard de la vente du cannabis et l'autoculture de la plante trop limitée et encadrée par l'État n'a pas palié l'insuffisante production. Cinq ans après la légalisation, les consommateurs uruguayiens continuent toujours de se tourner vers le marché noir.
L'État du Colorado aux États-Unis n'est pas non plus parvenu à assécher le crime organisé depuis la fin de la prohibition de la plante en 2013. Si un nouveau secteur d'activité légal et privé a vu le jour, avec un chiffre d'affaires estimé à un milliard de dollars par an, les taxes trop élevées ont conduit à un prix de revente légèrement plus cher que celui du cannabis illégal. Le marché noir y représente toujours 50% des ventes.
Au Canada, deuxième pays au monde à avoir autorisé l'usage récréatif du cannabis pour tarir le crime organisé, le constat est encore peu encourageant. En 2018, le marché noir continuait de se tailler la part du lion. Son marché représentait 80% des ventes du pays, avec un chiffre d'affaires d' 1,2 milliards de dollars. Les ventes légales ne représentaient que 21% des parts de marché pour un chiffre d'affaires de 307 millions de dollars.
Un échec qui s'explique par la pénurie d'herbe dans le pays, notamment due à la difficulté d'obtention des licences de production. Le prix de la substance légale reste très élevé. En moyenne, le consommateur paiera 57% plus cher son gramme d'herbe s'il provient du marché légal.
Au Québec, les autorités espèrent récupérer 30% des parts des trafiquants d'ici à octobre 2019 en développant la production.
Je pense que celui qui est déjà consommateur ne trouvera pas son compte dans le produit légal.
Sébastien Piffeteau, procureur au tribunal de Bobigny
Un consommateur décomplexé
La légalisation induirait d'autres risques potentiels. Celui de la reconversion des trafiquants seraient l'un d'eux.
"Je vois comment fonctionnent les cités. Les trafiquants accepteront-ils qu’on leur retire ce revenu-là ? Si c’est le cas, n’y aura-t-il pas report sur un autre type de délinquance ? Il va bien falloir qu’ils mangent", concède Sébastien Piffeteau.
Un autre doute subsiste. La légalisation parviendrait-elle à attirer le consommateur actuel ? Pour Sébastien Piffeteau, le consommateur régulier ne serait pas forcément amené à se tourner vers une consommation légale. Elle séduirait plutôt l'individu curieux.
"Ce n’est pas compliqué de trouver de la résine dans les cités. Et en plus on peut se faire livrer. La consommation est déjà totalement décomplexée. Je pense que la légalisation va s’adresser à des gens qui n’ont pas osé franchir ce cap-là avant et que le consommateur habituel ne trouvera pas son compte dans le produit qu’il peut avoir légalement ».
Si la plupart des études n'avancent pas de lien direct entre la consommation de cannabis et le passage à d'autres drogues, certaines craintes émises de la part d'addictologues soulèvent malgré tout le risque d'un effet passerelle. Le consommateur d'herbe franchirait plus facilement le pas vers la consommation de drogues dures, une fois introduit au cannabis.
"Tous les consommateurs de cocaïne étaient d'abord des fumeurs de joints", affirme de son côté Sébastien Piffeteau, procureur au tribunal de Bobigny.
Légaliser : quel impact sur la santé ?
Vapotage, huile à base d'essence de la plante sont autant de modes de consommation qui seraient encouragés par l'État... Ils permettraient de diminuer l'impact sur la santé du joint classique. Dans une étude menée par l’Institut de recherche médicale de Nouvelle-Zélande, des chercheurs estiment que fumer un joint équivaudrait à fumer cinq cigarettes. Un effet négatif au niveau des bronches et des poumons décuplé qui s'explique notamment par le fait que la plupart des fumeurs d'herbe n'utilisent souvent pas de filtres. Dans l’État du Colorado, la consommation de produits cannabiques qui ne se fument pas a augmenté de 33,9 à 45,9 % entre 2014 et 2017. Cependant, la teneur en THC qui déclenche les effets psychotropes de la substance est beaucoup plus importante dans l'huile de cannabis (50%) que dans sa version sèche (<10%) et dans la résine (20%).
Les jeunes : population à risque
Si le cannabis sous toutes ses formes est considéré comme une drogue sans effet nocif sérieux chez l'adulte qui le consomme de manière modérée, chez le jeune de 25 ans et moins, la substance présente néanmoins un risque accru de développement d'une schizophrénie ou un autre trouble psychotique, lorsqu'il y a consommation régulière.
NOUVEAUX MARCHÉS ET EUPHORIE BOURSIÈRE : LE CANNABIS FAIT PLANER LES INVESTISSEURS
Aujourd'hui à 12:00
(BFM Bourse) - Le marché du cannabis et son énorme potentiel -sa taille pourrait décupler dans les dix années qui viennent- attirent de plus en plus d'investisseurs, qui y voient désormais un produit de consommation comme un autre. Si l'évolution des législations nationales sera déterminante, les industriels sont déjà à l'affût.
Fini le temps des jardiniers amateurs s'exerçant en cachette au fond du potager ? Avec sa légalisation progressive dans de nombreux pays, le cannabis aiguise l'appétit des investisseurs et des courtiers, qui voient dans la culture de cette plante psychoactive une juteuse source de placement. "Perspectives d'expansion", "opportunités de croissance", "chaîne de valeur"... Pour le gestionnaire d'actifs britannique Schroders, la culture de la marijuana est bel et bien passée du statut de "divertissement réservé aux seuls initiés" à celui de "produit d'investissement" prisé par les milieux d'affaires.
"Un produit de consommation comme un autre"
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"Depuis deux ans, le cannabis est devenu une cible de plus en plus importante pour les investisseurs, en raison principalement de l'évolution rapide de la législation et de l'opinion mondiale", explique à l'AFP Andrew Howard, directeur de la recherche durable au sein du gestionnaire de fonds britannique. "Même si l'on manque de visibilité" sur le cadre juridique, "le potentiel de croissance est considérable", ajoute l'analyste, qui revendique une approche pragmatique vis-à-vis de cette drogue dite douce. D'un point de vue économique, "le cannabis est un produit de consommation comme un autre", insiste-t-il.
À l'heure actuelle, 25 pays, dont l'Australie, le Canada, l'Uruguay, le Mexique, l'Afrique du Sud, la Suisse, Israël et la Turquie, ont légalisé tout ou partie du marché, pour des usages récréatifs ou médicaux. Et la liste devrait s'allonger au cours des prochaines années.
Un marché potentiellement colossal
"Pour l'instant, le marché est surtout centré sur les Etats-Unis et le Canada, mais même en Europe, ça commence à bouger", souligne Nikolaas Faes, analyste chez Bryan Garnier. "Au niveau mondial, les montants sont encore faibles, mais c'est forcément amené à augmenter." Selon la banque d'affaires franco-britannique, le marché mondial légalisé du cannabis pourrait atteindre 145 milliards de dollars à l'horizon 2028, contre 12 milliards l'an dernier. D'après Schroders, le marché pourrait s'élever à 130 milliards de dollars dans dix ans.
"Il y a beaucoup d'argent en jeu. Ça aiguise les appétits", confirme Emmanuelle Auriol, professeure à la Toulouse School of Economics (TSE), pour qui un "tabou est tombé". "Au début, les investisseurs avaient peur pour leur réputation. Aujourd'hui, l'opinion publique a basculé."
Cigarettiers et géants des boissons alcoolisées entrent dans la danse
Depuis 2017, plusieurs géants de l'alcool ont ainsi sauté le pas, à l'image de Constellation Brands, maison mère des bières Corona, qui a investi quatre milliards de dollars dans une entreprise canadienne spécialisée dans la production de cannabis, Canopy Growth. "Nous étudions les données (...) Il faut se donner 12 à 18 mois pour bien apprécier" la situation, a indiqué de son côté le PDG de Pernod Ricard, Alexandre Ricard, lors de l'assemblée générale du groupe français de spiritueux fin novembre.
Les cigarettiers eux aussi sont entrés dans la danse. Le groupe Altria, fabricant de l'emblématique Marlboro, a ainsi pris une part de 1,9 milliard de dollars dans le groupe canadien Cronos. Imperial Brands a investi de son côté dans la biotech britannique Oxford Cannabinoid technologies (OCT).
"Pour les fabricants d'alcool ou les cigarettiers", qui craignent de voir leur marché "cannibalisé" par l'industrie de la marijuana, "les enjeux sont importants". "Mais le cannabis intéresse aussi le secteur pharmaceutique, voire des multinationales comme Coca Cola", observe Emmanuelle Auriol. Pour Andrew Howard, "deux types d'entreprises investissent dans l'industrie du cannabis: les jeunes sociétés spécialisées sur ce marché et, de plus en plus, les grandes entreprises de biens de consommation", qui souhaitent "diversifier leurs portefeuilles de produits".
La Sûreté du Québec tient à rappeler à la population que malgré la légalisation du cannabis, la culture de cette plante à des fins personnelles ou pour en faire le trafic demeure illégale.
La SQ entend poursuivre ses efforts dans la lutte contre la production illégale de cannabis avec le programme Accès-Cannabis, dont l’équivalent existe déjà pour lutter contre l’économie souterraine de tabac et d’alcool. En cette période de plantation extérieure des boutures de plants de cannabis, des patrouilleurs et enquêteurs effectueront des vigies, seront à l’affût des comportements suspects aux abords des champs et éradiqueront toute plantation illégale de cannabis.
La SQ rappelle que malgré l’entrée en vigueur de la Loi sur le cannabis, certaines activités en dehors du cadre légal demeurent des infractions au Code criminel, comme la production, la possession dans un but de trafic, l’importation et l’exportation.
Elle invite toute personne qui apercevrait des activités illégales liées à la possession, à la production ou à la vente de cannabis à communiquer avec la Centrale de l’information criminelle de la Sûreté du Québec au 1 800 659-4264
Source: ici.radio-canada.ca
Québec interdit la vente de friandises au cannabis
Les Québécois qui espèrent se procurer des chocolats, jujubes et autres friandises au cannabis après leur légalisation au Canada ne pourront pas en trouver sur les tablettes, puisque le gouvernement provincial a décidé d'en interdire la vente.
Jugeant insuffisantes les mesures prévues par Ottawa pour encadrer la légalisation prochaine de la vente de produits comestibles au cannabis, Québec a dévoilé mercredi les règles additionnelles plus strictes qu'il prévoit imposer.
Le gouvernement provincial annonce ainsi qu'il interdira la vente de chocolat, de friandises, de confiseries, de desserts et de tout autre produit attrayant pour les mineurs.
Les produits solides contenant du cannabis ne pourront contenir une quantité de tétrahydrocannabinol (THC) supérieure à 5 mg par unité et à 10 mg par emballage. Pour les liquides, la limite sera de 5 mg par emballage.
Ottawa légalisera les nouveaux produits le 17 octobre prochain, mais calcule qu'il faudra au moins 60 jours après cette date pour que les produits se retrouvent sur les tablettes, ce qui reporte à la mi-décembre la disponibilité de toute une gamme de nouveaux produits contenant du THC
Trois nouvelles catégories de produits seront alors permises au pays : le cannabis comestible, les extraits de cannabis et le cannabis à usage topique.
Québec considère que les mesures d'Ottawa pour encadrer ces nouvelles catégories de produits ne seront pas suffisantes pour permettre à la province d'atteindre ses objectifs en matière de santé et de sécurité publiques.
Le gouvernement provincial souhaite ainsi en faire davantage pour réduire la banalisation du cannabis, son attrait pour les jeunes, les risques d'intoxication involontaire et les risques pour la santé associés aux produits à concentration élevée en THC
.
Parmi les autres mesures imposées par Québec, on note l'interdiction d'ajouter, dans les extraits de cannabis en vente, des additifs ou d'autres substances destinées à modifier l'odeur, la saveur ou la couleur du produit.
Par ailleurs, le gouvernement provincial limite par ailleurs à 30 % la concentration en THC
des produits de cannabis, à l'exception des produits de cannabis comestibles.
Une disposition encadrant l'augmentation du potentiel d'effets psychologiques intoxicants des produits de cannabis par l'ajout de composants, y compris du cannabinoïde, sera aussi ajoutée.
Le cannabis à usage topique ne sera pas autorisé à la vente au Québec pour le moment, note-t-on également.
L'exemple du Colorado
Jean-Sébastien Fallu-Photo : Radio-Canada
Commentant la décision de Québec, Jean-Sébastien Fallu, professeur agrégé à l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal, a donné l’exemple du Colorado où il y a eu une mauvaise préparation de la vente des produits comestibles de cannabis.
Il a indiqué, dans une entrevue à l’émission 24/60, que dans cet État américain, il y avait, par exemple, des produits du cannabis sous forme d’animaux, d’humains ou de fruits qui ont été interdits par la suite. Les autorités ont exigé producteurs des emballages opaques que ne peuvent pas ouvrir les enfants.
L’idée de protéger les enfants est valable, on ne peut pas aller à l’encontre de ça, dit M. Fallu.
Mais en interdisant complètement, je ne suis pas certain qu’on va les protéger [les enfants]. Les gens peuvent s’en acheter par Internet ou s’en faire à la maison avec des taux de THC variable, explique le professeur.
M. Fallu a expliqué que le problème qui s’est posé au Colorado était le manque d’éducation sur le cannabis.
« Une approche paternaliste »
Le professeur Fallu qualifie l’approche du gouvernement Legault de paternaliste.
En étant trop stricts, les personnes vont peut-être consommer des produits qui ne sont pas contrôlés et acheter ça n’importe où, affirme-t-il.
En étant trop stricts, on maintient les effets pervers de la prohibition : marché illégal. On continue à stigmatiser, pas de contrôle de qualité [en matière de dosage], avance le professeur.
Selon le professeur, le marché illégal est encore très lucratif et risque de se tourner vers les produits comestibles si le marché légal ne l’offre pas. Il ajoute que le marché légal ne représente que 20 à 30 % du marché total du cannabis.
Source: ici.radio-canada.ca
Depuis l'apparition du CBD en Suisse en 2016, des centaines d'entrepreneurs petits et grands se sont lancés dans le commerce de ce nouvel "or vert". Mais, trois ans plus tard, le prix du cannabis légal est en chute libre.
C'est un peu la fin d'une période d'euphorie, ou en tout cas de développements tous azimuts de ce nouveau marché désormais appelé à évoluer et à se structurer davantage.
Si un kilo de CBD pouvait atteindre jusqu'à 6000 francs en 2017, il ne se négocie plus aujourd'hui qu'entre 1000 et 1500 francs. Car trop d'entrepreneurs se sont rués sur ce nouvel or vert, parfois de façon un peu improvisée, et tous ne survivront pas.
Encore du potentiel à exploiter
"Le marché du cannabis légal à fumer est clairement saturé", explique Michael Mosimann, membre du comité de la communauté d'intérêts Chanvre Suisse, vendredi dans La Matinale. Par contre, précise-t-il, "pour des produits comme les huiles à base de CBD, les cosmétiques ou la nourriture pour animaux, il y a encore beaucoup de potentiel."
Il y a même encore de la place pour de nouveaux acteurs qui sauront faire la différence, estime Michael Mosimann, car c'est un marché qui mûrit et qui tend à se professionnaliser de plus en plus. "Il faut se spécialiser et fournir des produits de très haute qualité, sans pesticides, sans engrais de synthèse", souligne ce spécialiste.
Lorgner vers les marchés étrangers
De nouveaux marchés s'ouvrent par ailleurs, en Europe, en Afrique ou aux Etats-Unis. "Et la Suisse, avec sa capacité d'innovation, a aussi beaucoup de cartes à jouer dans le commerce du CBD à l'étranger."
Mais pour continuer à croître, notamment à l'exportation, la branche considère que la Suisse devrait ouvrir davantage les possibilités: libéraliser encore ce nouveau marché régulé du cannabis légal qui commence à essaimer de plus en plus à l'international.
La légalisation de l’usage récréatif du cannabis contrevient à plusieurs traités internationaux. Un obstacle à franchir pour le gouvernement qui a promis un projet de loi à l’automne.
Le Luxembourg sera le troisième pays au monde à légaliser totalement l’usage récréatif du cannabis après l’Uruguay et le Canada. (Photo : Shutterstock)
Déjà évoquée dans l’accord de coalition en 2013, la légalisation du cannabis à usage récréatif semble désormais sur les rails, le projet de loi de la coalition étant prévu pour l’automne, comme l’annonçaient Étienne Schneider et Félix Braz , ministre de la Santé et ministre de la Justice, à l’issue de leur visite d’étude au Canada au mois de mai .
Un principe qui continue toutefois d’interpeller l’opposition. Le député CSV Claude Wiseler a ainsi rédigé une question parlementaire soulignant la contradiction entre les projets du gouvernement et l’adhésion du Luxembourg aux trois grandes conventions internationales de l’Onu sur le contrôle des stupéfiants. Une contradiction qui pourrait amener le Grand-Duché à faire l’objet de sanctions de la part de l’Organe international de contrôle des stupéfiants chargé de surveiller l’application de ces traités.
Des contacts ont également été pris avec le Canada et avec les organisations compétentes au sein du système des Nations unies à Vienne et à Genève, compte tenu notamment des questions qui se posent en termes de droit international.
Étienne Schneider, Jean Asselborn et Félix Braz, ministres de la Santé, des Affaires étrangères et européennes et de la Justice
Dans une réponse laconique, les ministres de la Santé, des Affaires étrangères et européennes et de la Justice évoquent des «discussions interministérielles» au sujet de la compatibilité entre la légalisation du cannabis récréatif et les engagements internationaux du Luxembourg.
«Des contacts ont également été pris au niveau bilatéral, avec le Canada par exemple, et au niveau multilatéral avec les organisations compétentes au sein du système des Nations unies à Vienne et à Genève, compte tenu notamment des questions qui se posent en termes de droit international», indiquent les ministres.
Déjà légalisé dans deux pays et huit États américains
Trois traités des Nations unies régissent les engagements des États en matière de stupéfiants: la Convention unique sur les stupéfiants de 1961, la Convention sur les substances psychotropes de 1971 et la Convention des Nations unies contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes de 1988. 185 pays ont signé ces conventions dont l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) surveille l’application.
Ce dernier voit logiquement d’un mauvais œil la tendance actuelle à l’assouplissement de la prohibition du cannabis à usage récréatif. Dépénalisé dans 30 pays, en majorité sud-américains et européens, cet usage a été complètement légalisé par l’Uruguay en 2013, puis par plusieurs États et villes des États-Unis entre 2014 et 2018 (le Colorado et Washington en 2014, Washington DC, l’Oregon et l’Alaska en 2015, le Maine en 2016, le Nevada en 2017 et la Californie en 2018) et enfin par le Canada l’an dernier. Ce qui représente 109,8 millions de personnes dans le monde, en attendant la Nouvelle-Zélande qui compte organiser un référendum sur la question en 2020.
De retour du Canada au printemps, Étienne Schneider et Félix Braz avaient insisté sur la philosophie de la légalisation à la luxembourgeoise. «Il ne s’agit en aucun cas de faire de la promotion pour la consommation de cannabis, mais au contraire, de protéger et d’assurer la santé et la sécurité des citoyens et des jeunes en particulier», assuraient-ils. «Un accent fort sera ainsi mis sur la prévention, l’éducation et la prise en charge de l’addiction, financées en partie par les recettes fiscales générées par la vente de cannabis.»
Les agences de l’Onu en contradiction
Le cannabis à usage thérapeutique a par ailleurs été légalisé dans 24 pays – dont le Luxembourg – et partiellement dans 13 autres. Dans son rapport annuel de 2018 , l’OICS épingle toutefois ce concept. «Dans le cadre des programmes de cannabis médical mis en place au Canada et peut-être dans quelques autres États, ainsi que dans certains États des États-Unis, l’usage médical des cannabinoïdes n’est pas réglementé de façon satisfaisante», estime l’OICS. «Ces programmes ne sont pas conformes aux traités internationaux relatifs au contrôle des drogues, dans la mesure où ils ne permettent pas un contrôle adéquat de la production et de l’offre. Ils ne permettent pas de garantir la délivrance sous surveillance médicale de médicaments de qualité, et ils rendent possible le détournement du cannabis et de ses dérivés à des fins non médicales.»
Une position qui va à l’encontre de deux prises de position marquantes au premier semestre 2019: l’Organisation mondiale de la santé a demandé la reclassification du cannabis dans les traités internationaux dans une catégorie moins restrictive, et le Parlement européen a adopté une résolution sur l’utilisation du cannabis à des fins médicales intimant à la Commission et aux États membres de s’accorder sur une définition précise des différents usages du cannabis et de soutenir la recherche concernant les médicaments à base de cannabis.
par Camille Frati
Source: paperjam.lu
L’usage du cannabis se répand dans le monde de la beauté et de l’alimentation, alors que les États réfléchissent à son autorisation sous forme thérapeutique.
Le cannabis, un nouvel eldorado pour les investisseurs? Les sociétés productrices de cannabis, comme les canadiennes Tilray, Aurora Cannabis et Canopy Growth, offrent des perspectives prometteuses. Tilray a signé un partenariat avec AB InBev pour commercialiser des boissons infusées au cannabis. Canopy Growth a attiré Constellation Brands, qui produit la bière Corona, dans son capital. Une autre société canadienne, Cronos, a elle vu arriver comme actionnaire Altria, le fabricant de cigarettes. Aurora Cannabis mise, comme ses concurrents, sur son développement international.
Toutes ces sociétés profitent du climat positif pour le cannabis depuis que deux pays, l’Urugay puis le Canada, ont légalisé l’usage de cette drogue. Le Mexique est sur les rangs pour légaliser également l’utilisation récréationnelle du cannabis, après avoir autorisé son usage médical en 2017. Les Etats-Unis n’ont pas donné leur feu vert, mais de plus en plus d’États américains autorisent son utilisation, médicale et/ou récréationnelle. La firme de recherche BDS Analytics estime que lorsque les Etats-Unis auront levé leur interdiction fédérale sur le cannabis, les ventes vont doubler d’ici 2022, à 32,2 milliards de dollars, contre 12,9 milliards en 2018. Au Canada, le feu vert donné le 17 octobre 2018 a provoqué une remontée rapide des ventes de cannabis, a noté la firme. La firme estime que l’Europe peut mener le reste de l’augmentation mondiale de l’usage du cannabis. Actuellement, 11 des 28 pays de l’Union européenne ont autorisé l’usage médical du cannabis.
Le Danemark et le Luxembourg ont donné leur accord pour des programmes pilotes sur plusieurs années avant une autorisation permanente. La France examine quant à elle une expérimentation thérapeutique. L’Agence du médicament s’est prononcée en décembre 2018 en faveur du cannabis thérapeutique pour les douleurs non soulagées par d’autres médicaments, les épilepsies résistantes aux traitements, les effets des chimiothérapies, les contractions incontrôlées de la sclérose en plaques et les soins palliatifs. L’expérimentation devrait avoir lieu à la fin de l’année.
Aurora Cannabis, Canopy Growth et Tilray ont été auditionnés par le comité d’experts chargés de la future expérimentation, aux côtés de la société néerlandaise Bedrocan, l’américaine Columbia Care, la colombienne Clever Leaveset la britannique Emmac Life Sciences. De plus, des députés ont annoncé récemment la création d’une mission d’information parlementaire sur les usages du cannabis, afin d’"éclairer le débat public dans un temps long", alors que la question de la légalisation est régulièrement sujette à polémique. La mission, qui sera lancée en septembre, est commune à quatre commissions de l’Assemblée nationale française: la commission des Lois, la commission du Développement durable, celle des Affaires sociales et celle des Affaires économiques.
En Belgique, les partis du gouvernement en affaires courantes (MR, CD&V et Open Vld) ont déposé en février en séance plénière de la Chambre une proposition de loi visant à créer une sorte d’agence gouvernementale pour encadrer le cannabis médical.
Boom mexicain
L’usage médical du cannabis, en pleine expansion, profite beaucoup à des sociétés comme Aurora Cannabis. Lors de la présentation de ses résultats du premier trimestre, l’entreprise a indiqué une hausse de 40% de ses ventes de cannabis médical à l’international d’un trimestre à l’autre, alors que sur la même période, ses ventes de cannabis récréationnel ont grimpé de 37%. La société s’est positionnée pour l’ouverture du marché mexicain, en rachetant en 2018 Farmacias Magistrales, devenant grâce à cette acquisition le premier détenteur étranger d’une licence d’importation de cannabis médical. BDS Analytics estime que le nombre de Mexicains utilisant le cannabis thérapeutique pourrait grimper de 60% par an d’ici 2022.
Usage large
Canopy Growth s’est lancé dans un autre terrain que le cannabis médical. En mai, la société a acquis la compagnie This Works, qui fabrique des produits de beauté, pour 73,8 millions de dollars canadiens. La société britannique, fondée en 2003 par une ancienne rédactrice en chef du magazine Vogue UK, fabrique notamment des crèmes anti-rides et pour le corps. Canopy Growth estime que cette acquisition va lui permettre de s’étendre mondialement, et de développer des produits infusés au cannabidiol (CBD).
En février, l’entreprise s’est adjoint Martha Stewart, la prêtresse du lifestyle aux Etats-Unis, nommée conseillère, pour l’aider à développer une ligne de produits au CBD pour les être humains et les animaux. Aux Etats-Unis, la chaîne de magasins Sephora vend depuis 2018 des produits infusés au CBD et Ulta Beauty a développé des produits à base de chanvre, et depuis récemment des produits contenant du CBD. Le courtier Jefferies estime que le marché de la beauté lié au cannabidiol pourrait atteindre 25 milliards de dollars d’ici dix ans, représentant 10 à 15% des ventes globales de produits de beauté.
Le secteur de la beauté n’est pas le seul à voir arriver une telle transformation. Le secteur de l’alimentation voit aussi se développer les produits liés au cannabis. AB InBev veut lancer des boissons infusées, tout comme Constellation Brands, déjà sur le marché.
Potentiel
BDS Analytics souligne que les dépenses globales pour les produits liés au cannabis légal pourraient grimper de 22% par an d’ici 2022. Le marché global du cannabis est estimé à 150 milliards de dollars, mais seulement 13 milliards de dollars se trouvent actuellement dans les canaux légaux. De plus, aux Etats-Unis, le sentiment négatif envers les opïoïdes, qui ont provoqué une vague de décès importante, pourrait tourner en faveur du cannabis thérapeutique. Une étude a démontré que le CBD permet de calmer les tremblements et les désagréments liés au sevrage des opïoïdes. "Si vous étiez dans l’industrie du cannabis il y a dix ans, vous étiez clairement dans l’illégalité. Mais l’industrie est arrivée à maturité très rapidement", constate Dan Daviau, PDG de Cannacord Genuity Group, une banque canadienne. Mais l’industrie est aussi composée de sociétés au stade de start-up. Certaines sociétés se démarquent en s’entourant de conseillers stratégiques. "Je ne dis pas que vous ne verrez pas de compagnies bizarres qui vont se prendre les pieds dans le tapis, mais la propension à une telle tendance disparaît rapidement", nuance Dan Daviau.
Bourse | Des valeurs très chères, très risquées
Miser sur le cannabis comme investissement du futur ne signifie pas acheter les sociétés productrices de cannabis. En effet, la grande majorité des entreprises actives dans ce secteur ne génèrent pas de bénéfices, et pourtant, leur cours en Bourse est élevé. L’exemple de Tilray a lui seul résume la situation avec les valeurs liées au cannabis. Introduit en Bourse au mois de juillet 2018, le titre a vu son cours s’envoler rapidement, touchant même un record de 100,15 dollars en janvier de cette année, alors qu’il avait débuté à 17 dollars. Mais depuis le sommet de janvier, le titre a rétrogradé à 43 dollars. En cause, une marge bénéficiaire en recul en 2018 et encore cette année. Le bénéfice par action de Tilray en 2018 s’élevait à -0,82 dollar et est attendu pour cette année à -0,98 dollar. La société espère dégager du bénéfice d’ici deux ans. Une société sort toutefois du lot chez les analystes. Il s’agit du producteur américain de cannabis Charlotte’s Web.
Pour cette année, la société a dégagé un bénéfice par action de 0,05 dollar au deuxième trimestre et de 0,08 dollar attendu au troisième trimestre. Tilray rencontre en outre des problèmes de production depuis que le Canada a autorisé l’usage du cannabis, et se retrouve à devoir dépenser pour augmenter ses lignes de production. Toutefois, la société séduit les analystes en raison de son positionnement sur le cannabis médical et de ses partenariats avec les sociétés pharmaceutiques, les groupes brassicoles et d’autres marques. Chez Alliance Global Partners, l’analyste Aaron Grey estime cependant qu’à 43 dollars, le titre Tilray est correctement valorisé. Mais il souligne un risque pour le producteur, celui de la concurrence. Car de multiples producteurs de cannabis existent. Aux côtés de Tilray, d’autres noms se démarquent comme Canopy Growth et Aurora Cannabis, ou Cronos, qui a signé récemment un partenariat avec Altria, le producteur de cigarettes. Mais le marché est fort concurrentiel. Et seules quelques sociétés sortiront du lot d’ici quelques années. Un peu comme Amazon après la bulle internet.
Alors que le cannabis fait en ce moment débat, un homme a interpellé Emmanuel macron et lui a juste demandé de légaliser la drogue !
C’est bien connu, le cannabis détend. Et peut-être que le monsieur face à Emmanuel Macron était très détendu. Et pour cause, ce dernier n’a pas hésité à lui demander de légaliser la drogue. Cela en plein bain de foule ! Il n’a pas eu froid aux yeux.
En effet, le cannabis est en ce moment un sujet plutôt tabou. Voire frileux. Quoi que l’État pense de plus en plus à sa légalisation. En tout cas le sujet est abordé. En juin dernier, une proposition de loi pour la légalisation a reçu le soutien de plusieurs députés. Et ces derniers sont de partis politiques bien différents !
Mais cela coince encore. Car l’opinion publique est très divisée sur le cannabis. Néanmoins, une étude de l’Ifop dévoile que seuls 44% des sondés sont favorables. Mais sous certaines conditions. Que cela soit pour un usage thérapeutique par exemple.
Cannabis: Un homme va directement voir le président !
Vrai débat sociétal, le cannabis agite les passions. Et certains sont prêts à tout pour se faire entendre. Même à interpeller le président. Alors que ce dernier fait son Tour de France à lui, il s’est improvisé un bain de foule.
Et cette fois-ci c’était Bagnères-de-Bigorre, ville étape de la compétition. Suivi par les caméras de C News, ces derniers ont assisté à un débat étonnant. Un jeune homme s’est dirigé vers le président. Et c’est à voix basse, qu’il a demandé la légalisation du cannabis. Ce à quoi Emmanuel Macron a répondu: « Vous êtes pour, vous ? » « Je serais pour parce que ça ferait plus de boulot pour les gens ».
Macron acquiesce mais n’hésite pas à rectifier tout de même. « C’est vrai… mais je ne vais pas vous mentir, si on légalisait le cannabis, ça ne va pas créer des centaines de milliers d’emplois ».
Il lui a ainsi proposé d’autres alternatives que de vendre du cannabis !
Hypothèses sur l’origine géographique de la plante Cannabis sativa L
Par Antoine Carrot
via blog cannabis
Selon un rapport scientifique, la source originale de la plante de cannabis a été trouvée
Les scientifiques viennent peut-être de trouver d’où vient le cannabis. On sait depuis longtemps que les plantes de cannabis sont indigènes à l’Asie centrale, mais une étude récente fournit une nouvelle perspective sur l’endroit exact où ce genre pourrait avoir évolué pour la première fois il y a des millions d’années.
Des documents datant du Moyen Âge montrent que l’homme a toujours émis des hypothèses sur l’origine géographique du cannabis. Depuis plus de mille ans, le célèbre polymathe Ibn Wahshiyya avait suggéré l’Inde et peut-être la Chine dès 930 de notre ère.
La rareté des fossiles d’estampes (impressions de feuilles faites sur d’autres objets) dans les archives historiques a rendu difficile pour la communauté des chercheurs d’identifier quoi que ce soit de plus spécifique que l’Asie centrale, malgré la popularité croissante du cannabis actuellement en cours dans de nombreux domaines de recherche universitaire et scientifique.
Macrofossiles identifiés comme étant du cannabis
Etudes sur le pollen fossile
“En dépit d’une abondante littérature qui a émergé au cours des trois dernières décennies, la classification du cannabis et de son centre d’origine fait toujours l’objet d’un débat “, explique une équipe dirigée par l’auteur et chercheur médical John McPartland de l’Université du Vermont dans un nouvel article.
Pour pallier le manque de fossiles imprimés, les scientifiques se sont tournés vers le pollen de plantes du genre Cannabaceae ; ces pollens ont été étudiés pour la première fois dans les années 30 pour aider à retracer la longue histoire de la plante.
De nombreuses études sur le pollen fossile ont été menées, ce qui a permis d’identifier d’anciens signalements de la plante en Asie et ailleurs, notamment là où elle pousse le mieux.
“Le cannabis s’épanouit dans la steppe : un habitat ouvert et sans arbres”, écrivent les chercheurs.
Dans cette nouvelle étude, McPartland et son équipe ont passé au crible 155 études existantes sur les pollens fossiles en Asie. L’une des difficultés que posent les données est que bon nombre de ces études regroupent les grains de pollen de cannabis avec ceux de plantes du genre Humulus. Ils se ressemblent, étant donné que les deux plantes divergeaient l’une de l’autre il y a environ 28 millions d’années.
Artemisia annua
Pour contourner les problèmes d’identification, les chercheurs ont utilisé une technique statistique faisant appel à des ” approximations écologiques “, dans laquelle ils ont différencié de façon probabiliste les pollens à partir d’autres plantes communes dans la région, y compris celles appartenant au genre Artemisia.
Le centre d’origine et la culture précoce du cannabis en Asie est basé sur une synthèse du pollen subfossile et des études archéobotaniques
D’après les preuves que nous avons, les résultats suggèrent quelle est l’origine géographique la plus probable du cannabis, même si c’est une hypothèse qui pourrait être impossible à prouver.
“Ces données convergent vers le plateau tibétain du nord-est que nous déduisons comme centre d’origine du cannabis, dans les environs du lac Qinghai à environ 3700 mètres au-dessus du niveau de la mer.” L’équipe pense que le cannabis s’est répandu vers l’ouest, atteignant la Russie et l’Europe il y a environ 6 millions d’années et vers l’est, pour atteindre la Chine orientale il y a 1,2 million d’années.
Ceci co-localise avec la première communauté de steppe qui a évolué en Asie. De là, le cannabis s’est d’abord dispersé vers l’ouest (Europe) puis vers l’est (Chine). Le pollen de cannabis en Inde est apparu il y a 32000 ans. Les premiers vestiges archéologiques ont été trouvés au Japon, 10000 avant Jésus-Christ, suivi de la Chine.
lac Qinghai.
Cette dissémination a rendu diverses plantes de cannabis facilement disponibles pour la culture humaine dans toute l’Eurasie. Ce n’est pas étonnant que nous ayons rapidement compris les diverses propriétés du chanvre : des médicaments psychotropes aux fibres pour les cordes et les vêtements.
Palynologie et Systèmes d’énergie fossile
La science qui étudie les palynomorphes fossiles est la paléopalynologie. Les biogéographes attribuent le centre d’origine du cannabis à “l’Asie centrale”, principalement sur la base de données de la répartition des plantes sauvages. De nombreux systèmes d’énergie fossile attribuent du pollen de cannabis ou de houblon (C-H) à des noms collectifs (Cannabis/Humulus ou Cannabaceae).
Les courbes de pollen C-H qui se sont développées en même temps que le pollen de culture ont été identifiées comme étant du chanvre cultivé. Les graines sous-fossiles (fruits) sur les sites archéologiques ont également servi de preuve de culture.
En utilisant un modèle statistique, les auteurs de l’étude ont estimé que des millions d’années plus tard, l’assemblage de plantes à cet endroit (y compris Artemisia) était associé à du cannabis , il était probable que le cannabis était également présent dans cet écosystème de haute altitude.
Aux USA les fumeurs de cannabis sont plutôt des femmes (53%). Pourtant elles ne représentent que 13% du Top Management des canna-compagnies. Explications.
En 2016, 36% des postes de management étaient occupés par des femmes dans les l’industrie du cannabis au Colorado. Ce chiffre est tombé à 27% en 2019. A l’identique de la Finance ou de la Tech, l’économie de la Marijuana souffre lui aussi du manque de diversité.
Le mâle blanc, cette preuve d’une industrie florissante
Tant que la vente de cannabis était prohibée, le marché était tenu par des hommes. Puis au début de la légalisation, de très nombreuses startups ont été créées aussi bien par des femmes que par des hommes. Chacun avait sa petite boutique du coin de la rue, son réseau de producteurs et d’acheteurs, son story-telling.
Ainsi Jeannette VanderMarel, canadienne. Après le décès de son fils mort du syndrome de Dravet (épilepsie myoclonique sévère du nourrisson), elle devient une avocate activiste pour la dépénalisation du cannabis à usage thérapeutique. Puis elle crée avec son mari la Green Organic Dutchman (du canna-bio) en 2012. Après la légalisation du cannabis à usage récréatif en 2016, sa petite entreprise prospère (600 millions de $ de CA). Prospère si bien qu’elle fait appel à des investisseurs pour se développer. Et se retrouve finalement débarquée de son poste de Directrice Générale par ces messieurs en col blanc.
Car la voilà l’épée de Damoclès des gentils-canna-startups. Nouveau marché – prometteur, concurrence féroce, grandir ou périr, donc investir. Et comme toujours, les Venture Capitalists (VCs), les dollars de Wall Street imposent un management stéréotypé : hommes blancs diplômés des grandes écoles US.
Au sein des 20 plus grandes canna-compagnies US et canadiennes, seules deux sont dirigées par une femme. Et pas une seule Directrice Financière. Elles ne représentent que 13% des membres des Comités de Direction (contre 31% dans les 20 plus grandes banques US).
En parallèle, les non-blancs sont ‘sur-représentés’ dans cette nouvelle industrie : aux USA ils détiennent 17% du Top Management du canna-business à comparer aux 13% tous secteurs confondus.
Cela est sans doute dû au fait que les Etats ont mis en place des politiques de discrimination positive notamment en obligeant cette industrie à intégrer d’anciens acteurs du temps de la ‘prohibition’ dans les Comités de Direction. Par exemple dans la ville d’Oakland, Californie, la moitié des licences d’exploitation sont légalement attribuées à d’anciens condamnés pour trafic de stupéfiants.
En France le cannabis thérapeutique vient de recevoir un feu vert gouvernemental pour être testé. Première étape vers une légalisation de l’usage récréatif que les français commencent à approuver. Les retours d’expérience du Canada et de certains Etats US seront à prendre en compte le jour où : savoir intégrer les acteurs d’avant la légalisation, assurer aux femmes la place qu’elles méritent. Pas parce qu’elles sont des femmes mais parce qu’elles savent gérer une entreprise aussi bien que les hommes.
« Cette nouvelle étude montre qu'un vaporisateur oral peut être un substitut efficace pour les gros consommateurs de cannabis qui cherchent un traitement pour leur consommation », explique le professeur Iain McGregor, co-auteur de l’article sur l’essai clinique. L’étude a été menée auprès de 128 consommateurs ayant déjà essayé décrocher sans succès. Cette expérience se révèle donc prometteuse pour le traitement de la dépendance au cannabis, la drogue la plus vendue dans le monde.