Étonnante série d’Arte «Drogue et Cerveau», ce que nous retiendrons du volet «Le Cannabis, une énigme pour la Médecine» outre la pertinence des scientifiques éclairant les téléspectateurs, c’est la présence à l’image d’un stand tenu par des personnes demandant la légalisation du cannabis. Ceux-ci ont une manifestation annuelle. Non nommé dans le reportage, il s’agit du Collectif d’information et de recherche cannabique. Évidemment.
Source : CIRC Paris
Merci, non-dit compris, pour la qualité des informations données. Pas de discours hystérique, des perspectives pour les traitements thérapeutiques, l’état des lieux objectif, à notre sens, dressé des limites négatives, de l’abus, des conduites à risques a été notablement apprécié : risque rare psychologique, concernant des personnes déjà à risque, réversible, absence de dépendances physiques.
Nous attendons des actes de l’AFSA concernant l’autorisation du médicament SATIVEX fabriqué par GW Pharmaceutical, distribué par Bayer, 50 % THC, 50 % CBD, atténuant les symptômes de la sclérose en plaques avant la fin 2005.
Nous appelons à la prise de conscience de l’énorme potentiel économique, industriel promis en Europe (sauf France), Canada, États-Unis par le développement de la recherche des applications du chanvre. Nous demandons la création d’un pôle de compétence français sur les utilisations entières du chanvre sativa L.
Pour ceux qui désireraient de plus ample informations, Les actes du dernier colloque mondial sur les applications thérapeutiques du chanvre qui s’est tenu à l’Université de Leiden, aux Pays Bas, les 9 et 10 septembre 2005 dernier à l’initiative de l’International Association for Cannabis as Medicine en coopération avec l’Office for Medicinal Cannabis of the Dutch Health sont publiés sur www.cannabis-med.org/english/nav/home-leiden.htm . En anglais.
De quoi encore pulvériser la surdité monolingue des autorités françaises au pouvoir depuis les trente cinq années d’application de la loi de 1970.
Située à la frontière nord de la Mongolie, la république de Touva est un sujet (membre de la Fédération) pas comme les autres de la Fédération de Russie (qui compte 89 sujets). Cette République autonome du sud de la Sibérie centrale s'est spécialisée dans la production de cannabis, dont l'usage est pourtant illégal en Russie. C'est un vrai "paradis pour rastaman", commente la Novaïa Gazeta. Le bihebdomadaire moscovite farouchement indépendant publie un reportage sur cette "Colombie russe, où même les enfants gagnent leur vie grâce au cannabis et où les forces de l'ordre défendent les producteurs..."
Source : CIRC Paris
La 'touvinka', nom donné à l'herbe de Touva, est considérée comme la meilleure après celle de Tchouï, au Kirghizistan", assure la Novaïa Gazeta, qui précise que les tarifs peuvent être multiplés par vingt entre l'achat sur place et à Moscou. Il est difficile de connaître la surface exacte de culture de cannabis dans la république de Touva : les chiffres varient entre 26 000 et 84 000 hectares ! Même incertitude quant au nombre de consommateurs de cannabis en Russie, qui se situerait entre un demi-million et six millions de personnes !
Avec le départ massif de la région des populations slaves, au début des années 1990, les entreprises industrielles ont subi un coup d'arrêt. A la suite de quoi, la culture de cannabis est devenue un véritable secteur d'activité économique à Touva, et l'herbe est pratiquement devenue une monnaie d'échange locale", note la Novaïa Gazeta. D'après ce bihebdomadaire, on peut désormais obtenir ce que l'on veut avec de l'herbe : des produits alimentaires, des voitures, des motos, des chevaux ou de l'alcool...
A la libéralisation du marché de l’électricité suisse, une taxe devrait être prélevée pour les énergies renouvelables. Alors que le premier choc pétrolier à 30 ans, on veut encore imposer le citoyen pour des investissements structuraux prévisibles mais reportés à chaque baisse du brut. La flambée des cours ne vient pas que de la voracité de l’économie chinoise ou des ouragans. De nombreuses fautes stratégiques ont été commises par les gouvernements successifs. Les compagnies pétrolières bénéficient d’une pénurie qu’elles ont organisée. Les consommateurs et les PME payent l’addition.
Source : Chanvre-info
Les besoins croissants des pays émergeants ne date pourtant pas d’hier, aucune structure suffisante n’a été construite, aucune alternative n’a été développée, surtout pour le transport et le chauffage. Plutôt que de lever une taxe pour financer leur aveuglement, nos gouvernants devraient promouvoir, donc d’autoriser et de détaxer, l’usage de produits et de systèmes de substitution. Par exemple, l’huile végétale mélangée au gazole ou pure, le système Pantone pour rouler à l’eau, les fibres végétales mélangées aux plastiques ou directement thermomoulées, le chauffe-eau solaire ...
Dans ce développement, le chanvre présente le plus d’avantages pour l’agriculteur et pour la planète. Huile, fibre, poussière pour remplacer le pétrole et protéines de qualité pour les hommes et le bétail, aucune plante n’en donne autant. En plus, elle sécrète une résine qui enivre et soigne bien des maux. Des centaines de millions d’humains l’apprécient surtout pour cela. Est-ce que quelques dizaines de milliers d’adolescents qui font leur crise en abusant du joint doivent priver l’humanité de tant de bénéfices ? Cette filière dégagerait assez de bénéfices pour prendre en charge l’information, la prévention et le traitement des abus bien mieux que ne le fait le système actuel. Il est plus que temps de passer au chanvre.
En étudiant l'action des drogues sur le cerveau, les scientifiques pénètrent le fonctionnement de la conscience humaine. Une série documentaire à suivre tous les jours à 19.00 jusqu'à vendredi.
Où l'on découvre, en cinq volets, que l'étude de l'effet des drogues aide à comprendre le fonctionnement du cerveau.
Source : ARTE
lundi, 10 octobre 2005 à 19:00
Rediffusions :
17.10.2005 à 18:15
DROGUES ET CERVEAU
Réalisé par Matthias Sanderson
Écrite par Jean-Pierre Lentin
Production : Novaprod
(France, 2005, 43mn)
ARTE FRANCE
(1) Cocaïne & stimulants : la mécanique du plaisir
Dans le cerveau, la cocaïne et les amphétamines ciblent le circuit du plaisir. L'étude de ce circuit a permis d'enrichir la compréhension de certains troubles, comme l'hyperactivité.
mardi, 11 octobre 2005 à 19:00
Rediffusions :
15.10.2005 à 09:25
18.10.2005 à 18:15
DROGUES ET CERVEAU
Réalisé par Matthias Sanderson
Écrite par Jean-Pierre Lentin
Production : Novaprod
(France, 2005, 43mn)
ARTE FRANCE
(2) Opiacés & tranquillisants : du plaisir à la dépendance
Notre organisme fabrique ses propres drogues, un système antidouleur, essentiel à notre survie. L'opium et ses dérivés - la morphine et l'héroïne - utilisent ce système naturel. Attaqué par la drogue, le cerveau s'adapte.
Il se désensibilise au plaisir et l'addiction s'installe. Certains tranquillisants entraînent eux aussi une accoutumance. Et cette dépendance n'est pas seulement physique : elle tend à devenir psychique et peut durer toute une vie.
mercredi, 12 octobre 2005 à 19:00
Rediffusions :
19.10.2005 à 18:15
22.10.2005 à 09:25
DROGUES ET CERVEAU
Réalisé par Matthias Sanderson
Écrite par Jean-Pierre Lentin
Production : Novaprod
(France, 2005, 43mn)
ARTE FRANCE
(3) Tabac & alcool : poisons en vente libre
Le tabac et l'alcool sont les drogues les plus consommées dans le monde. On sait aujourd'hui que la nicotine n'est pas la seule responsable de la dépendance au tabac. Ses complices se trouvent parmi les quelque quatre mille composés chimiques dégagés par la fumée de cigarette. Quant à l'alcool, les scientifiques le surnomment la "drogue sale". Il s'insinue dans des dizaines de circuits du cerveau et y fait des dégâts considérables. Plusieurs gènes impliqués dans la vulnérabilité à l'alcoolisme ont pu être identifiés.
jeudi, 13 octobre 2005 à 19:00
Rediffusions :
20.10.2005 à 18:15
DROGUES ET CERVEAU
Réalisé par Matthias Sanderson
Écrite par Jean-Pierre Lentin
Production : Novaprod
(France, 2005, 43mn)
ARTE FRANCE
(4) Cannabis : un défi pour la science
L'action du cannabis sur le cerveau n'est vraiment comprise que depuis quelques années. En observant ses mécanismes d'action, les scientifiques ont découvert un système dont personne ne soupçonnait l'existence. Leurs résultats, encore peu connus du grand public, devraient profondément modifier notre regard sur cette drogue. Ils ouvrent des perspectives inédites sur de nouveaux traitements médicaux contre la douleur, l'obésité, l'anxiété ou encore la sclérose en plaques.
Vendredi 14 octobre à 19h
L’*****mie de la conscience : hallucinogènes et ecstasy
Série documentaire de Matthias Sanderson
Analyse des interactions entre drogues et cerveau. Dernier volet ce soir.
Utilisées pour des cérémonies rituelles, les plantes hallucinogènes sont sans doute les plus vieilles drogues du mode. Au XXe siècle, elles ont été détrônées par le LSD et l’ecstasy…
BERNE - Des partis et des associations maintiennent la pression pour relancer le débat sur la drogue après l'échec de la révision de la loi. Ils demandent d'ancrer la politique des quatre piliers dans la loi et de trouver un compromis sur le cannabis.
Source : CIRC Paris
Une lettre d'intention a été remise lundi au conseiller fédéral Pascal Couchepin par des parlementaires du PDC, du PRD, du PS et des Verts. Elle définit une stratégie d'ensemble pour développer une "politique cohérente" en matière de drogues et de dépendances, ont indiqué le Groupement romand d'études sur l'alcoolisme et les toxicomanies (GREAT) et l'organisation alémanique Fachverband Sucht.
Les signataires sont d'avis que la loi actuelle sur les stupéfiants est "contradictoire, obsolète et inapplicable" et ne reflète pas les progrès enregistrés ces dernières années dans la politique de la drogue. Des solutions concrètes et appropriées doivent être recherchées pour répondre
aux problèmes de dépendance, qu'ils soient liés à des substances légales ou illégales.
Les articles non contestés du projet rejeté par le National en juin 2004 doivent être ancrés sans délai dans la loi. De plus, un compromis susceptible de réunir une majorité concernant le cannabis doit être trouvé afin d'obtenir une clarification législative nationale et un renforcement de la protection de la jeunesse. Enfin, une vision politique cohérente du problème des dépendances doit être adoptée au niveau suisse.
Le Parlement a déjà remis l'ouvrage sur le métier, une commission du Conseil national ayant été autorisée en mai à préparer un projet de loi incluant les éléments susceptibles de rallier une majorité.
Les policiers de la LEAP (Law Enforcement Against Prohibition - Appliquer une loi contre la prohibition) organisent des conférences dans tout le pays (1500 depuis 2003). Ils vont de ville en ville, portant un T-shirt avec le slogan "Cops Say Legalize Drugs. Ask Me Why."(Des flics disent de légaliser les drogues. Demandez-moi pourquoi"). Créée en mars 2002 par 5 officiers de police, la LEAP compte désormais 3000 membres, issus des rangs des policiers, gardiens de prison, agents de la DEA, juges et même procureurs, de 48 Etats et 45 pays étrangers.
Source : CIRC Paris
Vétérans contre la guerre (antidrogue)
A quand la même chose en France avec des anciens de la BAC ?
Vétérans contre la guerre (antidrogue)
Article paru dans le Fort Worth Weekly (Texas) du 28/9/05
(Résumé-traduction Raph)
Richard Watkins, gardien de prison au Texas : "Si vous pouvez pas exclure les drogues d'une prison de haute-sécurité, vous ne pouvez pas les exclure
d'une école".
Les policiers de la LEAP (Law Enforcement Against Prohibition - Appliquer une loi contre la prohibition) organisent des conférences dans tout le pays
(1500 depuis 2003). Ils vont de ville en ville, portant un T-shirt avec le slogan "Cops Say Legalize Drugs. Ask Me Why."(Des flics disent de légaliser les drogues. Demandez-moi pourquoi"). Créée en mars 2002 par 5 officiers de police, la LEAP compte désormais 3000 membres, issus des rangs des policiers, gardiens de prison, agents de la DEA, juges et même procureurs, de 48 Etats et 45 pays étrangers.
L'idée à la base de la LEAP est que, comme dans le cas de l'association Vietnam Veterans Against the War (vétérans du Vietnam contre la guerre), l'appel à en finir avec la guerre antidrogue prend plus de poids lorsqu'il provient de gens qui ont été dans les tranchées.
"Nous sommes ceux qui ont mené cette bataille", déclare Jack Cole, directeur exécutif de LEAP, ex-lieutenant détective de la police duNew-Jersey pendant 26 ans, dont 14 dans leur bureau des stupéfiants. "Et jeme porte témoin de l'échec abject de la guerre antidrogue américaine et des horreurs que ces politiques prohibitionnistes ont causées."
Howard Woolridge, officier de la lutte antidrogue pendant 18 ans, aujourd'hui en retraite, a finalement réalisé que la guerre antidrogue était plus un problème que les drogues illicites qu'il s'agissait de combattre.
"Quand j'ai commencé à porter ce T-shirt", déclare-t-il, les gens au Texas pensaient que j'étais fou. Ils croyaient que j'avais dans l'idée de détruire le Texas et l'Amérique. Ils croyaient en la propagande gouvernementale qui prétend que des millions de gens allaient prendre de l'héro ou des méthamphétamines et deviendraient junkies du jour au lendemain si on légalisait ces drogues." Mais pendant les deux ou trois dernières années, il a constaté un changement dans l'attitude du public américain au sujet de la guerre antidrogue. "Dans n'importe quelle réunion Arby, McDonald, Rotary Club, ou de vétérans, les gens sont immensément en faveur d'un appel à stopper la prohibition des drogues. Immensément."
Votée trop vite dans un pur et délirant style répressif, la loi de février 2003 sur le cannabis au volant aurait provoqué la condamnation à 39 retraits de permis en 2004 d’après les chiffres du Ministère de l’Intérieur. Combien déjà en 2005 ?
Et pour quelle dose de cannabis dans le sang ? Dès le premier nanogramme dans le sang, dans le Morbihan, les Côtes d’Armor, le Préfet commence, délibère et vous colle de quatre à six mois, avant le passage au Tribunal qui confirme à minima.
Avec le dépistage au nanogramme près, on a vu des tribunaux condamner des fumeurs passifs, et même des non fumeurs fumeurs passifs à 6 mois. En cas d’accident, on devine la rapacité des Assurrances profitant de l’occasion du nanogramme pour se déresponsabiliser et enfoncer le fumeur de pétard.
Source : CIRC Paris
Et tout ça pour quoi ? L’étude SAM (pilotés par l'équipe de Bernard Laumon de l'Inrets (Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité) et coordonnée par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT)) démontre la très moindre dangerosité du cannabis par rapport à l’alcool. L’étude ferrait apparaître des seuils de dangerosité de ce cannabis qu’elle démontrerai encore plus l’inanité de la loi cannabis au volant de 2003. Et combien d’accident pour la fatigue au volant ?
L’annonce de la réforme de la loi de 1970, promise il y a quelques jours par Sarkozy s’annonce bien. Incluera t’il les résultats de l’étude SAM ? Concernant la dangerosité pulmonaire, d’après lui 6 fois plus élevée que le tabac du cannabis , intégrera t’il cette étude faite chez des cancéreux (poumons langue, larynx) qui démontre qu’il n’ y a pas significativement plus de cancers chez les fumeurs de joints que ceux de tabac ?
Le vrai problème de la Droite est qu’elle ne veut pas reconnaître les études scientifiques dérangeantes. Elle ne sait plus lire. La seule voie que la droite imagine possible est celle de la répression. Cécité ?
Le CIRC réaffirme :
- abrogation de la loi de 1970 car désuète, inapplicable, factrice d’exclusion
- moratoire immédiat sur l’application de la loi cannabis au volant tant que des seuils de taux de cannabis dans le sang ne sont pas scientifiquement évalués, confrontés à la réalité
- amnistie immédiate de toutes les personnes condamnées sur des bases erronées à un retrait de permis à cause de cannabis dans le sang ou les urines.
- Pour tenir compte du principal résultat de l’étude SAM, lancement d’une campagne envers les jeunes « Après quinze joints, j’irai pas loin. Une grosse douille, ouille » leur annonçant que pour eux, le nombre de pétards augmente le risque d’accident comme l’alcool et certaines médications. La campagne pourra aussi leur préciser que faire en cas de trop forte prise de cannabis : s’allonger et dormir.
- Nous dénonçons l’attitude hystérique des membres du gouvernement qui se sont succédés depuis Chirac 2002-2007. Nous appelons la droite à adhérer au principe de réalité : décriminalisation de l’usage de drogue.
- Le gouvernement nie le droit d’expression en France sur le sujet des drogues. Nous lui demandons qu’il cesse de traiter toute personne s’exprimant sur les drogues comme un incitateur, avec fortes amendes à la clé et prison pour les plus vulnérables. Halte à la criminalisation des militants du CIRC. Amnistie intégrale !
- Nous attendons toujours une confrontation argumentée et publique d’un leader anti prohibitionniste face à l’un des quelconques ministres qui ont eu à traiter du sujet du cannabis depuis 2002. La pauvreté, voire la grossièreté des propos sarkozistes, l’arrogance négationniste de Perben face à des arguments tirés d’études scientifiques récentes, ça aurait de la gueule !
- Nous remercions le ministre Gayssot pour avoir lancer l’étude SAM dans un souci raisonnable d’amélioration de la sécurité routière.
Arnaud Debouté
Collectif d'Information et de Recherche Cannabique.
Le gouvernement gêné par une étude relativisant le danger du cannabis par rapport à l'alcool.
C'est un pétard mouillé qui contrarie le gouvernement et sa majorité. Les conclusions de la première enquête épidémiologique sur le lien entre usage de drogues et accidents de la route, dont Libération a eu connaissance, provoquent depuis quelques semaines le plus grand embarras en haut lieu. La dangerosité du cannabis au volant, si elle est bien réelle, est bien moins importante que celle de l'alcool.
Source : Libération
Selon nos informations, cette étude, baptisée SAM (sécurité routière et accident mortels), confirme d'abord le rôle écrasant de l'alcool dans les accidents de la route. En revanche, le risque d'être responsable d'un accident mortel sous l'emprise du seul cannabis est faible, mais pas nul. Ce risque n'est en tout cas pas plus élevé que celui engendré par un conducteur avec un taux d'alcoolémie entre 0,2 et 0,5 gramme par litre de sang.
L'ennui c'est que la loi, adoptée le 3 janvier 2003 par des députés de droite en pleine croisade antijoint, tolère un risque d'accident mortel multiplié par 2 avec une alcoolémie allant jusqu'à 0,5 gramme mais qu'avec le cannabis (et un risque qui se trouve multiplié entre 1,8 et 2,2 fois), la tolérance est nulle : fumer un pétard au volant est puni de deux ans de prison.
L'embarras du ministre des Transports
Lors de la présentation de ces conclusions, le 1er juillet 2005 au dernier comité interministériel de la sécurité routière (CISR), Dominique Perben, le nouveau ministre des Transports, n'a pas caché son embarras.«Il voulaiten faire un cheval de bataille contre le cannabis, raconte un proche du dossier. Or l'enquête montre que le gouvernement a mis la charrue avant les boeufs : ils auraient dû attendre les résultats avant de légiférer.» Ni Nicolas Sarkozy ni Dominique Perben ni Xavier Bertrand (c'est la direction générale de la Santé qui a déboursé les 533 571 euros de l'enquête), ne
sont désormais candidats pour porter politiquement cette patate chaude. Et le Premier ministre lui-même devrait se mordre la langue : le 24 janvier, Dominique de Villepin, alors ministre de l'Intérieur, affirmait que «17 % des accidents mortels (étaient) liés à l'usage des stupéfiants». «Ces chiffres sont faux, note un expert. Ils sont ceux du lobby des toxicologues intéressés par le marché des tests de dépistage. Ministres et députés ont raconté tellement de conneries depuis deux ans qu'ils sont bien ennuyés.» A l'Assemblée nationale, lors du vote de la loi Dell'Agnola, la droite avait dénoncé le laxisme d'une «gauche hallucinogène qui a fait croire que seul l'alcool est dangereux». «La drogue au volant est responsable de plus de morts que les excès de vitesse», avait-on entendu.
Une première mondiale
Des déclarations aujourd'hui contredites par cette enquête, malgré les pressions que les auteurs ont subies depuis cinq mois pour que leurs conclusions collent avec la ligne gouvernementale. Pilotés par l'équipe de Bernard Laumon de l'Inrets (Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité) et coordonnée par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), ces travaux ont été lancés en octobre 2001 dans le cadre de la loi Gayssot. Pour ne pas légiférer sans avoir d'abord déterminé des seuils de risque réel liés à une consommation de cannabis, le gouvernement Jospin avait autorisé les chercheurs à faire des tests de dépistage de stupéfiants sur les personnes impliquées dans les accidents mortels - les médicaments, pourtant souvent responsables d'endormissement au volant, avaient été écartés de l'étude à la suite du lobbying intense des laboratoires. Des prélèvements urinaires ont été effectués. Lorsqu'ils se révélaient positifs à la présence de drogue, ils
étaient doublés d'une prise de sang. Les procès verbaux ont tous été décortiqués pour déterminer les responsabilités de chacun. Et l'ensemble de ces données a été croisé et comparé avec un groupe témoin d'accidentés sans drogue dans le sang. Une énorme machinerie.
Après plus de trois ans de travail, un échantillon de 10 000 accidents a été réuni. Qui, en raison de problèmes de fiabilité, a finalement été ramené à 8 000, chiffre considérable qui fait de cette étude une première mondiale. Résultat : si l'on rapporte les seuils de risque obtenus au total
annuel de tués sur la route, à plus de 0,5 gramme, l'alcool serait responsable de 2 000 morts, la vitesse de 2 000 autres et le cannabis de 220. Ce n'est pas rien, 220, mais c'est grosso modo le chiffre de tués attribué à ceux qui conduisent avec entre 0,2 et 0,5 gramme d'alcool dans le sang. Sauf que les moins de 25 ans sont urreprésentés.
Epidémiologistes et accidentologues ont aussi réussi à mettre en évidence, pour la première fois, une relation effet-dose : au volant, le cannabis fait chuter la vigilance et est fortement déconseillé car plus on fume, plus le risque d'avoir un accident mortel augmente. Moins rapidement toutefois qu'avec l'alcool et dans des proportions bien moindres.
Un plan pour amortir l'impact politique
Au gouvernement, on se prépare à insister lourdement sur ces deux arguments. Les députés antijoint auront beau jeu de brandir le principe de précaution et de rappeler que, de toute façon, le cannabis est une drogue illicite et interdite et que l'alcool, lui, est en vente libre. N'empêche, au regard du risque réel, il y a deux poids deux mesures.
Au gouvernement, la gêne est palpable face à des résultats qui rendent incohérent l'arsenal répressif en vigueur. Le plan de communication adopté après moult atermoiements en témoigne : pour amortir l'impact politique de cette étude, il a été décidé d'en confier l'explication aux seuls auteurs.
Afin d'asseoir sa crédibilité, il avait été décidé au printemps de la soumettre au comité de lecture du British Medical Journal, l'une des plus prestigieuses revues scientifiques. «Nous l'avons acceptée, mais la publication n'est pas prévue avant plusieurs semaines», indique-t-on au BMJ. Difficile dans ces conditions de contrôler la date de publication de l'étude. Mais aussi de mettre en doute la solidité de ses résultats.
Un conducteur sous l'emprise du cannabis est deux fois plus susceptible de provoquer un accident mortel qu'un automobiliste à jeun, mais ce risque accru reste inférieur à celui induit par l'alcool, même consommé dans les limites autorisées par la loi.
Source : France Infos
C'est l'enseignement majeur d'une étude épidémiologique, dont l'AFP a obtenu les principaux résultats, qui a consisté à traiter les analyses toxicologiques de tous les conducteurs, décédés ou non, et impliqués dans l'ensemble des accidents mortels de la route entre le 30 septembre 2001 et le 1er octobre 2003.
Cette enquête "Stupéfiants et accidents mortels de la circulation routière" (SAM), menée par l'Inrets (Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité) et coordonnée par l'OFDT (Observatoire français des Drogues et des toxicomanies), est la première dans le monde à offrir une évaluation précise du risque "cannabis au volant". Elle a permis d'examiner 17.000 dossiers dont un peu plus de 10.700 se sont avérés exploitables.
Un conducteur qui a fumé du haschisch a près de deux fois (1,8) plus de chance d'être responsable d'un accident mortel.
Toujours supérieur, le risque alcool augmente très rapidement en fonction de la quantité absorbée: ainsi de 2,7 entre 0 et 0,5 gramme par litre dans le sang, il est multiplié par 7 entre 0,8 et 1,2 g/l et par 40 au dessus de 2 g/l. Tous niveaux d'alcoolémie confondus, le facteur de "sur-risque" de provoquer un accident mortel est de 8,5.
Durant la période d'enquête, la part des accidents mortels directement imputables au cannabis est de 2,4% environ (quelque 170 décès); celle de l'alcool est de 28,5% (1.940 morts). Même consommé modérément (moins de 0,5 g), l'alcool a plus tué que le cannabis (3,3%).
Cependant, selon l'étude, le cannabis tue plus que l'alcool dans la catégorie spécifique des hommes de moins de 25 ans. Près de 3% des conducteurs circulant sur les routes françaises sont positifs au cannabis, une proportion équivalente à celle de l'alcool.
Les auteurs de l'étude ont également calculé la "vulnérabilité" des consommateurs de cannabis et d'alcool. Ils ont voulu savoir si fumer du haschisch ou boire accroissait le risque de mourir dans un accident, même si on n'en est pas responsable, en suscitant des conduites à risques comme le non-port de la ceinture. Et c'est le cas: 50 morts par an pour le cannabis, 330 pour l'alcool.
L'étude n'est pas concluante pour les autres substances illicites, amphétamines, cocaïne, opiacés.
L'enquête SAM "renvoie dos à dos tous les idéologues, ceux qui affirmaient, sans preuve, que le cannabis au volant n'était pas dangereux, comme ceux qui criaient au loup pour mettre de l'eau au moulin de leur combat contre le cannabis", selon un médecin.
Cette étude, prévue par la loi Gayssot de 1999 et très attendue, a été achevée au printemps mais ses modalités de parution ont fait l'objet tout l'été de tractations entre scientifiques et politiques.
Aussi irréprochables soient-ils sur un plan scientifique, les résultats de l'enquête SAM risquent de poser un problème politique : l'alcool même consommé à un taux légal se révèle plus dangereux que le cannabis, produit illicite, dont l'usage au volant est sanctionné par la loi du 3 février 2003, qui prévoit une peine de deux ans d'emprisonnement et 4.500 euros d'amende.
Dans les faits, les contrôles préventifs sont rares. Aucune méthode fiable ne permet de déterminer avec précision le niveau et la date de consommation de haschisch.
Le couple cultivait du cannabis pour sa consommation personnelle et pour son entourage.
Source : Le ProgrèsUn jeune couple, cultivateur de cannabis, a été présenté vendredi à la barre des comparutions immédiates. Suite à une interpellation pour excès de vitesse, les policiers ont retrouvé dans le véhicule de l'homme de 28 ans 200 grammes de hachisch. Pendant qu'il était en garde à vue, un individu s'est rendu à son domicile et a prévenu sa compagne qu'il avait été arrêté.
Paniquée, elle a jeté à la poubelle tous les plans de cannabis présents dans l'appartement ainsi que tout le matériel s'y rapportant. Lors de la perquisition, les policiers ont retrouvé une boîte à chaussures contenant trois kilos de cannabis et du hachisch.
La jeune femme, une éducatrice sportive de 26 ans, écope d'une peine de six mois de prison avec sursis et d'une peine d'amende de 500 euros. Son compagnon a été condamné à quatre mois de prison ferme, à une amende de 500 euros.
Tribunal de Lons-le-Saunier : prison ferme pour les revendeurs de haschisch
Le 12 janvier 1995, les policiers de Lons-le-Saunier interpellent, en flagrant délit, Omer Tuncay, 23 ans, et Orhan Okan, 20 ans, alors qu'ils viennent pour livrer du haschich à Jamal Chelli, 31 ans.
« Il m'avait demandé si je pouvais lui trouver quelque chose sur Oyonnax », explique Tuncay à la barre du tribunal correctionnel de Lons-le-Saunier. Et la prise est loin d'être anodine : 400 grammes de haschich, ainsi qu'un gramme d'héroïne et un gramme de cocaïne pour la consommation personnelle de Okan. « Chelli en voulait 100 grammes, le reste c'était pour notre consommation personnelle ».
L'arrestation n'est pas due au hasard, mais le fruit d'une longue surveillance et d'écoutes téléphoniques. Car les va-et-vient incessants au domicile de Chelli ont mis la puce à l'oreille des enquêteurs. Leurs soupçons sont confirmés quand, en étudiant le compte de sa petite amie, une lycéenne de 18 ans, ils trouvent des milliers d'euros qui entrent et qui sortent, Chelli ayant procuration.
Un kilo dans un sac à dos
Et l'affaire ne s'arrête pas là. Car, pas de hance, son téléphone portable sonne en garde à vue. A l'autre bout de la ligne, Sébastien Puget, 21 ans.
Le 13 janvier, ce dernier tombe dans un piège avec 1 kg de cannabis qu'il ramène de Dole par le car, dans son sac à dos. « Pour Chelli il n'y en avait que 100 grammes mais je prenais par grosse quantité c'était moins cher, et puis on me faisait crédit ». Tout comme Tuncay et Okan, Puget se défend à l'audience d'être un revendeur. « C'était la première fois » Une explication qu'a du mal à avaler madame le président Rocault : « Pour un coup d'essai, c'était un coup de maître ! »
Puis les enquêteurs remontent jusqu'au revendeur de Puget, ****, 20 ans. Face au tribunal, il reconnaît lui avoir fourni entre deux et trois kilos.
Tour à tour, chacun des avocats essaiera d'expliquer au tribunal que son client n'est pas un dealer « tel qu'on le rencontre habituellement » mais bien un « primo délinquant ». Mais sans grande réussite Après délibération, le tribunal condamne Omer Tuncay et Orhan Okan à huit mois de prison chacun, Sébastien Puget à quatorze mois, Ahmed Anchar (absent à l'audience) à quinze mois, et **** à dix-huit mois.
Quant à Jamal Chelli, « le grand pourvoyeur en cannabis à la jeunesse lédonienne » comme l'a appelé le procureur Zaug, il est condamné à trois ans de prison.