La Marche Mondiale du Cannabis aura lieu comme chaque premier samedi de mai dans plus de 200 villes du monde entier, et pour la septième fois à Paris :
une manifestation statique sous la forme d’un marché festif tous publics pour une information libre et non faussée sur le chanvre (cannabis sativa L.) avec documentation, musiques, débats, arts de rue, stands, etc.
Source : Chanvre-info
PARIS
14H - 19H
Place de la Bastille
Terre-plein Richard Lenoir
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LYON
SOUNDSYSTEM
de 19h à 21h
Place ROUVILLE
(Jardin des Chartreux)
Co-organisé par le CIRC et le Collectif des Résistances
BERNE - L'initiative populaire visant à décriminaliser la "fumette" et la culture du chanvre pour sa propre consommation n'a pas trouvé grâce aux yeux du Conseil fédéral. Il a décidé de recommander son rejet.
Source : Swiss Info
Le gouvernement n'a pas non plus l'intention d'élaborer un contre-projet, a indiqué son porte-parole Oswald Sigg devant la presse. Il a déploré que cette initiative n'aborde qu'un aspect de la problématique de la drogue, de surcroît au niveau de la constitution, alors qu'une commission du National prépare un nouveau projet législatif.
L'initiative du comité "Protéger la jeunesse contre la narco-criminalité", soutenue par plusieurs parlementaires, a été lancée après le rejet, en été 2004, de la révision de la loi sur les stupéfiants. Celle-ci prévoyait notamment de dépénaliser la consommation de cannabis, ce qui a fait bondir une majorité de droite du Conseil national.
Les initiants estiment nécessaire d'agir, la répression et la "diabolisation" des fumeurs de joints n'apportant rien selon eux. Outre la dépénalisation de la consommation, de la possession, de l'acquisition et de la culture pour un usage personnel, leur texte demande à la Confédération d'édicter des prescriptions sur la production et le commerce des "substances psychoactives du chanvre".
Berne devra par ailleurs prendre des mesures pour protéger la jeunesse. Le comité suggère que la prévention soit financée par des taxes sur les ventes de cannabis.
De son côté, la commission de la santé publique du National a décidé de remettre l'ouvrage sur le métier mais en ne reprenant que les éléments non controversés de la révision refusée. Il s'agit en premier lieu d'ancrer dans la loi le principe de la politique des quatre piliers (prévention, réduction des risques, thérapie et répression).
La commission souhaite en outre compléter les buts de la loi en précisant que celle-ci doit viser à prévenir la consommation de drogue en favorisant l'abstinence. Elle est en train d'examiner des dispositions concrètes, qui pourraient le cas échéant servir de contre-projet indirect à l'initiative populaire. La date de la votation n'a pas encore été arrêtée.
«Les drogues ne sont pas interdites parce qu’elles sont dangereuses, elles sont dangereuses parce qu’elles sont interdites». Georges Apap
Source : CIRC - Revue de presse
Parce que la prohibition est une caricature du libéralisme le plus sauvage et parce qu’un nom de la guerre à la drogue, tous les coups sont permis.
Parce que cette guerre comme toutes les guerres tue et parce que la prohibition, dans sa volonté d’éradiquer les plantes à drogues, met en danger l’équilibre écologique de la planète.
Parce que l’usage du cannabis est répandu à tous les âges dans toutes les classes sociales et que sa stigmatisation empêche tout apprentissage sur son bon usage… Même en parler en termes positifs peut vous mener devant un tribunal !
Parce que le cannabis n’est pas interdit pour des raisons sanitaires... De toutes les drogues légales ou illégales disponibles sur le marché, l’ensemble des rapports l’atteste, elle est une des moins dangereuse.
Parce que les vertus thérapeutiques du cannabis sont reconnues, qu’en toute illégalité et à leurs risques et périls, souvent avec l’assentiment de leur médecin, de nombreux patients l’utilisent.
Parce que nous ne sommes plus au Moyen-Age, que les amateurs de
cannabis ne veulent plus servir de bouc émissaire d’une société hygiéniste et
sécuritaire.
Parce que l’argent de la « drogue » qui pourrait aller dans les poches de l’état, finit dans les poches de trafiquants sans scrupule.
Parce que la légalisation du cannabis faciliterait une prévention sur toutes les drogues, dégagerait des emplois et rapporterait de l’argent que l’Etat pourrait investir dans la prévention.
Parce que le cannabis c’est pas « votre truc », mais que vous ne voulez pas que vos enfants se retrouvent un jour ou l’autre dans le collimateur la justice pour un joint ou quelques plants de beuh au fond d’un jardin.
Parce que le cannabis n’est ni de droite, ni de gauche. C’est une plante utile pour l’humanité qui pousse sous toutes les latitudes.
e-Newsletter sur la campagne mondiale pour la réforme des Conventions de l'ONU sur les drogues.
Source : CIRC - Revue de presse
Russie
"La Russie n'entend pas légaliser la marijuana", c'est ce qu'a communiqué une source anonyme du Federal Drug Control Service à l'agence de presse Interfax. Les autorités moscovites ont mis cette année encore leur veto à la marche pro-marijuana du mois de mai.
Iran
Plus de 5% de la population iranienne fait usage de stupéfiants, ceci d'après les dernières statistiques du ministère de la Santé : 3,7 millions de consommateurs, dont 2,5 millions sont toxicomanes. En dépit de lois intransigeantes, prévoyant jusqu'à la peine de mort pour le trafic de drogues, le phénomène enregistre une augmentation constante, surtout parmi les jeunes.
Mozambique
Dans son rapport annuel au Parlement, le ministre de la Justice Joaquin Madeira a manifesté qu'il était contre la proposition de certains parlementaires désireux de détruire les cultures de cannabis pratiquées par les paysans locaux. La solution idéale consisterait plutôt à leur proposer une alternative à ces cultures.
Usa / Californie / Emeryville
La ville d'Emeryville a été contrainte de rembourser 15 000 dollars à un consommateur de marijuana thérapeutique pour lui avoir saisi les plants qu'il cultivait chez lui. Les représentants de la municipalité sont parvenus à cet accord suite à la disparition des stocks de la police des 30 plants en question.
Usa
L'ancien responsable de la police de Seattle, Norm Stamper, n'a pas hésité à qualifier la war on drugs "d'échec terrifiant". "Il est clair que le prohibitionnisme ne fonctionne pas. Il engendre des problèmes inimaginables et encourage la corruption au sein de la police". Les dealers seraient mis en échec par la simple approbation de la légalisation.
Les sénateurs mexicains ont voté jeudi soir un texte autorisant la possession de petites quantités de marijuana, de cocaïne et même d'héroïne.
La police veut concentrer ses efforts sur la lutte contre les grands trafiquants de drogue.
Source : CIRC - Revue de presse
Cette réforme sera prochainement signée par le président Vicente Fox. Selon la nouvelle loi, la police ne pourra plus sanctionner les personnes arrêtées en possession de moins de cinq grammes de marijuana, de cinq grammes d'opium, d'un demi-gramme de cocaïne ou de moins de 25 milligrammes d'héroïne.
En revanche, les personnes arrêtées en possession d'une plus grande quantité de drogue seront considérés comme des dealers. La nouvelle loi aggrave les peines dont ils seront passibles.
La loi mexicaine laissait jusqu'alors au juge toute latitude de choix quant à l'inculpation éventuelle des personnes arrêtées en possession de faibles quantités de drogue.
Les éventuelles vertus thérapeuthiques du cannabis n'autorisent pas pour autant la détention et la consommation de celui-ci.
La FDA, l'autorité américaine de réglementation des produits alimentaires et pharmaceutiques, estime qu'il n'existe aucune base scientifique justifiant un usage médicinal de la marijuana, dans un communiqué publié ce vendredi sur le site internet de l'agence fédérale.
Source : CIRC - Revue de presse
Cancéreux et séropositifs
La FDA contredit ainsi les conclusions d'un groupe de médecins faisant partie du prestigieux "Institute of Medicine" qui avait estimé en 1999 que la marijuana pourrait "être modérément utile pour atténuer certains symptômes tels que les nausées et vomissements provoqués par les chimiothérapies chez les cancéreux ou l'anorexie des personnes atteintes du Sida.
Nocivité
Selon la FDA, "aucune étude scientifique sérieuse ne démontre l'utilité médicale de la marijuana pour des traitements aux Etats-Unis et aucune donnée humaine ou animale n'appuie l'innocuité ou l'efficacité de la marijuana pour un usage médical général". En outre, souligne l'agence, "il y a de solides indications montrant que fumer de la marijuana est nocif".
Dans 11 Etats américains
Au total, 11 Etats américains ont autorisé par référendum ou par un vote de leur parlement, l'usage de la marijuana pour une variété de troubles médicaux sur les recommandations d'un médecin. Mais la Cour suprême a statué en 2005 pour rendre illégal l'usage de la marijuana, autorisant le gouvernement fédéral à arrêter toute personne utilisant cette drogue même pour des raisons médicales dans les Etats en ayant légalisé l'usage comme par exemple la Californie.
Des scientifiques ont décrypté les mécanismes qui font du cannabis une arme redoutable dans la lutte contre le cancer.
Source : CIRC - Revue de presse
«Fumez des joints pour vaincre votre cancer!» Voilà une incitation malhonnête qui risquerait, tout au plus, d'augmenter le risque de développer une tumeur aux poumons. Toutefois, le slogan a bien un petit, tout petit fond de vérité. En effet, le THC (delta9-tétrahydrocannabinol), une substance très abondante dans la feuille de cannabis, a un pouvoir inestimable: elle active des réactions en chaîne qui provoquent la mort des cellules cancéreuses.
Des chercheurs français et espagnols ont récemment élucidé les mécanismes en jeu. Une fois dans l'organisme, la molécule de THC se fixe sur des récepteurs à cannabinoïdes. «Ceux-ci sont particulièrement abondants sur les membranes des cellules cancéreuses», explique le biologiste français Juan Iovanna. «Il y en a mille à deux mille fois plus que sur les cellules saines!» précise-t-il. Cet ancrage active une enzyme à l'intérieur de la cellule, la céramide. Proportionnellement au nombre de fixations membranaires, la concentration de ce lipide augmente, et stimule une protéine, appelée p8. Cette substance s'est révélée être indispensable au processus de mort programmée: elle active certains gènes, qui simulent une catastrophe au sein de la cellule. Perturbée, cette dernière se suicide: «C'est l'apoptose cellulaire», précise le chercheur de l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) de Toulouse.
Cerveau et pancréas Les scientifiques ont mené leur étude sur des cellules tumorales du cerveau et du pancréas. «Ce sont deux cancers très graves et pour lesquels il n'existe, pour l'instant, pas de traitement efficace», souligne Juan Iovanna. C'est précisément pour cela que les équipes ont cherché à explorer cette nouvelle voie thérapeutique. Les injections de THC à haute dose pourraient ainsi devenir une nouvelle solution pour vaincre ce type de cancers: les essais sur les souris ont été très concluants, montrant une forte diminution de la croissance tumorale.
«Nous aimerions maintenant développer un traitement qui puisse s'appliquer à l'homme», explique le biologiste de Toulouse. Afin de financer les recherches et les tests cliniques sur l'humain, très coûteux, les deux laboratoires cherchent désormais des partenaires parmi les sociétés pharmaceutiques.
Mais il est inutile, pour l'instant, de faire de votre balcon une «jungle cannabique», dans le but d'arrondir grassement vos fins de mois en vendant votre récolte à la pharma: si traitement il y a, il ne sera pas opérationnel avant des années.
Jamais aucune organisation militant pour la réforme du cannabis n’a prétendu que fumer de la résine ou des fleurs ne comportait aucun danger pour la santé. Ce faux procès, instruit par de nombreux média français et internationaux suite à l’étude du magazine 60 millions de consommateurs sur la toxicité supérieure de la fumée des joints par rapport à une Marlboro rouge, perturbe un débat déjà complexe et difficile. Les prohibitionnistes cherchent toutes les justifications possibles de leur politique catastrophique tant sur le plan sanitaire que social. Nous voulons réglementer pour mieux protéger la jeunesse, la santé publique, le bon fonctionnement des institutions et de l’économie. Le cannabis n’est pas un produit ordinaire, nous devons apprendre à vivre avec plutôt que de chercher vainement à l’éradiquer.
Source : Chanvre-info
Anomalies et interprétations
D’après ce test, trois joints de tabac et résine mélangée seraient aussi toxiques qu’un paquet de cigarettes. Un stick d’herbe pure envoie aussi dans les poumons deux fois plus de nicotine et six fois plus de CO qu’une cigarette. D’où vient la nicotine dans le chanvre ? L’addiction physique serait beaucoup plus forte s‘il en contenait vraiment une pareille dose. D’autre part, une Marlboro subit de nombreux traitements et possède un filtre bien plus technique qu’un bout de carton pour diminuer les nuisances. Ce n’est pas le cas des marchandises du marché noir. Enfin, cette étude plaide pour un cannabis biologique très fortement dosé en THC, l’usager pourrait ainsi moins fumer pour atteindre l’effet désiré et donc consommer moins de polluants. L’inverse du discours alarmiste sur la skunk qui tue.
Une pure invention
Pour avoir osé écrire, comme de nombreux rapports officiels que les dangers objectifs du cannabis sur la santé mentale et physique, sur les comportements à risque et sur l’addiction étaient moins graves que pour les autres drogues illicites, l’alcool, le tabac ou les médicaments psychotropes, nous sommes accusés d’angélisme quasi-criminel. Pour justifier scientifiquement une prohibition socialement intenable, l’ONU, certains gouvernements et organismes officiels et une presse avide de sensationnel ont inventé la théorie du cannabis sans risque. Dans quel but machiavélique ? Pour mieux lui opposer l’herbe gonflée au THC qui rendrait mou ou fou, le joint de résine qui donnerait le cancer plus vite que la cigarette, le nouveau cannabis qui rendrait aussi dépendant que l’héroïne. Une fois encore, nous devons dénoncer les exagérations et les mensonges de la propagande prohibitionniste et réclamer une politique pragmatique de prévention et de réduction des risques.
Informer pas réprimer
L’objectif de ces campagnes est d’alarmer la population pour que des politiciens opportunistes puissent profiter électoralement de leur attitude intransigeante. Abstinence et lutte contre le trafic sont ainsi présentées comme les seules mesures possibles face à un péril mortel. Cette politique est un échec, la France est championne d’Europe pour la consommation de cannabis. Ses conséquences sanitaires peuvent être dramatiques. En niant la consommation raisonnée et en prétendant éradiquer l’offre et la demande par la répression, nos gouvernements perdent de précieuses années dans l’éducation populaire à la consommation raisonnable de cannabis. La croissance exponentielle de la consommation impose des mesures inapplicables dans un système prohibitionniste. Information du consommateur, disponibilité des substituts et des dispositifs de réduction des risques, pédagogie et assistance constituerons des armes plus efficaces que la propagande hygiéniste, la persécution, la matraque, le code pénal et la cellule.
Du cannabis autrement
Il faut informer massivement sur les alternatives à l’inhalation comme les multiples dispositifs de vaporisation (vapir, volcano, smoke bubble ...) ou toutes les formes possibles pour l’ingestion (teinture, lait, beurre, fleur, huile, résine ...). Il faut favoriser l’accès à des substances pures tant pour le tabac que pour le cannabis, les engrais et les produits de traitement aggrave la nocivité. Il faut promouvoir des dispositifs de réduction des toxines dans la fumée comme des fume-joints avec filtres ou des filtres à glisser dans le carton. Il faut étudier le ratio dose-effet-toxines pour tous les modes d’inhalation comme les pipes à eau, les shiloms, les joints avec carton ou filtre marocain. Ainsi les usagers pourront choisir leur méthode en connaissance de cause et pas par imitation de l’environnement. Il faut titrer les produits comme pour l’alcool, le fumeur doit consommer une dose minimale pour l’effet recherché, ce qui nécessite des produits concentrés en THC. Les mangeurs de cannabis ont encore plus besoin de titrage pour trouver les doses adéquates et éviter les surdoses plus désagréables qu’avec les joints. Il faut évaluer réalistement le taux de THC dans le sang selon les modes de consommation, la valeur limite pour conduire un véhicule ou autre activité à risque, le temps d’élimination, les facteurs aggravants ou améliorants. Dans le système prohibitionniste la masse des usagers ne disposent pas des éléments nécessaires pour une consommation raisonnée et ne profitent pas des mécanismes d’assistance.
Changer d’attitude
Il ne faut plus que la honte, la peur de la famille, du fichage ou du gendarme ne détournent les usagers problématiques des centres d’assistance. Les consultations cannabis sont moins stigmatisantes que pour l’alcool ou la coke, elles permettent mieux de détecter les problèmes de polyconsommation abusive. Ce phénomène concerne beaucoup d’usagers qui n’arrivent pas à sortir de la cigarette à cause du joint, qui alternent ou mélangent des doses massives d’alcool, cannabis et benzodiazépines, qui passent d’une consommation festive à quotidienne de speed, de coke ou de MDMA. Le cannabis n’est pas une porte d’entrée sur les drogues mais c’est un bon moyen pour inciter à un bilan global sur sa consommation de drogues légales ou non. Certains choisiront l’abstinence avec ou sans succès. D’autres chercheront à raisonner leur consommation et à réduire les risques. Une minorité persistera dans des comportements à risque et il faudra une réglementation pour protéger la société des abus, comme c’est déjà le cas avec l’alcool et le tabac. Nous devons adopter un dispositif qui réponde à ces comportements, pas s’acharner à imposer le dogme de l’abstinence.
Protéger enfin !
Nous ne demandons pas une réglementation pour pouvoir nous gaver de cannabis, c’est déjà possible malgré la prohibition. Nous ne cherchons pas à nous afficher d’avantage que les usagers de tabac ou d’alcool, nous voulons le respect de notre libre arbitre et disposer de notre corps et de notre esprit sans nuire à autrui. Nous sommes une minorité discriminée qui réclame une amélioration de son quotidien et le rétablissement de ses droits. Pas un groupuscule de nihilistes qui cherchent à mourir de plaisir juste pour emmerder la société, ni une secte prosélyte qui cherche à gouverner les consciences pour (se) soulager les bourses. Cette étude fait peur aux usagers car la prohibition les condamnent à subir les méfaits maximums d’une substance par ailleurs relativement maîtrisable. Bien peu vont arrêter de consommer mais la haine contre ce système va encore s’accentuer. Les dangers du cannabis sont bien moindres que les méfaits de sa prohibition, y compris pour la santé.
La Commission fédérale pour les questions liées aux drogues souhaite une approche globale et pragmatique face à toutes les substances agissant sur le cerveau.
Dans son rapport d’experts publié lundi, la commission demande au gouvernement de relancer le débat politique.
Source : Swiss Info
Finie la seule lutte contre les drogues illégales. Dans son rapport d'experts («psychoactiv.ch»), la Commission fédérale pour les questions liées aux drogues (CFLD) demande à la Confédération d'élaborer des lignes directrices pour une politique nationale «qui tienne compte de l'ensemble des substances psychoactives».
«Il faut sortir du jugement moral des drogues et des comportements et opter pour le pragmatisme», explique le président de la commission, François van der Linde.
La révision de loi sur les stupéfiants a buté sur la question de la dépénalisation du cannabis, en juin dernier au Parlement, parce que la société helvétique n'est plus consensuelle, affirme le médecin. Face aux multiples points de vue et échelles de valeur, il faut donc adopter une autre démarche.
Les contradictions actuelles
La déléguée aux toxicomanies de la ville de Lausanne Geneviève Ziegler vient en renfort. Elle estime que la population ne comprend pas les contradictions actuelles: on interdit la consommation du cannabis et on tolère le tabac, l'alcool ou les médicaments. Cela sans tenir compte des dépendances ni des risques qu'ils entraînent.
Alors qu'on lutte contre le problème de santé publique du tabagisme, note pour sa part le procureur de St-Gall Thomas Hansjakob, les caisses de l'Etat tirent bénéfice de la cigarette et les producteurs de tabac reçoivent des subventions.
La CFLD prône donc l'application du modèle des quatre piliers (actuellement en vigueur), non seulement aux drogues illégales, mais également aux substances psychoactives, comme le tabac et l'alcool.
La commission estime aussi qu'il faut harmoniser la législation pour réglementer le marché des substances psychoactives - du libre accès à l'interdiction totale en fonction du danger pour les consommateurs.
Nouveau modèle de régulation
Fondamentalement, la commission propose donc un nouveau modèle de régulation. Une sorte de «Rubik's cube» de la politique suisse en matière de drogues, expliquent ses représentants.
Sur l'une des faces du cube, les quatre piliers de la prévention, sur une deuxième, les substances psychoactives. En croisant thérapies et substances, on constate par exemple que rien n'existe ou presque pour le cannabis ou les médicaments.
Autrement dit, la vision du cube encourage la transposition des mesures ayant fait leurs preuves d'un domaine à l'autre.
La troisième face du cube fait référence au degré d'addiction à un produit (consommation peu problématique, l'usage à risque ou l'usage nocif, la dépendance) et la réponse à y apporter (mesures législatives, thérapeutiques, judiciaires, préventives).
Une initiative saluée
Les experts concluent leur rapport par dix recommandations à l'intention des autorités fédérales à prendre d'ici 2015. Ces propositions, le ministre en charge de la santé publique Pascal Couchepin en a pris connaissance. Et il «salue l'initiative de la commission».
Le chef du Département fédéral de l'intérieur (DFI) relève «l'approche novatrice des auteurs du rapport, qui considèrent que l'on combat mieux les dépendances par une démarche globale qu'avec une politique centrée sur la lutte contre les substances, qu'il s'agisse des drogues illégales, de l'alcool, du tabac ou des médicaments».
Du côté de l'Institut suisse de prévention de l'alcoolisme et autres toxicomanies (ISPA), la réaction est positive également.
Son directeur indique à swissinfo qu'il est «courageux sur le plan structurel de penser pouvoir appréhender toutes ces substances avec la même logique. (...) Il s'agit d'une très bonne nouvelle. C’est d’ailleurs une approche adoptée depuis longtemps au niveau de la prévention.»
«C’est courageux politiquement, précise encore Michel Graf. Et c’est oser briser un tabou: on reconnaît en effet que l’alcool et le tabac sont des substances psychoactives au même titre que le cannabis ou la cocaïne.»