France : Un an après les émeutes, le feu couve encore, le shitstème continue.
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Invité, dans Ce que nous avons retenu...,
Source : Chanvre-Info
Toujours pas de vrai politique d’urbanisation avec mixité sociale, pas de désenclavement des quartiers isolés, pas plus d’éducateurs ni de travailleurs sociaux, moins de profs et de surveillants, pas de reconstruction du lien social entre les habitants et les services publics dont la police, pas de travail laïque pour contrer la radicalisation religieuse des communautés, pas d’alternatives crédibles au marché noir et à la délinquance... Les incidents se multiplient et de prochains morts, hélas prévisibles, pourraient rallumer le grand incendie.
Comme dans les séries US
Malgré la médiatisation excessive des opérations de police censées nettoyer au Kärcher les zones sensibles, il semble que la police n’attrape que quelques deuxièmes couteaux mais n’arrive pas à infiltrer les gangs et ainsi les combattre efficacement. La loi Sarkozy de « prévention de la délinquance » va donner des moyens juridiques à l’américaine à des policiers qui ont déjà adopté la tenue et les méthodes des SWAT (forces militarisées de la police) des films hollywoodiens. Des séries de dispositions inspirées des séries TV US offrent de nouvelles possibilités légales aux cow-boys du nouveau Naboléon, ce surnom inventé par l’ignoble borgne correspond mieux aux ambitions de Nicolas Sarkozy qu’à l’aujourd’hui insignifiant Bruno Mégret.
Comme dans les tribunaux US
Le plaider coupable, pour les majeurs et surtout pour les mineurs de 15 à 18 ans après avis des parents, va considérablement pourrir l’ambiance dans les cités. On imagine les déclarations de gamins de 15 ans après 48 heures de garde à vue musclée et sous pression des parents affolés, ils seront prêts à balancer n’importe quoi pour obtenir un arrangement, comme à la télé. Rajouter le droit de vendre des drogues pour infiltrer les réseaux, la rémunération des indicateurs et l’utilisation des biens saisis pour d’autres enquêtes, la radicalisation violente et/ou islamiste des taulards, l’absence de locaux, de moyens et de personnels pour exécuter les peines mais aussi protéger les témoins...vous obtenez un cocktail explosif qui va faire sombrer nos banlieues dans le modèle communautariste ultra violent américain. Petits dealers de shit il y a quinze ans, les plus anciens lascars de nos banlieues et les jeunes qui montent vont devoir se la jouer « New Jack City » pour de vrai. Crack et guns à tous les étages, mort aux balances et vives les ripoux.
Comme dans les ghettos US
Nicolas Sarkozy ne cache pas son admiration pour les USA. On peut le comprendre sur de nombreux aspects mais il veut nous en offrir le meilleur du pire : une jungle sociale savamment organisée pour justifier un Etat policier et impérialiste. Un des moyens pour y parvenir, à l’efficacité éprouvée outre-atlantique, est de maintenir la prohibition sur le cannabis, la drogue la plus consommée, pour assurer à l’économie parallèle une masse de clientèle fidèle à qui proposer en plus des articles « tombés du camion », de la coke, des armes... La panoplie complète du gangsta américain enfin disponible partout en France. Une situation explosive pour des millions de Français. La peur fait voter pour la matraque, la révolution et la calotte ou bien abandonner le vote par dégoût social, ce qui fait progresser l’électorat extrémiste et affaiblit les partis de la gauche modérée et les centristes non religieux. Tout bénéfice pour qui vous savez.
Comme la prévention US
Aujourd’hui en France, la prévention et la réduction des risques sont réduites à de la propagande pour l’abstinence. Cette pratique rétrograde fut la politique officielle de la plupart des pays occidentaux des années 60 aux années 90, des milliards d’euros ont été investis pour nous vanter un monde sans drogue, des dizaines de millions de vies ont été brisées dans les prisons et les hôpitaux psychiatriques où la société faisait pourrir les dissidents à ce diktat médico-politique... malgré tout la consommation a augmenté exponentiellement. Depuis 10 ans, certains pays expérimentent le concept de réduction des risques (RDR). Le bilan est très positif pour l’héroïne ou les drogues de synthèse mais il reste beaucoup à faire pour la cocaïne et presque tout à créer pour le cannabis. Pour être efficace, la RDR doit intervenir sur des scènes assez calmes, comme c’est encore le cas avec la substitution à l’héroïne. La politique actuelle n’est pas près de pacifier la scène du cannabis.
Comme sur le marché US
La production est très inférieure à la demande ce qui augmente le coupage souvent toxique des produits, comme cette herbe au verre pilé fixé à la laque, et aussi la violence entre dealers et sur les clients. L’augmentation du prix du cannabis, jusqu’à plus de 10 € le gramme de bonne outdoor et 15 € le gramme de bonne indoor, poussent certains consommateurs vers d’autres substances au meilleur rapport effet/prix comme les ecstasys (5 à 10 € le cachet), le speed (20 à 30 € le gramme) ou la coke (40 à 80 € le gramme), on signale aussi le retour de l’héroïne à bas prix. Ces prix faramineux de l’herbe vont inciter les organisations criminelles internationales à produire en France, c’est déjà le schéma aux USA et au Canada, une tendance lourde aux Pays-Bas et en Belgique. Les connexions entre les gangs de banlieue et les mafias vont donc s’intensifier et ainsi justifier une politique ultra-sécuritaire. Tout bénef pour...
A cause des US
En plus du risque juridique et sanitaire, les usagers doivent assumer le risque objectif de financer des organisations criminelles ou terroristes mais aussi avec le risque que des terroristes utilisent le cannabis comme médium pour une attaque bactériologique. Il y a quelques années, Ben Laden l’aurait proposé à des cartels colombiens, ils auraient finalement refusé par peur d’anéantir le marché de la coke. Avec la possibilité de produire discrètement des tonnes de haschich et d’herbe dans les zones tribales de l’Afghanistan et du Pakistan, connectée à la multitude de réseaux islamistes constitués d’anciens dealers recrutés en prison, vous obtenez une hypothèse horrible mais aussi très crédible d’attaque terroriste.
Pas comme aux USA
Le cannabis est une des clefs de la problématique des banlieues mais les politiques et les média s’obstinent à la marginaliser. La crise ne se résoudra pas uniquement grâce à une autre réglementation des drogues mais cela pourrait y contribuer grandement. Il faudra aussi trouver un nouveau contrat social dans ce pays. Les visions s’opposent. Dans un débat récent sur les conséquences des émeutes, le réalisateur de « La haine » Mathieu Kassovitz n’a pas pu s’exprimer parce que Nicolas Sarkozy n’était pas présent pour lui répondre. Ce débat avait déjà commencé l’an dernier sur le blog de Kassovitz, il ne porte pas sur le cannabis mais nous le joignons à cet article pour information. De même, nous reprenons une enquête, certes subjective comme tout blog mais très bien documentée, sur le réseau politique de Sarkozy. Pourquoi cet acharnement ? Le petit Nicolas est un pompier pyromane qui a mis de l’essence dans son Kärcher, le cannabis est un de ses cocktails Molotov, nous voulons le démasquer avant qu’il ne soit trop tard. Comme l’écrit Kasso, « Nicolas SARKOZY est certainement un petit Napoléon, je ne sais pas s’il a le potentiel d’un grand, mais il sera impossible demain de dire que nous n’étions pas au courant. »
Laurent Appel
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