Vade retro cannabis
Par Invité, dans Ce que nous avons retenu...,

«Une drogue dont la puissance a été décuplée par divers artifices et dont la diffusion a pris une allure pandémique chez nos adolescents.»
 
Source : Drogues news
«De toutes les drogues, son principe actif est le seul à se loger durablement dans le cerveau et le tissu adipeux.» «Il provoque une dépendance psychique telle qu’un sujet sur quatre devient "accro" et une dépendance physique dont les expressions sont très décalées par rapport à sa dernière consommation. Il induit une tolérance qui conduit à multiplier les prises et à accroître les doses pour retrouver l’effet recherché.» «La dépendance [à cette drogue] fait percevoir d’emblée, sur un mode exceptionnellement plaisant, les effets de l’héroïne –c’est pourquoi nos 150000 héroïnomanes français sont tous passés préalablement par [elle].» Elle «a des conséquences néfastes sur le développement fœtal, puis sur le développement psychomoteur de l’enfant».
Mais de quelle drogue peut-il donc s’agir ? Une méthamphétamine yakoute? Du crack turboboosté? Le remplaçant du PCP ? Rien de tout cela, il s’agit en fait du cannabis. Ces propos n’ont pas été tenus au siècle dernier, mais il y a quelques jours, et pas par un délégué de parents d’élèves catholique intégriste mais par un directeur d’unité (de neuropsychopharmacologie) du CNRS. L’homme est interviewé dans le journal du CNRS à l’occasion de la sortie d’un livre dont le titre est tout en nuance : Halte au Cannabis ! (Editions Odile Jacob, pour ceux qui voudraient tout de même tenter).
Chacun verra dans les propos du Pr Jean Costentin (puisque c’est de lui qu’il s’agit) ce qu’il voudra, puisque, après tout, peu d’entre nous disposent des bases scientifiques nécessaires au débat. Certains y verront confirmation de ce qu’ils ont toujours pensé. D’autres une régression de la science et de la raison. Chacun admettra en tous cas que leur résonance est très peu scientifique mais très polémique. Que de la distance semble pour le moins manquer pour une drogue qui n’a à ce jour été à l’origine d’aucun décès répertorié (s’il l’on excepte les accidents de voiture) et qui ne semble pas transformer ses 800 000 consommateurs réguliers (tout de même un record) en zombies.
Pour ma part, je citerais Timothy Leary, qui, avant d’être le pape du LSD, était professeur à Harvard : «Les drogues sont des substances qui provoquent des comportements irrationnels et délirants… chez ceux qui n’en prennent jamais.»
 
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Il faut règlementer la vente du cannabis
Par Invité,
Par Agnès Piernikarch, 56 ans, pédo-psychiatre en banlieue parisienne.
Rien ne peut changer dans les banlieues si le trafic de cannabis n'est pas éradiqué. A l'évidence, la réponse répressive ne suffit pas. La vente du tabac et de l'alcool est réglementée. Il s'agit de produits nocifs. On peut se demander pourquoi le cannabis est à ce point tabou. Ne pas en parler, c'est laisser faire...
 
Source : Marianne2007
Peu de candidats se risquent à proposer la réglementation de la vente du cannabis; il s'agit de développer l'idée d'une réglementation et pas d'une vente libre: interdire la vente aux mineurs, et maintenir l'interdit de la conduite sous l'emprise du cannabis.
Proposition réaliste, car elle prend en compte la réalité quotidienne de l'expansion de la consommation. La banalisation de fait du produit, malgré l'interdit, induit une multitudes de phénomènes calamiteux.
 
Les usagers, en premier lieu, ignorent la composition du produit qu'ils achètent, et peuvent être victimes de produits frelatés ou absorber un produit dont la concentration en substance active est particulièrement nocive. Les usagers sont au contact des dealers qui peuvent soit les entraîner dans des circuits de délinquance plus grave, soit les agresser. Les pré-adolescents sont sollicités, de plus en plus jeunes, et les enquêtes officielles ont toujours de 2 à 3 ans de retard sur la réalité; ces enquêtes ne prennent pas en compte l'impact réel de la consommation cannabique chez les moins de 15 ans. Si les consommateurs sont minoritaires, ils ne sont pas catalogués consommateurs d'habitude, lorqu'ils fument deux joints par semaine. Cette quantité suffit pourtant dans le cas des moins de 15 ans pour qu'ils soient en état d'ébriété du lundi au vendredi. Les résultats scolaires vont s'en ressentir. Il n'y a pas d'étude sérieuse effectuée sur les effets du cannabis chez les moins de 15 ans. On extrapole les effets connus chez l'adulte aux adolescents, sans doute sensiblement égaux pour les plus de 15 ans. Cliniquement l'observation montre des effets prolongés chez les moins de 15 ans.
 
Le deuxième effet très pernicieux est la « réussite sociale », du petit dealer qui devient le modèle d'une minorité d'enfants et d'adolescents dans les banlieues; toute une stratégie est mise en oeuvre afin d'étendre leur pouvoir sur des territoires de plus en plus vastes. Tout attitude pédagogique de respect de la loi est vaine si au vu et au su de tout le monde, les dealers ont pignon sur rue; qu'elle le veuille ou non, la police n'y peut rien. Les banlieues sont le centre d'un commerce très lucratif; pour l'exercer, les bandes sont capables d'assurer leur pouvoir par la menace et les exactions sur les habitants qui ne peuvent pas se plaindre; une chape de plomb vient camoufler ces activités.
 
Rien ne peut changer dans les banlieues, si cette activité n'est pas éradiquée. A l'évidence, la réponse répressive ne le permet pas. Il n'y a pas lieu de persister dans l'erreur. La vente du tabac et de l'alcool est réglementée. Il s'agit de produits nocifs.
On peut se demander pourquoi ce sujet est à ce point tabou. Ne pas en parler, c'est permettre que le trafic continue.
Sans doute, à l'origine de ce silence, il y a plusieurs facteurs:
–la sous-évaluation de la dangerosité du produit, séquelle des représentations de « drogue douce »,
–la position largement répandue des « pas de vagues »: le problème n'existe pas si on ne le voit pas et si on n'en parle pas.
–reste la question de la corruption qui favorise la non-intervention.
–il va bien falloir s'y atteler pour traiter le problème des banlieues, car l'absence de traitement de cette question induit la persistance des attitudes maffieuses et de son cortège de nuisance. Cette nuisance a un coût social qui n'a jusqu'à présent pas été réellement évalué.
 
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Première plantation légale de cannabis
Par Invité,
Communiqué de Presse
 
Le 12 décembre 2006, à 11.00, dans le Jardin Botanique d'Anvers, en Belgique, une étape importante sera franchie vers un règlement définitif sur la production de cannabis et de chanvre en Belgique.
L'association Trekt Uw Plant ("Élevez votre plante"), formée par des consommateurs de cannabis à Anvers, présentera alors sa première plantation collective de cannabis.
Elle agit complètement en marge de la politique des drogues établie par le gouvernement fédéral belge. Quelques membres de Trekt Uw Plant, parmi eux Stijn Bex, Membre du Parlement Fédéral pour le parti Spirit (qui appartient à la coalition gouvernementale) prendront publiquement des boutures de la plante mère.
La graine de la plante mère a été semée le 27 juillet, dans le Jardin Botanique, en présence des médias et de la police d'Anvers. Pour cette manifestation on a reçu l'autorisation des autorités locales d'Anvers.
 
Après la présentation, la plantation sera transportée dans un lieu secret à Anvers. Une information sur l'adresse de cette plantation, une copie du règlement de l'association et un double de la clé seront livrés au maire Patrick Janssens, chef de la police d'Anvers. Cela lui permettra de faire en sorte que les services locaux puissent effectuer dans une atmosphère détendue les contrôles nécessaires suivant les accords préalablement passés.
 
L'association Trekt Uw Plant a plus de 30 adhérents qui auront leur plante dans la plantation. Chacun d'eux a payé 50 euros de cotisation, qui seront utilisés par l'association pour cultiver les plantes ou, au cas où la plantation serait confisquée par la police, pour mener à bien une poursuite judiciaire.
 
Comme a démontré la sentence pour une initiative semblable, celui de l'association Pannagh à Bilbao, en avril 2006, plusieurs associations de consommateurs de cannabis agissent avec la permission des autorités en Espagne. Des avocats spécialisés ont assuré à Trekt Uw Plant que cette initiative en Belgique sera aussi très difficile à condamner. En accord avec la politique fédérale de la Belgique, la plantation d'une plante femelle de cannabis par personne est tolérée, bien qu'elle ne soit pas légale.
 
À travers l'installation d'une plantation collective, Trekt uw Plant essaye de résoudre le problème de beaucoup de gens qui ne peuvent pas cultiver eux-mêmes ou ont d'autres raisons pour ne pas vouloir cultiver une plante dans leur propre maison. L'action vise aussi à augmenter la sécurité légale sur la culture du cannabis et du chanvre en Belgique. C'est l'oeuf de Christophe Colomb pour réduire le marché illégal de dérivés de cannabis et l'accès du cannabis aux jeunes, ainsi que pour protéger la santé des consommateurs.
 
Pour davantage d'information :
Stijn Goossens - Joep Oomen - Philippe de Craene
 
TREKT UW PLANT (vzw)
Lange Lozanastraat 14 2018 Antwerpen
Tel. (00 32 ) 03 237 7436 GSM: 0479 982271 / 0495 122 644
E-mail:encod@glo.be / hardcoreharmreducer@gmail.com
Website: www.encod.org / www.hardcoreharmreducer.be / www.cannaclopedia.be
 
Merci à bob., membre d'ENCOD, pour l'article ainsi que sa traduction
 
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Chanvre et révision de la Lstup : la CSSS-N propose un texte stupéfiant
Par Invité,
Le 14 décembre 2006, le Conseil National devra discuter de la proposition de la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique (CSSS-N) de révision de la Lstup. En trois ans, cette commission est passée d’une proposition de réforme novatrice à une proposition de révision rétrograde. Contre toute évidence, le chanvre serait classé parmi les stupéfiants problématiques pouvant entraîner une forte dépendance comme les opiacés ou la cocaïne. Sa culture, sa distribution et son usage seraient soumis à autorisations très restrictives y compris pour les variétés à moins de 0,3% de THC (substance active) de l’OFAG ou pour l’utilisation thérapeutique enfin reconnue.
 
Source : Chanvre-Info
Caché derrière trois frêles piliers, le gros pilier de la répression enfle encore avec de nouveaux délits et des peines allant jusqu’à 20 ans de détention et 1 million de CHF d’amende. Pour une réforme light, l’addition est très lourde à digérer pour les chanvriers et les centaines de milliers de consommateurs parfaitement intégrés. La démagogie politicienne est-elle en train de supplanter le raisonnement pragmatique ?
 
Genèse de cette proposition
Après la non-entrée en matière de juin 04, un groupe de parlementaires du PDC, du PRD, du PSS et des Verts a voulu sauver certains éléments de cette proposition. Le conseiller national Félix Gutzwiller (FDP, ZH) déclarait « Après analyse, on s’est mis d’accord pour présenter à nouveau les parties de la loi susceptibles de réunir la majorité au moyen d’une série d’interpellations parlementaires ». Trois initiatives parlementaires et diverses motions ont aussi été déposées.
 
Exclusion du cannabis
En avril 05, la commission de la santé publique du National est entrée en matière sur le projet de révision de la loi sur les stupéfiants. D’après son communiqué de presse, la question « hautement controversée du cannabis » ne devait pas être traitée. Dans sa réponse du 07.06.06 à la motion Wasserfallen, Thérèse Meyer (C, FR) coprésidente de la sous-commission qui traite cette question à la CSSS-N déclarait : « Nous avons présenté un projet cohérent que vous pourrez soutenir très prochainement dans ce Parlement. Nous nous attaquerons aussi au deuxième volet qui concerne la consommation du cannabis très prochainement, en liaison avec l’initiative populaire. ». Elle confirmait ainsi que le cannabis n’était pas inclus au projet de révision light.
 
Une motion rétrograde et inapplicable
Que demandait la motion Wasserfallen ? Une révision de la loi sur les stupéfiants (LStup) qui : interdira expressément les activités telles que la consommation, le commerce et la culture de cannabis ; <...> ; consacrera la politique des quatre piliers tout en veillant à ce que les peines imposées pour les activités telles que le commerce, la culture, l’exportation et l’importation de drogue (cannabis y compris) soient durcies ; la remise d’héroïne soit considérée comme une mesure destinée à réduire les risques et non comme une thérapie ; la priorité soit donnée aux thérapies axées sur l’abstinence ; <...> Pourquoi cette motion a-t-elle été rejetée par 90 voix contre 80 ? Comme l’analysait alors Pascal Couchepin au nom du Conseil Fédéral : « Adopter une motion comme celle-là irait à contre-courant de ce que sont en train d’essayer de bâtir les partenaires qui tentent de sortir du statu quo et de la situation très négative qui était issue de la décision du Parlement. » Même Thérèse Meyer reconnaissait que « la politique des quatre piliers, telle qu’elle est précisée ici, soit difficile à appliquer. »
 
Rejetée mais intégrée en force
A contre-courant mais complètement en phase avec l’idéologie néo-conservatrice américaine, le président de la CSSS-N, Pierre Triponez (PRD/BE), a expliqué que la commission : « a tenu à inscrire l’abstinence comme but de la politique en matière de drogues et à faire figurer le cannabis sur la liste des substances interdites. » En classant le chanvre comme l’héroïne et la cocaïne, en supprimant la liberté de cultiver et d’avoir des utilisations non-psychotropes de chanvre sans limite de THC, en augmentant au-delà du raisonnable les sanctions pour production et distribution de chanvre, la CSSS-N a finalement intégré la motion Wasserfallen. Elle propose au Conseil National d’adopter une Lstup prohibitionniste alors que le projet de base sortait de cette logique en échec depuis plus de trente ans. La CSSS-N n’a pas tenu compte de son mandat, du vote du Conseil National et des recommandations du Conseil Fédéral, pas plus que des rapports de la Commission fédérale sur les questions liées aux drogues. Elle a ignoré ses recommandations pour une politique cohérente sur tous les stupéfiants légaux ou non. Sinon, il faudra informer la population et les producteurs que la Confédération a maintenant pour but l’abstinence en matière d’alcool, de tabac ou de médicaments psychotropes. Voilà pourquoi le Conseil National doit modifier considérablement cette révision ou sinon refuser à nouveau de rentrer en matière.
 
Une politique inefficace et dangereuse
La prohibition n’a jamais permis de protéger efficacement la jeunesse, la santé et la sécurité publique, les intérêts et les finances de la Confédération. Elle engendre des drames humains, de la violence, de la corruption. C’est sur ce constat établi au milieu des années 90 que le Conseil Fédéral et le Parlement, en accord avec les experts et les intervenants de terrain, ont cherché des alternatives plus efficaces. Sur le principe fondamental qu’un monde sans drogue ni dépendance est illusoire, ils ont tenté d’élaborer une politique globale de santé publique sur l’usage, le mésusage et l’abus de tous les produits psychoactifs. Contrairement aux affirmations des médias populaires, les pays voisins regardaient l’expérience suisse avec plus d’intérêt que d’inquiétude. Le rapport Catania sur la politique de l’UE en matière de drogues pour 2005-2012, adopté en décembre 04 par le Parlement Européen, s’inscrit dans la même logique de rupture avec une stratégie inefficace et d’expérimentation de politiques alternatives. Le modèle suisse pouvait faire référence jusqu’en Australie et au Canada.
 
Des lobbies puissants
Profitant de la trop longue absence de règles fédérales claires sur la production, la distribution, la prévention, la réduction des risques et la consommation de chanvre, les adversaires locaux et internationaux de la réforme ont organisé une redoutable campagne de propagande. Des arguments calomnieux et des pseudos études cent fois réfutées depuis les années trente, comme sur la démence, la débauche ou la violence... sont associés à quelques affaires judiciaires instruites et médiatisées à charge. Le premier effet fut la non-entrée en matière de 2004, leur but ultime est l’adoption d’une révision fondamentalement modifiée de la Lstup. Le Conseil National ne doit pas se laisser berner. La France ou les USA n’ont pas fait reculer une offre et une demande exponentielle de drogues malgré un dispositif policier, judiciaire et pénitentiaire liberticide et hors de prix. La Suisse ne doit pas se replier dans cette voie sans issue.
 
En renvoyant pour longtemps les consommateurs de chanvre dans les bras des mafias du marché noir, les Conseillers Nationaux devront assumer des conséquences sanitaires et sociales donc politiques désastreuses. Plus de 105.000 électeurs réclament au travers d’une initiative populaire une réglementation pragmatique de la production, de la distribution et de la consommation de chanvre quel que soit son taux de THC. Il serait illogique et profondément méprisant d’adopter une politique totalement contraire avant que le peuple ne tranche le débat. La Coordination Romande du Chanvre tient à la disposition du Conseil National des propositions transitoires plus consensuelles que celles de la CSSS-N.
 
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Trafic de graines, non lieu Rennais pour Barracanna
Par Invité,
Communiqué de Presse
 
A la veille du procès des "Jardin de Poche" de Rennes, Guingamp, Lorient, pour trafic de stupéfiants en l'occurrence des Graines de Chanvre, nous apprenons que les employés du magasin Barracanna, mis en examen dans des circonstances analogues que les "Jardin de Poche" ne seront pas inquiétés pour ce motif.
Les réquisitions concernant Barracanna ne porteront que pour incitation à l'usage de stupéfiants.
Nous entendrons, Lundi, les justifications du Parquet de Lorient concernant le trafic de graines stupéfiantes, à partir de 13 h 30 au Tribunal.
 
 
Arnaud Debouté
Collectif d'Information et de Recherche Cannabique
 
 
Article déjà paru sur CannaWeed : Date du procès grainaoizos
 
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Entre mise sous tutelle et laisser-faire
Par Invité,
Le Groupe socialiste des Chambres fédérales présente un papier de position pour une politique de lutte contre les dépendances aussi sereine qu’orientée vers l’avenir.
 
Source : sp-ps.ch
« Le PS a pour ambition de développer une politique de lutte contre les dépendances qui ne s’apparente ni à une mise sous tutelle, ni à l’indifférence, mais qui répond à la réalité des faits et à l’ampleur des défis en la matière», relève la présidente du Groupe socialiste des Chambres fédérales Ursula Wyss. Le papier de position présenté ce mercredi à la presse se base sur le concept éprouvé des quatre piliers qu’il se propose d’intégrer de manière transversale à l’ensemble du champ politique. Ce document se veut une contribution à une politique en matière de dépendances orientée vers l’avenir et la recherche de solutions à même de remplacer les affrontements idéologiques stériles.
 
Lors d’un point de presse à Berne, les conseillères nationales Ursula Wyss, Jacqueline Fehr et Liliane Maury Pasquier ont présenté le papier de position du Groupe socialiste des Chambres fédérales consacré aux dépendances qui se conçoit comme une contribution à une discussion objective sur la question. Il s’agit ainsi de délimiter les champs d’action de la politique en matière de dépendances, de proposer des mesures concrètes et des solutions cohérentes dont les principales sont les suivantes:
 
1. Soutien de la révision partielle de la loi fédérale sur les stupéfiants en y ancrant le principe des quatre piliers en tant que méthode éprouvée pour le traitement des dépendances. Un concept qui doit également être étendu à d’autres domaines analogues (le premier pas vers une politique intégrée en matière de dépendances).
 
2. Une protection contre la fumée passive en interdisant de fumer dans des locaux publics et fermés.
 
3. Réduction de l’accessibilité des produits suscitant la dépendance (automates à cigarettes, prix, taxes, interdictions de vente, etc.)
 
4. Renforcement de la prévention en direction de publics cibles grâce aux moyens dégagés par les taxes.
 
5. Un règlement de la problématique du cannabis qui se base sur la responsabilité personnelle plutôt que la criminalisation et qui renforce la protection de la jeunesse. Dans cette perspective, le PS soutient l’initiative visant à légaliser le chanvre et travaille activement à l’élaboration d’un contre-projet plus large.
 
Et, à moyen terme:
 
- Dans un deuxième temps, le PS Suisse entend plancher sur la nécessité d’une législation spécifique qui traite des dépendances indépendamment de la nature des substances addictives. L’objectif est, d’un côté, de renforcer la protection de la jeunesse ainsi que la prévention et, de l’autre, de dépénaliser la consommation pour les adultes.
 
- Il s’agit également de réfléchir à l’extension de l’article 131 de la Constitution, afin de disposer d’une base légale pour introduire voire augmenter des taxes spécifiques à chaque substance et répondant à des impératifs de santé publique.
 
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Groupe Pompidou : une autre voix européenne
Par Invité,
Le Groupe Pompidou (émanation du Conseil de l’Europe) a réuni la semaine dernière les représentants de 35 pays pour définir une stratégie antidrogues jusqu’à 2010 et désigner une nouvelle présidence. Et alors?, me direz-vous. Certes, le Conseil de l’Europe n’est plus vraiment aux devants de l’actualité et le Groupe Pompidou -dont vous n’avez sûrement jamais entendu parler-, ne fixe pas l’alpha et l’oméga des politiques antidrogues de ses membres. Mais cette instance de réflexion et de confrontation des points de vue permet en outre de prendre la température du débat européen.
 
Source : Drogues News
Il est ainsi assez étonnant que le successeur des Pays-Bas à la tête du Groupe soit la Pologne, que les jumeaux Kaczynski n’ont pas précisément placée en tête du progressisme social. Pologne qui se retrouve flanquée d’une vice-présidence espagnole, où le cannabis est, de fait, dépénalisé... Prise de température, donc, avec le secrétaire exécutif du Groupe, le Britannique Christopher Luckett, fin connaisseur des arcanes européens.
 
Quel était l’ordre du jour de cette conférence ministérielle ?
Depuis trois ans, le Groupe Pompidou réforme ses structures et réfléchit à ses priorités. Il était important pour nous que les ministres donnent leur accord sur cette réforme. Nous avons reçu un soutien fort de leur part.
En ce qui concerne la recherche, nous avons mis l’accent sur les questions éthiques, en nous nous prononçant, par exemple, contre les dépistages de drogues à l’école comme cela se pratique dans certains pays, Royaume-Uni en tête. La Croatie et les pays scandinaves mettent également ce genre de mesures en place au niveau local. Le gouvernement Berlusconi avait affiché sa volonté de leur emboîter le pas, mais le nouveau ministre italien a insisté sur le revirement de son pays depuis les élections en ce qui concerne les stupéfiants. Sur ce sujet, il ne faut pas négliger la pression forte des fabricants de tests.
De manière générale, notre préoccupation est que, avec le développement technologique, comme l’arrivée de vaccins contre la cocaïne ou l’identification d’un gène de la dépendance, la politique des drogues ne soit instrumentalisée. Ces progrès ont en effet un côté facile à vendre à l’opinion. L’approche technique semble offrir une solution, mais ce n’est qu’une solution limitée, une solution technocratique à court terme.
Pour les vaccins par exemple, on sait qu’une fois qu’ils seront accessibles en post-cure, certains voudront des vaccinations préventives des groupes à risque.
 
Comment les pays européens s’accordent-ils sur ces questions ?
Les débats sont beaucoup moins polémiques qu’ils ne l’ont été. Certains pays, comme la Russie, restent sur une ligne très répressive, refusent de parler de politiques de réduction des risques. Politiques contre lesquelles on entend beaucoup moins la Suède mais beaucoup plus le Danemark. A l’autre bout de l’échiquier, les salles d’injection pour héroïnomanes sont expérimentées en Allemagne. Mais on assiste à des changements politiques aux Pays-Bas, qui sont devenus plus répressifs.
 
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans cette conférence ?
C’est la déclaration de la délégation suisse, pour qui, «malheureusement, la toxicomanie n’est plus une priorité». On voit ça dans d’autres pays. La toxicomanie est globalement en baisse dans les priorités, au profit des questions de terrorisme. Certains pays comme la France ont effectivement moins de problèmes liés aux overdoses, mais dans d’autres, les OD sont toujours un problème. Et il reste quoi qu’il en soit la question de la délinquance associée.
Le tabac et l’alcool intéressent plus, ce qui est positif. Mais l’usage chronique de cannabis est devenu un problème que l’on ne peut pas ignorer. Enfin, on risque un déferlement d’héroïne très bon marché. La toxicomanie ne doit pas disparaître des priorités. Il y a encore beaucoup de choses à faire. Il faut rester vigilant.
 
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L'horloge de la guerre à la drogue américaine
Par Invité,
Le 31 décembre 2005, aux Etats-Unis, un garçon noir sur douze âgé de 25 à 29 ans passait la nuit en prison. A la même date, un garçon blanc du même âge sur cent était en prison. En 2005, la population carcérale américaine a encore cru: 2 320 359 prisonniers. 3% de la population totale était en prison, en probation ou en conditionnelle.
 
Source : Drogues News
Cette horloge d'un genre un peu particulier (réalisée par le site américain Drugsense) rappelle cela à sa manière. Rappelle qu'aux Etats-Unis, la guerre à la drogue n'est pas un vain mot. En 2005 toujours, la police a appréhendé 786 545 personnes pour des affaires liées à du cannabis. Ce qui représente une arrestation toutes les deux minutes. Nouveau "record" selon le FBI. En 2003, le budget fédéral alloué à cette cause était de 600 dollars par seconde.
Il a augmenté depuis. Quant au nombre des contamination au HIV qui auraient pu être évitées, il souligne le refus constant de Washington de lever son veto au financement de programmes d'échange de seringues. Introduits en France dès 1987.
 
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Date du procès grainaoizos
Par Invité,
Communiqué de Presse
 
Le procès de l'équipe Jardin de Poche (Rennes, Lorient, Guingamp) pour avoir vendu des graines de Chanvre destinées à l'alimentation des oiseaux aura lieu au Tribunal de Lorient, Lundi 11 décembre, à partir de 13 h 30.
Nous y entendrons le Parquet de Lorient justifier que la vente de graines de Chanvre puisse être un trafic de stupéfiants.
 
 
Arnaud Debouté
Collectif d'Information et de Recherche Cannabique
 
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