«Les dealers, c'est nous.» Qui a dit ça? Pablo Escobar? Kunh Sa? Pete Doherty? Il s'agit en fait de l'inénarrable John Walters, de son état tzar antidrogues américain, pris d'un accès furtif de lucidité.
Source : Drogues news
Car si les têtes blondes font honneur à leurs parents en fumant de moins en moins d'herbe, ils se rattrapent allègrement sur les amphétamines coupe-faim, antidépresseurs et autres antidouleur dont la consommation augmente. 2,1 millions d'ados auraient ainsi détourné des médicaments en 2005. Le médicament est la drogue la plus utilisée par les 12-13 ans. La seconde chez leurs grands frères, après la marijuana et avant les solvants à inhaler.
OxyContin, Xanax, Vicondin... tout est bon. A force d'être alertés sur les dangers de «la drogue», les adolescents finissent par croire que les médicaments, eux, sont bien moins dangereux. Accros au Xanax plutôt que fumeurs de marijuana: un autre des succès de la guerre à la drogue américaine. D'ailleurs, tout à son habitude de traiter les problèmes en profondeur, Walters invite les parents à jeter les médicaments qu'ils n'utilisent plus et à fermer l'armoire à clef.
Ce même mercredi, à quelques milliers de kilomètres de là, une autre affaire est venue rappeler que fermer l'armoire risque d'être un peu court pour inverser la tendance. Selon l'Asia Times de vendredi, à Calcutta un golden boy indien de 31 ans, passé par les meilleures universités, président de Xponse groupe spécialisé dans l'informatique et les call centers, a été arrêté par les stups locaux pour trafic de médicaments sur le Net. Son associé américain a également été interpelé.
Le système était ingénieux. Vingt-neufs sites et des spams massifs rabataient des clients essentiellement américains, canadiens ou suédois, vers le call center. Lequel, contre un montant assez élevé, expédiait depuis l'Inde une fausse ordonnance et de l'argent à la pharmacie la plus proche de chez vous. Vous n'aviez plus qu'à venir retirer la commande. Maillon faible: les pharmaciens, qui ont fini par dénoncer le système, certains clients revenant peut-être un peu trop souvent. Résultat, la police est remontée jusqu'à Calcutta, où l'avocat de Xponse affirme que son client n'a fait que livrer des softwares à des clients américains peut-être mal intentionnés. Une chose est sure, nous vivons la mondialisation de l'amphétamine.
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Quelle belle image que celle du candidat ministre Sarkozy se promenant au milieu d'un champ de cannes à sucre durant son voyage aux Antilles ! Belle image mais pas sans conséquences lourde pour la Santé publique.
Le ministre en faisant la promotion de la Canne à sucre a t'il pensé aux problèmes liés à la consommation de sucre ? A t'il songé aux dizaines de milliers de diabétiques, souvent des accrocs aux sucres et aux coûts induits par l'abus de cette substances ? Que dire, enfin, des effets de l'excellent Rhum antillais, boisson fort consommée en France avec, là encore, les conséquences que l'on sait.
Notre ministre sourire fait donc de l'incitation à l'usage de sucre et de l'incitation à l'alcoolisme sans le savoir, et sans en mesurer le prix sanitaire. Mais c'est bien connu, c'est parce qu'il est pour la vigne et la canne à sucre et contre le "Canne à bis". Un paradoxe de plus.
Arnaud Debouté
Collectif d'Information et de Recherche Cannabique
A propos de la politique des drogues, Nicolas “Iznogood” Sarkozy de Nagy-Bosca ne fait pas dans la rupture tranquille. Ce ultra-conservateur attribue la faute originelle à mai 68 et à l’idéologie permissive des gauchistes libertaires. Depuis, la droite a pourtant été au pouvoir pendant plus de 20 ans, mélangeant la répression et la politique de réduction des risques.
Source : Chanvre-Info
Comme sur bien d’autres sujets, Sarko n’assume pas l’héritage dès qu’il dérange sa propagande. Comme si le monde s’était figé le 31 décembre 1970, il disserte encore sur LA drogue et mélange allègrement le cannabis et l’héroïne, il dénonce la théorie de la drogue douce alors que personne ne la revendique plus depuis des années. Il veut poursuivre une guerre à la drogue perdue depuis trente ans mais si juteuse pour l’industrie de la sécurité. Il veut abandonner l’approche globale des comportements addictifs et la politique de prévention par l’éducation à l’usage car elles menacent les intérêts des viticulteurs, des casinos et des laboratoires.
Comme sur beaucoup d’autres sujets, le programme de Sarkoiznogood en matière de drogues est un copier-coller des élucubrations des think tanks néo-con américain. Il devrait se présenter à la primaire du parti républicain, il a déjà le programme et les amis pour l’appliquer. L’abstinence est gérée par les scientologues de son pote Tom Christ Cruise. Les récalcitrants sont traités par la psychiatrie et/ou la police et la justice. Les convertis devront trouver l’ivresse dans la prescription du Docteur Feelbad : Pinard et cachetons obligatoires. A la bonne votre mais je m’abstiendrais.
Cette position n’est pas qu’une simple posture populiste. Pour défendre ses réseaux, Sarko sacrifie sans aucun scrupule les droits de millions d’usagers. Dans de nombreuses circonscriptions, les élus n’osent pas affronter le puissant et violent lobby viticole. En fait, la France des caves terrorise le parlement. Ces leaders sont persuadés que le cannabis est autant responsable de la désaffection des jeunes pour le vin de table que les campagnes de sensibilisation menées par la Mildt de Nicole Maestraci et la répression routière.
Pour Bad Ministre, c’est un crime de haute trahison que d’affirmer que la substitution de l’alcool quotidien par le joint quotidien est objectivement une amélioration sensible en terme de santé et de sécurité publique et qu’il faut surtout prévenir l’extension du poly-usage quotidien. En tapant sur la prévention globale et le cannabis, Nagy-Bosca s’assure la bienveillance de nombreux élus locaux et de la grande majorité des piliers de bar et de cave.
Quant aux milliards promis à la pharmaceutique pour de nouveaux antidépresseurs, il ne faudra pas chercher bien loin parmi les golden boys de son fan-club pour trouver à qui profite ce détournement de fond. Il est stupéfiant de constater comme la dangerosité des drogues est diamétralement opposée selon qu’il s’agit de produits naturels et de vieilles synthèses non brevetables ou des nouveaux fleurons de l’industrie. Total incohérence au service de profits immédiats !
Sur les drogues comme pour l’essentiel de son programme, cette grenouille-bœuf attise la peur et la stigmatisation. Il promet la restauration d’une mythique France d’avant. D’avant quoi ? 68, le front populaire, la commune, la révolution, l’abolition du servage, la reconnaissance d’une âme aux femmes... Dieu seul le sait, donc personne. A moins que comme G.W Bush, son abominable modèle texan, saint Nicolas n’entendent aussi des voix célestes. Cela constituerait une preuve irréfutable de la consommation intensive, voire abusive, d’hallucinogènes violents. Allez Nico, fait tourner, tu en as déjà trop pris !
Voila 14 jours que mon frère Jean-Daniel Rey est en prison pour son commerce de produits naturels dérivés du chanvre (sans THC) à Sion. Depuis 7 jours, il poursuit une grève de la faim. Avec cette longue détention provisoire injustifiée, le juge accule son magasin à la faillite. Son but n’est pas de protéger la sécurité ou la santé publique mais plutôt de stopper toutes les activités légales de Jean-Daniel. Elles semblent déranger en vue des élections fédérales et la votation de l’initiative « protéger la jeunesse contre la narcocriminalité ».
Source : Alp'Hemp
Je suis outré de constater l'abus de pouvoir d'un juge qui met d'abord en prison et discute ensuite. Ce n'est pas de la justice de faire souffrir toute une famille, convoquée au complet, par téléphone, par la brigade des stups, un dimanche pour le lundi matin pour sa fille, qui ne vit même pas avec son papa, les questions ont été vicieuses, exemples : Ton frère qui vit chez ton papa fume-t-il des joints ? Ton oncle fume-t-il des joints ? Fumez-vous des joints ? Votre papa vous a-t-il laissé seule au magasin ? etc. Mais de quel droit ! Quel rapport avec l'enquête ?
Ce juge veut faire supprimer les produits que l'on pourrait utiliser pour faire des stups dans le magasin, je ne sais pas encore quels sont les produits incriminés. Mais je peux m'imaginer : Le papier à rouler ? Tous les kiosques devraient en faire autant. Pareil pour les pipes. Le Matériel de culture pour les cactus ou chrysanthème aussi les orchidées, tous les magasins d'horticulture devront aussi supprimer le matériel incriminé. Et même si vous fermez tous les endroits où l'achat de matériel pouvant servir à transformer du chanvre en stups est possible, les gens vont le commander sur Internet ou le chercher à l'étranger ou sur un marché noir qui ne manquerait pas de se créer. En aucun cas le phénomène ne va s'arrêter. Quelle est cette volonté politique absurde de vouloir cacher le problème par tout moyen, même abusif, en croyant que les électeurs n'y penseront plus ?
En 2006, la culture de chanvre pour l'huile essentielle a été contrôlée par la même police qui le jette en prison aujourd'hui ! Il n'est jamais question de vente de chanvre sous forme consommable pour un usage récréatif ou médical mais d'avoir facilité les délits d'autrui. Un peu comme si les armuriers étaient jetés en prison après les crimes commis avec une arme qu'ils ont vendue ou les pharmaciens après les nombreuses overdoses de médicaments. Ces procédures paraîtraient abusives et la couverture des media provoquerait rapidement l'indignation de la population. La grande différence est que le chanvre n'a jamais tué personne et aussi que le cas de Jean-Daniel n'intéresse pas les media locaux.
Le juge peut donc poursuivre sa destruction méthodique du travail de Jean-Daniel dans une indifférence injustifiable. Jean-Daniel n'a jamais esquivé ses responsabilités face à la justice et assume parfaitement son combat, il n'y a aucun risque de fuite à l'étranger. Ce n'est pas une affaire de trafic en bande, donc pas de risque de collusion. Comment le juge peut-il justifier la détention provisoire ? Quel est le prix d'une telle enquête pour les contribuables valaisans ? Alors que le juge reproche à Jean-Daniel Rey un bénéfice de 10'000 CHF, tout au plus, l'enquête a jusqu ici coûté bien plus !
Pour avoir vécu à mainte reprise la répression contre le chanvre et les chanvriers, c'est la première fois que je vois une telle méchanceté, la volonté de détruire psychologiquement toute une famille et de ruiner Jean-Daniel. Depuis 7 ans, mon frère a tout mis dans ce magasin, sans prendre de vacance, cela fait-il de lui un criminel ? Non. C'est un prisonnier politique en grève de la faim pour protester contre une arrestation arbitraire. Exigeons sa libération immédiate.
Claude Rey
Vendredi 9 février 07
Jean-Daniel Rey est toujours en prison. Avec son magasin fermé depuis 16 jours, il perd l'argent qui lui suffisait tout juste à survivre. Sans revenu mais avec les frais de justice, le mois de février sera critique, Jean-Daniel sera probablement contraint à fermer définitivement son magasin de Sion. Voilà le seul objectif du juge Nicolas Dubuis, cacher ce chanvre que les politiciens valaisans ne sauraient voir! Ne le laissons pas abuser de son pouvoir pour tenter d'éradiquer le chanvre hors de toute base légale.
A la demande de Jean-Daniel, nous ouvrons un compte de soutien, même quelques francs peuvent l'aider à résister à l'arbitraire judiciaire.
En son nom et au nom du chanvre, nous vous adressons d'avance un grand merci pour votre aide.
Vos dons de soutien au numéro de compte : Rey Jean-Daniel CCP- 17-294835-3
Pétition de soutien à Jean-Daniel Rey
Le propriétaire du magasin de produits dérivés de chanvre Alp’hemp, av. de la gare 5 à Sion et Président de la section romande de la Coordination Suisse du Chanvre est actuellement détenu abusivement à la prison des Iles à Sion depuis le 25 Janvier 2007. La détention et la fermeture de son magasin étant injustifiable, nous soussignés demandons la libération immédiate de Jean-Daniel.
Nom Prénom Signature
Section Romande de la Coordination Suisse du Chanvre
Pétition à renvoyer à : Tribunal Cantonal
Monsieur le Président
Nicolas Dubuis
Case Postale
1950 Sion
Environ 600.000 à 700.000 consommateurs suisses de drogues illicites, notamment de cannabis, ne comprendrons pas que l’art 1 du projet de révision érige l’abstinence comme but principal de la loi sur les stupéfiants.
Source : Chanvre-Info
Pour les premiers concernés, ce n’est pas un message fort mais plutôt une tartuferie qui se prolonge au delà de la raison. Malgré les expertises et les déclarations d’intentions, la Lstup s’inspire encore trop de considérations morales et politiciennes et pas assez de réalités sociales et scientifiques.
La loi accorde un statut médical avec produits de substitution aux usagers d’opiacés mais rien pour le cannabis et la cocaïne, les deux substances illicites les plus consommées. Ils sont pourtant classés dans la même catégorie des stupéfiants entraînant une dépendance. L’alcool, le tabac, les benzodiazépines n’y sont pas alors qu’ils provoquent le plus grand nombre d’addictions problématiques. Les conditions d’accès à ces produits sont plus ou moins strictement réglementées. L’abstinence serait donc le but de la loi uniquement pour les usagers de cannabis et de cocaïne. Etrange conception de l’égalité entre les citoyens et de la protection des minorités. A titre de comparaison, les usagers de drogues illicites sont au moins aussi nombreux que les homosexuels.
La grande majorité des consommateurs de cannabis sont majeurs et ont une formation et un travail convenable. Pour soit disant protéger la jeunesse du péril qu’ils représentent, la loi les condamne à l’abstinence ou à la marginalisation, pire à la délinquance. En effet, il faut un producteur et un distributeur pour satisfaire un consommateur et les frontières entre ces trois statuts sont aujourd’hui très perméables. Avec le développement de la culture du chanvre en Suisse, les usagers/producteurs/partageurs sont nombreux. De même que dans de nombreux cercles de fumeurs, la charge de l’approvisionnement tourne en fonction des opportunités, celui qui effectue la transaction collecte les fonds auprès du groupe et réalise un petit bénéfice sur la redistribution. Dans le nouveau texte, ils s’exposent à des sanctions pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison. C’est excessif. Pourchasser ces pratiques ne fera qu’accentuer la domination des organisations criminelles internationales sur le marché suisse du cannabis, avec entre autres conséquences néfastes l’augmentation de la disponibilité d’autres drogues.
Cet illogisme dans le traitement entre les usagers de stupéfiants, souvent dénoncé par les experts, va encore renforcer la frustration et la défiance envers les autorités et la loi de centaines de milliers d’usagers de cannabis qui vivent et se comportent en bon citoyen hormis cet usage contestable. Il va aussi compliquer le travail thérapeutique avec les polytoxicomanes qui utilisent de plus en plus de cocaïne.
Gardons-nous des tartufes !
Malgré les tentatives d’appliquer le vœu pieux d’abstinence, sans cesse reprononcé depuis 50 ans, l’offre à bas-prix et la demande de drogues s’est répandue dans toutes les classes de notre population. Il y a aujourd’hui 100 fois plus de consommateurs que dans les années 50. La polyconsommation de stupéfiants légaux ou non fait partie de la vie des adultes, comme le sexe, le jeu ou la vitesse. Tous ne s’y adonnent pas avec la même intensité, une part abuse et une part s’abstient. Il est hypocrite et dangereux d’affirmer le contraire. Pour exemple récent : un tiers d’un échantillon représentatif de parlementaires italiens a été testé inopinément positif à une consommation récente de stupéfiants prohibés.
Selon le site www.stop-alcool.net, la Suisse, avec une consommation moyenne de 9.1 litres d’alcool pur par habitant et par an, se situe dans le groupe de tête des pays européens. La consommation se repartit de façon très inégale dans la population : 11 % de la population boit 50% de la consommation totale (soit 41 litres d’alcool pur par an, 113 grammes par jour !), 71 % de la population boit l’autre 50% (soit 6.4 litres d’alcool pur par an, 17.5 grammes par jour) et de 18 a 22 % sont abstinents. Un consommateur sur cinq ne maîtrise pas toujours sa consommation, avec des conséquences potentiellement néfastes pour lui-même et/ou son entourage. Selon l’ISPA, un quart des adultes suisses fument du tabac quotidiennement malgré les nombreuses mesures de dissuasion.
Un principe religieux transcrit dans la loi des hommes
L’abstinence est un précepte majeur dans de nombreuses religions, il est à la base de la logique de prohibition : la foi donne la force de résister aux tentations, la loi réprime ceux qui fautent, la prison et/ou la médecine ramène le délinquant/malade sur le droit chemin. Cette politique reflète une curieuse conception de la séparation de l’église, de la science et de l’état, surtout pour les pays qui ne respectent plus le droit canon ou la charia. Elle a pourtant été hégémonique jusqu’au milieu des années 90. Une épidémie d’overdoses, de violence et de virus mortels a forcé au constat suivant : des centaines milliers d’usagers de drogues ne veulent pas s’arrêter parce que la loi et la religion les y obligent. L’interdit et la répression font partie de leur quotidien mais ils persistent dans leur usage. Certains arrêtent un produit, d’autres commencent ou recommencent avec une autre substance sans lien durable avec la répression.
La Conférence des évêques suisses dans une lettre envoyée aux Conseillers Nationaux de juin 2003 et aux Conseillers des Etats en février 2004, critiquait ainsi la précédente révision : « le but et la réelle volonté d’atteindre une abstinence n’est plus visible. Il faut en tirer la conclusion que le législateur a laissé tomber, parmi ses objectifs, celui de l’abstinence. » La CSSS-N semble avoir été très sensible à cette requête pourtant largement non fondée.
Dans l’esprit des 4 piliers, l’abstinence se justifie comme outil de prévention primaire auprès des enfants et d’un pourcentage important d’expérimentateurs indécis. Mieux vaut ne pas commencer avec les produits et les comportements addictifs, c’est la base de l’éducation sanitaire. Ensuite, il faut retarder les expérimentations le plus tard possible et ne pas continuer pour faire comme les autres, surtout si l’expérience n’est pas franchement positive. Des périodes d’abstinence sont fortement conseillées aux usagers réguliers pour éviter le phénomène d’accoutumance et la dépendance. L’abstinence s’impose, souvent d’elle même, pour une part importante d’usagers problématiques en traitement ou en rémission. Elle ne convient pas à de nombreux usagers intégrés ou non. Elle doit donc être un outil et un objectif parmi d’autres, pas avant les autres.
Interrogée dans le quotidien Libération du 17.06.06, La sociologue Anne Coppel : « on ne croit pas à la prévention, analyse-t-elle. Or si les gens ne consomment pas, ce n’est pas à cause de la répression, mais à cause de la réalité des risques. » Elle cite les problèmes de concentration, de mémoire, les émotions exacerbées... « Les pays qui ont lancé de bonnes campagnes de prévention s’appuient sur cette préoccupation nouvelle de la population pour les problèmes de santé publique. C’est le meilleur frein à la consommation de psychotropes. »
Pourquoi ce retour en force ?
Pendant des siècles, les églises et les ligues de vertu ont tenté, de gré ou de force, d’imposer l’abstinence à leurs concitoyens dans tous les domaines liés au plaisir : Alcool, tabac, café, jeux d’argent, contraception, prostitution, homosexualité, avortement, opium, cocaïne, cannabis... A la suite des prêcheurs, la police, la justice et la médecine ont envahi les pans les plus intimes de nos vies sans parvenir à créer un monde abstinent. Mais les mentalités ont souvent évolué plus vite que la doctrine et la législation. Dans la foulée de la séparation de l’église et de l’Etat, de nombreux pays ont réformé leur législation pour l’adapter à l’évolution de leur société. De nombreux « vices » d’alors sont aujourd’hui réglementés afin de respecter les droits fondamentaux de tous les citoyens et de préserver l’ordre et la santé publique. Les stupéfiants, surtout le cannabis, restent le domaine dans lequel le réformisme a le moins progressé. C’est un peu le mur de Berlin des prohibitionnistes.
Les adversaires suisses d’une réforme pragmatique reprennent à la lettre les théories développées par les Think Tanks néo-conservateurs américain et leurs affidés comme l’église de scientologie cachée derrière « non à la drogue, oui à la vie »ou Narconon, European Cities Against Drugs, Drug Free America Foundation ou encore le très officiel International Narcotics Control Board qui prétend « combattre la légalisation ou les politiques permissives sur les drogues » et dénonce régulièrement la politique de réduction des risques et la substitution comme « étant utilisée pour faire la promotion de l’usage de drogues dans la jeunesse ».
L’audition devant la commission drogues du Sénat français de M. le Professeur Renaud TROUVÉ, pharmacologue (5 mars 2003) confirme ce noyautage au niveau français et international : « Je dois dire qu’après avoir accordé mon soutien à de nombreuses associations de lutte contre la toxicomanie, j’ai quitté la plupart pour diverses raisons, dont certaines s’étaient visiblement fait infiltrer<...> Je suis parti quasiment instantanément d’une association qui a pignon sur rue (et qui, soit dit en passant, n’y est pour rien) parce qu’on a vu arriver au Conseil d’administration une personne dont nous savions pertinemment qu’elle appartenait à l’Eglise de scientologie. Le discours est donc récupéré. Si j’ai cité l’Eglise de scientologie, ce n’est pas par hasard. Vous connaissez en effet ses méthodes, sachant que cela a été largement débattu également dans les assemblées : toutes les personnes qui sont en situation de fragilité, quelles qu’elles soient, deviennent des cibles potentielles et la présence dans les associations a d’abord pour but de tenir un discours lénifiant, que vous connaissez, et, ensuite, de cibler les futures victimes. Pour moi, cela ne fait aucun doute. Je pense donc réellement qu’il se pose là un problème important et qu’il faudrait peut-être que l’on s’y penche de façon sérieuse. »
Cette politique est appliquée par les administrations américaines avec beaucoup de rigueur surtout depuis G.W.Bush. En 2005, son administration a coupé les subventions et fait pression sur toutes les organisations, nationales ou internationales, faisant la promotion ou pratiquant l’échange de seringues, la substitution des opiacés, la distribution de préservatifs ou l’avortement. Les croisés de l’ordre moral n’abandonnent jamais les fondamentaux de leur doctrine. Toute révision des conventions internationales est bloquée par leur dogmatisme démagogique, voir criminel. La politique mondiale des drogues est figée dans l’inefficacité.
Efficacité comparée
L’enquête nationale américaine de 2004 sur l’usage de drogue et la santé (SAMHSA, Office of Applied Studies), révèle que 40,2 % des adultes (personnes âgées de 12 ans et plus) ont déclaré avoir pris de la drogue au cours de leur vie contre une moyenne européenne d’environ 20 %. Les estimations de la consommation au cours des douze derniers mois étaient de 10,6 % aux États-Unis contre 7 % en moyenne en Europe.
On s’est rendu compte au milieu des années 80 que l’aide offerte en Suisse n’atteignait qu’un groupe restreint de personnes dépendantes, à savoir celles qui étaient prêtes à suivre une thérapie d’abstinence. La situation se caractérisait par :
· Des scènes ouvertes de la drogue
· La grande détresse psychique et physique des toxicodépendants
· Un nombre très élevé de décès dus à la consommation de drogues
· Un nombre élevé d’infections au VIH et à l’hépatite C
La politique des 4 piliers est une réponse efficace à une situation inadmissible.
Aux USA : . 14.6% des hommes contaminés par le VIH sont usagers de drogues par injection (UDI), 19.4% pour les femmes, 56.9% des UDI contaminés sont des noirs. (CDC surveillance reports of HIV/AIDS 2000-2003). En Suisse, nous sommes passé de 30 % en 1986 à 11 % en 1993 et 6 % en 1995. Les cas annuels de nouvelles infections chez les UDI sont passés de plus de 900 en 1989, cause principale, à moins de 100 en 2005, troisième cause loin derrière les rapports hétéros et homosexuels. Rien que sur ce point crucial, la politique de la réduction des risques(RDR) est une réussite incontestable. Que dire de l’amélioration des conditions de vie des usagers et de la diminution des nuisances de la scène !
Dans un rapport du 28.11.05, l’OMS encourage les interventions fondées sur des bases factuelles solides, comme la réduction des risques (sous forme de programmes d’échange d’aiguilles et de seringues) et la substitution aux opiacés pour les UDI. La vérité des chiffres et des expertises doit s’imposer face à la stratégie mortifère des adversaires de la RDR. Le retour de l’abstinence comme clef de voûte de la politique des addictions n’a pas de base scientifique, elle s’appuie sur une campagne de propagande politico-religieuse. A terme, ses partisans voudront remettre en cause la RDR puis étendre à nouveau le concept à d’autres activités sociales. Ne les laissons pas commencer !
La stricte prohibition recule en Europe
Le rapport 2006 EMCDDA, état du phénomène de la drogue en Europe, « constate une tendance constante, qui ressort encore une fois de manière évidente des nouvelles informations rapportées cette année, à modifier les législations nationales relatives aux stupéfiants afin de mettre davantage l’accent sur la distinction entre les infractions de détention de stupéfiants pour consommation personnelle et celles liées au trafic et à l’offre de drogue. <...> Cette évolution est conforme à l’importance accrue accordée dans l’ensemble de l’Europe à l’augmentation des possibilités de traitement antidrogue ainsi qu’à une attention accentuée accordée aux interventions qui détournent les toxicomanes du système de justice pénale vers des options de traitement et de rééducation. Pour les pays qui font une distinction sur le plan juridique entre la détention de stupéfiants pour consommation personnelle et celle pour la vente (offre), se pose la question de savoir s’il convient de légiférer afin de définir de manière explicite des seuils pour les quantités de stupéfiants admises pour la consommation personnelle. En la matière, aucun consensus ne prévaut actuellement et des approches différentes ont été adoptées partout en Europe, allant de la publication de lignes directrices générales facultatives à la définition de limites légales »
Le Rapport Catania contenant les recommandations du Parlement européen à l’intention du Conseil Européen sur la stratégie antidrogue de l’UE (2005-2012) encourage à l’adoption de politiques alternatives : « considérant que, en dépit des politiques mises en oeuvre jusqu’à présent aux niveaux international, européen et national, le phénomène de la production, de la consommation ainsi que du commerce des substances illicites contenues dans les trois conventions des Nations unies atteint un degré très élevé dans tous les États membres et que, face à cet échec, il est indispensable pour l’Union européenne de revoir sa stratégie d’ensemble en matière de stupéfiants ». Il convient « d’encourager et développer des politiques de réduction des dommages au sein des États membres, sans interdire à aucun d’entre eux l’adoption de mesures ni la réalisation d’expériences dans ce domaine » et donc « insister davantage sur les aspects liés à la réduction des dommages, à l’information, à la prévention, aux soins et à l’attention portée à la protection de la vie et de la santé des individus présentant des problèmes liés à l’usage de substances illicites, et définir des mesures permettant d’éviter la marginalisation des personnes touchées plutôt que mettre en oeuvre des stratégies de répression à la limite de la violation des droits humains fondamentaux et qui, souvent, ont donné lieu à de telles violations. »
En novembre 06, l’Italie a précisé sa loi. La quantité de cannabis, exprimée en Delta9THC, que l’on peut posséder sans être inquiété a été multipliée par deux, passant à un gramme, soit l’équivalent d’une quarantaine de joints de marijuana selon le ministère de la Santé. Cette limite de possession paraît encore un peu faible mais raisonnable. La ministre Livia Turco a justifié cette mesure en ces termes : « Il ne s’agit pas de libéraliser les drogues mais de prévenir et prendre en charge ceux qui en font usage. » Ce changement devrait préfigurer un profond remaniement de l’actuelle législation sur les stupéfiants qui met l’accent sur la répression. Une législation élaborée sous le précédent gouvernement conservateur de Silvio Berlusconi. Les usagers italiens de cannabis espèrent plus de cohérence. Cette prise en charge est très insuffisante s’il n’existe pas d’alternative au marché noir ou à une autoproduction criminalisée.
Quelle politique alternative pour le cannabis ?
Une majorité des parlementaires et maintenant le Conseil Fédéral sont hostiles à la production en vue d’une vente réglementée de cannabis. Ils proposent donc de rejeter l’initiative populaire Pro-chanvre. Ils affirment que ce système marchand serait contraire aux conventions internationales, favoriserait l’exportation et le narcotourisme, amènerait une trop grande disponibilité donc un accroissement de la consommation et surtout serait incitatif pour la jeunesse. Ces craintes sont partagées par de nombreux responsables européens pourtant soucieux de mieux encadrer le phénomène. Une solution existe et progresse à travers l’Europe.
Depuis quelques mois, ENCOD, un réseau européen de plus de 100 associations intervenant dans le domaine des drogues, travaille sur un modèle non marchand de production et de distribution de cannabis pour les majeurs, le Cannabis Social Club (CSC). Les CSC sont des associations légales qui organisent la culture professionnelle collective d’une quantité très limitée de cannabis suffisant à satisfaire les besoins personnels des membres du club. La culture, le transport, la distribution, la consommation doivent être sous contrôle de sécurité et de qualité, sans publicité, ni enseigne, ni vitrine. Les membres assurent l’équilibre financier du système par le versement de cotisations annuelles et de droits mensuels en fonction de leurs besoins. Il ne doit pas y avoir de commerce de cannabis. Les membres doivent s’engager à ne pas vendre, ni inciter à la consommation de cannabis par des tiers, surtout mineurs.
Déjà une réalité dans le monde
Aujourd’hui, des CSC opèrent déjà en Espagne et en Belgique. L’association Trekt Uw Plant ("Élevez votre plante"), formée par des consommateurs de cannabis à Anvers, lance sa première plantation collective. En accord avec la politique fédérale de la Belgique, la plantation d’une plante femelle de cannabis par personne est tolérée, bien qu’elle ne soit pas légale. À travers l’installation d’une plantation collective, Trekt uw Plant essaye de résoudre le problème de beaucoup de gens qui ne peuvent pas cultiver eux-mêmes. L’action vise aussi à augmenter la sécurité légale autour de la culture du cannabis, à réduire le marché illégal des dérivés de cannabis et l’accès au cannabis pour les jeunes, à protéger la santé des consommateurs. Depuis le jugement favorable à une initiative semblable, celle de l’association Pannagh à Bilbao en avril 2006, plusieurs associations de consommateurs de cannabis agissent sous la surveillance des autorités en Espagne. Aux USA et au Canada, des dizaines de clubs, fonctionnant souvent avec moins de transparence que dans ce modèle, sont réservés aux usagers thérapeutiques.
Dans d’autres pays, des initiatives sont prises sur un modèle similaire. Tout dépend de la législation et de la pratique politique, les CSC peuvent se créer sous différentes formes. Dans les pays ou les régions les plus progressistes, ces cercles privés d’usagers pourront aussi offrir à leurs adhérents uniquement un espace ouvert à la consommation de cannabis, en échange d’une stricte séparation des marchés des stupéfiants et d’un haut niveau de prévention et d’assistance des usagers problématiques. Ces lieux favoriseront leur détection précoce. Le principe associatif sans but lucratif garanti mieux que les commerces que le patron ou les employés ne pousseront pas à la consommation. La quantité limitée par personne y contribue aussi.
Interpréter les conventions internationales
Les avantages du Cannabis Social Club sont nombreux. D’abord, ce modèle permet la gestion de la production pour consommation personnelle et la distribution sans commerce ni import/export de cannabis. Il n’est donc pas contraire aux conventions internationales qui ne traitent pas de l’usage et de la production pour usage personnel. En donnant la possibilité à des adultes de s’auto suffire en cannabis, ce marché va devenir plus transparent. De meilleures méthodes pour la santé publique et l’environnement seront utilisées pour cultiver le cannabis. C’est une garantie supplémentaire par rapport à l’autoproduction, les particuliers ne respectent pas toujours les règles sanitaires et on tendance à rechercher des plantes fortes en THC. Le marché noir va diminuer avec les problèmes qui y sont liés : augmentation du taux de THC, produits de coupage, prix élevés, violence, vente aux mineurs, nuisances des scènes ouvertes...
Les autorités pourront établir un cadre raisonnable et contrôler les CSC pendant le processus entier de la culture à la consommation. Les CSC peuvent produire des emplois et des achats officiels des quantités considérables de marchandises et de services qui sont imposés et taxés. Ce système peut fournir rapidement aux consommateurs une alternative au marché noir.
Energies renouvelables, culture biologique, sélection génétique raisonnable, informations sur les produits, quantité individuelle réaliste et délivrée par fraction contre une cotisation mensuelle, culture et distribution discrète et sécurisée, pas de publicité, recrutement des adhérents sur parrainage limité aux Suisses et aux résidents... voilà des bases concrètes pour entamer une expérience pilote. Dans un premier temps, Ces clubs pourraient être testés dans les communes qui le souhaitent sous un principe expérimental prévu par la présente révision. Si l’initiative populaire est rejetée, le parlement pourra alors apprécier les résultats des CSC et éventuellement fédéraliser le système.
Relativiser les risques liés à l’usage de cannabis
Une intense campagne anti-cannabis a modifié la perception du grand public et des parlementaires. Il est justifié de rappeler les risques objectifs de la consommation de cannabis mais certains orateurs et beaucoup de médias ont considérablement noirci le tableau. Jusqu’au « joint qui tue » ou au « cannabis 100.000 fois plus toxique que l’alcool » ou au « cannabis aussi fort que l’héroïne ». Ces affirmations abusivement alarmistes polluent le débat et mettent en péril la prévention sur d’autres substances problématiques. De nombreux jeunes pourraient en conclure que l’héroïne n’est pas plus forte que le cannabis et se lancer dans une expérimentation trop poussée. De jeunes alcooliques justifient leur abus en le comparant aux fumeurs de joints qui les entourent. Il faut d’urgence rétablir un débat constructif. De nombreux documents tempèrent considérablement l’hystérie actuelle.
Le rapport 04 de l’OEDT n’a pas été lu jusqu’au bout
Le rapport 2004 de l’Observatoire Européen des Drogues et Toxicomanies (OEDT) a déclenché un vent de panique sur le cannabis en Suisse comme en France, en Grande-Bretagne ou en Italie. Pourtant, ce rapport contient de nombreux éléments qui tempèrent les campagnes alarmistes de ces derniers mois.
Premier exemple de choix : "Les déclarations émises dans les médias populaires selon lesquelles la puissance du cannabis a été multipliée par 10, voire plus au cours des dernières décennies ne sont pas étayées par les données limitées provenant des États-Unis ou d’Europe. Les changements les plus marqués en termes de puissance ont été observés aux États-Unis, mais il faut savoir qu’avant 1980 la puissance antérieure du cannabis aux États-Unis était faible par rapport aux normes européennes". "D’après les informations disponibles sur la part de marché des différents produits à base de cannabis, la puissance effective est restée relativement stable dans presque tous les pays pendant plusieurs années, à un niveau de 6 à 8%. La seule exception est les Pays-Bas, où, en 2001, elle a atteint 16%". En Suisse, ce taux moyen serait de 13 % (Bowen et Bernhard 2003). Entre 2002 et 2004, le professeur Brenneisen a analysé 600 échantillons de chanvre suisse pour une moyenne de 11%.
Autre affirmation à contre-courant : "La puissance du cannabis n’est qu’un facteur parmi d’autres dans le calcul de la dose qu’une personne recevra sur une période donnée. Le mode d’administration, la manière de fumer, la quantité de cannabis fumée au cours d’une séance et le nombre de séances effectuées par un individu sont tout aussi importants, voire plus, pour calculer son niveau d’exposition au risque. Le cannabis à haute puissance a toujours été disponible dans une certaine mesure, et les inquiétudes à ce sujet ne datent pas d’aujourd’hui".
Et enfin, "Les effets de la dépendance ou de l’abus du cannabis semblent moins graves que ceux des autres drogues. La plupart des consommateurs intensifs de cannabis semblent être des jeunes gens relativement bien intégrés, qui sont plus exposés au risque d’autres problèmes sociaux (accidents de la circulation, abandon de la scolarité ou perturbations familiales) qu’à celui de la délinquance, et les interventions devraient être appropriées et ne pas créer d’autres problèmes ou aboutir à l’exclusion".
Trop de THC ?
D’après « Cannabis, état des lieux en Suisse » ISPA 2004, « A l’heure actuelle, on ne connaît aucun effet à long terme sur la santé d’une teneur élevée de THC dans le cannabis ». De même, on ne peut pas comparer les effets et la toxicité du chanvre avec les opiacés, ce serait un non-sens pharmacologique. Par contre, L’ISPA ajoute deux observations intéressantes : « L’augmentation de la teneur en THC des préparations cannabiques n’accroît pas nécessairement les risques d’atteintes à la santé. Les fumeurs réguliers, pour autant qu’ils sachent en doser l’effet enivrant et prennent moins de marijuana pour obtenir l’effet désiré, réduisent les atteintes éventuelles des voies respiratoires. » et « Une concentration plus élevée de THC peut générer, chez les consommateurs inexpérimentés, des réactions aversives telles que nausées et états anxieux, et donc les dissuader de recommencer. » Comme pour l’alcool, il existe la bière, le vin et la gnôle. Si le consommateur est averti, il adapte sa dose. Ce n’est pas possible avec le marché noir du cannabis.
Combien d’usagers problématiques ?
Selon les estimations 2006 de l’EMCDDA, quelque 22,5 millions d’adultes européens ont pris du cannabis au cours des douze derniers mois, soit 7 % environ de la population âgée de 15 à 64 ans. En moyenne, 33 % des Européens qui ont un jour pris du cannabis en ont également consommé au cours des douze derniers mois, tandis que 16 % seulement en ont consommé au cours des 30 derniers jours soit environ 12 millions d’européens. Une estimation 2004 de l’OEDT suggère que 1 % des Européens adultes, soit quelque 3 millions de personnes, pourraient être des usagers quotidiens ou quasi-quotidiens de cannabis. Le cannabis est invoqué comme la raison principale par environ 15 % des 380 000 patients demandant un traitement pour usage de drogues en Europe, soit 42.000 usagers problématiques pour 12 millions d’usagers plus ou moins chroniques. Avec 25% d’usagers réguliers et 4% d’usagers problématiques, le cannabis présente une dangerosité largement inférieure à l’alcool, au tabac ou aux opiacés.
Cannabis au volant
Un article du Monde du 4 octobre 2005 titré « L’alcool est de loin plus dangereux au volant que le cannabis » analysait la vaste enquête française"Stupéfiants et accidents mortels de la circulation routière" (SAM). Il en ressort que la part des accidents directement attribuable au cannabis est d’environ 2,4 % (soit quelque 170 décès) quand celle de l’alcool est de 28,5 % (1 940 décès). Un conducteur ayant fumé du cannabis est près de deux fois (1,8) plus susceptible de provoquer un accident mortel qu’un automobiliste à jeun. Mais ce risque accru reste très inférieur à celui induit par l’alcool (8,5), même consommé modérément, dans la limite du seuil légal de 0,5 gramme par litre dans le sang au-delà duquel il est interdit de conduire, l’alcool est plus souvent que le cannabis à l’origine d’un accident mortel (3,3).
Plus de cancer du poumon ?
Les nouvelles découvertes « ont été contraires à nos attentes », déclare au Washington Post Donald Tashkin, de l’Université de Californie à Los Angeles, un pneumologue qui a étudié le cannabis pendant 30 ans. « Nous avions formulé l’hypothèse de l’existence d’une corrélation (association) positive entre cannabis et cancer du poumon, et que cette corrélation serait encore plus positive avec les gros fumeurs », dit-il. « Nous avons découvert qu’il n’y avait pas de lien causal du tout, et même une possibilité d’une sorte d’effet protecteur. »
Déclencheur de schizophrénie ?
A propos de la polémique sur la schizophrénie, l’audition le 5 février 2003du Professeur Bernard ROQUES, membre de l’Académie des sciences et auteur d’un rapport fameux sur la dangerosité comparée des drogues, devant le Sénat français, est particulièrement pertinente.
« ... On rapporte toujours l’étude des 50 000 conscrits suédois qui ont été analysés dans un premier temps au bout de quinze ans et qui, cette analyse ayant des biais manifestes (ce que les auteurs reconnaissaient volontiers), ont fait l’objet d’une deuxième analyse après vingt-cinq ans, étude qui vient d’être publiée dans le British Journal of Medicine et qui offre donc un recul considérable.
Lorsqu’on regarde bien les résultats de cette étude, on est frappé de constater que les auteurs disent qu’on a 30 %, ce qui est énorme (une autre étude parle même de 50 %), de malchances de devenir schizophrène si on prend des quantités importantes de cannabis avant l’âge de 18 ans. Cela pose un problème que tout le monde a relevé : compte tenu de l’énorme consommation de cannabis, il est évident que l’on devrait voir un nombre beaucoup plus important de schizophrènes dans les hôpitaux alors que c’est l’inverse qui se produit. Le nombre de schizophrénies est d’environ 1 % et il y a une répartition parfaitement homogène dans toutes les populations du monde, tout simplement parce que c’est une maladie à connotation génétique très importante. C’est donc un premier biais important.
Le deuxième, qui est au moins aussi important, c’est que lorsqu’on considère les pays dans lesquels, pour des raisons culturelles, le cannabis est consommé tous les jours, depuis la plus tendre enfance, par rapport à ceux où, pour d’autres raisons culturelles, il n’est jamais consommé, la proportion de schizophrènes est strictement la même, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de différence entre les deux. »
En conclusion, il suffit de peu de modifications pour poursuivre une politique réaliste en matière de drogues sans modifier structurellement l’actuelle proposition de révision de la Lstup : Pas d’abstinence comme but principal, pas d’explosion des peines et des amendes, l’extension des politiques expérimentales de réduction des dommages au Cannabis Social Club, une information plus objective sur la dangerosité des drogues.
Dans ce texte remarquable, le Docteur Michel Hautefeuille, éminent spécialiste français de l’abus de drogues, participe au débat sur l’augmentation du taux de THC, les notions de risques liés à l’usage, d’usage non-problématique et d’abus. En terme scientifiques et diplomatiques, c’est un appel pour une politique de soins et de prévention axée sur l’information objective de l’usager et la régulation socio-sanitaire de l’usage. A lire et à faire tourner. Laurent Appel.
Source : Chanvre-Info
Il est indubitable que les études révèlent une augmentation de la teneur en THC. Elle n’est peut-être pas aussi importante que le dit la rumeur, et nous n’avons pas retrouvé les taux de 30, voire de 35 %, de delta 9 THC parfois annoncés. Néanmoins, une étude de 2001, L’augmentation de la teneur en delta-9 tétrahydrocannabinol dans les produits à base de cannabis en France : mythe ou réalité, Mura P et al, portant sur 5 252 résultats d’analyses effectuées entre 1993 et 2000, montre cette évolution. Même si ces résultats doivent être relativisés car les méthodes de dosage ne sont pas identiques, il apparaît qu’en 1995 la teneur la plus élevée en THC observée dans une saisie était de 8,7 %. En 2000, 3% des échantillons d’herbe et 18% des échantillons de résine analysés contenaient plus de 15 % de THC.
Il est évident qu’en fonction de ses concentrations en THC, le cannabis produit des sensations et des manifestations cliniques différentes. C’est une des raisons pour lesquelles il serait utile que tout consommateur connaisse la composition et le dosage exact de ce qu’il consomme. Être confronté à une symptomatologie hallucinatoire quand seule une discrète ivresse cannabique est recherchée peut créer chez l’usager un traumatisme dont on mesure souvent mal l’importance. Mais cela est vrai pour tout produit, et tout consommateur devrait savoir ce à quoi il s’expose véritablement.
Le débat sur le cannabis est toujours houleux dans la mesure où l’esprit scientifique se trouve bien trop souvent submergé par les a priori, les considérations morales ou les intérêts particuliers. C’est en tout cas l’ambiance qui préside lorsque l’on parle de la place que le cannabis a, aurait, ou pourrait avoir dans notre société. La dramatisation atteint son comble lorsque l’on sait qu’un jeune de 17 ans sur deux a expérimenté le cannabis ou que la consommation des 18-44 ans a doublé en 10 ans. Le débat fait rage - pour autant que l’on puisse parler de débat - entre les tenants du cannabis comme objet du diable porteur de toutes les déchéances et de tous les vices et ceux qui revendiquent la totale innocuité de ce produit. Il existe aujourd’hui un consensus pour dire que le cannabis n’entraîne pas obligatoirement un usage irrépressible, catastrophique et incontrôlable. Comme le montrent les études de l’OFDT, parmi les 14-75 ans, les 6 400 000 expérimentateurs (± 300 000), auxquels s’ajoutent les 3 200 000 usagers occasionnels (± 200 000) et très probablement certains usagers réguliers ou quotidiens, sont là pour nous le rappeler. Ces personnes ont un usage du cannabis qui ne pose cliniquement aucun problème, pas plus qu’il n’en poserait un socialement si ce n’était le statut particulier du produit. La prohibition qui le frappe nous interdit de définir ce que pourrait être un usage non-problématique - un usage normal, pourrions-nous dire - de cannabis.
Dans un tel contexte, il n’est pas facile de définir ce que pourrait être un usage problématique de cannabis et de définir des paliers d’usage permettant de déterminer au-dessus de quel niveau un comportement devient pathologique. Dans un premier temps, nous pourrions penser que l’usage problématique sous-entend une dimension d’abus. Mais, comme le fait remarquer Nahoum-Grappe, Dictionnaire des drogues, des toxicomanies et des dépendances, Paris, (1999), le terme d’abus ne relève pas du registre du médical ou du scientifique. Cette notion porte en elle une part de condamnation morale. Elle sanctionne, pour chaque conduite d’usage, ce moment particulier où le plus devient trop, c’est-à-dire le moment de ce raccourci fulgurant où le quantitatif se transforme en qualitatif, où le trop ne renvoie plus à une notion comptable mais à une notion morale de l’ordre de la faute. Le trop, c’est la transgression de la norme, norme définie par ces points de vue présentés comme fondateurs du consensus social et que notre société s’auto-administre en permanence, consensus dont Jean Dugarin rappelle qu’il est la forme moderne de l’autocensure.
Dans un deuxième temps, nous pourrions penser que les termes d’usage problématique renverraient plutôt à la notion de nocivité. Michel Reynaud considère l’usage nocif comme la résultante de l’interaction de trois facteurs rappelant l’équation à trois inconnues formulée par Claude Olievenstein : un produit, une personnalité, un moment socioculturel. Le premier facteur de risques est celui lié au produit, qui est double : risque de dépendance et risque d’apparition de complications sanitaires, psychologiques ou sociales. Le second est représenté par les facteurs individuels de vulnérabilité qu’elle soit d’ordre psychologique, psychiatrique, biologique ou génétique. Et enfin le troisième regroupe les facteurs de risques environnementaux tels les facteurs sociaux, familiaux et socioculturels.
Quoi qu’il en soit et quel que soit le statut des produits, il n’en demeure pas moins qu’en matière de drogue, plus que le produit lui même, c’est l’usage qui prévaut. Il y aura donc toujours des usages problématiques qui nécessitent des aides et des prises en charge et d’autres pour lesquels aucune intervention spécifique ne sera nécessaire.
Dr Michel Hautefeuille
Patricien hospitalier au centre médical Marmottan, Paris.
"Guerre à la Drogue" et au Cannabis. telle fut la conclusion du débat sur TF1, hier soir, avec Nicolas Sarkozy. Dernière question, et dernière réponse. Brève, mais porteuse de nombreuses significations, voire de stigmates brûlants.
Monsieur Sarkozy évoque t'il en ces termes de guerre à la drogue le fameux programme de l'ONU :
"War on drug", en Français, guerre à la drogue ? Ce programme onusien a été directement inspiré par les Etats Unis. G. W Bush, au nom de conceptions religieuses, le défendra jusqu'en 2008, date des élections présidentielles américaines. Or le programme War on Drugs arrivera à échéance en 2010. Et le Parlement européen, en votant le rapport Catania sur les drogues, s'est voulu extrêmement sceptique sur les effets de la guerre à la drogue en particulier du point de vue des consommateurs finaux des drogues. La principale conclusion entrant en ligne concernant la guerre menée contre la drogues est qu'elle criminalise les drogués. Est ce le programme de monsieur Sarkozy et en en particulier la fameuse loi de prévention de la délinquance qui sera votée en seconde lecture à l'assemblée Nationale en guise de top départ de la démission du Ministre de l'Intérieur ? Est la réforme de l'ordonnance de 1945 sur les mineurs ou la réforme en pire de la loi de 1970 que contient la loi de prévention de la délinquance, qui motive le plus notre ministre candidat ?
La guerre à la drogue de Monsieur Sarkozy est déjà bien entamé avec son concert d'exclusions et de stigmatisations de l'individu.
Avec Nicolas Sarkozy, le statut de consommateurs de drogues, d'abuseurs ou carrément de malades de la drogue ou de ses effets secondaires sera encore pire qu'aujourd'hui. La promesse en est faite par le passage promis obligatoire simplement en prison où les toxicomanes n'ont, parait il, rien à faire.
C'est à ce demander pourquoi il y en a tant, grâce aux efforts considérables du Ministère du candidat.
Or il en est de même du point de vue du consommateur, que du producteur.
Admettons même que la politique De Georges Bush de guerre à la drogue puisse être un exemple, une référence. Comme en afghanistan, qui, bien qu'occupé par les Armées
américaines, françaises et de l'OTAN, bat son record de production cette année ? Laquelle production finit toujours et de plus en plus sur les trottoirs de nos villes, françaises, américaines... Comme en Colombie, contre la cocaïne, dont les Américains sont les principaux importateurs.
La guerre à la drogue est un système sans fin, coûteux, dont l'économie génère des conflits armés internationaux dont se nourrit en retour la guerre à la drogues pour y trouver des justifications supplémentaires et surtout des crédits. Cette guerre internationale à la drogue se traduit par une guerre de masse sur les drogués dont nous constatons les méfaits tous les jours. La danger des produits de coupes ne cesse d'augmenter du fait de la prohibition, rajoutant un danger sanitaire supplémentaire aux effets de la drogue. La prohibition nuit à la réduction des risques puisqu'elle contraint les drogués à une vie parallèle cachée, underground, paranoïde dont est directement responsable le système prohibitionniste.
Le programme dont se réclame Nicolas Sarkozy est directement identifiable dans son bilan de Ministre. C'est la guerre, a asséné le candidat ministre.
La guerre et ses ravages. Pas étonnant alors que le candidat aie eu son ton hystérique si caractéristique pour résumer en trois mots sa politique. Cela aurait pu s'appeler Peur sur la Ville. Espérons qu'il y eut pour entendre ça, 20% des 8 millions de téléspectateurs a avoir goûté un joint et se gausser d'un tel délire si disproportionné, si inefficace, être ainsi contenu, presque suffisamment, en une guerre.
Arnaud Debouté
Collectif d'Information et de Recherche Cannabique
Chers amis, Finalement nous avons reçu hier l'information des autorités concernant le cas "Élève Ta Plante". Le jugement sera organisé en deux temps.
1. Le vendredi 9 février il y aura une session dans laquelle le procureur expliquera quelles méthodes de recherche particulières ont été utilisées dans notre cas (observation, intervention du téléphone, etc.) Le juge a besoin d'approuver ces méthodes, et seulement ensuite peut formuler l'accusation officielle.
2. Le mercredi 28 mars aura lieu le premier cas judiciaire contre les six accusés : l'association elle-même, et 5 des 6 partenaires qui ont été présents pendant l'action de plantation le 12 décembre (le 6° partenaire, Stijn Bex, jouit de l'immunité parlementaire en tant que membre du Parlement belge).
Nous avons eu hier l'occasion de voir les archives préparées par le procureur. Pour le moment il n'inclut aucune surprise. Ils nous accuseront probablement de violer la loi sur la production de drogues, et cela implique que le jugement traitera du cas principal : comme doit être interprété le décret ministériel (de 2005) qui détermine la possession de max. 3 grammes et d'une plante femelle comme une offense et non une infraction (seule une fouille par la police est prévue, on ne prévoit pas de sanctions légales - ni même la confiscation).
Il est possible que le procureur essaye de nous décrire comme une organisation criminelle. Toutefois toutes les activités de "Élève ta plante" ont eu lieu en toute transparence : l'association a été enregistrée dans la chambre de commerce d'Anvers, toutes nos activités publiques (planter la graine, prendre des boutures de la plante mère) ont été annoncées et les demandes ont reçu l'autorisation des autorités compétentes, y compris celle de la police).
L'organisation et le financement de l'association sont complètement transparents. En résumé, cela sera une occasion parfaite de créer un débat public sur la nécessité d'appliquer un règlement clair qui offre une sécurité légale à tous les consommateurs de cannabis en Belgique.
Cela a été la bonne nouvelle de la semaine. Nicolas Sarkozy, candidat, ministre de l'Intérieur, s'est déclaré très attiré par la méthode de gouvernement de Tony Blair. Nicolas Sarkozy, blairiste ? Blairiste ou blaireau ?
C'est pourtant au nom de conception emprunt de pragmatisme libéral que Tony Blair a complètement dépénalisé l'usage du Cannabis. Ces forces de l'ordre ont admis que la mesure leur a fait gagner 130 000 heures de travail désormais consacrées à des tâches plus utiles que l'arrestation des consommateurs de joints. Si nous comparions avec les 147 000 infractions à la législation des stupéfiants en France, nous mesurerions l'économie réalisable par le Ministère de l'Intérieur blairiste convaincu. Le coût de la répression des drogues en France est de l'ordre de 600 millions d'Euros. Ce budget énorme ne serait il pas mieux employé dans d'autres domaines dont la santé des consommateurs.
Notons que la démarche anglaise de décriminalisation de l'usage de Cannabis tire bien sa logique de l'échec cuisant et onéreux de la répression. Notons encore que cette légalisation de la consommation ne s'est pas traduite par une extension de la consommation. Un exemple que pourrait suivre tout ministre de l'Intérieur se voulant blairiste, pragmatique, libéral, mais que ne suivra pas notre blairiste candidat. Blairiste ou blaireau ?
Arnaud Debouté
Collectif d'Information et de Recherche Cannabique
Le conseil de la Ville de Tilburg considère que le moment est venu de lancer une expérience visant la culture contrôlée du cannabis.
Source: ANP, 24 Janvier 2007Les partis PVDA (social démocrate), VVD (libéral), Groenlinks (écologiste), AB(parti local) D66 (liberal) soutiennent la proposition du socialiste Johan Van den Hout (SP). Cette fraction représente une large majorité des 25 sièges sur les 39 occupé au conseil de la ville.
L’année dernière une proposition similaire introduite par la ville de Maëstricht avait échoué de peu. Elle n’avait pu obtenir le soutien du parlement fédéral hollandais suite au retrait soudain du soutien en faveur de la proposition par le VVD, ce faisant elle n’avait pu obtenir la majorité. PVDA, Groenlinks et D66 était déjà en faveur de cette proposition tandis que le ministre de la justice (Donner) menaçait de démissionner si la proposition aboutissait.
A Tilburg aujourd’hui le socialiste Johan Van den Hout pense que le moment est propice à faire approuvé l’expérience controversée de la production légale de chanvre. Il fait référence au résultat des élections du 22 novembre dernier et aux négociations entreprises pour former un nouveau gouvernement.
“La ville de Tilburg doit se préparer à une approbation par le parlement fédéral du nouveau projet », déclare J. Van den Hout. La plupart des partis considèrent que la production clandestine de cannabis est génératrice de problèmes de voisinage, de criminalité et d’insécurité. Le conseil de la ville demande au maire de Tilburg Ruud Vreeman de promouvoir le projet auprès de ses collègues du parlement à Den Haag.