« Cannabis light » : prison ferme requise contre le commerçant
Le commerçant vendait des produits dérivés du cannabis à Sierck-les-Bains. Mais son magasin a été mis sous scellés cet été. Le gérant de 46 ans est poursuivi devant le tribunal correctionnel pour trafic de stupéfiants en récidive, provocation à l’usage, pratique commerciale trompeuse, entre autres.
Le commerçant a déjà fait parler de lui. Sa boutique, installée à Sierck-les-Bains, vendait des produits à base de cannabidiol (CBD), un des composants du cannabis. Quelques jours après son ouverture en août 2018, les gendarmes avaient saisi de la marchandise pour expertise. Le champ où il faisait pousser du chanvre a été détruit.
Rebelote en juin 2019. Le magasin, Au comptoir du chanvre , a cette fois été fermé, mis sous scellés. Le procureur de la République estime que le commerçant n’est pas dans les clous et que ses produits dérivés enferment une teneur en THC (le composant psychotrope du cannabis) interdite par la loi française.
Christophe Kolerski est déjà connu de la justice, condamné en 2018 pour une affaire en lien avec le cannabis. Cette fois, il est poursuivi devant le tribunal correctionnel de Thionville pour trafic de stupéfiants, provocation à l’usage de stupéfiants, pratique commerciale trompeuse et exercice illégal de la profession de pharmacien. Il vendait des tisanes, des huiles, des fleurs voire des suppositoires aux effets prétendument relaxants, apaisants.
Défonce ou pas ?
Depuis des mois, le prévenu dénonce une procédure abusive. Il a même ouvert une autre boutique de CBD , à Schengen, côté luxembourgeois où la législation est un peu plus souple qu’en France. Et c’est bien là-dessus que rebondit son avocat, Me Vincent Guiso. Il plaide la relaxe et s’appuie sur le droit. Comme d’autres avocats mandatés sur ce type d’affaire, il pointe la non-conformité du droit français avec la directive européenne (plus permissive) sur la production de chanvre, la vente de produits dérivés. Il discute aussi des méthodes d’analyse différentes.
« Un produit stupéfiant est un produit qui défonce », vulgarise-t-il. Or, il maintient que ce n’était absolument pas la vocation du commerce. Le gérant s’est fié aux indications de ses fournisseurs européens sur la composition des biens qu’il vendait. Enfin, l’avocat balaie l’infraction liée à l’exercice illégal de la profession de pharmacien : « Depuis quand une crème hydratante est un médicament ? », force-t-il.
Jugement le 17 décembre
« Si Monsieur Kolerski trouve que la loi n’est pas assez claire, s’il avait des doutes, il n’avait qu’à demander au procureur de la République », glisse le ministère public. Sa représentante soutient que le commerçant vendait des produits illicites, fabriqués à partir de plantes dont le THC dépasse le seuil légal de 0,2 %. Elle condamne sa mauvaise foi et reprend les messages incitatifs adressés sur les réseaux sociaux, sur le site internet, sur la vitrine de la boutique. « Il se moque du monde et il en joue », assène-t-elle.
La magistrate requiert trois ans de prison dont un an avec sursis soumis, notamment, à l’obligation d’exercer une profession légale. Elle demande aussi une interdiction de gérer pendant 5 ans.
« Des réquisitions à l’indonésienne », tempête l’avocat de la défense. Le tribunal appréciera. Il se prononcera le 17 décembre. Et ce ne sera pas une première. Une affaire semblable a été évoquée le mois dernier devant le même tribunal correctionnel de Thionville. Le gérant thionvillois d’une autre boutique de CBD sera, lui, fixé sur son sort une semaine plus tôt, le 10 décembre.
https://www.republicain-lorrain.fr/edition-de-thionville-hayange/2019/11/14/cannabis-light-prison-ferme-requise-contre-le-commercant?fbclid=IwAR30pJZ1Yv8DSlQbFSbCD1CZNie8qEaomKn9bR7sqRu5FDikPTes4mOh0PE
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Cannabis thérapeutique : « Je crains que l’on passe à côté du développement d’une filière en France »
Il y a deux ans déjà, Eric Correia – élu creusois — lançait l’idée d’une production de cannabis dans le département de la Creuse. Si le principe d’une expérimentation thérapeutique vient d’être voté, pour l’instant, du côté de Guéret, agriculteurs et élus attendent le feu vert des autorités pour semer les premiers plans. Rencontre.
Le 25 octobre dernier, les députés ont donné leur feu vert à l’expérimentation du cannabis thérapeutique pour deux ans comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?
On l’a très bien accueilli. On avait déjà travaillé, en amont le détail de l’amendement avec notamment avec l’agence du médicament. À partir du printemps prochain, et pendant 2 ans, on va pouvoir tester les bénéfices des dérivés du cannabis sur 3 000 patients souffrants de maladies graves : comme l’épilepsie, ou souffrants des effets secondaires de chimiothérapies.
Non seulement l’amendement voté permet des tests mais il prévoit aussi un budget. Enfin le président Macron l’a dit lors de son déplacement sur l’île de la Réunion : la Creuse peut devenir une zone de production, mais encore faut-il que les autorisations sanitaires et administratives nous le permettent et on les attend encore.
Vous n’avez pas encore les autorisations nécessaires ?
Non. Les autorisations tardent à venir. En France aujourd’hui on n’a pas d’autorisation pour transformer la plante en principe actif. Ça traîne ; et pourtant nous sommes prêts. 21 pays européens sur 28 en produisent déjà : le Portugal, l’Allemagne, la Hollande bien sûr mais aussi la Suisse. On a des exemples de filières structurées autour de nous, inspirons-nous-en ! la France n’est pas une île à part. Nous sommes en retard. Il y a un vrai tabou autour du cannabis, les gens craignent que les patients traités rentrent dans une addiction.
Dafalgan, Tramadol, aujourd’hui on prescrit des médicaments à base de dérivés de morphine. L’opium c’est autrement plus grave en termes de risques sanitaires et que je sache les gens n’entrent pas dans une dépendance. D’ailleurs on produit déjà de l’opium en France, en Charentes, par exemple, les champs de pavots permettent de fabriquer de la morphine de base qui permet de produire des antalgiques. Comment peut-on le faire à partir de l’opium et pas avec le cannabis ? Je ne m’explique pas ce tabou.
Si la production en Creuse tarde, d’autres pays déjà producteurs ont déjà fait part de leur intérêt pour cette expérimentation en France ?
Aujourd’hui le gouvernement est très courtisé par des entreprises canadiennes, ou australiennes. Ce sont des lobbys très puissants. On les trouve dans tous les salons sur le sujet. Ils ont une stratégie agressive. Je pense notamment à une entreprise Aurora qui a proposé de fournir gratuitement le cannabis thérapeutique pour les essais.
J’ai la crainte que l’on passe à côté du développement d’une filière en France. J’ai proposé qu’on fasse appel à trois producteurs distincts, trois filières de productions distinctes. Les agriculteurs de la Creuse sont prêts, à Guéret on a un laboratoire qui sait déjà faire et qui a déjà produit des stupéfiants pour soulager la douleur. On est prêts à construire les serres aux normes. Oui, il y a un risque qu’un seul laboratoire apporte gratuitement la matière première. Si on accepte des dons, ils seront bien implantés quand après l’expérimentation, je n’en doute pas, on passera à une autorisation globale.
Combien de temps vous faut-il pour entrer en production ?
Il faut qu’il y ait un changement législatif rapide. Nous avons besoin de 10 à 12 mois pour organiser, tester la production. Il faut aussi élargir le catalogue des graines qu’on peut faire pousser. On est déjà en retard. Nous ne serons jamais prêts pour le début de l’année prochaine.
Je me demande comment dans un marché de l’emploi sinistré notamment en Creuse, comment on peut passer à côté de cette possibilité. Ça m’inquiète. J’ai lancé cette idée de production creusoise en 2017, dans le plan particulier pour la Creuse.
Pour les agriculteurs, qui travaillent 70 heures pour 700 euros par mois ce serait un formidable complément de revenus. Ça a déjà changé l’image du département. Je reçois des coups de fil d’investisseurs israéliens, américains et français bien sûr. Certains sont prêts à financer la construction de serres, et d’autres prévoient d’investir plusieurs millions d’euros. Un avocat d’affaires bordelais m’a appelé pour un de ses clients qui cherche à racheter une ferme.
On attend le feu vert de l’État.
Sa consommation y est strictement interdite, ce qui n'empêche pas le pays d'investir lourdement dans sa production.
Le CBD aiguise tous les appétits, y compris celui de la Chine. | Kimzy Nanney via Unsplash
Les autorités chinoises ne plaisantent pas avec la possession ou la consommation de marijuana: l'offense peut mener à la prison à vie, voire à la peine de mort. Cela n'empêche pas pour autant la Chine de scruter avec un œil gourmand l'explosion, dans certains pays occidentaux et en particulier aux États-Unis, du marché du cannabidiol.
Principe actif non psychotrope du cannabis, paré d'infinis vertus, le CBD est une nouvelle poudre de perlimpinpin: une molécule miraculeuse mise à toutes les sauces par des petites entreprises spécialisées comme, désormais, par des géants de la grande consommation. Pas un hasard, donc, si les fermier·es américain·es voient dans la culture du très demandé cannabis un moyen d'atténuer leurs grandes souffrances.
La Chine en masse
Ce ne sont pas les seul·es. Dans certaines provinces chinoises comme le Yunnan ou le Heilongjiang, où la culture du chanvre est un savoir ancestral, les autorités centrales ont quelque peu assoupli leurs règles quant aux espèces cultivées. En ligne de mire: un marché du CBD qui devrait atteindre 21,5 milliards d'euros en 2023 d'après le Brightfield Group.
Investissements et surfaces cultivées sont en forte hausse, et la Chine était en 2018 responsable de 11% d'un marché alors estimé à 730 millions d'euros par le Hemp Business Journal, soit un peu plus de 80 millions d'euros.
Cette industrie chinoise naissante du CBD est néanmoins étroitement surveillée par les autorités. La teneur en THC des plants cultivés est régulièrement testée, et les usines procédant à l'extraction du cannabidiol le font sous la supervision de la police locale.
Des start-ups cherchent à inventer un système permettant de contrôler l'intégralité du processus, de la culture au produit final en passant par la destruction du THC honni –le tout informatiquement lié aux autorités compétentes.
L'appétit du pays pour le CBD n'est pas sans risque. Sous l'influence d'une production en croissance rapide, les prix de vente du cannabinoïde sur le marché américain se sont effondrés ces dernières années. Un kilo de la substance s'échangeait contre 45.000 euros en 2013, montant passé à 5.500 euros en 2018.
Interrogé par le Wall Street Journal, l'un des plus gros producteurs chinois estime que ce prix ne sera plus que de 900 euros l'année prochaine.
Selon lui, la Chine conserve un avantage compétitif majeur sur les autres pays producteurs, notamment grâce à une main-d'œuvre à faible coût. Il suppose que sa firme restera profitable tant que le kilo se vendra plus de 270 euros –mais l'arrivée massive du pays sur le marché mondial ne risque pas de freiner cette chute.
Repéré par Thomas Burgel sur The Wall Street Journal
Source: korii.slate.fr
À coup de vidéos et hashtags, les «stoners» étalent en ligne leur consommation de cannabis. Information, mèmes, business... De quoi normaliser son usage et faire rêver les pro-légalisation.
Sur la chaîne YouTube de Dr GreenRoger, conseils sur la fumette et cuisine de space cakes. | Capture d'écran via YouTube
Lunettes de soleil, barbe fournie et cheveux longs, «Dr GreenRoger» raconte face caméra: «Aujourd'hui, je vais vous apprendre l'intérêt de consommer des variétés différentes de cannabis.» Entre une affiche parodique de Magritte «Ceci n'est pas un pétard» et des feuilles à rouler, le jeune homme de 24 ans tourne des vidéos YouTube sur la marijuana. Conseils sur la fumette, la cuisine de space cakes voire les «extractions de cannabis»: «Mon but est faire de la prévention sans diaboliser», explique-t-il. En un an et demi d'existence, la chaîne de ce diplômé en marketing cumule près de 14.000 abonné·es.
En dehors de nos frontières, de tel·les vidéastes sont appelé·es «WeedTubers». Habitant souvent des pays ou États dans lesquels le psychotrope est légal ou toléré, les WeedTubers se filment en train d'en consommer en grande quantité –sous toutes ses formes– et vantent son utilisation thérapeutique ou récréative. Leurs vidéos peuvent atteindre des millions de vues. En France, c'est plus compliqué. «On continue d'appliquer la même politique de répression inefficace depuis des années. Afin que chacun puisse se faire un avis sur le sujet, il est essentiel de fournir des informations précises. Ma chaîne n'incite en aucun cas à la consommation de cannabis», affirme Dr GreenRoger.
#weedporn et «stoner moms»
Selon l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), 45% des adultes ont déjà expérimenté le cannabis –ce qui fait de nous (cocorico) les plus gros consommateurs d'Europe. Et, en plein débat national sur sa dépénalisation, le cannabis s'affiche de par le monde sur les réseaux sociaux.
Sur Instagram, des hashtags comme #weedporn –#weedfrance ou #420france (4:20 ou 4/20 étant une référence à la consommation de cannabis) chez nous– rassemblent des photos de plants de chanvre, sculptures en joints ou mèmes. Idem sur Facebook, où pullule pléthore de pages de promotion de la fameuse plante. Sans oublier les pastilles web de certains médias, comme cette «interview sandwich» de Florent Pagny à plus de 2 millions de vues sur la page Facebook de Konbini, ou les centaines de milliers de vues qu'engrange la série de Vice, «Smokeables».
Autre preuve de cette imprégnation sur la toile: le phénomène des «stoner moms», venu des États-Unis, ces mamans qui revendiquent leur passion de la fumette. Sur Twitter, la vitalité du hashtag #stonermoms ne se dément pas. «Nous, les “stoners”, n'avons plus peur de revendiquer notre consommation et de donner notre avis sans filtre», résume Dr GreenRoger. Et d'affirmer: «Grâce aux réseaux sociaux, les mentalités évoluent.»
Moyen de communication
Si chaque publication n'a pas une vocation militante, la culture weed infuse dans la culture web. Selon une étude de l'école de médecine de l'Université de Washington publiée en 2016, les posts Instagram sur la marijuana «pourraient influencer les normes sociales relatives à la consommation». De quoi ériger les réseaux sociaux en plateformes privilégiées pour communiquer sur le cannabis.
Résultat: outre les dealers se servant de Snapchat, certain·es entrepreneur·es profitent de cette mise en scène virale de l'herbe. C'est le cas de Ferhat Alakocoglu, à la tête de Weed Paradise, société française de vente de produits au «cannabis bien-être», le cannabidiol (CBD), molécule bénéficiant d'un flou juridique. «Facebook et Instagram représentent 90% de ma communication», assure cet ancien du secteur automobile. Il revendique 5.000 abonné·es sur la plateforme de Mark Zuckerberg et environ 1.000 visites quotidiennes sur son site. En ligne, le chanvre s'affiche sur toutes ses photos, référencées par des #weedlife ou autre #cannabisculture. «Censurer mes réseaux me couperait du milieu! Il n'y a pas de provocation quand on explique la démarche.»
Une façon de se placer, en attendant la légalisation dans l'Hexagone –à l'instar des «ganjapreneurs» des pays qui ont franchi le pas? L'Assemblée nationale a donné le 25 octobre le feu vert à une expérimentation du cannabis thérapeutique. De quoi donner de l'espoir aux entrepreneurs et aux stoners. «C'est bien parti pour progresser. Les gens s'ouvrent, la légalisation va s'étendre», se félicite Dr GreenRoger.
La position compliquée des réseaux sociaux
Les actualités semblent lui donner raison: le Canada a légalisé le cannabis en 2018, il est possible d'en consommer assez librement aux Pays-Bas, en Espagne... Et les résultats d'un travail de recherche de 2018, mené à l'Université Old Dominion, en Virginie, sont très clairs: ils «suggèrent que l'utilisation des réseaux sociaux a une incidence sur le soutien à la légalisation de la marijuana».
Malgré leur nombre, les réseaux sociaux font la chasse à ces contenus. Sur Facebook, promouvoir la vente et la consommation est interdit, même dans des États où le cannabis est légal. Idem sur Instagram (qui appartient à Facebook), où «weedfluencers» et entreprises serrent les dents. Enfin, YouTube n'est pas tendre avec ses WeedTubers. L'an dernier, ces chaînes ont été ciblées et suspendues à la suite du durcissement de ses politiques de modération. Pourtant, la consommation de «drogues douces» n'est pas censée faire l'objet d'une suppression sur la plateforme mais simplement d'une interdiction aux mineurs.
«Légal à un endroit, pas à un autre... les réseaux sociaux sont confrontés à un sujet compliqué», commence Aurélien Bernard, fondateur de Newsweed. «Il faut jouer avec les règles: ne pas montrer de feuille, par exemple. Faire en sorte d'éviter les signalements...» D'autres font bande à part, comme le rappeur Berner. Excédé par la censure, il a lancé en juillet 2019 Social Club, une application façon Instagram qui s'est hissée au 12e rang de l'App Store américain... avant d'être «temporairement» supprimée.
Jeune public
En attendant le Grand Soir de la beuh, Aurélien Bernard se réjouit, malgré les difficultés, de cette présence numérique. «Elle reflète les usages de la société. De la même façon que les lyrics de Cypress Hill n'ont pas été décisives pour la légalisation en Californie, ça permet quand même de montrer que c'est un mouvement mainstream.» En revanche, il en est sûr: «Qu'un YouTubeur donne des informations est plus efficace en prévention et réduction des risques que le portrait inquiétant, prohibitionniste, dressé par les gendarmes dans les collèges –qui donne finalement beaucoup plus envie aux jeunes de fumer!»
Laurent Karila, porte-parole de l'association SOS Addictions et médecin à l'hôpital Paul-Brousse près de Paris, a quant à lui des réserves: «Présenter le cannabis de manière positive peut inciter certains à consommer.» Surtout que l'engagement des stoners peut toucher un jeune public, particulièrement sensible. Pour rappel, 91% des 15-18 ans utilisent au moins un réseau social, selon l'association Génération numérique. «Plus on est exposé tôt, plus il y a de risques pour le cerveau», avertit Laurent Karila. Sans compter la mise en scène parfois extrême, comme le «one gram dab challenge», qui consiste à aspirer en une fois un gramme d'huile de cannabis.
Si sa chaîne YouTube est bloquée aux moins de 18 ans, Dr GreenRoger n'est pas dupe: «Je suis forcément suivi par des personnes qui n'ont pas l'âge. Dans mes vidéos, je déconseille à ce public de fumer!»
Pour toucher une audience concernée et esquiver la censure de plus en plus fréquente, les stoners redoublent d'inventivité. En 2018, un concurrent à la plateforme de vidéos en ligne de Google s'est lancé: TheWeedTube. Depuis, le site a enregistré plus de 2,5 millions de visiteurs uniques et vient de sortir une application mobile.
Est-ce que Luxembourg deviendra le paradis du cannabis ?
D'ici 2020, le Ministère de la santé au Luxembourg aura décidé de dépénaliser (ou non) l'usage du cannabis. Quelles sont les réactions dans le milieu de la prévention ?
En France en Allemagne et en Belgique, on scrute attentivement la décision du Grand-Duché de légaliser le cannabis récréatif. Même si la production nationale si attendue, sera estampillée “Made in Luxembourg”, pour les consommateurs de drogue douce, le territoire va devenir très attractif.
Le développement (inévitable) du marché noir
Joint à la main, Paolo, 23 ans, originaire de Namur, fume tous les jours. Pour le moment, il se cache plus ou moins : « C’est l’odeur qui trompe » avoue-t-il sans ambages. Selon lui, la légalisation du cannabis dans le pays où il travaille, c’est l’idéal : « Je devrais trouver facilement un résident luxembourgeois qui me vendra quelques grammes. Mieux, je pense que ce sera le développement du marché noir. Même si c’est très contrôlé, on trouve toujours le moyen de s’en procurer. Ce n’est pas une question de… légal ou pas légal ? »
THC plus élevé, un cannabis de mauvaise qualité
Est-ce que l’accès libre au cannabis est bien accueillie dans le monde associatif luxembourgeois ? René Meneghetti, directeur de l’association Impuls – aide aux jeunes consommateurs de drogue – et Carlos Paulos, de 4motion sont catégoriques : la légalisation du cannabis à des fins récréatifs, oui… mais sous certaines conditions. Pour eux, sans contrôle strict, c’est la porte ouverte au marché noir et surtout à la vente d’un cannabis de mauvaise qualité.
Les deux responsables travaillent au quotidien avec des consommateurs de drogue. L’un, en les accueillant dans un centre. L’autre, en intervenant dans les milieux festifs. Cependant, ils sont unanimes sur le sujet : « Les jeunes fument dès 13 ans, le taux de THC est de plus en plus élevé les rendant vite dépendants et malades. Devant cette jeunesse luxembourgeoise et étrangère qui se détruisent à petit feu, le Gouvernement a enfin pris le sujet à bras le corps. » confirment-ils.
Les deux hommes participeront, dans quelques semaines, à la prochaine réunion proposée par le Ministère de la santé luxembourgeois.
Le seul interlocuteur non consulté pour le moment
A Kalborn, une commune située dans le nord du pays, Norbert Eilenbecker de la ferme Cannad’Our produit, depuis huit ans, son propre chanvre à des fins médicinales. Il n’a pas été convié aux réunions de concertation du Ministère de la santé. D’ailleurs, nous leur avons posé la question par mail. Leur réponse est claire : « Actuellement, les consultations au sein du groupe de travail se font sur niveau interministériel et se limitent dans un premier temps aux acteurs n’ayant pas d’intérêt financier . » Le seul producteur en Europe, implanté au Luxembourg, serait donc pour le moment écarté de toute discussion constructive ? Norbert Eilenbecker devra donc patienter.
D’ici la fin de cette année : le projet de légalisation sera soumis au gouvernement pour approbation. Ensuite, il sera élaboré suivant une base légale, c’est-à-dire, en projet de loi.
Huit éditions d’Expogrow Irun ont été très productives. Bien que nous soyons conscients de ne pas toujours avoir répondu aux attentes de tous les exposants, nous avons consacré d'innombrables heures de travail ainsi que tous nos efforts et dévouements, afin de vous offrir plus qu’une foire, un lieu de rencontre professionnel et de divertissement. Et le tout, dans l’exceptionnel parc des expositions Ficoba.
Depuis le début de cette aventure en 2012, l'équipe Expogrow Irun a travaillé sans relâche pour faire d’Expogrow votre maison et pour que vous soyez donc désireux de, retourner au Pays Basque, année après année. Ceux qui l'ont vécue savent que nous n'avons ménagé aucun effort pour que notre foire rime avec amusement, gentillesse, professionnalisme, innovation, culture, modernité, réflexion, débat ...
Mais, en raison de la diminution de l'affluence de public, nous pensons qu'il est temps de s’arrêter en cours de route, d'analyser les objectifs atteints et d'y réfléchir. Le marché évolue, ainsi que ses besoins. Face à l'avenir, nous devons nous adapter aux circonstances changeantes du secteur et nous renouveler.
Il est temps de rechercher des nouvelles idées et de se concentrer sur des projets novateurs tels que le Hemp Business Day, que nous avons déjà organisé avec un grand succès en parallèle de la dernière édition de la foire, donnant ainsi une place plus importante aux relations entre les entreprises et se focalisant, en bref, sur le B2B.
Nous espérons vous avoir fourni des moments inoubliables au cours de ces 8 années. Cette certitude et la satisfaction du chemin parcouru, facilitent notre au revoir, qui en fait, n´est autre qu´un “à bientôt“.
Enfin, nous voulons vous remercier de tout cœur pour votre soutien et votre présence au cours de ces huit éditions. Sans aucun doute, Expogrow reviendra en 2021. En attendant, restons en contact via nos réseaux sociaux ... Actuellement, nous préparons de nombreuses surprises que nous vous dévoilerons très bientôt.
Affectueusement,
L'équipe Expogrow
Les députés ont donné cette semaine leur accord pour une expérimentation du cannabis thérapeutique très encadrée qui évite de remettre en cause les intérêts convergents de plusieurs acteurs de la santé.
ol sisters farm tour by Oregon department of Agriculture (CC BY-NC-ND 2.0) — Oregon department of Agriculture, CC-BY
Les députés ont donné cette semaine leur accord pour une expérimentation médicale du cannabis. Contrairement au titre aguicheur de Libé, non, il ne s’agira pas d’ « autoriser le joint qui soigne ». Et d’ailleurs, c’est bien dommage. Si une telle autorisation avait été donnée, elle aurait remis en cause les intérêts convergents de plusieurs acteurs de la santé… intérêts qui pourraient bien diverger de ceux des utilisateurs.
Des modalités très restrictives
Il est d’abord question de n’autoriser l’expérimentation de cannabis « thérapeutique » que pour deux ans, et uniquement pour certains cas : épilepsie, douleurs neuropathiques, spasticité musculaire dans la sclérose en plaques, soins palliatifs et soins de support en oncologie.
Les prescriptions ne pourront être faites que par un médecin spécialiste de la pathologie, et éventuellement reconduites par le médecin traitant (mais la situation n’est pas encore à l’ordre du jour).
La forme du cannabis est elle aussi très restreinte. Si nombreux sont les pays où l’on peut acheter son cannabis dans une échoppe ad hoc, ce n’est pas ce que la France a prévu. Et c’est donc là que les choses deviennent intéressantes.
Le cannabis ne sera prescrit que sous forme « sublinguale (pastilles, gouttes), inhalée et vaporisée (spray ou liquide). Pour les effets prolongés, des supports à diffusion lente, comme des solutions buvables ou des capsules d’huile, seront privilégiés. » Et même tisanes.
L’État et les laboratoires
Évidemment, le législateur ne pouvait pas autoriser la fumette thérapeutique : trop de risques associés à la combustion en feraient une pratique aussi nocive que bienfaisante.
Mais alors, de fleurs séchées il n’est point question ? Mais si, mais si : elles seront encapsulées dans des gélules… Fabriquées par un laboratoire, et délivrées par un pharmacien. Que les choses soient bien encadrées.
L’auteur de ses lignes n’a pas ici l’intention d’étriller les laboratoires : les pauvres ne font que ce que l’État les autorise à faire.
Justement, il se trouve que ce genre de thérapie par les herbes-qui-font-rigoler existe déjà : ainsi que l’explique dans une interview à l‘Express le Pr Nicolas Authier, président du comité d’experts mandaté par l’Agence du médicament (ANSM) évoquant le Sativex, indiqué dans la sclérose en plaques.
Il faut bien comprendre qu’on ne trouve pas de soulagement à son cancer comme ça, en France : il faut d’abord que l’État donne son accord pour qu’un laboratoire distribue un produit qui va coûter cher, dont il plafonnera le prix, couteau sous la gorge, main dans la main avec le laboratoire.
Le consommateur sera dûment averti qu’en échange de longues années d’attente pour obtenir le traitement (qui pourrait pousser dans son jardin), il aura l’assurance d’une qualité du produit et d’une régularité d’approvisionnement garanties par l’État.
Certes, pour la régularité d’approvisionnement, on n’est pas sûr : il y a de telles pénuries de médicaments en France (dont certains sont catalogués comme peu importants par le ministère de la Santé) qu’un produit « de confort » (puisque c’est de cela qu’il s’agit) ne sera jamais prioritaire s’il est en rupture de stock.
Des distributeurs alléchés
N’oublions pas au passage le rôle important du pharmacien qui délivrera la précieuse molécule : ils se retrouvent au premier rang d’un marché prometteur. Voilà qui devrait leur redonner le sourire, après des années de baisse de chiffre d’affaires.
« Sur le plan économique, la vente de plantes n’offre pas de marges aussi importantes que celle de médicaments chimiques. » expliquait Jean-Luc Fichet député du Finistère qui plaidait en faveur de la réinstauration du diplôme d’herboriste (JO Sénat du 28/04/2010 – page 2826.)
D’ailleurs, en juin dernier, ils étaient vent debout contre la vente de cannabis séché… au motif que la qualité de la plante pouvait être irrégulière et non contrôlée :
« Mélange végétal composé de 200 principes actifs différents, variables en quantités et en proportions en fonction des modalités de culture, de récolte, de conservation, n’étant ni dosé, ni contrôlé, le cannabis dit thérapeutique ne peut apporter les garanties d’un médicament« , estime pourtant l’Académie de pharmacie dans un communiqué.
Après avoir fait disparaître les herboristes qui auraient été tout indiqués pour délivrer une marijuana plus ou moins dosée en THC et en CBD, les pharmaciens se verront donc les seuls à pouvoir distribuer, voire conseiller. C’était d’ailleurs l’un des points de tensions qui avait eu lieu entre pharmaciens et herboristes, les premiers ne reconnaissant pas aux seconds le droit de pouvoir conseiller. C’est sûr que lorsqu’on vend dans son officine des granules d’homéopathie ou des produits qui font pousser les cheveux, on est en mesure de peser de tout son poids scientifique auprès des instances politiques…
Cela tombe bien : justement quelques mois après il n’est plus question de délivrer la plante sous sa forme la plus simple, mais sous diverses formes plus ou moins conditionnées.
Quelle source d’approvisionnement ?
Après les méandres de la distribution, il y a un autre secteur dans lequel l’État ne manquera pas d’intervenir, car il serait tout à fait scandaleux que les patients puissent s’approvisionner librement.
Avant d’être conditionné en gélules, pastilles, gouttes ou autre, le cannabis est une bête plante qui pousse. Facilement. Très facilement, même. Tenez, vous pourriez même en avoir sur votre balcon. C’est dire. Et vous pourriez aussi proposer un petit joint à Tata Josette pour l’aider à supporter son traitement médical, et soulager un peu ses douleurs. Voire lui faire un space cake, si elle n’aime pas fumer. Ou même lui confectionner des capsules avec de l’herbe séchée.
Il n’en est pas question. La culture des plants sera elle aussi réglementée. On ne trouve pas pour l’instant de texte qui explique quel sera le mode de culture et son autorisation. Pour l’instant il est question d’acheter la production à d’autres pays. Il est aussi question de créer des sites de production à la Réunion, ainsi que l’a sous-entendu Emmanuel Macron récemment.
Mais on peut sans trop s’aventurer supposer que les agriculteurs français producteurs de cannabis thérapeutique seront membres d’une corporation agréée par l’État, sur le modèle de la production du tabac. Eux seuls auront l’autorisation de faire pousser le plante dans des champs. Il y aura des producteurs agréés et seuls ceux-ci auront un marché avec l’État. Connivence quand tu nous tiens…
En Europe, 21 pays sur 28 autorisent le cannabis médical. Il n’en restait que 7 à la traîne, dont la France. Autoriser le cannabis thérapeutique est une très bonne idée. Comme toujours, elle est un peu gâchée par la création de méandres législatifs, de réglementations en tous genres. Une simple dépénalisation aurait résolu à la fois le problème du marché noir, et celui du consommateur-patient, qui n’est peut-être finalement qu’un prétexte à réglementer et taxer un nouveau produit.
Un dernier détail : est-ce l’État qui a demandé des études pour prouver le bénéfice du cannabis dans la gestion de la douleur ? Non. Il s’agit d’empirisme, celui-là même qu’expérimentent les fumeurs de tous les pays depuis des décennies. Dans cette affaire de réglementation de cannabis thérapeutique, l’ironie de l’histoire est que c’est le consommateur qui a découvert tout seul les applications de la plante. Et que dorénavant, c’est l’État qui lui vendra le droit de l’utiliser. Pour son bien, évidemment.
La France va expérimenter le cannabis thérapeutique
Le traitement pourra prendre la forme de fleurs séchées, d'huiles et éventuellement de tisanes. (illustration AFP)
L’Assemblée nationale française a donné vendredi son feu vert à une expérimentation de l’usage médical du cannabis en France.
Les députés français ont voté à main levée un amendement du rapporteur Olivier Véran (LREM) qui autorise pour deux ans une telle expérimentation, à laquelle l’agence française du médicament avait déjà donné son aval. Ce vote a eu lieu dans le cadre de l’examen du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2020.
“Je souhaite vivement que cette expérimentation puisse débuter au cours du premier semestre 2020”, a réagi la secrétaire d’État française Christelle Dubos. “Elle pourra porter sur 3 000 patients en France et visera à expérimenter l’impact positif des dérivés du cannabis sur certaines pathologies”, a expliqué Olivier Véran, en rappelant que “17 pays de l’Union européenne ont déjà autorisé des traitements à base de cannabis médical”. “Ce n’est absolument pas la martingale, ce n’est pas le Graal de l’anti-douleur, il ne s’agit pas de développer un nouveau médicament qui remplacerait le paracétamol ou un autre antalgique mais de trouver le moyen d’un nouveau traitement adjuvant”, a souligné ce député.
Sur prescription médicale
Cette expérimentation concernera des personnes souffrant de maladies graves – certaines formes d’épilepsies, de douleurs neuropathiques, d’effets secondaires de chimiothérapie, de soins palliatifs ou contractions musculaires incontrôlées de scléroses en plaques – pour lesquelles les dérivés du cannabis peuvent constituer un apport thérapeutique supplémentaire. Elle sera menée dans plusieurs centres hospitaliers en France, en particulier des centres de référence pour les pathologies concernées.
Une prescription initiale hospitalière sera effectuée par un médecin spécialiste, neurologue ou médecin de la douleur notamment. Les patients devront d’abord se fournir en pharmacie hospitalière puis pourront renouveler leurs traitements en pharmacie de ville. L’agence française du médicament s’est prononcée en faveur de modalités d’administration assez larges : le traitement pourra ainsi prendre la forme de fleurs séchées, d’huiles et éventuellement de tisanes.
Panákeia, cannabis avec taux élevé de CBG et sans THC
La variété de cannabis Panákeia naît après un grand travail d’investigation réalisé par la collaboration entre Hemp Trading et l’Université Polytechnique de Valence. C’est la première souche de cannabis médicinal riche en CBG, un cannabinoïde non psychoactif mais aux propriétés thérapeutiques que contient cette plante.
Mais la chose la plus intéressante à propos de la souche médicinale de cannabis Panákeia est sa teneur en THC, puisqu’elle est inférieure à 0,1%, c’est-à-dire, comme rien du tout. Au niveau psychoactif, n’est pas intéressante, mais en médecine, elle peut marquer un avant et un après. Et le meilleur de cette génétique vient en ce qui concerne les questions juridiques, car elle pourrait être cultivée sans problèmes, même avec moins de risques que la plupart des variétés de chanvre industriel, puisque même les variétés de chanvre certifié par l’Union européenne dans certains cas dépassent la limite légale THC.
Index [-]
1 ? Qu’est-ce que le GBC et quelles sont ses fonctions?
1.1 Quelles sont les propriétés médicinales du Cannabigerol?
2 ? Comment est la variété Panakeia?
2.1 Comment cultive-t-on Panákeia à l’intérieur et à l’extérieur?
2.2 Quand Panakeia est-elle récoltée?
2.3 Combien produit la variété Panakeia?
3 ⭐ Quel est le goût de la plante Panakeia?
4 ⛳ Quel est l’effet de Panakeia?
5 ☕ Bref historique du cannabis à des fins médicales
6 ? Panákeia, l’espoir d’un avenir prometteur
? Qu’est-ce que le GBC et quelles sont ses fonctions?
Cannabigerol est un phytocannabinoïde très spécial, car on a toujours pensé qu’il était en fait un précurseur plutôt qu’un cannabinoïde plus. On le pense parce que le CBG dans la plante est sous sa forme acide, ou CBGA, et par une action enzymatique est transformé en THCA, CBDA et CBCA. C’est une composante non psychoactive, mais avec des utilités médicales très intéressantes.
A ce jour, cette molécule a été trouvée en très faible proportion chez la plupart des espèces de cannabis. La grande majorité des variétés commerciales psychoactives et du chanvre industriel ne contiennent que des traces de CBG. Mais cela a changé avec l’arrivée de la plante Panákeia, c’est pourquoi cette découverte faite à Valence est si importante, car de nombreuses propriétés bénéfiques de cette molécule sont connues depuis des années, mais il a été à peine possible de l’étudier.
Graphique représentant la molécule de Cannabigerol*.
Quelles sont les propriétés médicinales du Cannabigerol?
Neuroprotecteur: Très efficace pour lutter contre certaines maladies neurodégénératives comme la maladie de Huntington.
Réduit la pression intraoculaire: Pour ce qu’il est très efficace pour traiter le glaucome.
Anticancérigène : Il a été démontré que le CBG est très utile pour ralentir le développement de certains types de cancer comme le cancer du colon.
Anti-inflammatoire: Réduit l’inflammation et la douleur causées par la maladie de Crohn..
Antibiotique et antibactérien : Surtout utilisé localement, il élimine les infections cutanées.
Antiespasmodique: Réduit et élimine les spasmes chez les patients épileptiques et autres maladies.
Anti-Vessie hyperactive : Réduit les contractions de la vessie, ce qui aide à soulager l’inconfort créé par les troubles vésicaux hyperactifs.
? Comment est la variété Panakeia?
Apparemment est comme le reste des variétés de cannabis, d’apparition d’hybride à structure normale. La bonté de cette plante ne peut pas être vue à l’œil nu, parce que comme les bonnes personnes, l’important est à l’intérieur.
Tableau d’analyse des cannabinoïdes de la variété de marijuana Panakeia
Comment cultive-t-on Panákeia à l’intérieur et à l’extérieur?
En indoor en raison de sa morphologie, il semble plus approprié d’utiliser la technique SCROG, et il peut être le meilleur moyen d’obtenir une grande performance avec la lumière artificielle.
En culture de plein air, vous pouvez germer tôt, au début du printemps, pour essayer de profiter au maximum du soleil pendant toute la croissance. Il est préférable de lui offrir beaucoup de terre et des heures de soleil si nous voulons atteindre une production maximale, mais attention aux engrais, Panákeia aime bien manger mais sans excès.
Quand Panakeia est-elle récoltée?
C’est une plante assez précoce, probablement en raison de son ascendance, car elle est généralement coupée avant l’arrivée de l’automne. En culture en intérieur, il ne faut pas plus de 8 semaines pour que la floraison soit complète. La récolte en plein air a lieu à la mi ou fin septembre dans l’hémisphère nord, et à la mi ou fin mars si la culture a lieu dans l’hémisphère sud.
Combien produit la variété Panakeia?
La production de bourgeons médicinaux est en moyenne celle des variétés commerciales normales. La forme de culture, l’environnement et la main du cultivateur peuvent varier considérablement dans la quantité de cannabis récolté.
En culture d’intérieur éclairée avec HPS 600w il est possible d’obtenir 400 à 500 grammes par mètre carré. En extérieur, une seule plante peut vous donner plus d’un kilo, mais comme nous l’avons déjà dit, germée tôt, avec beaucoup de terre, et dans un endroit où elle reçoit le maximum d’heures de soleil direct.
Photo d’une plante de cannabis, variété Panakeia
⭐ Quel est le goût de la plante Panakeia?
Le goût est complexe, car il mélange certains génotypes qui n’avaient pas encore été utilisés dans la sélection de variétés commerciales de cannabis. D’une certaine façon, ça rappelle la weed d’avant, les Landraces ou les plantes exotiques que vous ne saviez pas très bien définir leur goût mais vous disiez… C’est super!
⛳ Quel est l’effet de Panakeia?
C’est sa caractéristique la plus représentative, puisqu’il s’agit de la première génétique de l’histoire qui ne défonce absolument rien. Psychoactivement, elle produit moins d’activité que les variétés considérées comme “Pure CBD” car celles-ci peuvent contenir jusqu’à 1% de THC..
La meilleure chose est que vous pouvez bénéficier de la quantité de propriétés médicinales contenues dans le Cannabigerol sans le high. Panákeia est fortement recommandée pour les personnes qui ont besoin de consommer du cannabis pour traiter le glaucome, la douleur causée par des inflammations du type Crohn, spasmes, infections de la peau, etc.
☕ Bref historique du cannabis à des fins médicales
Depuis quelques années, l’intérêt pour le cannabis médicinal ne cesse de croître en même temps que de nouvelles applications sont découvertes. Dans l’Antiquité, il était déjà utilisé pour traiter certaines maladies, l’empereur Shen Nung a inclus cette plante dans le premier livre de médecine chinoise, il y a plus de 4.500 ans.
Au début du XXe siècle, on pouvait acheter de l’alcool, des pommades et d’autres produits à base de cannabis dans toutes les pharmacies. Mais cela a changé lorsque la médecine moderne et les fibres synthétiques sont apparues, la plante a été interdite, et elle a presque cessé d’être utilisée à des fins médicales.
Par la suite, des cannabinoïdes ont été découverts, le médecin israélien Raphael Mechoulam a déchiffré le plus important, le THC, et la porte a été ouverte à de nouvelles recherches. En 1995, le cannabis médical est approuvée en Californie et la demande commence à croître de façon exponentielle, mais il s’agit essentiellement de variétés à forte teneur en THC et à faible teneur en autres cannabinoides.
La valeur thérapeutique du CBD, CBG, CBC, CBN ou THCV augmente, plus vous étudiez, plus vous trouvez d’avantages. Cependant, ce n’est qu’en 2010 environ que l’intérêt pour ces molécules a commencé à croître, coïncidant avec l’expansion de Juanita la Lagrimosa et de Cannatonic, les premières variétés commerciales riches en CBD. Maintenant, avec l’arrivée de la génétique de cannabis Panákeia pourrait venir un Boom similaire à celui que nous avons eu avec le CBD, nous devrons être attentifs.
? Panákeia, l’espoir d’un avenir prometteur
La Panákeia est un pionnier dans sa catégorie, restera dans l’histoire comme la première souche à haute teneur en CBG créée comme telle. Mais nous sommes sûrs que ce ne sera que le début d’une nouvelle étape dans la culture du cannabis, et bientôt nous verrons une génétique riche en autres cannabinoïdes jusqu’ici minoritaires.
Afin de créer les variétés à haut niveau de CBD que nous connaissons aujourd’hui, nous avons travaillé avec des plantes qui contenaient suffisamment de Cannabidiol. D’abord les descendants de Juanita la Lagrimosa, qui ont été croisés avec du chanvre industriel, ont été utilisés. Dans ces cas, il y avait déjà des plantes intéressantes pour fixer le caractère CBD élevé, mais pour fixer un niveau élevé de CBG, il n’y avait aucune plante pour le contenir, d’où sa difficulté.
Nous sommes convaincus que Panákeia donnera une impulsion à l’enquête pour pouvoir commercialiser des graines avec un grand pourcentage de CBC, CBN, THCV ou CBDV entre autres. Nous sommes impatients d’essayer le nouveau cannabis qui arrivera dans un futur proche, et vous, vous avez envie de goûter les variétés du futur?
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Procès de Kanavape : Sébastien Béguerie la joue chanvre idéal
Après plus de quatre ans de feuilleton et une condamnation, la Cour de justice de l’UE se penche ce mercredi sur la vape au CBD conçue par le Marseillais, qui vante ses vertus relaxantes. La décision pourrait faire jurisprudence pour les dérivés de cannabis «light».
Procès de Kanavape : Sébastien Béguerie la joue chanvre idéal
«En lançant Kanavape, on se doutait qu’on allait faire un buzz mais pas de cette envergure !» Le Marseillais Sébastien Béguerie est l’inventeur de la première cigarette électronique au cannabidiol (CBD), molécule du cannabis dite relaxante, au statut juridique toujours indéterminé en France. Son lancement en décembre 2014 s’attire d’emblée les foudres de Marisol Touraine, alors ministre de la Santé, qui demande son interdiction avant même qu’elle ne soit commercialisée. «A l’époque, personne ne s’intéressait vraiment au CBD. C’est le mot cannabis qui leur a fait peur», se souvient Sébastien Béguerie.
Dès le début, l’Etat l’assigne en justice et une enquête est lancée. Elle dure, notamment en raison de la difficulté à trouver des motifs juridiques. En 2017, le créateur de Kanavape est finalement convoqué devant le tribunal correctionnel de Marseille : lui et son associé Antonin Cohen-Adad sont condamnés respectivement à dix-huit et quinze mois de prison avec sursis et à 10 000 euros d’amende chacun pour une série d’infractions, notamment à la législation sur le médicament. Enfin, 5 000 euros conjoints doivent être versés à l’ordre des pharmaciens, qui leur reproche d’avoir entretenu la confusion entre le cannabis médical et leur produit pour le promouvoir.
«Rasta provençal»
Les deux entrepreneurs font appel de cette décision et, à la surprise générale, la cour d’appel d’Aix-en-Provence choisit, avant de juger l’affaire, de saisir la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Histoire de lever le flou juridique autour du cannabidiol. Quel est le statut du produit aux yeux du droit européen, a priori moins restrictif ? C’est ce sur quoi les magistrats européens vont se pencher ce mercredi. Leur décision est très attendue en France, où les boutiques proposant du CBD se sont multipliées et où les champs de chanvre ont essaimé. Au total, plus d’une centaine d’acteurs du CBD se retrouvent devant la justice pour les mêmes raisons que le patron de Kanavape.
A 35 ans, Sébastien Béguerie en a fait son combat : «Le CBD fait partie intégrante de mon ADN.» Exilé depuis qu’il fait l’objet de poursuites en France, il vit désormais en République tchèque pour pouvoir continuer à travailler sur le cannabidiol. On le rencontre lors de son passage à Marseille, la ville où il est né, à quelques jours de l’audience européenne. Aujourd’hui scientifique et expert en cannabis (il est à l’origine d’un kit de chimie, l’Alpha-CAT, qui permet de calculer le taux de CBD ou de THC), il a commencé son histoire avec le cannabidiol thérapeutique en tant qu’utilisateur.
Son premier pétard d’adolescent semble apaiser cet hyperactif sensible aux troubles de l’attention. C’est le début d’une passion pour les cannabinoïdes. Le Marseillais s’intéresse de près à la culture reggae, comme le suggère un badge discret de l’empereur éthiopien Hailé Sélassié, messie des rastas, épinglé à sa chemise. Et s’amuse d’être originaire d’une ville qui a notamment prospéré grâce à la production et le commerce du chanvre entre les XIVe et XVIIe siècles. L’artère principale de Marseille tire même son nom du cannabis : la Canebière était, selon de récents travaux scientifiques, un champ de chanvre… «Je suis comme une sorte de rasta provençal !» ironise celui qui n’en a plus la chevelure ni le look, intarissable sur son histoire et sa place dans le développement des civilisations.
Après un master en sciences des plantes spécialisé dans le cannabis, qu’il suit aux Pays-Bas, il est diagnostiqué bipolaire à son retour en France : «Avec le recul, je dirais plutôt que j’ai fait un gros burn-out d’un an, puisque je n’ai pas eu d’autres crises depuis.» La médecine classique le soigne à coups de tranquillisants, avec un passage en hôpital psy qui le maintient dans un état végétatif à effrayer ses parents. Il finit par s’en sortir grâce au cannabis, contre l’avis de son médecin, et au yoga.
«Je suis loin d’être Pablo Escobar», plaisante à moitié Sébastien Béguerie, qui se souvient encore de la perquisition matinale, deux mois après le lancement de Kanavape, de six gendarmes armés chez son père, dans les quartiers Sud de Marseille où était domiciliée l’entreprise. Il avait passé la journée en garde à vue : «J’ai fini par manger une pizza avec les gendarmes qui m’ont dit que j’étais juste un avant-gardiste. Pourtant, j’ai pris plus cher qu’un dealer des quartiers Nord.»
«Fuite des cerveaux»
«Notre pays a dix ans de retard. Contrairement à ses voisins européens, la France a freiné des quatre fers pour ne pas laisser émerger une industrie d’avenir. La décision de la Cour de justice de l’Union européenne, c’est peut-être une chance qui lui est donnée de saisir le sens de ce qu’elle doit faire», poursuit-il.
Ce mercredi, à Luxembourg, Me Xavier Pizarro, qui défend Sébastien Béguerie, aura quinze minutes pour convaincre les juges européens que les chefs d’accusation associant le CBD à un stupéfiant ou un médicament, qui pèsent sur son client, sont infondés. «Car malheureusement pour l’Etat français, le cannabidiol n’est ni un stupéfiant, selon l’OMS, ni un médicament, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament», souligne l’avocat, pour qui il ne s’agit que d’une marchandise au sens des traités européens. Et pour qui la France, en s’opposant à la Kanavape, viole le principe même de libre circulation des marchandises et de libre entreprise.
En fonction de la décision des juges, l’affaire Kanavape pourrait bien faire jurisprudence. Car la France est l’un des rares pays de l’Union européenne à avoir élaboré une politique active de lutte contre un marché du CBD. Jusqu’ici, la justice française a fondé ses poursuites sur l’arrêté du 22 août 1990, modifié en 2004 et interprété depuis par différentes instructions administratives, qui détermine ce qui est légal ou pas, dans l’utilisation du cannabis. Le CBD synthétique est quant à lui désormais légal, alors que sa molécule est la même que celle du CBD végétal…
Désormais reconnu comme expert en cannabinoïdes, Sébastien Béguerie donne des conférences à l’international. «Je suis hyperactif, avec une capacité à réfléchir importante. Mais la France préfère la fuite des cerveaux…» déplore-t-il. En marge de ses activités d’entrepreneur, il est également le cofondateur de l’Union francophone des cannabinoïdes en médecine (UFCM-I Care) qui, en septembre, a été reçue à l’Assemblée nationale par le député LREM Olivier Véran, rapporteur du projet de loi de financement de la Sécurité sociale et à l’origine d’un amendement concernant la prise en charge d’une expérimentation du cannabis thérapeutique sur 3 000 patients. Le texte adopté en commission devrait l’être cette semaine en seconde lecture par les députés. Ironie du sort, l’UFCM fait partie des associations retenues pour participer au projet. Et le principal intéressé de conclure : «Nous sommes dans un délire schizophrénique total !»
Samantha Rouchard correspondance à Marseille, photo Olivier Monge. Myop