Trop faible mobilisation pour un bel après-midi de protestation et d’information
Berne samedi 18 août 07, une cinquantaine de militants suisses et européens de la réforme la politique du cannabis ont manifesté leur opposition à la fermeture du magasin Growland et à la condamnation d’André Fürst à 29 mois de prison ferme. Chanvre-Info remercie infiniment les activistes motivés et réactifs qui ont participés à l’organisation et au déroulement de cette évènement. Votre présence à Berne est un soutien fort appréciable dans ces temps difficiles. Pourtant, cette maigre avant-garde ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. La mobilisation n’a pas été à la hauteur de l’enjeu. Nous devons réagir.
Source : Chanvre-Info
Trois stands ont distribué une information complète et variée sur les multiples applications du chanvre, l’agenda politique de l’initiative Pro-chanvre, la campagne Liberté de cultiver d’ENCOD... aux centaines de passants attirés par le spectacle de la fontaine. Malgré le trop court délai dans lequel cette démonstration a été organisée et promotionnée, la participation de la scène suisse du chanvre est décevante et inquiétante, surtout en vue d’une contre-proposition spéciale cannabis du Conseil des Etats sur la révision en cours de la Lstup et de la campagne pour la votation de l’initiative Pro-chanvre.
Après la vague d’espoir des années 90, la politique du cannabis replonge dans l’obscurantisme et subit de plein fouet la démagogie sécuritaire du moment. Aujourd’hui, les pionniers de la redécouverte du chanvre en Suisse paient trop cher une audace politique et sociale pourtant partagée pendant des années avec les experts les plus renommés et la plupart des autorités de ce pays. Le cannabis ne pourrait donc être traité que par le mépris des libertés et de la vérité, la discrimination et la stigmatisation, l’abstinence et la répression ?
Nombreux sont ceux qui pensent le contraire devant leur écran d’ordinateur, surtout à l’abri douillet des blogs et des forums spécialisés ou dans les causeries autour d’un spliff ou d’un comptoir. Bien peu s’engagent dans le combat contre cette abominable fatalité. Et encore, ils trouvent le moyen d’avancer en rangs dispersés, sans stratégie ni communication coordonnées et parfois même avec des positions et des méthodes très divergentes.
Dans ces conditions, les partisans du statu quo ou d’un virage ultra-sécuritaire n’ont aucun mal à imposer leurs positions aux médias et aux décideurs. Les sondages à propos d’une réglementation du cannabis sont de plus en plus défavorables. L’initiative part au casse-pipe. Si elle ramasse un score très faible, cela en sera fini des espoirs de réforme dans ce pays pour au moins une décennie. Nos adversaires l’ont parfaitement compris et il ne faut pas s’attendre à une baisse d’intensité dans leur pilonnage de barrage, il faut même craindre une intensification de la pire propagande.
Dans ces conditions, les partisans de la réforme ou au moins d’une application pragmatique de la Lstup doivent remiser leurs querelles de chapelle et d’ego et ne pas céder à la tentation fataliste du défaitisme. Nous pouvons encore inverser le cours de l’histoire si nous arrivons rapidement à nous répartir les fronts et à adopter une stratégie enfin cohérente. Si nous devions échouer, le sauve qui peut et les actions de desperados emporteront nos dernières illusions. Il ne restera plus qu’à espérer en une jeune garde de militants pour reprendre notre étendard et le porter enfin de l’autre coté du mur effondré de la prohibition.
Pour la première fois en Allemagne, une femme atteinte de sclérose en plaques a été autorisée à prendre du cannabis acheté en pharmacie pour calmer sa douleur, a annoncé mardi 21 août l’office fédéral chargé de cette drogue à Bonn, confirmant une information de presse.
Source : Chanvre-Info
Claudia H., 51 ans, entrepreneur dans le Bade-Wurtemberg (sud-ouest de l’Allemagne), avait formulé la requête il y a un an et demi auprès de l’office, lequel avait exigé la preuve qu’aucune des thérapies contre la souffrance disponibles sur le marché ne suffisait à soulager ses souffrances.
Du thé au cannabis comme antidouleur
La malade, qui subit depuis des années des crises de paralysie spastique, a pu démontrer que même le Drobanibol, médicament à base de haschisch, n’avait pas d’effet sur elle, alors qu’un thé au cannabis était efficace. Claudia H. a obtenu le feu vert pour se fournir en extraits de cannabis auprès d’une pharmacie à partir de la fin août.
Autorisation au cas par cas
Cinquante requêtes d’achat de cannabis en pharmacie sont sur la table de l’office fédéral, qui doit les examiner au cas par cas. Selon des études médicales, le cannabis, drogue illégale en Allemagne et dans nombre d’autres pays, peut calmer les souffrances et les crises de paralysie spastique survenant lors de maladies nerveuses. Il peut aussi aider à rendre leur appétit à des malades du sida et du cancer. Une consommation régulière risque néanmoins d’entraîner des psychoses.
Dominique Voynet, sénatrice de Seine-Saint-Denis (Verts), explique les raisons pour lesquelles une «légalisation contrôlée» du cannabis permettrait de mettre en place une politique de prévention sur les drogues, notamment auprès des plus jeunes consommateurs.
Source : Libération
Restez-vous toujours favorable à la légalisation du cannabis ?
La position des Verts a toujours été en faveur d’une légalisation contrôlée du cannabis. La politique actuelle de prohibition nous paraît hypocrite et inefficace. Hypocrite car elle ne tient pas compte des millions de consommateurs en France, occasionnels ou réguliers. Et surtout inefficace parce qu’elle fait l’impasse sur une véritable politique de prévention en matière de santé publique.
En quoi la légalisation du cannabis permettrait de faire davantage de prévention sur les dangers de sa consommation ?
La légalisation contrôlée ne signifie pas du tout l’encouragement à l’usage. Cela aiderait surtout à lever certains tabous afin de mener une politique de prévention plus juste. En effet, si le cannabis était considéré comme une drogue légale, au même titre que l’alcool ou le tabac, on pourrait avertir plus clairement sur les dangers, les problèmes respiratoires par exemple, ou dire : «Attention, si vous êtes fragiles psychologiquement, vous êtes plus exposés à des troubles en fumant un joint.»
Actuellement les campagnes de prévention ne touchent pas leur cible et les jeunes ont l’impression d’entendre un message totalement décalé par rapport à la réalité. Si vous interdisez simplement et si vous n’expliquez rien, les lycéens, par exemple, continueront à fumer des joints entre les cours. Il vaut mieux les faire réfléchir sur leurs pratiques, leur dire de réserver ce produit à un usage seulement récréatif, hors de la sphère des études ou du travail. Il faut aussi informer les jeunes sur les risques de la consommation de cannabis avant de prendre le volant.
Pourquoi ne pas seulement proposer la dépénalisation du cannabis ?
Parce que la dépénalisation n’empêcherait pas cette économie souterraine et parallèle. S’il ne légalise pas, l’Etat n’a aucune prise sur les trafics et la composition des produits qui circulent. Car le mode de production actuel n’a plus rien à voir avec celui du baba cool qui faisait pousser quelques plants de chanvre sur son balcon. Maintenant, il s’agit de cultures «industrielles» avec un éclairage artificiel servant à enrichir la plante en THC [substance contenue dans le cannabis qui agit au niveau du cerveau, ndlr]. Alors que s’il assumait la responsabilité de la légalisation, l’Etat pourrait notamment avoir un encadrement sur les concentrations en THC de ces produits.
Nous, signataires de la pétition auprès des gouvernements de tous les pays, demandons que le Cannabis Social Club à caractère privé pour adultes soit légalement autorisé.
Les Cannabis Social Club une option saine
Source : Encod.org
Dans la plupart des pays, les adultes peuvent se rendre dans un magasin ou dans un Bar quand ils veulent acheter de l’alcool ou le consommer, ou ils brassent et distillent leurs propres productions.
Il devrait exister un système pour la production et la distribution du cannabis qui posera moins de problèmes et abaissera les divers coûts politiques.
Il devrait exister un endroit où le cannabis puisse être apprécié d’une manière responsable, où les mineurs, les « drogues dures » seraient tenus à l’écart, et où les consommateurs seraient en sécurité.
Les Cannabis Social Club (CSC) sont des associations réunissant des citoyens qui veulent cultiver une quantité limitée de cannabis pour satisfaire leurs besoins personnels de manière légale. Les conditions sanitaires et de sécurité d’un CSC devraient être contrôlées tout au long du processus - de la culture à la consommation. Ceci stopperait le recours par des personnes adultes au marché illégal et à leurs risques et périls.
La culture se déroulerait selon des règles de sécurité. Ceci réduirait des problèmes tels que le risque d’incendie et le vol de l’électricité. L’adhésion aux clubs serait limitée aux adultes, ainsi ces clubs sont une manière d’éloigner du cannabis les mineurs. Cette proposition est une mesure de réduction des risques.
RÉSULTATS RECHERCHÉS :
Recueillir le soutien à la proposition à tous les gouvernements de considérer la permission des Cannabis Social Club comme modèle de mesure visant la réduction des risques.
QUI DEVONS-NOUS INFLUENCER :
Les gouvernements de chaque pays, la Commission européenne, les Nations Unies
DUREE DE LA CAMPAGNE : 9 mois
SIGNEZ LA PÉTITION POUR SOUTENIR CETTE ACTION : LES CANNABIS SOCIAL CLUBS : UNE OPTION SAINE
QUI CONTACTER : Legalise Cannabis Alliance
PO Box 2883
Stoke-on-Trent
ST4 9EE
Email : lca@lca-uk.org
Madame la Présidente de la Confédération Helvétique,
J’ai été informé de la condamnation d’André Fürst, fondateur de Chanvre-Info et membre du comité directeur d’ENCOD, une coalition européenne de citoyens opposés à la guerre à la drogue, à 29 mois de prison pour la culture et la vente de chanvre sur la période 1998-2002.
Source : Encod.org
Je suis surpris et choqué par cette sentence, car je croyais que la Suisse avait installé entre 1998 et 2004 un modèle pragmatique de régulation de la production, la distribution et la consommation de chanvre. De nombreux représentants officiels de la Suisse ont multiplié les déclarations dans ce sens, comme l’ancienne Présidente Ruth Dreyfuss, l’ancienne et l’actuel conseillers fédéraux Ruth Metzler ou Pascal Couchepin. Il en résulte que la confusion a été accentuée quant à la manière dont la loi suisse sur les stupéfiants doit être interprétée. Cette confusion n’est pas encore finie, puisque le parlement suisse est dans le processus d’examen d’une révision définitive de la loi, qui devrait probablement entrer en application dans les deux prochaines années.
D’un autre coté, j’ai été informé que Chanvre-Info développe et commercialise de nombreux articles à base de chanvre qui n’ont rien à faire avec les drogues, des produits pouvant être utilisés dans l’alimentation, le plastique végétal, le textile ou comme source d’énergie. Ces produits correspondent parfaitement bien au concept de développement rural raisonnable et durable. Je vous renvoie à la recommandation suivante tiré du rapport du Parlement Européen sur la future stratégie des drogues de l’Union Européenne approuvée en décembre 2004 : « Prendre en considération la possibilité de lancer des projets pilotes pour la fabrication industrielle de produits légaux dérivés de plantes couvertes par la convention de 1961, comme la feuille de coca ou le chanvre indien ; »
C’est précisément le travail d’André Fürst. Ces activités pour la réhabilitation globale du chanvre contribuent à la préservation de la planète et la cohésion sociale de notre société. Elles n’ont rien à faire avec les opérations des organisations criminelles qui profitent de la prohibition des drogues, gangrène l’économie globale et détruise la paix. La Suisse devrait être fier de ce citoyen et non pas le traiter comme un criminel.
Partout dans le monde, il y a suffisamment d’exemples de la manière irrationnelle et inhumaine avec laquelle sont menées les politiques des drogues. LA Suisse est connue comme un exemple de pragmatisme et de réformisme, aussi concernant la politique des drogues. Je vous demande de faire tout ce qui vous est possible pour assurer qu’André Fürst ne sera pas la victime d’une forme claire d’injustice.
Dans un futur proche, la prohibition du chanvre sera considérée comme une erreur historique. Les multiples usages de cette plante, incluant les utilisations médicales, accompagnent le développement de l’humanité depuis des millénaires. Nous en avons un grand besoin pour répondre aux challenges écologiques, économiques et sanitaires du 21ème siècle. Dans ce contexte, cela serait une tragique erreur d’emprisonner André Fürst. Comme citoyen européen, préoccupé par la politique des drogues et ses implications sur les droits de l’homme, je pense qu’il est impératif que cette sentence soit révisée.
LES INFORMATIONS POUR SIGNER LA PETITION SONT DISPONIBLES AU BAS DE L'ARTICLE SUR LA PAGE SOURCE.
Un pasteur américain aux références douteuses a été jugé coupable jeudi de distribution de marijuana par le biais de son église à Hollywood.
Source : Cyberpresse
Le pasteur Craig X Rubin, ordonné en 1990 par l'Église de la vie universelle, une organisation qui assermente n'importe qui contre le versement d'un cachet, encourt une peine maximale de presque cinq ans, selon Jane Robinson, porte-parole du parquet.
L'église de Rubin, baptisée «420 Temple» (chiffre symbolique parmi les consommateurs de cannabis aux États-Unis), accueille environ 400 paroissiens qui considèrent que la marijuana est un sacrement religieux. Ainsi, ils brûlent et fument de l'herbe durant leurs cérémonies.
Le pasteur Rubin, 41 ans, qui a fait une apparition dans la série télévisée américaine «Weeds», qui conte les aventures d'une mère seule qui vend de la drogue dans une banlieue riche, a déclaré qu'il ne ferait pas appel du verdict.
«Si ma société pense que je suis un danger et une menace, elle sera mieux sans moi», a-t-il déclaré dans un entretien téléphonique accordé à l'Associated Press. «J'espère que les gens seront gentils avec moi derrière les barreaux. J'ai à peine eu une contravention de ma vie».
Rubin, qui assurait sa propre défense, connaîtra la sentence le 17 août prochain.
Aujourd'hui de nombreux malades fument du cannabis, pour se libérer de douleurs ou de nausées, pour retrouver l'appétit, pour se détendre, pour dormir. Beaucoup sont porteurs du VIH. D'autres sont atteints d'hépatites, de cancer, de sclérose en plaque, d'arthrite, souffrent de crise d'épilepsie, ou encore d'autres maladies. Il est clair que le cannabis ne permet pas de soigner aujourd'hui des affections aussi complexes et qu'il n'est pas efficace notamment contre le sida, mais il permet à beaucoup de soulager des effets secondaires, de la maladie ou des traitements.
Source : Indymédia
Ses vertus thérapeutiques ont à tel point été démontrées par leur utilisation qu'un certain nombre de pays ont fini par faire évoluer leur législation pour tolérer son utilisation à des fins médicales.
C'est le cas par exemple du Canada, de la Suisse, de la Belgique, des Pays-Bas, de la Grande-Bretagne, mais aussi d'un certain nombre d'Etats américains (la Californie, l'Arizona, l'Alaska, Hawaï, le Maine, le Nevada, l'Oregon, Washington), aujourd'hui en conflit avec la Cour Suprême des Etats-Unis, qui entend faire respecter son interdiction totale. En France en revanche, la situation paraît largement bloquée. Mais il nous a semblé utile quand même de faire un rapide état des lieux, non seulement des indications thérapeutiques ou des formes d'utilisation (illégales) qui semblent se dégager au fil des années, mais de la loi française et de la jurisprudence, et des initiatives associatives qui se font jour.
Ce tour d'horizon trop rapide ne remplacera pas ce dont nous avons besoin : un cadre législatif susceptible de valider l'usage médical du cannabis au lieu de le rejeter dans l'ombre ; un marché qui nous garantisse des produits à teneur stable, qui ne soient pas coupés de toutes sortes de substances ; un contexte qui favorise la recherche et la formation des médecins à son utilisation rigoureuse. Il n'a pas non plus pour but de faire sous quelque forme que ce soit la promotion d'un usage illégal d'une drogue illégale. Mais il est temps de commencer à faire état des pratiques de bon nombre de malades et des résultats de bon nombre de chercheurs étrangers. Depuis quinze ans, la liste d'indications thérapeutiques de cette plante ne cesse de s'étendre. Notre idée est plutôt de vous aider à établir un dialogue fructueux avec votre médecin, pour qu'il puisse vous conseiller sur la meilleure démarche thérapeutique.
Les indications thérapeutiques
Jusqu'en 1954, le cannabis est considéré comme une plante médicinale. Il possède des vertus analgésiques (il apaise des douleurs), anti-spasmodiques (sclérose en plaque), anti-convulsives (épilepsie), anti-inflammatoires, anti-vomitives, broncho-dilatatrices (asthme), vasodilatatrices (glaucome), relaxantes et somnifères. Les dernières recherches le mentionnent comme possible agent thérapeutique contre des maladies neuro-dégénératives (maladie de Parkinson). Ses qualités anti-prolifératives ont été démontrées en permettant la rémission de tumeurs cancéreuses au cerveau. Il n'a aucune activité antivirale ou antirétrovirale, et ne peut donc pas soigner à proprement parler le sida, mais il peut améliorer grandement la qualité de vie en diminuant de manière remarquable les symptômes et/ou les effets secondaires des traitements lourds.
Sa propriété la plus reconnue depuis longtemps est de stimuler l'appétit, et de redonner plaisir à manger. De nombreuses études mettent en évidence depuis longtemps un lien entre consommation de cannabis et augmentation de l'appétit et ce, même à long terme. Il permet donc de lutter contre la cachexie (une maigreur extrême) et de favoriser la prise de poids.
Les dernières recherches de GW Pharmaceutical (un laboratoire anglais qui travaille uniquement sur le cannabis thérapeutique) ont permis de prouver qu'il est possible d'annuler l'effet psychoactif tout en préservant l'intégralité des effets thérapeutiques. Beaucoup de personnes ne voulant pas en subir les effets psychoactifs pourraient quand même bénéficier des effets thérapeutiques. Il ne faut pas croire que plus on est « stone », plus « cela soigne ».
Les contre-indications
La plupart des effets du cannabis sont facilement gérables ; aucun décès n'a été constaté à cause d'un surdosage de cannabis. En théorie, le rapport entre dose efficace et dose létale est de 1 à 40 000 ; comparé à l'aspirine, pour laquelle ce rapport est de 1 à 9, cela fait du cannabis un produit qui pourrait être prescrit par un médecin.
Le cannabis peut favoriser cependant des crises d'anxiété ou de paranoïa pouvant nécessiter dans certains cas (rares) une prise en charge psychiatrique lourde (on parle de psychose au cannabis). Précisons bien qu'il y a des périodes de fragilité (dépression, etc.) où le cannabis peut être plus risqué à utiliser. Il est important, avant d'envisager un usage thérapeutique régulier, de bien connaître ces risques afin de les prévenir ou de les minimiser. Toutefois, le cannabis est souvent aussi utilisé par les usagers de drogues comme « stimulant de la bonne humeur », et c'est là le paradoxe.
Fumé, et à plus forte raison mélangé à du tabac pour le consommer sous forme de « joint » ou de cigarette, il présente les mêmes types de risques ou de contre-indications que l'usage du tabac. Il existe des formes galéniques et /ou des modes de consommation qui permettent de pallier cet inconvénient (ex : inhalateur qui chauffent le produit sans le calciner), mais ils ne sont pas toujours accessibles en dehors des essais thérapeutiques menés par des laboratoires.
Galéniques et formes d'utilisation
Le cannabis est le plus souvent utilisé sous forme de résine (haschisch, « shit ») ou de feuilles séchées (« herbe »). Il peut être fumé, mélangé à du tabac ou non. La pipe permet de fumer du cannabis en petite quantité sans le mêler à du tabac. Sous forme fumée, le produit agit très rapidement, pour une durée moyenne, ce qui peut s'avérer adéquat pour soulager des nausées ou des douleurs.
Sous forme ingérée (tisanes, thé, gâteaux), le produit agit plus lentement mais pour une durée beaucoup plus longue. Attention, les effets psychotropes sont différents et beaucoup plus puissants à dosage égal que consommé fumé. Contrairement à la formule fumée, les hallucinations sont fréquentes, difficiles à gérer et parfois redoutables.
Certaines personnes recourent à des vaporisateurs utilisés en aromathérapie, mais de façon expérimentale. Ce mode d'administration, comme celui des spray actuellement développés dans les essais thérapeutiques, permet d'exploiter toutes les propriétés de la plante, sans pâtir des problèmes liés à la fumée.
Les essais thérapeutiques
En France En juin 2001, Bernard Kouchner, alors ministre délégué à la Santé, annonçait des expérimentations thérapeutiques sur le cannabis en France. Deux programmes hospitaliers de recherche clinique ont depuis été attribués au service de médecine interne du centre Monte-Cristo (Hôpital européen Georges-Pompidou), dirigé par le Pr. Le Jeune, et au service de neurologie du Pr. Catherine Lubetzki à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Ces essais sont en cours et sont toujours ouverts (voir Protocoles 28 qui sortira début mai).
En Grande-Bretagne Début mars 2003, le laboratoire britannique GW Pharmaceuticals et le fabricant d'aérosols français Valois ont annoncé leur intention de mettre sur le marché anglais, dès la fin de l'année, le premier médicament à base de cannabis. Ce produit est dans sa dernière phase d'étude en Angleterre et attend son autorisation de mise sur le marché. Il s'agit d'un spray sublingual faisant l'objet d'une dizaine d'essais cliniques.
Que dit la loi en France ? Le cannabis est classé parmi les stupéfiants depuis la convention de Genève en 1925, il s'agit donc d'une substance dont l'usage, la cession (le don), l'incitation, la vente et la production sont interdits. La loi française en matière de drogue est inspirée des conventions internationales qui classent le cannabis parmi les substances vénéneuses dépourvues de tout intérêt médical. C'est pour cette raison que l'utilisation du chanvre à des fins thérapeutiques reste si difficile en France.
Actuellement, la législation française, qui date du 31 décembre 1970, punit l'usage de cannabis de deux mois à un an de prison et jusqu'à 3 800 euros d'amende, et la cession ou l'offre en vue d'une consommation personnelle de cinq ans de prison et environ 76 000 euros d'amende. La cession est également punie par la loi.
Se fournir en cannabis en France, au marché noir, ou bien à l'étranger vous met donc en situation d'illégalité. L'autoproduction (la culture de plants de cannabis à la maison ou dans votre jardin) n'est pas non plus autorisée. Au minimum, elle peut vous faire tomber sous l'accusation d'usage ; si les quantités cultivées paraissent importantes, vous risquez d'être accusé de trafic.
Il faut noter que le trafic est punissable d'une condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité, ce qui place, en droit, la question des drogues au même niveau que celles du terrorisme et du proxénétisme (lois d'exception). Ce genre de condamnation peut donc être un motif de refus de suspension de peine.
Enfin, il faut rappeler une mesure législative toute récente, qui n'est pas sans conséquence pour les personnes faisant usage de cannabis ou de n'importe quel stupéfiant : en janvier 2003, l'Assemblée nationale a adopté une loi punissant la conduite automobile « sous l'influence de stupéfiants » de deux ans de prison et 4500 euros d'amende. Or il est important de savoir que la consommation de cannabis peut laisser des traces dans les urines jusqu'à sept semaines.
La jurisprudence
En mai 2001 le Tribunal administratif de Paris rejetait une requête déposée par le MLC (Mouvement de Légalisation Contrôlée), concernant l'importation de dix kilogrammes d'herbe de cannabis destinés à soulager les douleurs de dix personnes atteintes de maladies incurables. Le rejet invoquait une incompatibilité avec la Convention internationale de 1961 qui réprime l'importation de substances classées comme stupéfiantes, et déniait d'autre part au MLC la capacité à exercer un « contrôle scientifique et administratif » sur l'usage de cannabis à des fins médicales.
Le 12 septembre 2002, un Marseillais de 50 ans, séropositif depuis dix-sept ans, a été condamné par le Tribunal correctionnel de sa juridiction à dix mois de prison avec sursis et cinq ans de mise à l'épreuve pour avoir cultivé du cannabis. Ses 34 plants ont été saisis et détruits par la police. Epuisé par un traitement de vingt comprimés par jour, il fumait tous les deux ou trois jours pour retrouver l'appétit. Il a fait appel.
Le 27 juin 2002, un arrêt qui fait jurisprudence a été rendu par la Cour d'appel de Papeete, en Polynésie française. Celle-ci a relaxé un homme de 55 ans, paraplégique, qui confectionnait des tisanes au cannabis pour calmer ses douleurs. Le Tribunal de Grande Instance l'avait condamné à six mois de prison pour avoir détenu 305 pieds de cannabis dans son jardin. Mais la Cour d'appel s'est appuyée sur l'article 122-7 du code pénal qui spécifie « n'est pas pénalement responsable la personne qui face à un danger actuel accomplit un acte nécessaire à la sauvegarde de la personne » pour relaxer sa « consommation de cannabis [...] nécessaire à la sauvegarde de la santé ».
PRISAM (Patients et Réseaux d'Information Sur une Alternative Médicale) L'association PRISAM milite pour la reconnaissance de l'usage thérapeutique du cannabis. Son but est de mettre en place un réseau d'information et d'entraide regroupant patients et médecins. Peuvent en devenir adhérentEs : les personnes souffrant de maladies, douleurs ou effets secondaires pour lesquels le cannabis peut être employé, les membres du corps médical.
Son principe est de faire en sorte que les médecins de patients qui demandent à être soignés avec du cannabis interdit en France les adressent vers des confrères à l'étranger. Dans les pays où le cannabis thérapeutique est légal, sa prescription se fait de façon très prudente, en fonction d'un diagnostic médical précis, et ne peut être faite que par des professionnels du sujet.
Deux réseaux PRISAM existent déjà : l'un, en région Rhône-Alpes, travaille avec des médecins suisses ; l'autre, en Bretagne, travaille avec des médecins anglais. Une troisième antenne est en cours de constitution en Ile-de-France, et ses membres pourront s'adresser à des médecins belges ou hollandais.
Après le rejet de son recours devant le Tribunal Fédéral, André Fürst, le fondateur de Chanvre-Info, un des leaders du mouvement pour le chanvre global, doit prochainement purger une peine de 29 mois de prison ferme. Les défenseurs du chanvre et des libertés individuelles doivent se mobiliser contre ce jugement politiquement et juridiquement inacceptable.
Source : Chanvre-Info
Cette décision très sévère frappe un militant du chanvre naturel utilisé pour l’ensemble de ces applications agro-industrielles, thérapeutiques et récréatives. André Fürst n’a jamais agi comme un trafiquant de drogue. Son combat est politique, la sanction l’est aussi. Tout le travail d’André Fürst s’intègre parfaitement dans une agriculture suisse sans subvention, dans une perspective de développement durable, dans le précédent projet de révision de la Lstup. Il est illogique de le sanctionner aussi durement alors qu’il a publiquement participé à ce processus.
Ce dispositif de régulation était soutenu par les experts et le Conseil Fédéral. En juin 2004, il n’a été rejeté que par 6 voix au Conseil National. Environ 300 magasins ont vendu du chanvre à plus de 0,3 % de THC. Cette zone grise a longtemps prospéré sur la tolérance évidente de nombreuses autorités cantonales et fédérales. Il est impossible de l’ignorer dans les jugements d’aujourd’hui.
Suite à l’incompréhensible non entrée en matière du Conseil National sur la réglementation du marché du cannabis, la police et la justice ont fermé près de 300 magasins du chanvre. L’immense majorité des ces affaires se sont soldées juridiquement par des amendes et des peines légères avec sursis. Il est injuste que quelques leaders chanvriers paient bien plus cher cet échec politique collectif.
L’interprétation de la Lstup en matière de chanvre a donné lieu à trop de différence de traitement entre les citoyens selon les cantons. Pour ne pas aggraver cette injustice, personne ne doit aller en prison pour du chanvre tant que la Lstup n’établira pas un droit appliqué partout.
Les politiciens qui ont promis une régulation du marché du chanvre et ont ainsi mené à cette situation doivent assumer jusqu’au bout. Ils doivent introduire un recours en grâce pour André Fürst et les chanvriers impliqués dans la réforme, au minimum pour une commutation des peines fermes en sursis. Nous devons tous les pousser à agir.
Exigeons la grâce d’André Fürst et des chanvriers et l’adoption d’une politique enfin raisonnable en matière de chanvre !!!
Après le rejet de son recours au Tribunal Fédéral suisse, André Fürst, fondateur de Chanvre-Info, doit purger prochainement une peine de 29 mois de prison ferme pour production et vente de produits de chanvre. Partout dans le monde, les défenseurs des libertés individuelles et d’une politique des drogues pragmatique doivent agir contre cette sentence inacceptable.
Source : Encod.org
Cette condamnation particulièrement sévère affecte un militant de longue date pour le droit de cultiver du chanvre. André Fürst n’a jamais agi comme un trafiquant de drogue. Il a investi presque entièrement le bénéfice de sa société pour informer sur les multiples applications du chanvre, pas seulement les usages médicaux et psychoactifs. Il a créé une filière agro-industrielle proposant une multitude de nouveaux et parfaitement légaux produits chanvrés : textile, alimentation, cosmétique, matériel de construction, fourniture d’énergie, tous contenant moins de 0,3% de THC.
L’industrie du chanvre s’intègre parfaitement bien dans le concept d’agriculture à petite échelle qui opère sans subventions publiques et qui participe au développement durable en se substituant à l’usage de sources d’énergie non renouvelable et aux formes d’agriculture nuisibles pour l’environnement. Le chanvre a le potentiel pour devenir une des réponses aux challenges écologiques et économiques du 21ème siècle. André Fürst est un de ceux qui ont fait e plus pour sa réhabilitation.
D’autre part, André Fürst est un supporter actif de la réforme de la politique des drogues en Europe, Il a organisé plusieurs présentations des usages bénéfiques du chanvre, entre autre au Parlement Européen et il a élaboré des propositions concrètes pour l’adoption de mesure de réduction des risques liés à l’usage de cannabis ou d’autres drogues. En juin 2007, André Fürst a été élu membre du comité directeur de la Coalition européenne pour une politique des drogues juste et efficace (ENCOD), une association pan-européenne formée par des organisations de citoyens travaillant pour la réforme de la politique des drogues.
De 1996 à 2004, Les autorités locales et nationales suisses ont implémenté une politique de tolérance sur la vente de petites quantités de chanvre contenant plus de 0,3% de THC. Pendant ces années, environ 300 magasins et société en Suisse ont opéré à la marge de cette politique qui était soutenue par les institutions officielles de la santé autant que par le gouvernement fédéral.
En 2004, cette politique arriva à sa fin, suite au refus du parlement de modifier la loi suisse sur les stupéfiants à une étroite majorité de 6 voix. Les compagnies ont été forcées d’arrêter ces opérations et la plupart des cas légaux contre eux se sont terminé avec de la prison conditionnelle et/ou une amende. Au contraire, dans le cas d’André Fürst, les autorités ont décidé de faire payer une personne pour cet échec politique collectif.
Le combat d’André Fürst est politique, donc la sanction contre lui est tout aussi politique. Les autorités suisses veulent monter que le pays complètement impliqué dans la guerre aux drogues. Comme partout ailleurs dans le monde, cette guerre est un échec. Dans la semaine précédente Nouvel An 2006, au sommet de la saison de ski, une recherche a trouvé que plus de 1400 lignes de cocaïne avaient été snifées chaque jour dans la ville alpine très exclusive de ST Moritz.
La Suisse applique aussi une politique pragmatique concernant l’usage de drogues comme l’héroïne avec un dispositif remarquablement sophistiqué de réduction des risques incluant l’existence de salle de consommation et la distribution contrôlée d’héroïne. Pourquoi cette politique s’arrête-t-elle au chanvre ? Les autorités suisses sacrifient-elles les consommateurs de cannabis pour sauver l’image du pays ?
En emprisonnant André Fürst, les autorités suisses mettent fin à un courageux exemple d’une politique rationnelle des drogues au cœur de l’Europe. Elle persécute une personne qui a dédié sa vie à promouvoir l’usage bénéfique d’une plante qui accompagne l’humanité depuis plus de 10 000 ans. La conséquence de ce jugement est que plusieurs milliers de consommateurs vont être forcés de se fournir eux-mêmes avec le cannabis du marché illégal qui est dominé par le crime organisé.
Nous demandons à tous les activistes du monde entier de supporter cet appel pour la révision de cette condamnation. Dans les prochains jours, ENCOD va commencer une campagne de lettre ouverte aux autorités suisses pour s’assurer qu’André Fürst pourra continuer à exercer son droit civil de participer au débat politique et à la promotion du chanvre utile.