C'était annoncé par le projet de loi sur la délinquance et Etienne Apaire, nouveau chef de la Mildt, la fait : des stages de prévention pouvant coûter jusquà 450 euros seront imposés aux contrevenants à la législation sur les stupéfiants.
Que trouvera-t-on dans ces stages ? Par qui seront-ils menés ? Quelles associations cela financera-t-il ? Etienne Apaire ne le dit pas. Il
signale juste une disposition susceptible de désencombrer les palais de justice (comme quoi des affaires inopportunes encombrent la justice) et
de prétendre faire ici ce qu'on na pas su faire ailleurs : prévenir, informer.
La cerise sur la gâteau cest le financement de cette mesure. On sait que la Mildt jongle avec quelques rabais de budget Le financement sera
donc assuré par lusager lui-même qui, en plus de son temps, devra payer ces stages estimés à 450 euros. De ce côté là rien de nouveau : l'usager
est toujours la première victime des politiques mises en oeuvre.
L'injustice fatale de cette mesure c'est que, quand ce ne seront pas des parents qui payeront, ce seront des usagers dont certains gagnent quelques fois moins que 450 euros.
Pour les usagers adultes et actifs ce sera la double peine car il faudra en plus expliquer cette absence à leur employeur et abandonner plusieurs
jours de salaire.
Pour le CIRC cette mesure semble inadéquate pour résorber la consommation de cannabis en France et elle ressemble aux trop nombreux effets d'annonce stériles qui priment sur la question des usages de
drogues.
Le CIRC reconnaît qu'il est urgent de mettre en place une législation basée sur la légalité des usagers de drogues et la recherche d'une
légitimité du discours de la prévention afin de le rendre enfin efficace. Légaliser c'est se donner les moyens de prévenir et d'informer les usagers et de contrôler les produits et leur bénéfices.
Voilà ce qui s'appelle soigner son entrée. Dans son premier entretien à la presse, en l'occurrence au Parisien, Etienne Apaire, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur et tout nouveau président de la Mildt, a annoncé ce jeudi la prochaine mise en place de "stages" payants obligatoires pour les fumeurs de cannabis pris la main dans le sac, sur le modèle de ce qui se fait déjà pour les points de permis de conduire.
Source : Rue89
La mesure a en fait été votée, dans l'indifférence générale, par l'Assemblée au mois de mars, lors de l'examen de la loi sur la délinquance. D'autres dispositions avaient alors été adoptées par le législateur, comme l'aggravation des sanctions (pour les dépositaires d'une mission de service public, pour les dealers exerçant devant des locaux administratifs...) ou la généralisation de l'injonction thérapeutique. Autant de mesures passées à la trappe sans explication dans le décret d'application publié, lui aussi dans l'indifférence (y compris de l'auteur de ces lignes), le 28 septembre.
Sur le principe, difficile de s'opposer à ces "stages de sensibilisation aux dangers de l'usage de produits stupéfiants". Mieux vaut, en effet, voir un usager en stage qu'en prison. Et informer les consommateurs n'est jamais une mauvaise chose, comme le rappelle le professeur Michel Reynaud, président de la Fédération française d'addictologie:
Seulement voilà, comme l'a rappelé ce matin Etienne Apaire, ces stages ne viennent pas remplacer les peines de prison mais s'y ajouter. La France reste ainsi (avec Chypre, la Grèce, la Finlande et la Suède) l'un des rares pays de l'Union européenne à prévoir l'emprisonnement des simples consommateurs de cannabis (lire le rapport de l'OEDT). Une peine qui n'est pas que théorique, comme aime à le faire croire le gouvernement: près de 100000 personnes ont été arrêtées en France en 2005 pour simple usage de cannabis.
Or la France est, avec le Royaume-Uni, le pays d'Europe ou les jeunes fument le plus de joints. Des données qui rappellent le manque criant de prévention dans le dispositif français de prise en charge de la toxicomanie. Ce que regrette le Pr Reynaud:
Concrètement, les stages devraient durer deux jours et être animés par des médecins, psychologues, policiers, intervenants en toxicomanie. Ils viseront à "faire prendre conscience au condamné des conséquences dommageables pour la santé humaine et pour la société de l'usage de tels produits". Ils seront payants pour le contrevenant, mais leur prix ne devrait pas dépasser 450 euros selon le décret d'application.
L'objectif est d'apporter une réponse systématique aux infractions sur la législation sur les stupéfiants sans engorger les tribunaux. Mais si la loi était réellement appliquée, plus de 500 personnes seraient à terme envoyées chaque jour dans ces stages. Qui paiera la facture? Qui sera chargé de les organiser? D'après le Pr Reynaud, les professionnels n'ont pas encore été approchés par le gouvernement pour en discuter, alors qu'Etienne Apaire annonce un démarrage courant 2008.
"Nous choisissons d’être moins durs en théorie pour être enfin efficaces en pratique", déclarait l'alors ministre Sarkozy à l’Assemblée en novembre. Malgré la hausse de la répression durant son passage place Beauveau, les chiffres de la consommation de drogues sont restés invariablement à la hausse.
Rendez-vous sur la page source pour écouter les extraits audios.
Les autorités néerlandaises ont décidé vendredi d'interdire la vente de champignons hallucinogènes, portant un coup dur aux vendeurs et aux nombreux touristes qui se rendent aux Pays-Bas pour les consommer, a-t-on appris.
Les ministres de la Santé Ab Klink et de la Justice Hirsch Ballin sont parvenus à un accord sur une modification de la loi sur les drogues, qui interdira la culture et la vente de champignons hallucinogènes.
Source : Le Monde
Cette décision intervient alors que le débat fait rage aux Pays-Bas sur la sécurité des ces champignons, alors que les accidents impliquant des touristes se sont multipliés ces derniers mois.
"Le nombre d'incidents après la consommation de +paddos+ est passé de 55 en 2004 à 129 l'année dernière. Cette année, nous avons déjà enregistré plus d'une centaine d'accidents, principalement à Amsterdam", a déclaré une porte-parole du ministère de la Santé, Karin Donk.
En mars, une jeune Française de 17 ans, qui avait consommé des champignons, était morte en se jetant d'un pont de la capitale néerlandaise. Aucun lien formel n'a cependant été établi entre sa consommation de champignons et son décès.
Plusieurs autres incidents ont été rapportés sur des touristes devenant agressifs ou paranoïaques après la consommation de champignons.
"Nous prévoyons que l'interdiction entrera en vigueur d'ici quelques mois, lorsque le parlement et le sénat auront approuvé la modification de la loi", a encore déclaré la porte-parole.
Après la mort de la touriste française, une majorité de députés au parlement avait demandé l'interdiction complète des champignons.
L'interdiction de cultiver et de vendre les champignons implique la fermeture des "smartshops" qui les vendent.
L'association des vendeurs de champignons, VLOS, s'est dite consternée par la décision. "Il s'agit d'un problème qui est confiné à Amsterdam, au centre ville, mais tous les smartshops des Pays-Bas en seront victime, et c'est triste", a déclaré le porte-parole de l'association Paul van Oyen.
Le VLOS représente 39 des 180 magasins spécialisés aux Pays-Bas, qui réalisent un chiffre d'affaires total de 10 millions d'euros aux Pays-Bas.
Dans ce pays, la vente de champignons séchés est déjà interdite, alors que la vente de champignons frais est autorisée.
Les services de santé d'Amsterdam avaient tiré la sonnette d'alarme en janvier alors que les incidents liés à la consommation de champignons augmentait. Selon un rapport des services de santé, 92% des patients étaient des touristes.
Ce rapport indique également que le nombre d'interventions nécessitant une ambulance pour des incidents liés aux champignons dépasse largement celui liés à la consommation d'alcool ou de cannabis.
La consommation de cannabis reste autorisée. La consommation et la possession de cette substance a été dépénalisée en 1976 aux Pays-Bas. Le cannabis est vendu dans des cafés sous licence, en petites doses.
Bulletin d'ENCOD sur la politique des drogues en Europe
"Si l’effet de serre devait être inversé par une interdiction de tous les combustibles fossiles et leurs dérivés, et s’il n’étaient plus permis de couper des arbres afin d’empêcher la déforestation, il y aurait alors une ressource naturelle capable de satisfaire la plupart des besoins mondiaux concernant les produits tels que les carburants, le papier, la nourriture, les textiles et les matériaux de construction. En attendant, le sol et l’atmosphère sur terre peuvent être reconstitués et la pollution réduite. Cette ressource potentielle sert à tout en même temps : c’est le chanvre."
Source : ENCOD
En 1998, la compagnie Hempflax des Pays-Bas a parié un montant de 100.000 euros à qui pourrait fournir la preuve du contraire de cette affirmation. Jusqu’à aujourd’hui personne n’a pu la réfuter. En attendant, la recherche et l’évidence prouvent que le chanvre pourrait très bien être la réponse à notre "addiction au pétrole". Il peut être développé presque n’importe où, sur la terre où d’autres cultures ne peuvent être développées et sans nécessité excessive d’engrais et de pesticides artificiels. Il est renouvelable, biodégradable et ne provoque aucune émission de sous-produit toxique. Le chanvre est simple, sûr au transport et pourrait créer des emplois dans l’agriculture et l’industrie (de petite taille) du développement durable .
Si nos gouvernements et les Nations Unies étaient vraiment concernés par le réchauffement global, nous pourrions nous attendre à ce qu’ils investissent dans la production et l’utilisation du chanvre industriel comme solution possible à ce problème. Au lieu de cela, cette activité est activement contrecarrée par la plupart des autorités, une conséquence de la prohibition du cannabis, qui a été installée par le gouvernement des USA après des pressions énormes de compagnies du pétrole et de fibres synthétiques dans les années 30.
En conséquence, ceux qui favorisent l’utilisation de cette plante sont stigmatisés et criminalisés. L’un d’entre eux, André Fürst, propriétaire de la compagnie Chanvre-Info en Suisse, a été arrêté le 9 septembre . Fürst a été condamné à 29 mois de prison pour fabrication de produits issus du chanvre (tels que thé, huile essentielle etc...) avec des niveaux de THC qui étaient plus hauts que ceux autorisés.
S’il avait agi en tant que trafiquant de drogue et avait gardé le silence, il y a de fortes chances qu’il n’ait pas été ennuyé du tout. Son "crime" a consisté à favoriser une utilisation responsable et intelligente de chanvre, et à faire entendre une voix indépendante pour une approche raisonnable des drogues dans les médias, aux conférences officielles, aux auditions du parlement en Suisse et à l’extérieur. Dans la volonté d’étouffer cette voix les autorités suisses ont choisi d’appliquer la sentence la plus dure possible. Vous pouvez signer la lettre qui demande à revoir cette sentence
Tandis que la guerre sur le cannabis et le chanvre s’intensifie en Europe, le soutien politique de la distribution contrôlée de l’héroïne augmente. Le 21 septembre, les autorités régionales allemandes, y compris le parti de la chancelière Angela Merkels , l’union chrétienne-démocrate, ont exprimé leur soutien à l’augmentation des essais de la distribution contrôlée d’héroïne qui ont été effectués dans 7 villes allemandes depuis 2002. Les autorités ont conclu que les essais ont réduit globalement le nombre d’utilisateurs et permis la consommation de drogue en supprimant le contact avec des trafiquants. En outre au Danemark, le soutien politique pour des essais concernant l’héroïne augmente.
Naturellement ce sont d’excellentes nouvelles pour les milliers d’utilisateurs d’héroïne qui tireront bénéfice de ces programmes. Cependant, elle montre également le raisonnement infondé derrière lequel se cache la prohibition des drogues. D’une part, les gouvernements emploient l’argument que la prohibition du cannabis est d’autant plus légitime que la drogue devient plus puissante. De l’autre, ils reconnaissent cet accès légal à l’héroïne, qui a été toujours considérée comme drogue nocive, et aide réellement des personnes à réduire les risques dus à la consommation. En bref, la question de savoir si les drogues sont plus ou moins nocives ne semble plus être primordiale. La question importante semble être comment maintenir la prohibition de drogue comme dogme politique.
Pour maintenir la prohibition des drogues, la quantité des dépenses publique pour l’application de loi, des opérations militaires et des firmes immobilières privées des Etats-Unis et d’Europe est estimée à plus de 15 milliards d’euros par an (ce qui fait plus de 40 millions d’euros par jour). En outre, la prohibition du cannabis, des feuilles de coca ou l’opium et leurs dérivés sert les intérêts des compagnies pharmaceutiques, d’alcools et pétrolières, dont les produits pourraient devenir moins attrayants si de meilleures solutions de rechange étaient permises sur le marché.
En l’absence d’une véritable discussion politique sur le pour et le contre de la prohibition de drogue, actuellement tenue par un groupe relativement minuscule de l’ONU et de fonctionnaires de gouvernement qui ont la responsabilité de prendre des décisions sur les politiques de contrôle des drogues qui affectent la population mondiale toute entière . Ils portent le fardeau léger et apprécient les plus grands avantages de la situation actuelle. Le bas de la pyramide, constitué par les citoyens qui sont affectés par ces décisions, la situation est exactement à l’opposé. Les peuples qui sont le plus frappés par les effets négatifs du phénomène de drogues a le moins accès au prises de décision.
En mars 2008 nous aurons une occasion de mettre les projecteurs des médias sur cette situation. Lors de la réunion de la Commission de l’ONU sur les stupéfiants à Vienne, les résultats des dix dernières années seront présentés, ainsi que la stratégie de l’ONU, convenue en 1998, pour obtenir" l’élimination ou la réduction significative" de la culture des plantes telles que le chanvre, la coca et l’opium dans le monde,.
En attendant, l’ONU effectue une consultation "de la société civile" pour passer en revue ces résultats. Le comité d’O.N.G. de Vienne des stupéfiants, alliées au bureau sur les drogues et le crime de l’ONU(voir la photo) organisera un forum d’O.N.G. de trois jours appelé "au delà de 2008" en juillet. À cet événement, 300 représentants des O.N.G.S du monde entier seront invités à présenter leurs observations sur la stratégie de drogue de l’ONU.
Ces représentants seront choisis parmi plusieurs secteurs de consultations qui prendront place dans le monde monde avec à la base le gouvernement Canadien et quelques gouvernements Européens aussi bien que des fonds privés tels que l’Open Society Institute. Les consultations seront limitées aux organismes qui peuvent montrer "des aboutissements réels dans le domaine du contrôle des drogues, en insistant particulièrement sur des contributions au plan d’action UNGASS de 1998". Le but du dialogue est "de passer en revue les meilleures pratiques liées aux mécanismes de collaboration parmi des O.N.G.S, des gouvernements et des agences de l’ONU" et "pour adopter une série de principes d’ordre supérieur, tirée des conventions et de leurs commentaires qui serviraient de guide à de futures discussions sur la politique de drogue".
Il est tout à fait évident que ce n’est pas le dialogue que nous attendions. Son but est de s’assurer que le message le plus apparent , soutienne la stratégie globale contre les drogues. Dans un dialogue vrai, ce qui devrait être remis en cause est le faible résultat des politiques de drogue , c’est à dire de la prohibition. Ces dernières années, nous avons vu trop d’exemples de la manière avec laquelle la bureaucratie de l’ONU, les gouvernements et les défenseurs de la prohibition qui exagèrent la réalité, les statistiques fausses, la science mensongère, la superstition, même la déception et la manipulation pures , évitent cette question cruciale.
Par conséquent, le plan d’action d’ENCOD continue l’organisation d’un événement public à Vienne en mars 2008, au moment où la réunion de CND a lieu. Le but de cet événement sera d’unir les citoyens du monde entier qui souhaitent en finir avec la prohibition des drogues. Une politique qui prive des personnes de liberté pour avoir choisi leurs propres substances pour améliorer leur santé et leur bien-être est condamnée à échouer. Elle devrait être mise à jour. Dans le cas du chanvre, la survie de la planète pourrait être en jeu.
Le Mouvement des Jeunes Socialistes prône effectivement, et depuis longtemps, la dépénalisation de toutes les drogues et la légalisation du cannabis.
Source : MJS
DEPENALISER - LEGALISER... QU’EST CE QUE C’EST ? Définition du petit Larousse 1996 : Dépénalisation : action d’ôter le caractère pénal. Légalisation : action de rendre légal : conforme à la loi, défini par la loi.
Le fait de dépénaliser les drogues, cela revient à ne plus soumettre à des sanctions pénales, tout en maintenant un dispositif pénal prégnant sur la vente et le trafic de celui-ci. La consommation reste interdite mais on n’encoure plus de sanctions type amende, prison.
La légalisation quand à elle est un dispositif qui rend légal, et donc non-soumis à quelque poursuite judiciaire que ce soit, la possession, l’usage et la vente, ici de cannabis.
POURQUOI DEPENALISER LES DROGUES ? Car depuis depuis longtemps les campagnes de prévention contre les risques du cannabis n’ont fait que jouer sur les peurs, la méconnaissance des phénomènes de consommation chez les jeunes, visant à inquiéter les parents plutôt qu’à leur donner les outils de dialogue nécessaires.
Nous militons pour une approche sanitaire et sociale des drogues, qu’elles soient légales comme l’alcool ou le tabac, ou non. Nous demandons aux socialistes d’assumer le bilan du gouvernement Jospin en la matière. Aujourd’hui la Droite s’empare de la question des toxicomanies uniquement sous l’angle sécuritaire.
Nous demandons au contraire l’abrogation de la loi de 1970 et la dépénalisation de la consommation et de l’usage de toutes les drogues.
Non pas pour banaliser mais afin de ne pas enfermer les consommateurs dans la délinquance. Il faut également donner les moyens d’information et de prévention à la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et la Toxicomanie afin de développer des campagnes de prévention. Les lieux de prévention, de suivi, de soins mais aussi d’injection doivent être implantés au plus près des besoins.
POURQUOI LEGALISER LE CANNABIS ? La consommation et l’usage du cannabis sous toutes ses formes doivent être légalisés, sa production et sa commercialisation doivent être placées sous le contrôle de l’Etat et ce à la fois pour garantir la qualité des produits et lutter contre le trafic tout en autorisant l’autoproduction pour la consommation privée.
Légaliser le cannabis, c’est être sûr que les produits parvenant aux consommateurs ne comportent pas de risques sanitaires. L’illégalité de la consommation fait que beaucoup de vendeurs profitent de leur position pour couper leurs produits avec des substances nocives. Aucun contrôle ne peut être pratiqué, ce qui aboutit à des dérives et qui menace la santé des acheteurs. Le MJS se place dans une optique de réduction des risques car légaliser c’est aussi se donner les moyens de contrôler et de réguler la vente de ces produits.
Légaliser le cannabis, c’est se donner les moyens d’informer et de sensibiliser les consommateurs sur les risques qu’ils encourent. En effet, regrouper la vente de cannabis dans des structures contrôlées par l’Etat, c’est pouvoir pratiquer une réelle politique de prévention en touchant tous les acheteurs. Aujourd’hui, seules les campagnes de communication du Ministère de la Santé peuvent informer sur les dangers du cannabis. Une régulation publique via des « coffee shop » permettrait d’avoir un contact individualisé avec les consommateurs et ainsi, de les sensibiliser directement aux risques encourus en cas de surconsommation ou de mélange avec d’autres substances (alcool, médicaments...)
Légaliser le cannabis, c’est démanteler une économie parallèle. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui profitent du statut illégal du cannabis pour en faire du commerce. Le consommateur dépend complètement de son vendeur, des prix qu’il pratique et de la qualité des produits qu’il propose. En donnant un statut légal au cannabis, il deviendra possible de démanteler ce secteur et de donner aux fumeurs de cannabis un réel cadre légal, sans plus risquer de condamnations.
Le Centre compassion de Montréal est toujours bien vivant. Ce lieu où des malades peuvent obtenir du cannabis pour soulager leurs douleurs vient même d'ouvrir un nouveau local, agrandi et accessible aux fauteuils roulants, rue Rachel Est.
Source : Corus Nouvelles
L'endroit est toléré, mais demeure illégal. Le président du Centre compassion de Montréal, Marc-Boris St-Maurice, souhaite d'ailleurs de meilleures relations avec Santé Canada et l'aide de Québec pour y parvenir. On peut l'écouter dans l'extrait audio. [NDLR : L'extrait audio est disponible depuis la page source de l'article]
Le Centre compassion de Montréal compte 1000 membres.
Julie Héroux / Info690
Les utilisateurs de cannabis thérapeutique demandent l'intervention de Québec
Le fondateur du Centre compassion de Montréal demande au ministre de la Santé et des Services sociaux, Philippe Couillard, de venir en aide aux utilisateurs de cannabis thérapeutique.
Marc-Boris St-Maurice qualifie l'actuel programme d'accès médical de Santé Canada de «paradoxe contradictoire».
Le président du Centre compassion croit donc qu'il serait préférable que la province administre le dossier du cannabis médical. M. St-Maurice fait valoir que puisque le domaine de la santé est de juridiction provinciale, il serait plus approprié, selon lui, que Québec en soit responsable.
Par ailleurs, le fondateur du Centre compassion souhaite rencontrer les officiers de Revenu Québec et de l'Agence du revenu du Canada pour établir le niveau de taxation pour les produits de cannabis thérapeutique. En retour, Marc-Boris St-Maurice désire que ses membres puissent profiter d'une déduction d'impôt, pour le coût de leur cannabis, en toute légitimité.
Depuis 1999, le Centre compassion de Montréal offre un accès au cannabis thérapeutique aux personnes en besoin.
Tandis que Nathaniel et Jean-Pierre Galland, du CIRC Paris, étaient entendus par la Brigade des stups à propos de l’organisation de l’Appel du 18 joint 2007, le verdict Grainaoizo est tombé : relaxe pour le trafic de stup, les graines, mais les 4 mois avec sursit ont été confirmés pour la seule provocation à l’usage de stup.
En premier point, la relaxe pour acquisition, détention et offre ou cession de stupéfiant confirme le statut des graines comme n’étant pas stupéfiantes. Aucune loi ou règlement surprise n’est apparu pour interdire la vente de ces graines. La relaxe est motivée par des arrêts de la Cour de Cassation.
C’est évidement pour le délit de provocation que c’est le plus drôle. Déjà, parce que le jugement qui entérine la relaxe des poursuites sur les graines fait mention d’une circulaire qui précise que la qualification pénale de la vente de graines "doit donner lieu à une grande prudence...", pas plus de précision mais "il sera toujours possible de retenir l’infraction de provocation" . Puisque l’on ne peut vous coffrer pour pédophilie, on vous met exhibitionnisme. En gros puisque l’on ne peut punir la vente de graines, inventons autre chose.
L’autre chose c’est la provocation. Un paragraphe suffit pour qualifier ma faute ; "M. Debouté a entendu encourager l’usage du cannabis en mettant à la disposition du public tout le nécessaire pour obtenir des plants de cannabis, dont les catalogues indiquaient que le taux de THC seraient supérieurs à 3%". Ben oui je tiens une jardinerie qui comme toutes ses homologues vendent du matériel pour faire pousser des plantes. Tout oui et même des graines puisque ce n’est pas interdit ! Mais le deuxième argument est encore plus massif car il tient dans ma seule appartenance au CIRC, lequel est qualifié, soit dit en passant, d’être "un organisme militant contre la dépénalisation du Cannabis". Cette appartenance au CIRC a fait de moi un criminel puisque, alors, je n’ai " pu qu’avoir conscience d’enfreindre la loi pénale" : 4 mois avec sursis. Une bien belle démonstration en effet, dont je conclue qu’en France, on peut vendre des graines hollandaises de Chanvre à condition de ne pas être du CIRC, voire d’ignorer à quoi elles peuvent bien servir. Pas plus finaud que ça j’apprends ensuite que je suis pour la pénalisation du chanvre tout en étant condamné pour en avoir provoquer l’usage. Où sont donc garantie la liberté d’association, la liberté de commerce, la liberté d’opinions, et d’expression dans cette démonstration des juges ? Sous prétexte d’être militant du CIRC, un certain nombre d’activités me seraient interdites tandis qu’elles seraient permises au commun des ignares mortels ? Cela s’appelle de la discrimination. Et dans un jugement ce n’est pas joli, joli. Un recours en cours de cassation a été déposé contre ces erreurs manifestes de Droit.
Et hop , voici qu’à peine tombé le verdict de l’Appel que je suis convoqué par le tribunal de Guingamp pour consommation, le 5 novembre prochain. Lorsque l’on me parlera d’une justice lente, je me verrai dans l’obligation de m’inscrire en faux. Sauf que sur ce coup-là, ils ont peut être été trop rapide.
Arnaud Debouté
Collectif d’Information et de Recherche Cannabique
Le logiciel Google Earth a décidemment des utilisations diverses et variées. La dernière en date est celle de la police américaine de l'état du Wisconsin qui scrute les photos satellites proposées par l'outil de Google pour détecter... les champs de cannabis.
Source : Abondance
"C'est beaucoup moins cher que le survol par hélicoptère" a notament indiqué le chef de la police qui vient d'épingler un traficant qui venait de récolter 9 kg du produit illicite dans "son jardin"... Les possesseurs de piscines ne pouvaient déjà plus passer inaperçus, quelle sera la nouvelle façon d'utiliser Google Earth ? Il va bientôt falloir mettre nos maisons sous bulle...
La nomination du nouveau président de la MILDT n’augure rien qui vaille dans la politique menée à l’avenir en termes de réduction des risques et de soutien aux usagerEs de drogues.
Source : Act Up Paris
Etienne Apaire a été nommé à la présidence de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) en remplacement de Didier Jayle, « appelé à d’autres fonctions ».
La MILDT est notamment en charge des programmes de réduction des risques liés à l’usage de drogues et de la politique de lutte contre le sida en direction des usagerEs de drogues.
Act Up-Paris exprime aujourd’hui la plus vive inquiétude quant à la poursuite de ces missions, désormais sous la direction d’un partisan du tout répressif et de la pseudo - « tolérance zéro ».
Conseiller pour les affaires pénales au cabinet du Garde des Sceaux de juin 2005 à avril 2007, Etienne Apaire a également été, de juin 2002 à octobre 2004, conseiller judiciaire de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur. Il a donc été l’un des principaux artisans des projets de loi sur la sécurité intérieure de ces dernières années, qui ont notamment instauré une chasse aux prostituéEs, aux conséquences sanitaires désastreuses.
En avril 2003, Etienne Apaire explique que l’objectif du ministère de l’Intérieur est « d’élaborer concrètement une nouvelle loi » car celle de 1970 était « surtout destinée à des toxicomanes en particulier usagers d’héroïne ». Face à des d’usagErEs, qui sont selon ses dires, « de plus en plus nombreux et non dépendants (fumeurs de cannabis, consommateurs d’ecstasy) », il souhaite une réponse à base de « sanctions plus pédagogiques » et de « procédures allégées ». Avertissant « notre but est avant tout de limiter l’usage des drogues, d’en faire comprendre les dangers et surtout pas d’en être gestionnaire », il annonce « nous souhaitons que les pouvoirs publics ne financent plus le testing. Les subventions accordées en ce sens aux associations pourraient donc être supprimées ». [1]
Cette nomination d’un magistrat manifestement réactionnaire, qui semble tout ignorer des enjeux sanitaires d’une politique des drogues, n’augure rien qui vaille dans la politique menée à l’avenir en termes de réduction des risques et de soutien aux usagerEs de drogues.
Dès maintenant, Etienne Apaire doit rendre des comptes à ceux et celles pour qui la santé et la vie des personnes valent plus que la démagogie sécuritaire.
Entre dix mille et quinze mille personnes s'adonnent activement à la culture du cannabis en Belgique, rapportent Tom Decorte et Pascal Tuteleers dans leur ouvrage intitulé Culture du cannabis en Flandre. Modèles et motivations de 748 cultivateurs, paru chez Acco.
Source : Levif.be
L'institut de recherche sur la drogue (Instituut voor Sociaal Drugsonderzoek), appartenant à l'Université de Gand et dans lequel le professeur Decorte est actif, a sondé, entre 2005 et 2007, 748 cultivateurs de cannabis "à petite échelle", soit des gens qui ne comptaient jamais plus de 20 plants par récolte.
"On ne dispose pas en Belgique de chiffres fiables sur le nombre de cultivateurs de cannabis", avancent les chercheurs. "Mais si on tient compte du fait que dans notre pays il y a plus ou moins 200.000 consommateurs réguliers de cannabis, il n'est pas inconcevable qu'entre dix et quinze mille personnes cultivent activement du cannabis et qu'au moins 60.000 personnes ont, au moins une fois, essayé de faire pousser un plant de cannabis", poursuivent-ils.
Ces "petits" cultivateurs s'adonnent à leur hobby pour plusieurs raisons: ils veulent avoir du cannabis bon marché pour leur consommation propre, ils sont curieux, veulent voir si ce type de culture est si facile à entretenir et prennent du plaisir dans la culture en elle-même.
Ils font également cela parce que le cannabis néerlandais est trop fort ou trop chimique, pour ne pas être pris à la frontière ou parce que le cannabis médicinal disponible sur prescription médicale et le cannabis néerlandais vendu en coffe-shop sont trop chers.
Tom Decorte plaide pour une "régularisation du cannabis, mais en ne s'inspirant pas complètement de la politique néerlandaise". "Il convient de distinguer les petits cultivateurs des professionnels. Ces derniers considèrent une condamnation comme un risque professionnel et adoptent de mauvaises pratiques, notamment en introduisant des compléments chimiques dans le cannabis. Ils ne sont peu, voire pas du tout, préoccupés de la qualité du produit mais s'intéressent plutôt à sa force et aux rentrées financières qu'il pourra générer", selon le chercheur.
Les deux auteurs estiment qu'il faut contrôler le marché du cannabis, les points de ventes comme les producteurs, mais de façon à améliorer la qualité de la marchandise. Un premier pas vers la décriminalisation consisterait en ce que la police et la justice tolèrent la culture à domicile et à petite échelle, mais qu'elles se montrent particulièrement sévères à l'égard des cultures à grande échelle. On ne laisserait ainsi plus libre cours aux commerces lucratifs d'organisations criminelles.