Dans son superbe bureau de style baroque classique, les lustres en cristal tintent quand Gerd Leers s'emporte. Et il ne faut pas pousser le maire de Maastricht. L'évocation de la plainte déposée contre lui, devant la justice néerlandaise, par sept municipalités belges - flamandes et wallonnes réunies - met hors de lui ce démocrate-chrétien bon genre : "Ces responsables belges sont de purs hypocrites."
Source : Le Monde
A quelques kilomètres de là, Marcel Neven, maire libéral de la commune wallonne de Visé réplique : "Leers tient des propos lamentables, lâches, sans scrupule." Désormais, c'est le tribunal administratif de Maastricht qui devra régler le différend. La première audience a eu lieu mardi 26 février. Au coeur des débats, le projet de construction d'un "supermarché de la drogue", à quelques centaines de mètres de la frontière. Le dossier empoisonne les relations dans ce bout de territoire enclavé où se côtoient Néerlandais, Allemands et Belges wallons et flamands.
M. Leers entend édifier un magasin de plus de 2 000 m², sur deux étages, avec un parking pour 700 voitures ; un "coffee-corner", où on vendra le cannabis que l'on trouvait jusqu'ici au Mississippi, au Smoky ou au Smurf, des établissements connus des 4 000 "touristes du joint" qui défilent chaque jour à Maastricht. Deux autres implantations sont prévues au nord et à l'ouest de la ville.
La politique néerlandaise de tolérance attire depuis longtemps tous ceux qui entendent contourner les interdictions légales en vigueur dans leur pays : Belges, Allemands, Français, voire Italiens, qui fréquentent en masse la quinzaine de coffee shops de la ville. Le chiffre d'affaires de certains de ces établissements s'élève à 400 000 euros par mois.
Le maire de Maastricht affirme avoir d'excellentes raisons pour réviser les implantations des points de vente. Il entend les éloigner des écoles et des zones habitées et réduire les "surconcentrations" d'accros au cannabis dans son centre-ville. Il veut aussi mieux contrôler les établissements, déjà soumis selon lui à une surveillance rigoureuse. Dix coffee shops ont perdu leur autorisation depuis 2002.
"HYPOCRISIE"
Désormais, le maire veut agir contre les "drug runners", des bandes criminelles et violentes qui repèrent les touristes étrangers bien avant la frontière et tentent de les orienter vers des points de vente clandestins, où l'héroïne, la cocaïne et le speed côtoient les drogues présumées douces.
La présence de ces revendeurs près de leurs communes inquiète les maires belges, soutenus par les provinces de Liège et du Limbourg et par les ministres fédéraux de la justice et de l'intérieur. Ils font pression sur les Néerlandais afin qu'ils cassent la décision du maire de Maastricht. En 2007, le premier ministre Guy Verhofstadt a écrit une lettre furieuse à son homologue, Jan Peter Balkenende. "Je suis soutenu par le gouvernement et mon conseil municipal, unanime", réplique M. Leers.
"Les Néerlandais croient qu'ils dominent le problème de la drogue mais leurs coffee shops n'ont fait qu'encourager la naissance de trafics qui leur échappent", s'énerve le maire de Visé. Marcel Neven évoque l'ampleur des saisies de drogues dures et la tentation accrue à laquelle seront soumis les lycéens de sa ville. Il récuse les études produites par les Néerlandais.
Celles-ci affirment que 13 % des jeunes Néerlandais seulement consomment régulièrement du cannabis, pour 17 % des Belges et 21 % des Français ; que la tolérance des Pays-Bas à l'égard des drogues douces limite le passage aux substances dures ; et, surtout, que c'est la politique répressive des pays voisins qui entraîne un afflux de clients vers les Pays-Bas.
"Les Belges disent à leurs consommateurs qu'ils peuvent avoir dans leur poche trois grammes de haschisch pour leur consommation personnelle. Mais où peuvent-ils les acheter, sinon aux Pays-Bas ?", interroge M. Leers. Il dénonce tout autant "l'hypocrisie des Français" : "Où est le résultat de leur politique ? Dans le renvoi des consommateurs vers les mafias qui les encouragent à prendre des drogues dures."
Les maires wallons et flamands somment Maastricht de respecter le code de "bon voisinage" évoqué dans les accords de Schengen. "Pure théorie, qui ne résout rien, réplique M. Leers. Ici, j'ai affaire à quatre pays ou régions, qui appliquent tous des règles différentes en matière de drogue. C'est cela le vrai problème."
L’ACP (American College of Physicians), le plus grande corporation de médecins aux Etats-Unis, demande au gouvernement fédéral d’alléger l’interdiction de l’usage médical du cannabis ainsi que d’accélérer les travaux de recherche sur le potentiel thérapeutique de la drogue.
Source : Chanvre-Info
Dans un document de prise de position de 13 pages, la corporation, fière de ses 124-000 membres, exige notamment que le cannabis soit rayé de la liste des stupéfiants de catégorie I. Cette classe comprend principalement des substances illicites, telles que l’héroïne et le LSD, qui se distinguent, entre autres, par l’absence de potentiel thérapeutique et un niveau élevé de risque de dépendance.
Dans leur revendication, l’ACP a formulé les cinq points suivants-:
«-Point 1: l’ACP soutient les programmes ainsi que la mise à disposition des subventions permettant d’évaluer scientifiquement les possibles bénéfices thérapeutiques de la marijuana médicale, et la publication de l’ensemble des résultats. (...)
Point 2: l’ACP encourage toute forme d’utilisation du THC, sauf la variante fumée, dont la valeur thérapeutique a été démontrée.
Point 3: l’ACP soutient la procédure fédérale actuellement en cours permettant d’obtenir du cannabis correspondant aux besoins de la recherche.
Point 4: en considération des informations scientifiques sur la sécurité de la marijuana et de son efficacité dans le traitement de certaines pathologies cliniques, l’ACP demande une reconsidération rapide du classement de la marijuana qui, à ce jour, figure toujours en catégorie I.
Point 5: l’ACP soutient les médecins qui prescrivent ou délivrent de la marijuana médicale conformément aux lois en vigueur dans leurs Etats respectifs afin qu’ils ne subissent plus de poursuites pénales fédérales ni de sanctions professionnelles et que leur responsabilité civile ne puisse plus être engagée. De la même manière, l’ACP demande de toute urgence que les patients qui utilisent la marijuana à des fins médicales et dans le respect des lois soient protégés afin qu’ils ne fassent plus l’objet de sanctions juridiques ou administratives.-»
Le document de prise de position est disponible en ligne sur le site de l’Amercian College of Physicians-:
(Source: Los Angeles Times, du 14 février 2008-; Site Internet de l’ACP)
Le ministère finlandais des Affaires sociales et de la Santé souhaite publier des directives en faveur de l’utilisation de cannabis médical. Il y a plus d’un an déjà, l’Agence nationale des médicaments de la Finlande a délivré une première autorisation exceptionnelle pour l’utilisation du cannabis à des fins médicales à un homme souffrant de douleurs dorsales chroniques suite à une lésion du dos.
Source : Chanvre-Info
Or, dans un premier temps, l’Agence avait refusé l’octroi d’une telle licence, et ce en dépit de la présentation d’une ordonnance établie par un médecin hollandais. Puis, le patient a porté sa cause devant un tribunal administratif qui lui a donné raison.
Outre l’octroi de l’autorisation exceptionnelle pour le patient, le juge a aussi obligé le ministère des Affaires sociales et de la Santé à clarifier la situation juridique. Il est attendu que les révisions en faveur d’une prescription pour l’usage médical du cannabis entreront en vigueur d’ici quelques mois et qu’elles ne dispenseront pas les patients d’une demande d’autorisation auprès de l’Agence nationale des médicaments.
Nous nous sommes réunis pour une seule raison : Que des milliers de Feuilles de Marijuana soient présentes dans les urnes de toute la Communauté de Valence le 9 mars, jour des Élections Générales du Parlement et du Congrès.
Source : ENCOD.org
Notre premier objectif avec la création de cette première liste indépendante du RCN-NOK n’est pas de chercher une certaine quantité de votes, ni de nous mesurer dans notre première apparition politique, avec les grands partis qui dirigent la société espagnole, seulement nous essayons de donner l’occasion aux milliers de personnes utilisatrices de Cannabis de la Communauté de Valence d’exprimer avec leur vote son rejet de l’actuelle politique prohibitionniste, nous voyons que le projet vert présenté par le RCN-NOK se trouve dans la ligne de nos revendications historiques et de là est né la formation de cette liste d’indépendants de la Communauté de Valence.
https://www.encod.org/info/local/cache-vignettes/L229xH321/rcn-2529d.jpg[/img]
Toutes les personnes réunies aujourd’hui ici, provenant de toutes les provinces qui composent la Communauté de Valence essaient en partant de zéro et dans des conditions d’égalité, sans égoïsme, rancunes personnelles ou vieilles divergences à la recherche de la création d’une liste unique, qui a pour but d’être une représentation de toutes les personnes utilisatrices de Cannabis de la Communauté de Valence et qui dispose en principe de la reconnaissance générale du reste du groupe cannabique de Valence, auquel nous ferons savoir par la publication d’informations des avancées présentes et futures, en maintenant toujours une transparence absolue sur nos décisions, il en sera de même par rapport à la société en générale.
Peu importe où finalement nous nous présentons cette première fois, à Castellón, à Alicante ou à Valence, dans les trois provinces à la fois, finalement nous pouvons seulement aider avec quelques personnes de notre liste les camarades d’autres Provinces , le plus important étant que des listes se forment , en essayant toujours de chercher la plus grande répercussion possible pour nos revendications.
Les personnes qui assistent à cette réunion le font en acceptant a priori que ceci n’est rien de plus que l’impulsion d’un projet qui se matérialisera à moyen terme , dans deux ans, quand diverses représentations cannabiques de tout l’état espagnol, iront de manière conjointe aux élections européennes, et à long terme dans 4 ans dans celles du Parlement Espagnol.
Pour cela toutes les personnes ici présentes s’engagent à mettre leur nom à la disposition des promoteurs de RCN-NOK dans la Communauté de Valence pour que, en respectant la loi de Parité, on établisse des listes qui nous permettent d’accéder à la présentation d’une liste indépendante dans le plus possible de provinces.
Une fois passées les élections, il est prévu comme première priorité d’organiser une assemblée générale dans laquelle tous les affiliés de la Communauté de Valence discuteront de la façon de mener à bien ce projet et devront authentifier dans leurs attentes des personnes qui sont nommées pour la réalisation des différents actions que nous organisons dans la campagne électorale et les personnes qui composent les listes qui sont créées pour les prochaines élections dans la Communauté de Valence.
Toutes les personnes qui assistent à cette réunion disposeront d’un délai de 3 jours pour envoyer aux responsables toutes les propositions qu’ils considèrent opportunes, elles seront étudiées, débattues et la direction du RCN-NOK y répondra et proposera des candidats et des candidates pour occuper les différents postes qui devront être créés dans les prochains jours.
PROPOSITIONS ÉLECTORALES :
Nous avons adapté les propositions du Projet Vert des camarades de Navarre à la Communauté de Valence ,ce sont celles que nous présentons dans notre campagne électorale :
Nous proposons la réforme des compétences durant le mandat législatif suivant pour que la Communauté de Valence ait les pleins pouvoirs dans le cadre sanitaire, économique, agricole et social pour réaliser la Légalisation du Cannabis Récréatif, pour les adultes majeurs, ainsi que la Légalisation du Cannabis Médicinal produits intégralement dans la Communauté de Valence.
Nous proposons la création d’un Conseil Régulateur de contrôle du Cannabis dans la Communauté de Valence.(CRCV). De cette façon on obtiendrait une effective régularisation et un contrôle de qualité du cannabis récréatif, le chanvre industriel et la résine de cannabis (haschich) avec dénomination d’origine de la Communauté de Valence. Cet organe aura pouvoir de sanction envers les établissements et établira les cahiers des charges et les autorisations correspondantes d’ouverture. De même, il contrôlera sanitairement le produit qui arrive sur le marché, ayant ainsi un risque d’adultération minimal. En outre, il veillera à l’accomplissement des normes et de l’accès des mineurs aux établissements où sont permis la vente ou la consommation de Cannabis.
Nous proposons la régularisation du marché de Valence du Cannabis et leurs points de vente. Par l’établissement du cahier des charges et formalités pour habiliter des points vente et de consommation de cannabis et de résine de cannabis produits dans la Communauté de Valence. Nous souhaitons établir dans la Communauté de Valence les célèbres coffees shops néerlandais qui fonctionnent déjà depuis trente ans.. On permettra la vente de 5 grammes par personne et par jour dans ces lieux .
Notre objectif est d’améliorer, et d’adapter, ce système dans la Communauté de Valence en introduisant deux importantes modifications. D’une part nous incluons le contrôle phyto-sanitaire par le CRCV de ce qui est produit et la capacité de cet organe de sanctionner de mauvais produits (en Hollande il n’existe pas d’ organisme semblable). D’autre part tout, dans le Projet Vert, le cannabis et ses dérivés sont produits intégralement par nos agriculteurs dans la Communauté de Valence. Ceci, en plus de couper les voies de financement des mafias qui contrôlent actuellement les drogues, génère la production d’importants bénéfices et la création de nouveaux emplois. Ainsi que la collecte d’impôts, la revitalisation du secteur agro-alimentaire dans la Communauté de Valence (un secteur d’importance vitale pour toute économie). L’élan au secteur touristique dans la Communauté de Valence. (En Hollande est seulement réglementée la vente à petite échelle, mais les cultures sont illégales et cultiver en grandes quantités est sévèrement réprimé)
Nous proposons la légalisation et la promotion de l’auto-culture et auto-approvisionnement de Cannabis dans la Communauté de Valence. La régularisation permettrait à toute personne majeure de planter jusqu’à un maximum de 15 plantes en extérieur ou 4m2 en intérieur sans devoir solliciter de licence au CRCV pour son approvisionnement personnel. Toute quantité supérieure à celle-ci, serait présumée pour le marché et devrait être déclarée au cahier des charges et de contrôle du Conseil Régulateur du Cannabis de la Communauté de Valence.
Nous proposons la régularisation de la production et du marché de semences de cannabis dans la Communauté de Valence par cahier des charges et contrôle phyto-sanitaire pour la production de semences de cannabis avec dénomination d’origine de Valence au moyen du CRCV pour l’approvisionnement du marché et de l’auto-production.
Nous proposons la création d’un nouvel impôt spécial de 5% grevé sur le cannabis récréatif (Impôt Vert) destiné au financement de ces nouveaux organismes. De cette manière on atteindra un double objectif : le projet ne coûterait rien aux pouvoir publiques, et on créerait une nouvelle manière de financement public .
Nous Proposons l’étude et l’application du Cannabis Médicinal dans des études financées par le CRCV qui seraient développées dans des centres comme l’Institut Médical de Valence, le Centre de Recherche Ophtalmologique, celui de Biomédecine, de Santé Publique et de l’Institut des Neurologiques.
Nous proposons la promotion et l’information gratuite sur les risques dans la consommation de drogues et leur prévention . La conception et l’application d’un plan intégral de prévention de risques auquel prennent part les services sociaux et commerciaux pour qu’il soit réellement efficace. En promouvant les politiques qui augmentent l’âge de début de la consommation de drogues à la majorité et de la récupération au travers du sport, les politiques doivent être pour tous les âges et non seulement pour les jeunes.
Nous proposons la cessation des attaques et de la criminalisation de la jeunesse et l’application de politiques innovatrices et participatives avec la jeunesse de la Communauté de Valence.
Nous Proposons la création d’un parc thématique sur le Cannabis et les énergies alternatives dans la Communauté de Valence, subventionné par le CRCV. On consacrerait plusieurs hectares de terrain à enseigner tout ce qu’apporte cette plante à l’humanité et les possibles études de nouvelles applications dans des énergies alternatives comme le biodiésel. A Almiserat, le 29 janvier 2008
Paco Mascaraque, Antonio Moreno, Ana María Navarro, Nacho Vidal, Conchi Vera, Santiago Chorro, Ester Sierra, Javier Repullés, María Cristina Díez, Chus Molina, Bernardo Tarrós, Miguel Ruíz, Yolanda González, Juani López, Javier Dobaran, Antonio Moreno González, Ana Ramón Molla, Pere Cantó, Paqui Torralbo, Pablo Urtaza, Sergio Monge, Ruperto Soriano, Victor García, Jesica Domenech, Iliana Riera, Emilio José Bertomeu, Amparo Bertomeu, Fernando Benabent…
La commission de la santé publique du National ne veut pas entendre parler de dépénalisation de la consommation de cannabis.
Par 10 voix contre 8, elle a rejeté vendredi le projet que voulait élaborer son homologue du Conseil des Etats.
Source : Tribune de Genève
Par 10 voix contre 8, elle a rejeté vendredi le projet que voulait élaborer son homologue du Conseil des Etats.
Il s'agirait d'autoriser les personnes majeures à consommer, posséder ou cultiver du cannabis pour leur usage personnel. Ce texte servirait de contre-projet à l'initiative populaire «pour une politique raisonnable en matière de chanvre protégeant efficacement la jeunesse», qui va plus loin et veut aussi réglementer le commerce des produits psychoactifs dérivés du chanvre.
Les fronts semblent ainsi aussi figés qu'en 2004. A l'époque, le National avait fait capoter, contre l'avis du Conseil des Etats, le projet de libéralisation de la consommation de cannabis élaboré par le gouvernement.
L'avenir du contre-projet dépend désormais de la commission du Conseil des Etats. Il devrait vraisemblablement être enterré, pour des questions de délai légal et pour éviter un bras de fer inutile. La Chambre des cantons doit en effet impérativement débattre de l'initiative populaire avant le 13 juillet.
Le camps des partisans d'une dépénalisation de la «fumette» réunit en majorité des radicaux, des socialistes et des Verts. Les opposants sont quant à eux plutôt des UDC et des PDC.
CannaWeed est un site à but non lucratif, fonctionnant uniquement grâce à l'altruisme de quelques personnes qui consacrent au site de leur temps et de leur énergie.
Les administrateurs ne peuvent pas supporter eux-mêmes les coûts élevés qui en résultent, la publicité est une aide majeure aux financements des frais engendrés, mais malheureusement cela ne suffit pas.
CannaWeed est actuellement hébergé sur un serveur qui subit aux heures de pointe une affluence de connexion, ce qui provoque une lenteur de navigation voire des interruptions de publication.
Le coût financier est très important, et augmente sans cesse au fil des mois, à mesure que la popularité du site s'accroît. Auparavant les simples bannières publicitaires pour des breeders et seedbanks suffisaient à assurer les charges. A présent, nous sommes contraints d'une part d'être moins regardants sur les magasins auxquels nous nous affilions, mais aussi de chercher de nouvelles formes de partenariat afin de garantir l'indépendance financière du site.
Nous avons démarché auprès d’un hébergeur hollandais, la location de deux machines** ainsi que des services de maintenance (intervention sur les machines…) et de backup (en cas de pannes critiques, les données du site et forum seront restaurées).
Il est évident qu’un tel changement à un coût financier, et celui-ci est considérable, mais indispensable pour assurer la légalité du site en terme de frontière, ainsi que la pérennité du site en terme de publication
Pour les plus « calés » d’entre vous, à l’heure ou vous lisez cette page, cette dernière est hébergée par un Dell PowerEdge 750 (Pentium IV 2.8Ghz, HDD 2x120Go, 3Go de RAM, 1500Go de trafic mensuel). Dans un futur proche, grâce à vous, CannaWeed sera hébergé sur un cluster composé de deux machines (Core2Duo E6750, 2.66Ghz, HDD 500Go, 4Go DDR2, 1TB de trafic mensuel).
Je vous laisse imaginer les performances que peuvent apporter ces deux machines en travail commun.
Pour permettre ce changement, nous devons régler en une seule fois, la somme de 3200 EUR pour la location des deux machines pour une durée d’un an. Cette somme est déjà soumise à un escompte dû au fait que nous payerons la totalité pour une année.
Bulletin d'ENCOD sur la politique des drogues en Europe
Du 10 au 14 mars 2008, les délégués de 53 gouvernements, formant la Commission des Stupéfiants (CND), se réuniront à Vienne pour examiner la progression des efforts pour "éliminer ou significativement réduire la production, la commercialisation et le trafic illicite de substances psychotropes".
En juin 1998, la Session Spéciale sur les Drogues de l’Assemblée Générale de l’ONU à New York a décidé de prolonger la guerre mondiale aux drogues pendant dix années supplémentaires , après lesquelles le gouvernement des USA avec l’aide du directeur exécutif de l’Agence de Contrôle de Drogues de l’ONU, Pino Arlacchi, avait pu alors neutraliser les efforts des ONGs et des pays comme le Mexique pour qu’on effectue une évaluation sérieuse de l’impact de la politique en vigueur depuis 1961.
Les chiffres du rapport que le Bureau de l’ONU contre la Drogue et la criminalité, ONUDD présentera à la réunion de la CND en mars ne laissent aucun doute : la stratégie des 10 années passées est un échec. Depuis 1998 les productions globales de cannabis, de cocaïne et d’opium ont augmentées toutes les trois. Celle d’opium a considérablement augmentée depuis que l’invasion des USA en Afghanistán a mis un terme le régime des Taliban en 2001.
Pino Arlacchi a été probablement la seule personne qui, indépendamment des Taliban, a sérieusement cru que les objectifs de 1998 pourraient être atteints. Il a été écarté en 2002 après qu’une longue série de scandales de corruption et de népotisme ait gravement discrédité la réputation de son agence. Dans le reste du monde, les objectifs du plan de 1998 pour un monde plus libre concernant les drogues en 2008 ressemblaient beaucoup aux ordres militaires des généraux de la première Guerre Mondiale (1914 - 1918) : pendant des années, ils ont insisté pour continuer une guerre de tranchées, tandis que les soldats après avoir été deux jours sur le terrain savaient déjà que cette stratégie était complètement inutile. Mais contrairement à la première guerre mondiale, dans la guerre aux drogues il n’y a pas beaucoup de soldats qui risquent leur vie. Au contraire, ils risquent leur statut et leur salaire s’ils commencent à douter de la crédibilité de l’opération, qui, selon Ethan Nadelmann de la Drug Policy Alliance, coûte aux contribuables du monde entier un chiffre global de 70 milliards d’euros par an. Cela représente plus de 2.000 euros par seconde.
Le successeur d’Arlacchi, Antonio Maria Costa, a introduit le terme "Endiguement" pour décrire ce qui devrait être considéré comme l’objectif réel du contrôle global des drogues. Oublions la réduction, ce que nous voulons c’est stabiliser le phénomène. Le terme "endiguement" provient d’une autre guerre du siècle XX : pendant des années la stratégie de l’Administration des USA a été "d’endiguer" l’Union Soviétique dans ses frontières propres, en agissant rigoureusement contre ce qui était perçu comme des actions de la part des soviétiques pour augmenter les secteurs sous son influence.
"Endiguer" n’est pas nécessairement moins sanglant que la guerre ouverte : ce fut cette stratégie qui a maintenu la guerre du Vietnam pendant de nombreuses années après que la majorité des analystes l’avaient classée comme opération inutile. Mais d’une certaine manière il paraît plus sympathique, et ,le plus important, c’est qu’il évite les questions de fond, puisqu’il est beaucoup plus facile de prétendre qu’un problème a été "endigué" plutôt que "réduit".
Formellement, la réunion de la CND en mars marquera le début "d’une année de réflexion" sur le cours des politiques de drogues futures. Toutefois, l’ONUDD n’a pas hésité à présenter dés le 4 janvier 2008 une stratégie "pour protéger le monde des drogues" pour les prochaines 4 années. Le document répète les mêmes phrases vides de sens depuis toujours. En s’approchant de la date critique de mars 2008, l’objectif de l’ONUDD est clairement celui de maintenir le problème dans une impasse diabolique : nous pouvons parler des drogues, mais nous ne pouvons pas examiner, ni même penser le problème réel qui doit être résolu : une législation dépassée dont la mise en oeuvre est chaque fois plus impossible sans devoir recourir à des violations massives des droits de l’homme.
Les délégués voyageront à Vienne pour répéter les mêmes discours vident de sens qu’ils ont écouté pendant des années, avec des perspectives d’avenir que tous savent qu’ils sont complètement irréalistes-. Quand il s’agit de politiques de drogues, nos gouvernements se transforment en une espèce d’agence d’exécution d’une politique surtout destinée se pérennisée elle-même. Ses actions ne sont pas inspirées par les situations auxquelles ils font face, mais résultent d’une dépendance, ou mieux dit, une dépendance aux attitudes prônées par les plus grandes concentrations de pouvoir politique et économique dans le monde. Si ceux-ci considéraient que la légalisation des drogues servait leurs intérêts, la prohibition serait abolie du jour au lendemain.
ENCOD a la fierté d’organiser un appel massif par la fin de la guerre aux drogues, une des entreprises des plus absurdes dans l’histoire de l’humanité. Le week-end précédent la réunion de la CND, nous enverrons un message destiné à pénétrer dans l’enceinte du Centre International de Vienne . Le vendredi 7 mars, une Marche par La Paix des Drogues (où sont attendus des milliers de participants) réclamera la Liberté de Cultiver : le droit pour chaque adulte dans le monde de cultiver le cannabis, la coca, l’opium et autres plantes qui ont des applications bénéfiques quant à son utilisation personnelle et avec des objectifs non- commerciaux. Afin de casser du consensus caché derrière la guerre aux drogues, il faut seulement un gouvernement courageux pour arrêter l’interdiction des plantes. Par voie de conséquence, on pourrait mettre en place toute une gamme de possibilités différentes pour construire de nouvelles politiques de drogues basées sur la raison et la compassion, dans le respect la dignité humaine et au de l’avenir de la planète.
Le samedi 8 mars le programme continue avec une conférence qui réunit des experts réputés en matière des politiques globales de drogues. Peter Webster décrira les motifs dissimulés derrière l’interdiction des drogues, en faisant apparaître ce que les êtres humains devront apprendre avant que nous puissions vivre à nouveau dans un monde plus sain. Peter Rausch, Christian Rätsch et Jochen Gartz résumeront les effets des substances psycho-actives illicites sur l’esprit, en précisant clairement quel type de processus mentaux sont déclarés illégaux quand on interdit des drogues. Après le dîner, Beatriz Negrety Condori décrira le mouvement politique indigène qui a mis fin à 500 années de colonialisme blanc en Bolivie, avec la feuille de coca comme emblème du coeur et de l’âme de cette révolution remarquablement pacifique. Ensuite, Virginie Montañes et Joep Oomen commenteront les possibilités que le mouvement pour la réforme de la politique de drogues puisse un jour provoquer un effet semblable en Europe. La nuit on finira en musique jazz avec la chanteur autrichienne Alex et l’ethnobeat de Peppe Voltarelli d’Italie.
Le dimanche 9 mars, commencera avec une session avec le Dr. Kurt Blaas, le plus grand promoteur du cannabis médicinal en Autriche ainsi que Martín Barriuso, porte-parole de Pannagh, le premier Cannabis Social Club qui opère avec autorisation des autorités légales du Pays Basque, en Espagne. Ensuite, Clifford Thornton (photo) démontrera que la guerre aux drogues fait essentiellement partie d’un énorme mensonge : en réalité il s’agit d’une guerre aux pauvres, plus encore à ceux qui ne sont pas blancs. Et Raimondo Pavarin illustrera la situation locale d’une ville du Nord de l’Italie.
Après le déjeuner, Dana Beal, Jacques de Schrijver et Boaz Wachtel expliqueront les derniers événements concernant l’utilisation d’iboga et d’ibogaïne, ou comment un rituel africain millénaire peut être adapté aux nécessités modernes occidentales. Les microphones seront ouverts finalement pour toutes les voix qui souhaitent faire une déclaration. Chaque participant devra s’exprimer en allemand, Anglais et Espagnol.
Nous espérons beaucoup vous voir à Vienne. Des voyages à tarifs économiques sont proposés par des compagnies avec une service à Bratislava (à environ 50 minutes de train de Vienne). Vous trouverez à Vienne, une des villes les plus belles d’’Europe, hôtels et pensions aux conditions raisonnables.
Joignez-vous à l’effort pour sortir de ce pat diabolique !
Par Joep Oomen (avec l’aide de Peter Webster)
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Montrée en exemple par les partisans de la dépénalisation du cannabis, critiquée par ses opposants, l’Espagne ne correspond pas vraiment à cette étiquette. Trente ans après avoir pris la tête de la libéralisation de l’usage du cannabis, la situation y est bien plus nuancée.
Source : ASUD
En regardant ce vieux paysan de la Sierra de la Alpujarra (les montagnes de la région de Grenade en Andalousie), au visage tanné et protégé du soleil par un chapeau de paille à larges rebords, rouler sa clope d’un mélange de tabac et d’herbe locale, je ne pouvais que penser que le bougre renouait par son geste avec une pratique qu’une partie de ces ancêtres maures avaient amenée dans leurs bagages. Le cannabis figurait, en effet, en bonne place dans la pharmacopée des médecins arabes, même si l’empreinte laissée en Espagne par la culture arabe se remarque avant tout dans la langue les coutumes, la cuisine, l’architecture (surtout en Andalousie), l’artisanat, l’agriculture ou encore la musique, avec la guitare introduite par les Maures au Xe siècle. L’usage du cannabis (faut-il rappeler qu’il n’est pas interdit par le Coran, contrairement au vin et à toute boisson fermentée ?) ne persista que chez les paysans de cette région reculée qui servit de refuge à tous les musulmans et juifs qui, en 1492, refusèrent d’être expulsés ou de se convertir au catholicisme, et aux nombreux autres rebelles dont l’histoire espagnole fut toujours très friande1.
Ibiza, « sea, drugs, sex and sun »
C’est au cours des années 60, et surtout 70, qu’on retrouve la trace du cannabis. Même si la dictature du général Franco (1939-1975) l’avait bien évidemment interdit, la lutte contre les drogues était, en effet, loin d’être une priorité pour le franquisme. C’est ainsi qu’apparaissent curieusement des « zones de tolérance » dans des boîtes de Barcelone et surtout à Ibiza. Située bien à l’écart des circuits touristiques des torremolinos et autres Marbella du bronzage idiot, cette île des Baléares voit arriver les premiers babas dont les plus fortunés achètent villas et maisons à la campagne, et commerces en ville. Principalement venus d’Europe du Nord, ils lui préfèrent la douceur du climat d’Ibiza où les flics, la terrible Garde Civile, n’ont pas reçu l’ordre d’intervenir. Une attitude très permissive pour la police d’un des régimes les plus répressifs d’Europe qui n’est pas un hasard. Le pouvoir savait bien ce qui se passait à Ibiza, que l’on s’y défonçait à longueur de journée au cannabis, au LSD et même à l’héro et à la coke. Mais les bureaucrates affairistes et pragmatiques désormais à la tête de l’État espagnol décident de tout miser sur le tourisme pour sortir du marasme économique où les avaient plongés les phalangistes purs et durs du national- catholicisme. Donc, pas touche aux turistas ! Même s’ils ont les tiffes longs, des fringues bizarres, une drôle de musique et des mœurs plutôt louches, ils amènent un peu de blé, des devises, et y en a besoin ! Et tant que le phénomène ne touchait que cette petite île perdue au milieu de la Méditerranée, le franquisme n’avait pas trop peur d’une contamination de sa jeunesse. Ibiza a certainement un peu joué le rôle de vitrine de la tolérance volontiers affichée par le franquisme à la fin de son règne, alors qu’il continuait à foutre en taule tous les opposants et condamnait à mort ceux qui osaient prendre les armes contre lui2. Ibiza, à cette époque, c’était « sea, drugs, sex and sun », comme dans More de Barbet Schroeder, avec super zizique des Pink Floyd. Malgré ses nombreux clichés sur la drogue (notamment le bel et innocent jeune allemand suivant par amour une belle blonde fatale dans « l’enfer de la défonce »), ce film donne une assez bonne idée de l’ambiance sur l’île à l’époque. Le cannabis gagne alors rapidement des adeptes chez les Espagnols, en raison de la proximité d’Ibiza, mais surtout de celle du Maroc qui jouera tout de suite un très grand rôle dans le développement de sa consommation en Espagne. Bon nombre de jeunes espagnols allaient, par ailleurs, faire leur service militaire (deux ans durant le franquisme, un an après la fin de la dictature) à Ceuta ou a Melilla où tous les trou- fions – légionnaires compris – fumaient la grifa (identique au kif, mélange de tabac et de beuh locale). Revenus à la vie civile les jeunes consommateurs prendront l’habitude de descendre au Maroc pour acheter du shit. C’est le début de ce qui recevra rapidement le nom de « Bajando al moro »3, « Descendre chez les arabes », ce qui n’a rien à voir avec les ratonnades !
La Movida, l’explosion des sens
Bien que la transition politique espagnole devînt par la suite un modèle pour passer en douceur de la dictature à la démocratie, elle commença dans la douleur : grosses manifs suivies d’une répression policière musclée, attentats fachos sanglants4 avec, en toile de fond, un terrorisme basque qui redoublait de violence, coup d’État tragico-comique du lieutenant colonel tejero qui heureusement foira piteusement… C’est toute la société qui demandait une liberté qui lui avait été refusée pendant quarante longues années. Elle la voulait tout de suite et sans aucun frein. Et ce fut le délire. Une boulimie de tout ce qui avait été interdit. Aux premières loges : le sexe, avec une fringale de liberté, en particulier pour les femmes et les gays, qui fait éclater la morale religieuse franquiste. Le ciné avec le mouvement « el destape » (tout montrer) et sa cohorte de films érotico-ringards made in Spain est à cet égard révélateur. C’est aussi la prostitution qui apparaît au grand jour. Les lois sur le divorce, la contraception et enfin l’avortement suivent tant bien que mal.
Mais c’est surtout la nouvelle attitude hyper permissive à l’égard des drogues qui fait la différence. L’exemple vient même d’en haut ! Il fallait entendre le premier maire élu de Madrid, le très aimé Enrique tierno Galvan, un vieux socialiste, prof de fac interdit d’enseigner sous Franco, lancer dans un de ses discours : « Colocarse y al loro ! », « Se défoncer et faire gaffe! » Un bouillonnement complètement fou, qui partit dans toutes les directions, une véritable explosion des sens, réellement démocratique et multidisciplinaire qui déboucha, principalement à Madrid, sur un mouvement constitué d’atomes libres, regroupant toutes les facettes artistiques (musique, ciné, théâtre, photo, peinture…), la fameuse Movida (« aller pécho » en argot de l’époque). Un raz-de-marée social qui traduisait une folle envie de vivre et de vivre vite5. La consommation de cannabis décolla à une vitesse vertigineuse, on pouvait voir des gens de tous les âges et de toutes les conditions tirer sur leur joint. Mais l’information sur le sujet étant inexistante et le discours antidrogue classique étant vécu comme réac, donc totalement rejeté, le cheval s’engouffra aussi dans son sillage. Profitant d’une répression très molle, le marché de drogues illégales se développa avec une force que l’appât du gain avait décuplée et l’on vit s’improviser dealer des gens qui n’avaient aucune expérience. Mais entre ceux qui tombèrent en taule en raison d’un manque total de précautions les plus élémentaires et ceux qui, en bons beaufs, flambèrent en caisses, filles et casinos cette véritable manne tombée du ciel, bien peu en profitèrent.
Un moment social exceptionnel donc, grandement aidé par l’arrivée de la gauche au pouvoir, du jamais vu en Espagne depuis 1939 ! L’arrivée de la gauche va renforcer l’explosion de liberté que la société avait déjà conquise au niveau de la rue. Et le cannabis dans tout cela ? Il continua son bonhomme de chemin. Imparable, il est vraiment rentré dans toutes les couches de la société espagnole : du prolo et même du beauf, en passant par le minet, le BCBG, et en terminant par le gars de la haute, tout le monde s’y est mis ! À tel point qu’il était monnaie courante de fumer son joint partout, à la terrasse de n’importe quel troquet, dans la rue, même devant des flics qui, ayant reçu des ordres, obéirent tant et si bien qu’ils étendirent ce laisser-faire à toutes les autres drogues. Je me souviens à la fin des années 80, des mecs sur un banc dans une rue du centre-ville de Madrid, une shooteuse dans la main, l’autre en train de serrer le garrot, s’envoyer un fixe sous le regard indifférent des passants…
Retour du bâton ou maturité ?
Depuis le début des années 90, la société espagnole a changé de position, d’abord vis-àvis des drogues dites « dures » – sida oblige – puis, lentement mais sûrement, du cannabis. Une longue mais inexorable dérive qui s’explique en premier lieu par l’arrivée au pouvoir de la droite et du Parti Populaire de José Maria Aznar en 1987, après douze ans de PS. En partie issue du franquisme, mais dont les jeunes dirigeants sont décomplexés vis-à-vis de ce passé, elle restera au pouvoir pendant huit ans, jusqu’à l’attentat de la branche Maghreb d’Al Qaeda qui fit 197 morts dans 3 trains à Madrid. Ce revirement de la société, désormais beaucoup plus dure vis-à-vis des drogues illégales, s’explique aussi par des raisons sociales. Après le raz-de-marée de défonce des années 70-80 et sa cohorte d’éléments négatifs, un sentiment de rejet commence à se développer vis-à-vis de l’héro, puis de toutes les drogues. Mais si des mesures locales sont prises sous la pression d’une certaine opinion, on ne peut en aucun cas parler d’un retour en arrière (policier, législatif…) au niveau de l’État. Notamment en raison de la diffusion et de la conso massive du cannabis dans toutes les couches de la société, à tous les âges depuis trente ans. Seules quelques mairies de grandes villes, principalement des municipalités de droite dite « centraliste » (PP à Madrid) ou « régionalistes » (PNV basque à Bilbao, CIU catalan à Barcelone)6 pondent finalement une législation tentant de freiner la consommation publique de toutes les drogues, y compris l’alcool (arrêtés municipaux infligeant des amendes si elle a lieu dans la rue). Même la très respectable association des « Mères contre la drogue » manifeste sa colère avec un argument imparable : « Déjà qu’avoir un fils ou une fille junk c’est pas de tout repos, mais en plus maintenant, on va devoir payer des amendes pour conso publique car nos enfants sont insolvables ! » Le cannabis est bien sûr touché par ces mesures locales qui, au départ, visaient principalement l’héro et la CC. Mais après avoir baissé les bras pendant des années, il n’est pas question pour la police nationale de recommencer la chasse aux fumeurs de joints (il est d’ailleurs notoire qu’hors service, un bon nombre de policiers en consomment), alors que d’autres produits autrement plus problématiques comme la CC se développent à un rythme préoccupant depuis dix ans7. Seule la police municipale, et uniquement dans les villes où ces arrêtés ont été pris, s’attaque de nouveau au cannabis mais assez mollement. Sauf chez les jeunes et aux abords des bahuts où une présence policière essaye de faire fuir les petits dealers de « bédo ». Et si l’âcre fumée est toujours présente dans les rues, dans les troquets, c’est fini : on le fume sur le trottoir. Reste que cet été, au bord de la piscine municipale de mon quartier à Madrid, les joints tournaient sans que le vigile ni les maîtres nageurs ne disent rien…
Normalisation européenne ?
Quant à l’appareil législatif et son versant répressif, même s’il a évolué depuis le franquisme en ne mettant plus l’accent que sur l’achat et la vente, il devient kafkaïen quand on sait que la possession est aussi interdite. tu peux consommer du cannabis (ou autre chose d’ailleurs), mais tu ne peux théoriquement ni le détenir, ni l’acheter, ni bien sûr le vendre légalement ! Pour être considéré comme revendeur, il faut cependant avoir plus de 50 g de shit en barrettes ou plus de 100 g en un seul paquet !! Avec moins, tu ne t’exposes au maximum qu’à une contravention. Si les lois sont assez cool, elles ont toujours gardé en théorie une approche répressive. Seule la particularité de la situation sociale qui a débouché sur une grande permissivité a donc rendu possible cette spécificité à l’espagnole. Alors que la politique de tolérance aurait dû laisser place à une totale dépénalisation, il aura malheureusement suffi d’essayer de mettre un terme à la consommation publique pour changer un peu et revenir à une certaine homogénéité européenne. Parallèlement, le mouvement en faveur de la dépénalisation en Espagne semble vouloir forcer la main au politique, en agissant sur d’autres terrains, commercial par exemple. On assiste ainsi à l’installation au grand jour d’un véritable marché de magasins vendant des articles pour consommer et cultiver le cannabis. Mais à la différence de ce qui se passe en France, ceux-ci deviennent assez vite de véritables coffee shops à l’espagnole, où le consommateur peut acheter la production du proprio dans l’arrière boutique. Internet aidant, toute une culture sur le cannabis apparaît également depuis quelques années, avec pour chef de file la revue Cañamo, le porte-parole du mouvement en faveur de la libéralisation du cannabis.
Ce dernier est peu à peu devenu un véritable groupe de pression politique dont les idées sont reprises par certains partis (Izquierda Unida…) et dont les manifs festives avec, par exemple, fumette d’un méga joint pouvant facilement être inscrit au Guiness des records par sa taille gigantesque, ont marqué l’actualité. Beaucoup de jeunes et moins jeunes cultivent du cannabis en placard ou à l’air libre, mais toutes les tentatives de forcer la main à l’État pour vendre publiquement ont pour l’instant échoué. Seul le volet thérapeutique (cultiver pour ne vendre qu’à des patients dûment répertoriés et atteints de pathologies lourdes comme le cancer, le sida ou le glaucome) semble pour l’instant bénéficier d’une certaine tolérance, car il se développe dans une aire de non droit et ne concerne que deux points de vente en Catalogne et au Pays basque. Ces expériences devraient d’ailleurs servir de révélateur sur les intentions futures du gouvernement dans ce domaine.
Conclusion
Si l’Espagne et sa permissivité sont donc complexes, il n’en reste pas moins vrai qu’à défaut d’être un exemple à suivre en raison de sa spécificité liée à une situation historique et sociale bien précises, ce pays demeure une référence dans la manière d’aborder la question des drogues, et tout particulièrement le cannabis. L’Espagne ne peut, en effet, servir d’exemple car les différents gouvernements qui se sont succédé n’ont jamais eu la volonté politique d’aller jusqu’au bout de leur démarche en dépénalisant totalement le cannabis, et en y incluant la possession, l’achat et la vente. Une réforme qui serait enfin en accord avec une réalité où l’usage de cannabis est devenu une pratique populaire, rendant complètement obsolètes les lois existant dans ce domaine. Mais si le courage politique a manqué, en particulier aux socialistes pères de l’actuelle situation, il aurait aussi fallu entreprendre une véritable information sur les drogues. Un travail qui n’a pas ou mal été réalisé, et il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine. Le gouvernement de Felipe Gonzalez a laissé passer sa chance à l’époque de la Movida. Celui de Zapatero va-t-il lui aussi manquer l’opportunité offerte par la banalisation sociale du cannabis en Espagne pour mettre enfin tout au même niveau ?
Le parlementaire Vincent Van Quickenborne (Open VLD) s'est dit favorable à la vente de marijuana en Belgique. Selon lui, notre pays ferait mieux d'installer des coffee-shops, plutôt que de laisser cette tâche aux Pays-Bas.
Source : RTLinfo.be
Le parlementaire juge insensé le projet du bourgmestre de Maastricht, Gerd Leers, qui envisage de déplacer huit coffee-shops du centre-ville vers un lieu proche de la frontière belge, afin de diminuer les nuisances dues aux touristes de la drogue dans le centre de Maastricht.
"Déplacer le problème n'est pas possible", estime l'ancien secrétaire d'Etat. Ce que la Belgique devrait faire, c'est autoriser la vente de marijuana sur son territoire, estime-t-il.
L'information est relatée ce vendredi dans le quotidien flamand Het Belang van Limburg.
Après une bataille qui a duré près de dix ans, Johnny Dupuis, un résident de la Petite-Nation, a finalement obtenu cette semaine l'exemption de Santé Canada lui permettant de posséder et de consommer de la marijuana.
Source : Radio-Canada.ca
Santé Canada lui donne le droit de cultiver de la marijuana à des fins personnelles. Lorsqu'il est à l'extérieur de la maison, il peut avoir en sa possession 150 grammes de marijuana.
Après avoir été poignardé au foie, au poumon et à la gorge, et après avoir essayé sans succès plusieurs médicaments pour apaiser la douleur, Johnny Dupuis s'est tourné vers le cannabis. En 1999, il a été arrêté avec en sa possession près de 4 kilos de marijuana. Au terme d'un long procès, un juge lui a donné raison.
Peu de médecins acceptent de prescrire du cannabis
Au Canada, 2261 personnes sont autorisées à posséder de la marijuana. 1581 personnes peuvent aussi en cultiver. Toutefois, pour recevoir ces autorisations de Santé Canada, les patients doivent d'abord recevoir l'assentiment d'un médecin. Ils sont peu nombreux à accepter de parrainer l'utilisation de la marijuana. Une centaine de médecins acceptent de le faire au Québec, alors qu'ils sont 541 en Ontario.
« Tant qu'on n'aura pas de preuves scientifiques de l'efficacité de la marijuana dans le traitement de la douleur avec des études contrôlées, on ne peut pas accepter ça comme étant un traitement conventionnel reconnu en médecine », explique le Dr Yves Lamontagne, président-directeur général du Collège des médecins du Québec.
Les patients doivent souvent attendre de longues années avant de recevoir le feu vert pour consommer de la marijuana. Et cette autorisation doit par la suite être renouvelée chaque année.
Les médecins qui veulent voir des études avant de prescrire de la marijuana à leurs clients devront attendre. Santé Canada avait commencé des recherches sur l'efficacité de la marijuana à des fins thérapeutiques, mais le gouvernement conservateur y a mis fin peu après son arrivée au pouvoir.