L'ancien fondateur du Bloc Pot et du Parti Marijuana, Marc-Boris St-Maurice, ouvre à Québec un centre de distribution de cannabis à des fins thérapeutiques. Marc-Boris St-Maurice, aussi l'un des fondateurs du Club compassion de Montréal, a aménagé un local sur la rue Saint-Jean, dans le quartier Saint-Jean-Baptiste, où il compte vendre de la marijuana à des personnes qui détiennent un permis fédéral pour des raisons de santé.
Source : yahoo
L'établissement du Centre compassion cause la surprise auprès du service de police de Québec, de la Ville de Québec et des services de santé qui ignoraient la venue d'un tel centre de distribution de drogue à Québec. Marc Boris St-Maurice dit souhaiter la collaboration des autorités. « Ça serait un peu un manque justement de compassion que de s'acharner envers ces gens-là quand on sait qu'il y a des crimes beaucoup plus sérieux dans la société dont les autorités pourraient se préoccuper », dit-il.
Marc-Boris St-Maurice a déjà fait l'objet d'accusations en lien avec le Club compassion de Montréal. Il avait été accusé de trafic de stupéfiants. Toutefois, en raison d'un flou juridique entre le fédéral et le provincial, les procédures avaient été abandonnées.
Le Centre compassion de Québec a reçu mercredi ses premiers clients. Et ces visiteurs n'étaient pas des policiers venus faire une saisie de stupéfiants, mais bien quelques malades qui se sont procuré du cannabis à des fins thérapeutiques.
Source : CyberPresse
Claude Vadeboncoeur, un résidant de Saint-Nicolas, fait partie de la vingtaine de clients qui ont déjà acheté leur drogue douce au nouveau Centre compassion de Québec. Le père de famille de deux enfants doit fumer environ deux grammes de cannabis par jour afin de contrôler les douleurs reliées à sa maladie, la sclérose en plaques. Le pot l'aide aussi à dormir, à manger et à ingurgiter la poignée de pilules qu'il doit prendre quotidiennement.
Il est atteint de cette maladie depuis 1990, mais ce n'est que depuis cinq ans qu'il fume du cannabis afin de contrôler ses douleurs. Au début, il a eu toutes les misères du monde à trouver le fameux médecin qui lui prescrirait du cannabis, mais avec acharnement, il a finalement repéré celui qui a compris sa situation.
«Au cours des dernières années, j'ai arrêté de fumer cinq fois et, chaque fois, je n'étais plus en mesure de marcher, raconte-t-il. Le cannabis m'aide aussi à prendre toutes mes pilules. Le matin, j'ai toujours mal au coeur, et en fumant mon joint, mes médicaments descendent plus facilement.»
«Plus de légalité»
M. Vadeboncoeur est très content de l'arrivée à Québec du Centre compassion, car il n'aura plus à se taper la distance entre Montréal et Saint-Nicolas pour se procurer son cannabis. «Je n'aurai plus à transporter avec moi l'équivalent de deux mois de consommation. Je pourrai en acheter seulement pour une ou deux semaines.»
«En achetant ma drogue au Centre compassion, je donne un peu plus de légalité à ces transactions aux yeux de mes enfants et, pour moi, c'est très important, ajoute-t-il. À Saint-Nicolas, tout le monde se connaît et tous savent ma situation. Quand mes enfants se font apostropher à mon sujet par d'autres enfants parce que je fume du cannabis, ils peuvent répliquer aux autres et leur expliquer la situation.»
Un résidant de Montréal, Charles McKenzie, était aussi à la conférence de presse d'ouverture du Centre compassion de Québec afin d'expliquer sa situation. Atteint de psoriasis et d'arthrite grave à une main et aux hanches, M. McKenzie fume environ un gramme par jour. Contrairement à M. Vadeboncoeur, il possède un permis de Santé Canada qui lui permet de faire pousser du cannabis et d'en posséder à des fins thérapeutiques. Pas doué dans l'horticulture, il préfère passer par le Centre compassion de Montréal pour se procurer ladite substance, et ne veut rien savoir du pot du gouvernement fédéral, car «c'est de la scrap!».
«Sous l'effet du cannabis, j'ai beaucoup moins tendance à me gratter au sang comme je le faisais souvent auparavant, et je souffre moins en raison de mes fortes douleurs articulaires.»
Aucune organisation criminelle dans le décor
Le fondateur du Centre compassion de Québec, Marc-Boris Saint-Maurice, jure qu'aucune organisation criminelle n'alimentera en cannabis le nouveau point de vente de marijuana de la rue Saint-Jean. Selon lui, les centres compassion de Québec et de Montréal, ce dernier existant depuis neuf ans, seront alimentés en matière première par des gens qui détiennent les permis nécessaires de Santé Canada, qui leur permettent de faire pousser du cannabis légalement. Comme il n'y a pas assez de personnes qui possèdent ces documents, les centres compassion doivent aussi faire appel à des individus qui font pousser la drogue illégalement aux yeux de la loi. «Mais ces gens sans permis font uniquement affaire avec nous», indique M. Saint-Maurice.
Avec tous ces signes qui nous entourent, nous finissons par zapper: panneaux de la circulation, affiches, bus-sandwiches, notices sur l'emploi de l'automate à billets, de la photocopieuse, de la machine à café, du rail à caddies... Jusqu'au jour où un signe particulier, allez savoir pourquoi, nous saute à la figure et nous plonge dans un abîme métaphysique.
Source : Le Temps
Cela m'est arrivé l'autre jour avec un avertissement placé sous le signal d'alarme d'un train dans lequel j'entrais en gare de Genève. Il m'intimait en quatre langues de ne pas actionner la manette rouge en cas d'incendie dans un tunnel. Ça m'a paru fort bien inspiré: la dernière chose que je désirerais faire, au milieu d'un tunnel en feu, est de cesser de foncer vers la sortie. Logique, non?
Alors pourquoi dépenser de l'argent pour faire passer le message?
La réponse était, ai-je décidé, dans le mot «alarme». Réflexe conditionné ou désir désespéré de communiquer, en cas d'alarme maximale on tend à tirer sur l'objet, accélérateur ou frein, désigné par ce mot. Logique, non?
C'est là que, allez savoir pourquoi, une autre question de logique(s) m'est venue à l'esprit. Vous avez dû l'entendre, elle court beaucoup ces jours. Pourquoi un nombre non négligeable de partisans de l'interdiction de fumer dans les lieux publics sont-ils également favorables à une dépénalisation du cannabis? Qui est pour limiter les nuisances du tabac devrait avoir à cœur de maintenir aussi haut que possible la barrière légale entourant le cannabis. Logique, non?
Vous avez peut-être aussi entendu cette question-ci: pourquoi les gens qui sont contre la dépénalisation du cannabis s'opposent-ils souvent à l'interdiction de fumer dans les lieux publics? Qui est prêt à mettre à un adulte à l'amende parce qu'il a fumé un joint dans sa cuisine ne devrait pas reculer devant la mesure moins radicale consistant à interdire la fumée dans des locaux fermés partagés par plusieurs individus dont certains - les serveurs - ne sont peut être pas entièrement libres de déguerpir dès que quelqu'un s'en allume une. Logique, non?
Quel rapport avec le signal d'alarme, me demanderez-vous? Figurez-vous que je me suis aussi posé la question. Et puis j'ai osé une comparaison.
Les partisans de la dépénalisation du cannabis - qui sont souvent favorables à l'interdiction de fumer dans les établissements publics - voient les choses de manière fonctionnelle: la manette est un frein, le tabac et le cannabis des drogues à réglementer. Ils veulent interdire d'en vendre aux mineurs et d'en imposer les nuisances à des tiers. Et pour le reste, laisser chacun devant ses responsabilités. C'est une logique.
Les adversaires de la dépénalisation du cannabis - qui sont souvent aussi contraires à l'interdiction de fumer dans les établissements publics - ont une lecture plus symbolique: la manette est rouge et le tabac légal. Quant au cannabis, il s'agit d'une drogue au sujet de laquelle il importe de lancer un signal - d'alarme - clair à la société. C'est une autre logique.
Quant à la question de savoir qui risque de se retrouver bloqué dans le tunnel lorsque l'incendie éclatera, je vous laisse tirer vos propres conclusions.
La liste des usages médicaux de la marijuana (cannabis sativa) ne cesse de s'allonger. La revue The Journal of Natural Products a publié récemment un article sur les effets antibiotiques des molécules appelés cannabinoides. Ce groupe inclut le cannabichromène, le cannabigerol et le cannabidiol, non-psychotropes, mais également le fameux tetrahydrocannabinol ou THC, qui, lui, est psychotrope.
Le staphylocoque doré est à l'origine de nombreuses infections nosocomiales. Les chercheurs pensent que les puissants effets antibiotiques des cannabinoïdes peuvent être engagés dans la lutte de plus en plus difficile contre les bactéries résistantes aux antibiotiques, dont la plus connue est le staphylocoque doré résistant à la méthicilline. Ce dernier hante les hôpitaux, causant des infections nosocomiales qui affectent de très nombreux patients, causant le décès de certains en raison de l'absence de traitement efficace.
L'efficacité reconnue des cannabinoïdes, ainsi que le fait qu'ils n'aient jamais été utilisé auparavant, et donc que les bactéries n'aient pas pu développer de résistance contre eux, peut donc s'avérer un atout de taille dans la course contre les mutations incessantes des souches bactériennes.
D'une certaine manière, il peut sembler surprenant d'associer le cannabis à des effets antibiotiques, car il a été prouvé que le fait de fumer de la marijuana augmente la vulnérabilité aux infections. Cette vulnérabilité semble plutôt être le résultat d'inhaler de la fumée et a peu à voir avec la présence ou l'absence de cannabinoïdes.
Lorsqu'il n'est pas fumé cannabis sativa est connu depuis les années 50 pour ses puissantes propriétés antibactériennes. A cette époque cependant, la technologie permettant d'étudier la structure des molécules et leurs interactions n'en était qu'à ses débuts et ne permettait pas aux chercheurs d'identifier quels composés de la marijuana se trouvaient à l'origine de ces effets. Le climat social devenant de plus en plus hostile à la recherche sur les substances interdites, les études sur les vertus antibiotiques du cannabis ont été mises au placard, jusqu'à ce que la science moderne les reprennent récemment.
Grâce aux progrès effectués par l'analyse chimique depuis les années 50, les nouvelles équipes scientifiques sont maintenant en mesure de pointer que la structure de base commune à toutes les molécules cannabinoïdes est le composant actif qui tue les bactéries. Les laboratoires sont maintenant occupés au développement et au test de médicaments, de savons et de produits d'entretien antibiotiques.
Pour l'instant, ils concentrent leurs effort sur les dérivés de cannabinoïdes non-psychotropes, étant donné qu'il leur serait sans doute difficile d'obtenir l'autorisation de commercialiser un médicament ou un savon qui fasse planer ...
Une usine de transformation de chanvre pourrait être construite au coût de 3,5 millions de dollars à Lavaltrie. Une première au Québec.
Selon l’information obtenue par le Journal, c’est à l’intersection des autoroutes 31 et 40, dans une ancienne station expérimentale d’Agriculture Canada, que serait érigée l’usine. La municipalité de Lavaltrie, propriétaire des lieux depuis 10 ans, est prête à céder gratuitement le terrain clôturé et les deux bâtiments équipés de séchoirs et de chambres froides.
Une demi-douzaine des 60 producteurs de tabac de la région abandonnés par les compagnies de cigarettes en 2003 se sont déjà tournés en partie vers la culture de chanvre industriel, mais il leur est impossible de mettre en valeur la paille récoltée. Les variétés de cannabis cultivées n’ont aucune propriété hallucinogène.
«Nous avons commandé une étude à l’Institut national de recherche scientifique qui a conclu à la viabilité du projet », dit Norman Blackburn, maire de Lavaltrie.
La première étape consiste en une usine pilote de défibrage, et le coût estimé pour la rénovation des lieux et l’achat de machinerie spécialisée est de 3,5 M$.
«Maintenant que nous maîtrisons la culture, il faut maîtriser la transformation », indique Daniel Babineau, directeur général de Lanaupôle Fibres, organisme de valorisation du chanvre industriel. Le plan stratégique est prêt, et il reste à trouver du financement privé et public.
Manque à gagner de 40 M$
La Coopérative de production Lanaufibres, dont sont membres d’anciens producteurs de tabac, est l’une des instigatrices du projet. Son président, Christian Boisjoly, est lui-même producteur de chanvre.
«L’abandon de la culture du tabac dans la région a représenté un manque à gagner de 40 M$, et le chanvre est un bon remplaçant », dit-il.
M. Boisjoly réussit à vendre une partie de sa production seulement, les graines de chanvre servant par exemple aux fabricants d’huiles alimentaires. Pour le reste, il se contente d’accumuler les ballots de paille dans un entrepôt. Un potentiel énorme
«Il y a un potentiel énorme pour la fibre transformée. Elle peut remplacer le pétrole dans les plastiques ou servir de substitut à la laine minérale ou d’autres matériaux de construction. En Europe, des constructeurs comme BMW s’en servent pour les recouvrements intérieurs d’automobiles. Ici, les industries automobile, aéronautique ou ferroviaire pourraient être intéressées », dit l’agriculteur.
C’est légal pour les agriculteurs de faire pousser du cannabis au Canada depuis 1998. La plante ne doit pas contenir plus de 0,3 % de THC, l’ingrédient psychoactif recherché par les fumeurs. Les agriculteurs doivent obtenir une licence de Santé Canada et leur passé criminel est scruté à la loupe
Deux milliards d'euros. Trois fois les pertes de la Caisse d'épargne... C'est ce que rapporterait chaque année aux cultivateurs néerlandais l'exportation de cannabis. De quoi donner à réfléchir en ces temps de fins de mois difficiles.
Source : Rue89Dans une interview au quotidien NRC Handelsblad (rapportée par l'AFP), le commissaire Max Daniel, chargé de la lutte contre cette culture, estime que 500 tonnes de cannabis sont exportées des Pays-Bas chaque année, soit environ 80% de la production locale. Et le policier de déplorer l'importance de la demande en provenance des pays voisins :
« Aux Pays-Bas, il y a 400 000 consommateurs d'herbe et de haschisch. S'il n'y avait qu'eux, le problème serait tout à fait maîtrisable. »
Ces chiffres confirment ceux que j'avançais dans Libération il y a quatre ans, lors d'une enquête au salon international du chanvre, à Utrecht.
Après avoir parlé à plusieurs spécialistes de la question (producteurs, économistes, militants...), j'arrivais à un chiffre d'affaires global de 5 à 10 milliards d'euros pour toute la filière (coffee shops, produits dérivés, fabricants d'engrais...) soit 1 à 2% du PIB néerlandais d'alors.
Une partie de cette somme est légale et rapporte des taxes à La Haye (les propriétaires de coffee shop paient des impôts, comme les fabricants d'engrais). A titre de comparaison, la valeur totale de la production de fleurs coupées dans le pays, leader mondial, était en 2002 de 3,45 milliards d'euros...
Cultiver au plus près des principaux marchés est devenu plus rentable
Il est intéressant de se pencher sur les raisons de cette « avalanche verte », comme la qualifie Adrian Jansen, économiste néerlandais et probablement le meilleur spécialiste de cette question.
Bien sûr, il y a la forte demande de cannabis en Europe. Il y a aussi la maîtrise technologique : les Néerlandais sont les spécialistes mondiaux de la culture en intérieur toutes plantes confondues et ont obtenu, dans les années 80, l'aide de jeunes Californiens chassés par le reaganisme, pour mettre au point des variétés d'herbe beaucoup plus fortes.
Mais c'est avant tout la prohibition du cannabis qui crée cette manne nouvelle pour l'Occident. Depuis les années 60, le cannabis « fumable » (par opposition à ce que l'on appelle chanvre en France) poussait dans des pays du Sud (Inde, Pakistan, Maroc, Mexique...) et était importé dans les pays du Nord.
Avec la difficulté croissante à passer les frontières, la faute à la guerre contre la drogue puis à la lutte contre le terrorisme, un cannabis beaucoup plus cher à produire mais cultivé au plus près de ses marchés de consommation les plus lucratifs est devenu plus rentable pour les trafiquants.
De plus, les pressions des pays du Nord (notamment à travers l'ONU) sur les pays du Sud ont fini par les convaincre de lutter plus activement contre la production de cannabis, parfois au prix d'affrontements avec des cultivateurs qui se retrouvaient soudainement privés de toutes ressources.
Et il est difficile aujourd'hui d'imaginer que les pays du Sud puissent à leur tour faire pression sur le Nord sur le thème : « Rendez-nous l'argent de l'herbe... »
On estime à 200 000 le nombre de cultivateurs de cannabis en France
En s'appuyant sur les propres chiffres du bureau du « Tzar » antidrogues américain, un chercheur a estimé le chiffre d'affaires de l'herbe aux Etats-Unis en 2003 à 35 milliards de dollars (pour une production approximative de 10 000 tonnes). La Californie, Etat de tradition agricole, fournirait à elle seule le tiers d’une production multipliée par dix en vingt-cinq ans. Tandis que le Tennessee, le Kentucky, Hawaii et Washington suivraient au palmarès.
Il y a cinq ans, le magazine Forbes affirmait affirmait déjà que le cannabis était devenu la culture la plus rentable du Canada. En France, on en est loin, mais on estime que 200 000 personnes cultiveraient du cannabis, majoritairement à petite échelle.
A l'arrivée, en imposant la prohibition au reste du monde, non seulement les pays du Nord n'ont pas réglé leurs problèmes de consommation, mais ils ont rapatrié chez eux une bonne part des bénéfices liés au trafic (même si la production n'est pas le secteur le plus rentable loin s'en faut).
Des produits plus concentrés en THC
Autre problème posé par cette délocalisation du Sud vers le Nord : les produits développés sous nos latitudes sont beaucoup plus concentrés en THC (principale substance active).
Là encore, pour des raisons simples : étant donné que vous prenez le même risque pour 1g de skunk néerlandaise ou pour 1g d'herbe africaine, autant cultiver des produits plus concentrés, plus facile à transporter et vendus beaucoup plus cher au kilo.
Un argument qui sert régulièrement aux politiciens du Nord pour réclamer un renforcement de la prohibition. Le serpent prohibitionniste se mord parfois la queue...
Voilà qui pourrait donner des sueurs froides au prochain locataire de la Maison-Blanche. En quinze jours, ce ne sont pas moins de trois dirigeants latino-américains qui se sont prononcés pour une forme ou une autre de dépénalisation de la consommation de drogues. Et pas seulement de cannabis.
Source : Rue89
Contre toute attente, c'est le Mexicain Felipe Calderon qui a ouvert le bal le 1er octobre. Lancé, avec le soutien des Etats-Unis, dans une guerre sanglante contre les cartels de la cocaïne, Calderon a proposé de dépénaliser l'usage de tous les stupéfiants (herbe, cocaïne, héroïne et méthamphétamine).
Concrètement, toute personne qui serait trouvée en possession de petites quantités de drogues (0,5 g de cocaïne ou 2 g de marijuana) et accepterait un traitement en conséquence, ne serait pas inquiétée par les autorités. En cas de refus, les récalcitrants se verraient infliger de simples amendes. Certes, on est encore loin de la dose en vente libre en pharmacie, mais considérant d'où l'on vient, le pas est énorme. Il est pourtant passé totalement inaperçu.
Sa justification est pourtant simple : les bureaux du procureur général sont tellement débordés par leur lutte contre les grands cartels qu'ils n'ont plus le temps de s'occuper de simples consommateurs dont le nombre explose. Selon une récente étude du gouvernement, le pays compterait aujourd'hui 300 000 accros aux différentes drogues.
Une mesure similaire avait été proposée au Congrès mexicain il y a deux ans, mais était finalement restée lettre morte, entre autre en raison des pressions de Washington.
Une porte de sortie expérimentée en Colombie dans les années 90
Ce n'est pas la première fois que, face à l'ampleur des violences liées au trafic de stupéfiants, un pays se laisse tenter par la dépénalisation de la consommation afin de se concentrer sur les gros poissons. Au milieu des années 90, la Colombie des cartels de Medellin et Cali avait ainsi décidé de dépénaliser la possession de petites quantités de drogues (1g de cocaïne par exemple). Expérience qui tourna court, là encore en partie face aux pressions de Washington.
Mais cette fois, l'initiative semble prendre de l'ampleur. Quelques jours après la déclaration de Calderon, à Mexico toujours, le secrétaire général de l'OEA (l'Organisation des Etats américains), le Chilien José Miguel Insulza, a semblé rebondir sur la proposition devant un parterre de ministres américains en charge de la sécurité, dans un langage toutefois plus diplomatique:
« Quand une politique (la répression, ndlr) n'a finalement pas eu de résultats en vingt-cinq ou trente ans, il faut la réviser, l'ajuster. Je ne sais pas dans quelle direction, mais il faut en trouver une. »
Le président du Honduras, Manuel Zelaya, est quant à lui allé beaucoup plus loin lundi, devant les responsables de la lutte antidrogues de trente-deux pays d'Amérique latine réunis à Tegucigalpa :
« Les trafics d'armes, de drogues et de personnes (...) sont des fléaux internationaux aux trames économiques très fortes, et nous empêchent de leur apporter les ripostes efficaces dont nous disposerions dans une situation normale de légalité. »
Et d'expliquer ensuite que les consommateurs doivent être considérés « comme des malades »:
« Plutôt que de poursuivre et de tuer les trafiquants, nous pourrions alors investir les ressources que nous y consacrons à l'éducation et la formation. »
La région la plus violente du monde
Si l'on ajoute à ce panorama que la Bolivie a élu fin 2005 Evo Morales, un Indien ayamara, ancien responsable du syndicat des cocaleros, les planteurs de coca; que les présidents équatorien et vénézuélien s'opposent de plus en plus frontalement à la « guerre totale » à la drogue que Washington entend mener en Amérique latine, il semble bien que le vent est en train de tourner dans le sous-continent.
La violence endémique qui y sévit, notamment en lien avec le narcotrafic, n'est peut-être pas pour rien dans cette succession de prises de position. L'Amérique latine détiendrait en effet le record mondial du pourcentage d'homicides : environ 100 000 meurtres par an, soit cinq fois plus en moyenne que sur le reste de la planète.
Reste un obstacle juridique de taille sur le chemin de cette dépénalisation : les conventions de l'ONU interdisent toute expérience de ce type. Et un obstacle politique peut-être plus important encore: pas sûr que Washington regarde ses voisins dépénaliser sans rien dire, alors que les Etats-Unis dépensent chaque année des milliards de dollars pour les « aider » à lutter contre un trafic qui alimente avant tout leur marché intérieur. A moins que l'élection d'un candidat qui a goûté de la cocaïne ne change la donne à la Maison-Blanche.
Le conseil communal de Maastricht, aux Pays-Bas, a fixé au mois de novembre la date limite pour le déplacement des coffeeshops situés dans le centre-ville vers la périphérie. Les communes avoisinantes devront alors signifier si elles consentent à accueillir ce type de commerce sur leur territoire, a annoncé mardi le bourgmestre Gerd Leers.
Les organisations criminelles néerlandaises choisissent de plus en plus d'installer des plantations de cannabis en Flandre. La police a en effet mis au jour l'année dernière deux fois plus de plantations qu'en 2006, annoncent mercredi De Standaard et Het Nieuwsblad.
[source]www.7sur7.be[/url]
La région frontalière entre la Flandre et les Pays-Bas est devenu le champ d'action par défaut des organisations actives dans ce type d'activités illégales. En 2007, la police a découvert 480 plantations. "Il y a plus de plantations et nous cherchons mieux", explique Michel Willekens de la police fédérale. "Le cannabis est, pour l'industrie criminelle, un investissement très rentable".
La hausse du nombre de plantations démantelées est impressionnante. En 2004, il y en avait 50, contre 172 en 2005 et 246 en 2006. Un chiffre qui a doublé en 2007 pour atteindre 480. L'arrondissement judiciaire de Tongres arrive en tête, avec 101 plantations, suivi par Anvers (50), Turnhout (47), Hasselt (33) et Gand (32). En 2008, 283 plantations avaient déjà été mises au jour à la mi-août.