Schwarzenegger ouvert au débat sur la légalisation du cannabis
Par Invité, dans Justice, politique,

Le gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger s'est dit favorable mardi à un débat public sur la légalisation de la marijuana, dans laquelle des parlementaires voient une source potentielle de revenus.
 
Source : Reuters
Le gouverneur républicain, dont le mandat arrive à échéance fin 2010, a été interrogé sur la possibilité de considérer le cannabis comme l'alcool sur le plan légal lors d'une réunion publique sur la prévention du risque incendiaire.
 
"Non, je ne crois pas que ce soit le moment pour ça, mais je crois que c'est le moment d'en débattre", a-t-il dit à propos de légalisation de la marijuana.
 
"Et je crois que nous devrons étudier avec beaucoup d'attention ce que les autres pays ont fait en matière de légalisation de la marijuana ou d'autres drogues, quels effets cela a-t-il eu et s'ils sont satisfaits de cette décision", a-t-il ajouté.
 
L'ancien acteur qui a reconnu avoir fumé du cannabis par le passé, a rappelé que son pays natal, l'Autriche, souhaitait voir plusieurs pays européens faire marche arrière sur ce sujet.
 
Il a en outre estimé que la décision ne devrait pas être fondée uniquement sur des motifs fiscaux.
 
Selon un sondage Poll Field diffusé il y a quelques jours, 56% des électeurs californiens sont favorables à une légalisation de la consommation personnelle du cannabis et à l'instauration d'une fiscalité en conséquence.
 
Le représentant démocrate de San Francisco Tom Ammiano a présenté récemment au Congrès de l'Etat un texte de loi qui autoriserait la vente aux adultes et maintiendrait l'interdiction de la vente ou de la possession de cannabis pour les personnes mineures.
 
Ce dispositif équivaudrait à celui existant pour l'alcool, interdit aux personnes âgées de moins de 21 ans - la majorité légale aux Etats-Unis.
 
Ammiano affirme que sa proposition de loi permettrait de générer 1,3 milliards de recettes fiscales en Californie, un Etat exsangue financièrement.
 
Le représentant californien assure en outre, comme d'autres partisans de la légalisation, que cette décision permettrait aux forces de l'ordre de se concentrer sur des crimes plus graves.
 
La marijuana est interdite aux Etats-Unis depuis 1937 mais les Californiens ont voté en faveur de son usage à des fins médicales en 1996. En 2004, Schwarzenegger a opposé son veto à un texte qui visait à assouplir les conditions de détention de marijuana pour des raisons thérapeutiques. (Steve Gorman, version française Grégory Blachier)
 
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Mexique : « Ils tuent nos arbres pour qu'on cultive leur drogue »
Par Invité,
La violence liée au trafic de drogues n'épargne pas les communautés indigènes les plus isolées. Reportage chez les Tarahumara.
 
Tout au nord du Mexique, à 1420 mètres d'altitude, au cœur de la Sierra Madre occidentale, se trouve la zone de biodiversité la plus riche d'Amérique du Nord. Ces terres, rugueuses et inhospitalières, sont habitées par les Tarahumara, « les hommes aux pieds légers », depuis près de 2000 ans. Aujourd'hui, ce peuple pacifique est menacé par le narcotrafic qui menace l'essence même de sa culture et l'équilibre de son environnement.
 
Source : Rue89
 

 
« La violence du narcotrafic est un serpent à mille têtes. Quand on lui en coupe une, cent repoussent », explique un indien Tarahumara, qui tient à garder sa vie et donc son anonymat. « N'allez pas croire que ma parole ne vaut rien, se défend-il, mais ce que je vais vous raconter pourrait me coûter la peau. »
 
Après un silence aussi lourd que son regard, l'Indien finit par parler :
 
« Ils viennent, tuent les arbres et après, on doit choisir : soit nous quittons nos terres, soit nous restons pour cultiver leur drogue. »
 
Le peuple tarahumara paie un lourd tribut pour la défense de sa forêt, qui concentre les secrets ancestraux de leur culture, de leur cosmogonie et de leur vie même. « On ne commercialise pas sa famille, on ne peut pas vendre ce qui appartient à la Terre Mère et au Dieu Père », s'indigne l'Indien, qui tire de la forêt l'essentiel de son alimentation et de ses plantes médicinales.
 
« La forêt est l'âme du feu », continue-t-il en regardant le bois se consumer dans l'âtre. C'est aussi celle de la musique : sans bois, plus de flûtes, violons ou tambours, éléments indispensables des rites et des danses traditionnelles.
 
Propriétaires hier, dominés aujourd'hui
 
L'invasion des bûcherons et des narcos sur des terres pourtant reconnues légalement comme propriété des Tarahumara en 1960 a placé ce peuple dans un rapport de domination. Ils sont passés du statut de propriétaires historiques de ces terres boisées à celui d'employés sous-payés d'une entreprise sans scrupules, que les Blancs et les Métis dirigent comme si ces forêts et ces indigènes leur appartenaient.
 
Quand les autorités locales sont questionnées sur le sujet, elles opposent mutisme et immobilisme. Cela fait plus de trente ans qu'un réseau de politiciens locaux corrompus et de trafiquants de drogue font leur business sur des contrats d'exploitation forestière obtenus frauduleusement. Ils ont aménagé plusieurs pistes d'atterrissage pour transporter à grande échelle des cargaisons de marijuana et d'opium, dont la demande, toujours plus grande, se trouve tout près : de l'autre coté de la frontière américaine.
 
Les terres tarahumara sont la proie du cartel de Sinaloa, commandé par El Chapo Guzmán, le narcotrafiquant le plus recherché. Il est traqué non seulement par le gouvernement mexicain, mais aussi par les Etats-Unis et Interpol. Il avait été capturé en 1993 et condamné à vingt ans de prison ferme, mais une fois derrière les barreaux, Guzmán a très vite repris les commandes. Il a su acheter les faveurs de la plupart des gardiens et même du directeur de la prison, qui veillait à ce qu'il ait un traitement exceptionnel.
 
El Chapo Guzmán au cœur des tueries
 
Au terme d'une « planification magistrale » et quelques jours avant son extradition aux Etats-Unis, El Chapo Guzmán s'est enfui, dissimulé dans la fourgonnette qui transportait le linge sale. Soixante dix-huit personnes auraient été impliquées dans l'évasion !
 
Depuis, Guzmán a non seulement repris le contrôle du cartel de Sinaloa, mais s'est aussi fixé l'objectif d'exterminer la concurrence, à savoir le cartel du Golf, le cartel de Juarez et celui de Tijuana, au prix d'une surenchère de mort et de chaos.
 
Dans cette guerre mexicaine du narcotrafic, des massacres d'une violence indicible sont monnaie courante, même dans les coins les plus inaccessibles du pays, tels les canyons de la Sierra Tarahumara.
 
En août dernier, le Mexique découvrait avec horreur la tuerie qui s'est déroulée en plein jour à Creel, petit village installé au sommet de la Sierra Madre. Quatre camionnettes de luxe sont arrivées de nulle part et ses occupants ont tiré sur une centaine de personnes. Le bilan : de nombreux blessés et 13 morts, dont plusieurs enfants et adolescents.
 
La version officielle parle d'un « règlement de comptes » entre narcos ; la vérité est que ce sont des innocents qui en ont payé les frais. « Des événements comme celui de Creel se répètent régulièrement partout dans la Sierra Tarahumara, mais la presse nationale n'en parle pas car elle est contrôlée », se plaint Ernesto Palencia, avocat et membre de l'ONG Alianza Sierra Madre.
 
Cet activiste au regard profond raconte le cas emblématique de Choreachi, petit village perché dans la forêt de la municipalité de Guadalupe y Calvo, au sud de Chihuahua. Cela fait 200 ans que la communauté indigène mène une lutte silencieuse pour préserver sa forêt, car comme beaucoup de Tarahumara, ils considèrent que leur mission est d'éviter à tout prix la destruction de ces terres, afin de préserver l'équilibre entre « le monde du haut et le monde du bas ».
 
Des procès arrangés à l'avance
 
« Ils ont été l'objet de fausses accusations et beaucoup d'entre eux sont aujourd'hui en prison, dit l'avocat, les procès sont arrangés à l'avance, les Tarahumara ne bénéficient pas d'une défense ni d'un interprète qui parle leur langue. »
 
Autant de violations des droits de l'homme qui mettent les indiens dans une position de totale vulnérabilité, dans un contexte qui ne leur est déjà pas favorable.
 
Car au-delà de la lutte pour préserver leurs terres, leur culture et leur paix, les Tarahumara se battent pour leur propre survie. Ils doivent faire face à un climat toujours plus dur, avec des récoltes toujours plus maigres, dans une région où les sources d'emploi sont quasiment inexistantes, sans parler du manque de soins médicaux et d'éducation.
 
« La situation est bien plus complexe qu'on ne croit », juge Victor Martinez, anthropologue spécialisé dans la culture Tarahumara depuis plus de vingt ans. Il explique que si certains Indiens cultivent la drogue sur leurs terres, c'est pour ne pas mourir de faim, ou d'une balle dans la tête : « Pourriez-vous les condamner ? les juger ? »
 
 
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Rites de passage
Par Invité,
Bulletin d'ENCOD sur la politique des drogues en Europe
 
Les 24 et 25 avril, nous, 26 représentants de 13 associations et fédérations de l’État et 7 représentants de la Direction de LA Toxicomanie du gouvernement basque et du personnel technique de la toxicomanie, nous sommes réunis à Murgía, Vitoria, pour analyser les résultats du rapport Drogues et Diplomatie.
 
Source : ENCOD
Après deux jours de débats et de réflexions collectifs, il a été clair que le rapport représente un outil précieux pour fortifier les mouvements par la réforme de la politique des drogues et pour améliorer notre impact dans le débat politique, mais la grande question sous-jacente était : Et maintenant qu’est-ce qu’on fait ?
 
Un des objectifs de la rencontre était de mettre en commun l’expérience des associations dans trois matières concrètes : incidence politique, application de la parité et réduction des risques. Cet échange a mis en évidence le potentiel et le niveau de connaissance que nous réunissons dans les différents domaines d’activité, les lacunes existantes et la nécessité d’échanger ces connaissances pour fortifier nos capacités.
 
Les contributions précieuses des personnes qui travaillent dans l’administration publique nous ont donné des pistes sur comment améliorer notre impact politique et les voies formelles et informelles pour influencer les politiques de drogues, tant au niveau pratique que théorique.
 
Pour cela, on a décidé que nous avions besoin de travailler dans deux directions : la formation interne et l’élaboration d’un discours unifié avec des propositions concrètes vers un changement de paradigme dans le régime prohibitionniste. Le comment se traduira par la création d’un groupe de travail qui élaborera un document consensuel durant les prochains mois et dans la mise en place d’une réunion conjointe, l’année prochaine, avec toutes les fédérations et organisations de l’état, dans laquelle on organisera des ateliers pratiques et des débats politiques. L’organisation de cet événement présentera une grande avancée, non seulement en ce qui concerne notre impact politique et médiatique mais aussi pour une plus grande cohésion en tant que mouvement social. Le grand défi sera d’unir des organisations concernée par tout type de drogues et d’utilisations avec différentes lignes et propositions d’action dans une atmosphère d’harmonie et de respect.
 
Comme il a été dit clairement dans le rapport, la grande lacune des mouvements anti-prohibitionnistes est la prise en compte de la parité des sexes. Peu d’organisations l’intègre dans leur pratique et dans leur discours politique. Toutefois, on a commencer à travailler sur ce point, et à Murgía on a formé un groupe de travail d’état qui unifie les expériences et les préoccupations et commence une réflexion collective sur ce que signifie la prise en compte de la parité des sexes dans nos stratégies et nos pratiques.
 
Il reste à clarifier comment nous allons travailler les recommandations et les conclusions du rapport dans nos organisations propres. Le rapport, non seulement est un outil pour améliorer notre capacité d’incidence politique, mais est aussi un outil qui nous apporte des pistes sur comment améliorer notre fonctionnement interne, tant celui de chaque organisation que celui d’ENCOD comme réseau européen.
 
Avec 15 années d’histoire, ENCOD est entrée dans l’adolescence. Née de l’union d’un groupe d’ONG et de la Commission Européenne pendant le baptême de l’Observatoire Européen des Drogues et des Toxicomanies (OEDT), elle s’est transformée en fille bâtarde de tous les deux. Ignorée et, même, rejetée par un de ses géniteurs, avec les années elle a appris à marcher seule de par le monde, elle a été nourrie de la rage des opprimés par les politiques des drogues et a su transformer les protestations en propositions de changement pour une société plus juste et plus efficace.
 
Toutefois, comme les enfants quand ils grandissent et qu’ils ont mal à leurs os, ENCOD s’en ressent, ayant grandi de manière spectaculaire durant les dernières années, en passant de 7 à 175 organisations et personnes membres du réseau.
 
L’adolescence est une étape de rébellion contre les parents, de recherche d’identité et d’indépendance, de fusion avec les paires, de besoin de références, de créativité et de courage… Plus proche de la maturité que de l’enfance, l’adolescence ose présenter un miroir aux parents dans lequel se reflètent leurs craintes et leurs menaces. C’est le rôle que doit jouer ENCOD dans le cadre de la politique des drogues. À cet effet, il est nécessaire que nous passions au stade de la maturité et que nous fassions des propositions consensuelles et cohérentes à nos « aînés », mais sans perdre la fraîcheur et la capacité de transgression de l’adolescence.
 
L’Assemblée Générale à Barcelone du 19 au 21 juin sera une grande occasion d’unifier les discours et les propositions. Pour cela, nous devons contrôler nos colères, dépasser nos intérêts personnels et nous centrer sur l’intérêt collectif : la lutte pour un changement dans le paradigme prohibitionniste.
 
Par : Virginia Montañés Sánchez
 
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Cannabis thérapeutique : le retard français
Par Invité,
A une semaine de la Marche mondiale du cannabis (célébrée comme chaque année dans 250 villes du monde, dont Paris, Marseille ou Colmar), et alors que le dossier du cannabis thérapeutique avance aux Etats-Unis et en Allemagne, Drogues news a proposé à l'Association internationale pour le cannabis médical de faire le point sur un débat largement ignoré en France.
 
Source: Rue89
 

 
Le 7 février 2009, la première patiente allemande a pu se procurer du cannabis médical en pharmacie, sur ordonnance, et sur autorisation spéciale de l'Institut fédéral des produits de santé (BfArM), équivalent allemand de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps).
 
Sept autres patients, atteints de douleurs chroniques, de sclérose en plaques, du syndrome de tourette ou d'autres maladies graves, bénéficient également d'une telle autorisation et d'un accès à leur médicament en pharmacie. Le Dr Harald Hans Körner, procureur de Francfort et commentateur réputé de la loi sur les stupéfiants, a dore et déjà indiqué qu'il était nécessaire de simplifier la procédure de demande d'autorisation pour les patients.
 
Ce bouleversement de la médecine outre Rhin a été rendu possible grâce à un débat national actif depuis le début des années 90. L'Association internationale pour le cannabis médical (IACM), basée en Allemagne, et créée en 2000 par un groupe de médecins, de scientifiques et d'experts, a largement contribué au lancement de ce débat passionné.
 
Elle a notamment permis le partage des données scientifiques issues de la recherche fondamentale et clinique, et à faciliter le dialogue entre professionnels de la santé et patients. De fil en aiguille, la conscience médicale et collective a changé et aujourd'hui les patients allemands commencent à bénéficier de traitements actuellement inaccessible en France.
 
L'Allemagne n'est pas un cas unique, bien au contraire. Elle suit en effet la tendance, marquée dans les pays occidentaux, de dépénaliser l'usage médical du cannabis.
 
L'usage thérapeutique du cannabis en Amérique du Nord
 
Les années 2000 ont vu s'intensifier les recherches sur le cannabis, les cannabinoïdes et le système humain endocannabinoïdes. Leur nombre a plus que doublé dans les dix dernières années.
 
Une partie grandissante de la communauté médicale internationale accepte que le cannabis est un agent thérapeutique efficace pour le traitement d'une myriade de pathologies :
 
- nausées/vomissements
- douleurs
- glaucome
- épilepsie
- dépendances
- asthme
- hyperactivité
- maladie d'Alzheimer…
 
Dans certains pays comme les Etats-Unis, les gouvernements financent même la recherche fondamentale et clinique. Les Etats-Unis font en effet figure de pionniers.
 
Aujourd'hui, 13 Etats tolèrent le cannabis médical. En 1996, un referendum de l'Etat de Californie approuvait l'utilisation médicale du cannabis et de ses dérivés. Ensuite s'en est suivi une cascade d'affaires juridiques dans différents Etats, opposant juges d'Etat et fuges fédéraux, ce qui conduisit progressivement à l'assouplissement des lois dans les autres Etats :
 
- 1998, Oregon, Washington, Alaska
- 1999, Maine
- 2000, Colorado, Hawaï, Nevada, Maryland
- 2004, Vermont, Montana
- 2006, Rhodes Island
- 2008, Michigan
 
Cette tendance devrait se poursuivre, notamment en raison de l'accession aux responsabilités de l'administration Obama. En mars 2008, Obama avait déclaré à un journaliste :
 
« Je ne veux pas avoir un département de justice qui persécute et arrête des usagers de marijuana médicale. »
 
Cette nouvelle a été accueillie par un grand soulagement par les organisations de défense des malades.
 
A coté de son voisin pionnier, le Canada a naturellement suivi le mouvement. Au début des années 2000, un procès a opposé le gouvernement fédéral et un distributeur de cannabis à usage thérapeuthique. L'acquittement de l'accusé, par la cour fédérale de justice, a permis la création officielle du premier Centre compassion de Montréal. Celui-ci distribue maintenant depuis plusieurs années des variétés médicales de cannabis, du haschisch, ainsi que des produits préparés comme des biscuits, des gélules. (Voir la vidéo)
 
https://www.youtube.com/watch?v=NDRMTGYusr4
 
Reconnaissance de l'usage thérapeutique du cannabis en Europe
 
En Europe, la situation est complexe, puisque chaque pays dispose de ses propres lois régissant les stupéfiants, et donc le cannabis. Bien que les propriétés thérapeutiques soient de plus en plus établies, l'ONU n'a pas encore infléchi sa position quand au classement du cannabis comme stupéfiant ne présentant pas de propriété thérapeutique.
 
De ce fait, tous les pays européens, hormis les Pays Bas et l'Espagne, ont adopté une politique prohibitionniste interdisant non seulement l'usage, mais également l'importation et la culture du cannabis.
 
Aux Pays bas, bien que l'usage et la culture soient dépénalisés, le commerce reste réglementé. La politique hollandaise en matière de santé publique s'est orientée, depuis le début des années 2000, vers une volonté de distribuer du cannabis médical en pharmacie, sous l'autorité du ministère de la Santé (BMC).
 
Une gamme de produits a été développée par la société Bedrocan. Ces produits répondent à des normes pharmaceutiques strictes, notamment en termes de contrôle de bactéries, métaux lourds et pesticides.
 
Trois qualités sont disponibles depuis 2003, avec des teneurs en principes actifs THC et CBD titrées, connues et reproductibles. Elles sont distribuées sur ordonnance à tous les patients, sans distinction de nationalité (principe de non discrimination des malades). Les Pays Bas disposent en effet d'un droit d'exportation dans le cadre des accords européens.
 
La création des médicaments standardisés BedrocanBV (Bedrocan®, Bediol® et Bedrobinol®) permet dorénavant aux médecins européens de pouvoir prescrire à leurs patients. Ainsi, de nombreux pays ont compris l'opportunité de réglementer de nouveaux médicaments.
 
La Finlande a été le premier pays à importer les produits BedrocanBV, suivie de l'Italie et de l'Allemagne. Le Royaume Unis importe également à des fins de recherche. Une demande de mise sur le marché européen est également en cours pour permettre la libre circulation en Europe.
 
Quelles solutions pour les malades français ?
 
Dans ce contexte de changement qui s'accélère, la France semble être laissée sur place. D'une part la littérature scientifique et les publications françaises relatives au sujet du cannabis médical et des cannabinoïdes sont pratiquement inexistantes.
 
D'autre part, il est surprenant de constater l'absence de participation des scientifiques français aux congrès sur les cannabinoïdes. De toute évidence, la prohibition en France a parfaitement bien fonctionné. La France semble aujourd'hui éviter le débat national sur le cannabis médical. Mais pourquoi ?
 
Probablement à cause de la peur et du conditionnement collectif des dernières décennies. Les maladies, quelles qu'elles soient, ne connaissent pas de frontière, et les malades français disposent des mêmes droits de se soigner que les malades américains, canadiens, hollandais, espagnols ou allemands. En 2009, est-il encore concevable d'interdire aveuglément l'accès contrôlé au cannabis pour des malades souffrants qui en ont besoin ?
 
D'un point de vue légal, l'unique solution pour un patient est de demander une ATU (Autorisation temporaire d'utilisation) nominative au Directeur de l'Afssaps pour l'usage d'un médicament ne disposant pas d'autorisation de mise sur le marché.
 
Les démarches administratives, ainsi que l'issue incertaine des demandes, ont découragé les patients et les médecins : le nombre de ces demandes est en baisse constante depuis plusieurs années. Cela signifie t-il que les malades sont moins nombreux à avoir besoin de ces médicaments ?
 
En réalité, les patients ont dû rechercher d'autres solutions pour palier la prohibition. Certains, soutenus par leur médecin français ou étranger, ont pu disposer de prescriptions et ainsi ramener du cannabis médical hollandais à leurs risques et périls.
 
Les autres, pour des raisons également économiques, se sont tournés vers l'autoproduction, réaction humaine bien naturelle si l'on considère la liberté de se soigner comme un droit fondamental et inaliénable. On estime aujourd'hui à 200 000 le nombre de cultivateurs en France.
 
Alors que l'accès au cannabis médical évolue rapidement dans les pays occidentaux, la France n'a pas encore abordé un débat national pourtant nécessaire. Pourtant, les malades français disposent des mêmes droits fondamentaux que leurs concitoyens européens. Avec les changements rapides qui se produisent notamment en Allemagne, les patients français pourraient bien profiter bientôt d'un accès facilité outre Rhin.
 
 
 
► A Paris, la Marche mondiale du cannabis sera stagnante, à Bastille à 15 heures le samedi 9 mai (Le site de la Marche mondiale du cannabis France)
 
 
Ailleurs sur le Web
 
► Le site de l'IACM
► Le site de la Marche mondiale pour le cannabis
 
 
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Marche Mondiale du Cannabis
Par Invité,
La Global Marijuana March est un évènement international organisé depuis 10 ans dans plus de 250 villes.
 
Le 2 mai à Chalon sur Saône (Théâtre de Verdure à proximité de la Maison des Vins), Lyon, Nancy, Anvers, Gand, Berne, Bâle, Montreal...
 
Le 9 mai à Paris (Place de la Bastille)
 
de 15h à 18h Manifest’action « Trankilou »
 
Musique, Stands, Info libre et non faussée sur le cannabis sativa L.
 
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Trekt Uw Plant démarre une nouvelle plantation collective
Par Invité,
L’association de producteurs et consommateurs de cannabis Trekt Uw Plant ( Tire Ton Plant ) mettra en place durant les prochaines semaines, quelque part en Belgique, une plantation de cannabis sur le principe de 1 plante par personne. Tous les adhérents pourront recevoir leur plante avant le 1er novembre 2009, sous les conditions suivantes : être majeur, vivre en Belgique et consommer du cannabis.
 
Source : Trekt Uw Plant
Depuis 2005, il existe en Belgique une directive ministérielle selon laquelle la possession de 3 gr maximum de cannabis ou une plante femelle est une offense qui n’est pas réprimée.
Trekt Uw Plant présentait sa première plantation collective de cannabis, consistant en un pied mère et 5 boutures. Cette plantation fût confisquée et 4 membres impliqués furent arrêtés quelques heures plus tard. 
En mai 2007 ces membres furent condamnés par la cour locale d’Anvers à une amende de 15 €. Plus d’un an après, en juin 2008,la Cour d’Appel les acquitta, compte-tenu qu’elle considéra qu’il s’agissait d’une offense et non d’un crime. Une offense qui, comme l’établit la directive de 2005, peut seulement être sanctionnée par un simple procès verbal ( appelé VPV, Vereenvoudigd Proces Verbaal).
 
De cette sentence, Trekt Uw Plant conclut que l’installation d’une plantation collective est en accord avec le contenu de la directive ministérielle : en arrêtant de poursuivre la possession et la culture de cannabis pour usage personnel, l’appareil policier et judiciaire peut utiliser ses ressources pour combattre la criminalité organisée, et la politique concernant la consommation de cannabis peut mettre l’accent sur la santé publique.
 
L’objectif de Trekt Uw Plant est, selon les statuts de l’association, de permettre à ses membres de cultiver collectivement 1 plante de cannabis par personne. Ces dernières années, le Procureur a sollicité la dissolution de l’association par deux fois. A chaque fois la Cour a refusé de le faire.
 
En cultivant des plantes pour la consommation personnelle de ses membres, Trekt Uw Plant crée une saine alternative au marché illégal, et pour ce qu’on appelle "le tourisme des drogues" des coffeeshops en Hollande. L’association utilise des méthodes de culture écologiques, sans aucun risque de frelatage ou de pollution de la substance, comme c’est le cas sur le marché noir. Et contrairement au marché illégal, Trekt Uw Plant n’est pas accessible aux mineurs.
 
Tous ceux qui adhèrent à Trekt Uw Plant pour le 9 mai au plus tard, durant la Marche Mondiale pour la Marijuana à Anvers (voir le formulaire d’adhésion), pourront recevoir leur plante avant le 1er novembre 2009, sous la condition d’apporter la preuve de leur résidence en Belgique, d’être majeur et de consommer du cannabis.
 
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La "carte coffes shop" pour les acheteurs de drogues douces
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Le bourgmestre de Fourons, Huub Broers, et son homologue Guido Willen, de Lanaken, ont réagi vendredi positivement à la proposition des autorités du Limbourg néerlandais de ne plus vendre de drogues douces qu'aux détenteurs d'une carte spécifique à partir de 2010.
 
Source : Lalibre.be
Le bourgmestre de Lanaken, Guido Willen (Open Vld), approuve également ce principe de carte, mais il est et reste favorable à une disparition définitive des coffee shops.
 
https://www.cannaweed.com/upload/server8/ad3862.jpg[/img]
"Je soutiens ce projet à 100%. Il y a quatre ans, j'avais moi-même lancé une idée similaire et à présent je me réjouis que les Pays-Bas mettent à leur tour cette proposition sur le tapis. J'avais à l'époque déjà proposé de contrôler les cartes d'identité des personnes qui entrent dans les coffee shops", a rappelé M. Broers (CD&V).
 
"Dans le temps, les Pays-Bas n'avaient pas encore de cartes d'identité, mais aujourd'hui c'est le cas. Si le système fonctionne avec une carte spécifique, c'est aussi bon. Avec ce principe de 'pass', on en aura fini avec le tourisme de la drogue. Espérons que personne ne réussira à falsifier ces cartes", a-t-il poursuivi.
 
"Le projet n'est pas drôle pour ceux qui achètent de la drogue, mais nous ne pouvons avoir de compassion pour eux. Le but du législateur était au départ de ne permettre la vente de drogues douces à Maastricht qu'aux habitants de la ville, et le système de 'pass' rencontre cet objectif. Mais soyons clairs, je reste totalement opposé à la vente de drogue", a conclu le bourgmestre de Fourons.
 
L'instauration d'une carte spécifique est l'un des points principaux du nouveau projet "Limburg stelt zijn grenzen" (Le Limbourg affirme ses frontières), initié par les communes de cette province néerlandaise, frontalière de la Belgique, pour régler la question des coffee shops. Tous les coffee shops seront donc considérés comme des clubs privés, où les non-membres ne pourront pénétrer.
 
Chaque membre pourra acheter maximum 3 grammes de drogues douces par jour. Les étrangers doivent également pouvoir obtenir une telle carte, sinon le système contreviendrait à la réglementation européenne. On peut aussi imposer que chaque personne ne puisse se rendre que dans un seul coffee shop par jour.
 
Le bourgmestre de Lanaken, Guido Willen (Open Vld), approuve également ce principe de carte, mais il est et reste favorable à une disparition définitive des coffee shops. "La carte permet un meilleur contrôle des coffee shops, mais cela doit être une mesure transitoire avant une disparition complète des coffee shops, et la fin de la politique de tolérance de Maastricht et des Pays-Bas", a conclu le bourgmestre Willen.
 
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Vent de réforme sur le cannabis médical
Par Invité,
Mama Editions, Communiqué de Presse :
 
Tout a commencé en 1995, lorsqu’une écrasante majorité d’électeurs californiens ont légalisé la MM (Medical Marijuana) par référendum. Depuis, toute personne munie d’un certificat médical peut se procurer du cannabis dans l’un des très nombreux clubs privés (Buyers Clubs ou Compassion Clubs) où elle est légalement disponible, en Californie et dans une douzaine d’autres États ayant depuis voté des lois similaires.
Mais le gouvernement fédéral n’a jamais voulu reconnaître la souveraineté des États dans ce domaine, malgré le nombre grandissant d’études indiquant une amélioration sensible de l’état des malades consommant du cannabis pour une foule d’applications médicales. Aussi, allant à l’encontre de la loi des États, la DEA (la « brigade des stups » américaine) n’a jamais cessé de faire des descentes musclées dans les lieux de vente de la MM.
 
Au fil des années, le cannabis médical a fini par percer en Europe. Depuis 2003, aux Pays-Bas, un Bureau du cannabis médical supervise la culture et la vente en pharmacie à des patients certifiés (cela indépendamment des coffee-shops, dont certains viennent de fêter leur trentième anniversaire).
 
Ce cannabis médical, qui reçoit le nom de Bedrocan®, est depuis peu exporté légalement, de pharmacie à pharmacie, dans un certain nombre de pays européens : d’abord la Finlande et l’Italie et, depuis le 5 février dernier, l’Allemagne.
 
Aux États-Unis même, l’élection du président Obama s’est immédiatement fait sentir dans ce domaine. En effet, au cours d’une conférence de presse tenue le 25 février dernier, l’équivalent américain du ministre de la Justice, a déclaré que désormais il n’y aurait plus de descentes de la DEA sur les lieux de culture ou de vente du cannabis médical.
 
On dénombre aujourd’hui, rien qu’en Californie, 200 000 patients certifiés qui achètent du cannabis en toute légalité. Les impôts provenant de cette vente ont rapporté 10 millions de dollars au gouvernement californien sur l’année achevée, une manne qui laisse songeur un nombre grandissant de parlementaires. Et de rappeler que le président Franklin Roosevelt avait renfloué les caisses de la nation, à son arrivée au pouvoir, grâce à l’impôt généré par l’abolition de la prohibition de l’alcool…
 
PARUTION D’UN LIVRE collant à cette actualité : Cannabis médical, Du chanvre indien au THC de synthèse, disponible en librairie le 28 avril.
 
Michka, auteure française traduite en plusieurs langues et spécialiste des plantes, a publié depuis 1978 une demi-douzaine d’ouvrages sur le cannabis. Appelée comme expert auprès des tribunaux, elle est également journaliste et voyage régulièrement entre l’Europe et l’Amérique, où elle observe depuis plus de trente ans l’évolution de cette plante médicinale.
Accompagnée de divers spécialistes, de médecins et de patients, elle en présente ici le profil particulier.
 
Cannabis Médical sur mamaeditions.com
 
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La Grande-Bretagne pourrait économiser 15 milliards en légalisant
Par Invité,
La Grande-Bretagne pourrait économiser 15 milliards d'euros chaque année en mettant fin à la prohibition des drogues. C'est en tous cas ce qu'affirme une étude publiée la semaine dernière par l'association antiprohibitionniste Transform.
 
Source: Rue89Le rapport de Transform sur les coûts comparés de la prohibition et de la légalisationIl s'agit de la première étude comparative des coûts respectifs de la prohibition et de la légalisation. Etude que des parlementaires réclament depuis des années au gouvernement, qui s'est toujours refusé à la mener. Comme le rappellent les auteurs de l'étude :
 
https://www.rue89.com/files/imagecache/asset_wizard_vignette/files/ArnaudAubron/2009_04_14_Rapport_drogues_transform.jpg[/img]« Le gouvernement affirme que toute avancée du système de prohibition vers la régulation entrainerait des coûts supérieurs aux bénéfices. Mais aucune analyse comparative coûts/bénéfices ni aucune étude d'impact des politiques actuelles n'a jamais été menée en Grande-Breatgne ni d'ailleurs à l'étranger. »
 
Afin de ne pas être taxés d'angélisme, les auteurs ont donc envisagé quatre scénarios : une baisse de la consommation de drogues de moitié, une stagnation de la consommation, une hausse de moitié ou enfin une hausse de 100%. Or, même dans ce dernier cas, la légalisation permettrait encore d'économiser 7,5 milliards d'euros par an. Dans le meilleur des scénarios, la mesure permettrait d'économiser 22 milliards.
 
Ces différences s'expliquent, dans les grandes lignes, par les économies liées à la baisse d'activité de la police et de la justice d'un côté, et, de l'autre, par la mise en place de taxes sur les produits stupéfiants, comme pour le tabac ou l'alcool aujourd'hui. Les auteurs concluent en appelant à un débat national sur la légalisation.
 
 
Télécharger le rapport (en anglais)
 
 
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Ailleurs sur le Web
 
► Le site de Transform (en anglais)
 
 
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Aux Pays-Bas, les champignons hallucinogènes interdits en appel
Par Invité,
"La cour d’appel de La Haye a rejeté mardi une demande en référé de levée de l’interdiction de vendre et de cultiver des champignons hallucinogènes déposée par des magasins du secteur.
 
Source : lesoir.be mardi 14.04.2009, 12:27L’interdiction des champignons hallucinogènes, entrée en vigueur le 1er décembre 2008, « n’est pas injuste » et « reste valable », a indiqué la cour d’appel. Une association de magasins vendant des champignons hallucinogènes avait fait appel d’une décision du juge des référés, qui avait rejeté le 28 novembre 2008, sa requête demandant la levée de cette interdiction de vente et culture. Plus de 180 espèces de champignons hallucinogènes ont été interdites par le ministre néerlandais de la Santé Ab Klink, qui avait estimé que leur consommation pouvait « mener à un comportement imprévisible et de prise de risque ». Les députés néerlandais avaient réclamé l’interdiction des champignons hallucinogènes après le suicide en mars 2007 d’une Française de 17 ans, qui s’était jetée d’un pont d’Amsterdam après en avoir mangé. Aucun lien n’avait cependant été établi entre son suicide et la consommation de champignons."
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