Intervention ratée pour la police à l'Appel du 18 joint
Par Invité, dans Ce que nous avons retenu...,

Quelques centaines de partisans de la légalisation du cannabis s'étaient donnés rendez-vous ce jeudi, comme tous les ans depuis 1993, au Parc de la Villette, à Paris, pour célébrer comme il se doit l'Appel du 18 joint : pétard à la bouche.
 
Source : Rue89

Ce qui n'est évidemment pas du goût des forces de l'ordre, car la simple consommation de cannabis tombe toujours sous le coup de la loi en France. Traditionnellement, la brigade des stupéfiants se déplace pour l'évènement mais se contente d'observer, voire de converser avec les organisateurs.
 
Une fois n'est pas coutume, d'autres représentants de la loi ont cette fois débarqué en moto, en voiture et… à cheval. Après avoir contrôlé l'identité de jeunes fumeurs qui attendaient le début des agapes, les policiers (apparemment rattachés au commissariat du XIXe arrondissement) ont tenté de placer en garde à vue Jean-Pierre Galland, président du Circ (le Collectif d'information et de recherche cannabique).
 
Après l'intervention de la direction de la Villette, les forces de l'ordre ont opéré un retrait en désordre et sont finalement reparties bredouille. Du côté de la police, on affirme aujourd'hui « qu'aucun fait notable n'a été signalé ». Tout est bien qui finit bien.
 

 
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La sécurité routière oui, la répression aveugle non
Par Invité,
Dans le 13 heures de France 2, ce mardi 16 juin, un sujet montre une vaste opération de gendarmerie ciblant particulièrement l'usage des drogues au volant. Un gendarme explique donc que le cannabis tue autour de 200 personnes sur les routes et que c'est pour y remédier que les contrôles salivaires et comportementaux se multiplient.
 
Cependant, le gendarme en question, avec la bénédiction de son ministère de tutelle et des autres, semble également verser dans la désinformation voire la malhonnêteté. En effet, il nous affirme que les effets du cannabis se poursuivent jusqu'à 18 heures dans l'organisme.
 
Source: Rue89
Or, la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt), sur son site et dans ses différentes interventions, ainsi que la quasi totalité des spécialistes sont d'accord pour dire que les effets du cannabis durent entre 1 et 6 heures en fonction de la dose consommée, du sujet et du mode de consommation.
 
Que le cannabis soit détectable jusqu'à 18 heures après consommation n'est pas en question ici, ni même les dangers que représentent les conducteurs sous l'influence des stupéfiants. Ce qui est en question ici c'est la malhonnêteté et/ou la méconnaissance de ces sujets de la part de notre gouvernement qui ne comprend pas que l'on puisse avoir une quantité infime mais détectable d'une substance dans l'organisme sans pour autant être sous l'influence de ce produit.
 
Un exemple : un homme fume un joint à 21 heures puis va se coucher. S'il est contrôlé au volant le lendemain après-midi, il sera positif et considéré comme un délinquant routier (voire un criminel en puissance) alors que les effets du cannabis se sont dissipée au moins 10 heures auparavant et qu'au moment du contrôle il n'est plus sous l'influence de ce stupéfiant. Néanmoins, son permis lui sera retiré, il aura une forte amende et peut-être même une peine de sursis.
 
Le cannabis est certes un produit interdit en France et il fait des ravages quand il est consommé avec excès, mais est-il normal de se voir condamné alors que l'on n'est plus sous l'influence du produit ? Les tests salivaires ne sont pas fiables et il n'existe pas de seuil reconnu par les services de police au-dessus duquel il ne fait aucun doute que l'on est sous l'influence du cannabis.
 
La sécurité routière et la prévention des risques, oui ; la répression aveugle, non.
 
 
 
Pour visualiser le JT de 13h du Mardi 16 Juin:
Cliquez sur ce lien puis sélectionnez l'archive "Mardi 16". Pour finir, avancez la vidéo jusqu'à: 00h17m23s.
 
Vous pouvez témoigner sur le topic dédié au dépistage cannabis si vous avez déjà été victime de cette faille.
 
 
 
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« l'appel du 18 joint » lancé pour la dix-septième fois
Par Invité,
Le manifeste publié en 1976 par quelques journalistes de Libération étant toujours d'actualité dix-sept ans plus tard, le Circ, collectif d'information et de recherche cannabique, décida de relancer « l'Appel du 18 joint » en organisant en 1993 un premier rassemblement au Parc de La-Villette, à Paris.
 
Source: Rue89

Seize ans ont passé. Le 18 juin reste le seul jour de l'année où les amateurs de cannabis peuvent fumer des pétards sans risquer dix ans de prison, la peine prévue pour usage et détention. C'est aussi le seul jour de l'année où tout citoyen peut revendiquer pour cette plante appréciée en France par plus d'un million de personnes issues de toutes les classes sociales, un autre statut que celui de stupéfiant.
 
En 1995, l'année où Jacques Chirac devint président de la République, le préfet de police eut la bonne idée d'interdire le rassemblement de « l'Appel du 18 joint ». Cette interdiction, et celles qui suivirent, permit au Circ de nouer de solides alliances avec les politiques, en particulier avec les Verts, et d'amener des associations, par exemple la ligue des Droits de l'homme, à se positionner sur le problème des drogues. C'était le temps où la seizième chambre correctionnelle de Paris servait de tribune au Circ pour exprimer ses idées sur les multiples effets pervers de la prohibition.
 
Les fumeurs de cannabis, du citoyen lambda à l'ennemi de l'intérieur
 
Depuis 1998, « l'Appel du 18 joint » est toléré à Paris, mais aussi dans les quelques villes où il se déroule, même si chaque année le responsable du rassemblement parisien est convoqué par la brigade des stupéfiants à la demande du parquet qui ne donne pas suite.
 
Trop souvent présenté comme un rassemblement de nostalgiques, de babas cools ou de gauchistes, « l'Appel du 18 joint » est pourtant l'occasion unique de démontrer par le nombre que les fumeurs de cannabis sont des citoyens comme les autres. Or, bon an mal an, à Paris seulement deux mille personnes répondent à l'appel du Circ et quelques centaines à Lyon.
 
Aujourd'hui, la politique des drogues est plus que jamais axée sur la tolérance zéro. En quelques années, à coup de campagnes de prévention caricaturales, alors que les médias s'autocensuraient et donnaient rarement la parole aux partisans de la légalisation, Etienne Apaire (un des artisans de la loi sur « la prévention de la délinquance ») et président de la Mildt peaufinait son « plan gouvernemental et triennal de lutte contre les drogues et les toxicomanies ».
 
Avec ce plan sorti en juillet 2008, la Mildt entend imposer son discours unique sur les drogues, chargeant le CSA de traquer les téléfilms présentant les stupéfiants sous un jour favorable ou proposant de former des « spécialistes » chargés de délivrer la bonne parole dans les collèges, les lycées, les universités, les entreprises, les stades, les familles, les prisons…
 
Afin de mieux contrôler l'information, la Mildt promet aussi de s'attaquer aux sites internet qui « font la promotion de l'usage du cannabis et vendent du matériel destiné à la culture ». Elle n'a pas encore trouvé la parade pour éradiquer la vente de graines, mais ça ne saurait tarder… En attendant, elle va doter la police « de moyens de détection innovants » et traquer le nouvel ennemi de l'intérieur : le cannabiculteur.
 
Toujours d'après ce plan, tout usager pris le pétard au bec aura droit à son « stage de sensibilisation sur les dangers des produits stupéfiants » et le gouvernement va multiplier les consultations jeunes consommateurs, « y compris dans les zones rurales ».
 
Permis de conduire retiré pour six mois… même si vous avez fumé la veille !
 
Cette politique a déjà porté ses fruits puisqu'elle s'est traduite en 2008, par 177 954 interpellations pour infraction à la législation sur les stupéfiants dont 90% concernent le cannabis. Et attention aux peines planchers ! Condamné une première fois pour usage et détention (une infraction en théorie punie de dix ans de prison), vous serez automatiquement condamné à quatre ans de prison ferme si on vous interpelle une seconde fois en possession de quelques grammes.
 
Le gouvernement a déclaré la guerre aux amateurs de cannabis. Aujourd'hui, tout fumeur prenant le volant doit s'attendre à tomber sur un gendarme lui demandant de se plier à un test salivaire. Positif, le malheureux sera traîné à l'hôpital, et au cas où la prise de sang révèlerait quelques nanogrammes de THC, son permis de conduire lui sera retiré pour une durée de six mois… Qu'importe si son dernier joint, il l'a fumé la veille !
 
Plus que jamais, « l'Appel du 18 joint » est d'actualité. Le débat autour du cannabis que l'on croyait à jamais enterré a resurgi lors des élections européennes avec la candidature sur la liste Europe écologie d'Anne Coppel (fondatrice de l'Association Française de Réduction des risques) et la constitution de la liste « Cannabis sans frontières ». Composée à quelques semaines du scrutin, superbement ignorée par les médias, disposant de moyens dérisoires, la liste « Cannabis sans frontières » a tout de même recueilli 3988 voix dans la région Ile-de-France.
 
Que vous soyez amateur de cannabis ou simple citoyen, si vous en avez marre d'un gouvernement qui veut vous dicter vos plaisirs, un gouvernement qui privilégie la politique de la matraque au détriment de la prévention et de l'éducation, « l'Appel du 18 joint » est l'occasion, inespérée… Après, il sera trop tard, pour dire non à la politique de tolérance zéro pour le cannabis.
 
A lire aussi sur Rue89 et sur Eco89
► 4000 petits votes pour Cannabis sans frontières
► Européennes : une liste pro-cannabis se lance sur le tard
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Ailleurs sur le Web
► 18 Joint : Mode d'emploi.
► Signer l'appel du 18 Joint.
► Aider le CIRC : adhérer, faire un don, participer...
 
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Cannabis Sans Frontières: "Ce n’est que le début, la campagne continue"
Par Invité,
Nous remercions les 3988 électeurs et électrices qui ont utilisé le bulletin de vote de la liste « Cannabis Sans Frontières (alternative écologique) » en Ile-de-France. Sans moyens, avec seulement 4 semaines de campagne et aucune couverture médiatique, notre liste se satisfait de l’écho remporté dans les urnes.
 
Source: cannabissansfrontieres.org
3988 suffrages obtenus en Ile de France : "Ce n’est qu’un début, la campagne continue"
 
Tous les résultats sur le site du ministère de l'intérieur
 
 
Elections européennes - Région Ile-de-France
 
Cannabis Sans Frontières (Alternative écologique)
 
Liste conduite par Farid Ghehiouèche
 
 
COMMUNIQUE DE PRESSE N°17
 
CANNABIS SANS FRONTIERES : l’alternative écologique
 
 
Nous remercions les 3988 électeurs et électrices qui ont utilisé le bulletin de vote de la liste « Cannabis Sans Frontières (alternative écologique) » en Ile-de-France. Sans moyens, avec seulement 4 semaines de campagne et aucune couverture médiatique, notre liste se satisfait de l’écho remporté dans les urnes.
 
Cependant, le vote pour les élections européennes appellent plusieurs commentaires : le premier d’ordre général concerne l’abstention record sans doute causée par une campagne électorale officielle trop courte, le second à propos du contenu, trop terne et trop éloigné de la réalité quotidienne et des difficultés sociales, le troisième sur l’absence d’enjeux véritables – Le scrutin du 7 juin est marqué par une très faible participation, en France (quarante pour cent des inscrits) mais aussi dans le reste de l’Union Européenne (UE).
 
Nous déplorons cette abstention qui fait suite à une campagne électorale au cours de laquelle les citoyens n’ont guère été informés, les vrais problèmes n’étant presque jamais évoqués. Nous nous inquiétons de cette montée en puissance de la nouvelle droite européenne "décomplexée", dont l’extrême-droite nourrit le discours et l’action.
 
Les débats sur les enjeux européens ont été, à peu de chose près, inexistants. En réalité, la grande majorité de la population se retrouve donc ouvertement exclue par manque d’information de tout pouvoir participatif quant aux décisions. Et plus la situation s’aggrave, moins on leur permet de participer à un avenir collectif indispensable.
 
Reconnaissons-le, en lançant officiellement le 9 mai 2009, un appel à la constitution de listes « Cannabis Sans frontières (alternative écologique) », l’objectif était de lutter aussi contre une abstention programmée. Notre liste se présentait comme une force d’opposition réelle à la logique gouvernementale, en rupture avec les forces traditionnelles de la gauche sauf bien sûr Les Verts qui collaborent à un autre niveau à notre réflexion sur la politique nécessaire à défendre en matière de drogues.
 
Notre liste ne sera pas parvenue à motiver chez les abstentionnistes toute une frange de la population incertaine qui ne se sent plus du tout représentée, ignorée, abandonnée qu’elle est parce que considérée comme négligeable. Gageons que le black out médiatique dont nous avons été l’objet n’y est pas pour rien.
 
Notre profession de foi basée sur 12 propositions est maintenant versée au débat et devra s’inclure dans les processus préliminaires aux futures élections.
 
« Ce n’est qu’un début, la campagne continue » : nous nous battrons pour que « l’alternative écologique » défendue par nos 12 propositions ne puisse plus être écartée de l’horizon, et ceci tout particulièrement dans le contexte de la victoire éclatante de la liste Europe écologie.
 
De cette victoire nous ne pouvons que nous réjouir, que ce soit pour l’ensemble de la gauche enfin renouvelée ou pour la cause anti-prohibitionniste que nous défendons.
 
Pour l’avenir, l’initiative « Cannabis Sans Frontières » souhaite rassembler toutes les forces en faveur d’une sortie de la prohibition.
 
 
Et pour ce faire, nous donnons plusieurs rendez-vous :
 
- Le 18 juin 2009, à Paris et ailleurs, pour manifester publiquement notre soutien à l’appel lancé en 1976 et remis au goût du jour par le CIRC.
 
- Fin juillet : 1ère Université d’été « Cannabis sans Frontières » (lieu et dates à préciser)
 
- Fin novembre : « Faîtes des récoltes » (« cannabis cup » française) à Paris
 
- 1 mai 2010 : Marche Mondiale du Cannabis, partout en France.
 
- 8 mai 2010 : Marche Mondiale du Cannabis, toutes et tous à Paris.
 
Toutes les informations sur nos prochaines actions sont disponibles sur notre site internet qui fera peau neuve dans quelques jours.
 
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4000 petits votes pour Cannabis sans frontières
Par Invité,
Contre toute attente, la diffusion à la télé des "Experts Miami", dimanche après-midi, n'a pas bénéficié à la liste Cannabis sans frontière. Elle doit donc se contenter de 3988 voix. Soit précisément, selon mes savants calculs, 0,142% des suffrages exprimés. Pas de remboursement de frais de campagne en vue donc.
 
Source: Rue89
 
Evidemment sans bulletin imprimés dans la plupart des bureaux de vote, difficile d'espérer mieux. Les électeurs potentiels devaient en effet imprimer eux-mêmes leurs bulletins. Ecologie et pauvreté obligent. A Paris toutefois, dans mon bureau du XIe arrondissement, des sympathisants s'en étaient chargés.
 
Dans le communiqué post-élections de Cannabis sans frontières, Farid Ghehiouèche, animateur de la liste, s'émeut comme les autres têtes de liste de l'abstention. La lutte contre l'abstention était en effet au coeur du programme de Cannabis sans frontières, qui espérait offrir à certains mous du bulletin une raison de se déplacer :
 
"Ce n'est qu'un début, la campagne continue : nous nous battrons pour que « l'alternative écologique » défendue par nos 12 propositions ne puisse plus être écartée de l'horizon, et ceci tout particulièrement dans le contexte de la victoire éclatante de la liste Europe écologie. De cette victoire nous ne pouvons que nous réjouir, que ce soit pour l'ensemble de la gauche enfin renouvelée ou pour la cause anti-prohibitionniste que nous défendons."
 
Prochain épisode : l'Appel du 18 joint, 18 heures à la Villette à Paris et dans d'autres villes de France. Reste à savoir si les 4000 électeurs de dimanche seront bien présents.
 
 
 
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18 Joint 2009
Par Invité,
https://www.encod.org/info/local/cache-vignettes/L200xH111/arton1857-104ca.png[/img]Il ne se passera rien si vous vous cachez derrière l’arbre qui masque la forêt. Mais si vous refusez d’être considéré comme des citoyens de seconde zone, tantôt malades tantôt délinquants, tout est possible.
 
Source: www.18joint.org
Depuis notre dernier rendez-vous, le nouveau plan gouvernemental et triennal de lutte contre les drogues et les toxicomanies, est tombée.
 
Uniformiser le discours sur les drogues en contrôlant les médias, s’attaquer aux sites Internet qui proposent des graines, doter la police d’un matériel dernier cri pour traquer le cannabiculteur, telles sont quelques-unes des mesures coercitives que préconise la MILDT au nom de la fameuse tolérance zéro.
 

 
Les effets de cette politique très sécuritaire ne se sont pas fait attendre. En 2008, 177 964 personnes ont été interpellées pour infraction à la législation sur les stupéfiants (ILS) dont 139 483 sont de simples consommateurs. Si on se fie aux chiffres publiés par le ministère de l’Intérieur (voir PDF Etat 4001), 2 454 d’entre eux se sont retrouvés en prison. Quant au nombre de gardes à vue pour ILS a progressé de 10,65 % en un an.
 
https://www.cannaweed.com/images/bull.gif'>https://www.cannaweed.com/images/bull.gif'>https://www.cannaweed.com/images/bull.gif'>https://www.cannaweed.com/images/bull.gif'>https://www.cannaweed.com/images/bull.gif[/img] Est-ce que vous acceptez, sous prétexte que vous fumez du cannabis, d’être la proie facile de policiers poussés par leur hiérarchie à faire du rendement ?
 
https://www.cannaweed.com/images/bull.gif[/img] Est-ce que vous acceptez de subir un « test salivaire « sur le bord d’une route alors qu’on sait qu’il n’est pas fiable, et que lors du test sanguin qui suit, vous êtes considérés comme positif quel que soit le taux de THC (en neuf millième de milligramme) détecté dans votre sang ?
 
https://www.cannaweed.com/images/bull.gif[/img] Est-ce que vous acceptez une politique qui n’a pas encore compris que la répression et son cortège d’effets pervers n’influent en rien sur la consommation ? Alors que 17% des ados hollandais ont tiré sur un pétard, ils sont près de 50 % en France !
 
https://www.cannaweed.com/images/bull.gif[/img] Est-ce que vous acceptez d’être infantilisé par un gouvernement qui dépense votre argent dans des campagnes de prévention caricaturales ?
 
https://www.cannaweed.com/images/bull.gif[/img] Est-ce que vous acceptez que l’on vous dicte vos plaisirs et qu’on vous inflige au cas où vous transgresseriez la règle « un stage de sensibilisation aux dangers de l’usage de produits stupéfiants » à vos frais ?
 
 
 
Si vous refusez d’être les otages d’une politique non seulement coûteuse, mais inefficace.
Si vous voulez que ça change, et être considérés comme des citoyens à part entière, il ne faut pas avoir peur de le crier haut et fort en participant dans ton village, dans ta ville, sous ton tipi ou dans ta yourte à « l’Appel du 18 joint ».
 
 
 
 
À Paris, les festivités débuteront à 18 heures pour se terminer à 22 heures.
 
Ça se passera comme d’habitude sur la grande pelouse du parc de La Villette
 
Il y aura du son, de la musique, des stands… Et des discours politiques
 
 
 
 
 
Quelques liens:
 
● 18 Joint : Mode d'emploi.
● Signer l'appel du 18 Joint.
● Aider le CIRC : adhérer, faire un don, participer...
 
 
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Des vents de changement
Par Invité,
Bulletin d'ENCOD sur les politiques de drogue en Europe
 
Beaucoup de gens pensent et espèrent que l’ère d’Obama pourra effectivement apporter un changement dans les politiques de drogue des Etats-Unis. Ce qui impliquerait sûrement des répercussions au niveau international. Non seulement dans les pays consommateurs, mais également et surtout dans les pays définis comme producteurs. Des centaines de millions de personnes qui voudraient fumer leur joint en paix pensent de cette façon. Beaucoup plus commencent à comprendre que la prohibition des drogues a échoué.
 
Source: Encod
Beaucoup de gens pensent et espèrent que l’ère d’Obama pourra effectivement apporter un changement dans les politiques de drogue des Etats-Unis. Ce qui impliquerait sûrement des répercussions au niveau international. Non seulement dans les pays consommateurs, mais également et surtout dans les pays définis comme producteurs. Des centaines de millions de personnes qui voudraient fumer leur joint en paix pensent de cette façon. Beaucoup plus commencent à comprendre que la prohibition des drogues a échoué.
 
L’objectif annoncé en 1998 pendant la session d’UNGASS à New York, et répété dix ans après, c’est-à-dire un monde sans drogues, ne sera jamais réalisé. Il est maintenant évident que ce but ne peut pas être atteint, comme cela a été dit lors des discussions de la dernière réunion de CND en mars à Vienne.
 
Récemment, plusieurs événements qui ont eu lieu outre-atlantique ont provoqué un optimisme modéré dans les associations et les organisations qui prônent une politique des drogues différentes aux Etats-Unis, comme NORML et DPA. Parmi ces signaux nous rappelons les suivants :
 
L’annonce faite par Eric Holder, Procureur Général et chef du Département de la Justice, d’en finir avec les descentes de police dans les dispensaires de cannabis médical, dans les états où la loi le permet. Le Rhode Island, la Californie et le Nouveau-Mexique ont mis en place un règlement pour les dispensaires, tandis que le nombre d’états où l’usage médical du cannabis est permis est de 13 ;
 
Les déclarations de Gil Kerlikowske, le nouveau chef du Bureau pour la Politique Nationale de Contrôle des Drogues de la Maison Blanche, a parlé d’un changement radical de perspectives dans les efforts de la nation pour combattre les drogues, en commençant par éliminer le terme de " Guerre aux Drogues " ;
 
La proposition de légaliser le cannabis récréatif en Californie et les déclarations ouvertes du gouverneur Schwartzenegger sur cette possibilité et l’apparition d’intérêts économiques comme la somme des impôts que cela pourrait apporter au Trésor Public. Par ailleurs cela arrêterait la montée de la violence due à la guerre entre les cartels de narco-trafiquants au Mexique et aux états du sud des Etats-Unis, et surtout, cela réduirait la densité de la population des prisons nord-américaines.
 

L’appel à la légalisation a été réitéré par les centaines de milliers de personnes qui ont pris part aux Marches Mondiales pour la Marijuana qui ont eu lieu dans plus de 250 villes partout dans le monde au début du mois de mai. Dans la presse et la télévision internationales aussi on a entendu les voix de ceux qui ont expliqué que mettre fin à la prohibition améliorera les conditions pour traiter le phénomène global des drogues.
 
En Amérique Latine, les présidents des états les plus concernés par la culture de la coca et le trafic de cocaïne ( comme Morales en Bolivie, Chavez au Venezuela, Correa en Equateur et Lugo au Paraguay ) se sont appropriés la feuille de coca comme symbole de leur campagne pour sauver la planète et la " Mère Terre " à travers un changement radical des modèles économiques et de développement actuels.
 
On doit réviser les conventions internationales, le dialogue doit être ouvert sur les sujets fondamentaux comme le respect de Droits de l’Homme et de la diversité culturelle, et dans ce processus de changement les citoyens de tous les pays doivent pouvoir jouer un rôle fondamental ( autant les citoyens des pays producteurs que ceux des pays où il y a une consommation plus importante ).
 
 
De nos jours, l’Europe est à un point très éloigné des hauts idéaux qui ont inspiré ceux qui commencèrent à construire l’Union en des temps éloignés. Elle est réduite a un gigantesque appareil bureaucratique au service des riches et des puissants.
 
Le 26 juin, la Commission Européenne présentera sa nouvelle initiative sur le sujet, une "Action Européenne sur les Drogues". Quand cette initiative a été présentée lors de la dernière session du "Forum de la Société Civile sur les Politiques des Drogues dans l’UE", une rencontre de 35 représentants de plusieurs organisations de la société civile, elle fût rejetée par tous sauf par la "Fondation pour une Europe sans Drogues".
 
https://www.encod.org/info/local/cache-vignettes/L150xH225/catania-3-2f4eb.jpg[/img]Cette Union Européenne qui protège seulement des intérêts financiers mais qui n’a pas de coeur, où les décisions sont prises par une petite élite, est sur le point de renouveler son Parlement, en lui-même un symbole parfait de la fausseté de leur démocratie. Giusto Catania, jeune eurodéputé italien, aura au moins eu du succès, lors des cinq années qui arrivent à leur fin, à obtenir une majorité de députés européens pour une série de propositions anti-prohibitionnistes. Cependant, ces recommandations ont été complètement ignorées par les dirigeants des États Membres et par la Commission Européenne.
 
Et précisément en Italie, peut-être à cause de l’approche des élections européennes et administratives, arrivent des nouvelles alarmantes sur la censure réelle. "La Foire du Nouveau Monde", qui héberge aussi la foire du Cannabis Tipo Forte ( une foire du chanvre qui arrive à sa cinquième édition en 2009), n’a pas reçu l’autorisation pour les dates prévues à la fin mai. Le veto contre la Foire de la municipalité de Faenza a été émis par le Parti Démocratique (en théorie de gauche), après des pressions de représentants de l’U.D.C. (Parti Catholique) et avec l’appui du gouvernement central en la personne du vice-ministre chargé du sujet des drogues, Giovanardi. Satisfait par l’interdiction de la Foire, Giovanardi a remercié le Préfet et le Maire, pour leur "sensibilité démontrée en l’occurrence ".
 
Quelques mois auparavant, la municipalité de Bologne avait refusé l’accès aux organisateurs du "Centre Palanord" où avait eu lieu la foire les trois années précédentes. On a invoqué ici des raisons de sécurité. Par "pure coïncidence", les travaux de rénovation débutèrent 4 jours avant la date à laquelle la foire était prévue. Les organisateurs continuent à croire qu’il existe encore une liberté d’expression en Italie et la foire sera organisée en septembre.
 

Nous espérons que cet été, qui coïncide avec le début d’un nouveau cycle pour ENCOD qui renouvellera son Comité Exécutif, contribuera avec sa lumière et sa chaleur à produire un automne plein de bons fruits et de nouvelles perspectives. Nous espérons aussi que les vents de changement qui viennent d’outre-atlantique puissent être perçus sur le vieux continent. Que l’Union Européenne commence une nouvelle phase dans laquelle les politiques ne soient pas seulement guidées par les intérêts économiques et les super-pouvoirs. Et que les citoyens et les organisations de la société civile obtiennent un rôle capital dans la prise de décisions. Nous espérons que les dirigeants de plusieurs pays puissent gérer rapidement une nouvelle réalité internationale.
 
C’est aussi pour cela qu’Encod doit continuer son travail, et essayer d’unir les réalités qui en Europe travaillent pour une politique des drogues juste et efficace. Des propositions concrètes, qui auront tôt ou tard un rôle à jouer dans le changement à venir, doivent être élaborées. Pendant la prochaine Assemblée Générale à Barcelone, nous planifierons une continuité des campagnes et des actions que nous avons promues ces dernières années, comme les Clubs Sociaux du Cannabis. Et dans un futur proche Encod espère mener à bien une première expérience de commerce équitable avec des matés de coca qui seront produit écologiquement en Bolivie et commercialisés en Europe, basé sur un contact direct entre des producteurs et des consommateurs, à travers de réseaux complètement légaux.
 
Par Alessandra Viazzi
 
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Pour la fin du cannabis hors-la-loi
Par Invité,
Après plus d’une décennie de guerre totale aux drogues aux Etats-Unis, le coût de ce combat est évalué à 40 milliards de dollars par an et ce coût est d’autant plus lourd que les incarcérations massives ne limitent ni la consommation ni le trafic. Il faut changer la politique des drogues en commençant par le plus simple : dépénaliser l’usage de cannabis. 13 Etats l’ont déjà fait et 37 autres s’y préparent. Le problème du trafic reste entier : la violence, les meurtres, la corruption engendrés par la guerre à la drogue font du Mexique un pays dévasté, et ces menaces pèsent désormais sur le sud des Etats-Unis.
 
Source: Libération
Par ANNE COPPEL sociologue
La guerre à la drogue est un échec, Peter Reuter, professeur de criminologie aux Etats-Unis en a fait récemment la démonstration dans un rapport rendu à la Commission européenne. Un changement radical de cette politique n’est pas possible dans l’immédiat et le rapport Reuter n’aboutit pas à des recommandations précises. Du moins peut-on éviter de s’engager trop avant dans l’escalade.
 
Loin de tirer les leçons de cet échec, la France s’applique à le reproduire : interpellations massives des consommateurs, sanctions systématiques, comparutions immédiates, peines plancher. Nous nous engageons chaque jour davantage dans une sale guerre qui se mène en silence. Le discours officiel est celui, consensuel, de la santé publique, et l’on dit volontiers que l’usage serait dépénalisé de fait, mais en 2008, il y a eu 172 964 interpellations pour drogue dont 85 % pour cannabis, avec une augmentation de 64,6 % depuis 2002. Avec les sans-papiers, les usagers de drogue contribuent pour 40 % à la progression du taux d’élucidation des crimes et délits dont se targue le gouvernement mais le cadre législatif qui autorise cette dérive n’a pas été remis en cause. On déplore la surpopulation des prisons, mais personne ne cherche à savoir qui sont les prisonniers. Nous préférons croire qu’il n’y aurait pas d’incarcération pour usage. Pourtant, en 2003 déjà, environ la moitié des 10 000 personnes incarcérées pour drogue l’étaient pour usage et détention, transport ou acquisition.
 
La réduction des risques liés à l’usage de drogue, avec distribution de seringues et traitements de substitution, privilégie la santé plutôt que la répression. Officiellement, cette voie, ouverte depuis 1994, n’a pas été remise en cause, compte tenu de ses résultats (baisse de 80 % des overdoses, baisse spectaculaire des nouveaux cas de sida), mais, dans les faits, cette voie s’est progressivement refermée. La logique guerrière l’a emporté : avec le cadre législatif le plus sévère, la France est le pays d’Europe occidentale qui, depuis une dizaine d’années, a connu la plus forte progression de la consommation de cannabis.
 
De tels résultats auraient dû nous interroger : comment les Pays-Bas procèdent-ils pour qu’environ un jeune de 17 ans sur quatre expérimente l’usage de cannabis alors que la proportion est d’un jeune sur deux en France ? Peu importe pour le gouvernement qui prétend que si la répression n’est pas efficace, c’est qu’elle n’est pas appliquée. Appliquer la loi, c’est ce qu’imposent désormais les peines plancher : un an de prison pour l’usage «simple», sans détenir de produit, dix ans pour usage et détention quelles que soient les quantités, et même vingt ans pour la production y compris pour l’autoproduction.
 
Quelle que soit la volonté des magistrats d’appliquer la loi, ils se heurtent à un obstacle majeur : il n’y a pas aujourd’hui suffisamment de place en prison. Ce n’est pas rassurant pour autant : ceux qui sont sanctionnés paient le prix fort. On se doute qu’il s’agit essentiellement de jeunes des quartiers populaires, et surtout des plus bronzés d’entre d’eux mais on ne sait pas combien commencent leur vie avec un casier judiciaire. Ce que l’on sait, c’est que ce handicap est difficilement surmontable.
 
A ce titre, on ne peut que se féliciter que la grande majorité des 2,4 millions de personnes interpellées pour drogue depuis 1970 aient échappé à toute sanction. Avec les peines plancher, l’enfermement dans des carrières délinquantes devient de plus en plus probable. On sait aussi que la peur de la sanction ne limite ni la consommation ni le trafic.
 
Il faut rompre ce cercle infernal. Pourquoi pas alors ne renoncer à la prohibition ? La question commence à se poser en Amérique du Nord comme en Amérique du Sud. Au nord, c’est la légalisation du cannabis qui est en débat, au sud, c’est la légalisation de la culture de la coca (1).
 
Ces mesures, difficiles à mettre en œuvre, ne pourraient résoudre qu’une part des problèmes mais c’est aller dans le bon sens. Le changement de la politique des drogues ne peut se faire que pas à pas, dans une démarche de réduction des risques. De nouveaux modes de gestion des drogues doivent être expérimentés en fonction des problèmes précis qui se posent sur le terrain. Le développement de ces expérimentations sera fonction des résultats obtenus.
 
Les bons résultats sont ceux qui concourent à la pacification avec moins de morts et moins de prisonniers. C’est déjà le cas de la prévention, des traitements et de la réduction des risques qui doivent être développés largement. C’est aussi le cas de la dépénalisation de l’usage que la plupart de nos voisins en Europe ont déjà adoptée sans conséquences néfastes. Soustraits à la clandestinité, les consommateurs ont un meilleur accès aux soins et à la prévention. Cette mesure serait cohérente avec une politique de santé qui a déjà su faire appel à la responsabilité, comme l’accès aux seringues stériles. La reconnaissance du droit de l’usager limiterait enfin les interpellations systématiques. Ce n’est pas tout, mais ce n’est pas rien.
 
 
(1) Voir Courrier international n°965, dossier «Et si on renonçait à la prohibition ?»
 
 
 
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Par Invité,
Chaque soir en direct, regardez le « nouveau 20 heures » sur le site https://cannabissansfrontieres.org/
De 14h à 17h - retransmission en direct du colloque international : « Quelle politique européenne des drogues ? »
 
Cannabis Sans Frontières met les bouchées doubles et tente une nouvelle expérience historique. Depuis deux jours, nos modestes moyens s'adaptent aux réalités d'une campagne « sans argent » avec la maestria des *****mistes transformant le plomb en or.
Chaque jour, à 20 h, pendant une heure, découvrez l'actualité de notre campagne électorale, un décryptage des sujets qui traversent l'actualité ou ceux mystérieusement passés sous silence, un éclairage sur des enjeux cruciaux et des problématiques complexes qui ne méritent pas un survol à l'emporte-pièce... En direct, sans prompteur ni oreillette.
 
Aussi, cette après-midi, de 14h à 17h, suivez le colloque international accueilli par Jacques Boutault Maire du 2ème arrondissement, qui sera retransmis en direct sur le site internet de la campagne Cannabis Sans Frontières.
 
Ce colloque réunira un représentant du Réseau international des usagers de drogues, Eliott Ross Albert qui a participé à la mobilisation citoyenne pour sensibiliser les décideurs lors de la réunion de haut niveau à Vienne sur les drogues. Il est aussi intervenu dans le cadre des réunions du Forum de la Société Civile, organisées au cours des deux dernières années par la Commission européenne.
Pour faire le point des enjeux européens, Joep Oomen coordinateur d'ENCOD sera de passage à Paris.
En campagne pour les élections européennes, Anne Coppel (Europe Ecologie) et Farid Ghehiouèche (Cannabis Sans Frontières – alternative écologique) exposeront leurs propositions.
 
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Cannabis en stock
Par Invité,
Le comté de Humboldt, vaste territoire montagneux et verdoyant, est au coeur du fameux Triangle d'émeraude, première région productrice de marijuana de la Côte ouest américaine. Ici, des gangs organisés cultivent le cannabis à grande échelle : en plein air au fond de vallées inaccessibles, ou dans des containers, des tentes, des hangars, des pavillons de banlieue et même des appartements de centre-ville aux fenêtres condamnées, transformés en pépinières.
 
Source: LeMonde.fr
A Arcata, jolie bourgade côtière, le cannabis est omniprésent. Régulièrement, des amateurs de joints organisent des "fêtes cannabis" dans un parc, où tout le monde fume, sous l'oeil blasé de la police. La ville compte trois magasins d'outillage spécialement conçu pour la culture et le traitement du cannabis, des boutiques de vêtements et accessoires fabriqués en chanvre. Sur la grand-place, des chômeurs attendent patiemment qu'un cultivateur de cannabis arrive en 4 × 4 et leur propose du travail.
 
Arcata compte aussi quatre "dispensaires", des boutiques où l'on vend en toute légalité de la "marijuana médicale". En Californie, le cannabis a un double statut. Son usage récréatif reste interdit : la possession d'une petite quantité est un délit passible d'une amende, et les gros trafiquants risquent la prison. Mais depuis le vote par référendum, en 1996, de la Proposition 215, son usage à des fins médicales est autorisé.
 
Si un médecin estime que la marijuana peut calmer les douleurs ou les angoisses d'un malade chronique, il peut lui prescrire de fumer un ou plusieurs joints par jour, ou de manger des fleurs de cannabis dans un gâteau. Muni de son ordonnance, le patient se fait délivrer par les services municipaux une carte cannabis, qui l'autorise à en transporter pour son usage personnel.
 
La Proposition 215 a permis le développement d'une puissante industrie, à la lisière de la légalité. Dans tout l'Etat, des cabinets médicaux spécialisés rédigent des ordonnances de complaisance à la chaîne, pour 100 ou 200 dollars. Trois cent mille Californiens possèdent aujourd'hui une carte cannabis.
 
Certains le font pousser eux-mêmes, d'autres délèguent la culture à un soignant officiel, qui devient producteur légal pour le compte d'autrui. Le soignant peut sous-traiter la culture à un agriculteur, et ouvrir un dispensaire. Ailleurs, des groupes vivant en communauté louent des terres agricoles et cultivent le cannabis dans des fermes collectives. Ils distribuent gratuitement une partie de leur récolte à leurs patients encartés, et vendent le reste au marché noir.
 
Il existe plus de cinq cents dispensaires en Californie, surtout dans les villes gérées par le Parti démocrate. Certains sont d'authentiques centres de soins, d'autres des vitrines légales pour les militants de la légalisation, ou encore de pures entreprises commerciales. Dans les villes conservatrices, les autorités locales utilisent tous les moyens pour décourager leur implantation. Procès et contre-procès se multiplient, intentés par les militants procannabis contre des collectivités locales, et vice versa. La situation est encore compliquée par le fait que le gouvernement fédéral de Washington ne reconnaît pas la Proposition 215, et mène une répression sporadique contre les dispensaires.
 
A Arcata, le dispensaire baptisé Patient Resource Center est géré par une femme d'affaires énergique. Les clients font la queue devant un petit guichet, choisissent leur variété préférée sur catalogue, et paient entre 30 et 40 dollars le sachet de 3,5 grammes. Derrière la boutique, une vaste serre abrite plus de mille plantes, cultivées sous lampe et irriguées au goutte-à-goutte. A l'étage, des milliers de jeunes pousses attendent d'être mises en terre. Ce système de rotation, contrôlé par ordinateur, permet une récolte tous les dix jours, tout au long de l'année.
 
Dans la même rue d'Arcata, un autre dispensaire, Humboldt Coop, tenu par un expert en gestion des collectivités locales, fournit à lui seul près de 8 000 patients dans tout l'Etat. Il sous-traite la culture à des agriculteurs de la région, qui arrondissent ainsi leurs fins de mois.
 
Face à cette situation inextricable, les autorités du comté cherchent une solution. Paul Gallegos, le district attorney du comté ("chef procureur") installé dans le port d'Eureka, à 10 km d'Arcata, continue à pourchasser les trafiquants. Pourtant, il en est arrivé à la conclusion que le mieux serait de légaliser le cannabis : "Je ne parle pas de demi-mesures comme la dépénalisation, il faudrait que la marijuana soit complètement légale, et que l'administration puisse surveiller la production. En lui-même, le cannabis ne pose pas de problèmes de sûreté, seulement des problèmes d'éducation et de santé."
 
M. Gallegos rêve de supprimer l'immense gaspillage provoqué par cette guerre sans fin de l'Etat contre le cannabis, et surtout de mettre fin à l'hypocrisie générale : "Le maintien de ces lois inapplicables sape l'autorité de l'Etat. La justice devient une farce, la population perd tout respect envers les institutions."
 
la légalisation aurait selon lui un autre avantage : "Le prix du cannabis s'effondrerait, les trafiquants se retrouveraient au chômage. En fait, les deux seuls groupes vraiment opposés à la légalisation sont les forces de l'ordre, pour des raisons culturelles, et les dealers, pour des raisons économiques."
 
Même au sein de la police, les mentalités changent. Le détective Wayne Cox, qui travaille sous les ordres de Paul Gallegos, semble être du même avis que son patron. Cette évolution ne s'est pas faite sans déchirement, car M. Cox est un ancien de la brigade des stups : "Une chose est sûre, plus jamais je ne risquerai ma peau en allant défoncer la porte d'un trafiquant de cannabis, ça n'a plus de sens. Récemment, j'ai contrôlé un adolescent qui conduisait un 4 × 4 tout neuf, il venait de l'acheter cash, 70 000 dollars. Dans la voiture, j'ai trouvé une facture pour un équipement stéréo à 30 000 dollars. Les jeunes du comté n'ont plus d'autre ambition que de cultiver du cannabis." A demi-mot, le policier et le magistrat reconnaissent que l'industrie du cannabis apporte une certaine prospérité à la région, durement touchée par le déclin de la pêche et de l'exploitation forestière.
 
Le principe de la légalisation n'effraie plus les responsables locaux. Mark Lovelace, supervisor du comté ("chef de l'exécutif local"), n'a rien contre, à condition qu'elle profite aux agriculteurs de la région : "Je ne voudrais pas voir débarquer ici des grosses entreprises d'agrobusiness, qui créeraient des exploitations intensives et transféreraient leurs profits ailleurs. Il faudrait que la production reste à taille humaine."
 
Dans de nombreuses villes californiennes, l'action de la police est de plus en plus bridée. Des conseils municipaux démocrates ont décrété que la répression de la consommation de cannabis devait être "la plus basse priorité possible" pour les policiers. D'autres ont voté des résolutions visant à instaurer la liberté de fumer chez soi et dans des clubs privés.
 
A Sacramento, capitale de l'Etat, des hommes politiques procannabis, aidés par une myriade d'associations, sont passés à l'offensive. Tom Ammiano, représentant démocrate de San Francisco à l'Assemblée législative, a déposé un projet de loi visant à la légalisation : "Selon des études du département de l'agriculture, le cannabis représente en Californie un marché de 14 ou 15 milliards de dollars par an, plus qu'aucun autre produit agricole. Si cette production était réglementée et taxée, comme l'alcool, cela ferait rentrer un milliard et demi de dollars par an dans les caisses de l'Etat. En ces temps de crise et de déficit budgétaire, ce ne serait pas négligeable."
 
M. Ammiano sait que la partie est loin d'être gagnée, mais il est confiant : "Pour la première fois, toutes les conditions favorables sont réunies. Les sondages montrent que 55 % de la population sont pour la légalisation. Les démocrates détiennent la majorité dans les deux Chambres de l'Assemblée législative."
 
M. Ammiano a reçu le soutien de plusieurs élus et de membres de la haute administration. Betty Yee, directrice du Trésor, qualifie le projet de loi de "mesure de bon sens", qui permettrait une "utilisation plus avisée des ressources publiques". Le shérif de San Francisco, Michael Hennessey, va plus loin : "Réprimer la consommation de marijuana, c'est comme faire un château de sable pour arrêter la marée montante. La marijuana fait partie intégrante de la culture populaire californienne."
 
De son côté, le gouverneur républicain Arnold Schwarzenegger a récemment déclaré qu'il était ouvert à une discussion sur ce sujet délicat. Une vidéo remontant aux années 1970 le montrant fumant un joint, écroulé dans un fauteuil avec un large sourire, est visible sur YouTube.
 
Par ailleurs, M. Ammiano constate que le gouvernement Obama, sans être en faveur de la légalisation, a une position plus souple sur ce sujet que son prédécesseur. Le ministre de la justice Eric Holder a annoncé que la police fédérale allait cesser ses raids contre les dispensaires, s'ils sont en conformité avec la loi locale.
 
Au cas où le projet de loi de M. Ammiano ne serait pas voté, une alliance d'associations procannabis et de groupes de la gauche libertaire a lancé en parallèle une autre procédure : un référendum d'initiative populaire, qui pourrait avoir lieu dès novembre 2010
 
Yves Eudes
 
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