Pays-Bas, Danemark : l'Europe phosphore sur le cannabis
Par Invité, dans Ce que nous avons retenu...,

Le conseil municipal de Copenhague envisage d'ouvrir des coffee shops dans la capitale danoise, tandis qu'une mission mise sur pied par le gouvernement néerlandais préconise de rendre légale la culture de cannabis pour les coffee, qui ne seraient plus accessibles qu'aux seuls habitués.
 
Source: Rue89
 
 

Photo : à Christiania, squat de Copenhague fermé il y a six ans (Bob Strong/Reuters)
 
 
Alors qu'en France, l'un des cinq pays de l'Union où la simple consommation de cannabis peut conduire en prison, le débat sur le statut de cette drogue en reste au stade pénal (il est interdit de le « présenter sous un jour favorable » et donc très difficile de débattre du bienfondé de la prohibition sans tomber sous le coup de la loi), ailleurs en Europe, les choses bougent.
 
On en avait eu un premier aperçu au niveau de l'Union européenne au mois de mars. Dans son « Rapport sur les marchés mondiaux des drogues illicites (1998-2007) », la Commission de Bruxelles allait jusqu'à affirmer :
 
« La prohibition des drogues a provoqué des dégâts involontaires importants, dont beaucoup étaient prévisibles. »
 
 
Un rapport qui n'a pas dû faire bondir de joie à Paris mais qui semble refléter l'Etat d'esprit de plus en plus de capitales européennes. Partant du constat, détaillé dans le rapport de la Commission, que sous le régime actuel de prohibition « aucun élément ne permet de dire que le problème des drogues a reculé sur la période 1998-2007 », plusieurs gouvernements cherchent une voie moyenne centrée non pas sur la répression mais sur la santé publique.
 
 
Des coffee shops au Danemark ?
 
Quitte à faire des allers-retours. Ainsi au Danemark, six ans après la fermeture du squat de Christiania, où le hasch était en vente libre, le comité des affaires sociales de la municipalité recommande aujour'hui « d'envisager sérieusement » une décriminalisation de l'usage et/ou de la vente de cannabis.
 
Partant du constat que « rien ne prouve qu'un accès facilité au cannabis entraîne plus d'utilisateurs ou d'accros », le comité recommande de mettre fin à la prohibition afin de lutter contre la violence des gangs, qui s'est accrue depuis six ans.
 
Une mesure soutenue par une majorité des partis représentés au Conseil miunicipal, dont certains défendent même un système de coffee-shops à la néerlandaise « pour tarir l'une des sources de revenu des gangs ».
 
 
Des coffee shops sur abonnement aux Pays-Bas
 
Aux Pays-Bas, justement, l'heure est également à la réflexion. Si les autorités se félicitent des résultats de leur politique de tolérance initiée en 1976 en termes de santé publique (les jeunes Néerlandais sont parmi les Européens qui consomment le moins de cannabis), reste que les gouvernements voisins continuent à mal supporter que les plus jeunes de leurs ressortissants passent leurs week-ends dans les 700 coffees bataves.
 
Résultat, afin de mettre un terme à une situation qui est « devenue hors de contrôle », une commission mise spécialement sur pied par La Haye préconise de « rendre aux coffees shops leur vocation initiale » de diffusion du cannabis à une petite échelle en en réservant l'accès aux seuls membres. Une politique déjà envisagée dans certaines régions frontalières.
 
Toujours dans l'idée de lutter contre le marché noir qui finance, y compris aux Pays-Bas, la grande criminalité, la commission recommande également que la production pour vendre à ces mêmes coffee shops soit légalisée, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, rendant le système juridiquement bancal.
 
Ces recommandations serviront de base à une réforme de la politique des drogues qui sera présentée au Parlement en septembre.
 
 
 
 
 
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Contre les gangs, Copenhague veut se battre à coup de hasch
Par Invité,
Danemark. Des élus militent pour une légalisation du cannabis.
 
A quand donc les champs de cannabis en banlieue de Copenhague et les coffee-shops dans le centre-ville de la capitale danoise ? L’idée n’est pas nouvelle, mais elle vient d’être remise au goût du jour par Mikkel Warming, adjoint au maire de Copenhague, chargé des affaires sociales. Début juin, l’élu d’extrême gauche a proposé de légaliser la vente et la consommation de cannabis dans la capitale, dans l’espoir de faire cesser la guerre des gangs qui y a fait une demi-douzaine de morts et plusieurs dizaines de blessés, depuis l’été 2008.
 
Source: Libération
Par ANNE-FRANÇOISE HIVERT COPENHAGUE, envoyée spéciale
 
«Ce que je propose, c’est d’éliminer la structure économique et financière des gangs, en prenant le contrôle du marché. Nous savons que le nombre de jeunes qui touchent au hasch et deviennent accros augmente, ce qui montre que la prohibition ne fonctionne pas. Il est donc temps de penser différemment. En envisageant, par exemple, des lieux de ventes sécurisés, où nous pourrons aider ceux qui en ont besoin», a expliqué l’élu.
 
 
«Très relax». Le Danemark a toujours fait preuve d’une grande tolérance à l’égard des fumeurs de joints. «Nous sommes un pays très libéral, avec une façon très relax de considérer l’alcool et tout type de drogue», observe Peter Ege, médecin spécialiste en toxicomanie. Avec 36,5 % des 16-64 ans ayant touché au moins une fois dans leur vie au cannabis, le royaume se classe en tête des pays européens, devant la France (30,6 %), selon l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies. Mais avec l’arrivée des libéraux-conservateurs au gouvernement en 2001, le ton a changé. En 2004, les autorités ont ordonné le démantèlement de Pusher Street, dans le quartier de Christiania, à Copenhague, où la vente de haschisch était jusque-là tolérée. «Le marché s’est alors étendu dans tout Copenhague, le rendant beaucoup plus difficile à contrôler», affirme Flemming Steen Munch, porte-parole de la police. L’offre en outre n’a pas diminué. «De nouveaux acteurs sont arrivés sur le marché, entraînant avec eux plus de criminalité, plus de drogues et des armes», souligne Liese Recke, de l’association Gadejuristen («les avocats de la rue»), qui vient en aide aux toxicomanes. Quant à la consommation ? «Elle se maintient à un niveau élevé», observe Peter Ege.
 
 
Début juin, Mikkel Warming a soumis sa proposition au conseil municipal de Copenhague, qui lui a demandé de revenir à la rentrée avec des propositions concrètes. L’adjoint au maire envisage l’ouverture de coffee-shops ou la vente de cannabis en pharmacie. Toutefois, il ne souhaite pas copier le modèle néerlandais. «En interdisant l’importation, les Pays-Bas continuent d’entretenir l’illégalité.» Il serait plutôt favorable à la production locale de haschisch dans des champs, contrôlés par l’Etat ou les collectivités locales.
 
 
«Marché noir». Lars Dueholm, candidat du Parti libéral aux municipales de 2010 à Copenhague, le soutient «pour des raisons idéologiques». Cependant, l’idée de champs communaux ne lui plaît pas. «Les agriculteurs locaux sont tout aussi capables de produire du hasch que des pommes de terre, à condition bien sûr de sécuriser leurs champs.» Parmi les opposants, Martin Fjording, sociologue auprès de l’association d’aide aux familles Projekt Plan B, met en garde : «La légalisation ne fera disparaître que le sommet de l’iceberg. Les moins de 18 ans continueront à se fournir sur le marché noir, où il est facile d’obtenir du cannabis, très efficace, pour presque rien.» Moins de 50 couronnes (6,5 euros) le gramme, dit-il, soit le prix d’un demi-litre de bière. Le ministre conservateur de la Justice, Brian Mikkelsen, a déjà fait savoir qu’il refuserait d’accorder toute dispense nécessaire à une légalisation. Pourtant, selon un sondage réalisé en début d’année, 59 % des Danois seraient pour.
 
 
 
A voir aussi:
 
Tous les articles de Libération parlant de cannabis.
 
 
 
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« Il était une fois la prohibition », sur Arte
Par Invité,
https://www.cannaweed.com/guides/images/video.png[/img]Violence, corruption, problèmes de santé publique… Les treize ans de régime de prohibition totale de l'alcool aux Etats-Unis (entre 1920 et 1933) ont été un échec cuisant. Mais alors « comment les prohibitionnistes ont-ils imposé leur loi ? Comment Al Capone et les parains du crime organisé en ont-ils profité ? »
 
C'est à ces questions que tente de répondre le documentaire « Il était une fois la prohibition », de l'Allemand Viktor Stauder, soulignant notamment l'influence des organisations chrétiennes, mais aussi féministes dans l'instauration du régime de prohibition. (Voir la vidéo)
 
Source: Rue89
 
https://www.dailymotion.com/swf/x9ry91_il-etait-une-fois-la-prohibition_news&related=1
 
La prohibition prendra fin en 1933, d'abord par la réintroduction de bières légères grâce au Blaine Act (17 février), puis définitement le 5 décembre 1933 avec l'entrée en vigueur du 21e amendement à la constitution américaine.
 
Aujourd'hui, l'échec de la prohibition de l'alcool est régulièrement cité en exemple pour dénoncer la prohibition des autres drogues qui, pour ses détracteurs, entraine le même type de violences et de problèmes de santé publique. Peut-être nos petits-enfants regarderont-ils un jour amusés et incrédules le documentaire « Il était une fois la prohibition des drogues »…
 
► « Il était une fois la prohibition » de Viktor Stauder (2008), dans le cadre des Mercredi de l'histoire, mercredi 8 juillet à 20h45 sur Arte. Rediffusion le 11 /07/2009 à 14h00.
 
 
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► La présentation du documentaire sur le site d'Arte
 
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► « Il était une fois la prohibition », sur Arte
 
 
 
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Le cannabis stoppe l'addiction à l'héroïne
Par Invité,
Des injections du principe actif majoritaire du cannabis, le THC, suppriment la dépendance à la morphine et à l'héroïne des rats séparés de leur mère à la naissance, selon une étude du laboratoire Physiopathologie des maladies du système nerveux central, de l'université Pierre et Mare Curie, du CNRS et de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Cette étude est publiée dans la revue Neuropsychopharmacology .
 
Source: Le Figaro
Les résultats de l'étude pourraient entraîner d'autres traitements thérapeutiques que les traitements de substitution qui existent actuellement.Les rats privés de leur mère dès la naissance manquent de soins et connaissent un stress précoce. Ce manque de soins peut engendrer un fort dysfonctionnement cérébral. Les rats deviennent alors hypersensibles au plaisir procuré par la morphine et l'héroïne, selon des conclusions précédentes de l'équipe de chercheurs. Ces rats développent alors une dépendance.
 
Les chercheurs ont administré des doses croissantes de THC (5 ou 10 mg par kilo) à ces rats stressés dès la naissance. Les rongeurs ont reçu ces doses durant la période correspondant à leur adolescence, entre 35 et 48 jours après la naissance.
 
Les chercheurs ont observé que ces rats ont diminué leur comportement de dépendance à la morphine. La zone du cerveau impliquée dans la dépendance aux drogues, est restaurée sous THC tandis qu'elle ne fonctionne pas normalement chez les rats stressés et n'ayant pas reçu de THC.
 
Ces comportements d'animaux pourraient aider à comprendre les agissements suivant la naissance des êtres humains, selon le communiqué du CNRS. Ces recherches pourraient représenter une piste pour des nouveaux traitements pouvant pallier les effets du manque aux opiacées.
 
 
 
Pour aller plus loin, le communiqué du CNRS: L'effet surprenant du cannabis sur la dépendance à la morphine
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Pour la libération immédiate de Chakib el Khayari
Par Invité,
Encod, la Coalition des Citoyens Européens pour une Politique de Drogues Juste et Efficace, demande la libération immédiate de Chakib El Khayari. Nous voudrions exprimer notre solidarité et notre soutien à sa famille, à ses amis et collègues, au peuple Amazigh et à tous ceux qui travaillent pour un Maroc plus démocratique et plus transparent.
 
Il est évident pour tous ceux qui connaissent le contexte des accusations contre El Khayari, qu’il est victime d’un procès politique. La sanction qu’il a reçu est complètement hors de proportion par rapport à la gravité des atteintes qui lui sont reprochées.
 
Source: Encod
 
C’est extrêmement ironique que les autorités marocaines accusent Chakib El Khayari de causer des dommages à la réputation de l’état marocain, quand c’est en réalité le verdict prononcé contre lui qui met en jeu la réputation du Maroc comme pays moderne et ouvert, qui respecte les droits et les libertés des citoyens, qui résout les problèmes sociaux d’une manière pacifique, et qui lutte contre la corruption dans les organismes de l’état.
 
Chaque jour que Chakib El Khayari passe au prison est un jour de honte pour le Maroc, pour son système juridique et politique.
 
Quel est le "crime" de Chakib ? C’est de dire la vérité sur l’impact réel de la guerre aux drogues au Maroc, de s’assurer que cette vérité soit connue par les gens qui pourraient changer cette situation, de proposer des solutions réelles, durables et pacifiques pour le problème de la culture et le trafic des drogues au Maroc.
 
Mais apparemment, ceux qui n’ont aucun intérêt pour ce type de solutions, ceux qui profitent de la pauvreté des cultivateurs de cannabis du Rif et qui s’enrichissent du trafic illégal des drogues vers l’Europe, ont été capables d’utiliser le système juridique et politique du Maroc pour faire taire cette voix. C’est une triste réalité, mais nous sommes convaincus que ça ne durera pas toujours.
 
Nous sommes sûrs que les forces rationnelles et humaines, qui luttent pour un Maroc plus démocratique et transparent, gagneront. Pourquoi ? Parce que c’est cet espoir que nous a apporté Chakib pendant ses courtes visites en Europe dans les années passées, où il s’est fait beaucoup d’amis.
 
Chakib El Khayari est un homme extrêmement courageux, qui n’a pas peur de se lever contre des trafiquants de drogues ou des fonctionnaires corrompus. C’est un citoyen dont le Maroc devrait être fier.
 
Encod continuera à faire tout son possible pour continuer à rappeler aux autorités marocaines que l’arrestation et la détention de Chakib El Khayari est un triste exemple de l’état de la situation des Droits de l’Homme et de la lutte contre le trafic illicite de drogues au Maroc. Nous ferons aussi pression sur les institutions européennes pour réviser son aide à la lutte contre les drogues au Maroc.
 
Nous ne cesserons pas de nous engager jusqu’à ce que Chakib El Khayari soit libéré. Chakib, tu n’es pas seul. Ensemble nous sortirons de cette époque obscure.
 
à voir aussi: Chakib el Khayari condamné à trois ans de prison.
 
 
Merci de votre attention,
 
Au nom d’Encod (plate-forme de 175 organisations de la société civile européenne)
 
Marisa Felicissimo, Belgique
Antonio Escobar, Espagne
Joep Oomen, Belgique
Frederick Polak, Pays-Bas
Jorge Roque, Portugal
 
(Membres du Comité Exécutif)
 
 
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Construire un mouvement
Par Invité,
Est-ce-qu’une certaine forme de réalisme entre finalement dans le débat officiel sur la politique de drogues ? Le mois dernier nous avons observé les déclarations libérales des autorités fédérales et étatiques aux USA en ce qui concerne la réduction des risques et l’utilisation de la marijuana médicinale. Dans son Rapport Mondial sur les Drogues qui a été publié le 24 juin, même le Bureau de l’ONU sur les Drogues et la Criminalité reconnaît maintenant ouvertement qu’au Portugal, la décriminalisation de la possession de drogues pour utilisation personnelle « a apparemment diminué les problèmes en rapport avec les drogues ».
 
Source: Encod
 
Toutefois, nous ne devrions pas nous laisser confondre facilement par ce type de déclarations. Ils peuvent faire partie d’une simple stratégie de survie de fonctionnaires qui souhaitent maintenir leur poste, même si se produisait un inattendu changement de régime. Nous avons déjà vu le même type de double discours parmi les représentants de la Commission Européenne de nombreuses fois.
 
En mars 2009, la Commission a publié un rapport d’évaluation qui conclut que durant les dix dernières années, les politiques de drogues dans le monde ont été complètement inutiles. Trois mois plus tard, a été lancé « une Action Européenne sur les Drogues » conçue selon les mêmes lignes directives manipulatrices et fausses qui sont tellement typiques de la façon de voir officielle de la politique de drogues.
 
Il est peu probable que les politiciens et les fonctionnaires soient capables un jour de résoudre le dilemme de la prohibition des drogues, puisqu’ils sont trop impliqués dans les structures du pouvoir et en dépendent comme d’un outil de survie. Au moins dans le monde occidental, l’élite politique et tous ceux qui dépendent de cette élite, de gauche comme de droite, souhaitent maintenir l’actuelle classification dans la société, ou tout au plus en l’alternant superficiellement afin de donner une illusion de progrès.
 
Se questionner sur les lois concernant les drogues représente une menace pour les intérêts cachés du système judiciaire. Grâce à ces lois, la police, les avocats, les juges et le personnel de prison sont sûrs de disposer d’une quantité garantie de clients. Il y aura toujours suffisamment de jeunes , déçus et/ou marginalisés disposés à jouer un rôle d’intermédiaire entre les consommateurs et les producteurs. De la même façon les pays développés seront ainsi toujours capables de justifier leur présence militaire dans les pays producteurs, et d’atteindre avec cette présence tout objectif prévu dans son calendrier, déclaré ou non.
 

 
Pour cela, des actions de citoyens sont nécessaires. Tandis que la discussion continue dans les tours d’ivoire des institutions, nous n’avons rien à gagner. Nous avons besoin de construire un mouvement qui répète un message simple et clair au public : la prohibition des drogues n’a rien à voir avec la santé ou la sécurité publique, c’est une des inventions les plus perverses de l’histoire de l’être humain. La question n’est pas de savoir si l’on doit y mettre fin, la question est comment et quand.
 
L’Assemblée Générale d’Encod qui a eu lieu à Barcelone du 19 au 21 juin a essayé de trouver au moins le début d’une réponse à ces questions. Nous avons décidé d’augmenter notre présence, tant sur internet que dans l’espace public, de nous rapprocher des gens, d’organiser des campagnes de lettres publiques, de publications et flyers qui expliquent les messages de base sur les politiques de drogues.
 
Nous avons aussi prévu d’informer autant les députés nationaux qu’européens sur les objectifs les plus importants de la réforme de la politique des drogues qui pourraient être bénéfiques pour la société dans son ensemble. Ces objectifs ont été décrits dans le rapport Catania de décembre 2004, et dans les conclusions les plus importantes du rapport d’évaluation de mars 2009 (le rapport de Reuter). Nous exigeons de leur part de solliciter une modification de l’actuel Plan d’Action de l’Union Européenne sur les Drogues, puisque ce plan ignore complètement les recommandations mentionnées plus haut.
 
L’année prochaine, pendant la réunion annuelle de la Commission de Stupéfiants à Vienne, Encod jouera à nouveau un rôle proéminent dans l’appel pour la liberté de cultiver toute plante qui existe dans la nature et qui a des propriétés bénéfiques. Une d’entre elles, la feuille de coca, sera encore le symbole du caractère mondial de cet appel, et du fait que la raison fondamentale de l’interdiction a été le racisme induit par la crainte de la classe moyenne blanche de perdre son contrôle sur la société occidentale. Pendant ce temps, la mise en oeuvre de la convention pour commercialiser des produits dérivés de la coca sera continuée au moyen d’un organisme séparé.
 

 
En outre, Encod planifie d’améliorer la coordination entre les différents groupes qui organisent les Million Marijuana Marches en Europe(qui auront lieu le 1er ou 8 mai 2010) et de les relier à la promotion des Clubs Sociaux du Cannabis, la seule alternative qui peut remplacer le marché de cannabis illégal dans la situation actuelle, dans les pays où la possession de cannabis pour utilisation personnelle est dépénalisée . C’est le cas de presque tous les pays européens.
 
Tout cela peut être fait uniquement avec la participation active de la plus grande partie possible de membres d’Encod. Pour faciliter cette participation on a approuvé une nouvelle structure qui devrait éviter la répétition et la concurrence.
 
Sous la direction d’un nouveau Comité Exécutif constitué de Marisa Felicissimo, Jorge Roque, Antonio Escobar et Fredrick Polak, on mettra en place plusieurs groupes de travail qui se focaliseront sur les secteurs d’opération plus importants d’Encod : Action, Information (avec l’Internet comme secteur annexe ), Lobby et Organisation. Pour chaque groupe de travail, on créera une liste de courrier pour faciliter la communication entre les membres qui décideront de prendre part à ces groupes.
 
Deuxièmement, le Comité Exécutif sollicitera les partenaires d’Encod pour qu’ils forment des « représentations-Encod » par pays ou région (langue) qui réunissent les membres les plus actifs de ces pays. Les représentants peuvent aussi élaborer leurs activités propres, jusqu’à mettre en oeuvre des stratégies décentralisées pour obtenir des fonds, comme l’établissement d’une adhésion de seconde catégorie (10 €).
 
Les prochains mois d’été serviront à préparer cette nouvelle structure, qui, nous l’espérons, pourra commencer en septembre. Au travers des groupes de travail (qui réunissent des personnes par secteur d’intérêt) et des représentations (qui réunissent des personnes par langue ou par pays), il devrait être plus facile de fournir le flux d’information entre la coordination d’Encod et les membres. Nous espérons aussi que cela contribuera à une plus grande et plus active implication de tous ceux qui souhaitent et peuvent contribuer de façon positive pour en finir avec la prohibition des drogues.
 
Joep Oomen (avec l’aide de Peter Webster)
 
Lire le rapport integrale de l’Assemblée Générale à Barcelone
 
 
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PORTUGAL : Projet de légalisation du cannabis
Par Invité,
Le Bloc de Gauche portugais est en mouvement.
 
C’est en anglais, mais cela donne une idée: Un projet de légalisation du cannabis est possible. Car pour ceux et celles qui pensent qu’il est souhaitable, nécessaire, urgent... Cela renforce leurs positions, et il faudrait regarder avec plus d’intérêt les 12 propositions "Cannabis Sans Frontières".
 
Ne perdons pas de vue que l’Observatoire Européen des Drogues et Toxicomanies est basé à Lisbonne, c’est donc là où l’information est la mieux partagée en Europe sur le sujet, que le Parlement national va débattre de ce projet de loi. Après le débat parlementaire allemand qui a voté la légalisation de la distribution contrôlée de l’héroïne pour des cas spécifiques âgés de plus de 23 ans, on se demande quand le parlement français réagira !
 
Source: Cannabis Sans Frontières
 
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Retour sur le 18 juin 2009
Par Invité,
Communiqué de presse CIRC Paris
 
Toutes les années ou presque, quelques policiers en maraude et en uniforme s’en prennent à ceux qui arrivent en avance pour fêter « l’Appel du 18 joint ».
Alors que les années précédentes, après leur avoir expliqué que « c’est pas un jour comme les autres », ils finissent par capituler, en 2009, sans l’intervention diplomatique des responsables du parc de La Villette que nous remercions, ils embarquaient Jean-Pierre Galland, le président du CIRC, pour usage et détention.
Si ce n’est cette anecdote qui illustre l’état d’esprit actuel des policiers trop hallucinés à l’idée de rapporter au commissariat quelques dizaines de « Shiteux », le rassemblement du CIRC a été un succès.
 
Environ 2000 personnes se sont retrouvées parc de La Villette. Un Sound System animait la soirée et des responsables politiques (le MJS, les Verts) et associatifs (Act Up, Asud, Techno +, Cannabis sans frontières) ont pris la parole pour dénoncer la politique de Tolérance Zéro du gouvernement.
Anne Coppel, militante historique de la réduction des risques, a plaidé pour que les forces anti-prohibitionnistes se fédèrent, s’organisent et démontrent que la « guerre à la drogue » a fait son temps, qu’une nouvelle politique, plus pragmatique et plus tolérante, une véritable politique de santé publique, est possible.
 
Seul regret du CIRC pour cet « Appel du 18 joint », le peu d’intérêt que portent les médias pour les militants de la légalisation du cannabis.
 
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Chakib el Khayari condamné à trois ans de prison.
Par Invité,
Le président de l’Association Rif des droits de l’Homme, Chakib Khayari, poursuivi notamment pour "atteinte à corps constitués", a été condamné mercredi à trois ans de prison ainsi qu’à une lourde amende, a-t-on appris de source judiciaire.
 
Chakib Khayari est une personne courageuse qui dénonce la corruption gouvernemental et aussi une politique de drogue qui ne fonctionne pas. L'association ENCOD envoi une lettre au gouvernement marocain..
 
Source: Encod
 
 
 
https://www.encod.org/info/local/cache-vignettes/L116xH105/arton1662-fd33f.jpg[/img]Chakib Khayari a été également condamné par le tribunal de première instance de Casablanca à verser aux douanes marocaines plus de 753.000 dirhams (68.000 euros).
 
Ce militant, connu pour ses positions antigouvernementales, était poursuivi pour "atteinte à corps constitués, infraction au code des changes et dépôt de fonds dans une banque étrangère sans l’autorisation" de l’Office des changes.
 
Son arrestation, le 17 février à Casablanca, avait été annoncée par l’organisation américaine de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW).
 
Selon l’agence de presse MAP, citant un communiqué du ministère de l’Intérieur, les déclarations de M. Khayari sur le démantèlement (le 13 janvier dernier) d’un réseau de trafiquants de drogue présumés à Nador (nord du Maroc) sont "dénuées de tout fondement".
 
Le président de l’Association Rif des droits de l’Homme avait notamment déclaré que certaines des personnes impliquées dans ce réseau avaient pu "accéder à des postes importants au sein d’institutions de l’Etat", a-t-on également indiqué de même source.
 
Plus de 100 personnes ont été arrêtées et déférées devant le parquet de Casablanca dans le cadre de cette affaire.
 
Parmi les prévenus figurent de nombreux fonctionnaires des services de sécurité. Ils sont accusés d’avoir exporté (ou aidé à exporter) plus de 30 tonnes de résine de cannabis vers la Belgique et les Pays-Bas via l’Espagne, avec la complicité présumée de gendarmes et d’éléments de la marine royale.
 
La date de leur procès n’a pas encore été fixée.
 
 
Lettre au roi du Maroc:
 
 
Sa majesté le roi Mohammed VI
 
Sire,
 
Bruxelles, 26 juin 2009
 
Durant ce jour international contre les drogues nous attirons votre attention sur le sort du grand militant Marocain des droits de l’homme Chakib El Khayari.
 
Chakib El Khayari a été arrêté à Casablanca le 18 février 2009. Comme Président de l’association de droits de l’homme du Rif, il avait fait des déclarations critiques dans la presse au sujet du niveau de corruption des agences de contrôle des drogues de l’état marocain. Ces agences ferment les yeux quant à l’exportation illicite du haschich du Maroc, et pratiquent une politique répressive quant aux paysans qui cultivent le cannabis. Ces politiques minent le développement de la région de diverses manières.
 
Les accusations contre EL Khayari n’ont pas justifié sa détention. Les divers organismes des droits de l’homme ont demandé sa libération, de nombreux courriers ont été envoyés aux autorités marocaines, mais jusqu’à maintenant, il n’y a aucun signe qui montre que le Maroc prend ces appels au sérieux.
 
Le mercredi 24 juin, EL Khayari a été condamné à trois ans de prison et à 68.000 euros d’amende, pour " offense envers les autorités et transactions de devises non autorisées." Ce dernier point fait référence aux accusations que EL Khayari a reçu ( quelques centaines) d’euros pour payer un billet d’avion vers l’Europe. EL Khayari a été invité régulièrement à toutes sortes de congrès et conférences en Europe.
 
Le verdict contre EL Khayari est un triste exemple de l’état de la situation des droits de l’homme et de la lutte contre le trafic illicite de drogue au Maroc. Des autorités marocaines ne veulent pas que la vérité au sujet d’une politique de drogue qui a échoué soit entendue.
 
Chakib EL Khayari est un homme courageux, qui n’a pas peur de se lever contre des trafiquants de drogue ou des fonctionnaires corrompus. Il est d’une catégorie de citoyen dont le Maroc devrait être fier. Ce verdict porte atteinte à la réputation du pays et de ses politiques de drogue.
 
Nous vous demandons de faire tout votre possible pour obtenir la libération immédiate de Chakib EL Khayari.
 
Dans l’attente de votre réponse, veuillez recevoir Votre Majesté, nos salutations respectueuses.
 
Au nom d’ENCOD,
 
Marisa Felicissimo, Belgique
Antonio Escobar, Espagne
Frederick Polak, Pays-Bas
Jorge Roque, Portugal
 
(membres du comité exécutif)
 
 
 
____________________________
 
Vous pouvez copier cette lettre, le signer avec votre nom et l’adresser à :
 
Sa majesté Mohammed VI
Roi du Maroc
Rabat
Maroc
 
Copies a :
 
Ministère de la Justice
Place El Mamounia
Rabat Maroc.
 
Site du Premier Ministre du Maroc
 
Et a l’ambassade du Maroc dans votre pays. Pour une liste des ambassades du Maroc, voir cette page.
 
Pour une information actualisée voir FreeChakib.com
 
 
Document joint:
 
Liberez Chakib (PDF - 75.1 ko, 24 février)
 
 
 
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Les drogues, ce sont les anciens dealers qui en parlent le mieux
Par Invité,
Le Canadien Brian O'Dea a été, dans les années 70, un gros trafiquant de cannabis, puis de cocaïne. Après avoir dirigé une entreprise de transports de 120 personnes, il se retire des affaires en 1986 et ne fera que deux ans de prison. Il est aujourd'hui producteur de films à Toronto.
 
Alors que le débat sur la dépénalisation bat son plein aux Etats-Unis, il a accepté de rédiger cette tribune pour Rue89.
 
Source : Rue89
« Les révolutions les plus importantes ont pour point commun de détrôner l'arrogance humaine, faisant tomber d'un piédestal après l'autre nos certitudes… » Stephen Jay Gould
 
Le président Obama a récemment annoncé que son administration mettrait un terme à la « préemption », une pratique qui permettait à l'administration fédérale de passer outre les lois des Etats fédérés sur l'environnement, la santé, la sécurité, etc.
 
Cela inclut les étranges lois sur les drogues qui ont engendré un conflit entre les fédéraux et divers Etats au sujet de la distribution de marijuana médicale, et qui ont provoqué des raids de la DEA (la police fédérale des stupéfiants, ndlt) sur les dispensaires, en violation de la loi locale et des droits des citoyens qui avaient voté ces lois.
 
Même la Cour suprême ne veut plus entendre parler d'une remise en cause de la loi californienne, vieille de dix ans, qui autorise l'usage de la marijuana pour des raisons médicales, prenant ainsi le parti de l'Etat. Plus que jamais, nous avons une vraie possibilité de changement, un changement absolument nécessaire pour que l'on ne traite plus les plus faibles d'entre nous par la répression.
 
La question des drogues n'est pas une question de bien ou de mal
 
Il y a plus de vingt ans, je fumais, sniffais et prenais du poppers et je buvais chaque jour. J'attendais toujours le moment propice pour arrêter ; ce n'était jamais le bon. Je n'étais, comme on dit, pas bien dans ma peau. Tout ceci aboutit à ce que je me retrouve KO sur la moquette d'un copain : une overdose de cocaïne, dont je faillis ne pas sortir vivant.
 
C'était à la veille de mon quarantième anniversaire, il y a presque vingt-et-un ans. Tu parles d'une crise de la quarantaine ! Depuis ce jour, j'ai trouvé une autre façon de vivre. Comme l'a dit Nietzsche, l'émancipation naît du mal et de la douleur. En tous cas, pour moi, ce fut le cas.
 
Une telle « émancipation » ne peut jamais avoir lieu aux conditions de quelqu'un d'autre. La douleur que j'ai ressentie était assez violente pour que ma vie change.
 
L'usage ou l'excès de drogues passe souvent pour une question de bien et de mal, une question morale, mais c'est faux : c'est une question d'aise ou de malaise.
 
Je n'ai jamais rencontré qui que ce soit qui ait renoncé à la drogue pour des raisons d'illégalité. En ce moment même, la mère, le père, le frère, la sœur, le fils, la fille, l'oncle, la tante, le cousin, la grand-mère ou le grand père de n'importe qui prend des drogues. Légal, illégal, peu importe. Il n'y a aucune frontière dans nos couches sociales que la drogue n'ait traversée. Elle pénètre tout. L'être humain se défonce depuis qu'il est un être humain. Il est absurde de penser que l'on peut mettre un terme à ce comportement en légiférant.
 
Du problème « moral » au problème économique
 
La prohibition de l'alcool nous a été servie au XXe siècle à travers l'outrage moral, « la fausse morale », et ça s'est terminé par un double scotch au saloon du coin. Pas de demi-mesure, là. Nous n'avons pas légalisé la possession d'alcool, ce qui a ensuite poussé les consommateurs à trouver des moyens illégaux de s'en procurer. Puis nous avons légalisé « de haut en bas », en régulant sa distribution, en taxant ses ventes.
 
C'est presque ce qui arrive aujourd'hui avec la marijuana. Presque. Il semble qu'elle en prenne le chemin, achetée et payée par besoin économique. Cela veut-il dire que ce qui était autrefois une question morale est devenu une question économique ? Oui. Cela signifie-t-il que la morale a un prix ? Ou que ce n'était en fait pas vraiment une question morale à l'origine, ce que notre détresse financière a mis au jour ?
 
L'alcool responsable de plus de violences que toutes les autres drogues réunies
 
« Mais quand même pas l'héroïne, les méta-amphétamines ou le crack ? » C'est comme ça que se poursuit la conversation en général, n'est-ce pas ? « Pas les drogues dures. » Je me demande comment on en est arrivé à la classification de « drogue dure ».
 
Il y a des chances pour que celui qui a pondu cette classification soit aussi celui qui ne veut pas que vous sachiez que 95% des gens emprisonnés pour des violences ont commis ces actes sous l'emprise de la deuxième drogue la plus répandue sur la planète. La drogue qui annonce le hockey, le foot et tous ces événements sportifs pour les jeunes à la télé ; la drogue dont on voit les logos sur les tee-shirts portés par nos enfants ; la drogue dont les entreprises qui la possèdent sponsorisent un « Partenariat pour une amérique sans drogue »… Vous voyez de quoi je parle ? Oui, de l'alcool.
 
L'alcool est responsable de plus de violence domestique et de carnages routiers que toutes les autres drogues réunies. Mais l'industrie de l'alcool a acheté et payé son acceptabilité culturelle et sa respectabilité, et pense, au fond de son âme sombre, qu'elle n'a rien à voir avec l'herbe et le crack.
 
Tout ce que je peux dire, c'est que toutes les substances psychotropes que j'ai utilisées sont un raccourci trompeur vers la lumière. Par des années de conditionnement publicitaire, on m'a appris qu'une pilule peut me faire grandir et qu'une autre me rapetisse, et que ces petites pilules bleues… hum, mieux vaut en rester là.
 
L'héroïne, la cocaïne, les méta-amphétamines, l'alcool taxé et contrôlé par l'Etat, ainsi que le tueur numéro un, le tabac, sont tous des substances auxquelles il est terrible d'être accro. Son ultime et actuel coût est bien trop souvent la vie elle-même. Et, tout au long de ce chemin vers la mort, les prix augmentent. Ce n'est pas une question morale, ni de bien et de mal, et il est temps de cesser de la traiter comme telle. L'industrie de la répression n'a jamais travaillé pour quelqu'un d'autre que le monde de la finance et les politiques (qui, eux-mêmes, sont partie prenante de la finance). Ces gens ont dépensé une fortune nous convaincre -avec succès- de cette illusion, mais il est temps de se réveiller maintenant.
 
Une seule solution, la légalisation
 
Il reste une solution, si simple qu'elle en est presque inquiétante, une solution mise en place par d'autres, qui, jusqu'à aujourd'hui, ont montré plus de courage que nous. Si nous sommes aussi valeureux et libres et courageux que nous sommes prompts à le déclarer, alors il est temps de mettre un terme à ce qui n'a jamais fonctionné. On ne peut tout simplement pas continuer de la même façon et espérer obtenir d'autres résultats.
 
Quand on pense à la légalisation de la drogue, nombre d'entre nous pensent aux Pays-Bas. Et aux critiques formulées quant à son sens général par des juristes avec une hâche, et un siège auquel s'accrocher. Accusations illégitimes que celles-ci. Les Pays-Bas ont pris des demi-mesures seulement, et les demi-mesures ne nous apportent rien. Il nous suffit de jeter un œil, par delà les frontières hollandaises, au Portugal, pays dont la générosité et le courage à l'encontre des plus faibles de ses citoyens devrait nous faire honte et nous mener vers une action juste.
 
Jusqu'en 2001, le Portugal était plongé dans une crise sanitaire aux proportions alarmantes, une crise due à l'addiction à la drogue. Ensuite, la possession de stupéfiants a été légalisée. Et maintenant, nous y voilà, huit ans après que « la possession personnelle a été décriminalisée, l'usage de drogues parmi les jeunes Portugais a chuté et le taux de nouvelles infections par le virus HIV dues au partage des seringues usagées a été considérablement réduit, tandis que le nombre de personnes cherchant à se désintoxiquer a plus que doublé… » (Time Magazine, 26 avril 2009).
 
Et devinez quoi ? Les vannes ne se sont pas ouvertes ; la population ne s'est pas transformée en un troupeau de junkies, comme certains législateurs auraient aimé qu'on croie que ça arriverait. Mes amis, nous devons commencer à élire des gens au Sénat, au Congrès et à tous les niveaux du pouvoir partout dans le monde qui ont une plus grande foi en nous qui votons pour eux et les révoquons,. Nous sommes au fond d'un trou profond et nous devons immédiatement arrêter de creuser. Il est temps de s'immiscer dans les privilèges et le pouvoir et de subvertir la façon de penser dominante ; il est temps de rappeler à nos élus que nous attendons d'eux des actes qui produisent de vrais et honnêtes résultats. Il est temps de revoir complètement notre approche de la question de l'usage ou de l'abus de drogues.
 
Pour finir, cette parole émanant de Washington, de Gil Kerlikowske, pas moins, le nouveau tsar de la drogue de la Maison-Blanche :
 
« Quelle que que soit la façon dont vous expliquez aux gens qu'il s'agit d'une “guerre à la drogue” ou d'une “guerre contre un produit, ils considèrent que c'est une guerre contre eux. Nous ne sommes pas en guerre contre les gens de ce pays.”
 
M. Kerlikowske, il n'y a qu'une manière de prouver aux plus petits d'entre nous que leur vie comptent autant que n'importe laquelle de nos vies : c'est de légaliser et réguler toutes les drogues, et de le faire maintenant. Comme l'a dit notre grand président, le temps du changement est arrivé.
 
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