IACM - Bulletin du 18 Août 2009
Par Invité, dans Thérapeutique,

- Science: une vaste étude épidémiologique montre que le risque de cancer du cou et de la tête est réduit chez les consommateurs de cannabis
- Allemagne: Bionorica cherche à faire approuver sa préparation de dronabinol pour 2010
- En bref
- Un coup d'œil sur le passé
 
Source: IACM
 
Science: une vaste étude épidémiologique montre que le risque de cancer du cou et de la tête est réduit chez les consommateurs de cannabis
 
Un groupe de travail constitué de scientifiques issus de plusieurs universités américaines (universités de Rhode Island, du Massachusetts, de la Louisiane, et du Minnesota) ont étudié les effets de la consommation de cannabis sur le développement d’un type de cancer de la tête et du cou (carcinome malpighien squameux). Les informations sur la consommation de cannabis de 434 patients ont été comparées avec celles de 547 sujets en bonne santé. Après avoir évalué les autres facteurs à risques potentiels (notamment la consommation de tabac et d’alcool), on a pu associer l’usage du cannabis à une baisse significative du taux de développement de ce cancer, soit une diminution de 48 % du risque.
 
Ce travail a donné des résultats cohérents pour les différentes données sur la consommation de cannabis (consommation ancienne ou actuelle, durée et fréquence). Pour les participants qui ont consommé du cannabis pendant 10 à 20 ans, le taux de risque a représenté près d’un tiers comparé à celui des non consommateurs. La diminution du risque a été plus prononcée pour les sujets qui avaient commencé à consommer après l’âge de 20 ans en comparaison de ceux qui avaient commencé plus jeunes. Les auteurs ont conclu que « l’étude suggère qu’une consommation modérée de marijuana est associée avec une réduction du risque de développer un cancer carcinome malpighien squameux ». Ils ont noté que les résultats issus de recherches expérimentales montrent que les cannabinoïdes limitent le développement du cancer.
 
 
 
 
 
Allemagne: Bionorica cherche à faire approuver sa préparation de dronabinol pour 2010
 
 
Le directeur de Bionorica, le professeur Michael Popp, espère que la préparation médicinale à partir du composé du cannabis dronabinol sera approuvée l’an prochain pour traiter des symptômes du SIDA, du cancer et de la sclérose en plaques. Il a évoqué cette possibilité lors de la visite du Chancelier Angela Merkel à la manufacture de plantes médicinales basée à Neumarkt, le 17 juillet. La société effectue actuellement des études cliniques en Allemagne.
 
Bionorica fabrique du dronabinol (THC) depuis 2002 et fournit les pharmacies afin qu’elles puissent préparer des médicaments. Le dronabinol de la société Bionorica est obtenu par la transformation du cannabidiol extrait des fibres du cannabis. La société emploie 870 employés et présente un chiffre d’affaires annuel de près de 130 millions d’euros (environ 180 millions de dollars américains). Elle conduit ses propres recherches pharmacologiques et cliniques en attachant une importance particulière à la qualité, à l’efficacité et à la sécurité des préparations à base de plantes utilisées.
 
 
 
 
 
 
En bref
 
 
Canada: Prairie Plant Systems
Une mine abandonnée dans le nord du Canada risque de perdre son statut de site unique de production de cannabis approuvé par le gouvernement. Le site de production à la mine Flin Flon, à Manitoba, a du être déplacé car il n’était plus assez grand, comme l’a indiqué le 22 juillet le directeur de Prairie Plant Systems. Le cannabis y était cultivé depuis près d’une dizaine d’années dans le but de permettre à certains patients de s’en procurer légalement pour des raisons médicales. Aucune décision n’a été prise encore quant au futur site de production.
 
Etats-Unis: Colorado
Le Bureau de la Santé du Colorado a rejeté une motion demandant la limitation à cinq du nombre de patients par fournisseur de cannabis. Cette décision permet aux dispensaires de continuer à fournir le médicament aux malades. Le 20 juillet, le Bureau a voté à 6 contre 3, la proposition du Département de la Santé. Les opposants à la limite maximum de cinq personnes ont fait savoir que le Bureau n’avait pas le droit de modifier la loi que les électeurs avaient approuvée en 2000. Cette loi faisait du Colorado un des treize États à autoriser l’usage médical du cannabis aux États-Unis.
 
Science: stabilité génétique du cannabis
Les chercheurs de l’université du Mississipi (Etats-Unis) ont montré que leur méthode de clonage du cannabis assurait un profil génétique stable quand on le compare à la plante mère. Les clones et la plante-mère ont un profil cannabinoïde similaire et une différence insignifiante de la teneur en THC.
 
Science: cancer
Les chercheurs de l’Institut Universitaire Hospitalier de Karolinska et de la Clinique universitaire de Stockholm (Suède) ont montré que les céramides augmentaient l’aptitude des cannabinoïdes à détruire des cellules cancéreuses. Ils ont utilisé certaines cellules cancéreuses (cellules d’un certain type de lymphome), et les ont traitées avec le cannabinoïde synthétique méthanandamide qui a augmenté les niveaux de céramides. Si le métabolisme des céramides amène à une accumulation des céramides, la destruction des cellules cancéreuses par le cannabinoïde a été augmentée. Les céramides sont une famille de molécules lipides que l’on trouve en larges concentrations dans la membrane cellulaire des cellules.
 
 
 
 
 
Un coup d'œil sur le passé
 
Il y a un an
 
► Science: dans une étude clinique, le sativex diminue l’intensité de la douleur évaluée objectivement avec un marqueur neurophysiologique
► Science: un rapport de cas démontre l’efficacité du nabilone dans le traitement de l’agitation associée à la maladie d’Alzheimer
► Autriche: dépénalisation de la possession de cannabis à usage personnel indépendamment de la quantité
 
Il y a deux ans
 
► Science: le rimonabant proposé dans le traitement de l’addiction au cannabis

 
 
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Non, OCB ne finance pas le FN et n'appartient plus à Bolloré
Par Invité,
C'est une rumeur aussi vieille et entêtante que mon premier pétard. Aujourd'hui encore, sur le Net ou dans les arrières cours de récré, il se dit qu'il n'y a pas de fumette sans feu : le papier à rouler OCB, longtemps favori des esthètes du joint, financerait le Front national…
 
Source: Rue89
 
 
Si vous ne l'avez jamais entendue, vous êtes bien le seul (une simple recherche « FN OCB » sur Google suffit à s'en convaincre). A tel point que les anciens propriétaires de la marque ont dû se payer une vaste campagne de pubs pour se racheter une image à la fin des années 90.
 
Ancien propriétaire ? C'est l'autre croyance tenace associée à la marque : OCB appartiendrait à Vincent Bolloré. Cette fois ce fût vrai, au siècle dernier, mais ne l'est plus depuis 2000.
 
Du papier plus fin que fin venu de Chine
 
https://asset.rue89.com/files/imagecache/asset_wizard_vignette/files/ArnaudAubron/Image%2017.png[/img]Publicité pour OCBTout démarre au début d'un autre siècle, le XIXe du nom, quand le Dr René Bolloré ramène de Chine un procédé révolutionnaire pour produire du papier plus fin que fin, qui servira pour les cigarettes et la bible.
 
L'audacieux Breton installe sa fabrique sur les bords de l'Odet en 1822. Puis une seconde voit le jour à Cascadec, toujours sur les bords de l'Odet, en 1893. En 1918, un descendant du Dr Bolloré lance la marque OCB : O pour l'usine d'Odet, C pour celle de Cascadec et B pour Bolloré.
 
N'en déplaise aux fans de Billy Ze Kick, OCB ne signifie donc pas Oxyde carton blindé. (Voir la vidéo)
 
 
https://www.youtube.com/watch?v=R48TPTdaF44
 
 
Le business roule jusqu'à la seconde Guerre mondiale. Puis s'effondre. Avec son frère, Vincent Bolloré rachète la papeterie familiale en 1981 pour un franc symbolique. Et la redresse, notamment en acquérant le concurrent Job en 1986. La production est délocalisée à Perpignan.
 
Tout va pour le mieux jusqu'à ce jour de 1996 où la méchante rumeur parvient aux oreilles de Cédric Bolloré, cousin de Vincent et directeur marketing de Bolloré Technologies, inquiet d'une baisse inexpliquée des ventes alors que le tabac se porte bien et le pétard a priori encore mieux.
 
 
 
Le FN pas au courant
 
Comment des générations entières de fumeurs (pétards et cigarettes confondus) se sont mises à croire et à faire croire qu'OCB était au pire une société appartenant au Front national, au mieux un généreux donateur de l'extrême droite ? Nul ne le sait. Peut-être l'image pour le moins controversée du groupe en Afrique laisserait-elle penser à des affinités avec l'extrême droite ?
 
Côté Bolloré, on a une autre explication :
 
« Ça ne pouvait venir que de la concurrence, la marque ciblait les jeunes et cette rumeur visait donc à nous nuire… »
 
Côté FN, on m'affirme découvrir la rumeur. A part de communes racines bretonnes, y aurait-il au moins des liens entre la famille Bolloré et le clan Le Pen ? « Vu notre situation financière actuelle, ça nous aiderait beaucoup, mais malheureusement non », assure-t-on au Front. Même démenti côte Bolloré :
 
« Ce n'est pas vraiment le genre de la famille. Il y avait deux Bolloré dans le commando Kieffer pendant la guerre… »
 
Même si l'illustre ancêtre Gwenn-Aël, susdit résistant et vice-président des petits papiers familiaux de 1952 à 1974, se serait acoquiné avec l'OAS, le choeur familial battrait plutôt pour la droite bon teint. Vincent comptait ainsi parmi les invités de son ami Nicolas Sarkozy au fameux diner du Fouquet's et lui a rendu la politesse en lui prêtant son yacht et ses jets privés au cours de peu reluisants épisodes jadis contés par Rue89.
 
Racheté par le géant américain de la cigarette à rouler
 
Reste que depuis près de vingt ans la rumeur se propage. Et finit même par se chanter : en 1996, le groupe Afrojazz la reprend dans un de ses titres, retiré depuis : « Une des filiales du FN s'appelle OCB, faut pas les aider… »
 
En janvier 1997, les Bolloré décident de prendre le taureau de papier par les cornes et commandent une étude d'opinion à l'Institut d'observation et de décision (IOD) pour se faire une idée des dégâts. 600 consommateurs sont testés, 15% ont entendu parler de cette histoire de financement du FN.
 
Pour ne pas amplifier la rumeur, OCB ne fait pas de démenti officiel mais déroge à ses principes historiques de discrétion et lance une vaste campagne de pub mettant en scène un mannequin noir à la langue suggestive. Un mannequin censé faire comprendre qu'OCB ne fraie pas avec l'extrême droite.
 
A en croire la persistance de la rumeur, l'objectif n'a pas été totalement atteint, mais la pub, elle, fera date, notamment déclinée avec Zazie.
 
Reste un autre problème pour Bolloré, son papier extra fin est devenu le favori des amateurs de fumées clandestines, malgré la contre-offensive du concurrent Rizzla avec son « Original ». « Ça commençait à poser des problèmes et cette image de fournisseur des “fumeurs alternatifs” n'enchantait personne », euphémise-t-on aujourd'hui chez Bolloré. Oubliant au passage qu'en commercialisant des feuilles King Size uniquement utilisées par les fumeurs de pétards, OCB a largment et en toute conscience profité de cette manne.
 
« De plus cette activité était trop marginale », même si Bolloré technologie est alors le second producteur mondial de papier à rouler.
 
Résultat, la marque et l'usine de Perpignan sont revendues en 2000 à un distributeur américain, Republic Tobacco, propriété de Donald Levin et leader mondial de la cigarette roulée. Peu à peu, Bolloré revend l'ensemble de son activité papiers à l'Américain, jusqu'à se désengager totalement en 2009.
 
Difficile d'imaginer le roi de la cigarette à rouler américain en financier du Front National. Quant à savoir si la rumeur du FN nuit encore à la marque, difficile à dire puisque personne n'est joignable au mois d'août dans l'usine de Perpignan. Reste que le noir est toujours associé à OCB, qui vient de lancer une gamme « Black thinking ». Message subliminal ?
 
 
 
Ailleurs sur le Web
 
► La rumeur qui a déstabilisé OCB, sur l'Expansion.com
► Le site du groupe Bolloré
► Le site de Republic Technologies
► La biographie de Vincent Bolloré sur Wikipédia
 
 
 
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Le Mexique dépénalise la détention de petites quantités de drogues
Par Invité,
Un texte de loi controversé entre en vigueur vendredi au Mexique, qui dépénalise la détention de petites quantités de marijuana, de cocaïne ou d'héroïne.
 
Source:nouvelobs.com
La loi qualifie d'"usage personnel" la possession de quelques grammes de ces stupéfiants, ainsi que de petits volumes de LSD ou d'amphétamines. La tolérance varie selon la puissance des produits, jusqu'à 5 grammes pour la marijuana, un demi-gramme pour la cocaïne, 40 miligrammes pour les amphétamines et 0,015 milligrames pour le LSD.
 
Les personnes sur lesquelles seront trouvés de faibles volumes de ces drogues ne risqueront donc plus d'être poursuivies en justice, lors des deux premières interpellations. La troisième fois, en revanche, elles devront subir un programme de désintoxication complet, pris en charge par le gouvernement. Toutefois, aucune peine ne vient à l'appui de cette disposition.
 
Le président mexicain Vicente Fox avait retoqué un texte similaire en 2006, critiqué par le gouvernement américain.
 
AP
 
 
 
 
à voir aussi
 
► Discuter de cet article sur cannaweed.
► Mexique : la dépenalisation, arme ultime contre le narcotrafic ?
► Mexique : « Ils tuent nos arbres pour qu'on cultive leur drogue »
► Vers une légalisation de la marijuana à Mexico ?
► Mexique : cultures de drogue
► Mexique : avoir une petite quantité de drogue ne sera plus un délit
 
 
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Les plants de cannabis étaient piégés
Par Invité,
On ne se méfiera jamais assez des méfaits de la drogue. Un agriculteur d’Anglade dans le nord-Gironde a été condamné hier, en comparution immédiate à quatre mois de prison avec sursis pour avoir blessé une promeneuse avec un piège qu’il avait installé pour protéger ses pieds de cannabis. Les plants étaient dissimulés au milieu de pieds de tomates. Pour être sûr que personne ne vienne lui voler l’agriculteur âgé de 43 ans, avait bricolé un dispositif avec des plombs de chasse. «Les faits se sont déroulés lundi matin, lorsqu’un homme se promenant le long d’un champs s’est pris les pieds dans un fil tendu en travers du chemin qui a actionné un déclencheur» a expliqué la gendarmerie. Le piège a fonctionné et «la femme qui se trouvait derrière, a reçu sur le côté droit une décharge d’environ 70 plombs de chasse de petits grains.» Légèrement blessée, elle a été évacuée vers l’hôpital de Blaye d’où elle est ressortie rapidement après avoir été soignée. L’agriculteur a été condamné à lui verser 1000 euros de dommages et intérêts. Ses plants de cannabis ont été détruits.
 
Source: Libération
 
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Drogue : un marché de 2 milliards d'euros
Par Invité,
Le ministre de l'Intérieur Français a annoncé mercredi que tout serait fait pour éradiquer ce fléau «qui irrigue la délinquance».
 
«C'est le ministre de l'Intérieur de Paris !», se flattait un retraité qui venait de lui serrer la main. ­«Hortefeux à volonté», ironisait un badaud en short. Sur le front de mer de Canet-en-Roussillon, près de Perpignan, Brice Hortefeux a pu mesurer mercredi sa popularité au lendemain de sa sortie tonitruante sur l'exigence d'un nouveau tour de vis contre la délinquance. Le «ministre de Paris» a axé sa visite sur la nécessité de casser le trafic de stupéfiants, un «fléau qui, ­dit-il, irrigue la délinquance». Il a cité les derniers chiffres : «Le seul marché français de la drogue est évalué de 1,7 à 2 milliards d'euros de profit pour les trafiquants. Songez que 40 % des enfants de 17 ans ont goûté un jour à la drogue ! Nous allons sans relâche, avec ténacité et détermination casser ce trafic», assurait-il.
 
Source: figaro.fr
 

Brice Hortefeux (au centre) assiste à une simulation de recherche de stupéfiants par un maître-chien de la gendarmerie, mercredi, à proximité de la frontière espagnole. Crédits photo : AFP
 
 
75 tonnes de cannabis saisis l'an dernier
 
Il a révélé mercredi que les opérations de lutte contre les stupéfiants conduites par la police et la gendarmerie ont augmenté de 38 % depuis le début de l'année 2009 avec 194 procédures diligentées. L'an passé, 75 tonnes de cannabis, 8 tonnes de cocaïne et une tonne d'héroïne ont été saisies en France.
 
Sa visite du jour lui a permis d'assister sur une aire de stationnement, proche de la frontière espagnole, à une simulation d'interception de go fast, ces voitures de luxe, souvent de gros 4 × 4, qui remontent l'autoroute à vive allure depuis Malaga en Espagne, le coffre chargé de drogue . «Il faut 300 tonnes de cannabis pour alimenter le marché français et nous en saisissons le quart», rappelait mercredi Yannick Salabert, chef adjoint de l'Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiant. Selon lui, «28 opérations contre les go fast ont été réalisées l'an dernier», tandis que la police a stoppé une quarantaine de camionnettes chargées de drogue en provenance du Maroc, pour l'essentiel.
 
Même si ce pays a réduit par deux sa production, qui est passée à 1 600 tonnes par an, les services spécialisés du ministère de l'Intérieur notent que les producteurs se fournissent désormais en plans "OGM mexicains", au rendement nettement plus élevé. Un proche du ministre de l'Intérieur le disait mercredi : «La lutte contre la drogue est un combat de longue haleine
 
 
De notre envoyé spécial à Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales), Jean-Marc Leclerc
 
 
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Le cannabis sans le plaisir
Par Invité,
On a inventé le café sans caféine, la bière sans alcool et la cigarette sans fumée. Que va-t-on inventer demain? Le cannabis sans plaisir. GW Pharmaceuticals, une société britannique, vient de demander l'autorisation de l'Union européenne (UE) pour commercialiser Sativex, un «produit pharmaceutique cannabinoïde» .«Quoi!?» Déconcerté(e), vous froncez les sourcils devant votre écran en vous disant que c'est un moyen détourné de légaliser le hasch?
 
Source: www.slate.fr
Pas du tout, répond la société pharmaceutique: «Sativex est un produit pharmaceutique cannabinoïde standardisé au niveau de sa composition, de son mode de préparation et de sa dose, administré au moyen d'un système adéquat qui est et continue d'être testé dans des études précliniques et cliniques contrôlées. L'herbe de cannabis brute sous quelque forme que ce soit - y compris un extrait brut ou une teinture - est tout à fait différente de ce produit.»
 
Voilà. Sativex, ce n'est pas de l'herbe. C'est un produit dérivé soigneusement raffiné: «Quand les plantes arrivent à maturité, on les récolte et on les fait sécher. GW en extrait ensuite les cannabinoïdes ainsi que d'autres composants actifs au niveau pharmacologique (...) [pour] arriver à une matière pharmaceutique.» Ensuite, les patients sont censés contrôler leurs prises pour séparer les effets approuvés de la marijuana - le soulagement des douleurs et des spasmes - des effets non approuvés.
 
«Grâce à un titrage (détermination du dosage) qu'ils effectuent eux-mêmes, la plupart des patients sont capables de déterminer le seuil nécessaire au soulagement des symptômes et celui de l'état d'exaltation, le «créneau thérapeutique», et peuvent ainsi soulager leurs symptômes sans être «stone».»
 
Là, vous hallucinez. L'entreprise sait exactement ce que vous vous dites. «Pourquoi ne laisse-t-on pas simplement les patients fumer du cannabis?»
 
Selon GW, «fumer n'est pas un moyen acceptable d'administrer un médicament. Nous pensons que les patients veulent prendre un médicament qui leur est prescrit en toute légalité, qui n'implique pas de fumer, dont la qualité est garantie, qui a été développé et approuvé par des autorités de contrôle pour un usage adapté à leur problème de santé particulier et qui soit en vente dans les pharmacies sur ordonnance de leur médecin traitant.»
 
C'est une approche qui se tient. Quand on considère l'usage médicinal, par opposition à l'usage récréatif, c'est assurément bien plus raisonnable que de laisser chacun cultiver et fumer de l'herbe , avec touts les risques que cela peut comporter, notamment le fait de se livrer à des activités interdites ou de ressentir des effets secondaires. Mais la doctrine anti-hasch de GW va plus loin:
«GW n'a jamais cautionné ou soutenu l'idée de distribuer ou de légaliser de l'herbe de cannabis brute à des fins médicales. Dans nos publications et nos présentations, nous avons systématiquement affirmé que seuls des médicaments à base de cannabinoïdes - standardisés au niveau de leur composition, de leur mode de préparation et de leur dose, administrés au moyen d'un système adéquat qui est et continue d'être testé dans des études précliniques et cliniques contrôlées - peuvent satisfaire les critères des autorités de contrôle du monde entier, y compris ceux de la Food and Drug Administration [organisme chargé de contrôler les médicaments et leur commercialisation aux Etats-Unis].»
 
Et ne songez même pas à faire un casse pour voler les matières premières: «Les plants de cannabis de GW sont cultivés sous contrôle informatique dans des serres secrètes situées en Grande Bretagne. (...) Le site se trouve dans le sud de l'Angleterre, mais pour des raisons évidentes de sécurité, nous ne pouvons pas révéler l'endroit exact.»
 
Même dans vos rêves les plus fous, aviez-vous déjà imaginé qu'une drogue récréative puisse - si minutieusement et avec tant de componction - être stérilisée? Eh bien c'est fait. Il y a d'abord eu le Cesamet (un cannabinoïde de synthèse), puis le Marinol (également synthétique). Un seul effet secondaire est resté! Le Cesamet produit «une certaine euphorie dans les dosages recommandés» et le Marinol «facilite le rire et [procure une certaine] allégresse. Mais tout cela est interdit. Si bien que l'objectif de «distinguer le seuil nécessaire au soulagement des symptômes de celui de l'état d'exaltation» est toujours de rigueur. Selon GW, l'administration de Sativex sous forme de spray «permet aux patients de réaliser un titrage (un dosage) pour soulager leurs symptômes sans provoquer un degré inacceptable d'effets secondaires.»
 
Tout cela fait ressortir la question de base de Human Nature au sujet de la guerre à la drogue. Notamment: qu'entend-on par «drogues»? La guerre à la cigarette ou à la nicotine? On fait la guerre à la bière caféinée, mais pas à la bière alcoolisée? On légalise les «médicaments à base de cannabinoïdes», mais pas le cannabis?
 
Les drogues peuvent être et sont réinventées tous les jours. La nicotine et la cafféine apparaissent sous de nouvelles formes. Au départ, le cannabis était une herbe, on le trouve maintenant sous forme de poudre, de gélule et, depuis récemment, sous forme de spray, avec certaines modifications chimiques lors de sa transformation. Ll'organisation Marijuana Policy Project soutient même que la formule spray est déjà éclipsée par un meilleur mode de filtrage et de fourniture des vertus thérapeutiques de cette drogue: la vapeur. Comment combattre un ennemi qui ne cesse de changer? Comment savoir s'il cesse d'être notre ennemi?
 
Chaque prouesse technologique, chaque réinvention remet en cause nos idées sur les aspects moral et légal de la marijuana. Dans le cas de Sativex, deux positions sont attaquées: la tolérance paresseuse du cannabis récréatif dont fait preuve la gauche, sous couvert de légaliser la marijuana pour un usage médical, et l'opposition de la droite au cannabis médical, car elle juge que ce n'est qu'un prétexte. En raffinant, en isolant et en standardisant les effets médicinaux de l'herbe, les sociétés pharmaceutiques nous montrent comment bien faire la différence entre les deux usages. Cherchez-vous à soulager vos symptômes ou à être défoncé(e)? Cette question était floue avant. Maintenant elle est concrète: voulez-vous un joint ou un spray?
 
Par William Saletan & traduit par Micha Cziffra
 
 
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Cannabis une solution au marasme économique Jamaïcain?
Par Invité,
Alors que la Jamaïque lutte contre les conséquences désastreuses de la crise financière mondiale, certains suggèrent que le pays envisage sérieusement d'utiliser le produit pour lequel il est renommé – même s'il est illégal – pour contribuer à combler l'énorme manque à gagner de l'économie jamaïquaine.
 
Avec le changement de contexte économique et les énormes défis auxquels sont confrontées les industries traditionnelles de la Jamaïque – le sucre, les bananes, la bauxite –, des voix s'élèvent pour que le pays autorise la culture et l'exportation de la marijuana à des fins médicales.
 
Source: courrier international
 
"Les gens parlent toujours des jeunes qui vendent de l'herbe dans la rue ou dans les halls d'immeuble, mais ce que nous devons faire, c'est les impliquer dans l'agriculture en les encourageant à planter de la marijuana pour le marché pharmaceutique", a indiqué Amsale Maryam, de l'Association des agences de développement en Jamaïque, lors d'une consultation des organisations de la société civile des Caraïbes.
 
Un champ de cannabis en Jamaïque
 
"C'est l'approche que nous devons adopter, car la marijuana peut nous rapporter gros", a-t-elle expliqué. "L'industrie pharmaceutique a besoin de marijuana parce qu'elle entre dans la composition de plusieurs médicaments."
 
Aux Etats-Unis – le principal partenaire commercial de la Jamaïque –, treize Etats ont légalisé la marijuana à des fins médicales, et quatre d'entre eux – la Californie, le Colorado, le Nouveau-Mexique et le Rhode Island – recourent à des dispensaires spéciaux pour la vente de la marijuana médicale. Selon la commission de péréquation de la Californie, l'Etat achète chaque année pour 200 millions de dollars [140 millions d'euros] de marijuana à des fins médicales. [Les drogues dérivées de la marijuana ont prouvé leur utilité dans le traitement de maladies inflammatoires des intestins, de glaucomes, de troubles de bipolarité et de nausées, entre autres.]
 
Chez les défenseurs d'une industrie officielle de la marijuana, certains salivent face à ce développement, affirmant qu'il s'agit là d'un indice de l'existence réelle d'un marché international légitime pour le produit. Un fermier local a ainsi confié à l'hebdomadaire Sunday Finance qu'il plantait et exportait illégalement de la marijuana. Selon lui, la dépénalisation de la culture de la marijuana aurait le potentiel d'offrir au pays d'énormes revenus et d'entraîner des niveaux de production "jamais vus auparavant" chez les fermiers jamaïquains. "Rien ne pourrait plus motiver les fermiers que de leur dire qu'ils peuvent désormais produire de la marijuana légalement", a souligné le cultivateur. "Avec les conditions que nous avons ici en Jamaïque, le sol est parfait pour produire de la marijuana."
 
Bien entendu, certains critiquent l'initiative, et se moquent de l'hypothèse selon laquelle il pourrait y avoir une industrie viable pour l'exportation de la marijuana. Le commissaire des douanes Danville Walker affirme être favorable à la dépénalisation du cannabis, pour désengorger le système de justice criminelle et permettre aux conseillers juridiques de s'occuper de questions plus urgentes. [Mais] d'après lui, les défis juridiques pourraient être majeurs si l'on considère qu'aux Etats-Unis l'usage de la marijuana à des fins médicales est uniquement toléré au niveau des Etats et non pas au niveau fédéral.
 
L'analyste financier Dennis Chung estime que le pays ferait mieux de concentrer ses efforts sur d'autres secteurs d'activité qui ont plus à offrir, selon lui, que l'industrie du cannabis. L'un de ses arguments repose sur le fait que la marijuana pourrait se révéler trop chère à transformer. "Dans un pays où les gens sont désespérés, ils inventent toutes sortes de choses sans réfléchir", a souligné M. Chung. "L'un de nos problèmes, c'est que les coûts de production des denrées alimentaires sont trop élevés et cela risque d'être la même histoire avec le cannabis."
 
Le fermier local déjà cité reconnaît ces problèmes potentiels, mais affirme qu'il aimerait au moins voir le pays explorer cette possibilité avant de l'écarter. "Tout le monde parle de libéralisation du commerce et du fait que les petits pays devraient identifier et produire ce pour quoi ils bénéficient d'un avantage concurrentiel", poursuit-il. "Nous avons de la bonne marijuana ici en Jamaïque ; le gouvernement devrait explorer toutes les possibilités, essayer d'impliquer des partenaires internationaux et chercher à aller de l'avant."
 
 
 
Julian Richardson | The Jamaican Observer
 
 
 
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Condamnée à vie pour avoir vendu un joint à un flic à Dubaï
Par Invité,
Un tribunal de Dubaï a condamné le 30 juillet une jeune femme à une peine de prison à vie pour avoir vendu un joint à un officier de police en civil et avoir été en possession de 16 autres joints, pesant au total 19 grammes.
 
Source: Rue89
 
Selon le site Emirati 7 days, cette citoyenne tanzanienne, âgée d'une vingtaine d'années, a été arrêtée suite à un renseignement attestant qu'elle tenait un repaire de camés dans le quartier central de Deira.
 
Un policier a affirmé à la cour qu'il avait obtenu en décembre une information selon laquelle la jeune femme vendait de la drogue dans son appartement :
 
« Notre informateur nous a signalé qu'elle se servait de son appartement de Deira comme d'un repaire de camés et qu'elle vendait de la drogue. Nous avons envoyé un officier en civil à son appartement qui lui a acheté une cigarette pour 30 dirhams (environ 6 euros). »
 
A ce prix, l'ensemble du stock de la jeune fille avait une valeur de moins de 100 euros.
Les Emirats ne piègent pas que les ressortissants
 
La jeune fille a également été testée positive à une autre drogue, dont la nature n'a pas été précisée. Ce qui suffit pour être envoyé en prison dans les Emirats, qui ne piègent pas que leurs ressortissants, mais aussi les touristes de passage à l'aéroport de Dubaï. Ces derniers se voient régulièrement infliger des peines de quatre ans de prison pour un test positif ou possession de quantités infinitésimales de drogues.
 
La jeune femme a récusé toutes les accusations qui pesaient contre elle. Son avocat a fait appel. A moins de gagner cet appel ou d'obtenir la clémence, elle ne pourra être libérée avant vingt-cinq ans.
 
Les magistrats de Dubaï ne semblent pas éprouver de problèmes face à cette sentence. Selon l'un d'eux, interviewé par 7 days :
 
« La loi nous demande de condamner à la prison à vie quiconque vend de la drogue et ce en n'importe quelle quantité. Même s'il ne s'agit que de quelques grammes, ça reste du trafic de drogues. Ce verdict envoie un message très clair à ceux qui voudraient vendre de la drogue : ce commerce peut ruiner votre vie. »
 
Ou plus précisément, le tribunal de Dubaï, lui, le peut.
 
 
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Du cannabis comme médecine? Posez vos questions à Michka
Par Invité,
Aux Pays-Bas, en Allemagne, aux Etats-Unis, au Canada, en Italie, en Finlande… les vertus médicales du cannabis sont peu à peu reconnues, les malades le réclament, les scientifiques s'y intéressent et les pouvoirs publics permettent à des expérimentations de se mettre en place. Mais en France, rien. Comme celui de Tchernobyl, le nuage de fumée cannabique semble s'être arrêté à nos frontières.
 
Source: Rue89
 

 
Le chanvre est pourtant l'une des plus anciennes plantes médicinales connues. Stimulant de l'appétit, il a été redécouvert comme thérapie dans les années 80 pour les malades du sida qui perdaient trop de poids. Ses vertus antinauséeuses seront ensuite utilisées pour les malades du cancer en chimiothérapie. On l'utilise également pour le glaucome, la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson…
 
Mais en France, plus gros consommateur de médicaments, le cannabis médical reste uniquement considéré comme le cheval de Troie de la légalisation du cannabis récréatif. Et ses contempteurs tombent toujours sous le coup de la loi.
 
https://asset.rue89.com/files/imagecache/asset_wizard_vignette/files/ArnaudAubron/2009_08_09_Michka_cannabis.jpg[/img]Journaliste, auteure, éditrice, fondatrice du Musée du fumeur, grande connaisseuse des plantes en général et des plantes psychotropes en particulier, Michka a publié depuis 1978 une demi-douzaine d'ouvrages sur le cannabis, dont elle est probablement l'une des meilleures spécialistes.
 
Elle a publié ce printemps, avec des médecins et des spécialistes internationaux de cette plante, « Cannabis médical - Du chanvre indien au THC de synthèse » (Mama éditions) et sera, mardi à 16h00, l'invitée du tchat vidéo de Rue89. Vous pouvez d'ores et déjà lui poser vos questions dans les commentaires ci-dessous.
 
En attendant, et pour faire avancer le débat, nous publions le témoignage de vinczec, riverain de Rue89, atteint d'une affection aux nerfs crâniens qui a choisi, pour lutter contre sa douleur, d'utiliser du cannabis. Il en explique les raisons.
 
 
Malade, j'ai préféré le cannabis aux opiacés
 
Depuis plus d'un an je passe une bonne partie de ma vie dans des hôpitaux pour tenter de soigner une atteinte des nerfs crâniens. Cette atteinte génère une paralyse oculaire douloureuse, une diplopie (je vois double), une aphonie, de grosses difficultés pour avaler et des douleurs violentes.
 
Au début pour traiter la douleur, le staff médical m'a prescrit du di-antalvic. Ce mélange provoquait des vertiges et était inefficace pour combattre les douleurs oculaires.
 
Je suis alors passé au stade supérieur, le chlorhydrate de tramadol, un opiacé synthétique à libération prolongée. Ce médicament peut poser quelques soucis. Il ne provoquait chez moi que des problèmes de constipation, de bouche sèche et de sueurs.
 
Les douleurs continuant à augmenter, je suis passé à des antalgiques plus puissants, un mélange d'opium, de paracétamol et de caféine qui ont aggravé les effets secondaires décrits plus haut. De plus je me suis retrouvé dépendant et continuellement endormi, la caféine et les excellents articles de Rue89 n'y faisaient rien, je n'étais plus que l'ombre de mon ombre. Les douleurs étaient toujours là même si elles semblaient plus distantes, comme ma vie.
 
 
Aucune idée préconçue contre le fait de fumer un joint
 
Je me suis alors souvenu d'un article sur le cannabis et ses effets anti-douleurs. Des amis se sont proposés de m'en fournir en allant aux Pays-Bas, solution qui me plaisait plus que le petit fournisseur du coin. J'avais fumé dans ma jeunesse et je n'avais aucune idée préconçue contre le fait de fumer un joint de temps en temps.
 
Après mon premier joint, les douleurs ont diminué notablement. De plus le lendemain le soulagement continuait et me permettait même de récupérer un peu de mobilité oculaire. En toute discrétion, un des médecins qui me suivait a constaté l'amélioration, il en a été stupéfait.
 
La prise de cannabis m'a permis non seulement de diminuer grandement les douleurs et d'améliorer ma situation, mais a aussi réglé mon problème de dépendance à l'opium, a diminué fortement la constipation et me permet de dormir sans prendre de somnifère.
 
Seul problème : juste après avoir fumé j'ai des soucis de mémoire immédiate, je peux très bien avoir oublié le début de ma phrase quand j'en arrive à la fin. Pour éviter ce désagrément, je vais dormir après avoir fumé.
 
Depuis, je navigue entre les joints qui me soulagent grandement et les opiacés qui n'ont que peu d'effets sur les douleurs quand je ne peux pas me fournir en cannabis, ou lorsque je fais des examens médicaux pour éviter de fausser les symptômes (la méconnaissance des effets thérapeutiques du cannabis en France est telle qu'il vaut mieux prendre cette précaution).
 
Donc, messieurs et mesdames nos gouvernants : à quand la légalisation de cette plante nettement moins néfaste que l'opium et autres opiacés ?
 
 
 
 
 
► Cannabis médical - Du chanvre indien au THC de synthèse, de Michka (Mama éditions 2009, 272 pp., 15,5€)
 
A lire aussi sur Rue89 et sur Eco89
 
► Cannabis thérapeutique : le retard français
► Tous nos articles sur le cannabis
 
Ailleurs sur le Web
 
► Pharmacologie des dérivés cannabinoïdes : applications au traitement de la douleur ?, sur ScienceDirect.com
► Le site du Musée du fumeur, de Michka
► Ma cabane au cannabis, portrait de Michka dans Libération
► Conversation (vidéo) avec Michka, sur le site de Cannabis sans frontière
 
 
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La vérité de la dépénalisation
Par Invité,
La situation au Portugal s’est développée très nettement depuis l’année 2000, quand la loi 30 a été approuvée, dépénalisant l’utilisation des drogues. Evidemment ,la dépénalisation est loin d’être acceptable comme règlement complet du phénomène global des drogues , puisque des drogues continuent à être distribuées par les trafiquants qui gonflent le prix, imposent des méthodes criminelles de vente et n’ont aucun souci de la qualité du produit ou de la sécurité des consommateurs.
 
Source: Encod
 
 
Le Portugal est tout simplement devenu un pays plus humain et plus juste.
 
 
https://www.encod.org/info/local/cache-vignettes/L96xH147/arton1944-e1525.jpg[/img]Désormais l’Etat ne considère pas l’utilisation de drogue comme un crime, mais comme une violation simple à laquelle on répond par une sanction administrative. Les gens arrêtés avec une certaine quantité de drogue qui répond à leurs besoins personnels sont considérés soit comme consommateur sporadique et sanctionnés par une amende de plusieurs centaines d’euros, soit comme consommateur régulier et sont dirigés vers la Commission pour la dissuasion de l’utilisation de drogue, constitué par un juge, un psychologue et un assistant social. Par ces démarches, les consommateurs de drogue sont protégés de la brutalité et de la toute-puissance de la police, et sont placés sous la responsabilité de spécialistes sociaux qui les dirigent vers les services de santé spécialisés appelés CAT (Centre d’Assistance aux Toxicomanes).
 
Au lieu d’être considéré comme un criminel cette personne est perçue comme un patient. La vérité est que cette pratique mène le consommateur problématique de drogue vers les Services Sanitaires et Sociaux. Dès lors qu’ils sentent que quelqu’un se préoccupe de leur sort, les soutien et les accompagne dans la reconstruction de leur vie, les consommateurs commencent à réagir. En premier lieu ils font plus attention à leur propre santé et ensuite ils se rendent compte qu’ils font partie de la société dans son ensemble.Ils réaliseront que de cette façon, la société n’est plus l’ennemi mais quelque chose dont ils font partie et dans laquelle ils peuvent être gagnant quand ils suivent certaines règles.
 

 
Évidemment le gouvernement portugais a installé les mécanismes qui sont censés compléter la loi, qui seule n’aurait pas eu de grands résultats. Par conséquent dans toutes les régions, provinces et villes ayant des compétences administratives, un CAT (centre d’aide aux toxicomanes) a été installé, constitué de médecins, de psychiatres, de psychologues, d’infirmières et d’assistants sociaux.
 
Le personnel de ces services sont psychologiquement et socialement formés pour traiter tous les cas, particulièrement les plus difficiles. Ils ont appris qu’en traitant le consommateur de drogue comme un être humain qui mérite le respect, produit des résultats presque immédiats et étonnants. Quelqu’un qui a été abîmé, connecté à une vie de violence et de crime, devient pourtant soudainement une personne respectée et respectueuse, polie, et même civilisée !
 
C’est une manière très importante de limiter l’escalade de la violence et d’amorcer la socialisation. Quelqu’un qui n’a rien et ne voit que le mépris de la société ,transforme donc la frustration et la douleur en vengeance sociale, il a ainsi l’occasion de se rendre compte de l’importance d’obtenir le respect social et ne se permettra pas le luxe de le perdre à nouveau.
 
Sous un régime de prohibition, le système choisit de critiquer, stigmatiser et criminaliser les personnes qui utilisent les drogues qui sont considérées illicites (la seule drogue admise, l’alcool, est produite en Europe, Amérique du Nord etc.).
 
Mais les êtres humains ont toujours employé des drogues. Des preuves scientifiques récentes démontrent l’utilisation des drogues dans la période glaciaire. Pendant que la vie devient plus simple pour les gens, la consommation de drogue continuera probablement à augmenter. Parmi les personnes qui emploient des drogues on rencontre les plus grands talents dans l’art et l’humanité.
 

 
 
La prohibition n’a jamais empêché et n’empêchera jamais cela. À la place elle a créé des martyres à l’égal de beaucoup d’autres persécutions historiques. Ruinez les vies des consommateurs de drogue, arrêtez-les, torturez-les, infectez-les avec toutes sortes de maladies, tuez-les tous et l’état s’en lavera les mains : c’est de leur faute !
 
Compte tenu que la relation entre l’offre et la demande a été minutieusement étudiée par les trafiquants et les vautours de l’économie, tout permet de conclure que c’est seulement parce qu’elles sont interdites que les drogues peuvent être un commerce si lucratif. Ainsi, pendant qu’elles sont interdites, ce qui nous manque maintenant c’est de savoir pourquoi au XXIème siècle les gens sont tellement naïfs qu’ils croient que les drogues sont illégales pour une affaire de santé publique.
 
La pire des dictatures est celle dans laquelle nous ne nous rendons pas compte que nous sommes manipulés.
 
 

 
 
Les M. Costa, les Nations Unies et tous les gouvernements et fonctionnaires qui soutiennent la prohibition sont-ils les Hitler, Staline et Caligula de notre époque ? Ou bien souffrent-ils simplement d’une certaine insuffisance intellectuelle inconnue ? Nous ne connaissons pas la réponse, mais le résultat est identique : des millions d’êtres humains continuent à être condamnés à mort et à la souffrance pour cette raison ! La vérité est claire : l’exemple du Portugal prouve que criminaliser est un mensonge !
 
Maintenant, la question est à qui profite la prohibition ? Qui a le pouvoir de tuer des millions de gens dans le monde ?
 
L’Etat prétend que les drogues sont mauvaises et devraient donc être évitées, mais les gens désirent toujours les altérations de la conscience que les drogues offrent et ils ne cesseront pas leur consommation. Le fait est que personne ne désire sacrifier une vie et une responsabilité familiale et de travail uniquement pour apprécier une sensation. C’est là que l’état échoue parce qu’il transforme une consommation responsable en situation désastreuse de crime, de maladie, d’emprisonnement, de douleur et de mort.
 
Mais le mensonge commence à rendre l’âme, tandis que finalement tous les mensonges s’avèrent être des duperies.
 
La société commence à réagir et commence à considérer et à exiger des mesures opposées aux mesures habituelles. Ces mesures cherchent les changements les plus minimes, toujours dans les mêmes limites. Les états optent pour des changements modestes, mais définitifs, comme dans le cas du Portugal et de sa dépénalisation de la consommation de drogue. Mais également en Suisse, en Allemagne et ailleurs, la distribution contrôlée de l’héroïne aide le rétablissement de beaucoup de gens qui vivent dans les pires conditions, survivant seulement grâce à la petite criminalité. Qu’ils obtiennent désormais leurs drogues au travers d’un système de santé d’état, permet la récupération de leur santé, de leur vie familiale. Ils commencent à travailler et à payer de impôts, ils deviennent des citoyens utiles dans ce que nous appelons la société !
 
En raison du succès de la dépénalisation de l’utilisation de drogue, qui a été mise en application sans déclencher d’alarme sociale (lire le rapport de l’institut de Cato ), le Portugal prépare actuellement un pas supplémentaire. Le Parlement étudie une propositon pour la légalisation du cannabis, suivant l’initiative d’un petit parti appelé le "Bloc de gauche" (Bloco de Esquerda), qui s’est récemment développé et (selon les derniers scrutins) peut devenir une force politique significative dans l’avenir.
 
La publication de la loi sur le cannabis s’est faite avec la collaboration d’Encod, grâce aux contacts réguliers avec le bloc jusqu’à aujourd’hui. Le texte de la loi peut toujours être amélioré, mais à mon avis personnel il a été très bien préparé et fournit même des manières d’empêcher l’abus et contribue au fonctionnement global de l’état.
 
Car comme l’indique les nouvelles de dernière minute , le Parti Socialiste (actuellement dans le gouvernement) n’obtiendra pas une majorité absolue après les élections parlementaires en septembre prochain, ainsi il invitera le Bloc de Gauche à participer au gouvernement ! Ce serait la meilleure occasion jusque là pour la légalisation complète du cannabis, y compris pour la production, la distribution et la consommation.
 
 

 
 
La vérité est que quand les nouvelles de la dépénalisation de l’utilisation de drogue au Portugal sont sorties, les prophètes principalement nord-américains ont annoncé le chaos, prévoyant que les plages portugaises seraient remplies de misère et de trafiquants de drogue.
 
Mais rien de cela ne s’est produit, l’état de droit est fortement en place, les plages sont propres et belles. Le Portugal est simplement devenu un pays plus humain et plus juste. Toutes les maladies liées à la consommation de drogue ont été considérablement réduites.
 
Si c’est la preuve réelle et définitive que la légalisation des drogues fonctionne, alors qui est derrière la criminalisation ?
 
 
Jorge Roque
 
 
 
 
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