Vers la dépénalisation du cannabis en Amérique latine
Par Invité, dans Justice, politique,

Au Mexique, puis en Argentine, les juges ont décidé de ne plus pénaliser les faibles quantités de cette drogue destinées à la consommation personnelle. La tendance s'étend à d'autres pays latino-américains. Le but: se consacrer aux "gros poissons".
 
Source: lexpress.fr
 
 
 
Roberto Ledesma a 27 ans et huit grammes de marijuana dans sa poche. Il se promène avec, en toute liberté, raconte le quotidien argentin Pagina 12. Arrêté par la police, risque-t-il de se retrouver en prison? Non: la Cour suprême d'Argentine vient de le relaxer, pour respecter la jurisprudence établie quelques jours auparavant. La possession de faibles quantités de stupéfiants destinées à la consommation personnelle n'est en effet plus punie de cette façon.
 
La Cour suprême revendique ainsi le concept d'autonomie individuelle: ne pas pénaliser des conduites privées si elles ne nuisent pas aux autres.
 
Jusqu'alors, la possession de petites quantités de n'importe quelle drogue était pénalisée avec un maximum de deux ans de prison. Cette nouvelle décision vient changer un critère établi depuis 20 ans en Argentine, selon lequel les consommateurs sont considérés comme le premier maillon d'une chaîne qui conduit tout droit au dealer.
 
Dans ce contexte, la Cour a aussi exhorté l'Etat à réformer les politiques contre le trafic de drogues. Et le gouvernement de la présidente Cristina Fernandez de Kirchner travaille déjà sur le sujet: il reçoit des projets pour réformer la loi antidrogue.
 
Se concentrer sur les "gros poissons"
 
https://www.cannaweed.com/upload/server8/fd294c.jpg[/img]La décision de la Cour argentine, très attendue, était néanmoins quelque peu prévisible. Il a un peu plus d'un an déjà, le gouvernement parlait de relativement se désintéresser des petits consommateurs pour concentrer l'attention des autorités sur les "gros poissons".
Dans un pays où 440 000 personnes se disent consommateurs habituels, selon des sources officielles, l'Argentine s'écarte de la politique qu'elle partageait avec les Etats-Unis et adopte des critères plus flexibles tels que ceux considérés au Brésil ou en Uruguay (voir l'encadré).
 
Le Mexique est allé un peu plus loin que l'Argentine: une loi anti-drogues existe déjà. Elle dépénalise la possession de 500 milligrammes de cocaïne, 50 mg d'héroïne, 40 mg d' amphétamine, 2 g d'opium ou 5g de marijuana, entre autres.
 
Pour la justice mexicaine, c'est une façon d'inciter les accrocs à chercher des soins qui seraient financés par le gouvernement.
 
Mais cette décision suscite l'inquiétude, aux États-Unis... "Les milliers d'étudiants américains qui partent chaque année au Mexique pour le "spring break" choisiront maintenant cette destination pour obtenir des drogues", estime un chef de police.
 
Pourtant, malgré cette inquiétude, ces premiers changements de politiques au Mexique et en Argentine n'ont pas été critiqués outre mesure aux États-Unis. Dans quelques États américains, la possession de petites quantités de marijuana n'est pas non plus condamnée.
 
 
REUTERS/Enrique Marcarian
En Argentine, la culture du cannabis ne sera pas pénalisée si elle est destinée à la consommation personnelle.
 
 
 
C'est de Colombie qu'est venue la critique la plus franche. Le président colombien Alvaro Uribe a en effet fustigé la dépénalisation: "légaliser la consommation aux drogues incite les jeunes au crime", dit-il.
 
Le magazine argentin THC, quant à lui, s'écrie "enfin libres"
La seule limite, selon un juge argentin qu'il cite, étant de ne pas faire du prosélytisme...
 

 
 
 
Par Nathalie Kantt
 
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La police détruit du cannabis... expérimental
Par Invité,
"Ce projet, lancé il y a des années, en était à sa phase finale", a expliqué le porte-parole de l'université de Wageningen. Cette université, dans l'est des Pays-Bas, a annoncé jeudi qu'elle allait réclamer un dédommagement à la police qui a détruit la moitié d'un champ expérimental de plants de chanvre, croyant s'attaquer à du cannabis. Le chanvre cultivé dans le cadre du projet expérimental devrait pouvoir être utilisé dans l'industrie textile et papetière et pourrait à terme remplacer le plastique dans l'industrie automobile notamment, a précisé le porte-parole.
 
Source: lci.fr
 
"Nous allons probablement subir des pertes très importantes ; nous sommes en train de les chiffrer. Nous sommes en pourparlers avec la police", a ajouté le porte-parole. La police avait annoncé mercredi avoir découvert "47.000 plants (de cannabis) sur un terrain de 2.000 mètres carrés" près de Lelystad (centre), d'une valeur à la renvente estimée à plus de 4,4 millions d'euros. Selon l'université, ces plants ne peuvent pas être utilisés pour produire du cannabis. Les Pays-Bas ont décriminalisé en 1976 la consommation et la possession de moins de cinq grammes de cannabis, vendus dans des coffee shops titulaires d'une licence. La culture pour usage personnel est tolérée dans la limite de cinq plants de cannabis par personne.
 
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Le débat sur le cannabis en Hollande
Par Invité,
Quand les médias et ceux qui prennent les décisions politiques se rendront compte de l’impact réel de l’interdiction sur les problèmes en rapport avec les drogues, la supposée légitimité du régime prohibitionniste se désagrégera complètement. C’est la raison pour laquelle Encod et d’autres groupes qui travaillent pour la réforme de la politique de drogues continuent leurs efforts pour défier le status quo, en organisant des conférences et des marches, en produisant des publications et des sites web, en assistant à des rencontres internationales où l’on pose des questions critiques à ceux qui sont responsables du maintien de l’interdiction des drogues. Apparemment sans succès remarquable, parce que autant les autorités que les médias continuent en mettant l’accent sur les drogues sans même s’interroger sur le fait qu’elles soient interdites.
 
Source: Encod
https://www.encod.org/info/local/cache-vignettes/L200xH200/arton1994-04b88.jpg[/img]Mais l’époque est en notre faveur. Dans ces pays où on a installé une politique de drogues qui n’est pas basée l’interdiction totale, la réalité elle-même démontre que la seule manière d’avancer c’est à travers un démantèlement continu de ce régime. Tel est le cas des Pays-Bas, où la vente de petites quantités de cannabis pour l’utilisation personnelle dans les coffeeshops a été tolérée depuis 1976. Cela signifie qu’une génération complète a grandi dans un climat où l’accès au cannabis pour les adultes a été relativement régularisé. Pratiquement tous les problèmes lié au cannabis (en ce qui concerne la santé ou la sécurité publique) peuvent être réduits au fait que le cannabis est encore un produit illégal. Pour cela la culture à une grande échelle et la distribution commerciale hors des coffeeshops est toujours entre les mains d’organisations criminelles. Cette vérité est une évidence pour tous les travailleurs sociaux, les autorités locales, les politiques et même une partie importante des forces de police. On peut donc espérer que le pays est prêt pour le prochain pas, qui serait la légalisation totale.
 

 
L’actuel gouvernement néerlandais, dominé par des partis conservateurs chrétiens, en accord avec des personnes de pouvoir du système judiciaire, font tout pour éviter cela. En utilisant toutes les manipulations de la caisse à outils prohibitionniste, ils ont obligé la police à augmenter la lutte contre les petits cultivateurs, ce qui a seulement augmenté l’insertion de groupes criminels dans la culture de cannabis. Ils accusent les coffeeshops des villes proches des frontières avec la Belgique et l’Allemagne de causer des troubles de l’ordre public dus à l’arrivée de touristes étrangers qui préfèrent acheter du cannabis dans une atmosphère sûre plutôt que sur le marché noir dans leurs pays d’origine. Là où on a réduit ces troubles grâce à un accord entre les autorités locales et les coffeeshops (comme c’est le cas de Checkpoint en Terneuzen), les autorités légales nationales décident de fermer le growshop à cause d’un stock qui dépasse la quantité tolérée de 500 grammes, une chose inévitable quand un growshop reçoit des milliers de clients par jour. Dans plusieurs communes les autorités ont fermé les coffeeshops situés à moins de 250 mètres d’une école, argumentant que c’est une façon de prévenir la consommation de cannabis chez les mineurs. De cette façon ils ignorent complètement le fait que la consommation de cannabis par des mineurs en Hollande est plus faible que dans plusieurs autres pays où ils n’existent pas de coffeeshops.
 
Dans les médias néerlandais on a créé d’une certaine manière l’illusion que les politiques tolérantes causent des problèmes qui en réalité sont créés parce que ces politiques ne sont encore pas suffisamment tolérantes. Toutefois, il est difficile de prédire comment cette situation sera finalement résolue. Pour tout le monde, que l’on soit en faveur ou contre le cannabis, il est maintenant clair que quelque chose devrait se passer : après 33 années de politiques tolérantes, les néerlandais devront opter soit pour une légalisation soit pour une interdiction complète.
 
Ce vote arrive lentement. Dans les prochains mois, le Parlement néerlandais devra examiner une nouvelle proposition du gouvernement, qui se base sur plusieurs rapports dont celui du comité de consultation dirigée par Wim vont de Donk, Président le Conseil Scientifique pour la Politique Gouvernementale (WRR), le plus haut corps de conseillers aux Pays-Bas. Le rapport, qui a été présenté le premier juillet, envoie beaucoup de signaux positifs sur les phénomènes du cannabis et les coffeeshops. En accord avec le comité, la tolérance en ce qui concerne le cannabis n’a pas manqué, au contraire : grâce à cette politique la consommation de cette substance par des adultes a obtenu un espace légitime dans la société néerlandaise.
 

 
 
« Cette consommation, et les éventuelles conséquences négatives pour la santé publique, sont relativement en baisse en Hollande en comparaison avec d’autres États Membres de l’UE, où l’interdiction est appliquée beaucoup plus strictement », écrit le comité. « Grâce aux coffeeshops il est possible de contacter et d’informer les consommateurs de cannabis, et d’appliquer une politique pour éviter les troubles de l’ordre public. Pour cette raison, une interdiction totale du cannabis est indésirable, et la validité de l’argument avec lequel quelques communes actuellement ferment les coffeeshops (la distance de 250 mètres d’une école) est douteuse ».
 
Le comité présente trois options différentes pour continuer à développer le modèle du coffeeshop avec une solution pour l’actuel dilemme de la « porte de derrière », dans lequel la culture du cannabis est encore interdite et le propriétaire du coffeeshop est obligé de maintenir une position schizophrène avec une jambe dans l’économie légale et une autre dans l’illégale.
 
La première option est la légalisation totale : les coffeeshops se convertiraient en boutiques normales, et le cannabis en produit normal qui pourrait être simplement soumis à des règles spécifiques telles que les limites d’âge. En accord avec le comité cette option n’est pas désirable encore parce que « elle ne résoudrait pas tous les problèmes en rapport à la consommation du cannabis, elle attirera des touristes étrangers et signifiera que les Pays-Bas devront condamner les traités concernant les drogues de l’ONU ».
 
Ces arguments peuvent être neutralisés de manière relativement facile. Évidemment personne ne croit que la légalisation va résoudre tous les problèmes, mais c’est précisément l’expérience de la Hollande qui a montré que l’accès sûr au cannabis pour adultes ne provoque pas un accroissement des problèmes de santé. Il ne provoquerait pas non plus un accroissement dans le flux de touristes, parce que la situation à la porte d’entrée ne changerait pas. Toutefois, si l’offre des coffeeshops était légalisée il serait plus facile de réduire les troubles publics du tourisme cannabique et de décourager ceux qui cultivent uniquement pour l’exportation ou la vente hors des coffeeshops. Finalement, plusieurs experts du Droit ont montré que la Convention Unique de l’ONU laisse un espace suffisant pour que les autorités nationales élaborent leur propre politique en matière de consommation de drogues. La Hollande a utilisé cette marge pour introduire une politique tolérante en ce qui concerne la vente de quantités pour la consommation personnelle depuis les années 1970. Ce serait un pas logique s’il étendait cette politique à une légalisation complète 35 années plus tard.
 
Toutefois, dans l’actuel climat politique des Pays-Bas, la légalisation du marché de cannabis est encore une réalité éloignée. Comme dans les autres pays, cette proposition provoque des réactions viscérales, ce qui rend impossible un examen rationnel.
 
La seconde option est d’étendre la tolérance envers la vente dans les coffeeshops de la culture pour ces magasins. La substance elle-même serait encore illégale. Le comité rejette aussi cette option, puisqu’il ne mettrait pas fin à l’insertion de groupes criminels dans cette culture. Evidemment cette observation est raisonnable, mais la seule réponse logique à ce problème est qu’il peut être résolu exclusivement en appliquant la première option.
 
 

 
 
La troisième option, conseillée par le comité, est de transformer le coffeeshop en « un club » fermé du cannabis, avec un approvisionnement réglementé. Les clients devraient adhérer au club, qui organiserait la culture des plantes et offrirait la récolte dans le growshop qui serait seulement accessible aux membres. Tandis que nous souhaiterions la bienvenue à ce système dans tout autre pays, il est clair qu’en Hollande il signifierait un recul. L’enregistrement de consommateurs de cannabis est une mesure discriminatoire qui provoquerait beaucoup de résistance dans un pays où le cannabis est arrivé à faire partie de la vie courante. En outre, il existe un risque sérieux que la situation ténébreuse de "la porte de derrière" apparaisse aussi à "la porte d’entrée". On pourrait s’attendre à ce qu’apparaisse un commerce prospère avec les cartes d’adhésion du club.
 
Avant tout, le débat sur le cannabis en Hollande cet automne prochain promet de se transformer en une expérience intéressante. Après le rapport du comité de consultation il sera très difficile pour les conservateurs les plus durs d’obtenir la fin de la politique tolérante. Le gouvernement néerlandais devra mobiliser tous ses conseillers de communication pour éviter la conclusion que la légalisation est la seule option s’il s’agit d’avancer. On ne prendra probablement aucune décision claire et l’affaire sera reportée après les prochaines élections, qui auront lieu en 2011.
 
 
Par Joep Oomen, avec l’aide de Peter Webster
 
 
 
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Drogues au travail: l’épineuse question du dépistage
Par Invité,
La consommation de drogues au travail préoccupe de plus en plus les entreprises mais aussi les pouvoirs publics. La question du dépistage et d’une éventuelle modification de la réglementation s’est trouvée au cœur des débats lors du forum régional sur le sujet, le 2 juillet, à Angers; avant des Etats généraux, en 2010.
 
Source: le Journal de l'Environnement
Plus de 65% des chefs d’entreprise et 50% des salariés considéraient en 2006 que les questions de toxicomanie au travail étaient de plus en plus préoccupantes, d’après une enquête de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes). L’alcool demeure le problème le plus fréquemment rencontré. Néanmoins, 11% des entreprises ont déjà été confrontées à des problèmes avec des usagers de cannabis et 2% avec des usagers d’autres drogues (cocaïne, ectasie, etc.). Certains secteurs comme les transports, l’hôtellerie, la restauration et la construction sont particulièrement concernés par les pratiques addictives.
 
«Il n’existe pas de données scientifiques suffisantes permettant d’établir le lien entre la consommation de stupéfiants et le risque d’accidents au travail», explique Corinne Dano du service d’addictologie du CHU d’Angers. Des études ont cependant estimé que 20% des accidents au travail, des comportements inadaptés et des cas d’absentéisme étaient liés à la consommation d’alcool, mais aussi de drogues illicites et de psychotropes.
 
La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et la toxicomanie (Mildt), présidée par Etienne Apaire, s’est emparée de cette question en programmant des Etats généraux des conduites addictives en milieu professionnel au premier trimestre 2010. Deux forums préparatoires réunissant divers acteurs (Etat, Régions, juristes, scientifiques, partenaires sociaux) ont également été prévus. Le premier s’est déroulé à Angers (Pays de la Loire), le 2 juillet, et le second aura lieu à Bordeaux (Aquitaine), en novembre. «Le but est de recueillir des bonnes pratiques, de susciter la réflexion et de poser les questions éthiques et juridiques», explique Etienne Apaire. Au-delà des mesures qui pourraient être préconisées, une modification de la réglementation sera discutée. Elle viserait à donner plus de pouvoir à l’employeur en matière de lutte contre les addictions, à réglementer les pratiques de dépistage et réviser les sanctions.

De fait, «bien que l’usage de drogue soit illicite et sanctionné pénalement par le Code de la santé publique, il n’existe pas de dispositions spécifiques dans le Code du travail [excepté pour l’alcool]», souligne Sophie Fantoni, médecin au CHRU de Lille et docteur en droit. Or la responsabilité de l’employeur peut être mise en cause en cas d’usage ou de trafic de drogues au sein de l’entreprise, ou lors d’un accident d’un salarié sous l’emprise de drogues. Et il est tenu par la loi au devoir de prévention de la santé de ses salariés. Pour se protéger, l’employeur dispose d’un pouvoir disciplinaire limité au flagrant délit ou à la preuve irréfutable de faute.
 
Cette situation explique pourquoi le dépistage est au cœur des débats et suscite la controverse. Certains souhaitent développer cette pratique aujourd’hui très encadrée. Dans leur majorité, les dirigeants d’entreprise se déclaraient plutôt favorables à des contrôles sur le cannabis (69% des DRH dans les entreprises de plus de 50 salariés et 61% dans les TPE) selon l’enquête 2006 de l’Inpes. Actuellement, selon une circulaire datée de 1990 (1), seuls les tests de dépistage biologiques (urinaires ou sanguins) réalisés par le médecin du travail sont autorisés pour déterminer l’aptitude d’un salarié à un poste de travail et sous réserve d’une inscription dans le règlement intérieur. Un dépistage peut aussi être effectué sur certains postes à risque. Mais dans tous les cas, le dépistage systématique est proscrit. L’utilisation de tests salivaires, en cours d’expérimentation auprès de conducteurs routiers, se heurte à des freins scientifiques –leur fiabilité n’est pas encore totale- mais aussi éthiques. Mais leur développement est envisagé.
 
«Nous craignons que l’approche du dépistage soit uniquement répressive, déclare Jacques Bordron, responsable Santé au travail à la CFDT Pays de la Loire. Alors qu’elle doit aussi être préventive et collective, menée en association avec les CHSCT, les représentants de salariés et des consultants extérieurs.»
 
Aucune option ne semble pour l’instant privilégiée. «Dans tous les cas, la pratique du dépistage devrait être discutée en amont avec les partenaires sociaux», estime Sophie Fantoni qui prône la mise en place d’un dispositif d’information et de prévention prenant en compte l’impact des consommations sur le lieu du travail, mais également l’impact des conditions de travail sur les consommations. «Généraliser les tests de dépistage sans accompagner les salariés peut même se révéler dangereux en favorisant l’exclusion de certains jeunes vulnérables du monde du travail», affirme Corinne Dano. Le rôle-clé du médecin du travail a été souligné pour sensibiliser le personnel et prévoir le dépistage dans le règlement intérieur. En 2006, 41% des entreprises de plus de 50 salariés et 17% des très petites entreprises (TPE) avaient intégré les drogues dans leur plan d’évaluation des risques. Mais seulement 3% d’entre elles avaient mis en place des actions de prévention sur ce thème.
 
(1) Circulaire du ministère du travail (n°90/13) du 9 juillet 1990, relative au dépistage de la toxicomanie en entreprise
 
 
Par Sabine Casalonga
 
 
 
 
A voir aussi:
 
 
► En discuter sur cannaweed: Dépistage cannabis qu'en est il?
► Le cannabis mieux dépisté dans les métiers à haut risque
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► Les salariés des transports pourraient subir des contrôles de stups inopinés
 
 
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Une saisie chez un malade de sclérose en plaques.
Par Invité,
Dans sa maison, un homme faisait pousser son «herbe». Il a été arrêté hier puis remis en liberté .
 
Source: La dépêche du midi.La descente de gendarmerie s'est déroulée à l'heure du laitier. Dans le centre ville de Gourdon, hier à 7 h 30, une escouade de gendarmes se déploie avenue Gambetta. Les militaires de Gourdon et Salviac pénètrent au numéro 58, dans une petite maison à un étage. Le propriétaire des lieux, qui occupe le pavillon avec sa femme et sa fille, est « cueilli » au saut du lit puis conduit à la compagnie de gendarmerie pour y être interrogé. Les militaires déménageront au préalable, le petit cabanon construit dans la pièce du fond. Dans ce qui s'apparente à un sauna finlandais en lambris clairs, les gendarmes découvriront une plantation de 30 pieds de cannabis. Les plants, le matériel d'éclairage, des lampes au sodium, et le système d'humidification vont être saisis aussitôt.
 
Olivier Asetggiano âgé de 50 ans a été placé en garde à vue. La rétention de ce Gourdonnais dans les locaux de la gendarmerie pendant quelques heures avait été jugée par un médecin compatible avec son état de santé, pourtant fragile. Il souffre depuis plusieurs années d'une sclérose en plaques.
 
Selon les informations recueillies auprès du parquet de Cahors, les gendarmes chargés des investigations visaient plusieurs « objectifs » parmi lesquels figurait Olivier Asetggiano.
 
Ce dernier ne s'est jamais caché d'utiliser le cannabis pour soulager les douleurs engendrées par sa maladie. L'usage d e cette substance à des fins thérapeutiques est toléré au Canada, en Suisse, dans certains états américains, mais pas en France comme le confirme le docteur Jean-Marc Boulesteix, chef du service de neurologie à l'hôpital de Cahors : « L'Agence Française de sécurité du médicament, l'AFSSAPS a adressé une lettre aux neurologues expliquant que le produit médical à base de cannabis n'avait pas été reconnu d'utilité publique. Son administration peut altérer la vigilance et provoquer une dépendance, quant à ses effets, ils ne seraient pas franchement convaincants même si pour une minorité de malades il se peut qu'il apporte un bénéfice net ».
 
Pendant les 6 heures qu'a duré sa garde à vue, Olivier Asetggiano a plaidé pour son « médicament vert ». Remis en liberté vers 16 heures, il comparaîtra le 15 octobre devant un juge pour usage de cannabis. Une infraction qui l'avait conduit derrière les barreaux il y a une dizaine d'années.
 
 
 
A voir aussi:
 
► Signer la pétition en faveur du cannabis thérapeutique
► Vidéo: Magazine de la santé - cannabis thérapeutique
► Le droit à la santé
► Un couple britannique devant la justice pour avoir distribué......du chocolat au cannabis à des malades.
 
 
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La guerre des narcos laisse Ciudad Juárez exsangue
Par Invité,
Mexique. En trois jours, plus de 60 personnes ont été tuées par les bandes. Dernière victime innocente de la guerre sans merci que se livrent les trafiquants de drogue pour le contrôle de la frontière mexicano-américaine, un bambin de 4 ans a été tué mercredi près de Ciudad Juárez, dans le nord du Mexique.
 
Source: Libération
 
Le garçonnet circulait à bord de la voiture de ses parents lorsqu’un règlement de comptes a éclaté entre deux bandes rivales qui n’ont pas hésité à prendre le véhicule pour cible, tuant aussi le père de l’enfant et blessant grièvement sa mère.
 
Déploiement. Ces trois derniers jours, plus de 60 personnes ont été assassinées près de Ciudad Juárez, la ville la plus violente du Mexique, située en face d’El Paso au Texas voisin, et dans l’Etat de Chihuahua, frontalier avec la Californie. Malgré le déploiement de plus de 36 000 militaires et policiers - dont 8 500 dans la seule Ciudad Juárez -, l’offensive des narcos se poursuit pour sécuriser leurs routes d’exportation de la drogue vers les Etats-Unis, premier client mondial pour la cocaïne.
 
En dix-huit mois, la violence a fait plus de 11 000 morts au Mexique. Le gouvernement du président Felipe Calderón, qui avait fait campagne pour la lutte contre l’insécurité et le trafic de drogue, est à la peine. Les sommes colossales générées par le trafic alimentent une corruption généralisée, tandis que des armes de plus en plus sophistiquées, en provenance des Etats-Unis, viennent agrémenter l’arsenal des narcos.
 
Fin juillet, les autorités mexicaines avaient admis une recrudescence des assassinats autour de Ciudad Juárez. Le week-end dernier, elles ont révoqué près de 1 100 douaniers à tous les postes frontières, à la suite de plusieurs affaires de complicité de contrebande. Ils ont été désarmés par des militaires avant d’être remplacés par des agents des douanes «spécialement sélectionnés».
 
Sceptiques. Mais les spécialistes de la lutte antidrogue et notamment ceux de la DEA (Drug Enforcement Administration) américaine restent sceptiques. Le vieil adage hérité des narcos colombiens «plata o plomo» («de l’argent ou du plomb», en général du 9 mm parabellum) a encore de beaux jours devant lui du côté de Ciudad Juárez.
 
 
 
 
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 L'Argentine avance vers la dépénalisation du cannabis
Par Invité,
La Cour suprême argentine a dépénalisé, mardi 25 août, la possession de quantités infimes de marijuana pour usage personnel. Le tribunal a jugé anticonstitutionnelles les peines encourues jusqu'ici par les consommateurs adultes, lorsqu'ils ne mettent pas en danger des tiers.
 
Source: lemonde.fr
 

 
 
Selon la Loi fondamentale, "les actions privées des hommes qui ne portent nullement préjudice à l'ordre et à la morale publiques, ni ne nuisent à un tiers, ne tombent pas sous l'autorité des magistrats", a déclaré la Cour dans un communiqué transmis à la presse.
 
La Cour était appelée à se prononcer sur la condamnation de cinq jeunes arrêtés par la police début 2006, alors que chacun d'eux n'avait qu'entre un et trois joints de marijuana dans ses poches.
 
Cette annonce intervient quatre jours après que le Mexique eut annoncé une dépénalisation plus large de l'usage des drogues. En vertu d'une nouvelle loi, la justice mexicaine ne poursuivra plus les consommateurs détenant moins de 5 grammes de marijuana, un demi-gramme de cocaïne, deux grammes d'opium ou 50 milligrammes d'héroïne. Ils devront toutefois se soumettre à un traitement médical.
 
 
 
 
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Représentation de la feuille de coca en Europe
Par Invité,
Le choix de mon sujet de recherche a été guidé par mes interrogations sur les relations multiples qui existent autour de la production de la feuille de coca dans le « Tawantinsuyu », aujourd’hui appelé les Andes d’Amérique du Sud. Une partie de la société bolivienne est affectée dans son économie à cause de l’interdiction de la commercialisation des produits dérivés de la feuille de coca au niveau international par la Convention de 1961 de l’ONU.
 
Source: Encod
REPRESENTATION SOCIO-ANTHROPOLOGIQUE DE LA FEUILLE DE COCA EN EUROPE : à partir du lobby d’ENCOD
 
Par : Beatriz Negrety Condori
 
Etudiante en Anthropologie à Bordeaux 2
 
2009
 
« La plus grande richesse de l’humanité est sa diversité culturelle. Au niveau de l’éducation, la communication, l’administration de la justice, l’exercice de la démocratie, l’ordre territorial et la gestion des ressources naturelles, c’est important de préserver et favoriser cette diversité culturelle de nos peuples. Mais aussi nous devrons respecter la diversité et promouvoir l’économie qui comprend des formes de commercialisation différente » (Président de Bolivie Evo Morales).
 
INTRODUCTION
 
Le choix de mon sujet
 
Le choix de mon sujet de recherche a été guidé par mes interrogations sur les relations multiples qui existent autour de la production de la feuille de coca dans le « Tawantinsuyu », aujourd’hui appelé les Andes d’Amérique du Sud. Une partie de la société bolivienne est affectée dans son économie à cause de l’interdiction de la commercialisation des produits dérivés de la feuille de coca au niveau international par la Convention de 1961 de l’ONU.
 
Les conséquences de cette Convention internationale pour le secteur des producteurs de la feuille de coca sont catastrophiques au niveau social, culturel, économique et politique. Ce n’est pas simplement le cas pour les agriculteurs de la feuille de coca de Bolivie, mais aussi pour ceux des pays voisins comme le Pérou, la Colombie et autres. Chaque pays est touché par la politique de l’ONU concernant les drogues, qui vient avec la répression à cause de la « pénalisation » de la feuille de coca. Le « Plan Colombia » et l’« éradication forcée » des plants de coca promus par les Etats-Unis, mais aussi le « développement alternatif » promu par l’Union Européenne sont des stratégies de domination politique et économique issues de la « guerre contre la drogue » portée au niveau international. Ces stratégies déstructurent les sociétés paysannes locales de façon multiple.
 
Pendant la Conquête au XVIe siècle, les Espagnols eux-mêmes avaient interdit la consommation de la feuille de coca à la population originaire des Andes dans le contexte de sa « christianisation », à l’époque ou l’Inquisition sévissait en Espagne. Mais l’Etat colonial a rapidement fait machine arrière en s’apercevant que la coca pouvait faire l’objet d’un commerce profitable.
 
Les élites du monde colonial monopolisèrent la production et la commercialisation jusqu’à l’Indépendance des pays producteurs, au début du XIX ème siècle.
 
Au début du XX ème siècle, les Etats occidentaux commencent à interdire certaines substances considérées comme psychotropes, parmi lesquelles la feuille de coca. Finalement, en 1961, la Convention Unique des Stupéfiants de l’ONU catégorise la feuille de coca et tous ses dérivés comme des substances contrôlées « interdites » (Delpirou, Labrousse, 1986).
 
Des entreprises Européennes et Nord Américaines manufacturèrent plusieurs produits à base de la feuille de coca, notamment des médicaments à base de cocaïne , substance chimique élaborée par la première fois en 1860 dans un laboratoire allemand. D’autres exemples d’industrialisation et de commercialisation de la feuille de coca sont le « Vin Mariani », connu à la Belle Epoque, puis le « Coca Cola » peu de temps après (Henman, 1978).
 
La « guerre aux drogues » menée par les Etats occidentaux associe la feuille de coca avec la cocaïne et ses conséquences néfastes. Mais la feuille de coca n’a rien à voir avec le produit dérivé qu’est la cocaïne. Le président bolivien Evo Morales répétait encore récemment que « la coca n’est pas de la cocaïne ». Selon le gouvernement bolivien, la prohibition de la feuille de coca est donc infondée. Il discute ouvertement la Convention de l’ONU 1961 qui définit la coca comme « stupéfiant » et interdit en conséquence toute commercialisation de produits à base de coca, à l’exception notable du Coca-Cola.
 
A partir de cette réflexion, je me suis demandée pourquoi il était interdit aux producteurs andins de commercialiser des produits dérivés de la feuille de coca au niveau international, et quelle est la représentation de la plante pour les occidentaux d’aujourd’hui. Actuellement il y a quelques pays qui sont autorisés à produire et à commercialiser la "cocaïne légale" qui entre dans la fabrication de médicaments. Les principaux sont les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, la Belgique et l’Allemagne, mais ni le Pérou ni la Bolivie ne font partie de ces pays autorisés . En même temps, la feuille de coca est utilisée dans la fabrication de l’un des produits commerciaux les plus connus au monde : le Coca-Cola.
 
(Regarder la continuation sur doc.Pdf)
 
 
Documents joints
 
https://www.encod.org/info/local/cache-vignettes/L50xH50/pdf-3c208.png[/img]
 
Representation (PDF - 3 Mo, 24 août)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
A voir aussi
 
► Des vents de changement
► Coca 2009 : Débat au parlement Européen
► La fin de la politique universelle des drogues
► Une bataille à contre courant
► L'oeil du cyclone
 
 
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Affaire Bernard Rappaz: le Tribunal valaisan suit le TF
Par Invité,
Le Tribunal cantonal valaisan renonce à percevoir une créance compensatrice de 220'000 francs à l'encontre du chanvrier Bernard Rappaz. La décision de la justice valaisanne, datée du 17 août, donne suite à un arrêt du Tribunal fédéral (TF) rendu en avril.
 
Source: Romandie News
La créance compensatrice était la seule question encore litigieuse, communique le tribunal. Sur la paille, l'accusé avait bénéficié de l'assistance judiciaire. La cour valaisanne n'a pas examiné les autres aspects des jugements précédents.
 
Le TF a admis le recours du chanvrier sur la seule question de la créance compensatrice. La cour fédérale reprochait à la justice valaisanne de ne pas avoir examiné si la créance était recouvrable ni si elle pouvait entraver la réinsertion sociale de l'accusé.
 
La peine de cinq ans et huit mois de réclusion pour violation grave de la loi sur les stupéfiants et gestion déloyale aggravée n'a pas été réexaminée par la justice valaisanne. Elle a été confirmée par le TF en avril.
 
 
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Santé masculine: Les vertus du cannabis
Par Invité,
Selon la Dr Ines Diaz-Laviada et ses collègues de l’Université d’Alcala à Madrid, les cannabinoïdes, des substances que l’on retrouve dans la marijuana, pourraient être efficaces pour traiter les patients atteints du cancer de la prostate.
 
source: Canöé & lemague.net
Les chercheurs ont testé ces substances sur des souris et ont observé une diminution de la tumeur.
 
Le rapport de leurs expériences, publié dans le British Journal of Cancer, souligne l’intérêt des composés chimiques actifs des cannabinoïdes présents dans la marijuana pour les applications médicales. Les chercheurs ont cependant prévenu que l’état des recherches étaient au niveau exploratoire et des années de tests supplémentaires sont encore nécessaires pour comprendre comment leur découverte est susceptible de s’appliquer au traitement du cancer chez l’homme.
 
Malgré ces résultats encourageants, cette recherche n’en est qu’à un stade exploratoire et d’autres études devront être menées pour vérifier si les cannabinoïdes sont tout aussi efficaces chez l’homme.
 
« C’est une expérience intéressante qui ouvre une perspective nouvelle pour rechercher des applications potentielles dans la pharmacopée, mais c’est très nouveau », explique Lesley Walker, éditeur de la revue et directeur pour l’information sur le cancer au Cancer Research UK. « Il n’est absolument pas prouvé que les hommes pourraient combattre le cancer de la prostate en fumant du cannabis » !
 
 
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► Vidéo: Magazine de la santé - cannabis thérapeutique
 
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