Le pavé dans la mare
Par Invité, dans Justice, politique,

La proposition de Daniel Vaillant, ministre de l’Intérieur sous le gouvernement Jospin, de légaliser le cannabis a déclenché une foultitude de réactions. Les politiciens de droite ont hurlé au loup. Et à gauche, si ce n’est Manuel Vals (ah bon, il est de gauche!) qui a dit tout le mal qu’il pensait de cette proposition pragmatique, la responsable des questions de société du PS, Najat Belkacem, soutient la proposition de l’ancien ministre de l’Intérieur.
 
Source: Newsletter du CIRC Paris
Dans l’élan, Daniel Vaillant a proposé de créer une commission parlementaire sur le sujet. Parions que si cette commission voit le jour, elle tirera les mêmes conclusions que tous les rapports officiels, du rapport Pelletier en 1978 au rapport Roques en 2001, à savoir que le cannabis est une drogue sanitairement et socialement acceptable.
 
Le cannabis thérapeutique à l'honneur
 
Depuis cinq ans, l’association ASUD organise les EGUS (https://www.asud.org/egus/index.php'>https://www.asud.org/egus/index.php) dont l’objectif est de donner la parole aux premiers concernés par la politique des drogues : les usagers.
Cette année, l’après-midi du 26 novembre s’ouvrira par une conférence sur le cannabis thérapeutique avec des spécialistes venus des quatre coins de l’Europe. Pour celles et ceux qui sont disponibles et veulent participer à cet événement, vous trouverez ci-dessous un formulaire à remplir et à renvoyer.
Alors que plusieurs pays en Europe et 13 Etats des Etats-Unis reconnaissent le potentiel thérapeutique du cannabis, la France refuse d’ouvrir le débat.
 
Lors de son université d’automne, « Cannabis sans frontières » a dévoilé plusieurs projets dont celui de poursuivre sa campagne en faveur du cannabis thérapeutique en proposant une action de « désobéissance civile collective » et appelant à la création d’un club compassionnel.
 
Pour une véritable politique de réduction des risques
 
Autre nouvelle primordiale sur le front de la politique des drogues, la question posée à l’Assemblée nationale par Michel Heinrich (député UMP) sur l’ouverture de « salles de consommation à moindre risques » et la réponse de Roselyne Bachelot à cette question pertinente (https://www.asud.org).
 
Lecture
 
Pour terminer, je vous recommande la lecture du long et passionnant article que le magazine /Courrier International/ publie dans son numéro du 8 au 14 octobre : « ETATS – UNIS Le cannabis devient (presque) légal ».
Autre lecture que le CIRC vous conseille, celle du quotidien de /Libération/ du 27 octobre 2009. L’éditorial de son rédacteur en chef, Laurent Joffrin, est stupéfiant… Un édito où les approximations sont nombreuses et les arguments contre toute réglementation de l’usage du cannabis puisés dans le bréviaire de Sarkozy (https://www.liberation.fr/societe/0101599319-paradoxe).
 
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 L'ancien Premier Ministre DRIES VAN AGT lauréat du prix de la culture du cannab
Par Invité,
Lundi 23 novembre, le Hasjmuseum d’Amsterdam décernera pour la sixième fois le Prix de la Culture du Cannabis. Cette année, le prix sera attribué à l’ancien premier ministre néerlandais Dries Van Agt (du parti chrétien-démocrate CDA), parce qu’il a joué un rôle essentiel dans la mise en place de la politique tolérante concernant le cannabis aux Pays-Bas durant les années soixante-dix (connue comme la « gedoogbeleid »).
 
Source: ENCOD
Quand on a introduit pour la première fois cette politique, qui a créé la possibilité d’ouvrir des coffee-shops où on peut vendre de petites quantités de cannabis à des personnes adultes, van Agt a été Ministre de la Justice dans une coalition de centre gauche.
 

 
Ces informations ont été publiées par le Hasjmuseum jeudi dernier. Le musée décerne le prix annuellement « aux personnes qui ont contribué de façon exceptionnelle à l’acceptation du cannabis et du chanvre ». L’année passée, le poète néerlandais Simon Vinkenoog, célèbre pour sa consommation du cannabis, avait reçu le prix.
 
La présentation du Prix de la Culture du Cannabis 2009 aura lieu dans le Bethaniënklooster à Amsterdam le lundi 23 novembre 2009 entre 16.00 et 18.00 heures, avec un programme d’éminents orateurs.
 
Le prix inclut la somme de € 3.000. En outre, le portait du gagnant sera exposé dans le Hasjmuseum avec une explication de ses mérites pour l’acceptation du cannabis et du chanvre.
 
 
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2010 : année du cannabis !
Par Invité,
Communiqué N°27 : Conclusions de l'université d'automne
Lundi 2 Novembre (partie 1)
 
L’université d’automne de Cannabis Sans Frontières - Mouvement pour les Libertés a eu lieu ces vendredi, samedi, et dimanche, à Paris, dans l’espace Gérard Leblond Valiergue. En clôture de leurs travaux, les participants se sont rendus au Père Lachaise en ce week-end de Toussaint, à la mémoire de tous les morts de la guerre aux drogues.
 
Source : CannabisSansFrontières
A la suite de la pétition pour la légalisation du cannabis thérapeutique, les présents -ainsi que les internautes suivant les débats à distance- ont décidé de poursuivre la campagne pour la reconnaissance de ses applications médicales, en initiant une action de désobéissance civile collective. En réponse à cette situation d’urgence humanitaire et pour soutenir les victimes de la répression aveugle, un club compassionnel -Secours Vert- est constitué, afin d’apporter une aide juridictionnelle, matérielle, ou financière aux personnes qui ont besoin de se soigner avec du cannabis.
 
D’ores et déjà, Cannabis Sans Frontières souhaite alerter les pouvoirs publics sur le fait qu’aujourd’hui, la police et la justice persécutent des personnes malades, en les privant des remèdes auxquelles elles ont recours pour soulager leurs douleurs, en leur faisant subir les traitements réservés aux délinquants.
 
A la veille du 40ème anniversaire de la loi de 1970, qui a installé le système répressif que l’on connait encore, Cannabis Sans Frontières s’inquiète du fait que de nouvelles dispositions judiciaires, introduites dans la récente loi sur la récidive, aggravent singulièrement l’état des choses. Ainsi les « peines plancher » correspondent à ce qui étaient des peines maximum pour la jurisprudence. Le « plaider coupable » aussi semble provoquer une inflation des condamnations. Quant aux « tests salivaires », ils instituent la chasse aux consommateurs à un degré jamais vu, encourageant de façon indirecte et irresponsable à l’usage de l’alcool et d’autres drogues par l’absurdité de leurs protocoles scientifiques. Sur ces constatations, étant donné le caractère manifestement obsolète des lois françaises sur le contrôle des stupéfiants, Cannabis Sans Frontières annonce la création d’une commission d’enquête citoyenne pour réfléchir à un nouveau cadre législatif.
 
Cannabis Sans Frontières se félicite des récentes déclarations de divers élus, comme Stéphane Gatignon, maire de Sevran, ou l’ancien ministre de l’Intérieur, Daniel Vaillant, maire du XVIIIème arrondissement de Paris, en faveur d’une dépénalisation du cannabis. Cannabis Sans Frontières salue particulièrement l’initiative de Daniel Vaillant de constituer un groupe de travail à l’Assemblée nationale sur cette question.
 
C’est en mars 2010 que doivent se tenir les élections régionales. Cannabis Sans Frontières confirme la décision déjà prise lors de son université d’été à Lyon, de déposer une liste dans la région Rhône-Alpes, et partout où ce sera possible. Cannabis Sans Frontières annonce d’ores et déjà son Université d’hiver, qui se tiendra à Lyon, du 15 au 17 janvier 2010, pour faire le bilan de son action. Cette réunion marquera le départ de la campagne électorale pour les élections régionales.
 
2010, année du cannabis : il est temps d’en finir avec des lois répressives inefficaces et nuisibles.
 
Contact Presse : Farid / 06 14 81 56 79
 
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Le plus gros coffee shop des Pays-Bas est au cœur d'un procès
Par Invité,
Le plus gros coffee shop des Pays-Bas, qui fournissait jusqu'à 3 000 clients belges et français par jour, est au cœur d'un procès pour trafic de drogue qui s'est ouvert mardi 3 novembre à Middelburg. Dix-sept prévenus, dont le propriétaire du "Checkpoint", situé à Terneuzen, à la frontière belge, absent mardi, sont poursuivis pour trafic de drogue et appartenance à un groupe criminel organisé.
 
Source: Le monde
 
Quelque 200 kilos de cannabis avaient été saisis par la police en 2007 et 2008 dans le coffee shop et des bâtiments voisins. La politique de tolérance néerlandaise permet aux coffee shops de stocker jusqu'à 500 grammes de cannabis et de vendre jusqu'à cinq grammes de cette drogue douce par jour et par personne. "La question est de savoir si les conditions posées par la politique de tolérance ont été violées", a déclaré la présidente, Saskia Meeuwis, à l'ouverture de l'audience.
 
Le "Checkpoint", qui possédait une licence municipale depuis 1995, s'était développé rapidement après son déménagement en 2006 en bordure du centre-ville. A sa fermeture en mai 2008, il accueillait jusqu'à 3 000 clients par jour, essentiellement belges et français. "Il fallait prendre un ticket numéroté pour se faire servir, comme au bureau de poste", a noté la juge Meeuwis. Selon l'accusation, l'établissement a rapporté à son propriétaire, Meddy Willemsen, 58 ans, plus de 27 millions d'euros entre 2006 et mai 2008.
 
Les Pays-Bas ont décriminalisé en 1976 la possession et la consommation de moins de cinq grammes de cannabis. Mais les coffee shops sont approvisionnés par des groupes criminels, qui contrôlent la culture et la vente en gros, interdites. Sur les dix-sept prévenus qui comparaissent libres dans ce dossier, dont le propriétaire, le gérant et des producteurs de cannabis, un seul s'est présenté mardi, un livreur présumé âgé de 37 ans.
 
Il a expliqué à l'audience avoir livré au "Checkpoint" environ deux kilos de cannabis tous les quinze jours, entre juin 2007 et mars 2008, qu'il achetait à des producteurs locaux. Les prévenus, qui encourent jusqu'à dix ans et demi de prison, sont également poursuivis pour exportation de drogue pour avoir vendu du cannabis à des étrangers qui l'ont emporté dans leur pays. Le jugement doit être prononcé le 2 décembre.
 
La politique de tolérance des autorités néerlandaises est remise en cause, notamment par les maires qui se plaignent des nuisances générées par les millions de touristes de la drogue qui passent la frontière chaque année. En septembre, le gouvernement avait annoncé le dépôt, avant la fin de l'année, d'un projet de loi visant à rendre plus difficile l'achat de cannabis par les touristes dans les coffee shops, qui "doivent devenir plus petits et exclusivement orientés vers le consommateur local".
 
Dans les communes de Roosendaal et Bergen-op-Zoom, proches de la frontière belge, la vente de cannabis est interdite depuis le 16 septembre. D'autres villes frontalières, comme Maastricht, veulent limiter, à partir de janvier 2010, l'accès à leurs coffee shops aux seuls détenteurs d'une carte de membre, qui ne pourront plus acheter que trois grammes maximum de cannabis.
 
 
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Débat: Faut-il légaliser le cannabis ?
Par Invité,
https://www.cannaweed.com/guides/images/video.png[/img]
Le député-maire du 18ème arrondissement de Paris et ancien ministre de l’Intérieur Daniel Vaillant a proposé, le vendredi 9 octobre, lors d’un entretien dans la presse, de « tenter le pari de la réglementation » du cannabis. Le parti de la majorité a immédiatement réagi en jugeant publiquement cette proposition de « totalement inacceptable » et en dénonçant le « laxisme prôné par le Parti socialiste ».
 
Source: LCP-AN
Daniel Vaillant s’est expliqué en assurant que sa proposition ne visait qu’à faire baisser la consommation de drogue et à freiner les filières souterraines tout en supprimant les produits frelatés. En somme sa proposition ne viserait qu’à encadrer la consommation de cannabis pour plus de transparence et non à l’inciter.
 
 
De son côté le gouvernement vient de lancer une vaste campagne de lutte contre la toxicomanie articulée autour du risque de banalisation et des dangers liés à la consommation de cocaïne, d’ecstasy mais aussi de cannabis.
 
 
 
Faut-il dépénaliser ou légaliser le cannabis? La consommation du cannabis peut-elle s’apparenter à celle du tabac et de l’alcool ? Qu’en est-il de l’encadrement de la consommation du cannabis à visée thérapeutique ? Les invités d’Arnaud Ardoin en parlent ce soir.
 
Les invités du débat:
 
- Etienne Apaire
- Richard Dell'Agnola
- Fabrice Olivet
- Daniel Vaillant
 
Durée: 45 minutes.
 
https://www.dailymotion.com/swf/xb201u&related=0
 
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 Les Néerlandais, petits consommateurs de cannabis en Europe
Par Invité,
AMSTERDAM - Les Néerlandais comptent parmi les moins gros consommateurs de marijuana ou de cannabis d'Europe malgré la tolérance notoire des Pays-Bas à l'égard de cette drogue, selon une étude régionale publiée jeudi.
 
Source: L'ExpressSeuls 5,4% des adultes néerlandais prennent du cannabis, contre 6,8% en moyenne en Europe, dit le rapport annuel de l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) sur la base des dernières statistiques disponibles.
 

 
Des adultes proportionnellement plus nombreux en ont consommé sur une période d'un an en Italie, en Espagne, en République tchèque et en France, indique l'agence européenne.
 
L'Italie, où la consommation était l'une des plus faibles il y a une décennie (moins de 10%), arrive désormais en tête à 14,6%. Les pays où le taux de consommation est le plus faible sont la Roumanie, Malte, la Grèce et la Bulgarie.
 
L'usage du cannabis, qui avait régulièrement progressé en Europe au cours des années 1990, s'est stabilisé par la suite et commence à donner des signes de recul sous l'effet de plusieurs campagnes nationales, notent les auteurs de l'étude.
 
La politique appliquée aux drogues douces aux Pays-Bas, l'une des plus libérales d'Europe, autorise la vente de marijuana dans des "coffee shops" depuis des décennies, sous réserve que la quantité possédée soit inférieure à cinq grammes.
 
Près du cinquième des 228 coffee-shops d'Amsterdam sont appelés à fermer parce qu'ils sont situés trop près d'établissements scolaires.
 
 
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L'expert en drogues mis à la porte attaque le Gouvernement 'Luddiste'
Par Invité,
Le tsar des drogues du Royaume-Uni, qui a été mis à la porte pour avoir publiquement critiqué la politique gouvernementale, a traité Gordon Brown et son cabinet "de Luddistes irrationnels".
 
Source: Le Times
Le Professeur David Nutt, qui a été renvoyé du poste de président du Conseil Consultatif du Mésusage des Drogues (ACMD) hier après avoir prétendu que des drogues illégales comme le cannabis et l'extasy étaient moins dangereuses que l'alcool et le tabac, avertit que des conseillers scientifiques plus âgés sont rassemblés pour sortir de la dispute sur la classification des drogues.
 
Il lui a été demandé de démissionner par le Ministre De l'Intérieur Alan Johnson, signifiant qu'il avait "perdu la confiance" dans l'impartialité politique de l'expert.
 
Aujourd'hui, le Professeur Nutt a prétendu que le gouvernement de Gordon Brown s'aliénait de la communauté scientifique nommée pour les conseiller.
Il a dit : "Gordon Brown fait des déclarations complètement irrationnelles à propos du cannabis qui serait 'mortel', ce qu'il n'est pas."
"Il est le premier Premier ministre, c'est le premier Gouvernement, qui aie jamais dans l'histoire de la ACMD pris parti contre le conseil de son jury scientifique."
"Et il a ensuite fait de même avec l'extasy et je dois dire, ce n'est pas moi qui franchit la ligne, c'est le Gouvernement qui franchit la ligne."
"Ils prennent des décisions scientifiques avant même d'avoir consulté leurs experts."

 
(Javier Soriano/AFP/Getty Images)
 
Le professeur Nutt, qui a été un critique verbal du reclassement par le Gouvernement du cannabis de la Classe C à la Classe B, affirme que beaucoup d'autres des 30 membres du conseil consultatif ACMD pourraient aussi être tenus de démissionner.
 
"Je sais que mon comité a été très, très vexé par l'attitude que le Premier ministre a prise au sujet du cannabis. Nous lui avons formellement écrit pour nous en plaindre."
"Je ne serais pas étonné si certains d'entre eux se trouvent rétrogradés. Peut-être que tous le seront. Je ne suis pas préparé à induire en erreur le public sur la nocivité de drogues comme le cannabis et l'extasy."
"Je pense que la plupart des scientifiques le verront comme un nouvel exemple de l'attitude luddiste de ce Gouvernement et des gouvernements futurs possibles."
 
Le renvoi du Professeur Nutt est venu après qu'il aie utilisé un cours au Collège du Roi à Londres et une publication dans un journal, pour attaquer ce qu'il a appelé la séparation "artificielle" de l'alcool et du tabac des drogues illégales.
 
Il avait précédemment prétendu que les risques de prendre de l'extasy une drogue de Classe A n'étaient pas plus grand que ceux de monter fréquemment à cheval .
 
Dans une lettre au professeur, M. Johnson l'a accusé de franchir la ligne entre le scientifique, basé sur des preuves, et l'activiste politique.
 
Il a écrit : "il est important que les messages du Gouvernement sur le drogues soient clairs et comme un conseiller vous ne faites rien pour saper leur acceptation par le public.
En tant que mon conseiller principal sur les maux de la drogues, j'ai peur que la façon dont vous conduisez vos actions soient contraires à vos responsabilités.
Je ne peux pas avoir de confusion publique entre le conseil scientifique et la politique et ai donc perdu la confiance en votre capacité à me conseiller comme Président de l'ACMD."
 
 
Traduis par Mrpolo@cannaweed
 
 
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Un éminent scientifique relativise le risque des drogues douce
Par Invité,
Le principal conseiller du gouvernement britannique sur les drogues estime que l'ecstasy, le cannabis ou le LSD sont des substances moins dangereuses que l'alcool ou la cigarette, dans un rapport universitaire controversé publié jeudi.
 
 
Source : AFP
 
Critiquant la décision du gouvernement de reclasser l'an dernier le cannabis comme une drogue douce, dont la possession peut être punie par des peines allant jusqu'à 5 ans de prison, le professeur David Nutt souligne que les politiques devraient mieux informer le public sur les risques réels encourus par la consommation de diverses substances.
 
Fumer du cannabis ne comporte qu'un "risque faible" de provoquer des maladies psychotiques, a-t-il estimé.
 
"Je pense que nous devons reconnaître que les jeunes gens aiment essayer les drogues ou d'autres choses potentiellement dangereuses, et ce que nous devons faire, c'est les protéger à cette période de leur vie".
 
"Nous devons donc fournir des informations plus exactes et crédibles (...) si on pense que c'est en faisant peur aux jeunes qu'on va les empêcher d'utiliser des drogues, on a probablement tort".
 
En mai 2008, le gouvernement britannique a annoncé son intention de reclasser le cannabis parmi les drogues douces, revenant sur une décision de 2004 qui l'avait rétrogradé au rang de simple tranquillisant.
 
La loi britannique classe les drogues en trois catégories: A --les drogues dures comme la cocaïne ou l'héroïne--, B --les drogues douces comme les amphétamines ou le cannabis -- et C, qui regroupe notamment les stéroïdes, les tranquillisants ou les antibiotiques.
 
Dans un rapport publié pour le Centre d'études sur le crime et la justice de l'université de King's College, le professeur Nutt propose un classement des substances légales et illégales par le degré de risque présenté pour l'utilisateur.
 
Selon ce classement, l'alcool est au cinquième rang des substances les plus dangereuses, derrière l'héroïne, la cocaïne, les barbituriques et la méthadone. Le tabac est au neuvième rang, et le cannabis, le LSD et l'ecstasy respectivement aux 11ème, 14ème et 18èmes rangs.
 
David Nutt a aussi estimé que prendre de l'ecstasy n'était pas plus dangereux que de monter à cheval.
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Dépénalisation du cannabis : l'Amérique avance, Libé recule
Par Invité,
Une évolution qui semble avoir échappé à Laurent Joffrin, de Libération, où j'ai signé quelques articles sur la question, y compris sous ses ordres. Dans le journal qui a publié en 1976 l'appel du 18 joint pour la légalisation du cannabis, le directeur de la rédaction signait ce lundi un édito pour le moins surprenant
 
Source: Rue89
C'est une petite annonce qui a suscité de nombreuses vocations. Le journal alternatif Denver Westword recrute un critique cannabique :
 
« Est-ce que votre santé nécessite la prise de cannabis ? Avez-vous des facilités à écrire ? Si c'est le cas, Westword a besoin de vous pour rejoindre les rangs de nos critiques des dispensaires de marijuana. »
 
Ne vous précipitez pas, plus de 100 candidatures ont été reçues et les inscriptions sont fermées. Le boulot était tentant : visiter une fois par semaine l'un des dispensaires de cannabis thérapeutique du Colorado et en faire un compte-rendu. Mais attention, il fallait impérativement être armé d'une ordonnance en bonne et due forme.
 
Comme treize autres états américains, le Colorado autorise certains malades à se soigner en recourant au cannabis, en particulier les malades du sida, les cancéreux en chimiothérapie, les personnes atteintes de glaucomes, de sclérose en plaques, de la maladie de Parkinson…
 

 
 
En Californie, la loi l'autorise depuis 1996. Résultat, en 2007, on comptait près de 200 dispensaires rien qu'à Los Angeles. Autant dire que tous les clients ne sont pas vraiment des malades et que l'ensemble du système s'apparente de plus en plus à une vaste dépénalisation de fait de la consommation.
 
Qui semble recevoir l'approbation tacite de l'administration Obama. Alors qu'une proposition de loi a été présentée à l'Assemblée de Californie pour légaliser et taxer le commerce de marijuana, l'Etat fédéral Obama a demandé lundi à ses procureurs de ne plus poursuivre les patients et dispensaires dans les Etats ayant légalisé cette pratique, mettant un terme à des années de bras de fer. Pour les partisans de la dépénalisation, la Cannafornie, l'un des principaux producteurs mondiaux de marijuana, fait désormais figure de nirvana.
 
Laurent Joffrin s'abreuve chez Sarkozy
 
Une évolution qui semble avoir échappé à Laurent Joffrin, de Libération, où j'ai signé quelques articles sur la question, y compris sous ses ordres. Dans le journal qui a publié en 1976 l'appel du 18 joint pour la légalisation du cannabis, le directeur de la rédaction signait ce lundi un édito pour le moins surprenant :
 
« Solution simple et, pour ainsi dire, de facilité : on légalise. […] Encore faut-il évaluer les conséquences probables d'une politique aussi libérale. Les pays qui sont allés dans cette direction, Espagne ou Pays-Bas, ne sont guère enthousiastes. Ils tendent même à revenir en arrière. »
 
Je vous passe les autres arguments amenant à la conclusion qu'il ne faut surtout rien changer à l'idyllique prohibition actuelle, qui fait de la France l'un des seuls pays européens où le fait de fumer un joint reste passable de prison mais également le deuxième consommateur de cannabis en Europe. Preuve que tout fonctionne.
 
On peut s'étonner qu'au moment où même le PS avance sur cette question, un édito de Libé puise son argumentaire dans les propositions de campagne de Sarkozy de 2007 :
 
« Partout où la drogue a été légalisée, demandez donc aux Pays-Bas et en Espagne, ce fut une catastrophe. »
 
Ensuite, il est utile de rappeler que personne aux Pays-Bas ne remet en cause la politique de séparation des marchés (des drogues douces et dures) puisqu'elle semble porter ses fruits : les Pays-Bas sont l'un des pays européens où l'on fume le moins de cannabis. (source OEDT)
 

 
Et si les autorités songent effectivement à modifier la loi, c'est parce que les jeunes Allemands, Belges ou Français envahissent les coffee shops néerlandais tous les week-ends.
 
Sous la pression de leurs voisins, notamment français, les autorités envisagent donc de réserver les coffees aux seuls Néerlandais. La même proposition de loi envisage de les autoriser à conserver de plus importantes quantités de cannabis. On est donc très loin du rétropédalage décrit par Joffrin et Sarkozy.
 
Quant à l'Espagne, à moins qu'une information m'ait échappé, aucun changement de la politique actuelle de grande tolérance ne semble envisagé. Et pourquoi avoir choisi ces deux seuls pays alors que le Portugal, par exemple, va plus loin et est le seul pays à avoir dépénalisé par la loi. Que cet été, le Mexique et l'Argentine ont, à des degrés divers, dépénalisé. Que le Danemark réfléchit à l'ouverture de coffee shops. Ou enfin que l'Union européenne, dans un rapport officiel rendu public en mars 2009, rappelait :
 
« La prohibition des drogues a provoqué des dégâts involontaires importants, dont beaucoup étaient prévisibles. »
 
Bref, si il y a une tendance actuelle et des enseignements à tirer des expériences étrangères, ils ne vont pas vraiment dans le sens de la prohibition. Mais pour s'en rendre compte, comme l'écrit fort justement Laurent Joffrin, il aurait fallu sortir du « débat simpliste » et « éviter le yin et le yang des poncifs libertaires ou sécuritaires ».
 
Par Arnaud Aubron
 
 
 
 
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