L'Exemple Espagnol
Par Invité, dans Associatif,

La consommation de cannabis dans l’État espagnol jouit d’une certaine tolérance de la part de la société, toutefois il reste encore beaucoup de travail , parce que pendant tant d’années de prohibitionnisme, les médias ont stigmatisé cette plante et son utilisation.
 
Source: Encod
La loi punit de peines de prison la culture ou la possession quand la finalité est d’en faire le trafic, elle impose en outre des sanctions administratives (amendes) pour possession et consommation dans des lieux publics. Cependant, il est permis de consommer et de produire pour sa propre consommation. Cette ambiguïté juridique a des conséquences négatives, non seulement pour celui qui cultive pour sa consommation propre, puisque les interventions des forces de l’ordre sont fréquentes dans de petites cultures, mais aussi pour la société ; chaque fois se produisent davantage de vols chez les petits producteurs qui sont impunis par peur de dénoncer, ce qui finit par favoriser le marché noir.
 
Il y a quelques années le Gouvernement d’Andalousie a commandé un rapport juridique pour établir les critères conformes selon lesquels on pourrait ouvrir des établissements dans lesquels on pourrait obtenir du cannabis, à des fins autant récréatives que thérapeutiques, en respectant le cadre de la légalité actuelle. La conclusion de ce rapport est que cette initiative trouverait sa place dans notre ordre juridique seulement si ce sont des centres non ouverts au public sans distinction, mais d’accès restreint à des consommateurs habituels de haschich ou de marijuana, dans lesquels pourrait être acquises et consommées des quantités qui ne dépassent pas la limite d’une consommation normale. La quantité de cannabis acquise devrait être consommée dans l’enceinte.
 
À la suite de ce rapport apparaîtront dans l’État espagnol les premières cultures collectives à l’initiative de quelques associations, qui, avec l’expérience accumulée tout au long de plus d’une décennie, ont évolué jusqu’aux Clubs Sociaux du Cannabis (Cannabis Social Clubs CSC). Dans lesquels est dispensé, actuellement, du cannabis à des utilisateurs habituels adultes, sans but lucratif et dans des cercles fermés.
 

 
Un des apports indiscutables des CSC est la réduction des risques, tant du point de vue de la consommation, puisque les utilisateurs ont accès à des substances non frelatées et de qualité, ainsi que les risques inhérents à la situation légale actuelle, les utilisateurs peuvent accéder à la substance sans avoir de contact avec le marché noir, les problèmes avec la police, etc.…
 
Les CSC offrent en outre les services ordinaires de toute association, comme le conseil juridique, le conseil sur la substance elle-même et sa consommation, dans le but de promouvoir une utilisation sûre et responsable.
 
D’autre part, le consommateur de substances adhérent d’un CSC prend part à l’activisme anti-prohibitionniste en faisant partie d’un projet politique collectif sans se limiter à dépenser de l’argent pour obtenir la substance en enrichissant le marché noir.
 
Avec les CSC on prétend en outre que les utilisateurs accèdent à la substance à un prix abordable et raisonnable, celle-ci ne devient pas un article de luxe difficilement accessible, les adhérents peuvent choisir leurs génétiques préférées et celles qui produisent l’effet qu’ils souhaitent ou ont besoin.
 
Le modèle des CSC de la Fédération d’Associations Cannabicas impose une limite de 2 grammes quotidiens par personne, 60 grammes par mois. Ainsi on essaye d’éviter que le cannabis soit distribué à des tierces personnes non impliquées dans le projet, et de fait si un membre détourne du cannabis vers des tierces personnes il est exclu du club. Cette limite n’est pas appliquée dans des cas exceptionnels d’utilisateurs thérapeutiques s’ils ont besoin d’une quantité plus importante. Parmi les services rendus dans les CSC il y a celui d’informer et de conseiller sur l’auto-production, de sorte que si un utilisateur récréatif dépasse les limites de consommation il puisse cultiver le cannabis qu’il souhaite.
 

 
Finalement, les Clubs Sociaux du Cannabis sont un peu plus que des établissements de distribution de cannabis, ils sont une proposition de citoyens intégrés dans la société et ses institutions, puisqu’avec l’appui de ces dernières ce modèle pourrait réduire les principaux problèmes associés aux drogues ; il diminuerait l’ampleur du marché noir, les consommateurs accéderaient à des substances non frelatées et de qualité, on empêcherait l’accès au produit à des mineurs , ainsi on réduirait la probabilité de mauvaises utilisations futures de ce dernier, et il serait accessible pour les utilisateurs thérapeutiques.
 
De plus ce modèle ne génère pas les problèmes de coexistence de produits pour le tourisme expérimenté avec le modèle de coffeeshops en Hollande dans les dernières décennies, et ne s’oppose pas aux conventions de l’ONU sur le contrôle des drogues signé par tous les États Membres de l’UE.
 
Ces conventions interdisent la culture et la distribution de cannabis, mais ils laissent aux gouvernements nationaux l’initiative de créer une marge légale pour la consommation. Les Clubs Sociaux du Cannabis peuvent utiliser cette marge légale pour organiser le circuit pour la consommation personnelle considéré comme nécessaire dans le pays concerné.
 
En février dernier la FAC a présenté une partie de ce projet à la foire Spannabis 2009 de Barcelone, un guide pour former les CSC. Pour pouvoir l’acquérir on doit suivre un protocole dans lequel on démontre que les demandeurs sont un groupe dont le but est de favoriser la normalisation du cannabis et qui prétend prendre part à la lutte politique. Afin de terminer de définir le modèle de CSC et de celui de perfectionner quelques aspects de sa mise en pratique, la FAC a organisé la première rencontre des clubs à Murguía les 20, 21 et 22 novembre 2009. Durant cette rencontre nous avons donné une formation aux clubs qui débutent et élaboré quelques stratégies avec des rapports, débats et ateliers.
 
D’autre part, nous comprenons que le mouvement cannabique doit faire un pas de plus, et puisque nos revendications sont aussi celles du secteur industriel, nous avons commencé une campagne de recherche de connivence et d’implication de celui-ci, et en assumant comme personnelles certaines de leurs revendications. Une plaque avec le logo de la FAC annoncera dans les grows-shops qui prennent part à cette lutte et qui nous soutiennent. Cette campagne a été présentée au début du mois de novembre dans la foire Expocannabis (Madrid).
 
Parmi nos défis à court terme il y a l’organisation de la Première Rencontre du Secteur du Chanvre dans le courant de l’année 2010, une rencontre où seront assis à la même table des représentants du monde cannabique, juristes, activistes, chefs d’entreprise, philosophes, revues, etc.
 

 
Actuellement on fait d’importantes démarches pour les mouvements anti-prohibicionnistes de l’État espagnol, le printemps prochain nous espérons tenir avec les fédérations FAUDAS et ENLACE le Premier Forum de la Société Civile. Deux fédérations qui ont un parcours remarquable avec lesquelles peu à peu et avec l’effort de tous nous nous accordons sur des discours et échangeons des expériences et des informations.
 
Nous considérons que parmi nos objectifs notre appartenance à ENCOD est d’une importance particulière ainsi que la participation et le contact chaque fois plus détroits que nous avons avec elle.
 
Nous voulons finir ce bulletin avec la mémoire de Gaspar Fraga González, qui nous a quitté le 17 octobre dernier et dont nous nous souviendrons toujours avec affection, un grand activiste cannabique qui a contribué à ce que le cannabis soit chaque fois plus accepté socialement, et ouvert le chemin vers la normalisation du cannabis.
 
Fédération d’Associations Cannabiques
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Dans cette école, c'est marijuana dans toutes les classes
Par Invité,
Dans la plupart des universités, la marijuana est plutôt une activité périscolaire. Mais à Med Grow Cannabis College, le Cannabis est le programme d'études : l'histoire, l'horticulture et le manuel légal du nouveau programme de marijuana médical du Michigan.
 
Source: The New York Times
"Cet état a besoin d'emplois et nous pensons que la marijuana médicale peut stimuler l'économie d'état avec des centaines d'emplois et des millions de dollars," a dit Nick Tennant, le fondateur à 24 ans de l'école, qui est en réellement une activité florissante opérant depuis quelques pièces dans une banlieue de Detroit.
 
Le manuel pour six semaines, à 485 $ sur la marijuana médicale est un croisement entre une formation agricole couvrant le cycle de culture, les substances nutritives et des besoins en lumière ("c'est le moment de la récolte quand la moitié des trichomes sont devenus ambrés et l'autre moitié est laiteuse") et une rassemblement de fumeurs sérieux, partageant les histoires de leurs meilleurs montées ("Fumez cela et vous serez ... soignés").
 
La seule lecture exigée : "Marijuana Horticulture: The Indoor/Outdoor Medical Grower’s Bible" par Jorge Cervantes.
 

 
Bien que cultiver la marijuana médicale soit légale conformément à la nouvelle loi du Michigan, il y a assez de nervosité sur le sujet pour que la plupart des étudiants de cette nouvelle promotion n'aient pas voulu voir leurs noms ou photographies utilisées. Un instructeur a aussi demandé à ne pas être identifié.
 
"Ma femme travaille pour le gouvernement," a dit un étudiant, "et j'ai dit à ma belle-mère que j'allais à une formation sur les petite entreprise."
Tandis que le programme de marijuana médical de la Californie, le plus vieux du pays, est maintenant une grande entreprise, avec des centaines de policliniques à Los Angeles seul, le programme du Michigan, qui a commencé en avril, est plus représentatif de ce qui se passe dans d'autres états qui ont légalisé la marijuana médicale.
 
Conformément à la loi du Michigan, des patients dont les docteurs certifient leur besoin médical de la marijuana peut faire pousser jusqu'à 12 plantes de cannabis eux-mêmes ou nommer une personne qui cultivera les plantes et lui vendra le produit. Toute personne de plus de 21 ans sans condamnations en relation avec la drogue peut être un cultivateur pour jusqu'à cinq patients. Jusqu'ici, le Département de Santé Communautaire a enregistré environ 5,800 patients et 2,400 producteurs soignants.
 
Pour M. Tennant, qui est certifié tant comme "cultivateur soignant" que patient se plaignant de problèmes d'estomac et d'anxiété - Med Grow remplace l'activité de détaillant qu'il a commencé directement après l'université, seulement la voir s'effondrer quand l'économie s'est contractée. Med Grow a commencé ses cours en septembre, avec de nouvelles classes ouvrant chaque mois.
 

 
Dernièrement un mardi, deux enseignants ont mené une classe de quatre heures, commençant avec Todd Alton, un botaniste qui n'a fourni aucun échantillon de dégustation pendant qu'il présentait aux étudiants une liste de recettes de cuisine au cannabis, y compris le biscuit au pot, le beurre de cannabis, la canna-ganache au chocolat et les greenies (brownies au cannabis).
 
Le deuxième instructeur, qui ne donnera pas son nom, a continué la classe par le cycle de croissance, la récolte et les techniques de "curing" pour améliorer le potentiel gustatif de la marijuana.
 
M. Tennant a dit qu'il voyait l'école comme le centre d'une plus grande activité qui vendra des fournitures à ses cultivateurs de marijuana médicale diplômés, offrira des ateliers et un site internet avec des références pour le patient et pour cultivateurs-soignants. Déjà, Med Grow est un endroit qui rassemble ceux qui sont intéressés par la marijuana médicale. Le tableau blanc de l'acceuil affiche des noms et numéros de téléphone de plusieurs patients cherchant des cultivateurs-soignant et de cultivateurs-soignants à la recherche de patients.
 
Les étudiants sont divers : blanc et noir, certains dans leurs 20ième années, certains beaucoup plus vieux, certains employés, certains non. Certains, assidus, gardent leur plans en croissance près du corps.
 
"Je viens de dire à deux ou trois personnes en qui je peux avoir confiance," -a dit Jeffery Butler, 27ans- "C'est une opportunité, mais quelques personnes vont toujours vous regarder de travers. Mais je vais le faire de toute façon."
 
Scott Austin, un étudiant de 41 ans au chômage, a dit que lui et deux associés planifiaient de se mettre à la marijuana médicale ensemble.
 
"Je n'ai jamais fumé de marijuana dans ma vie," a-t-il dit. "J'en ai entendu parler à une expo il y a deux ou trois mois."
Parce que le programme du Michigan est si nouveau, un secteur dans la zone grise de la loi qui n'a pas été évalué, suscitant un interêt réel pour quelques étudiants. Par exemple, il n'est pas légal de commencer à faire pousser du cannabis avant d'être officiellement nommé par un patient certifié, mais les patients qui sont malades, certifiés et prêts acheter de la marijuana ne veulent pas généralement attendre pendant les mois de culture jusqu'à ce qu'une récolte soit prête. Pour l'instant, débuter dans les affaires est une sorte de paradoxe.
 
Les étudiants disent qu'ils obtiennent toutes sortes d'aide supplémentaire et des idées en allant classe.
 
"Je veux apprendre tous les petits tours, tout ce que je peux," a dit Sue Maxwell, un étudiant qui conduit quatre heures chaque semaine de chez lui jusqu'au nord de Detroit. "C'est un grand investissement et je veux le faire bien."
Mme Maxwell, qui travaille dans une boulangerie, est déjà une cultivatrice soignante - au sens propre - auprès de quelques personnes agées pour qui elle pense que la marijuana médicale pourrait être un avantage réel.
 
"Je prépare leurs repas et j'aide pour le ménage," -a dit Mme Maxwell- "J'ai une dame de 85 ans qui n'a aucun appétit. Je ne sais pas si elle s'intéresse à la marijuana médicale, mais je parie que cela l'aiderait."
Mme Maxwell a dit que son projet de cultiver la marijuana était murissait lentement.
 
"Nous en parlions à la boulangerie tout l'été," a-t-elle dit. "J'ai dit en plaisantant : ' je vais cultiver la marijuana médicale. Je suis une jardinière, je rêvais depuis toujours d'avoir une serre, je pense que ce serait géant. Et ensuite j'ai soudainement pensé, "hé, je vais réellement faire pousser de la marijuana médicinale"
 
Par TAMAR LEWIN
Traduis par Mrpolo@Cannaweed
 
 
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L’herbe affole l’Amérique
Par Invité,
Les découvertes de plantations de marijuana explosent au Texas : l’effet d’une relocalisation des cultures du Mexique aux Etats-Unis.
 
Source: LibérationAu bout d’une route de caillasses, une propriété qui semble parfaitement ordinaire : des barbelés, une grille en fer et un panneau «No trespassing» («défense d’entrer»). Au-delà, des arbres et des herbes folles, rien qui donne l’envie d’y pénétrer. Le terrain est à moins de 12 kilomètres de la ville voisine de Corsicana, chef-lieu du comté de Navarro, au Texas, et à 100 kilomètres, à peine, au sud de la grande ville de Dallas. C’est là, derrière les herbes folles, que les policiers ont découvert cet été la plus grande plantation clandestine de cannabis du comté : 8 600 pieds de chanvre. Une récolte potentielle de 8,6 millions de dollars (5,7 millions d’euros), estime le commissaire Tanner, chef de la brigade antidrogue locale, qui montre le site.
 
La marijuana fumée à New York ou à Los Angeles n’a plus besoin d’être importée clandestinement du Mexique. L’herbe magique est de plus en plus souvent cultivée aux Etats-Unis, en plein air, parfois à quelques kilomètres seulement des villes ou des attractions touristiques. Avec le renforcement des contrôles à la frontière mexicaine, les producteurs de cannabis tendent à «relocaliser» leurs cultures aux Etats-Unis. «Ils ont fait ce que toute activité commerciale en plein essor ferait : se rapprocher de leurs consommateurs», traduisait récemment le Wall Street Journal en langage économique.
 
Longtemps concentrées dans quelques Etats seulement, sur la côte Ouest (Californie, Oregon et Washington), à Hawaï et au centre-est (le couloir Virginie occidentale, Kentucky, Tennessee), les cultures de cannabis se sont répandues dans pratiquement tout le pays. Même si ces sept Etats restent les plus gros producteurs. En 2008, les policiers ont découvert et arraché un record de 8 millions de pieds de cannabis, contre 3,2 millions de pieds en 2004. Et 94 % des plants découverts l’an dernier étaient cultivés à l’air libre, indique le dernier rapport du National Drug Intelligence Center (NDIC), l’agence fédérale qui centralise les informations sur les drogues.
 
23 000 pieds, 23 millions de dollars
 
Les plantations américaines sont particulièrement rentables, déplore la police. Le cannabis y est généralement de «bien meilleure qualité» que celui cultivé au Mexique. En 2008, la teneur moyenne des plants en THC (tétrahydrocannabinol, la molécule psychotrope du cannabis), était de près de 10,1 %, contre 3,7 % pour les plants saisis en 1988. Une grande exploitation, dispersée sur une douzaine de champs (pour prévenir les risques de saisie globale) de 10 000 pieds chacun, nécessite un investissement de départ de moins de 500 000 dollars, calculent les spécialistes américains. Pour le prix d’un petit appartement à Paris, la recette peut atteindre les 120 millions de dollars, en une seule saison. Vu leurs marges, les planteurs n’ont même pas trop à s’inquiéter des descentes de police : il suffit qu’un champ sur douze soit récolté pour que l’affaire soit encore profitable.
 
Dans le seul comté de Navarro, au Texas, le commissaire Tanner et ses hommes ont découvert cette année 23 000 pieds de marijuana, soit une recette potentielle de 23 millions de dollars. «On estime qu’un bon pied de marijuana peut produire une livre de haschich, qui se vend environ 1 000 dollars actuellement aux Etats-Unis», explique un adjoint du commissaire. En vingt et un ans de service à Navarro, le commissaire Tanner n’avait jamais fait une telle récolte : «Jusqu’à présent, nous n’avions jamais saisi plus de 200 ou 300 pieds de cannabis par an.»
 
Le plus grand champ découvert cette année dans le comté de Navarro était à moins de 12 kilomètres des bureaux du shérif. Quelques maisons sont même toutes proches de la grille d’accès au terrain. Mais les cultivateurs étaient suffisamment discrets pour que les voisins n’aient pas trop de soupçons. «Au printemps dernier, j’ai bien vu une douzaine de Mexicains arriver, raconte George Wise, voisin immédiat de la ferme clandestine. Ils ont installé la clôture barbelée tout autour de leur terrain et m’ont dit qu’ils voulaient mettre du bétail. Je n’y ai pas trop cru car les piquets n’étaient pas bien solides. Ils n’auraient pas résisté au bétail. Mais bon, c’était leur affaire, on n’y faisait pas vraiment attention.» Les week-ends, ce voisin voyait parfois «cinq ou dix Mexicains» venir travailler sur la propriété, mais là encore, il ne voulait pas s’en mêler, assure-t-il : «Je pensais que c’étaient des illégaux. De toute façon, il y en a partout et personnellement, cela ne me dérange pas.»
 
Dans ce recoin du Texas, les terres ne sont pas chères et toutes sortes de gens de passage, en panne de fortune, viennent garer leur mobile-home quelque temps, raconte un autre voisin. Certains ont pris l’habitude d’emprunter des outils ou objets qui disparaissent ensuite un beau jour avec eux. Tant et si bien que chacun préfère maintenant se tenir à distance des nouveaux venus, explique ce voisin.
 
La police de Corsicana a tout de même été alertée par un coup de fil - d’un habitant des environs, sans doute - passé sur le numéro spécial de délation du crime, qui permet de faire des dénonciations totalement anonymes et de gagner une récompense de 1 000 dollars si l’information permet une arrestation. «Avant de pouvoir inspecter une propriété privée, nous devons toutefois avoir un mandat de perquisition, et donc un soupçon étayé, explique le commissaire Tanner. Pour cela, nous avons dû d’abord survoler la propriété en hélicoptère. Là, nous avons bien repéré les plants de cannabis. Mais quand nous sommes arrivés le lendemain avec notre mandat de perquisition, les cultivateurs s’étaient enfuis, alertés par les rondes de l’appareil.» Sur les films de la police (1) tournés à bord de l’hélicoptère, on distingue bien les petits buissons de chanvre dès que la camera zoome. Sans le zoom, on ne voit rien, même d’avion : les plants sont cachés par les arbres.
 
Quand ils arrivent sur le terrain, les hommes du commissaire Tanner découvrent généralement des traces encore toutes fraîches de camping : des tentes, des réchauds à gaz, des casseroles de haricots ou des bouteilles de sauces épicées, qui trahissent l’origine sud-américaine des agriculteurs. Souvent, les policiers américains tombent aussi sur toute une infrastructure agricole : des pompes et des tuyaux pour irriguer les cultures, des engrais et des herbicides. «Généralement, nous trouvons des armes, mais c’est sans doute pour se protéger des animaux sauvages», expliquent les policiers du comté de Navarro.
 
L’ombre des «gangs» mexicains
 
La plupart du temps, les cultivateurs réussissent à s’enfuir avant l’arrivée des forces de l’ordre. Dans le comté de Navarro, quelques-uns ont tout de même été arrêtés cette année. Ce sont des immigrés clandestins d’Amérique latine installés depuis quelque temps déjà aux Etats-Unis. Les policiers eux-mêmes semblent avoir plutôt pitié d’eux : «Ils restent des mois à camper dans les sous-bois sans électricité pour ne pas attirer l’attention. Ils se font dévorer par les moustiques», souligne un agent. Les enquêtes en cours pour retrouver les «patrons» suggèrent qu’au moins quatre champs découverts dans ce comté et celui, voisin, d’Ellis étaient «gérés» par un même groupe criminel. Qui n’est pas forcément mexicain, souligne le commissaire Tanner : «Il n’y a pas de preuves que ces plantations soient liées aux cartels mexicains de la drogue. Nous avons là une production nationale de marijuana, cultivée et distribuée aux Etats-Unis.»
 
Dans d’autres Etats américains, en revanche, les autorités soupçonnent les cartels mexicains d’être derrière ces plantations. Le cannabis est la drogue qui a fait leur fortune. Les autorités estiment à 9 milliards de dollars les revenus que ces cartels tirent chaque année du commerce de la marijuana. Selon la DEA (l’agence fédérale de lutte antidrogue), ils tirent 60 % de leurs revenus de l’herbe et il est donc logique qu’ils veuillent garder le contrôle des opérations, même sur le sol américain.
 
En Oregon, la police a identifié un trafiquant mexicain, Artemio Corona, qu’elle soupçonne être à l’origine de plusieurs plantations dans des réserves indiennes. Plusieurs de ses «employés» ont été arrêtés, mais il reste introuvable. Un petit arsenal a même été découvert en 2008 près des champs de marijuana de la réserve de Yakama. Et dans l’Etat voisin de Washington, à l’extrême nord-ouest des Etats-Unis, les tueurs du cartel Los Zetas, constitué d’anciens déserteurs de l’armée mexicaine, sont déjà à l’œuvre pour assurer la sécurité des récoltes, selon la police américaine.
 
En Californie, qui reste de loin le premier producteur de cannabis clandestin, les policiers ont eu plusieurs accrochages, cette année, avec des «gangs mexicains» qui, au lieu de s’enfuir à leur arrivée, ont ouvert le feu. Les autorités californiennes accusent des «réseaux mexicains» de recruter les clandestins et de fournirt tout le matériel, armes comprises.
 
Tandis que les enquêteurs s’acharnent à traquer les plantations clandestines, l’opinion publique américaine amorce un changement d’approche sur la question du cannabis. Les Américains ne sont plus que 54 % pour l’interdiction de sa consommation, contre 84 % en 1970 . Et 44 % seraient désormais favorables à sa légalisation, selon un récent sondage Gallup. Une large majorité approuve déjà l’usage médical de la marijuana, qui est autorisé en Californie et dans une douzaine d’autres Etats. Les producteurs installés aux Etats-Unis ne font donc peut-être que devancer une future légalisation du cannabis. Elle réduirait considérablement leurs risques, mais aussi leurs marges de bénéfices.
 
 
 
Par LORRAINE MILLOT envoyée spéciale à Navarro (Texas)
 
Pour voir des vidéos et des photos du champs en question: https://snipurl.com/T2NWT
 
 
 
 
 
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Projection-débat sur l’histoire de la prohibition des drogues
Par Invité,
Suite au lancement par la MILDT (Mission Interministérielle de Lutte Contre la Drogue et la Toxicomanie) le 20 novembre dernier de la nouvelle campagne contre la drogue intitulée : « La drogue si c’est interdit, ce n’est pas par hasard »
Le CAL 70 vous invite à participer à une projection-débat autour de diverses vidéos qui retracent l’histoire de près d’un siècle de prohibition du cannabis et des drogues aux Etats-Unis et dans le monde.
 
Source: CIRC Lyon.
Venez découvrir qui étaient les artisans de la prohibition… Avec dans le rôle principal, Harry Anslinger, responsable du bureau des narcotiques et auteur du célèbre « Marijuana Tax Act » de 1937 qui prohiba l’usage du chanvre récréatif…Mais aussi Edgar Hoover, Richard Nixon, ou Ronald Reagan…et bien d’autres. Avec des intentions, des arguments et des inspirations politiques qui n’avaient rien à voir avec la santé publique, venez découvrir pourquoi la drogue, si c’est interdit aujourd’hui, ce n’est en effet pas par hasard…et ce n’est pas pour votre bien !
 
Qui aura lieu dans les locaux de l’association Keep-Smiling , 3/5 rue Baraban
 
69006 Lyon
 
(Bus C3 arrêt « Alsace »),
 
Le vendredi 11 décembre 2009 de 19h30 à 23h.
 
 
Nous comptons sur votre présence en tant que citoyens ou journalistes.
 
Contact au 06 11 53 10 07
 
 
Organisé par Le Collectif pour l'Abrogation de la Loi de 1970 (CAL 70) Lyonnais
 
Qui réclame :
 
- l'abrogation du L. 3421-4 (ex L. 630) qui, punissant la " présentation de stupéfiants sous un jour favorable ", empêche tout débat sur les drogues.
 
- l'ouverture d'un grand débat national sur la place des drogues dans notre société.
 
- la fin de la criminalisation des usagers de drogues illicites.
 
- la mise en place d’une politique de santé publique responsable sur la question des drogues.
 
Qui regroupe :
 
CHICHE !
 
CIRC (Collectif d'Information et de Recherche Cannabique),
 
KEEP-SMILING (Association d’auto-support liée aux drogues et aux sexualités en milieu festif)
 
RUPTURES (CAARUD : Centre d'Accueil et d'Accompagnement à la Réduction des risques des Usagers de Drogues)
 
ASPAO (Association de Soutien aux Prisonniers d’Afrique de l’Ouest)
 
Les Alternatifs
 
Les Verts
 
N.P.A. (Nouveau Parti Anticapitaliste)
 
L.D.H. (Ligue des Droits de l'Homme),
 
M.J.S. (Mouvement des Jeunes Socialistes),
 
SOS Racisme,
 
S.M. (Syndicat de la magistrature),
 
Unef (Union Nationale des Etudiants de France).
 
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 IACM - Bulletin du 19 Novembre 2009
Par Invité,
- Etats-Unis: le gouvernement fédéral ne poursuivra plus les patients qui consomment du cannabis à des fins médicales dans les États qui autorisent un tel usage
- Etats-Unis: les citoyens des États de l'ouest sont davantage favorables à une légalisation et à une taxation du cannabis qu'au cours des années passées
- En bref
- Un coup d'œil sur le passé
 
Source: Bulletin IACM
États-Unis: le gouvernement fédéral ne poursuivra plus les patients qui consomment du cannabis à des fins médicales dans les États qui autorisent un tel usage
 
 
 
Le 19 octobre, le Département de la Justice a stipulé dans une directive, dont les implications légales et politiques sont fortes, que les personnes qui utilisent le cannabis à des fins médicales ainsi que celles qui le leur procurent ne devraient plus être poursuivies au niveau fédéral si elles agissent en accord avec la loi en vigueur dans leur État. Dans un mémorandum adressé aux procureurs des États qui disposent d'une loi sur le cannabis médical, le Département explique qu'il se sent responsable du bon usage de ses moyens disponibles et que, de ce fait, il fallait agir " rationnellement et efficacement " et que les patients ainsi que les fournisseurs jusqu'alors poursuivis " alors qu'ils ne sont pas en situation d'effraction " ne doivent plus faire l'objet de telles poursuites.
 
Le procureur général Eric H. Holder Jr. a indiqué " que d'utiliser les ressources fédérales à poursuivre des patients atteints de maladies graves ou leurs aides-soignants qui agissent conformément à la loi en vigueur dans leur État n'est pas une priorité ; en revanche, les trafiquants qui demandent une autorisation spécifique pour cacher leur activité illicite sont toujours à considérer comme des délinquants ". Graham Boyd, qui a dirigé la réforme de la Loi sur la Drogue de l'Union des Libertés Civiles, a remarqué que " ce changement du discours mené par le Département de la Justice constitue un énorme pas en avant et un réel soulagement pour les milliers d'Américains qui bénéficient d'une loi les autorisant à consommer du cannabis médical ". M. Boyd a annoncé en outre que les États et les villes " seront fortement incités à créer des structures pour les patients concernés afin de leur permettre de se procurer la marijuana de façons légale, sûre et adaptée ".
 
Plus d'informations sur :
- www.justice.gov/opa/documents/medical-marijuana.pdf
- www.reuters.com/article/domesticNews/idUSTRE59I3XD20091019
- www.nytimes.com/2009/10/20/us/20cannabis.html
 
(Sources : New York Times, le 19 octobre 2009 ; Reuters, le 19 octobre 2009)
 
 
 
 
 
États-Unis: les citoyens des États de l'ouest sont davantage favorables à une légalisation et à une taxation du cannabis qu'au cours des années passées
 
 
 
D'après un sondage représentatif, le soutien à la légalisation du cannabis atteint un niveau jamais enregistré auparavant et que la majorité des habitants de l'Ouest est favorable à une taxation de la vente du cannabis afin d'accroître les ressources de l'État. Le sondage de Gallup réalisé en octobre 2009 montre que 44 % des Américains sont pour une légalisation du cannabis contre 54 % qui y sont opposés. Le soutien public des Américains à la légalisation se situaient aux alentours 25% entre la fin des années 70 et le milieu des années 90. C'est en 2000 que le pourcentage des partisans de la légalisation a grimpé à 31 %, sans jamais redescendre depuis. Sur le site de Gallup, cette évolution est représentée par un graphique.
 
L'opinion publique quant à la légalisation du cannabis a évolué au cours des dix dernières années vers davantage de tolérance. Si le soutien des citoyens continue de croître à un rythme de 1 à 2% par an - comme cela a été le cas depuis l'an 2000 - la majorité des Américains pourrait être pour une légalisation d'ici à quatre ans. Les résultats du sondage effectué en octobre 2009 sont basés sur des questions posées par téléphone à 1013 personnes âgées d'au moins 18 ans.
 
Plus d'informations sur :
www.gallup.com/poll/123728/u.s.-support-legalizing-marijuana-reaches-new-high.aspx
 
(Source : Gallup, le 19 octobre 2009)
 
En bref
 
 
Monde: usage du cannabis
Deux chercheurs australiens ont estimé à 166 millions le nombre des personnes dans le monde qui ont déjà expérimenté le cannabis ou qui le consomment régulièrement, et ce malgré les résultats issus de la recherche scientifique indiquant ses effets néfastes sur la santé. Ce chiffre, enregistré par le Bureau des Nations Unies sur la Drogue et le Crime, signifie qu'une personne sur 25, âgée entre 15 et 64 ans, a consommé de la marijuana en 2006, écrivent les chercheurs dans un article publié dans The Lancet. (Source : Reuters, le 15 octobre 2009)
 
États-Unis: Californie
L'interdiction émise par la ville de Los Angeles au sujet des nouveaux dispensaires de cannabis médical est illégale, a indiqué le 19 octobre un juge dans une décision allant ainsi sévèrement à l'encontre du mouvement qui, depuis 4 mois déjà, ferme des centaines de centres de distribution. Le juge a délivré une injonction interdisant la mise en application du moratoire contre Green Oasis, un dispensaire de Play Vista qui a mis au défi l'interdiction en déposant une plainte. Des fonctionnaires ont admis que la décision bloquerait l'effort actuel qui consiste à mettre en application la fermeture d'autres dispensaires. (Source : Los Angeles Times, le 20 octobre 2009)
 
Science: schizophrénie
Des chercheurs de l'université de Bristol (Royaume-Uni) ont calculé le risque supplémentaire qu'encourent les consommateurs de cannabis de contracter la maladie, s'il existe un lien causal entre cannabis et schizophrénie. Ils ont découvert que pour une personne de sexe masculin, il existait un cas de schizophrénie supplémentaire sur 2800 consommateurs réguliers âgés de 20 à 24 ans. Le même résultat est observé sur un échantillon de 5470 consommateurs réguliers âgés de 35 à 39 ans. Pour les femmes, les chiffres sont : un cas supplémentaire sur 5470 consommatrices âgées de 25 à 29 ans et un cas supplémentaire pour les 10879 de l'échantillon des 35 à 39 ans. Les risques pour les consommateurs occasionnels sont encore plus faibles. (Source : Hickman M, et al. Addiction 2009;104(11):1856-61.)
 
Science: épilepsie
D'après des travaux menés à l'université de Rome (Italie), les taux de l'endocannabinoïde anandamide sont réduits dans le liquide cérébrospinal des patients non traités et dont on vient de diagnostiquer une épilepsie du lobe temporal. (Source : Romigi A, et al. Epilepsia 2009 Oct 5 [publication électronique avant impression])
 
Science: maladie de Huntington
Selon des chercheurs espagnols, l'activation des récepteurs CB2 des cellules de la microglie, cellules du système immunitaire du cerveau, sont neuroprotectives dans le modèle animal de la maladie de Huntington. (Source : Palazuelos J, et al. Brain 2009 Oct 5 [publication électronique avant impression])
 
Science: occlusion intestinale (iléus)
Les récepteurs cannabinoïdes sont impliqués dans l'iléus avec infection. L'occlusion intestinale est une perturbation du moteur propulsif des intestins. Les cannabinoïdes réduisent cette activité motrice, alors que les antagonistes des récepteurs cannabinoïdes évitent le retard du transit intestinal dans le modèle animal. Les chercheurs chinois ont conclu que " les antagonistes des récepteurs cannabinoïdes pourraient représenter des agents puissants pour traiter l'occlusion intestinale ". (Source : Li YY, et al. Neurogastroenterol Motil 2009 Oct 14 [publication électronique avant impression Electronic])
 
Science: cirrhose du foie
Des chercheurs de l'université de Bologne (Italie) ont observé que les taux de l'endocannabinoïde anandamide, et dans une plus large mesure de l'oleoylethanolamine (OEA) et de la palmitoylethanolamine (PEA), étaient significativement plus élevés chez les patients atteints d'une cirrhose du foie que chez les sujets en bonne santé. Les PEA et OEA étaient également davantage présents dans les tissus des foies atteints d'une cirrhose. Les chercheurs ont conclu que " le système endocannabinoïde est régulé à la hausse en présence d'une cirrhose du foie chez l'homme ". (Source : Caraceni P, et al. Liver Int 2009 Oct 14 [publication électronique avant impression])
 
Science: concentrations en THC
Une étude de l'institut national de l'abus des drogues de Baltimore (États-Unis) portant sur six consommateurs de cannabis, qui ont reçu des doses importantes de THC par voie orale pendant sept jours, a permis d'observer que les concentrations moyennes en THC, 22 heures et demi après la prise de la dernière dose étaient de 3,8 ng/ml et les concentrations de THC-COOH de 197 ng/ml. Les participants ont reçu des gélules (20 mg) par voie orale toutes les 4 à 8 heures en augmentant quotidiennement le dosage journalier global (40 à 120 mg). (Source : Schwilke EW, et al. Clin Chem 2009 Oct 15 [publication électronique avant impression])
 
 
Un coup d'œil sur le passé
 
 
Il y a un an
 
► Sri Lanka : le Ministère de la médecine indigène propose un plan de culture de cannabis à des fins médicales
► Hollande: la Cour suprême autorise la culture du cannabis à des fins thérapeutiques
► Science: une étude pilote indique que le cannabidiol est efficace pour traiter des symptômes psychotiques chez des patients atteints de la maladie de Parkinson
 
 
Il y a deux ans
 
► Science: le THC a régulé les troubles psychomoteurs et de l’humeur chez un patient souffrant de troubles hyperactifs
► Etats-Unis: l’état de Washington essaie de définir une dose normalisée pour le cannabis
 
 
 
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Cannabis confisqué et amende avec sursis.
Par Invité,
Malgré un jugement clément, Asteggiano fait appel.
 
« Rendez-moi mon cannabis, c'est vital ! J'en ai besoin pour apaiser les douleurs provoquées par ma sclérose », avait lancé, le 15 octobre dernier, Olivier Asteggiano à l'attention de Nelly Emin, qui présidait l'audience du tribunal correctionnel de Cahors.
 
Source: La dépêche du midi
Cet homme de 50 ans, atteint d'une sclérose en plaques, avait été interpellé le 26 août 2009 à son domicile, par les gendarmes de Gourdon et Salviac. Ceux-ci l'avaient aussitôt placé en garde à vue pour « production et détention de cannabis ». Son matériel de fabrication artisanale et 32 plants avaient également été saisis et mis sous scellés. Le délibéré, prononcé hier, a été plutôt clément pour Olivier Astegiano qui écope d'une amende de 150 € avec sursis. « Le docteur Jean-Marc Boulesteix, chef du service de neurologie de l'hôpital de Cahors, a transmis au tribunal une attestation qui me permettait de justifier ma consommation régulière de cannabis pour soigner ma sclérose en plaque. Les vertus du cannabis sont donc prouvées pour soigner ce mal », insiste le Gourdonnais. Malgré la clémence du jugement, il a décidé de faire appel. « Je veux absolument récupérer le matériel confisqué », lâche-t-il plus déterminé que jamais à retrouver son médicament miracle.
 
 
 
A voir aussi:
 
► Signer la pétition en faveur du cannabis thérapeutique
► Une saisie chez un malade de sclérose en plaques.
► Vidéo: Faut-il légaliser le cannabis ?
 
 
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Elections Régionales mars 2010 Rhône-Alpes
Par Invité,
Après avoir présenté une liste aux élections européennes en Île-de-France, Cannabis Sans Frontières - Mouvement pour les Libertés, lance une liste dans la région Rhône-Alpes pour les prochaines Régionales du 14 mars 2010.
 
Source: Cannabis Sans Frontières

 
Ainsi, pour qu’une liste soit valide, il nous faut réunir 157 candidats qui seront répartis sur les différents départements de la région Rhône-Alpes (Ain, Ardèche, Drôme, Isère, Loire, Rhône, Savoie et Haute-Savoie), région qui est la deuxième de France.
 
Pour un jeune mouvement qui ne possède pas de moyen, c’est une vraie gageure, d’autant qu’il nous faut également respecter la parité, et donc trouver autant de candidats femmes que d’hommes ; ceci ne nous simplifie pas la tâche...
 
Evidemment, la peur pour beaucoup de s’afficher au grand jour est l’une de nos plus grosses difficultés, alors que le vote est un geste anonyme, beaucoup plus aisé à accomplir, ainsi que l’a démontré l’expérience de Cannabis Sans Frontières lors des Européennes.
 
Surtout, à partir du moment où nous pourrons montrer notre capacité à nous organiser, le pouvoir réactionnaire en place aujourd’hui sera bien obligé d’en tenir compte ; il devra enfin nous considérer comme des interlocuteurs incontournables, au lieu de nous renvoyer dans les cordes avec des arguments hors d’âge, comme le sont tous ceux qui osent évoquer un changement radical de politique en matière de drogues.
 
Cette mobilisation est d’autant plus nécessaire que le débat est de nouveau relancé en France, alors que le contexte international nous est de plus en plus favorable, ainsi que le montrent les récents exemples argentin et mexicain, comme la nouvelle donne aux Etats-Unis, moins interventionniste en matière de drogues depuis l’arrivée d’Obama au pouvoir.
 
La France va-t-elle encore traîner des pieds une nouvelle fois et démontrer qu’elle est toujours l’un des piliers du prohibitionnisme mafieux qui règne sur la planète ? Ou bien au contraire, allons-nous C chacun d’entre-nous C nous mobiliser pour rendre cette liste possible, en cherchant autour de nous tous ceux qui se sentiraient prêts à participer sans ambage à ce qui est déjà une grande aventure : la fin définitive de la prohibition !
 
Ainsi, avec la mobilisation de tous, nous pourrons enfin peser sur le débat et contraindre ce gouvernement à nous écouter, si ce n’est le contraindre à changer contre son gré sa politique des drogues, cette politique stupide et antidémocratique qui ne se veut que répressive et stimule le marché noir, au mépris de la prévention, des individus et des droits de l’Homme.
 
Sans attendre, nous vous invitons à nous rejoindre sur les listes de Cannabis Sans Frontières pour défendre son programme lors des élections régionales 2010 en région Rhône-Alpes.
 
Alain Meunier-Baudelaire,
 
Candidat tête de liste pour Cannabis Sans Frontières en Rhône-Alpes
 
 
 
A lire aussi sur Cannabissansfrontiere.org:
 
► "Il n’y a pas de grippe Hasch" - REBONDS pour Libération
► Du "devoir de réserve" , du délit d’opinion et du fascisme rampant !
 
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Cannabis: tous coupables
Par Invité,
Le cannabis est-il un signifiant social type, nous permettant d’analyser l’évolution sécuritaire de notre société ?
Animateur de Libre-accès – et du combat contre l’Hadopi –, Jérémie Nestel soutient la liste Cannabis sans frontières.
Il explique pourquoi de son point de vue de travailleur social comme de défenseur des libertés publiques.
 
Source: Cannabis Sans Frontières

 
Un fait divers récent, celui de l’arrestation par la police d’un enfant de 6 ans pour le vol d’un vélo, a suscité quelques remous et polémiques. Ce nouvel exploit policier démontre non seulement que la politique du tout répressif dite de « tolérance zéro » n’amène aucun résultat. Au contraire, elle suscite de l’inquiétude, de la méfiance, parfois même du mépris à l’égard des forces de l’ordre, tant cette logique sécuritaire qui se développe prend des proportions qui conduisent à se demander si nous n’avons pas déjà tous un pied en prison.
 
A contrario des pensées des Lumières, l’idée qui semble admise au gouvernement serait que « nous sommes tous des criminels »… De fait, le nombre de lois adoptées à la chaîne afin de mieux surveiller pour prévenir, de plus contrôler pour dissuader, de sanctionner pour punir sévèrement, ne serait pas assez efficace selon les promoteurs de ce modèle... Pourtant, les caméras de vidéo-surveillance se multiplient. Avec les lois Hadopi et Loppsi, on s’autorise à surveiller l’utilisation de nos ordinateurs. Outre des procédures simplifiées où la recherche de la vérité n’existe plus (avec le plaider coupable), la Justice devient une parodie, aux ordres d’un pouvoir exécutif dont les options semblent rétrogrades et nuisibles aux libertés fondamentales. Force est de constater avec effroi, que l’État français est au pied du mur avec des prisons surchargées, dont la vétusté n’honore pas notre rang de pays riche. Pire, cette surpopulation carcérale devient ingérable, et c’est pourquoi nous pensons que l’État transforme en toute discrétion la société civile en prison.
 
Avec l’exemple du cannabis, il serait possible de mettre sous surveillance la société française en entier, pour la prémunir d’elle-même. Car en effet, nous sommes tous potentiellement des délinquants en reconnaissant que nous avons tous, une fois au moins, consommé du cannabis alors que c’est illégal.
 
De fait, la légalisation du cannabis ne se pose plus comme une simple question liée à la défense des libertés, ni à sa classification comme stupéfiant, mais plutôt comme un enjeu symbolique de la société dans laquelle nous souhaitons collectivement vivre.
 
Si autant de françaises et de français consomment du cannabis, la loi qui interdit sa consommation ne fait plus sens. Sauf si l’on veut maintenir un instrument de contrôle et criminaliser l’ensemble de la population. Une loi pour qu’elle soit applicable se doit d’être une évidence. Mais si socialement elle ne fait plus sens, on se doit de la changer. Une loi qui est transgressée par tous, tous les jours, – dont des icônes sociales fortes, comme des intellectuels, des stars –, brouille les frontières de ce qu’est un interdit.
 
La loi française en matière de drogues doit donc changer. D’autant plus, qu’il est impossible en termes de prévention d’autoriser la vente d’alcool, de tabac et de certains médicaments et de maintenir sous interdit le cannabis dont la dangerosité sociale et sanitaire est plus faible que celle liée à l’alcool. La justification du maintien de cette politique inique, peut simplement s’analyser comme la recherche par certains lobbies industriels d’imposer le catalogue des « drogues légales » sur lequel ils détiendraient le monopole, tout en plaçant la société en situation de dépendance.
 
C’est pourquoi, il n’est pas inintéressant de constater que des militants politiques de gauche de tous bords, des intellectuels ont fait une liste pour les élections européennes appelant à sa légalisation.
 
La question de la légalisation du cannabis justifie le fait de s’intéresser aux listes en Europe appelant à sa légalisation (Comme Cannabis sans frontières). Ces initiatives sont importantes pour la défense des libertés individuelles. Il va de soit qu’aucun projet de légalisation n’est crédible que s’il est accompagné d’un projet d’éducation pour empêcher sa consommation ou toute dépendance. Apprendre à être un homme libre et faire des expériences sans mettre en danger sa vie ni celle des autres est en enjeu si l’on tient encore au principe de Liberté.
 
C’est donc une affirmation forte : l’éducation vaut mieux que la répression. À l’heure où l’on veut installer des portiques de sécurité dans les écoles, et habituer « nos enfants » à vivre dans une société de méfiance et de contrôle qui se carcéralise, il est urgent de refuser cette logique, il est de notre impérieux devoir de dire « non » et d’attaquer ce processus. Nous devons affirmer que ce n’est pas dans cette société du « tout sécuritaire » que nous souhaitons voir grandir et évoluer nos enfants.
 
Nous préférons nous saisir de la question de la consommation de cannabis – usage dont l’augmentation chez les adolescents est un phénomène de société qu’il vaut mieux prendre en compte dans une logique de dialogue, en particulier s’il s’agit d’en prévenir les dangers, plutôt que de voir nos enfants embarqués en garde à vue pour un délit que nombre d’adultes ont commis ou commettent toujours.
 
Une société qui n’aurait pas comme présupposé « tous criminels » se devrait d’inventer d’autres modèles et d’agir pour qu’un enfant de 6 ans ne soit pas poursuivi par la police et qu’à 12 ans, il ne prenne un couteau contre un professeur.
 
Nous avons un devoir, une obligation collective de remettre le véritable projet républicain au cœur de nos préoccupations, et la légalisation du cannabis constitue, en elle-même, un des premiers actes forts pour réinvestir le champ de l’éducation et de la prévention, contre la répression.
 
Jérémie Nestel
 
Travailleur social
 
 
 
 
 
A voir aussi:
 
► Encod: derrière les murs de la prohibition
► Faut-il interdire les drogues ?
► Vidéo: Faut-il légaliser le cannabis ?
 
 
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 Les scientifiques bougent sur le cannabis… et trébuchent parfois
Par Invité,
Alors que le front afghan (grand producteur de hasch) s'enlise, les choses bougent vite sur le front cannabique américain (grand producteur d'herbe). Après la proposition de loi californienne pour légaliser et taxer le commerce, l'annonce par Washington que les patients et dispensaires des Etats ayant légalisé le cannabis médical ne seraient plus poursuivis, l'American medical association (AMA) s'est prononcée la semaine dernière pour une déclassification du cannabis :
 
Source: Rue89
« Notre association demande que le classement de la marijuana au premier tableau fédéral des substances contrôlées soit réexaminé afin de mener des recherches cliniques et de permettre éventuellement le développement de médicaments à base de cannabis. »

Le premier tableau rassemble les substances addictives, considérées comme dangereuses et qui n'ont pas d'utilisation médicale reconnue, comme l'héroïne, le LSD ou le PCP. Cocaïne et amphétamine, elles, ne figurent qu'au tableau II (en raison de leur potentiel médical). Bien sûr, la plus puissante association américaine de médecins (250 000 membres) précise immédiatement :
 
« Cela ne doit pas être considéré comme un soutien à un quelconque programme fédéral de cannabis médical ou à une légalisation de la marijuana, ou encore comme une reconnaisse scientifique du fait que la marijuana remplit les critères pour devenir un médicament. »
 
Reste que cette position est une très nette avancée par rapport aux précédentes déclarations de l'AMA, opposée à cette déclassification depuis 1997, alors que les demandes se faisaient de plus en plus nombreuses de la part des chercheurs.
 
Rappelant son opposition à la légalisation, le Tzar antidrogues (responsable de la politique des stupéfiants à la Maison blanche) a déclaré au LA Times : « C'est encore une drogue figurant au premier tableau et nous la traiterons comme telle. »
 
Un conseiller du gouvernement remercié en Grande-Bretagne
 
On comprend la prudence des médecins américains dans leur avancée après la mésaventure arrivée au début de ce mois à un de leurs collègues britanniques. Président du Conseil consultatif sur l'abus de drogues (ACMD) au ministère de l'Intérieur britannique, le docteur David Nutt a été congédié pour avoir osé déclarer que le LSD, le cannabis ou l'ecstasy étaient moins nocifs que le tabac ou l'alcool…
 
Pharmacologue et psychiatre, David Nutt s'exprimait dans un rapport du très sérieux King's college de Londres. Il y regrettait que le ministère de l'Intérieur « torde et dévalue » la parole scientifique, notamment en ayant décidé l'année dernière, contre l'avis des experts, de repasser le cannabis du tableau C au tableau B des stupéfiants (la déclassification avait été décidée en 2004 par le gouvernement Blair, procédant à une dépénalisation de fait).
 
Pour le ministre de l'Intérieur Alan Johnson :
 
« David Nutt ne peut à la fois être notre conseiller et faire campagne contre notre politique face au cannabis. C'est une question de principe. »
 
Reste que cinq des 31 membres de l'ACMD, craignant pour leur indépendance, ont démissionné par solidarité. Pas sûr que cela console le docteur Nutt, mais l'essentiel des panels d'experts ayant tenté de classer les drogues (légales ou non) selon leur dangerosité sont arrivés à des conclusions équivalentes.
 
Ce fut le cas pour l'OMS en 1971. Pour le rapport sur « La dangerosité des drogues » du professeur Roques en 1998. Mais aussi plus récemment dans une étude publiée dans The Lancet en 2007. L'héroïne y arrivait en tête des produits les plus dangereux, tabac et alcool étaient dans la première moitié, tandis que le cannabis se classait 11e et l'ecstasy 18e.
 

 
Par Arnaud Aubron
 
 
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Le premier "coffee shop" des Etats-Unis
Par Invité,
Le premier "coffee shop" des Etats-Unis, destiné à des personnes qui se sont fait prescrire de la marijuana à usage thérapeutique, a ouvert vendredi à Portland, dans l'Oregon.
 
Source: Reuters
L'accès au Cannabis Cafe est réservé à des membres qui doivent justifier d'un certificat médical et s'acquitter d'un abonnement de 25 euros par mois pour pouvoir fumer de la marijuana.
 
On estime à 21.000 le nombre de malades auxquels les médecins ont prescrit l'usage de marijuana pour faire face à toute une série de maladies: Alzheimer, diabète, sclérose, syndrome de Tourette...
 
L'ouverture de cet établissement intervient un mois après que l'administration de Barack Obama a demandé aux procureurs fédéraux de ne plus poursuivre les patients qui consomment de la marijuana à des fins thérapeutiques ou leurs fournisseurs dans les Etats où cet usage a été légalisé.
 
L'Oregon fait partie de la dizaine d'Etats à avoir suivi l'exemple de la Californie, premier Etat à avoir légalisé l'usage médical du cannabis en 1996.
 
Les coffee shops sont très populaire aux Pays-Bas où la possession de cannabis en petite quantité est légale.
Selon la NORML, ce coffee shop de Portland serait le premier établissement du genre à ouvrir aux Etats-Unis.
 
Produire, posséder, distribuer et fumer de la marijuana reste illégale pour les lois fédérales américaine, ces lois ne font d'ailleurs pas de distinction entre l'usage thérapeutique et l'usage récréatif.
 
Les organismes de police locaux et fédéraux n'ont bizarrement pas voulus faire de commentaire...
 
"Avoir un lieu qui ouvre en proposant de telles activités à notre époque, où des gens peuvent se rejoindre, boire un coup et fumer du cannabis ensemble, c'est tout simplement incroyable!" a dit Tim Pate dans le cafe, un membre de longue date de la NORML.
 
Des locaux espèrent que cette nouvelle activité aura un bon impact sur l'économie.
 
"Je sais que des voisins voient l'ouverture de ce coffee shop d'un mauvais oeil" affirme David Bell, qui travaille dans la boutique qui partage l'espace avec ce cafe. "Je préfère m'abstenir de donner un jugement. Il n'y a pas d'expériences similaires sur lesquelles ont peut se baser. Une chose est sure, il serait fantastique que cela nous fasse quelques clients de plus !"
 
 
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