IACM - Bulletin du 12 Décembre 2009
Par Invité, dans Thérapeutique,

- Israël: révision de la régulation relative à l’usage thérapeutique du cannabis par le gouvernement
- Science: le cannabis comme substitut à l’alcool et à d’autres drogues
- En bref
- Un coup d'œil sur le passé
 
Source: Bulletin IACM
Israël: révision de la régulation relative à l’usage thérapeutique du cannabis par le gouvernement
 
Le 24 novembre, le Comité de santé publique du Parlement israélien (Knesset) a mandaté le ministère de la Santé afin qu’il finalise ses propositions concernant la régulation de l’usage thérapeutique du cannabis, et ce dans les quatre mois à venir. À ce jour, les patients qui souffrent de fortes douleurs ou d’autres maladies sévères peuvent déjà solliciter une autorisation leur permettant de se procurer le cannabis à usage médical gratuitement. L’objectif de cette initiative consiste à permettre de contrôler la production, la qualité et le commerce du cannabis afin d’empêcher les circuits illégaux.
 
Pour l’heure, les autorisations relatives à l’usage thérapeutique du cannabis sont accordées, à la demande du ministère, par le Dr. Yehuda Baruch, Directeur du centre de santé mentale Abarbanel. Le docteur a expliqué au comité que cette méthode contient un certain nombre de difficultés, dont la dépendance à un seul fournisseur qui cultive le cannabis à titre bénévole. Or, du fait qu’il faut s’attendre à une forte augmentation du nombre des demandeurs potentiels, il est indispensable de fixer les critères d’usage, de culture et de distribution du cannabis. Le fournisseur actuel est la société Tikum Olam qui fournit du cannabis gratuitement à 700 patients. Perry Klein, directeur de la société, a également déclaré qu’une extension de la production représenterait une charge considérable pour son entreprise de production.
 
Le centre médical Sheba de Tel Hashomer est aujourd’hui la première clinique du pays qui supervise l’utilisation du cannabis auprès de ses patients. À titre expérimental dans le cadre d’un projet pilote, 20 patients ont ainsi bénéficié d’un tel traitement au cours des six mois passés. La clinique a développé une procédure propre qui permet aux patients qui souhaitent un traitement à base de cannabis de leur faciliter les démarches pour obtenir les autorisations requises avec l’aide de leurs médecins traitants.
 
Plus d’infos sur :
- www.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1259010973324&pagename=JPArticle%2FShowFull
- www.haaretz.com/hasen/spages/1130246.html
 
(Sources : Jerusalem Post, le 25 novembre 2009 ; Haaretz, le 25 novembre 2009)
 
 
 
Science: le cannabis comme substitut à l’alcool et à d’autres drogues
 
D’après un sondage anonyme réalisé auprès de 350 patients par un collectif pour le cannabis à usage médical de Berkeley (Californie), 40 % des personnes interrogées ont répondu avoir consommé du cannabis afin de remplacer l’alcool, 26 % les drogues illégales et 66 % les médicaments prescrits par un médecin. Les raisons les plus souvent évoquées en faveur de la consommation du cannabis sont : moins d’effets secondaires indésirables (65 %), plus forte réduction des symptômes (57 %) et faible potentiel de sevrage (34 %).
 
71 % des participants au sondage ont déclaré souffrir d’une maladie chronique. 52 % ont consommé du cannabis pour soulager les douleurs liées à leur maladie et 75 % pour traiter une maladie psychosomatique. Les auteurs ont conclu que « les patients qui consomment du cannabis à des fins médicales substituent cette drogue à l’alcool, aux médicaments prescrits et à d’autres substances illicites ».
 
L’article est disponible en ligne sur
www.harmreductionjournal.com/content/pdf/1477-7517-6-35.pdf
 
(Source : Reiman A. Cannabis as a substitute for alcohol and other drugs. Harm Reduct J 2009;6:35.)
 
 
 
En bref
 
 
Science: douleurs
D’après une étude rétrospective sur 139 patients d’une clinique de la douleur dans l’État de Washington (États-Unis) à qui l’on a administré du cannabis pour calmer les douleurs, 88 % des patients présentaient plusieurs syndromes douloureux à la fois. Le diagnostic le plus fréquent était le syndrome douloureux myofascial (82 %), suivi de celui des douleurs neuropathiques (64 %), des problèmes de disques intervertébraux (51,7 %) et d’ostéoarthrite (26,6 %). D’autres cas ont concerné la neuropathie diabétique, le syndrome douloureux central, la douleur du membre fantôme, la paraplégie, la fibromyalgie, l’arthrite rhumatoïde, la neuropathie induite par le VIH, les douleurs viscérales et les douleurs cancéreuses. (Source : Aggarwal SK, et al. J Opioid Manag 2009;5(5):257-86.)
 
Etats-Unis: conférence nationale
La VIe conférence clinique nationale sur les thérapies cannabiques se déroulera du 15 au 17 avril 2010 à Warwick (Rhode Island). Cette conférence est sponsorisée conjointement par la faculté de médecine de l’université de Californie à San Francisco, de la société du personnel soignant de Rhode Island et de Patients Out of Time. Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site Internet de Patients Out of Time. (Source : www.medicalcannabis.com)
 
Europe: usage thérapeutique
Dans un article intitulé « Un autre point sur lequel l’Europe est en désaccord », le Wall Street Journal a analysé, pays par pays, la situation de l’usage thérapeutique du cannabis en EURope, en citant Brendan Hughes, analyste chargé des questions juridiques à l’Observatoire EURopéen des Drogues et des Toxicomanies (OEDT) de Lisbonne : « Je peux imaginer que les citoyens EURopéens finissent par penser que le cannabis est un médicament bénéfique et que les personnes qui souffrent de fortes douleurs associées au VIH, à la sclérose en plaques et à d’autres maladies graves, et que celui-ci puisse être autorisé à se le procurer. » (Source : Wall Street Journal, le 27 novembre 2009)
 
Science: GW Pharmaceuticals
La société pharmaceutique britannique a déclaré que le recrutement de patients pour participer à une étude sur le sativex dans le traitement des douleurs cancéreuses vient d’être terminé. L’étude est conduite en coopération avec la société Otsuka Pharmaceutical et est partie intégrante du programme américain de développement du sativex. Les résultats de l’étude sont attendus pour le printemps 2010. Au total, 360 patients souffrant d’un cancer avancé et de douleurs chroniques de 14 nationalités différentes (Amérique du Nord et latine, EURope et Afrique du Sud) ont été sélectionnés pour participer à cette étude. (Source : GW Pharmaceuticals, le 25 novembre 2009)
 
Science: dépendance aux opiacés
Des essais sur animaux conduits à la Mount Sinai School of Medicine de New York laissent suggérer que le cannabinoïde naturel « CBD pourrait être utilisé comme médicament potentiel dans le cadre des cures de désintoxication d’héroïnomanes ainsi que pour traiter les problèmes d’échecs au sevrage ».
(Source : Ren Y, et al. J Neurosci 2009;29(47):14764-9.)
 
Science: suicide
Une étude longitudinale incluant 50087 hommes qui effectuaient leur service militaire en Suède a révélé qu’après une durée d’observation de 33 ans, le nombre de suicides s’est élevé à 600 (1,2 %). Au départ, la consommation de cannabis a été associée à une augmentation de 60 % du risque de suicide. Or, cette relation n’a plus été prise en compte après considération d’autres facteurs, dont les problèmes psychologiques. Les chercheurs ont conclu que « la consommation de cannabis n’influence probablement pas de manière significative le risque de suicide abouti ». (Source : Price C, et al. Br J Psychiatry 2009;195(6):492-7.)
 
Science: plaquettes sanguines
D’après des essais sur cellules en culture conduits à l’université de Rome (Italie), l’endocannabinoïde anandamide est susceptible d’augmenter la survie des plaquettes sanguines par l’activation des récepteurs CB1. (Source : Catani MV, et al. Cell Mol Life Sci, le 20 novembre 2009 [publication électronique avant impression])
 
Science: insuffisance cardiaque
Des études de l’université de Munich (Allemagne) ont révélé une modification du système endocannabinoïde chez les patients souffrant d’une forte insuffisance cardiaque. Ainsi, dans les muscles du ventricule gauche, la quantité des récepteurs CB1 était réduite, tandis que celle des récepteurs CB2 était augmentée. Les taux d’endocannabinoïdes étaient significativement supérieurs chez les patients avec une forte insuffisance cardiaque, à savoir de 3,5 fois supérieur pour l’anandamides et de 7 fois supérieur pour le 2-AG. (Source : Weis F, et al. J Mol Cell Cardiol, 25 novembre 2009 [publication électronique avant impression])
 
Etats-Unis: Irvin Rosenfeld
Irvin Rosenfeld reçoit de la part du gouvernement fédéral 300 cigarettes de cannabis tous les 25 jours depuis 1982 afin de traiter les symptômes de la maladie osseuse dont il souffre. Le 20 novembre, il a célébré la consommation de la 115.000e cigarette. Monsieur Rosenfeld a été sélectionné pour participer à un projet fédérale de règlementation il y a 27 ans. Cependant, et toujours dans le cadre du projet pourtant abandonné dans les années 1990, le gouvernement continue à lui fournir gracieusement le cannabis ainsi qu’à trois autres patients. (Source : South Florida Sun-Sentinel, le 20 novembre 2009)
 
 
 
Un coup d'œil sur le passé
 
Il y a un an
 
► Science: pourquoi les fumeurs de cannabis pourraient-ils être moins exposés au risque de cancer que les fumeurs de tabac ?
 
 
Il y a deux ans
 
► Science: la nabilone réduit les douleurs chroniques associées à la fibromyalgie
► Hollande: le gouvernement veut prolonger de cinq années le droit de vente du cannabis dans les pharmacies
 
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IACM - Bulletin du 01 Décembre 2009
Par Invité,
- IACM: un nouveau type d’article présente le suivi des résultats importants de la recherche
- Science: l’extrait de cannabis sativex pourrait diminuer la douleur des patients souffrant de cancer
- Etats-Unis: l’Association Médicale Américaine demande un rapport sur l’interdiction de consommer du cannabis à des fins médicales
- En bref
- Un coup d'œil sur le passé
 
Source: Bulletin IACM
 
IACM: un nouveau type d’article présente le suivi des résultats importants de la recherche
 
Un nouveau type d’article (« l’Article du mois ») qui était habituellement publié une fois par mois deviendra désormais le cœur du journal en ligne de l’IACM Cannabinoids. Il sera sélectionné par le nouveau comité éditorial. Ces articles permettront de prendre connaissance d’importantes publications issues d’autres journaux et dont le sujet est l’usage de substances (cannabis et cannabinoïdes) qui influencent le système endocannabinoïde. Ces articles sont généralement écrits par un membre du comité éditorial ou confiés à des auteurs invités. Comme le bulletin, ils seront traduits en cinq langues.
 
Le premier a été publié le 21 novembre. Ecrit par Franjo Grotenhermen, il s’intitule : “ le THC peut améliorer les symptômes de la schizophrénie”. Les membres du comité éditorial sont Arno Hazekamp, Barbara Costa, Beat Lutz, Bela Szabo, Daniela Parolaro, Donald Abrams, Ethan Russo, Franjo Grotenhermen, Javier Fernández-Ruiz, John Zajicek, Kirsten Müller-Vahl, Manuel Guzman , Mark Ware, Mauro Maccarrone, Philip Robson, Raphael Mechoulam, Richard E. Musty, Robert Melamede, Roger Pertwee, Ruth Ross, Vincent Maida, Vincenzo Di Marzo, et William Notcutt.
 
www cannabis-med.org
=> English => Journal => CANNABINOIDS
Science: l’extrait de cannabis sativex pourrait diminuer la douleur des patients souffrant de cancer
 
Une étude clinique avec l’extrait de cannabis sativex sur des patients atteints de cancer, déjà publiée sur le site web de la compagnie GW Pharmaceuticals, ainsi que dans le bulletin de l’IACM, est maintenant publiée dans un journal scientifique. 177 patients, dont la souffrance n’était pas suffisamment atténuée par les opiacés, ont été inclus dans une étude de 2 semaines avec placébo. Ils ont reçu soit du sativex, qui contient en quantité égale du THC et du CBD (n=60), un extrait de cannabis riche en THC (n = 58) ou un placébo (n = 59). Pendant l’étude les patients ont continué à prendre leur médication visant à supprimer la douleur.
 
Sur une échelle numérique, la diminution moyenne de la douleur a été significativement supérieure pour le groupe qui a utilisé le sativex, en comparaison au groupe auquel il a été administré un placébo (-1.37 comparé à -0.69). La diminution moyenne de la douleur du groupe qui a utilisé du THC n’a pas été significativement supérieure au groupe ayant reçu un placébo (-1.01 comparé à -0.69). Deux fois plus de patients ayant pris du sativex (THC/CBD) ont indiqué que leurs douleurs avaient diminué de plus de 30% comparé au groupe placébo (43% contre 21%), alors que dans le groupe THC seulement 23% montrait une réduction de plus de 30%. Les chercheurs ont conclu que cette « étude montre qu’en cas de cancer avancé où les opiacés sont partiellement impuissants, l’extrait de THC:CBD est efficace pour diminuer la douleur ».
 
(Source : Johnson JR, Burnell-Nugent M, Lossignol D, Ganae-Motan ED, Potts R, Fallon MT. Multicenter, Double-Blind, Randomized, Placebo-Controlled, Parallel-Group Study of the Efficacy, Safety, and Tolerability of THC:CBD Extract and THC Extract in Patients With Intractable Cancer-Related Pain. J Pain Symptom Manage. 4 nov 2009 . [ publication électronique avant la parution])
 
Etats-Unis: l’Association Médicale Américaine demande un rapport sur l’interdiction de consommer du cannabis à des fins médicales
 
Lors du meeting qui s’est déroulé du 8 au 10 novembre à Houston, l’Association a voté l’opposé de ce qui avait été pendant longtemps sa position, à savoir que la marijuana soit incluse dans les substances constituant la liste I sans valeur médicale. La liste I regroupe les produits qu’un médecin peut ne pas prescrire. L’Association a adopté un rapport ébauché par le Conseil sur la Science et la Santé publique. Il s’agit de « Usage du cannabis à des fins médicales » qui valide les bénéfices thérapeutiques du cannabis et qui demande la poursuite des recherches.
 
Ce rapport avait conclu que « les essais contrôlés de courte durée indiquent que le cannabis fumé réduit les douleurs neuropathiques, augmente l’appétit et la consommation de calories des patients dont la masse musculaire est réduite et peut soulager la spasticité et la douleur des patients atteints de sclérose en plaques. » La résolution dit que l’Association demande rapidement que le statut fédéral de la marijuana comme substance contrôlée de la liste I soit revu afin de faciliter la recherche clinique et le développement des médicaments à base de cannabinoïdes. Ceci ne doit pas être perçu comme une approbation des programmes sur le cannabis des Etats, ni comme la légalisation de la marijuana, pas plus que l’évidence scientifique de l’usage thérapeutique du cannabis comme standard de la prescription d’un produit à base de drogue. »
 
Plus d’informations sur:
- www.ama-assn.org/assets/meeting/mm/i-09-statements-recommendations.pdf
- AmericansForSafeAccess.org/downloads/AMA_Report_Executive_Summary.pdf
(Sources: Website of the American Medical Association, Americans for Safe Access, UPI du10 novembre 2009)
 
En bref
Etats-Unis: Nouveau Mexique
Selon un article de l’Associated Press, au Nouveau-Mexique, 755 patients sont enregistrés pour consommer du cannabis à des fins médicales. Jusqu’à présent, cinq producteurs étaient accrédités à cultiver du cannabis ;
Science: THC et CBD
Selon la recherche du King's College, à Londres, le THC et le CBD (cannabidiol) ont des effets opposés sur la fonction cérébrale. Les scientifiques ont étudié la fonction cérébrale de volontaires en bonne santé qui ont reçu le cannabinoïde avec une image fonctionnelle de résonnance magnétique (fMRI). Le pré-traitement avec le CBD a empêché les effets psychiques du THC. (Source: Bhattacharyya S, et al. Neuropsychopharmacology 18 nov 2009. [ publication électronique avant la parution])
 
Science: dermatite allergique
La recherche animale du Groupe de Recherche Endocannabinoïde, en Italie, suggère que l’endocannabinoïde palmitoylethanolamide peut être efficace contre la dermatite allergique. (Source: Petrosino S, et al. Allergy 2009 Nov 11. [ publication électronique avant la parution])
 
Science: Épilepsie
Selon une étude menée à l’université de Reading, au Royaume-Uni, le cannabinoïde naturel CBD (cannabidiol) inhibe l’activité épileptique des animaux. Les chercheurs ont conclu que cela démontre « le potentiel du CBD comme une nouveau médicament pour traiter l’épilepsie. » (Source: Jones NA, et al. J Pharmacol Exp Ther 11 nov. 2009. [ publication électronique avant la parution])
Un coup d'œil sur le passé
 
Il y a un an
 
► Allemagne: des experts ont reconnu unanimement la valeur médicale du dronabinol et du cannabis
► Science: selon des recherches fondamentales, les cannabinoïdes pourraient rétablir la barrière hémato-encéphalique dans les cas d’infection par le VIH
 
Il y a deux ans
 
► Science: dans une étude de deux ans, un extrait de cannabis est efficace sans développer une tolérance
► Science: les bénéfices du cannabis fumé sur les douleurs expérimentales chez des sujets sains dépendent de la relation dose-effet
 
 
 
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IACM - Bulletin du 20 Novembre 2009
Par Invité,
- Etats-Unis: le Maine devient le cinquième État à autoriser les dispensaires de cannabis
- Royaume-Uni: : le gouvernement limoge un haut conseiller en matière de drogues et jette la consternation parmi les scientifiques
- Europe: la proportion des consommateurs de cannabis aux Pays-Bas compte parmi les faibles de tous les pays européens
- En bref
- Un coup d'œil sur le passé
 
Source: IACM Bulletin
Etats-Unis: le Maine devient le cinquième État à autoriser les dispensaires de cannabis
 
Lors d’un référendum du 3 novembre, les électeurs du Maine ont voté en faveur (avec 59 %) du projet de loi sur l’autorisation des dispensaires de cannabis. Les partisans de l’utilisation médicale de cannabis ont cependant déclaré que l’application du projet sera différente de celle de la Californie où des centaines de centres de distribution de cannabis ont ouvert depuis l’adoption de la loi dans cet État. Jusqu’à présent, la Californie, le Colorado, le Nouveau-Mexique et Rhode Island étaient les seuls États à autoriser les dispensaires qui permettent aux patients de se procurer légalement du cannabis médicinal.
 
Les opposants au projet avaient pris pour exemple la ville de Los Angeles pour tenter de démontrer qu’une telle autorisation concernant les dispensaires ne représentait pas une bonne solution. En effet, le procureur général du district de la ville avait menacé de fermer tous les dispensaires qui vendaient du cannabis à des personnes non autorisées. Toutefois, et contrairement à la Californie, la loi adoptée dans le Maine implique que chaque dispensaire reçoive une licence d’exploitation délivrée par l’État. La législation prévoit en outre une liste limitant de façon très stricte les maladies pour lesquelles le cannabis pourrait être prescrit, alors que les médecins californiens peuvent le recommander quasiment sans aucune restriction. Treize États américains ont légalisé l’utilisation médicale du cannabis : l’Alaska, la Californie, le Colorado, Hawaii, le Maine, le Michigan, le Montana, le Nevada, le Nouveau-Mexique, l’Oregon, Rhode Island, le Vermont et Washington.
 
Plus d’informations sur :
hosted.ap.org/dynamic/stories/U/US_MEDICAL_MARIJUANA?SITE=FLTAM&SECTION=HOME&TEMPLATE=news_generic.htm
 
(Source : Associated Press, le 4 novembre 2009)
 
Royaume-Uni: : le gouvernement limoge un haut conseiller en matière de drogues et jette la consternation parmi les scientifiques
 
Après avoir critiqué le gouvernement au sujet du reclassement du cannabis en catégorie B des substances illicites, le ministre de l’Intérieur Alan Johnson a prié David Nutt, président du Conseil consultatif en matière d’utilisation illicite de drogues (Advisory Council on the Misuse of Drugs), de quitter sa fonction. En guise de protestation, deux autres membres du conseil ont également démissionné. Le journal The Times a rapporté le 2 novembre que la réaction au renvoi de D. Nutt pouvait entraîner encore d’autres retraits du conseil consultatif. D. Nutt avait déclaré que le cannabis, mais aussi l’ecstasy et le LSD étaient moins dangereux que l’alcool, ce qui avait déclenché son exclusion du Conseil.
 
Alan Johnson a motivé le renvoi de D. Nutt par le fait que ce dernier agissait contrairement à la politique en matière de drogues menée par le gouvernement. Le président du Conseil consultatif s’est justifié en déclarant que le gouvernement de Gordon Brown était le premier gouvernement dans l’histoire de la loi sur les stupéfiants de 1971 (Misuse of Drugs Act) à prendre des décisions contraires aux recommandations scientifiques. À ce sujet, D. Nutt a déclaré à la BBC que « certains aspects scientifiques ne devraient pas faire l’objet d’une politique bornée menée par les partis », et d’ajouter : « Il est inutile d’avoir des lois spécifiques aux drogues qui soient à la fois insensées et non fondées, et ce tout simplement parce que certains politiciens s’en servent de temps à autre pour mener des actions répressives contre les consommateurs ». D’autres chercheurs sont d’accord avec cela en estimant que la conduite de la politique doit se baser sur des fondements objectifs. Ce qui a le plus irrité ces chercheurs est le fait que les politiciens utilisent des informations quand elles vont dans le sens des politiques, et les ignorent quand elles vont dans le sens contraire.
 
Plus d’informations sur :
- www.reuters.com/article/latestCrisis/idUSLV79496
- www.upi.com/Top_News/International/2009/11/02/Two-resign-after-British-scientist-fired/UPI-68061257174855/
 
(Sources : Reuters, le 31 octobre 2009 ; UPI, le 2 novembre 2009)
 
Europe: la proportion des consommateurs de cannabis aux Pays-Bas compte parmi les faibles de tous les pays EURopéens
 
Une étude publiée le 5 novembre dernier démontre que la consommation de cannabis aux Pays-Bas est plus faible que le niveau EURopéen moyen, et ce compte tenu de la politique de tolérance bien connue menée par le gouvernement néerlandais. Selon le rapport annuel de l’Observatoire EURopéen des drogues et des toxicomanies, 5,4 % des Néerlandais adultes consomment du cannabis, tandis que le pourcentage moyen EURopéen est de 6,8 %.
 
L’administration de l’Union EURopéenne a expliqué que les taux les plus élevés en matière de consommation de cannabis parmi des citoyens adultes au cours de l’année passée ont été enregistrés en Italie, en Espagne, en République Tchèque et en France. L’Italie avec 14,6 % de consommateurs atteint un pic. D’après l’administration de l’Union EURopéenne, les taux les plus faibles ont été observés en Roumanie, à Malte, en Grèce et en Bulgarie. Elle a en outre expliqué que la consommation de cannabis n’a cessé d’augmenter en EURope depuis les années 1990 et que le chiffre s’est stabilisé tout récemment signalant ainsi le début d’une probable baisse. Il y est par ailleurs écrit que les « informations récoltées au sein de la population et par le biais de sondages en milieu scolaire montrent que le chiffre relatif à la situation se stabilise, voire commence à reculer ».
 
Plus d’informations sur :
- www.reuters.com/article/latestCrisis/idUSL5730185
- www.emcdda.europa.eu/publications/annual-report/2009
(Sources : Reuters, le 5 novembre 2009 ; rapport annuel 2009 de l’OEDT)
 
En bref
Science: vaporisateur
Selon des recherches menées à l’université de Leiden (Pays-Bas), le vaporisateur Volcano, disponible dans le commerce, occasionne moins de produits dérivés que le cannabis fumé. Le vaporisateur chauffe la substance jusqu’à une température comprise entre 170 et 230° C, ce qui évite que le matériel végétal soit brûlé et que des produits de combustion nocifs soient ainsi inhalés. (Source : Pomahacova B, et al. Inhal Toxicol 2009;21(13):1108-12.)
 
Science: trouble bipolaire et schizophrénie
Des travaux conduits à l’université d’Oslo (Norvège) auprès de 133 patients souffrant de troubles bipolaires (troubles maniaco-dépressifs) et de 140 patients schizophrènes ont révélé que l’usage du cannabis pouvait avoir divers effets sur les fonctions neurocognitives. Ainsi, tandis que la consommation du cannabis chez les patients schizophrènes a dégradé cette fonction, elle l’a améliorée chez les personnes atteintes de troubles bipolaires. (Source : Ringen PA, et al. Psychol Med, le 6 novembre 2009 [publication électronique avant impression])
Science: apoplexie
Des essais sur animaux menés à l’université de Heidelberg (Allemagne) ont démontré que l’activation des récepteurs CB2 protège les cellules nerveuses en cas d’accident ischémique (diminution de l’apport sanguin artériel) et que cet effet est dû à l’inhibition des neutrophiles, un type de globules blancs. (Source : Murikinati S, et al. FASEB J, le 2 novembre 2009 [publication électronique avant impression])
 
France: Livre
Parution de la version française et réactualisée de l’ouvrage Hanf Als Medizin du Dr Franjo Grotenhermen : « Cannabis en Médecine : un guide pratique des applications médicales du cannabis et du THC » (Editions Indica, 2009, www.editions-indica.com)
 
Un coup d'œil sur le passé
 
Il y a un an
 
► Allemagne: déclaration commune (médecins/patients) de soutien à l’utilisation thérapeutique des produits issus du cannabis
► Science/Royaume-Uni: un groupe d’éminents experts écrivent dans un rapport que le cannabis est moins nocif que le tabac et l’alcool
► Allemagne: l’absence de remboursement du dronabinol reste un critère toujours valable pour l’attribution d’une autorisation spéciale pour l’utilisation médicale du cannabis
Il y a deux ans
 
► IACM: actualités du Congrès 2007 de l'IACM à Cologne
► IACM: Donald Abrams, Giovanni Marsicano, Mauro Maccarrone et Raphael Mechoulam ont été récompensés cette année
 
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Le cannabis, une drogue aux vertues thérapeutiques
Par Invité,
Atteint d'une sclérose en plaques,
Olivier, 50 ans, fume quotidiennement du cannabis pour soulager ses douleurs et les effets secondaires liés à son traitement, une injection hebdomadaire d'Interféron bêta 1-a. "C'est très efficace contre les nausées et pour donner de l'appétit,explique-t-il.
Sans cela, je ne serais pas capable de sortir. Et puis, ça me maintient le moral."
 
Source: Le monde
Le 26 août, les gendarmes ont fait irruption dans sa maison du Lot et ont saisi ses plants. Olivier,
 
qui a été condamné à 150 euros d'amende avec sursis,
 
ne décolère pas : "Je ne suis ni un dealer ni un toxicomane, et le cannabis m'aide bien davantage que les traitements classiques contre la douleur. Je n'ai pas envie de finir en fauteuil roulant."
 
En France, le cannabis est une drogue illicite, qu'il s'agisse d'usage récréatif ou thérapeutique.
 
 
Nicolas, un Luxembourgeois ancien inspecteur de police, n'a pas ces soucis.
 
Son médecin hollandais installé en Allemagne lui prescrit du Bediol, des fleurs de cannabis sous forme de poudre, qu'il va acheter aux Pays-Bas à la pharmacie Hanzeplein de Goningen.
 
"J'en prends juste le soir dans un thé de chanvre. Je souffre d'un syndrome de trouble de l'attention avec hyperactivité (TDAH) et ça a changé ma vie", témoigne cet homme de 54 ans qui ne supportait pas le méthylphénidate prescrit pour ce genre de syndrome.
 
Contrairement à leurs homologues français, depuis 2003, les médecins néerlandais peuvent prescrire librement du cannabis, sous sa forme naturelle, aux personnes qui souffrent de certaines pathologies. "Des données cliniques, qui demandent à être complétées, ont montré l'efficacité de cette thérapeutique notamment pour lutter contre la douleur dans la sclérose en plaques et certains cas de myopathies ou de cancers, la perte d'appétit dans les chimiothérapies et, de manière plus spéculative, pour aider les personnes atteintes de TDAH", explique Marco Van de Velde, directeur de l'Agence du cannabis médical des Pays-Bas. Créé en 1998 sous la pression des associations de malades atteints de sclérose en plaques, cet organisme placé sous la tutelle du ministère de la santé contrôle la production de cannabis et est seul habilité à le vendre aux pharmacies.
 
 
 
Trois produits sont délivrés dans les officines, avec différents dosages en tétrahydrocannabinol (THC) et en cannabidiol (CBD) qui n'est pas psychoactif et présente l'avantage d'atténuer les éventuels effets secondaires liés au THC (ivresse, anxiété, fatigue...).
 
"Il est recommandé de ne pas fumer le cannabis, car les produits de la combustion sont nocifs, poursuit Marco Van de Velde.
 
On peut le consommer en thé ou l'inhaler avec un vaporisateur."
 
500 patients s'approvisionnent dans les pharmacies, les autres leur préférant les coffee-shops où le produit, encore peu remboursé par les compagnies d'assurances, est moins cher.
 
Le Canada et quatorze Etats américains
 
autorisent également la consommation du cannabis pour des raisons thérapeutiques, faute d'alternative et sur prescription d'un médecin ou autorisation spéciale.
 
A côté de la prescription de marijuana, il existe sur le marché des médicaments à base de cannabis. Là encore, Etats-Unis et Canada font figure de précurseurs. Ils ont autorisé la prescription du Marinol et de Césamet (tétra-hydrocannabinol ou THC de synthèse) pour traiter nausées et vomissements associés aux chimiothérapies anticancéreuses et contre les pertes d'appétit chez les personnes atteintes du sida.
 
Au Canada,le Sativex est autorisé depuis 2005 pour lutter contre les douleurs spastiques de la sclérose en plaques. Il associe deux cannabinoïdes, le THC et le CBD.
 
Des demandes de mise sur le marché sont en cours en Espagne et en Grande-Bretagne, où il est déjà délivré sur autorisation spéciale.
 
Selon le laboratoire Meda, qui distribue le Cesamet en Europe et aux Etats-Unis, il est également prescrit en Grande-Bretagne, Irlande, Finlande et Espagne, selon des procédures particulières.
 
En France,
 
la réglementation permet, sous certaines conditions très restrictives, la délivrance de médicaments cannabinoïdes. Les médecins doivent faire une demande d'autorisation temporaire d'utilisation (ATU) auprès de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). Depuis 2001, seules 90 ATU ont été accordées pour des prescriptions de Marinol, principalement pour des nausées liées aux chimiothérapies, des séquelles d'affections inflammatoires du système nerveux, ou encore des problèmes d'inappétence liés au sida. "Nous délivrons des ATU nominatives dans le cadre de pathologies graves ou rares lorsqu'il n'y a pas d'alternative thérapeutique et nous avons très peu de demandes de renouvellement", précise-t-on à l'Afssaps. "Ces procédures, longues et compliquées, découragent les prescripteurs, considère Bertrand Lebeau, médecin addictologue. Il m'est arrivé d'en demander à plusieurs reprises mais je suis rarement allé jusqu'au bout. Il faut démontrer que toutes les possibilités ont été utilisées auparavant."
 
"La France accuse un retard de quinze ans. Il y a urgence à mettre en place un cadre permettant aux malades d'avoir accès à toutes les thérapeutiques à base de cannabinoïdes (Sativex, Dronabinol) et au cannabis sous sa forme naturelle", plaident les associations Act-Up Paris, SOS-hépatites, Anitea (Association nationale des intervenants en toxicomanie et addictologie) et ASUD (Autosupport des usagers de drogue). Elles demandent l'arrêt des poursuites judiciaires pour ceux qui utilisent ou cultivent le cannabis à des fins médicales.
 
 
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Lettre à Roselyne Bachelot-Narquin, Ministre de la Santé
Par Invité,
Cannabis Sans Frontières - Mouvement pour les libertés a récemment publié une lettre ouverte à la ministre Française de la santé et des sports au sujet de la législation du cannabis thérapeutique.
 
Source: Cannabis Sans Frontièreshttps://cannabissansfrontieres.org/local/cache-vignettes/L73xH150/artoff129-5e9c9.jpg[/img]
 
Mme Roselyne Bachelot-Narquin
 
Ministère de la Santé et des Sports
 
14, avenue Duquesne
 
75350 PARIS 07 SP
 
Madame la Ministre,
 
Depuis plusieurs mois, nous avons été alertés à répétition sur le cas de personnes malades, atteintes de pathologies particulièrement graves (sclérose en plaques, myopathie, maladie de Crohn…), qui ont recours au cannabis pour soulager leurs douleurs. Ces personnes se sont vues embarquées en garde à vue, saisir leur matériel de culture, et ont même été condamnées.
 
Or, la question des usages thérapeutiques du cannabis est désormais bien connue. Ainsi que vous le savez, leur légalisation a été décidée par référendums populaires – avec de larges majorités, de plus de 70% des voix –, dans plus d’une dizaine d’Etats américains depuis une quinzaine d’années. Récemment le gouvernement fédéral de Barack Obama a, de plus, décidé de ne plus intervenir contre la volonté des législateurs régionaux, franchissant le cap d’une légalisation complète dans ces Etats. On attend pour très bientôt l’adoption de mesures similaires dans une quinzaine d’Etats supplémentaires. Et ce seront ainsi plus de la moitié des Etats-Unis qui vivront sous un régime de légalisation contrôlée, à des fins thérapeutiques, du cannabis.
 
Cela fait plus de trente ans maintenant que l’on redécouvre ce très ancien remède de la pharmacopée universelle. Les témoignages et les études s’accumulent, et le bilan clinique du cannabis s’avère extrêmement positif dans nombre de pathologies, dont de nombreuses affections lourdes, par exemple pour accompagner les traitements anti-cancéreux et anti-sida.
 
Vient de paraître en français un excellent ouvrage qui fait le point sur ces questions, Cannabis en médecine, aux éditions Indica, que nous ne saurions que trop vous recommander.
 
Nous sommes un certain nombre de citoyens à considérer depuis longtemps qu’en ne réformant pas le statut des usages thérapeutiques du cannabis, le législateur se rend coupable de non-assistance à personnes en danger.
 
Aujourd’hui, lorsque la police française s’amuse à faire du chiffre en persécutant les malades, il s’agit concrètement de mise en danger d’autrui. Nous avons pu recueillir plusieurs témoignages de personnes ayant eu à souffrir de rechutes ou d’aggravations de leur état clinique, suite à l’intervention de la police qui leur retire ce qu’il faut bien considérer comme leur médicament.
 
Soulignons le caractère particulièrement odieux de ces interventions chez des individus qui ne font pas mystère de leur pratique, et qu’il est bien facile de trouver. Manifestement, cette vague d’interpellations qui s’est abattue chez des malades procède de la politique du résultat réclamée au sommet de l’Etat. C’est lamentable.
 
Scandaleux également le fait que la police n’hésite pas à placer en garde à vue pour interrogatoire dans ses locaux, des personnes malades, parfois atteintes de mobilité réduite.
 
Pire encore le fait que soient saisies les installations pour cultiver en intérieur – en placard – ces plantes qui soulagent. Interpelée, et généralement relâchée au bout de quelques heures, la personne victime d’une telle intervention sera consécutivement privée de ses remèdes. Exposée à devoir s’approvisionner au marché noir, elle y trouvera très difficilement la qualité de produit dont elle a besoin pour un usage efficace – et parfois manquera tout simplement des moyens financiers pour s’approvisionner ainsi.
 
Des moyens financiers, il lui en faudra pour racheter une nouvelle installation. Et des mois pour attendre de pouvoir consommer à nouveau sa production. Pendant ce laps de temps, son état de santé se dégrade.
 
C’est aussi simple que ça. Et c’est pour cette raison que nous vous alertons.
 
Ce 15 octobre, devant le juge, comparaissait un de ces malades, dont plusieurs docteurs ont confirmé l’utilité de son usage de cannabis. Il déclarait alors « qu’il est urgent de [lui] rendre son médicament : c’est vital ». En effet, atteint par la sclérose en plaque, cet homme utilise les sommités des plants de cannabis pour supporter les douleurs au quotidien que la maladie lui fait subir. Privé depuis plusieurs mois de son remède, il témoigne du retour de fièvres et de douleurs qu’il maîtrisait mieux avant que l’intervention policière ne le prive de son installation…
 
Certes, cette pratique de l’auto-culture est toujours condamnée par la loi qui interdit totalement la production de cannabis comportant les principes actifs, y compris à des fins thérapeutiques.
 
Dans l’attente d’une légalisation – urgente et nécessaire – de l’utilisation thérapeutique du cannabis, nous vous demandons instamment de réfléchir à la possibilité d’une circulaire ministérielle pour expliquer aux services de police et à la justice qu’il n’y a pas lieu de persécuter les personnes malades qui, cultivant chez elles les plantes dont elles ont besoin, ne suscitent aucun désordre public légitimant de telles interventions.
 
Pour ce qui nous concerne, sans attendre la réforme à venir des lois, nous vous informons que le collectif Cannabis Sans Frontières (alternative écologique) – Mouvement pour les Libertés soutient l’initiative citoyenne « Secours vert », un club compassionnel qui apporte une aide d’urgence aux personnes atteintes de maladies graves qui recourent au cannabis pour se soigner. Cet appel à la désobéissance civile est une réaction face à l’urgence humanitaire.
 
La prohibition des drogues serait fondée sur des motifs de santé publique. C’est au nom de la santé publique que nous vous demandons aujourd’hui d’agir.
 
Encore une fois, ces lois relèvent d’une politique de « non-assistance à personnes en danger », et leur mise en œuvre inconsidérée, à laquelle on assiste ici, correspond manifestement à une mise en danger de personnes fragiles.
 
Madame la Ministre,
 
Nous vous adressons cette lettre, afin de nous assurer qu’au plus haut sommet de l’Etat, cette information sera parvenue. Nous espérons qu’en conséquence toutes les dispositions nécessaires seront mises en œuvre pour remédier à la situation dramatique qu’aujourd’hui nous dénonçons.
 
Dans l’attente de votre réponse, nous sommes à votre disposition pour compléter ces informations.
 
Veuillez recevoir, Madame la ministre, l’expression de notre haute considération.
 
Pour le collectif Cannabis Sans Frontières
 
Laurence PESSI - Farid GHEHIOUECHE
 
 
 
 
A voir aussi:
 
► Signer la pétition en faveur du cannabis thérapeutique
► Atteint d'une sclérose : « Rendez-moi mon cannabis, c'est vital ! »
► Une saisie chez un malade de sclérose en plaques.
► Tous nos articles sur le cannabis thérapeutique
 
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Le cannabis pourrait permettre de lutter contre la consommation d'autres drogues
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La consommation de cannabis pourrait permettre de lutter contre l'usage d'autres drogues, selon une chercheuse de l'université de Berkeley, aux Etats-Unis, dont les travaux ont été publiés le 3 décembre dans la revue Harm Reduction Journal.
 
Source: sante-medecine.commentcamarche.net
Sur plus de 350 consommateurs de cannabis suivis au Berkeley Patient's Group, un dispensaire spécialisé, 40% déclarent qu'ils fument du cannabis pour limiter leur consommation d'alcool. 66% admettent utiliser le cannabis pour remplacer les médicaments, et 26% l'utilisent comme substitut à d'autres drogues illégales plus puissantes.
 
L'utilisation de cannabis en remplacement de l'alcool pourrait se révéler intéressante dans des pays comme le Royaume-Uni, puisque le cannabis est moins fatal et crée moins d'effets secondaires néfastes, selon la chercheuse Amanda Reiman.
 
"Au-delà du succès du cannabis à usage médical, le fait de substituer à l'alcool du cannabis ou d'autres drogues est décrit comme un protocole radical de traitement de l'alcoolisme", écrit Amanda Reiman dans son étude.
 
Selon cette étude, 65% des sondés utilisent le cannabis comme substitut à l'alcool, aux médicaments ou à des drogues illégales, en raison de ses effets secondaires moins néfastes ; 34% expliquent que c'est parce que le cannabis provoque moins d'effet de manque ; et 57,4% déclarent qu'ils consomment du cannabis parce qu'il est efficace pour soulager leurs douleurs.
 
Les résultats de cette étude devraient pousser à davantage d'études sur les bienfaits médicaux du cannabis, selon Amanda Reiman : "La dureté économique de la Grande dépression a contribué à faire disparaître la prohibition de l'alcool. Maintenant que nous faisons de nouveau face à des difficultés économiques, les États-Unis voient dans le cannabis une source potentielle de revenus. Le grand public est de plus en plus en faveur de la légalisation pour un usage récréatif, et reste très favorable à l'usage médical du cannabis."
 
https://www.harmreductionjournal.com/
 
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Le gouvernement Tchèque assouplit sa politique vis-à-vis des consommateurs
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Le cabinet tchèque a adopté un projet d’amendement sur les drogues d’origine végétale, lundi, et a décidé quelles plantes figureront dorénavant dans la catégorie des stupéfiants. Le projet définit également les limites de poids et de quantité de substances actives au-delà desquelles la détention de ces drogues sera considérée comme un délit pénal.
 
Source: www.radio.cz
L’amendement entrera en vigueur à partir du 1er janvier prochain. Parmi les plantes figurant dans la catégorie des stupéfiants figurent par exemple le cannabis, le coca, les espèces de cactus contenant de la mescaline ainsi que les psilocybes, une espèce de champignons hallucinogènes. La ministre de la Justice, Daniela Kovářová, précise les limites pénales de détention de ces drogues:
 
«En ce qui concerne les champignons, à partir du 1er janvier, leur quantité ne devra pas dépasser 40 pièces. Quant aux plantes, il ne faudra pas que leur nombre soit supérieur à cinq.»
 
Tout cela signifie que les drogues en République tchèque seront désormais classées selon leur degré de nocivité, et que les détenteurs de drogues d’origine végétale seront jugés moins sévèrement que jusqu’à présent. Jakub Frydrych de la Centrale nationale antidrogue souligne cependant que le gouvernement se doit surtout de définir les limites de substances actives dans les plantes et rappelle que le projet ne déculpabilise pas entièrement les consommateurs des drogues dites douces :
 
«Cette limite, qui définit la quantité de drogue, nous indique seulement à partir de quelle quantité la possession sera obligatoirement qualifiée de délit pénal et, inversement, quelle quantité ne sera considérée que comme une contravention. Cela signifie que la détention de n’importe quelle quantité de substances interdites par la loi est toujours illégale, et cet amendement n’y change rien.»
 
Le psychologue Ivan Douda, de la fondation Drop in, estime, lui, cependant, qu’il est inutile de considérer comme contravention même la possession d’une petite quantité de drogue. Il pense aussi que les saisies de quantités plus importantes de stupéfiants devraient être examinées au cas par cas:
 
«Cela veut dire qu’il faut savoir pour quelles raisons une personne possède telle ou telle quantité ou pour quelles raisons ces plantes ou ces champignons sont cultivés, parce qu’il y aussi la possibilité de cultiver le cannabis à des fins médicales ou techniques. Il faut donc se réserver un espace pour l’examen de chaque cas individuel. C’est ce qui devrait être prioritaire, au lieu de dire si c’est beaucoup ou peu.»
 
Dans quinze jours, le cabinet Jan Fischer se penchera également sur la problématique des stupéfiants synthétiques.
 
 
 
Articles correspondants sur www.radio.cz
 
► Les Tchèques restent les premiers consommateurs de cannabis en Europe
► Foot - Drogue : un international tchèque pris la main dans le sac
► La Cour constitutionnelle casse un verdict condamnant deux cultivateurs de marihuana
► La Tchéquie est parmi les premiers consommateurs de drogue en Europe
 
 
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Le diable s'en va, place au débat !
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S'il est des sujets sur lesquels les passions se déchaînent et les opinions se veulent nécessairement orientés, la question du Cannabis en fait assurément partie. En somme, a-t-on déjà assisté à un discours objectif, mettant à la fois en avant les vertus de cette plante ante diluvienne, avertissant des dangers pouvant résulter de sa consommation et proposant une approche sociétalo-politico-juridique prenant en compte l’ensemble de ces facteurs ? Diantre non ! la partisanerie est maîtresse d’oeuvre dans cet imbroglio de considérations morales et de fantasmes libertaires d’un pathos affligeant.
 
Source: Le monde
Observons. Comparons. Quelle est la législation en vigueur dans notre pays contre cette "drogue douce" ? Article L 3421-1 du code de la santé publique : "l'usage illicite de l'une des substances ou plantes classées comme stupéfiants est puni d'un an d'emprisonnement et de 3750 euros d'amende".
 
Voyons voir ce qu'il en est chez nos voisins européens. Allemagne : simple usage non pénalisé, la possession est une infraction; Espagne : tolérance de la consommation dans une sphère privée; Pays-Bas : consommation réglementée, dans les "coffee shops"; Belgique : simple procès verbal pour possession inférieure à trois grammes; USA : La législation varie selon les États. Ainsi, le Nevada punie la possession de 20 ans de réclusion. La Californie n'inflige qu'une contravention à celui, non récidiviste, qui ne possède pas plus d’un once (28,35 grammes). Le représentant Californien Tom Ammiano a déposé une proposition de loi visant à la légalisation strictement réglementée et à la taxation du Cannabis. Alléché par une rentrée fiscale qui dépasserait le milliard, Governator s’est dit "personnellement opposé" mais ouvert au débat. Constatons, pour écarter tout délit de mauvaise foi, que les californiens sont traditionnellement plus portés sur la fumette que les Français.
 
Mais au delà de l’identité culturelle, les faits nous parlent. La France est, parmi les pays de l'UE, celui qui détient à la fois le plus grand nombre de consommateur (en proportion) et la législation la plus draconienne. Quel décalage ! Comment les débats politique et législatif peuvent-ils être à ce point éloignés de la réalité sociale ?
 
Policiers et juges l’ont bien compris, eux qui n’arrêteront ou ne condamneront pas quelqu’un pour la possession d’une faible quantité. Tout le monde fait semblant, le satisfecit de l’électorat réactionnaire est au beau fixe, les bobos planent et les dealers prospèrent. Force est de constater, en effet, que la politique répressive en vigueur depuis des décennies n’a en rien enrayé le phénomène. "Tout le monde" s’improvise dealer, les moins prudents pourrissent à l’ombre par milliers, et les jeunes fument à s’en faire éclater l’hypophyse.
 
 
Et alors, qu’attendent donc les politiques pour se pencher sur la question ? La réglementation, inévitable à long terme, n’est pas à l’ordre du jour. Le premier pas serait de sortir de ce mutisme, de lever les tabous et de s’exprimer sans langue de bois sur cette substance, dont évidemment seule le dérivé ayant des effets psychotropes est l’objet de cette chronique. La société évolue, la jurisprudence évolue, les esprits évoluent, le discours politique est figé ! Pourquoi une telle chape de plomb ?
 
La faute au Marihuana tax act de 1937 qui faisait partie du package livré avec le plan Marshall. En outre, une convention de 1988 commande de réprimer similairement drogues dures et cannabis.
 
La faute à l’obscurantisme. L'information et la prévention adoptent un langage propagandiste, et ceci est tout aussi vrai pour les partisans. Mais la liste des risques liés au cannabis dramatise à souhait. Qu’il soit mauvais pour la santé, personne ne le nie. Qu’il ait des effets psychotropes, c’est une évidence. Qu’il "ralentisse", "démotive", c'est une vérité ô combien unanime. Paranoïa ? schyzophrénie ? Ces termes sont utilisés à tout va pour prévenir des dangers du cannabis, et il est sordide et regrettable de généraliser le marginal. Passerelle vers les drogues dures ? même enseigne. J’ose affirmer que l’alcool a plus de chance de conduire à la cocaïne ou à l’extasy. Peut-on faire une overdose de cannabis ? négatif. Existe t-il une addiction physique ? Non plus ! Mon discours va peut être semblé rébarbatif à certains coutumiers des chantres de la légalisation, mais l’alcool est bien plus dévastateur que le cannabis. Plus addictif, ivresse plus puissante, et, fait non négligeable, grand stimulateur de violences en tout genre.
 
Est-il utopique d’envisager l’ouverture de débats dans lesquels verseraient tous les représentants de la société civile ? Urgence est de cesser de diaboliser ce désormais produit de consommation courante, car cela engendre soit le rejet en bloc et la condamnation ferme de tout ce qui touche au cannabis, soit la réaction inverse de défiance visant à accueillir avec bienveillance une substance qui, somme toute, n’est pas à mettre en toutes les mains et doit être consommée avec modération.
 
 
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La prohibition ne sert a rien
Par Invité,
https://www.cannaweed.com/guides/images/video.png[/img]
Lors de sa visite en banlieue, Sarkozy a lancé une fois de plus la guerre à l’insécurité, à l’immigration et à la drogue.
Le Docteur William Lovenstein, spécialiste des addictions, n’est pas favorable à l’usage des drogues, mais dénonce depuis longtemps la politique répressive des gouvernements en matière de lutte contre les drogues. Pour lui, il est absurde de considérer qu’un toxicomane est un délinquant, comme la loi le fait aujourd’hui.
 
Source: latelelibre.fr
NOUS SOMMES TOUS DES DROGUÉS
 
Enregistrée il y a quelques semaines, l’interview du docteur Lovenstein nous apparait aujourd’hui utile pour réfléchir à une autre politique sur le problème de l’usage des drogues, particulièrement de l’alcool, du cannabis et des jeux en ligne.
 
Les élections sont dans 4 mois. le président a donc repris son uniforme de premier flic de France. Un costume qu’il garde dans son placard depuis 2002, quand Jacques Chirac l’a nommé Ministre de l’Intérieur. A l’époque il rêvait de devenir Président, en se rasant “tous les matins”. Depuis, pas vraiment d’amélioration sur le front de la délinquance. les chiffres donnent même une dégradation depuis plusieurs mois. Pour son retour (très encadré) en banlieue, le Président a donc repris les thèmes traditionnels de la peur : sécurité, immigration et drogue. Promis, la guerre contre la drogue est (une nouvelle fois) déclarée: “Je suis venu pour vous dire que nous allons prendre toutes les mesures nécessaires”, a-t-il promis, “tous ces messieurs qui ne travaillent pas et qui ont de belles voitures devront s’expliquer”. “Tous ceux qu’on prendra pas sur le fait, on les prendra par les éléments de train de vie, les voitures, les montres…”.
 
Rappel: Il y a quelque semaines, Daniel Vaillant lançait un pavé dans la mare: l’ancien ministre de l’Intérieur de Lionel Jospin, déclarait qu’il était favorable à une “légalisation” de l’usage du cannabis. Constatant que la guerre à la drogue était aujourd’hui un échec, 4 millions de Français fumant régulièrement des joints. En juin prochain, les californiens devraient se prononcer sur l’éventuelle légalisation de la marijuana, lors d’un referendum.
 
 
https://www.dailymotion.com/swf/xb277r&related=0
 
John Paul Lepers
Images: Matthieu Martin
Montage: Olivier Joube
 
 
 
 
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► les radicaux de gauche du puy de dome veulent légaliser le cannabis
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Il plante du cannabis et paye l'ISF
Par Invité,
Le quinquagénaire cultive 29 plants à Carlucet. Uniquement pour sa consommation.
Le personnage ne colle pas avec le profil habituel du consommateur de cannabis. Hier, à la barre du tribunal correctionnel de Cahors, Pierre, quinquagénaire grisonnant en anorak marron, comparaissait pour détention de stupéfiants.
 
Source: ladepeche.fr
Il est musicien, habite Carlucet… et s'acquitte de l'Impôt sur la fortune (ISF). Le 27 août dernier, un repérage en hélicoptère par la gendarmerie mettait au jour la présence de 29 plants de cannabis sur sa propriété.
 
Pierre l'avoue sans difficulté : il fume depuis trente ans. Et depuis 1992, neuf condamnations garnissent son casier judiciaire, presque toutes pour détention de cannabis. Jamais pour trafic. « Ce n'est pas dans ses principes », justifie son avocat, Me Caballero.
 
« 29 plants, ça fait beaucoup », s'étonne la présidente du tribunal, Mme Six, décidée à donner un caractère pédagogique à l'audience d'hier, à laquelle de nombreux scolaires assistaient. « Je préfère produire moi-même, pour éviter le milieu malsain des trafiquants, affirme le prévenu. Je ne fume que les petites fleurs au bout des pieds. Je suis obligé d'en planter une trentaine, pour être sûr d'en avoir deux ou trois à la fin : je me fais voler le reste ! »
 
L'argumentaire de son avocat, spécialisé en la matière et auteur du « Droit de la drogue », est simple : Pierre ne cause pas de danger à autrui. Ce n'est pas un trafiquant, c'est un militant. « Il reste chez lui, tranquille, à fumer avec ses potes, résume Me Caballero. La peine prévue par la loi, en récidive, est disproportionnée par rapport à sa dangerosité. »
 
Le tableau est trop idyllique pour le procureur Eric Seguin. « Vous êtes un ''archéo-prévenu'', de cette génération qui doit passer et qui passera, mais qui a participé à la génération d'après : une génération sacrifiée qui fume dix joints par jour. C'est un cancer social, où on se détruit peu à peu. »
 
Selon Eric Seguin, politiques, médecins et intellectuels sont de moins en moins réceptifs au discours défendant un cannabis « récréatif ». Le procureur a requis 2 000 € de jours amende, avant de conclure, presque blasé : « Continuez à planter vos quelques pieds dans votre coin de façon un peu lamentable. Vous êtes un des derniers survivants d'une cause perdue. »
 
Pas sûr que le fumeur militant abandonne ses plantations pour autant. Le dossier a été mis en délibéré au 14 janvier.
 
 
 
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