Indulgence du tribunal de Tarascon pour possession de 3kg de cannabis!
Par Invité, dans Justice, politique,

Un Italien de 57 ans, comte en Sicile, était jugé ce matin 05 janvier 2009 par le tribunal correctionnel de Tarascon (France) pour trafic de drogue : il avait été interpellé le 14 décembre dernier au péage d'Arles en possession de 3 kilos de résine de cannabis. Cet ancien héroïnomane, déjà condamné en Thaïlande où il a contracté le sida, a expliqué avoir acheté le cannabis en Espagne pour un usage thérapeutique contre les nausées dues à son traitement médical. Considérant qu'il n'était pas un trafiquant, le tribunal l'a condamné à un an de prison dont 8 mois avec sursis.
 
Source: La Provence
 
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Les panneaux solaires utilisés pour les plantations de cannabis
Par Invité,
Le succès des panneaux solaires rend plus difficile la détection des plantations de cannabis, rapporte lundi Gazet van Antwerpen. Les plantations de cannabis consomment beaucoup d’électricité. Les services de police comptent notamment sur les producteurs d’électricité pour leur signaler toute augmentation subite dans un entrepôt ou dans une habitation. Si les planteurs utilisent de l’énergie verte, ce signal n’est plus donné. Le nombre de plantations de cannabis a fortement augmenté au fil des ans. En 2003, 35 plantations ont été découvertes. En 2008, il y en a eu 610. Les chiffres 2009 ne sont pas disponibles.
 
Source: lesoir.be
 
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L'utilisation récréative de drogues comme un droit moral
Par Invité,
Cette année plus que jamais nous avons vu un soutien croissant pour la légalisation des drogues. D’importantes figures politiques, d’anciens présidents et la revue The Economist ont rejoint le mouvement international par la réforme de la politique de drogues qui a appelé à une fin de la guerre contre les drogues qui a échouée pendant des décennies. Certains parmi eux vont jusqu’à oser dire que la légalisation des drogues profiterait à la société au lieu de l’endommager.
 
Source: Encod
Beaucoup d’arguments ont été utilisés par ces importants personnages afin de convaincre des gouvernements, les organismes de l’ONU et la population en général pour lesquels l’analyse des politiques de drogues devrait passer de la justice criminelle à la santé publique.
 
Ces arguments qui pourraient être appelés « utilitaires » expriment de nombreuses raisons pour lesquelles les drogues doivent être légales. Même les politiciens les plus conservateurs doivent finalement accepter les données qui démontrent que l’actuel système ne fonctionne pas. Très peu de choses peuvent être dites contre l’argument qu’ont été dépensés de milliers de millions pour la prohibition tandis que les drogues restent largement disponibles ; qu’on pourrait générer des millions par la simple légalisation de la marijuana ; qu’on pourrait réorienter ces fonds publics vers le financement du traitement de milliers de toxicomanes ; que la décriminalisation des consommateurs de drogues les pousserait vers la santé publique, améliorerait la sécurité publique et préviendrait des maladies contagieuses ; que la prohibition des drogues refuse l’accès des personnes malades à des substances qui ont d’importantes propriétés médicales.
 

 
Il ne peut y avoir que peu de désaccords envers ces arguments économiques et sanitaires. Et c’est probablement grâce à ces arguments que le débat sur la légalisation des drogues a joué un rôle principal dans le débat public que nous pouvons voir de nos jours. Ce n’est pas non plus par hasard que les défenseurs les plus conservateurs choisissent ces arguments pour légitimer leur position. Celui qui emploie des arguments « utilitaires » foule les chemins sûrs de la rationalité et des évidences et qu’en même temps il évite la confrontation avec les valeurs morales et les concepts comme la liberté, l’autonomie et le droit de choisir.
 
La consommation de drogues est incompréhensible pour la majorité des gens, beaucoup la considère comme insupportable. Il est impossible de maintenir de façon catégorique que les drogues sont bonnes ou mauvaises. Tout dépendra de comment et pourquoi elles sont consommées. Une chose, cependant, est certaine : les gens consomment des drogues pour des raisons spécifiques . Certains consomment des drogues par curiosité ou pour des fins religieuses, d’autres le font pour alléger des douleurs physiques ou émotionnelles et d’autres consomment des drogues simplement « pour se sentir bien, se sentir meilleur et faire mieux ».
 
Aucun usage de drogues n’est aussi mal compris et aussi mal accepter que ce dernier : « l’utilisation récréative ». Cette forme de consommation de drogues, destinée à promouvoir le plaisir, le bonheur et l’euphorie, est de loin la plus largement pratiquée, et bien acceptée quand il s’agit de drogues légales. Mais dès que l’on parle d’usage récréatif de drogues dites illégales, le ton de la conversation change.
 

 
Il est facile de prouver que nous les êtres humains, avons consommé des drogues dans le seul objectif de se distraire pendant des siècles, et qu’en le faisant, nous n’avons pas mis en danger l’avenir de l’espèce ni la société. C’est pour cela qu’il ne devrait pas être tellement difficile de reconnaître que les personnes adultes ont le droit de continuer à consommer leur drogue préférée dans l’espace privé de leurs maisons, pourvu qu’ils ne gênent personne. Alors pourquoi cette forme de consommation de drogues est considérée généralement illégitime et pour cela ignorée en tant qu’argument de valeur ?
 
Est-ce parce que la recherche du plaisir est comprise comme quelque chose tellement superficiel et trivial que beaucoup de gens se sentent obligés de trouver une autre argumentation pour défendre leurs décisions ? Est-ce parce que beaucoup de consommateurs de drogues expriment une culpabilité pour leur indulgence, et qu’ensuite ils ont besoin d’insister sur le fait que les drogues servent seulement à des « fins sérieuses » ? Ou est-ce parce que le fait de consommer des drogues est considéré dans notre société comme un péché et quelque chose de « moralement incorrect » et la consommation de drogues contredit l’« idéal d’excellence humaine » ?
 
Toutes ces objections populaires, normalement exprimées dans des termes plus forts, ont soumis la consommation de drogues à la critique morale durant des décennies. Pour cela l’argument de l’utilisation récréative de drogues comme un droit moral s’est transformé en tabou pour la majorité des défenseurs de la réforme de la politique de drogues.
 
S’il est tellement difficile de convaincre que les drogues devraient être légales parce que les adultes ont le droit légalement d’obtenir des drogues pour l’utilisation récréative, pourquoi ceux qui défendent la légalisation des drogues devraient utiliser cet argument ? On peux trouver au moins trois bonnes raisons. D’abord, ceux qui utilisent des drogues de manière récréative ne se sentiront pas attirés par une argumentation défensive qui dépeint son comportement comme une réponse à une maladie ou un symptôme. Deuxièmement, aucun essai scientifique ne peut contredire le fait que les consommateurs croient sincèrement que les drogues sont plaisantes. Et en troisième lieu évidemment, c’est une affaire de principes et de respect pour les décisions de chacun, les états ne devraient pas intervenir dans les décisions que les gens prennent sur leurs propres corps.
 

 
En 2009 on a vu trop d’arguments « utilitaires » dans ce débat, mais on a vu aussi beaucoup de gens interroger avec colère des gouvernements et des autorités, simplement parce qu’ils croient au droit moral de consommer des drogues. Pour l’année à venir on aimerait en voir plus ! Voir plus de Polak défiant Costa, davantage de Marches pour la Marijuana et de protestations face au bâtiment de l’ONU, davantage de campagnes comme celle de Nice People Take Drugs , davantage de discours comme ceux de Marcus Day dans la CND, Craig McClure dans l’IHRA et Ethan Nadelmann et Liese Recke de Reform, davantage de rapports et d’idées créatives pour réguler les marchés comme ceux de Transform et FAC , davantage d’initiatives audacieuses des pays en voie de développement et des personnes qui consomment des drogues.
 
C’est grâce à leurs efforts et à ceux de milliers d’activistes anonymes autour du monde, que le débat pour la légalisation des drogues gagne chaque jour davantage d’espace et d’alliances importantes , convertissant la fin de la prohibition des drogues en objectif possible plutôt qu’en rêve utopique.
 
Par Marisa Felicissimo
 
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IACM - Bulletin du 24 Décembre 2009
Par Invité,
- Etats-Unis: le Président Obama a signé une loi qui supprime l’interdiction de l’usage médical du cannabis dans l’État de Washington, D.C.
- République tchèque : le gouvernement définit les quantités de drogues illégales qui seront tolérées.
- Etats-Unis: l’an prochain, les citoyens de l’État de Californie pourraient décider, de légaliser l’usage récréatif du cannabis
- En bref
- Un coup d'œil sur le passé
 
Source : IACMEtats-Unis: le Président Obama a signé une loi qui supprime l’interdiction de l’usage médical du cannabis dans l’État de Washington, D.C.
 
Le 16 décembre, le Président Barack Obama a ratifié un projet de loi, proposé le 13 décembre par le Sénat américain, qui permet au gouvernement du District de Columbia (Washington D.C.) d’autoriser l’usage médical du cannabis. En 1998, les électeurs de ce district ont approuvé massivement, par référendum, une mesure qui permettrait la possession, l’usage, la culture et la distribution de cannabis sur recommandation d’un médecin pour le traitement de maladies graves.
 
En 1998, la loi avait été votée à 69% d’approbation, mais avant qu’elle eût pu prendre effet, le Congrès américain l’avait interdit dans le District. Ce District rejoint l' Alaska, la Californie, le Colorado, Hawaii, le Maine, le Michigan, le Montana, le Nevada, le Nouveau-Mexique, l’Oregon, Rhode Island, le Vermont et Washington, Etats qui autorisent l’usage médical du cannabis. La mise en application pour les patients est attendue vers la fin de l’année 2010.
 
Washington, D.C., District of Columbia, qu’on appelle simplement le plus souvent Washington ou le District, est la capitale des États-Unis, qu’il ne faut pas confondre avec l’État de Washington. Le District de Columbia n’appartient à aucun État et constitue une entité.
 
(Sources: Washington Post du 14 décembre 2009, MPP du 17 décembre 2009)
 
 
République tchèque : le gouvernement définit les quantités de drogues illégales qui seront tolérées.
 
Le gouvernement tchèque a défini une liste de plantes illégales, de substances et de champignons, qui inclut le cannabis et la coca. Il pourra être cultivé jusqu’à cinq plants de ces différentes espèces. Le nouveau code pénal, qui prendra effet le 1er janvier prévoit de libeller la directive du gouvernement.
 
La proposition du ministre de la Justice indique que la possession de quantités inférieures à 15 grammes de cannabis séché, 5 grammes de hashish, 2 grammes de méthamphétamine, cocaïne ou héroïne sera tolérée. La culture du cannabis (cinq plants maximum) sera aussi autorisée. Le gouvernement tchèque avait approuvé la loi de décriminalisation l’année dernière, mais n’avait pas précisé les quantités, laissant ainsi à la police et au procureur le soin de déterminer ce qui constitue « plus qu’une petite quantité ». La possession d’une quantité supérieure à « une petite quantité » est passible d’un an de prison.
 
Pour plus d’information:
- www.ceskenoviny.cz/zpravy/czech-govt-defines-rules-of-hallucinogenic-plants-growing/411010
- praguemonitor.com/2009/12/15/possession-15-grammes-marijuana-be-legal-new-year
 
(Sources: Ceske Noviny du 7 décembre 2009, Prague Monitor du 15 décembre 2003.
 
 
Etats-Unis: l’an prochain, les citoyens de l’État de Californie pourraient décider, de légaliser l’usage récréatif du cannabis
 
La situation financière de la Californie en perpétuel déficit, a incité les activistes du cannabis de saisir ce moment pour faire entendre que la légalisation et la taxation du cannabis pourraient constituer une ressource supplémentaire pour l’État. Mais les critiques opposent que le coût social de la mesure de légalisation dépasserait les gains que cette mesure pourrait rapporter. Les électeurs devront faire un choix l’an prochain. Les partisans du cannabis disent avoir récolté assez de signatures, plus de 680 000, c'est-à-dire suffisamment pour qu’un scrutin soit organisé en novembre 2010. Si cette loi était votée, la Californie serait le premier État de ce pays à légaliser la possession et la culture du cannabis destinées à un usage récréatif.
 
Si cette initiative aboutissait, la possession d’une ounce (28.5 grammes) ou moins de cannabis serait légale, pour toute personne âgée d’au moins 21 ans. Il serait aussi légal de cultiver, chez soi, pour son usage personnel. Suite à la proposition de loi de Tom Ammiano, un démocrate de San Francisco, le bureau d’État fédéral a estimé à 1,4 milliard de dollars (soit, environ 1 milliard d’euros) le montant que la légalisation du cannabis rapporterait.
 
Pour plus d’information :
www.reuters.com/article/idUSN1718943920091218
 
(Source: Reuters du 18 décembre 2009)
 
 
En bref
 
 
Science: Inflammation du rein
 
Le cisplatine est un agent utilisé dans la chimiothérapie des cancers. Son usage clinique est limité, car il endommage les reins. La recherche fondamentale à l’Institut National de Bethesda (Etats-Unis) sur l’abus d’alcool et l’alcoolisme,a démontré que l’agoniste du récepteur CB2 diminuait la réponse inflammatoire causée par le cisplatine, le stress oxydatif et la mort des cellules du rein et qu’il améliorait la fonction rénale. (Source: Mukhopardhyay P, et al. Free Radic Biol Med, 4 dec. 2009. [publication électronique avant la parution])
 
Science: huiles essentielles du cannabis
 
Selon une recherche menée par des scientifiques italiens, les huiles essentielles de trois variétés de chanvre limitent significativement la prolifération des microbes. Ils ont noté que : « les huiles essentielles issues du chanvre industriel, tout particulièrement celle issue de la variété Fortuna, pourraient amener à d’intéressantes applications. » (Source: Nissen L, et al. Fitoterapia, 4 dec. [ publication électronique avant la parution])
 
Science: Cancer du côlon
 
A la suite d’expériences sur des cellules, à l’Université de Salerno, Italie, il a été observé que l’antagoniste du récepteur CB1 rimonabant agit en synergie avec l’agent chimiothérapique oxaliplatin afin de ralentir l’avancée du cancer du côlon. (Source: Gazzerro P, et al. Oncol Rep 2010;23(1):171-5.)
 
 
Un coup d'œil sur le passé
 
 
Il y a un an
 
► Allemagne: les premiers patients bénéficient de cannabis issus du « Programme néerlandais de cannabis »
► Science: Chine : découverte de cannabis contenant du THC dans la tombe d’un shaman vieille de 2700 ans
► Hollande: constitution d’une nouvelle association pour l’usage médical du cannabis
► Science: le THC et les douleurs chroniques
 
 
Il y a deux ans
 
► Science: le cannabis a réduit les douleurs neuropathiques dans une étude clinique
► Science: le cannabidiol pourrait être utile dans la réduction de l’agressivité des cellules du cancer du sein
 
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Joyeuses fêtes de fin d'année
Par Invité,
L'équipe de CannaWeed vous souhaite de joyeuses fêtes de fin d'année.
 
Merci à tous ceux qui nous ont suivis tout au long de l'année 2009.
 
C'est à vous que nous devons notre succès.
L'année 2009 c'est:
 
8 340 978 de visiteurs uniques
61 626 894 de pages vues
C'est +24% que l'année 2008 ou encore +48% que 2007 !
(Données XITI)
 
 
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Tests salivaires non-fiables
Par Invité,
Fumer ou conduire, il faut choisir. Les fumeurs de joints n'ont donc qu'à bien se conduire car la police et la gendarmerie veuillent au grain sur les routes de France. Peut-être même un peu trop.
 
Source: Rue 89

 
Le magazine Auto-Plus repris ce matin par Europe 1 démontre, chiffres à l'appui, que les tests salivaires anti-drogues Rapid Stat, effectués sur près de 100 000 personnes à ce jour, ne sont en réalité pas fiables. Selon les chiffres de la gendarmerie, 12 à 15% des personnes ont été contrôlées positives alors qu'elles n'avaient consommé aucune drogue.
 
Elles se sont vues confisquer leur voiture et leur permis trois à cinq jours en attendant les résultats du test sanguin, seul moyen d'évaluer la quantité de drogues dans l'organisme. En cause : la mauvaise lecture par les forces de l'ordre de la barrette révélatrice.
 
Une opération lancée dans la précipitation
 
Le 31 août 2008 Michelle Alliot-Marie annonçait en grande pompe à Antibes que 52 000 tests anti-drogues allaient être distribués. A l'époque elle vantait leur qualité :
 
« Je crois qu'il s'agit là de tests particulièrement efficaces. Ils permettent de rechercher des traces de cocaïne, héroïne, cannabis, amphétamines et ecstasy. Si un trait horizontal rouge se dessine en face d'un des types de drogue recherchés, le contrôle est négatif. Si la surface reste blanche, le contrôle est positif : il y a eu consommation de drogues. »
 
Visiblement, l'ancienne ministre de l'Intérieur s'est quelque peu avancée. Mais il fallait aller vite. Marquer les esprits. Lors de son élection, Nicolas Sarkozy avait fait de la baisse du nombre de morts sur la route son cheval de bataille.
 
Des tests qu'on savait peu fiables et chers
 
Mais le manque de fiabilité de ces tests avait été démontré avant l'opération. Patrick Mura, président de la Commission des conduites addictives au Centre hospitalier des universités de Poitiers, expliquait au Post :
 
« C'est encore trop tôt, il faudrait que ces tests soient deux à trois fois plus sensibles. »
 
Par ailleurs, ces tests ratés coûtent cher à l'Etat. Le budget de cette opération est estimé à 4 millions d'euros sur trois ans.
 
L'augmentation du nombre de morts sur la route et des condamnations
 
Comme preuve du bien fondé de cette mesure, Michelle Alliot-Marie utilisait l'étude de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies de 2005. Elle criait haut et fort que le cannabis (principal visé) augmente de 1,8% le risque d'accident de la route et qu'il est impliqué dans 230 accidents mortels.
 
Ces tests devaient donc diminuer le nombre de morts sur la route. Mais après sept ans de baisse, le nombre de mort sur les routes est en augmentation de 3% si l'on compare le mois de novembre 2008 (333 morts) et de novembre 2009 (343 morts). En novembre dernier le gouvernement annonçait :
 
« Depuis le début de l'année, 3 967 personnes ont trouvé la mort, soit 54 personnes de plus qu'au cours des onze premiers mois de l'année 2008. »
 
Dans le même temps les chiffres des condamnations pour conduite sous l'emprise de stupéfiants ont bondi. Selon le JDD, elles sont passées de 6 589 en 2008 à 15 521 pour les dix premiers mois de 2009.
 
Si vous ne faites pas confiance aux tests anti-drogues du gouvernement, vous pouvez toujours vous en procurer un vous même sur Internet pour la modique somme de 16 euros. Car en cas de refus de se soumettre à un test salivaire, la sanction est la même que pour conduite après usage de stupéfiant, deux ans de prison et 4 500 euros d'amende.
 
 
Par Anna Benjamin
 
 
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Fumer, ça s’apprend
Par Invité,
La légalisation médicale de la marijuana progresse aux Etats-Unis et officialise la culture de l’herbe. La faculté de cannabis de Detroit, dans le Michigan, vient d’ouvrir ses portes, le Guardian était là.
 
Source: Courrier International

▲La salle de culture de la marijuana médicinale du MedGrow Cannabis College, Michigan
 
 
Il va sans dire qu’on ne fume pas en cours, mais on ne se prive pas de flairer les feuilles, de discuter inhalation et de recommander telle ou telle variété selon l’effet qu’elle produit. Bienvenue à la faculté de cannabis de Detroit : ici, on propose des cours sur la culture mais aussi la récolte, la préparation et la vente de la marijuana depuis que le Michigan en a légalisé l’usage à des fins médicales. Les étudiants reçoivent une instruction dispensée par des horticulteurs, des médecins et des juristes qui leur apprennent à protéger leur dope des criminels.
 
"Faire pousser de l’herbe dans son jardin, c’est très bien pour s’amuser”, explique Nick Tennant, un des fondateurs de la faculté, dont l’apparence saine et juvénile, avec ses joues couvertes d’acné, sidère certains des étudiants les plus malades. “Mais si on s’en sert à des fins médicales, il faut vraiment maîtriser le processus horticole, qui est très complexe. Il y a beaucoup d’argent à gagner si on fait ça bien."
 
https://www.youtube.com/watch?v=lgeaPjNQGJk
 
Plus de 1 000 autorisations étant délivrées chaque mois dans le Michigan aux malades et aux producteurs, la demande est au rendez-vous au MedGrow Cannabis College. Six cours du soir coûtent 324 euros. Les premiers inscrits prennent de la marijuana pour soulager leurs douleurs ou aident les malades, comme ce pasteur qui dirige une clinique spécialisée dans le sida. Ryan Hasbany, 20 ans, fait des études de commerce. Encore un an et il obtiendra une licence de producteur. “Mon père est médecin de famille ; il délivre beaucoup de cartes de patient autorisé à prendre de la marijuana. Ça va devenir un secteur très lucratif”, confie-t-il. La marijuana médicale se vend près de 6 euros le gramme dans le Michigan. “Il y a des économistes de Harvard qui disent que c’est ce qu’il nous faut pour remettre l’économie sur pied”, ajoute-t-il. Malgré tout, certains hésitent encore à s’identifier à ce qui est désormais une industrie légale dans le Michigan.
 
Les premiers cours de la soirée à la fac du cannabis sont dirigés par un médecin, un certain Dr Powell. “Ne donnez pas mon prénom. Ils auront plus de mal à m’identifier”, demande-t-il. Il expose aux étudiants les pathologies pour lesquelles il peut délivrer une ordonnance de marijuana. Cela va du cancer au sida, en passant par toute une série de douleurs chroniques graves, “à la suite d’une opération du dos ou d’une blessure par balle, par exemple”. Le Dr Powell ne s’inquiète pas des risques de dépendance mais pense que les consommateurs réguliers devraient trouver une alternative à la fumette. C’est pourquoi le cursus compte également un cours de cuisine où l’on découvre des recettes aussi variées que le gâteau au hasch et les sushis à l’herbe.
 
L’horticulteur a encore moins envie que le médecin d’être identifiable. “On pourrait me demander où j’ai appris tout ça. Je fais ça depuis beaucoup plus longtemps que ça n’est autorisé”, confie-t-il.
 
https://www.youtube.com/watch?v=VTAkZ33tTdw
 
Comme nombre d’autres intervenants du Cannabis College, il est également consommateur à la suite d’un accident de sport.
 
Il ouvre deux grandes portes blanches. Une vive lumière inonde la salle de classe et révèle un antre rempli de tuyaux d’air conditionné et de ventilateurs et baigné d’une lumière intense. Au milieu se trouve une poignée de plants de cannabis, ainsi que quelques pieds. L’instructeur passe en revue les avantages de la culture en terre et ceux de la culture hydroponique (hors sol) ; il consacre un chapitre à la lumière, souligne l’importance de la taille (à la main, sans utiliser d’outil) et s’attarde sur les complexités du clonage. Il recommande d’installer des appareils produisant de l’ozone pour masquer l’odeur. “Il ne vaut mieux pas que les voisins soient au courant. Pas question qu’ils fassent une descente chez vous pour piller vos stocks.” Au mur est affiché un tableau labyrinthique des espèces de marijuana, avec leurs effets sur certaines maladies et leur goût.
 
L’horticulteur explique qu’il y a de l’argent à se faire en produisant de la marijuana médicale si le producteur sait s’adapter aux besoins du consommateur. “Il y a de l’herbe qui vous rend incapable de la fermer pendant cinq heures. Il y a de l’herbe qui vous fait baver, assis sur le canapé, pendant cinq heures. Ce n’est pas ce qu’il vous faut si vous voulez garder un boulot. Il y a des milliers de gens qui obtiennent une carte de malade et ils ont chacun des besoins différents. Si vous réussissez à trouver comment satisfaire tous ces besoins particuliers, vous serez riches."
 
 
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Bientôt un référendum sur la légalisation du cannabis en californie
Par Invité,
Les militants de la légalisation ont réuni suffisamment de signatures pour soumettre la question à référendum, et les sondages leur sont favorables.
 
Source: libération

Le gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger, longtemps hostile à la légalisation, se dit maintenant ouvert au débat
 
«Etes-vous pour ou contre la légalisation du cannabis?»: c’est la question à laquelle devraient répondre les électeurs californiens en novembre prochain.
 
Les militants, qui profitent d’un contexte favorable à leur cause en raison de la crise économique et de bons sondages, ont annoncé qu’ils avaient largement assez de signatures pour soumettre la question à référendum. Soit environ 680 000 (il en faut 433 971 pour organiser un référendum dans cet Etat fondé sur la démocratie directe).
 
«C’était tellement facile de les avoir, les gens étaient impatients de signer», a expliqué Richard Lee, propriétaire du dispensaire de marijuana Coffeeshop Blue Sky, à Oakland, dans la banlieue de San Francisco, et de l’«Université Oaksterdam», qui délivre un enseignement consacré à la substance.
 
Depuis 1996, celle-ci est déjà fumée ou inhalée légalement dans le Golden State pour ses vertus médicales. Il suffit d’obtenir une autorisation d’un médecin («cannabis doctor») pour que l’Etat vous envoie une carte officielle qui permet de se fournir dans l’un des innombrables lieux de vente.
 
La nouvelle proposition («Regulate, Control and Tax Cannabis Act») permettrait à n’importe quel individu âgé d’au moins 21 ans de posséder 28 grammes. Les communes et les comtés californiens auraient ainsi la possibilité de taxer la production et la vente du cannabis. Une manne qui rapporterait à l’Etat 1,3 milliard de dollars par an, un argument choc dans un Etat plombé par un déficit abyssal.
 
Autre avantage pour les pro-légalisation, un sondage a montré en avril que 56% des Californiens étaient pour, chiffre qui atteint 60% dans le comté de Los Angeles (le plus peuplé des Etats-Unis). «Le cannabis médical en Californie a été percu de fait et accepté comme une sorte de légalisation par une bonne partie de la population», analyse Lee.
 
Mais rien n’est gagné d’avance. Certaines villes, telle Los Angeles, ont justement decidé de sévir face au bourgeonnement de centaines de dispensaires, qui cachent souvent des activités illégales. En effet, la vente est censée se faire dans un but non lucratif, or de nombreux trafiquants de drogue profitent de cette loi pour avoir pignon sur rue.
 
Le conseil municipal doit légiférer sur d’éventuelles fermetures et imposer un nouveau cadre juridique très prochainement. Ensuite, il faut que les signatures soient validées par les autorités pour figurer sur le bulletin de vote. «Je serais très surpris qu’elles ne le soient pas», indique Steve Smith, conseiller politique qui a participé à de nombreuses campagnes, au Los Angeles Times.
 
Plus compliqué, la marge de manoeuvre pour convaincre les électeurs n’est pas si grande : «Généralement, vous êtes au plus haut (des sondages) quand vous débutez une campagne, note Smith. Il suffit que le camp du non trouve un bon argument et davantage de gens deviennent contre». Le vote s’annonce donc très serré.
 
Mais, aux yeux de Richard Lee, rien ne sert d’attendre, «c’est le moment d’en parler». Même le gouverneur, Arnold Schwarzenegger, de tous temps opposé à la légalisation des drogues, s’est finalement dit ouvert au débat.
 
 
Par LAUREEN ORTIZ LOS ANGELES, de notre correspondante
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 Pour un réveillon psychédélique, préférez Prague à Amsterdam
Par Invité,
Amsterdam est-elle en passe de perdre son statut (peu envié) de capitale européenne des drogues ? Alors que les Pays-Bas ont interdit les champignons hallucinogènes et envisagent des mesures pour limiter le nuage de narcotouristes, la République tchèque fait le chemin inverse et dépénalise la possession de petites quantités de drogues, de l'herbe à l'héroïne.
 
Source: Rue89
A la fin de l'année dernière, l'Assemblée tchèque votait un nouveau code pénal dépénalisant la possession de « petites quantités » de drogues. Laissant au gouvernement la responsabilité de définir ce que représentait une « petite quantité ». C'est désormais chose faite, avec effet au 1er janvier. Ça promet pour le Nouvel an !
 
La semaine dernière, le gouvernement de Jan Fischer annonçait ainsi que les Tchèques cultivant jusqu'à cinq pieds de cannabis, de coca, de cactus à mescaline (s'attirant paradoxalement les foudres des botanistes amateurs de cactus ! ) ou encore jusqu'à 40 champignons hallucinogènes ne seraient plus poursuivis. Ces plantes restent illégales mais leur culture dans ces limites ne fera plus encourir qu'une simple amende.
 
Ce lundi, la ministre de la Justice Daniela Kovarova a rendu publics les nouveaux arbitrages tant attendus du gouvernement, basés sur les pratiques actuellement en vigueur dans les tribunaux tchèques. Sera désormais passible d'une simple amende, la possession de :
 
- 15 grammes d'herbe (soit la consommation hebdomadaire d'un très gros fumeur)
- 5 grammes de hasch
- 1,5 gramme d'héroïne
- 1 gramme de cocaïne (si quelqu'un a une idée de la raison de cette différence de traitement entre héroïne et cocaïne, je suis preneur…)
* 2 grammes de méthamphétamine (encore rare en Europe mais qui fait des ravages, au sens propre, en Asie et en Amérique)
- 5 doses de LSD
- 4 ecstasy
Photo : à la Fête du 18 joint 2009, à Paris (Audrey Cerdan/Rue89)
Enfin, peut-être pour ne pas paraitre totalement laxiste, le gouvernement avait la semaine dernière, au nom de la lutte contre le dopage, autorisé la possession d'une unique dose d'anabolisants.
 
Au-delà de ces quantités, mais avant d'être assimilée à du trafic, la possession devrait être punie d'un an d'emprisonnement pour le cannabis. Deux ans pour les autres drogues. La nouvelle réglementation ne dit pas ce qui se passera si l'on est arrêté en possession de toutes ces substances simultanément ou si elle s'applique aux touristes.
 
La France à contre-courant
 
Reste que cette décision est d'autant plus courageuse qu'elle intervient dans le pays qui compte la jeunesse la plus friande de cannabis en Europe, avec 22% de jeunes âgés de 16 à 34 ans ayant fumé dans l'année écoulée, selon l'OEDT. Un leadership qu'elle partage, notamment, avec la France, où, rappelons-le, la simple possession d'un gramme de cannabis peut conduire tout droit à la case prison.
 
La France qui risque bien de se retrouver à contre-tempo sur le sujet, alors que le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, annonçait la semaine dernière sa volonté de mettre en place un « pacte européen contre la drogue », à l'image de celui sur l'immigration qu'il avait fait adopter par l'Union en 2008.
 
Lors des « rencontres de Beauvau », le ministre a déclaré avoir reçu « une lettre de mission très précise du président de la République », lui demandant de mettre en place un « plan global de lutte contre le trafic de stupéfiants ». Il a également annoncé la création d'un « secrétariat général à la lutte contre le trafic de drogue » regroupant tous les services de répression.
 
Par Arnaud Aubron
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"Il serait temps de quitter le champ de la polémique"
Par Invité,
Interview par le Monde du médecin Bertrand Lebeau, spécialiste des problèmes de drogues. Après des études de philosophie et de médecine, il a travaillé comme médecin et journaliste et participé, depuis sa création, aux activités de l'association Médecins du Monde. Il exerce actuellement à l'hôpital Saint-Antoine à Paris et dans un centre de soins pour toxicomanes à Montreuil. Il a publié en 2002 « la Drogue » au Cavalier bleu, collection « Idées reçues ».
 
Source: Le Monde
Ami07 : Une personne qui est polytraumatisée à cause d'un accident sur la voie publique, a des douleurs permanentes au dos. Cette personne est sous morphine et fume du cannabis en expliquant que cela lui calme la douleur, ma question est : à partir de quelle quantité cela devient une drogue ?
 
Bertrand Lebeau : Le fait qu'une substance soit considérée comme une drogue ne dépend pas des quantités. Bien entendu, la toxicité d'une substance qu'on peut considérer une drogue est dans les quantités. Et on ne peut pas dire : en deçà d'une certaine quantité, le cannabis n'est pas une drogue, et au-delà, c'en est une. Il n'y a donc pas vraiment de réponse à votre question, parce que le statut de drogue, ou pour utiliser un mot plus compliqué, de substance psychoactives, dépend des propriétés de cette substance.
 
anthony38 : Pourquoi le cannabis n'est-il pas reconnu en France alors que les pays d'Europe s'en servent déja, ainsi que 13 Etats américains ?
 
Ce n'est pas simple. C'est vrai qu'il y a un certain nombre de pays européens et d'Etats des Etats-Unis qui permettent l'accès à du cannabis thérapeutique. En insistant sur un point important : aujourd'hui, il est très difficile de considérer qu'un médicament puisse se présenter sous une forme fumable. Car la fumée de cannabis, même s'il n'y a pas du tout de tabac, en particulier lorsque le cannabis se présente non pas comme résine, mais comme herbe, cette fumée présente pour les bronches et les poumons une toxicité au moins égale à celle de la fumée du tabac, probablement supérieure. Cela veut dire qu'une personne peut parfaitement fumer du cannabis avec un objectif qui n'est pas récréatif, mais thérapeutique. Par exemple fumer du cannabis non pas pour ressentir l'effet de "high", d'ivresse cannabique, mais pour être soulagée d'une douleur. Mais pour que le cannabis se présente comme un médicament, a priori, il ne doit pas se présenter sous une forme fumable.
 
Dans les pays qui ont mis en place un accès au cannabis thérapeutique, il peut se présenter sous forme de gélule, contenant souvent du principe psychoactif – le THC (tétrahydrocannabinol), parfois avec d'autres cannabinoïdes. Il peut aussi se présenter comme un spray, et il existe un médicament, le Sativex, qui est un spray qui contient du THC et un autre cannabinoïde, le CBD (cannabidiol).
 
Je dirais donc que la principale raison pour laquelle en France et dans un certain nombre d'autres pays l'accès au cannabis thérapeutique est si restrictif, c'est la crainte que le cannabis thérapeutique ne soit le cheval de Troie du cannabis récréatif. C'est-à-dire qu'en réalité, derrière un prétexte thérapeutique se cache la volonté de rendre légale la consommation de cannabis récréatif.
 
Lucas : La recherche médicale sur le cannabis est-elle permise en France? Il me semble que la recherche sur cette substance est interdite depuis 1974 par la loi. Y-a-t-il eu des évolution depuis ?
 
Non, les recherches sur le cannabis ou sur les cannabinoïdes ne sont pas interdites en France. Mais ce n'est pas parce qu'elles ne sont pas interdites qu'elles sont largement développées. Il y a deux volets à cette question : le premier concerne plutôt la recherche fondamentale. Et dans le champ de la recherche, les chercheurs peuvent avoir accès à toutes sortes de substances, y compris, lorsqu'ils le demandent, et même si les procédures sont compliquées, à des drogues illicites. Sinon, il ne serait pas possible de faire des recherches en utilisant l'héroïne ou la cocaïne ou la MDMA (principe actif de l'ecstasy). Deuxième volet, qui relève plutôt de la recherche appliquée ou de la recherche pharmaceutique : il consiste à mettre au point des médicaments qui sont issus du cannabis. Il est vrai que concernant ce deuxième volet, il y a des pays beaucoup plus dynamiques que la France. On peut citer la Grande-Bretagne et les Pays-Bas, par exemple.
Richard : Bonjour, lorsqu'en France des malades du cancer entendent que dans d'autres pays les malades sont soulagés par le cannabis, et qu'ils sollicitent les médecins, quelle est la réponse de ces derniers ?
 
La plupart des médecins français, la très grande majorité, ignorent qu'il est possible pour un médecin hospitalier – c'est une première limite –, et dans un cadre très contraignant, de demander à une instance administrative l'autorisation de prescrire du THC. Mais il y a actuellement en France environ 80 personnes qui ont légalement accès à du THC par ce dispositif. C'est évidemment très insuffisant.
Guest : Est-ce que le cannabis consommé régulièrement est un bon remède à l'anxiété et au stress quotidien ?
 
Ce n'est pas facile de répondre à cette question. L'une des raisons qui peuvent faire arrêter la consommation non pas de cannabis, mais de THC, c'est précisément que cela peut provoquer des anxiétés. C'est "anxiogène", comme on dit. Cela dépend beaucoup des personnes, et du contexte dans lequel la substance est consommée.
 
Par exemple, la plupart des usagers de cannabis récréatif savent que lorsqu'ils vont mal parce qu'ils sont anxieux ou déprimés, la consommation de cannabis ne va pas nécessairement améliorer leur état. Il arrive même qu'elle l'aggrave, et c'est ce que les usagers appellent un "bad trip". Donc il n'y a pas de réponse simple à cette question. Le cannabis peut diminuer l'anxiété, comme il peut l'augmenter.
 
Staupe : Le cannabis et/ou le THC ont-ils sur le plan thérapeutique une propriété qui leur est propre par rapport à d'autres médicaments "standards", justifiant ainsi leur utilisation en propre et non celle de succédanés ?
 
La réponse est oui. Il y a une modalité d'action spécifique aux cannabinoïdes, aux substances psychoactives qui se trouvent dans le cannabis. Le cannabis est une substance complexe, comme la fumée de tabac. Ces substances agissent sur des récepteurs, comme des serrures, le cannabis étant une clé, récepteurs tout à fait spécifiques. Donc il y a bien un mode d'action qui est spécifique au cannabis et aux cannabinoïdes.
 
Marie : Le cannabis est-il efficace contre l'asthme ?
 
La réponse est oui, le cannabis peut-être efficace contre l'asthme, avec un facteur limitant : la fumée de cannabis est évidemment un facteur irritant pour les bronches et les poumons. Mais il y a effectivement une activité du cannabis contre l'asthme, en particulier par bronchodilatation.
 
isidor : Quels sont selon vous les exemples internationaux les plus intéressants quant à la médicalisation du cannabis ?
 
Un certain nombre d'Etats américains se sont engagés dans la voie du cannabis thérapeutique. Il y a deux grands modèles : un modèle dans lequel des médecins remettent à un patient un certificat attestant que le cannabis pourrait soit améliorer son état de santé, soit soulager un certain nombre de symptômes. Munies de ce certificat, les personnes peuvent aller dans ce que les Américains appellent un "cannabis buyer's club", un club d'acheteurs de cannabis, et avoir accès à du cannabis qu'ils vont fumer, le plus souvent. C'est le modèle par exemple qui prévaut à présent en Californie.
 
 
 
Il y a des modèles beaucoup plus médicalisés, comme le modèle néerlandais : il y a une instance de régulation du cannabis thérapeutique, des médecins qui prescrivent des cannabinoïdes qui se présentent sous forme de gélules, de sprays, sous toutes formes de galéniques non fumables.
 
Pascal : A quand une volonté européenne pour uniformiser un usage thérapeutique du cannabis ?
 
Quand ? Je ne peux pas répondre. Mais il est certain que ce serait heureux qu'un certain nombre de pays européens s'entendent pour avoir un cadre légal semblable. Cela veut dire au moins trois choses : on développerait les essais cliniques dans plusieurs pays européens ; on construirait une liste de maladies dans lesquelles le cannabis pourrait avoir un intérêt médical ; il y aurait une formation des médecins à la prescription des médicaments issus du cannabis. Je pense que cela se terminera probablement comme cela. Mais quand ? C'est plus compliqué à dire.
 
charlotte : Pour quels symptômes prescrit-on la consommation de cannabis ?
 
Il y a un certain nombre d'indications à peu près consensuelles. La première porte sur le fait que le cannabis soulage, et même parfois interrompt, les nausées et les vomissements provoqués par les chimiothérapies anticancéreuses. Le cannabis est un excellent antiémétique, efficace contre les nausées et les vomissements. Le cannabis a des propriétés de stimulation de l'appétit, "orexigènes". Il peut être utilisé par exemple par des personnes qui sont infectées par le VIH, pour avoir de l'appétit. Autre grande indication du cannabis : les maladies neurodégénératives. Par exemple, la sclérose en plaques. Le cannabis peut soulager les douleurs et les contractures liées à ce type de maladie. Le cannabis peut être efficace contre une maladie de l'œil qui s'appelle le glaucome, parce qu'il a la propriété de diminuer la pression intra-oculaire.
 
Nydyla : J'ai fait trois tentatives de suicide il y a plus de 10 ans, les médicaments me rendaient sans réaction. J'ai essayé le cannabis par hasard et j'ai arrêté ces médicaments. Cela m'a beaucoup aidée à m'en sortir et cela ne pas rendu dépendante du cannabis. J'ai arrêté sans problème contrairement aux médicaments, avec lesquels j'avais des accès de colère. Pourquoi les autorités ne testent-elles pas ce moyen sur des patients atteints de dépression ?
 
C'est un témoignage intéressant qui ne suffit pas à faire une indication. On a besoin d'essais cliniques très contrôlés sur un grand nombre de personnes. Mais il est vrai que quand on lit les témoignages de personnes qui affirment avoir eu recours au cannabis avec succès, alors que des médicaments qui présentent des inconvénients importants comme les antidépresseurs n'ont pas été efficaces, ou ont été peu efficaces, on se dit qu'il serait temps de quitter le champ de la polémique pour entrer dans celui de la médecine, qui est normalement plus apaisé.
 
bob : Est-ce que la consommation de cannabis peut entraîner une dépendance si ce n'est physique, au moins psychologique ?
 
La réponse est oui. Le cannabis, comme beaucoup d'autres substances, peut parfaitement entraîner une dépendance psychologique. Concernant la dépendance physique, les avis peuvent diverger, mais il y a tout de même un consensus pour considérer que la dépendance physique au cannabis est relativement faible. En tout cas, bien moins importante que celle que provoquent l'alcool ou l'héroïne, ou les benzodiazépines, qui sont très utilisés contre l'anxiété, par exemple. Et un rapport publié en 1998 qui avait fait couler beaucoup d'encre, le rapport du Professeur Roques sur la dangerosité des drogues, mettait le cannabis à une place particulière à cause de sa faible toxicité.
 
Ghislain : J'ai consommé du cannabis pendant plusieurs années pour son effet récréatif. Je n'en consomme plus et je pense que cet effet est nuisible. Si je venais à consommer du cannabis dans un cadre thérapeutique, serait-il possible de bénéficier des avantages du produit, sans subir... appelons ça la "défonce".
 
Excellente question. La réponse est actuellement non. Et je voudrais donner un exemple : il y a un très grand biologiste américain, Stephen Jay Gould, qui a été victime d'un cancer et qui a subi une chimiothérapie, qu'il supportait extrêmement mal. C'est par ailleurs quelqu'un qui ne supportait pas d'être sous l'influence d'une drogue, par exemple l'alcool ou le cannabis. Mais il a consommé du cannabis pour les effets contre les nausées et les vomissements dont je parlais tout à l'heure, et pour lui, l'effet "défonce" du cannabis était un effet secondaire gênant. Actuellement, on n'a pas les moyens de séparer les effets thérapeutiques recherchés de l'effet "défonce".
 
Fred : Que sait-on quantitativement des troubles du comportement, des bouffées délirantes, anxiétés et autres "désagréments" par rapport aux effets bénéfiques dont vous parlez ? Peut-on faire la part des choses, trancher ?
 
Ce n'est pas une question facile. Il y a beaucoup de discussions sur les liens entre consommation de cannabis et troubles mentaux. Certains médecins pensent que le cannabis peut à lui seul provoquer des troubles mentaux graves. D'autres médecins pensent plutôt que le cannabis peut révéler des troubles mentaux préexistants. Mais que le cannabis crée des troubles ou qu'il les révèle, on sait que la plupart des usagers récréatifs réguliers ont au moins une fois eu un épisode d'anxiété aiguë, voire un trouble plus grave. Chez les personnes qui ne présentent pas de pathologie mentale, le risque de voir un épisode d'anxiété aiguë apparaître est assez faible. Mais il existe.
 
JP : Quel est la position actuelle de la communauté scientifique concernant l'utilisation thérapeutique du cannabis (pour, contre, pas de consensus ou besoin d'études complémentaires) ?
 
Il n'y a pas de consensus. Et la raison, me semble-t-il, en est que la question du cannabis thérapeutique reste une question très polémique. Entre ceux qui sont scandalisés qu'on ne puisse pas avoir accès à un médicament aussi efficace, et ceux qui sont persuadés que le cannabis thérapeutique est le faux nez du cannabis récréatif, il ne peut pas y avoir de consensus. Le fossé est trop large. Et pourtant, si l'on veut que le cannabis thérapeutique occupe sa place, rien que sa place mais toute sa place, dans l'arsenal thérapeutique, il faudra bien qu'on aboutisse à un consensus.
 
Il faut savoir qu'en médecine, qui est une activité qui se situe entre science et art, les consensus changent. Pas tous, peut-être, mais beaucoup. Par exemple il y a encore quelques années, les médecins français étaient très réticents à prescrire de la morphine dans les douleurs intenses. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Donc les consensus changent, et on a tout intérêt à ce que la question des propriétés ou des utilisations thérapeutiques du cannabis soit posée de manière un peu moins passionnelle et un peu plus sereine.
 
 
 
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