Décidément, les Antillais sont partout. Eux ont compris ce qu'était le développement endogène. Essayez donc de trouver du rhum charrette dans les grandes surfaces en métropole ? Les rayons sont remplis de rhums made in Martinique (dont certains sont fabriqués par Bardinet, à Bordeaux). On n'arrive vraiment pas à exporter nos plus beaux fleurons...
Source: www.lepiratedelareunion.net
Mieux, dans un Leader price du sud de la Réunion, un lecteur a trouvé, à côté des traditionnelles "charrette", du rhum martiniquais, à tout de même 24 euros la bouteille, et même un rhum "AOC" de l'océan Indien. Sans plus de précision d'origine... A quand des paille-en-queue importés du Brésil, ou des goyaves de France ? Déjà que l'artisanat local est malgache...
Pourtant, il y aurait bien une solution pour booster l'économie de la Réunion, attirer des masses de touristes, et favoriser le développement endogène cher à notre président : légaliser un produit typiquement péi, inimitable, incomparable, le zamal.
Ce n'est pas une idée forbanesque en l'air. Aux Etats-unis, nous apprend Libération (16/01), "un référendum devrait être organisé en novembre pour légaliser le cannabis outre-Atlantique. Déjà autorisé dans plusieurs Etats à des fins thérapeutiques, ce business compenserait la chute des recettes fiscales".
"De la Californie à la côte Est, plusieurs décisions viennent de réactiver l’idée d’une légalisation dans ce pays où le «canna-business» fleurit malgré la sécheresse financière actuelle. Le New Jersey a ainsi légalisé, lundi, l’usage médical de l’herbe, qui devient, du même coup, une source de revenu fiscal. C’est le 14e Etat où l’on peut se procurer la substance sur prescription médicale. En tête de gondole, l’Etat d’Arnold Schwartzenegger, la Californie, où la culture de la marijuana est, semble-t-il, devenue la première filière agricole. Bien qu’illégale, sa production rapporterait 14 milliards de dollars (près de 10 milliards d’euros) par an", poursuit la journaliste Laureen Ortiz. Et de citer David Ferrell, auteur d’une enquête, parue cette semaine, dans le magazine culturel de référence LA Weekly :«Ici, comme dans de nombreux endroits en Amérique, le futur du cannabis est semé. La légalisation semble aussi inévitable aujourd’hui qu’elle était impensable une génération plus tôt». Au passage, on vous signale un hilarant épisode des Simpson sur le thème de la légalisation du cannabis "thérapeutique", dans lequel Homer se soigne à la marijuana...
Mieux que les emplois aidés, mieux que les grands travaux publics, avec à la clé la création de milliers d'emplois verts, la légalisation et la taxation du zamal générerait des millions de recettes pour les collectivités. Et puis question énergie propre, agriculture raisonnée, développement durable, y a pas mieux. Voilà une idée de développement endogène que ne peut pas renier Sarko "l'américain".
Après avoir torpillé l'initiative sur le chanvre, la majorité du Parlement accepte de se montrer moins sévère à l'égard des fumeurs de joints
Source: www.domainepublic.ch
Après son homologue du Conseil national, la commission de la sécurité sociale et de la santé du Conseil des Etats a récemment préavisé favorablement une initiative parlementaire du PDC demandant que les consommateurs de cannabis soient désormais sanctionnés par une simple amende d'ordre. Il faut rappeler que cette procédure simplifiée n'est applicable jusqu'à présent que dans le seul domaine de la circulation routière et pour les contraventions les moins graves.
Petit retour en arrière. Le 14 juin 2004, le Parlement rejette une révision en profondeur de la loi sur les stupéfiants (LStup), notamment parce que la majorité ne souhaite pas dépénaliser la consommation de cannabis. La politique des «quatre piliers» est poursuivie et adoubée par le souverain lors de la votation du 30 novembre 2008 où une révision de la LStup est finalement adoptée. Le même jour, l'initiative sur le chanvre, qui prévoyait une réglementation du marché du cannabis, est rejeté dans les urnes après avoir été combattue par les partis du centre-droite qui prônent une politique répressive, y compris pour le chanvre et ses dérivés. La nouvelle LStup, qui n'est pas encore entrée en vigueur, permet l'utilisation de cannabis à des fins thérapeutiques, mais elle confirme pour le surplus le caractère pénal de la consommation de cannabis. Même s'il s'agit d'une contravention – punie d'une amende – la sanction est prononcée par une autorité pénale (juge d'instruction ou ministère public le plus fréquemment) et – surtout – figure au casier judiciaire. Si le consommateur était puni d'une simple amende d'ordre, il ne serait plus dénoncé à une autorité judiciaire mais devrait simplement s'acquitter d'une obole au montant fixe.
Dès le lendemain de la votation, et après avoir expliqué au peuple que le cannabis était un produit qui devait rester hors-la-loi, le Parlement a donc remis l'ouvrage sur le métier. Sous prétexte de clarifier la situation, la révision législative instaure en réalité un régime pénal plus doux pour les fumeurs de joints. La majorité du Parlement admet donc (il n'est jamais trop tard!) que la répression des consommateurs ancrée dans la loi n'est pas efficiente: mener des procédures judiciaires coûte cher, prend du temps et au vu de la tolérance policière (du moins dans la plupart des cantons), les risques d'être dénoncé sont très faibles (il faut quasiment être surpris en flagrant délit). Bref, l'effet dissuasif est proche du néant. Ces arguments étaient exactement ceux des partisans de l'initiative sur le chanvre, pourtant combattue pour des raisons idéologiques (on en a désormais la preuve) par la majorité du Parlement.
A la différence près que les initiants allaient jusqu'au bout de leur raisonnement en demandant également que la Confédération réglemente la production et la commercialisation d'un produit consommé par un demi-million d'adeptes. Certes, pas besoin d'avoir la main spécialement verte pour faire pousser du chanvre sur son balcon ou dans son potager. Mais pour approvisionner un marché aussi considérable – et, en bonne logique économique, appelé à se développer si les fumeurs ne risquent pratiquement plus rien – des tonnes de haschich sont nécessaires. Plutôt que de laisser s'installer un trafic illégal, dont les bénéfices juteux restent occultes et profitent à un nombre restreint de personnes pas toujours parfaitement respectables, les autorités devraient sinon en détenir le monopole du moins prendre les mesures nécessaires pour contrôler le marché de manière à ce que le commerce de cannabis soit séparé du trafic des autres stupéfiants – héroïne et cocaïne en particulier – aux mains d'organisations criminelles diverses et variées.
Dans cette perspective, et pour tenir compte des conventions internationales, on peut se demander s'il ne serait pas préférable de préconiser un régime tolérant très largement la prescription de cannabis à des fins thérapeutiques. En Californie, la multiplication des prescriptions médicales de cannabis à des fins thérapeutiques a abouti à une quasi-légalisation du produit. Mais l'approvisionnement du «circuit» se fait par des voies légales, les agriculteurs étant autorisés à fabriquer le cannabis destiné à être consommé moyennant autorisation médicale. Un chercheur a même estimé que des taxes prélevées sur la vente de cannabis – comparables à celles qui frappent ces autres produits autrement plus nocifs que sont l'alcool et le tabac – pourraient rapporter quelques milliards de dollars à l'Etat californien en faillite. Une distribution contrôlée et médicalisée à large échelle permettrait en outre d'avoir des données beaucoup plus précises sur les effets proprement thérapeutiques du chanvre pour soigner divers symptômes et sur les incidences du THC sur la santé en général.
La distribution par les forces de l'ordre de «prunes» aux consommateurs soulagera la machine judiciaire. Mais la politique raisonnable en matière de chanvre risque d'attendre encore un peu.
D’un côté, l’État n’autorise qu’à la marge l’usage du cannabis thérapeutique. De l’autre, il s’acharne sur les consommateurs. Analyse de ces choix répressifs et contre-productifs.
Source: L'humanitéLe cannabis est la drogue la plus consommée en France aujourd’hui. Depuis plusieurs années, son usage se banalise à tel point que 41 % des Français affirment l’avoir déjà expérimentée. Pourtant, en France, la loi de 1970 en interdit toujours la vente, la détention et l’usage. Elle fait donc partie des cinq pays européens où fumer un joint peut envoyer en prison : la peine peut aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement pour consommation et détention de cannabis.
Cette répression a un coût. Chaque année, ce sont 500 millions d’euros que la France dépense pour les 130 000 interpellations annuelles et contrer le demi-million d’usagers quotidiens. Paradoxalement, les jeunes Français consomment, selon une étude de santé publique datée de 2007, davantage que les Néerlandais chez lesquels le cannabis est légal. En effet, 12,2 % des 15-24 ans consomment cette drogue douce aux Pays-Bas, contre 19,8 % des jeunes en France.
Ces quelques constatations relancent le débat sur la légalisation du cannabis. Il a en effet été calculé que le chiffre d’affaires annuel des ventes illégales de cannabis, en France, atteint 832 millions d’euros. Ce gain possible d’argent pousse la Californie à réfléchir sur une légalisation afin de prélever des taxes sur sa distribution. Ce qui pourrait lui rapporter jusqu’à 20 milliards de dollars par an.
Il est vrai que l’usage du cannabis peut avoir plusieurs conséquences relativement graves sur la santé : cancer du poumon, schizophrénie, dépression et baisse de la concentration. En revanche, son usage médical (connu depuis l’Antiquité et stoppé dans les années 1930) montre qu’il agit comme un excellent antidouleur, qu’il aide en cas de légère dépression, qu’il atténue nausées et vomissements, et soulage les effets indésirables des chimiothérapies. Une étude publiée dans The Lancet en 2003, montre qu’il aurait également plusieurs effets bénéfiques sur la sclérose en plaques. Aux États-Unis, 13 États ont déjà dépénalisé le cannabis et 10 autres le prescrivent pour ses vertus thérapeutiques.
Pourquoi alors ne pas légaliser un produit qui est médicalement moins dangereux que l’alcool et plus utile ? Et dès lors, comment justifier le fait que l’alcool, drogue qui crée des dépendances physiques et psychologiques, demeure légal en France ?
Aux membres du Parlement Assemblée Nationale - Sénat
Mesdames, Messieurs les parlementaires,
Comme la presse s’en fait l’écho, d’autres pays que la Hollande - l’Argentine, les Etats Unis, le Portugal, le Mexique, la République Tchèque, etc... - ont récemment réfléchi de manière réaliste, observant les dégâts d’un siècle de prohibition, et ont élaboré des propositions libérales en matière de politique des drogues. [...]
Source: Cannabis sans frontières
Dans la continuité de ce mouvement de réforme engagé au niveau international, la France ne peut-elle pas célébrer le quarantième anniversaire de la loi de 1970 sur les stupéfiants, retrouvant son statut de pays des Droits de l’Homme à l’égard de tous les usagers de drogues ?
La consommation de drogues concerne tous les milieux sociaux et toutes les générations. C’est un phénomène social irréversible auquel l’Etat doit faire face de manière pragmatique, efficace et concertée.
Cette nouvelle politique en matière de drogues se doit d’être audacieuse et innovante. Elle est absolument nécessaire, urgente. Et ce pour plusieurs raisons : au nom de la santé publique, de la réduction des risques et des dommages liés à l’usage de drogues, également pour lutter contre la corruption et le blanchiment d’argent, les organisations criminelles, et surtout pour en finir avec la surpénalisation de la société, les violences policières et la « machine » carcérale qui s’abattent essentiellement sur les jeunes, les pauvres et les immigrés.
Cannabis Sans Frontières milite pour un cadre législatif qui permette des relations sociales pacifiées.
Nonobstant le caractère contraignant des conventions internationales que l’État français a ratifiées, cette nouvelle politique pourrait être instituée « à titre expérimental », avec des dispositions différenciées selon la toxicité scientifiquement reconnue des substances actuellement classées comme stupéfiants.
Le 9 octobre dernier, la MILDT (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie) a lancé une énième campagne intitulée « Drogues, ne fermons pas les yeux », prétendant “combattre l’indulgence face aux drogues”.
Pourtant, à l’image des spots télévisés diffusés, le discours de l’État et la pratique quotidienne des acteurs de terrain sont en total décalage.
Ce n’est pas en faisant l’amalgame entre toutes les drogues, en les plaçant au même niveau de dangerosité, que le gouvernement réussira à contraindre la demande et à diminuer la consommation. Ce message ne peut qu’être contre-productif, notamment à l’égard des jeunes. Des études ont déjà été menées sur des campagnes similaires, montrant qu’à l’inverse de leur objectif proclamé, elles ont un effet plus incitatif que préventif. Cette initiative gouvernementale porte en elle-même le germe de son inutilité, à l’instar des lois qui régissent la question des drogues en France.
On assiste à une dépénalisation de fait de la consommation de drogues dans certaines catégories sociales, alors que par ailleurs, on surcharge tribunaux et prisons. Et l’on ne peut que constater comment cette discrimination quant à l’application de la loi creuse le fossé entre les services de l’État et les couches sociales les plus en difficulté.
C’est en 2010 que se préparera le prochain plan d’action gouvernemental qui doit succéder au plan triennal adopté en 2008 ; en 2010 donc, que doit être fait le bilan de 40 années d’expérience de la loi de 1970, à la base des dispositions actuelles en matière de prohibition de stupéfiants.
Cannabis Sans Frontières se prononce pour la dépénalisation de l’usage, accompagnée d’une prévention des risques liés à la consommation de substances psychotropes.
Différentes nouvelles dispositions s’imposent quant aux diverses substances visées par la loi :
- Cannabis :
Il est indispensable de permettre le recours à son usage thérapeutique, pour toutes les personnes atteintes de pathologies lourdes que cette plante peut soulager. Il faut aussi développer la recherche et l’information sur les applications thérapeutiques des cannabinoïdes, particulièrement à destination des malades. Le scandale qui consiste à persécuter les malades lorsqu’ils cultivent ou détiennent le cannabis dont ils ont besoin au quotidien pour faire face à leurs pathologies, ce scandale doit cesser.
Il faut envisager également la libéralisation de l’autoculture, d’abord pour les malades bien sûr, également pour les usagers récréatifs, afin de leur permettre d’échapper au marché noir. Dans la perspective d’une production légalisée, il faudrait prévoir la limitation des surfaces cultivées, 30 ares par exemple, afin d’assurer le bénéfice d’une telle réforme pour le plus grand nombre de cultivateurs. De même pourrait être retenue l’idée de l’interdiction des marques et de la publicité, pour éviter la constitution de monopoles, en même temps que dans un esprit de prévention. Pour la consommation, on peut envisager la création d’une nouvelle licence « fumoir » pour des lieux publics de consommation, ce qui faciliterait la réduction des risques (informations sur la nature des produits, vaporisation...).
- Héroïne et cocaïne :
Distribution contrôlée, éventuellement dans le cadre d’unités médicales spécialisées ; multiplication des structures « bas seuil », telles des salles de consommation à moindre risques.
À l’heure où l’on enregistre une forte augmentation de la consommation de ces substances, soulignons combien les mesures de distribution contrôlée tendent à réduire la disponibilité de celles-ci, au contraire de l’idée propagée généralement. On peut saluer à ce propos l’adoption par le Parlement allemand, en 2009, d’un texte autorisant la distribution contrôlée d’héroïne, disposition indispensable pour une véritable réduction des risques.
En matière de réduction des risques, il y a une urgence particulière à permettre l’échange de seringues en prison, dont l’interdiction est simplement criminelle. Cette pratique s’est imposée partout sauf en France, y compris dans les prisons en Iran !
Quant à la politique de l’héroïne, il serait grand temps de sortir cette substance du marché noir d’une manière générale ; par exemple en Afghanistan, où s’imposent les propositions d’instituer dans ce pays une production d’anesthésiques et analgésiques issue du pavot à destination du système hospitalier mondial, qui souffre d’un grave déficit en la matière. L’OMS a pu relever que 80% de la morphine d’hôpital est consommée dans une demi-douzaine de pays riches. Une telle mesure serait bienvenue, plutôt qu’une guerre absurde. Elle permettrait, du même coup, de remédier au scandale de l’inégalité devant la douleur, infligée au quatre cinquièmes les plus pauvres de l’humanité.
Pour ce qui est de la feuille de coca, son usage devrait être reconnu, en France comme ailleurs. Sa libre circulation est opportune, par exemple en tant que substitut face à l’augmentation spectaculaire de la consommation de la cocaïne. Il faut prendre en compte le point de vue des pays andins, tel que l’exprime le président bolivien Evo Morales, qui défend ainsi les perspectives d’une économie légale.
- Amphétamines, LSD ou autres :
Distribution contrôlée, via des « officines spécialisées » fonctionnant selon des modalités réglementaires à définir par le législateur.
- Drogues légales (alcool, tabac, médicaments) : information et prévention.
D’autre part, Cannabis Sans Frontières soutient l’initiative citoyenne « Secours vert », un club compassionnel qui, au titre de l’assistance à personne en danger, apporte une aide d’urgence aux personnes atteintes de maladies graves recourant au cannabis pour se soigner.
L’ouvrage récent du Docteur Franjo Grotenhermen, Du cannabis en médecine, documente très bien l’utilité de ces applications.
Enfin, nous ne pouvons qu’alerter sur les conséquences de la loi sur la récidive, avec ses “peines planchers” dont on mesure déjà l’ampleur des effets catastrophiques sur le plan social et humain, dont les coupables d’I.L.S. (Infractions à la Législation sur les Stupéfiants) sont les principales victimes.
Parmi les régressions récentes du droit en matière de stupéfiants, on relève le caractère attentatoire aux libertés individuelles des tests salivaires qui pénalisent les consommateurs réels ou supposés de cannabis, y compris lorsqu’ils ne sont pas sous l’effet de la substance (à partir d’un nanogramme...). Cela permet de contrôler des millions d’usagers, en dépit des effets éventuellement contreproductifs pour la sécurité routière, dans la mesure où ils incitent à la consommation d’alcool. En effet, beaucoup d’adultes considèrent qu’il vaut mieux boire de d’alcool dont la trace dans le sang sera éliminée rapidement, plutôt que de risquer un contrôle positif plusieurs jours ou semaines après avoir consommé du cannabis.
La réforme des lois de la prohibition des drogues est une question de droit et de santé publique, une question politique. C’est au législateur de s’en saisir, au vu du bilan désastreux de l’arsenal de mesures à l’œuvre depuis trop longtemps.
Nous faisons appel à votre attachement au respect des libertés individuelles et de la dignité de la personne humaine, comme à votre considération des problèmes sanitaires et sociaux.
Un débat doit s’ouvrir, notamment par la création d’une commission telle que l’a proposée le député-Maire du 18ème arrondissement à Paris.
Veuillez agréer, Mesdames et Messieurs les parlementaires, l’expression de nos respectueuses salutations.
C'est ce que propose l'ex-président de la Polynésie française Oscar Temaru qui note que les touristes réclament le cannabis local.
Source: nouvelobs.com
Oscar Temaru (Sipa)
L'ancien président de la Polynésie française Oscar Temaru a suggéré lundi 25 janvier, lors de débats à l'assemblée de cette collectivité d'outre-mer, de "relancer l'emploi avec le pakalolo", le cannabis local. "Les étrangers qui arrivent ici chez nous, les touristes, vont dans les hôtels, et demandent du cannabis ; et nous savons également qu'il y a des pays en Europe qui ont légalisé la vente de paka. C'est peut-être un moyen de donner du travail à nos jeunes, de pouvoir le vendre, mais aux étrangers", a-t-il ensuite déclaré sur la chaîne locale TNTV.
"Le cannabis est légalisé"
Oscar Temaru, élu indépendantiste à l'Assemblée de la Polynésie française, a aussi estimé que le kava (boisson traditionnelle polynésienne à base de racines) avait été interdit, "alors qu'on en reconnaît aujourd'hui les bienfaits". Unutea Hirshon, représentante à l'Assemblée et proche d'Oscar Temaru, a appuyé ces propositions en prenant l'exemple de l'Espagne, du Portugal et de certains Etats des Etats-Unis où, selon elle, "le cannabis est légalisé". Pour sa part, la gendarmerie estime qu'en Polynésie française, l'économie souterraine liée au pakalolo représente chaque année au moins 10 milliards de francs Pacifiques (83 millions d'euros). Mais cette estimation est réalisée à partir des pieds de cannabis détruits, qui ne représentent qu'une petite partie du marché. Quinze dealers ont été placés en détention en 2009 à Tahiti.
- IACM: Hommage au Dr. Ester Fride
- Etats-Unis: le New Jersey devient le 14e État à légaliser l’usage médical du cannabis
- Science: chez l’homme, le cannabidiol améliore les effets anticancéreux du THC sur les cellules cérébrales cancéreuses
- En bref
- Un coup d'œil sur le passé
Source : IACM
IACM: Hommage au Dr. Ester Fride
C’est avec beaucoup de tristesse que l’IACM informe ses lecteurs de la mort du docteur Ester Fride, décédée le1er janvier, à l’âge de 56 ans d’un cancer du poumon diagnostiqué en juillet 2008. Cette scientifique israélienne avait montré qu’un mammifère nouveau né ne peut ni téter, ni survivre sans le système endocannabinoïde opérationnel. Le Dr. Fride, professeure au College of Judea and Samaria d’Ariel, fut la première à être récompensée par le l’IACM Award pour la recherche fondamentale en 2005.
Dans une lettre très personnelle, le président de l’IACM, Ethan Russo a écrit : « C’est peut-être le plus grand compliment que l’on peut faire à une amie qui nous a quittés bien trop tôt ; bien que nous soyons extrêmement peinés, le sentiment le plus vif est celui d’enrichissement, que nous avons pu partager avec elle et qui a donc enrichi nos vies. »
À l’avenir, en recherche fondamentale, le prix décerné par l’IACM sera dénommé l’ Ester Fride Award.
Etats-Unis: le New Jersey devient le 14e État à légaliser l’usage médical du cannabis
Le 11 janvier, la législature du New Jersey a approuvé un projet de loi qui ferait de l’Etat du New Jersey le 14e Etat à légaliser l’usage médical du cannabis afin d’aider les patients atteints de maladies chroniques. Le New Jersey est l’un des rares Etats de la côte Est à avoir adopté une telle législation. La mesure, qui permettrait aux patients atteints de cancers, du SIDA ou d’une sclérose en plaques de se procurer du cannabis cultivé et distribué par des dispensaires contrôlés par l’Etat, a été votée par les députés à 48 voix contre 14 et devant le Sénat à 25 voix contre 13.
Le gouverneur Jon S. Corzine a indiqué qu’il signerait la loi. Ses partisans ont indiqué que d’ici 9 mois, les patients munis d’une prescription de leur médecin devraient pouvoir obtenir du cannabis de l’un des six dispensaires. La loi du New Jersey est considérée comme la plus restrictive des lois sur le cannabis à usage médical aux Etats-Unis, car elle permet aux médecins de prescrire uniquement dans les cas de maladies graves ou chroniques définies par une liste. La loi interdit aussi aux patients de cultiver leur propre cannabis et de consommer en public. Elle régule la drogue selon les conditions définies afin de suivre la distribution des opiacés médicalement prescrits. Les patients ne pourront obtenir que 57 grammes de cannabis par mois.
Pour plus d’information:
www.nytimes.com/2010/01/12/nyregion/12marijuana.html?emc=eta1
(Source: New York Times du 11 Janvier 2010)
Science: chez l’homme, le cannabidiol améliore les effets anticancéreux du THC sur les cellules cérébrales cancéreuses
Selon une recherche menée au California Pacific Medical Center Research Institute, à San Francisco, le cannabidiol (CBD) augmente les effets inhibitoires du dronabinol (THC) sur la prolifération et la survie des cellules cérébrales cancéreuses. Deux alcaloïdes cannabinoïdes naturels ont été testés sur deux lignées de cellules du glioblastome. Le THC et le CBD contribuent par synergie à l’inhibition de la prolifération des cellules. Le traitement des cellules du glioblastome avec les deux composants conduit à des modulations significatives du cycle cellulaire, l’induction de variétés réactives d’oxygène (radicaux libres) et l’apoptose (mort programmée des cellules) de celles-ci.
Avec chaque composé pris séparément, il n’y a pas eu de changements spécifiques observés, ce qui indique que les voies de transmission de signal affectées par ce traitement combiné sont uniques. Les chercheurs ont conclu que « ces résultats suggèrent que l’addition de cannabidiol au delta-9- THC peut améliorer l’efficacité globale du delta-9- THC dans le traitement du glioblastome »
(Source: Marcu JP, Christian RT, Lau D, Zielinski AJ, Horowitz MP, Lee J, Pakdel A, Allison J, Limbad C, Moore DH, Yount GL, Desprez PY, McAllister SD.Cannabidiol enhances the inhibitory effects of Delta9-tetrahydrocannabinol on human glioblastoma cell proliferation and survival. Mol Cancer Ther 2010;9(1):180-9.)
En bref
Etats-Unis: Californie
Le 12 janvier, une proposition de loi visant à légaliser et à taxer le cannabis en Californie a été approuvée par un comité important de l’assemblée législative, mais il n’est pas attendu que la législature ne l’examine avant l’année prochaine. Les partisans ont qualifié d’historique l’action du comité, car c’est la première approbation d’une proposition de légalisation du cannabis par une formation législative aux Etats-Unis depuis plus de cent ans. La législation permettrait aux personnes majeurs de détenir au plus 28,5 grammes de cannabis à des fins récréatives. (Source: Los Angeles Times du12 janvier 2010)
Hollande: coffee-shops
Le 4 janvier, un fonctionnaire a indiqué que le plan de transformation des coffee-shops situés près des frontières en club privés à partir du 1er janvier, a été remis à une date ultérieure. Petro Hermans attaché au projet pour la ville de Maastricht a annoncé à la presse : « Nous avons d’abord besoin de mettre au point notre projet pour le rendre opérationnel. » Les maires de Maastricht et de sept autres municipalités de la province de Limburg avaient annoncé, en mai dernier, qu’environ 30 coffee shops seraient transformés cette année en club privé. (Source: AFP du 4 janvier 2010)
Science: théorie de la drogue de passage
Un large groupe international a analysé les données de l’Organisation Mondiale de la Santé sur des sondages effectués dans 17 pays répartis sur plusieurs continents. Les données ne corroborent pas la théorie de la drogue de passage, qui prétend que la consommation de certaines drogues (cannabis, alcool, etc …) conduit à la consommation de drogues plus dures. Ceci implique que les efforts aboutis de la consommation préventive des drogues de passage ne conduisent pas par eux-mêmes à la réduction de la consommation d’autres drogues. (Source: Degenhardt L, et al. Drug Alcohol Depend, 7 janvier 2010. [publication électronique avant la parution])
Science: sommeil
Selon une étude menée sur des rats, à l’université de Mexico, une administration subchronique et épisodique des endocannabinoïdes anandamide ou oléamide augmente la phase de sommeil appelée sommeil paradoxal. Ce sont les récepteurs CB1 qui médiatisent cet effet. Les rêves les plus marquants se produisent pendant cette phase de sommeil. (Source: Herrera-Solís A, et al. Pharmacol Biochem Behav, 6 janvier 2010. [ publication électronique avant la parution])
Science: système immunitaire
Selon une étude réalisée à l’université de Gdansk, en Pologne, le cannabinoïde naturel cannabidiol CBD influence le système immunitaire du rat. Un traitement répété a réduit le nombre de cellules T et de cellules B et a amélioré l’immunité anti tumorale et antivirale non spécifique liée aux cellules naturelles tueuses (cellules NK er cellules NKT). (Source: Ignatowska-Jankowska B, et al. J Physiol Pharmacol 2009;60 Suppl 3:99-103.)
Science: Diabètes
Selon une recherché menée à l’université de Turin, en Italie, le récepteur antagoniste CB1 (AM251) améliore la perte de protéines du foie des souris diabétiques. Les scientifiques ont démontré que les récepteurs CB1 sont plus nombreux dans certaines cellules du foie des diabètes expérimentaux de type 1. (Source: Barutta F, et al. Diabetes, 12 janvier 2010. [publication électronique avant la parution])
Science: fertilité masculine
Une recherche sur le sperme de l’homme, à l’université de Calabre, Italie, suggère que le blocage du récepteur CB1 par le récepteur antagoniste CB1 rimonabant améliore la mobilité et la viabilité du sperme et provoque l'obtention de leur capacité de fertilisation. (Source: Aquila S, et al. Br J Pharmacol, 8 janvier 2010. [ publication électronique avant la parution])
Un coup d'œil sur le passé
Il y a un an
► Science: la consommation de cannabis n’est pas associée à une augmentation du risque de développer un sarcome de Kaposi chez les personnes infectées par le VIH
► Hollande: une cour d’appel statue que la possession de cinq plants de cannabis ne devrait pas entraîner de poursuite judiciaire
Il y a deux ans
► Science: le THC diminue la douleur chronique des patients que les opiacés soulagent peu
► Royaume-Uni: l’Agence de régulation des médicaments et des produits de santé publie un rapport d’information sur le sativex
► Science: composition qualitative similaire des fumées du cannabis et du tabac
Cannabis Sans Frontières organise son université d’hiver, le 29, 30, 31 janvier, à Paris, en particulier pour la mise en oeuvre de ses campagnes en 2010, et pour faire le point en ce début d’année.
Les législateurs du New Jersey ont approuvé "l'utilisation médicale de la marijuana", faisant de cet État du nord-est des États-Unis le quatorzième à légaliser cette drogue pour soulager la douleur physique, a rapporté mardi The New Jersey Real-Time News. La loi interdira aux personnes de faire pousser de la marijuana chez eux, mais les autorisera à en recevoir auprès de centres agréés, après s'être soumis à une vérification de leur casier judiciaire.
Fumer un joint n’est pas mal vu dans la société. La consommation ne cesse d’augmenter. Et la fumée bleue, qui réunit des Egyptiens de tous bords, abolit les clivages sociaux.
Source: Courrier International
Si la plupart des peuples préparent de bons plats, décorent leurs appartements et allument des bougies pour le nouvel an, nombre d’Egyptiens saisissent l’occasion pour se retrouver avec leur meilleur ami, le haschisch. Selon les statistiques de la commission des Affaires sanitaires du Parlement, la population a dépensé en 2008 des dizaines de millions d’euros pour cette drogue, estimation fondée sur les quantités saisies par la police. Or celles-ci ne représentaient qu’environ 10 % des quantités disponibles sur le marché. Au début de l’année 2009, le ministère de l’Intérieur a par ailleurs indiqué que la valeur des saisies de haschisch avait augmenté de 124 % en une année, ce qui veut dire que la consommation a probablement augmenté d’autant.
Les consommateurs ne sont pas considérés comme des drogués, mais comme de simples fumeurs. Car, dans la culture populaire égyptienne, le haschisch passe pour un “ingrédient complémentaire” du tabac. Par ailleurs, les hommes en fument plus que les femmes, ce qui s’explique par la conviction largement partagée – et erronée – que le haschisch est un aphrodisiaque. Quand quelqu’un organise un mariage, il prévoit de la musique, prépare de bons plats… et se procure du haschisch. Ce qui, au demeurant, n’est pas difficile. Tout le monde sait où en trouver. Chacun connaît le marchand du quartier, et c’est rare que celui-ci se fasse dénoncer à la police. On ne l’appelle pas “trafiquant de drogue”, ce qui paraîtrait disproportionné à tout le monde, mais “dealer”. Personne ne s’étonne lorsqu’un jeune vous demande : “Où est-ce que je peux trouver le dealer du quartier ?” Quant au grossiste, il est appelé doulab [placard].
Les grosses sommes d’argent en jeu pourraient faire penser que beaucoup d’acheteurs sont des bandits ou des personnes à deux doigts de basculer dans la criminalité. Or il suffit de faire un tour chez des adeptes du pétard pour se rendre compte qu’il s’agit de fonctionnaires, de journalistes, d’ingénieurs… réunis dans un nuage de fumée bleue qui efface les clivages sociaux. Mais, si le haschisch occupe une place de choix parmi les drogues en Egypte, il n’a pas pour autant l’exclusivité. D’autres pratiques sont largement répandues, comme l’inhalation d’essence, de cirage de chaussures, de gaz de briquet ou encore de fumée de fourmis brûlées. Sans parler de la bissa, plus récente. C’est un mélange d’héroïne et de calmants dissous dans du jus de citron. [A propos d’héroïne], on peut rappeler l’énorme succès de ¼ Gram. Ce roman d’Issam Youssef raconte l’histoire d’un jeune homme qui devient toxicomane après avoir pris 250 milligrammes d’héroïne avec des amis. Il décrit le monde de la drogue sans emphase. La première édition de son livre [sorti en 2008] a été épuisée en moins d’un mois. Les différentes drogues arrivent par vagues et suivent les modes. L’opium a la faveur des chauffeurs de poids lourds, l’essence, la colle et l’acétone – faciles à obtenir et peu onéreuses – sont consommées par les enfants de la rue, et les comprimés sont très répandus parmi les professions libérales. A la fin des années 1970, c’est la marijuana qui s’est fait sa place parmi les étudiants et dans les classes populaires. Son succès s’explique par son prix abordable et par la facilité avec laquelle on peut la cultiver. Quant aux journalistes, artistes et autres professionnels de la création, ils sont depuis des lustres adeptes du haschisch. Le plus célèbre d’entre eux a été Sayyid Darwish [1892-1923], chanteur et compositeur, qui a consacré un air aux “fumeurs” : “Le plus courageux des beys ou des pachas, du mal du haschisch, il n’en dira pas.” Dans une autre chanson, il se moque de la cocaïne, drogue arrivée avec les Anglais à l’époque coloniale.
Le cinéma illustre bien la place que le haschisch a conquise en Egypte. Dans les films des années 1970, on voyait souvent quelqu’un qui, dans un état hystérique, cherchait à se procurer sa dose. Aujourd’hui, la scène typique serait plutôt celle d’un monsieur tout à fait normal qui se la procure et la fume en compagnie de ses amis. Ainsi, selon des études officielles, 6 millions d’Egyptiens en consommeraient de manière régulière. Ils ont inventé toutes sortes de noms pour les différentes variétés. Certaines sont appelées “Saddam”, d’autres “Obama”, tout comme il y a eu du “F-16” pendant la deuxième Intifada [en septembre 2000]. “Nancy” et “Haïfa” [d’après le nom de deux chanteuses de variétés libanaises] sont particulièrement prestigieuses. D’un autre côté, le mot “haschisch” sert parfois de prénom. D’après les registres officiels, il y aurait 168 Egyptiens qui le portent, 7 qui s’appellent Boudra [poudre], 3 qui répondent au nom d’Opium et 2 à celui de Chamma [schnouff].
La ministre de l’enseignement supérieur accuse les écologistes de vouloir la “vente libre de toutes les drogues”. Une éxagération préélectorale.
Source: Les décodeurs
Pécresse : les Verts veulent légaliser toutes les drogues
La ministre de l’enseignement supérieur accuse les écologistes de vouloir la “vente libre de toutes les drogues”. Une éxagération préélectorale.
Ce qu’elle a dit
Invitée des 4 Vérités, sur France 2, le 9 janvier, la ministre de l’enseignement supérieur a assuré que “les Verts sont pour la vente libre du cannabis et la vente libre de toutes les drogues.” Avant de demander : “Quelle est la position du PS ? Ils vont s’allier aux Verts au deuxième tour. Est-ce que M. Huchon est favorable à la vente libre du cannabis ? Est-ce que la gauche est favorable à ce que la drogue pénètre dans les lycées d’Ile-de-France ?” (Voir la vidéo ici)
Pourquoi c’est faux
1 - Les Verts ne sont pas pour la “vente libre” des drogues
Le programme de Dominique Voynet en 2007 défendait “une dépénalisation de toutes les drogues et la légalisation du cannabis.” (Voir ici). Et Cécile Duflot, interrogée sur la question sur RMC en novembre (voir ici) estimait : “Il faut avoir avec l’ensemble des drogues la relation qu’on a avec d’autres drogues légales comme le tabac ou l’alcool. Il faut avoir une politique de santé publique mais pas une politique faux-derche où on laisse les gens consommer.” “Vous êtes pour la dépénalisation du cannabis ?”, lui demande le journaliste. “Oui”, répond la secrétaire nationale des Verts.
Une position que m’a confirmée Djamila Sonzogni, porte-parole des Verts : “Nous sommes pour la dépénalisation du cannabis. Et pour les usagers d’autres drogues, on ne
pense pas qu’on va régler le problème en les mettant en prison. Il faut les soigner, les aider, c’est comme pour les personnes dépendantes de l’alcool. Mais nous ne disons pas pour autant qu’il faut fumer du cannabis !”
“Il faut que Mme Pécresse comprenne que la vente libre, c’est ce qui se passe aujourd’hui, avec du cannabis mélangé à n’importe quoi, vendu dans des caves dans des
conditions dangereuses. C’est en contrôlant les endroits de vente qu’on pourra assurer un suivi psychologique ou médical”, explique-t-elle encore. “Nous ne défendons absolument pas la vente libre des drogues !”
Par ailleurs, on peut souligner que le programme d’Europe Ecologie (qui comprend les Verts, mais pas seulement) aux régionales, tout comme aux européennes , n’évoque
pas cette question.
2 - Dépénaliser ne veut pas dire mise en “vente libre”
Renaud Colson, maître de conférence en droit privé et sciences criminelles à l’université de Nantes, précise que dépénalisation et légalisation sont “des catégories bien distinctes juridiquement”. La dépénalisation consiste “à maintenir l’incrimination mais exclure la pénalisation effective”, explique-t-il. En substance, la drogue reste illégale mais on ne poursuit plus les consommateurs. La dépénalisation est par ailleurs un concept assez flou, qui peut recouvrir des réalités assez différentes, plus ou moins tolérantes ou répressives.
La légalisation, elle, reviendrait à rendre légaux l’usage et la commercialisation de drogues, explique Renaud Colson. “Mais ça n’existe nulle part, et pour y parvenir, la France devrait renier les traités internationaux qu’elle a signés, ce qui n’est pas prêt d’arriver”.
“Surtout, la notion de ‘vente libre’ ne correspond à rien juridiquement, on est dans le registre de la démagogie de bas étage, cela ne veut rien dire !“, souligne-t-il.
Par Nabil Wakim
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