Californie: La bataille de la légalisation de cannabis se jouera dans les urnes.
Par Invité, dans Ce que nous avons retenu...,

Et elle a déjà commencé sur les ondes...
 
De notre correspondant à Los Angeles
 
A peine remis de la longue bataille (toujours en cours) sur la «proposition 8», les Californiens vont remettre ça en novembre prochain. Pas pour la légalisation du mariage gay cette fois, mais pour celle du cannabis.
 
Source : 20minutes.fr
La semaine dernière, la pétition «Tax Cannabis Act» a recueilli suffisamment de signatures (plus de 700.000 contre 434.000 nécessaire) pour que les Californiens soient appelés à se prononcer par référendum lors des scrutins du 2 novembre 2010.

 
Les policiers divisés
 
A Los Angeles ou San Francisco, le premier spot radio pro-légalisation a envahi les ondes cette semaine.
Extrait audio
 
On y entend un shérif-adjoint expliquer pourquoi il est en faveur de la mesure. «J'ai été en première ligne pour constater que l'approche actuelle ne fonctionne pas. Elle mène à des cartels violents, des dealers dans nos écoles et nos rues, coûte des millions de dollars et n'a pas fait chuter la consommation», accuse-t-il. Il conclut: «C'est pour ça que les policiers supportent» l'initiative, qui «pourrait rapporter des milliards de dollars» et permettre aux forces de l'ordre «de se concentrer sur les crimes violents.»
 
Les policiers favorables à la légalisation? Pas tous, évidemment. On compte certes le lobby «Les forces de l'ordre contre la prohibition», mais d'autres y sont farouchement opposés. «Cette publicité est totalement fausse et trompeuse», se fâche Kim Raney, porte-parole de l'association des chefs de police californiens. Selon lui, la question du cannabis est «un cheval de Troie», une «première étape pour une légalisation des drogues».
 
Si la Californie disait oui, reste à voir quelle serait l'attitude de l'administration Obama. Au niveau fédéral, la consommation de cannabis, même à usage médical, reste interdite. Mais le ministre de la Justice, Eric Holder, a indiqué a plusieurs reprises que s'attaquer aux Etats l'ayant légalisé n'était pas sa priorité.
Bon pour l'économie?
 
L'homme derrière la pétition s'appelle Richard Lee, un activiste et business-man du cannabis à usage médical, autorisé depuis 1996 en Californie. Il a également fondé l'université privée (et non reconnue) d'Oaksterdam, qui propose des formations liées de près ou de loin à la marijuana (droit, business, horticulture etc).
 
Jusqu'ici, il a été l'un des principaux artisans de la collecte de fonds (1,5 million de dollars). Il espère que le mouvement lévèra 20 millions d'ici novembre. En face, les lobbies de la santé et des groupes de lutte contre les addictions s'organisent.
 
Selon un sondage réalisé fin 2009, 56% des Californiens se disent favorables à la légalisation. Ses partisans jouent cette fois la carte de la responsabilité fiscale, s'appuyant sur la proposition de loi Ammiano de 2009 (pour l'instant dans l'impasse). Selon le bureau californien des impôts, une taxe de 50 dollars par once (28,5gr) permettrait à l'Etat de récupérer 1,4 milliard de dollars par an. Tentant, alors que le budget annuel californien accuse un déficit de 19 milliards de dollars. Mais pour l'instant, aucun des principaux candidats en course pour succéder à Arnold Schwarzenegger – même les plus à gauche– n'ont rejoint le wagon de la légalisation. Pourtant, certains ont déjà des idées de slogan: «Yes We Can(nabis)».
 

 
 
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L'Afghanistan, premier producteur mondial de haschich et d'opium
Par Invité,
Réputé pour être le premier producteur mondial d'opium, l'Afghanistan est également le principal producteur de haschich, devant le Maroc, selon un rapport rendu public mercredi 31 mars par l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
 
Source : Le Monde
Jusqu'en 2008, l'ONU considérait le Maroc comme le premier producteur et exportateur de cannabis. En 2003, précisait l'UNODC dans un précédent rapport, 134 000 hectares, c'est-à-dire 1,48 % des terres cultivables du pays, auraient été dédiés à la récolte de cannabis. La superficie de production a depuis baissé grâce à l'action des autorités marocaines, mais le nouveau leadership de l'Afghanistan s'explique avant tout par un rendement exceptionnel.
 
Entre 10 000 et 24 000 hectares de cannabis sont en effet cultivés chaque année en Afghanistan, soit beaucoup moins qu'au Maroc, selon les estimations de l'agence onusienne dans sa première étude sur le cannabis en Afghanistan.
 
C'est donc "l'étonnant rendement de la culture afghane de cannabis" (145kg/ha de haschich, contre 40kg/ha au Maroc) qui fait de l'Afghanistan le premier producteur au monde, "avec entre 1 500 et 3 500 tonnes produites par an environ", précise le directeur exécutif de l'ONUDC, Antonio Maria Costa, dans un communiqué.
 
Moins cher à cultiver et à récolter, le haschich a un rendement plus élevé que celui de l'opium pour les paysans afghans à raison de 3 900 dollars par hectare, contre 3 600 pour l'opium. Le revenu annuel de la production de haschich en Afghanistan représente "entre 10 et 20 % de celui de l'opium, qui était de 438 millions de dollars en 2009", ajoute l'ONUDC. Mais la culture du pavot reste dominante, le cannabis est trop gourmand en eau pendant l'été et se conserve moins bien.
 
Les lieux de production du haschich sont, comme ceux du pavot, situés dans les zones d'instabilité politique, surtout dans le sud du pays. Une partie de la production est consommée localement, tandis que le reste part sur les routes du trafic de l'opium.
 
L'an dernier, 6 900 tonnes d'opium ont été produites en Afghanistan, soit plus de 90 % de la production mondiale, selon l'ONUDC. Le gouvernement afghan a annoncé début mars le lancement d'un plan d'éradication des champs de pavot et prévu une aide aux paysans pour développer des cultures alternatives, comme les céréales. "Toutes les drogues en Afghanistan, que ce soit l'opium ou le cannabis, sont taxées par ceux qui contrôlent le territoire et fournissent un revenu supplémentaire aux insurgés", a ajouté le directeur exécutif de l'ONUDC.
 
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IACM - Bulletin du 10 Mars 2010
Par Invité,
- Science/Etats-Unis: un rapport sur la recherche du Center for Medicinal Cannabis Research de Caliornie fournit de nouvelles preuves des effets thérapeutiques du cannabis
- IACM: l’enquête préliminaire sur Franjo Grotenhermen est close
- Italie: Un juge ordonne un accès libre aux médicaments à base de cannabis pour un patient atteint de sclérose en plaques
- En bref
- Un coup d'œil sur le passé
 
Source : IACM
Science/Etats-Unis: un rapport sur la recherche du Center for Medicinal Cannabis Research de Caliornie fournit de nouvelles preuves des effets thérapeutiques du cannabis
 
Selon un rapport publié le 17 février, les premiers essais cliniques, des vingt dernières années sur les bénéfices médicaux du cannabis confirment son efficacité pour réduire les spasmes musculaires associés à la sclérose en plaques et aux douleurs de différentes origines. Le Dr. Igor Grant, psychiatre, qui dirige le Center for Medicinal Cannabis Research de l’Université de Californie, San Diego, indique que cinq études, financées par l’État, ont fait appel à des volontaires à qui ont été administrés de manière aléatoire du cannabis ou un placébo afin de déterminer si le cannabis soulageait à l‘ inverse d’autres traitements traditionnels.
 
"Il est certain maintenant que les cannabinoïdes peuvent constituer un traitement principal ou complémentaire, a indiqué Grant lors d’une conférence de presse où il présentait ses résultats. L’Assemblée législative de Californie a créé le CMCRC en 2000 afin d’examiner si les demandes d’utilisation médicale du cannabis pouvaient résister à un examen scientifique. En 1996, les électeurs de l’État ont été les premiers des Etats-Unis à approuver une loi permettant l’usage du cannabis à des fins médicales. Treize autres États ont fait de même, mais la Californie est le seul Etat à soutenir la recherche. Après dix ans d’activité et près de 9 millions de dollars (environ 6,6 millions d’Euros) investis, le CMCRC pourra finir son travail d’investigation l’année prochaine. Parallèlement aux études sur les spasmes musculaires, le SIDA et les douleurs associées des blessés médullaires, le Centre a aussi étudié l’impact de la marijuana sur le sommeil, la conduite automobile, les douleurs des membres chez les patients diabétiques. Les travaux ont aussi porté sur l’administration du cannabis, à savoir l’inhalation après vaporisation est aussi efficace que de fumer le cannabis.
 
Le rapport est disponible à:
www.cmcr.ucsd.edu/CMCR_REPORT_FEB17.pdf
 
Pour plus d‘information:
- hosted.ap.org/dynamic/stories/U/US_MARIJUANA_RESEARCH?SITE=FLTAM&SECTION=HOME&TEMPLATE=news_generic.htm
- www.sfgate.com/cgi-bin/article.cgi?f=/c/a/2010/02/18/MNRF1C3964.DTL
- www.upi.com/Health_News/2010/02/18/Studies-Pot-good-for-some-types-of-pain/UPI-60541266552210/
 
(Sources: Associated Press du 17 février 2010, UPI of 18 février 2010, San Francisco Chronicle du 18 février 2010)
 
 
IACM: l’enquête préliminaire sur Franjo Grotenhermen est close
 
Dans une lettre datée du 5 février adressée au Dr. Franjo Grotenhermen, directeur exécutif de l’IACM, parvenue à son avocat mi-février, le procureur de Hamburg indique que l’enquête préliminaire dont il faisait l’objet est maintenant terminée. Aucune activité criminelle n’a été trouvée. Aucun autre membre de L’IACM et de l’ACM n’a été interrogé à l’exception d‘un membre de l‘ACM de Hambourg. Grotenhermen a indiqué "qu’il était heureux que cette perquisition n’ait eu aucune conséquence sur les patients au sein de l’ACM ou de l’IACM, et que pour le futur, aucun membre n‘a à s’inquiéter. "
 
Le 17 mars 2009, la police locale avait effectué une perquisition au bureau de l’association allemande Association for Cannabis as Medicine (ACM) ainsi qu’au bureau du Dr. Grotenhermen, président de cette association. La police avait saisi des fichiers de l’ACM et de l’IACM. De plus, une copie du disque dur de l‘ordinateur avait été faite à titre d’investigation. La perquisition avait été effectuée sur la base d’un mandat de la Cour de Hambourg à la demande du procureur qui suspectait une violation de la loi sur les stupéfiants. Les autorités pensaient trouver une illégalité relative à la Cannabis Pharmacy (www.hanfapotheke.org).
 
(Source: communication personnelle de Franjo Grotenhermen)
 
 
Italie: Un juge ordonne un accès libre aux médicaments à base de cannabis pour un patient atteint de sclérose en plaques
 
Une Cour de justice d’Avezzano, ville italienne des Abruzes, province d’Aquila, a statué le 2 février qu’un patient souffrant de sclérose en plaques devrait avoir un accès libre au traitement à base de cannabis non produit en Italie. Le juge Elisabetta Pierazzi a statué ainsi en indiquant que les autres médicaments ne s’étaient pas révélés efficaces, et que seul le cannabis réduisait les symptômes du patient. Cette décision est basée sur l’article 32 de la Constitution italienne qui proclame le droit à la santé des citoyens. Selon un article journalistique, c’est la première décision de justice de ce type en Italie.
 
Il a été noté que le patient ne disposait pas de ressources financières suffisantes pour acheter le médicament et qu’il était urgent qu’il en bénéficie avant une détérioration de sa santé.
Le malade a déclaré:" je suis heureux de cette victoire. C’est celle des patients forcés à renoncer au seul remède qui peut alléger leur souffrance. Or, ces interdictions contredisent les droits fondamentaux et civils des citoyens. "
 
Pour plus d‘information:
ricerca.gelocal.it/ilcentro/archivio/ilcentro/2010/02/10/CR3CQ_CR301.html
 
(Source: Il Centro du 10 février 2010)
 
 
En bref
 
 
Etats-Unis: Montana
En 2009, le nombre de patients ayant recours au cannabis à des fins médicales a augmenté de 600%. Entre 2008 et 2009, le nombre de personnes ayant demandé une approbation légale pour obtenir du cannabis est passé de 830 à 6069. Au total l’Etat compte désormais 7339 patients autorisés. (Source: Helena Independent Record du 14 février 2010)
 
Science: Toxicité nerveuse
Selon une étude réalisée sur un modèle animal, menée à l’université de Barcelone, Espagne, le THC réduit les lésions du système nerveux causées par la prise de MDMA (ecstasy). Les auteurs suggèrent que "ces actions neuroprotectrices sont d’abord médiatisées par la réduction de l’hyperthermie via l’activation du récepteur CB1, bien que les récepteurs CB2 contribuent eux aussi à atténuer la neuroinflammation." (Source: Touriño C, et al. PLoS One 2010;5(2):e9143.)
 
Science: virus papillome humain
Selon une large étude épidémiologique conduite aux États-Unis, la consommation de cannabis n’est pas associée avec l’apparition naturelle du virus papillome humain et du cancer cervical chez les femmes, qu’elles soient positives ou négatives au VIH. Quelques virus de ce type peuvent causer des tumeurs malignes, spécialement dans les cas de cancer cervical chez les femmes. L’étude a inclus un grand nombre de femmes: 2584 personnes positives au VIH et de 915 négatives. (Source: D'Souza G, et al. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev 16 février 2010. [ publication électronique avant la parution])
 
Science: Blessure médullaire
Selon une recherche menée sur le modèle animal par des scientifiques espagnols, l‘endocannabinoïde 2-AG réduit les lésions liées à des blessure médullaire (moelle épinière). Cet effet est provoqué par l’activation des récepteurs CB1 et CB2. Les auteurs ont noté que les résultats suggèrent que "ce cannabinoïde endogène peut être utile comme traitement de protection pour les cas de lésions de la moelle épinière aigues ." (Source: Arevalo-Martin A, et al. Neurobiol Dis 12 fevrier 2010. [publication electronique avant la parution])
 
Science: Douleur
Une étude réalisée à l’université de Modène et Reggio Emilia, Italie, prouve que l’acide acétysalicylique (Aspirine) et les cannabinoïdes agissent en synergie pour réduire la douleur. Les auteurs ont utilisé le cannabinoïde synthétique HU210. Cette synergie implique la sérotonine et les récepteurs cannabinoïdes. Ils ont noté que " les combinaisons de doses faibles de cannabinoïdes et de NSAIDs peuvent être intéressantes d’un point de vue thérapeutique." (Source: Ruggieri V, et al. Life Sci 2010 Feb 12. [publication électronique avant la parution])
 
Science: culture du cannabis
Selon une étude menée à l’université de Gent, Belgique, une culture de cannabis à petite échelle comme une par exemple, une culture maison, représente une part de marché sous évaluée comparée à la culture commerciale à grande échelle. L‘auteur soutient " une plus grande tolérance des cultures à petite échelle afin d’assurer le moins mauvais des marchés du cannabis. ." (Source: Decorte T. Int J Drug Policy 20 février 2010. [ publication électronique avant la parution])
 
Science: Douleur
Selon une recherche menée sur le modèle animal à l’Université de Tucson en Arizona, un agoniste du récepteur CB2 a réduit la douleur et la perte de masse osseuse dans des cas de cancer. (Source: Lozano A, et al. Life Sci 19 février 2010 Feb 19. [ publication électronique avant la parution])
 
 
Un coup d'œil sur le passé
 
 
Il y a un an
 
► Allemagne: les premiers patients autorisés peuvent désormais acheter du cannabis naturel dans les pharmacies
► Etats-Unis: en matière de politique de cannabis médical, des changements sont à attendre de la part du gouvernement fédéral
► Canada: la Cour suprême de la Colombie-Britannique statue que le programme de cannabis médical est anticonstitutionnel
► Science: baisse de la consommation de cannabis chez les jeunes au cours des dernières années
 
Il y a deux ans
 
► Science: le THC est efficace dans le traitement des nausées résistant à toute autre thérapie chez un patient ayant bénéficié d’un bypass gastrique
► Etats-Unis: selon un jugement de la Cour Suprême de Californie, les employeurs sont autorisés à renvoyer leurs employés qui consomment du cannabis médical pourtant autorisé par la loi de l’Etat
 
Lire les derniers bulletins IACM
 
► IACM - Bulletin du 19 Février 2010
► IACM - Bulletin du 11 Février 2010
► IACM - Bulletin du 25 Janvier 2010
► IACM - Bulletin du 11 Janvier 2010
► IACM - Bulletin du 24 Décembre 2009
 
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Le Maroc demeure l'un des plus importants producteurs de cannabis au monde (Onu)
Par Invité,
Le Maroc demeure l'un des pays du monde où la culture illicite de cannabis est "très répandue", selon le rapport annuel de l'Organe international de contrôle de stupéfiants pour 2009. "Il (Maroc) est aussi une importante source de cannabis et de résine de cannabis d'origine illicite, en particulier pour l'Afrique du Nord et l'Europe occidental", indique le rapport de cette organisation onusienne diffusé sur son site Internet.
 
Source: tsa-algerie.com
"Les données relatives aux saisies montrent que la plupart de la résine de cannabis produite au Maroc est passée en fraude en Europe. Elle est également acheminée clandestinement dans les pays d’Afrique du Nord et d'Afrique subsaharienne ou à travers ces pays", ajoute le document. La même source relève, en outre, que l'herbe de cannabis est produite illicitement dans toutes les sous-régions du continent, précisant qu'en Afrique du Nord, elle est produite à "grande échelle au Maroc".
 
Néanmoins, l'Organe note que le gouvernement marocain "a poursuivi, ces dernières années, ses efforts dans le domaine de la lutte contre la drogue et a accompli des progrès très sensibles dans l'élimination de la culture illicite de cannabis dans le pays". Ainsi, la superficie totale des cultures de cannabis "a été réduite de 55% et ramenée de 134.000 hectares en 2003 à 60.000 hectares en 2008, et le gouvernement a l'intention de la réduire encore plus en 2009, à hauteur de 50 000 hectares",estime le rapport. L'Organe de lutte contre les stupéfiants "encourage le gouvernement marocain à appliquer davantage les mesures d'éradication, à mettre en place des moyens de subsistance alternatifs et à organiser des campagnes de sensibilisation dans les régions où le cannabis est cultivé illicitement afin que de nouveaux progrès puissent être réalisés dans la lutte contre ce fléau".
 
AFP
 
 
A voir aussi
 
► Le Maroc tue sa population avec du Gramoxon, herbicide super toxique
► Pour la libération immédiate de Chakib el Khayari
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► Le Cannabis du Rif : un secret mal gardé
 
 
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Les cultivateurs en herbe sont en pétard
Par Invité,
Traqués par la police, les petits producteurs de cannabis sont en voie de disparition aux Pays-Bas. Résultat : la qualité de l’herbe baisse et les coffee shops sont obligés de s’approvisionner auprès des réseaux criminels.
 
Source: Courrier International
https://www.courrierinternational.com/files/imagecache/chronique/illustrations/article/2010/03/1003-Cannabis-A.jpg[/img]
 
 
 
©
Photo: THCganja/Flickr
 
◄ Pas seulement pour sa consommation personnelle.
Un petit producteur de cannabis aux Pays-Bas.
 
 
 
 
 
 
On ne les voit ou on ne les entend presque plus, mais ils existent toujours, ces petits cultivateurs qui chouchoutent leurs petits pieds de cannabis à domicile. Ils le font pour leur propre consommation, pour approvisionner leurs proches en cannabis médicinal ou pour le vendre aux coffee shops. Et ils se sentent de plus en plus menacés.
 
Depuis 2004, la police et la justice néerlandaises leur font une chasse assidue. “Ce sont surtout eux qui se font prendre”, explique Nicole Maalsté, sociologue à l’université de Tilburg. “Pour la police, il est plus facile d’organiser une descente dans un quartier populaire. Mais les grands truands restent généralement hors d’atteinte. Pour les ­arrêter, il faudrait enquêter plus longuement.” D’après elle, la criminalité organisée profite de ces interventions policières plus vigoureuses. “Au fur et à mesure que les petits cultivateurs sont chassés du marché, les durs remplissent ce vide. Les coffee shops sont poussés vers des individus avec lesquels ils n’auraient jamais voulu travailler.”
 
Un fonctionnaire municipal de 36 ans (souhaitant rester anonyme) qui réside dans le quartier populaire de Woensel-West, à Eindhoven, et qui cultive du cannabis dans son grenier, ne se considère pas du tout comme un criminel : “Mon amie et moi cultivons pour notre propre consommation. Ce qu’ils vendent dans les coffee shops est cher et de qualité de plus en plus médiocre. Ils y ajoutent des produits chimiques ou l’alourdissent avec de la poudre de verre ou de métaux.”
 
Dans son grenier, deux armoires contiennent chacune cinq pieds de cannabis éclairés par de fortes lampes. Le fonctionnaire affirme qu’il respecte les règles de la politique dite “de tolérance” : sa copine et lui possèdent chacun cinq pieds de cannabis [la culture est interdite mais pénalisée seulement à partir de six pieds]. Mais, lorsqu’on cultive à partir de semences, il faut en semer au moins le double, car seules les graines femelles fleurissent. Il y a un an et demi, il a eu la visite de deux agents de police tuyautés par un voisin. Les policiers se sont montrés compréhensifs. Un autre cultivateur, Kees (40 ans), habitant la ville de Huizen, a été moins chanceux : “Je n’ai pas réussi à faire comprendre au policier que pour avoir cinq plantes il en fallait dans un premier temps bien plus. Ils ont tout détruit.” Kees cultive du “cannabis de qualité, 100 % biologique”. Ce qu’il ne consomme pas, il le vend au coffee shop – entre 270 et 340 euros les 100 grammes, selon la qualité et le coffee shop. Nicole Maalsté, comme de nombreux maires, souhaite que l’approvisionnement des coffee shops auprès de petits cultivateurs contrôlés soit dépénalisé [les coffee shops peuvent vendre jusqu’à 5 grammes de cannabis par client, mais n’ont pas le droit de s’approvisionner, pas même auprès des petits cultivateurs]. Elle voudrait que la police fasse surtout la chasse aux réseaux criminels : “Les petits cultivateurs, qui sont le socle de la politique néerlandaise de tolérance, devraient être choyés. Ils cultivent de la bonne herbe, généralement dépourvue d’additifs. La qualité est clairement supérieure à ce que les grands produisent en gros et qui envahit de plus en plus les rayons.”
 
 
 
 
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Bernard Rappaz garde sa ferme
Par Invité,
La famille du chanvrier en faillite a racheté sa ferme et ses terrains agricoles lors d'une vente aux enchères à Martigny.
 
Source: nouvelliste.ch
 
 
 
https://www.nouvelliste.ch/multimedia/images/img_traitees/2010/03/1317280_normal.jpg[/img]Situés à Saxon, la ferme et les terrains agricoles du chanvrier Bernard Rappaz étaient vendus aux enchères hier à l'office des faillites de Martigny. Au menu: une parcelle de près de 23 000 m2 de terrain, une petite habitation, des grange-écurie, remise et dépôt, le tout étant estimé à un peu moins de 400 000 francs.
 
Et c'est une fille du chanvrier qui a remporté la mise pour la somme de 306 000 francs. Objectif déclaré: permettre à son père de ne pas devoir déménager. Même si celui-ci ne devrait pas en profiter longtemps, sa mise en détention étaient fixée à la semaine prochaine. La vente doit servir à payer les dettes et amendes du Valaisan, condamné à cinq ans et huit mois de prison pour un important trafic de stupéfiants et d'autres infractions.
 
Les enchères grimpent
 
Dans la salle des ventes, vingt personnes étaient présentes jeudi matin, mais pas le chanvrier. Parmi elles entre autres, des agriculteurs de la plaine, deux représentantes de la famille Rappaz et le créancier de l'hypothèque de 214 000 francs qui grève les biens aux enchères. A 10 heures, ouverture des feux: 56 000, puis 100 000, 150 000 francs; les enchères ont vite grimpé entre une poignée d'acteurs. Pour se limiter ensuite à un duel entre la famille du chanvrier et un agriculteur. Lentement, mais sûrement, l'enchère est montée à 220 000 francs, pour bondir ensuite à 250 000, puis repartir au petit trot jusqu'au montant final.
 
Soutien au chanvrier
 
«A ce prix-là, j'ai du terrain à vendre», s'est exclamé un paysan de Saxon à la sortie de la salle des ventes, jugeant le prix payé trop élevé. D'autres agriculteurs ont peut-être été échaudés autant par le prix que par le fait qu'un autre acheteur que la famille aurait dû se débrouiller pour faire évacuer la ferme. Et donc Bernard Rappaz...
 
C'est un collectif d'amis du chanvrier qui a récolté les 35 000 francs de garantie nécessaires pour enchérir à Martigny. En effet, les conditions de vente de tels biens agricoles sont soumises au droit foncier rural. Seul un exploitant à titre personnel peut obtenir l'adjudication. Il faut donc être agriculteur. Hier matin, l'acquéreur, Vanessa Lorétan, a dit agir pour un cabinet d'avocats au nom d'une fille du chanvrier, encore mineure. La mandataire a précisé que la maman de la jeune fille est une agricultrice valaisanne.
 
Finaliser la vente
 
La famille du chanvrier doit maintenant effectuer des démarches administratives auprès du Service cantonal de l'agriculture, pour obtenir l'autorisation d'acquérir. Car lors de la vente aux enchères, l'Office des faillites ne contrôle pas si l'acquéreur répond aux critères légaux. D'où cette garantie de 35 000 francs. Si la famille ne devait pas obtenir l'autorisation d'acquérir ou qu'elle ne paie pas la somme totale convenue dans les trente jours, une nouvelle vente sera organisée. Et si le prix de vente devait s'avérer plus bas que la première fois, les 35 000 francs serviraient à compenser le manque à gagner. Cette procédure est habituelle, indiquait cette semaine l'Office des faillites de Martigny.
 
par GILLES BERREAU
Photo: Hier matin dans la salle des ventes de l'Office des faillites de Martigny, une vingtaine de personnes étaient présentes. HOFMANN
 
 
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Bernard Rappaz est prêt à mourir pour sa cause
Par Invité,
Le chanvrier doit entrer en prison la semaine prochaine. Il annonce qu’il cessera de s’alimenter.
 
A 57 ans, Bernard Rappaz se battra jusqu’au bout. Condamné en 2006 à cinq ans et huit mois de prison pour violation grave de la loi fédérale sur les stupéfiants et blanchiment d’argent, il entrera au pénitencier des Iles à Sion le mardi 16 mars.
 
Source: 20min.ch
https://www.20min.ch/images/content/2/5/3/25369762/3/1.jpg[/img]
 
Aujourd’hui, il se prépare. Matériellement d’abord. Après sa mise en faillite personnelle et celle de ses sociétés, il doit gérer la mise aux enchères de sa ferme à Saxon, où il habite depuis plus de trente ans. Ensuite, il reprendra le combat en se lançant dans une nouvelle grève de la faim. Ce sera la cinquième de son histoire. La dernière (la plus longue), en 2006, avait duré 73 jours. La prison n’effraie guère cet habitué du pénitencier de Crêtelongue. «Le fait est que je n’accepte pas cette peine, que je considère comme injuste. Je ne peux pas concevoir la prison autrement qu’en faisant une nouvelle grève de la faim, pour montrer que je suis toujours un militant de la cause du chanvre et que je continue le combat.»
 
Affaibli par une hernie discale, il ne cache pas qu’il n’a plus la même résistance qu’avant. Mais il n’entend pas croupir en prison en attendant une remise de peine: «Ce sera l’épreuve de force, avec en jeu, pour moi, la mort après deux ou trois mois. Je sais que je devrai aller jusqu’au bout de mes forces pour qu’on veuille bien négocier.» Le compte à rebours a commencé. Pour le chanvrier, mais aussi pour son groupe de soutien, qui compte une centaine de personnes en Suisse.
 
par Eric Felley
 
 
 
A voir aussi
 
► Le chanvrier Bernard Rappaz a demandé une révison de son procès
 
 
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Faut-il s'habituer à vivre avec le cannabis ?
Par Invité,
https://www.cannaweed.com/guides/images/video.png[/img]
Avec Didier Jayle, professeur d'addictologie au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) et ancien président de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt) et Jean-Pierre Couteron, président de l’Association nationale des intervenants en toxicomanie et addictologie (Anitea).
 
Source: universcience.tv
Durée: 31 min
Réalisation: Sylvie Allonneau
Production: Cité des sciences et de l'industrie 2009
 
 
https://www.dailymotion.com/swf/xcbob6
 
 
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► La prohibition ne sert a rien
► Faut-il légaliser le cannabis ?
► Le royaume du crime est la huitième puissance mondiale
 
 
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Quand la Californie légalisera le cannabis
Par Invité,
Mardi 12 janvier 2010, le vote historique d’une commission pour la santé et sécurité publique de la Californie a continué le processus (irréversible) de la légalisation du cannabis dans cet état. Le saviez-vous ? Mi-décembre 2009, la République Tchèque a dépénalisé l’usage de la quasi totalité des stupéfiants. Ce pays sera sans doute le premier état à légaliser dans l’espace européen, le saviez-vous ? A moins que ce ne soit le Portugal, ou peut-être la Grèce, qui comme l’état de Californie appréciera sans doute d’abord les arguments financiers, plutôt que ceux invoquant la violation des libertés individuelles, pour entamer un processus de réforme radicale de la politique en matière de drogues.
 
Source: www.cannabissansfrontieres.org/
[Article mis à jour]
https://www.cannabissansfrontieres.org/local/cache-vignettes/L300xH321/vent-souffle-45827.jpg[/img]Le vent de la légalisation se lève. Il était temps.
 
En 1982, alors qu’elle visitait une école primaire à Oakland en Californie, la First Lady Nancy Reagan prononça ces mots : "Just say NO", en réponse à la question : "que faites-vous si on vous propose de la drogue ?"
 
Cette phrase devint le titre d’une campagne internationale qui ne prônait pas autre chose que l’abstinence totale : il fallait que chaque adolescent s’engage à signer le "pacte" : "je dis NON à la drogue". On peut en mesurer l’impact aujourd’hui !
 
https://www.cannabissansfrontieres.org/local/cache-vignettes/L94xH141/nancy_reagan_just_say_no-0fe5e.jpg[/img]En 1985, à la tribune des Nations Unies, Nancy Reagan dénonça "l’abus de drogue". Où en sommes-nous 25 ans plus tard ? N’est-il pas temps de dire "Just say Know" [1] ?
 
L’administration Clinton aura été le fer de lance de la politique onusienne adoptée en 1998, qui visait à l’éradication totale des cultures illicites et à la réduction de la consommation en moins de 10 ans. https://www.cannabissansfrontieres.org/local/cache-vignettes/L175xH263/drug_free_world-0a811.jpg[/img]Où en sommes-nous 12 ans plus tard ? N’est-il pas temps de dire "Just say now" [2] ?
 
En 2008, bien que les objectifs de la stratégie « Un monde sans drogue, nous pouvons y arriver » n’aient pas été atteints, l’ONU s’est offert une période de réflexion ; les mêmes velléités ont perduré en 2009.
 
Contrairement à l’idée qu’exprime le Courrier international, il est faux de considérer que "la CND ait reconnu l’échec de sa stratégie purement répressive et ait décidé de réorienter la lutte contre les drogues vers le traitement et la réinsertion des toxicomanes". L’Allemagne, avec l’appui de 26 autres pays, a prononcé une déclaration interprétative pour clairement signaler que les mots "réduction des risques" n’apparaissaient pas dans la déclaration finale et qu’il fallait cesser les faux-semblants pour véritablement s’attaquer aux problèmes... Souhaitons qu’en 2010 l’administration Obama change de discours officiel en tournant le dos à la prohibition. Aujourd’hui l’OICS (Office International de Contrôle Stupéfiants), dans son rapport annuel, estime que plusieurs états d’Amérique latine ne s’investissent plus autant dans la lutte anti drogues. Il reste le refrain habituel, il faut traiter le fléau maléfique de la consommation de "La drogue"... car les malades sont des drogués et les drogués sont des malades.
 
 

 
Pourtant, aux USA, la poussée des votes en faveur d’une légalisation est incontestable. En 2008, le sportif le plus titré en médailles olympiques, revenant d’une série impressionnante de victoires dans les bassins de natation chinois, était surpris quelques mois plus tard la bouche sur un "bong", inspirant de la marijuana à grands poumons. Comment le plus grand sportif de tous les temps, né en 1985, 29 records mondiaux en poche, pouvait-il se détendre ainsi en bonne compagnie dans une soirée amicale... mais peut-être se dopait-il pour assurer ses prochaines victoires ? C’est en tout cas pour cette raison qu’il a été suspendu pendant trois mois par sa fédération sportive. Face cet « écart de conduite », Kellogg’s a renoncé au renouvellement du contrat de son icône publicitaire, une décision qui a déclenché de fortes campagnes de boycott redoublant la vigueur du débat en faveur de la légalisation du cannabis.
 
Les Etats-Unis d’Amérique sont bel et bien en train de changer... Même un état jugé plutôt comme réactionnaire, le Colorado, a changé.
 
https://www.cannabissansfrontieres.org/local/cache-vignettes/L117xH94/trou_noir-41289.jpg[/img]La France dans un trou noir.
 
Lors de cette année 2009, plusieurs signes importants auront marqué la politique des drogues à l’étranger. En France, l’impression de stagnation engluée engage à croire que l’on vit sur une autre planète.
 
En Amérique Latine, où le Mexique et l’Argentine légalisent la possession de petites quantités de stupéfiants, sont adoptées des mesures de liberté. Trois anciens présidents ont affirmé qu’ils soutenaient ce changement de politique. Ils estiment que la dépénalisation de l’usage produirait moins d’effets négatifs que les mesures prohibitionnistes qui ont démontré leurs coûts importants, autant humain que financier.
 
Le parlement de la Jamaïque étudie lui aussi les voies de la réforme pour encadrer la production et la consommation, en lorgnant sur le juteux marché en devenir des Etats-Unis. Ce sont une fois de plus les arguments économiques et financiers qui l’emportent, plus que la santé et la paix sociale.
 
En Mars 2009, la Commission européenne a rendu public le rapport commissionné au Professeur Reuter et à l’Institut Trimbos pour étudier l’impact des politiques anti-drogues dans le monde de 1998 à 2007 ; lors d’une audience publique dans le parlement européen organisée le 23 février 2010, le chef de l’unité de coordination "drogues" de la commission européenne a clairement reconnu "que les efforts en matière de répression ne marchent pas."
 
Quand cesserons-nous de prendre les conséquences pour des causes ?
 
https://www.cannabissansfrontieres.org/local/cache-vignettes/L126xH94/autruche_tete_sable-2a44d.jpg[/img]Une chose est sûre, la réduction des risques, corollaire d’ une politique de tolérance envers les usagers de produits illicites, est paralysée. Pendant ce temps, les récentes publications scientifiques démontrent à quel point la médecine de demain sera en partie issue des recherches qui, ignorant le présupposé prohibitionniste, démontrent à l’inverse toutes les potentialités des plantes thérapeutiques... Y compris pour relever le défi des soins de nouvelles pandémies modernes (cancer, obésité, allergies, affections mentales, Alzheimer,..).
 
Nous sommes curieux de savoir ce qu’en pense le bon Docteur Kouchner, signataire de "l’Appel du 18 joint" en 1976.
 
Voir tableau : Les différents facteurs des risques des "drogues".
 
Un brouillon de cet article a malencontreusement été posté sur plusieurs sites et sans doute transmis sur des listes de diffusion.
 
Ce texte est la version définitive, à diffuser sans modération.
 
[1] Dis juste apprend/connais/sais/comprend
 
[2] Dis juste immédiatement / maintenant
 
 
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Du cannabis pour relancer l'économie ?
Par Invité,
Le regard porté par les Etats-Unis sur le cannabis change. Sa consommation pour raison médicale est désormais autorisée dans 14 Etats. Il y existe même un débat pour en élargir l'usage afin d'augmenter les recettes fiscales américaines. Où en est la réflexion en Belgique ?
 
Source: trends.rnews.be

© Epa
 
Le changement est surprenant. Les Etats-Unis n'ont jamais lésiné sur les moyens dans leur lutte contre la drogue et leur législation a inspiré celles des pays européens. Pourtant, en janvier dernier, le New Jersey était le 14e Etat à légaliser l'usage et la culture du cannabis (chanvre et marijuana inclus) pour raisons médicales. Ce qui laisse entrevoir le développement d'un secteur d'activité inattendu.
 
Certes, la vente du cannabis n'est pas libre. Chaque Etat a établi une liste des maladies qui en autorisent l'usage. En priorité, il s'agit du sida et du cancer, mais la Californie accepte également la plante et ses dérivés comme remède contre l'insomnie ou l'anxiété. En pratique, il n'est guère difficile d'obtenir une ordonnance. Des boutiques fleurissent dans cet Etat sous le nom de Compassionate Care Clinics ou Dispensaries. On y trouve le cannabis sous diverses formes, y compris parfois des glaces, des biscuits ou des boissons fraîches.
 
Des milliards d'euros de taxes potentielles
 
«Comme beaucoup d'Etats souffrent de gros déficits budgétaires, les partisans de la légalisation affirment que ces administrations pourraient tirer profit de nouvelles taxes sur la vente de marijuana», écrivait à la mi-janvier le Wall Street Journal. En effet, le cannabis n'est plus cantonné aux pages faits divers des journaux. La presse économique s'y intéresse également. En octobre dernier, le bimensuel Fortune lui consacrait même sa une. Et développait la thèse suivante : la légalisation du cannabis est acquise de facto car le président Barack Obama a stoppé les raids de la police fédérale sur les boutiques et les cultures de cannabis dans les Etats qui autorisent le cannabis médical. Jusqu'ici, en effet, la légalisation organisée par certains Etats américains était combattue par Washington, au motif qu'elle contrevenait à des lois nationales. La décision de Barack Obama crée un nouveau contexte. Fortune compare ce revirement présidentiel au 21e amendement de la constitution américaine, qui avait mis fin en 1933 à la prohibition de l'alcool.
 
L'impact économique d'une légalisation du cannabis a étéétudié par un économiste de Harvard, Jeffrey Miron. Dans un rapport publié en 2008, il estimait le gain fiscal annuel à 4,8 milliards d'euros si le cannabis subissait une fiscalité comparable à celle qui frappe l'alcool et le tabac. A quoi il faudrait ajouter les économies engrangées par les pouvoirs publics sur les dépenses réalisées pour lutter contre cette drogue douce, soit 9,2 milliards d'euros. La ville d'Oakland (Californie) a anticipé le débat et a créé l'été dernier une taxe sur le cannabis vendu sur son territoire.
 
Dans une étude plus récente, une thèse d'économie développée à la Brown University (Etat de Rhode Island) en avril 2009 évoque un potentiel de taxes situé entre 70 et 200 milliards de dollars. L'auteur, Max Chaiken, estime que ce montant «est suffisant pour financer le Medicaid (aide médicale aux faibles revenus) ou 20 mois de guerre en Irak». Le calcul est assez complexe, car il s'agit d'imaginer le prix du cannabis en situation de dépénalisation et le volume distribué actuellement. Puis d'estimer l'effet sur le volume vendu et imaginer différents niveaux de taxes. L'étude évalue par exemple que le gramme de cannabis passerait d'une dizaine de dollars à un maximum de 3 dollars. Elle reconnaît dans sa conclusion que ces calculs n'abordent pas toutes les conséquences. «Il est possible que les recherches futures dans ce domaine révèleront des coûts sérieux pour la société, dus à la consommation de marijuana», y précise-t-on.
 
Libéralisation totale ?
Ce débat touche un monde bien plus large que les nostalgiques des hippies et de la fumette aux cheveux longs. L'image du cannabis s'est adoucie. Elle est désormais assimilée à des substances légales comme l'alcool, avec, en sus, des vertus thérapeutiques qui deviennent des arguments supplémentaires. Un autre argument en faveur de la libéralisation est l'échec de la politique anti-drogue. Même un économiste plutôt conservateur, le prix Nobel Milton Friedman, estimait avant sa mort (en 2006) que la vente de cannabis (et de drogue en général) devait être libéralisée. Sa mise hors-la-loi a développé, selon lui, la criminalitéà un niveau élevé. A tel point qu'une légalisation pourrait entraîner la fermeture de la moitié des prisons américaines.
 
Il reflète ici l'approche d'économistes «libertaires» - qui peuvent aussi être libéraux - estimant que le libre marché a des vertus supérieures à celles de l'Etat et de ses interventions au nom de l'intérêt public. Dans cette optique, l'économiste Jeffrey Miron a poussé plus loin ses simulations. Il a imaginé les gains supposés d'une légalisation portant sur toutes les drogues illicites. Elle rapporterait selon lui 31,3 milliards d'euros d'économies dans les budgets de lutte contre la drogue, dont 13,7 milliards pour la cocaïne et l'héroïne, 9,2 milliards pour le cannabis, et le solde, 8,3 milliards, pour les autres drogues. Les substances légalisées seraient alors taxées, ce qui rapporterait 16 milliards d'euros pour la cocaïne et l'héroïne, 4,8 milliards pour le cannabis, et 2,5 milliards pour les autres drogues, soit un total de 23,3 milliards. Une libéralisation totale procurerait ainsi 54,6 milliards d'euros de moyens nouveaux à l'Etat américain (fédéral et local).
 
Intérêt mitigé en Belgique
En Belgique, ces raisonnements ne sont pas encore très courants. «Selon la loi belge, le cannabis est toujours une drogue illégale», rappelle Lieselot Bleyenberg, porte-parole du ministre de la Justice, Stefaan De Clerck. Une tolérance a été officiellement introduite par une circulaire ministérielle de 2005. Elle donne une priorité minimale des poursuites envers les utilisateurs de cannabis (3 g maximum). La culture d'un plant est aussi incluse dans cette tolérance. Il s'agit toujours d'une entorse à la loi, mais aucune poursuite ne sera organisée. La police est toutefois invitée à dresser un P.-V. simplifié.
 
Cette base rend inimaginable le développement d'une activité de production et de distribution, et encore moins une taxation. Et rien ne semble indiquer un changement à court terme. «Personnellement, je ne suis pas contre, indique le sénateur MR Alain Destexhe, qui vise ici l'usage médical du cannabis. Mais pour le moment, il n'y a pas de débat.» L'élu Open VLD Vincent Van Quickenborne a naguère défendu l'idée d'une distribution légalisée du cannabis, de préférence dans un cadre européen, mais il se montre discret sur le sujet depuis qu'il est entré au gouvernement.
 
Par Robert van Apeldoorn
 
 
 
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