Bernard Rappaz cesse sa grève de la faim
Par Invité, dans International,

Condamné en novembre 2008 à cinq ans et huit mois de prison, le chanvrier a arrêté mercredi sa grève de la faim entamée en mars dans le but de suspendre l’exécution de sa peine. Il a accepté de se réalimenter suite à la possibilité qui lui a été donnée de provisoirement purger sa peine à domicile. Retour sur une longue affaire...
 
https://www.swissinfo.ch/media/cms/images/keystone/2010/07/89089928-17979194.jpg[/img]Bernard Rappaz va se nourrir. Le gréviste de la faim est en trêve, car il pourra momentanément retourner à la maison. Mercredi, la conseillère d’Etat valaisanne (membre de l'exécutif) Esther Waeber-Kalbermatten a accepté qu’il purge momentanément sa peine à son domicile, sous de strictes conditions.
 
Il l’avait noté dans sa demande de grâce: «La grève de la faim est la seule arme non violente dont je dispose lorsque je suis incarcéré».
 
A l’Hôpital de l’Ile à Berne, le chanvrier de Saxon en Valais, se laissait mourir, gentiment. Prêt à aller au point de non retour si sa peine n’était pas suspendue jusqu’en novembre. Mois où le Grand Conseil valaisan analysera sa requête de grâce. D’ailleurs, il avait signé lundi de nouvelles directives anticipées qui appuyaient sa volonté de poursuivre sa grève de la faim, qui durait depuis plus de 100 jours (non consécutifs).
 
Mais désormais, Bernard Rappaz s’alimente à nouveau. Car dans l’attente de la décision du Tribunal Fédéral sur son recours, qui devrait tomber d’ici fin août, il peut poursuivre sa peine à la maison. Le Département valaisan de la sécurité a tranché en faveur du chanvrier, qui se trouvait dans un état très critique, au bord du coma.
 
Ainsi, la conseillère d’Etat valaisanne offre une issue provisoire au conflit d’ordre éthique qui entourait l’affaire Bernard Rappaz. En effet, le corps médical de l’Hôpital de l’Ile avait reçu l’ordre de nourrir de force le chanvrier en cas de besoin. Un ordre contraire au règlement de l’Académie suisse des sciences médicales sur les directives anticipées.
 
Une peine controversée
 
Bernard Rappaz, n’en était pas à sa première grève de la faim. Autoproclamé martyr, l’ardent défenseur du cannabis avait déjà entamé une grève lors de l’annonce de sa condamnation en novembre 2008. Cette condamnation qu’il considère comme injuste et contre laquelle il se bat toujours aujourd’hui.
 
Reconnu coupable de violation grave de la loi fédérale sur les stupéfiants, de gestion déloyale aggravée, de blanchiment d’argent et d’infractions à diverses lois sur les assurances sociales, Bernard Rappaz a été condamné en 2008 à cinq ans et huit mois de prison. Accusé par le Tribunal cantonal d’avoir produit et vendu entre 1997 et 2001, 1735 kilos de résine de chanvre, 65 kilos de haschich. Et d’avoir vendu 3,7 tonnes de chanvre pour un montant de 4 millions de francs.
 
Une peine jugée «colossale» par Bernard Rappaz. Dans un contexte où la libéralisation du cannabis était à l’ordre du jour, la condamnation peut effectivement paraître élevée. «L’affaire Bernard Rappaz est une triste histoire», relève François van der Linde, président de la Commission fédérale pour les problèmes liés aux drogues, qui se bat pour la légalisation du cannabis, en vue d’une meilleure réglementation du marché.
 
Mais, selon une source officielle, «la peine répond aux infractions, notamment à la violation grave de la loi fédérale sur les stupéfiants, qui peut occasionner de un an à 20 ans de réclusion. Pour fixer la peine, le juge tient compte de la gravité de la faute et de la personnalité du prévenu.»
 
«Dans le cas de Bernard Rappaz, la faute a été jugée sévèrement, car il a agi alors qu’il était déjà sous infraction pénale, pour le même motif. De plus, à son arrestation en 2001, il détenait 52 tonnes de chanvre, avec une teneur en THC (substance psychoactive du cannabis) élevée (ndlr : jusqu’à 40%).»
 
Lutte pour la légalisation
 
«Pionnier du chanvre» Bernard Rappaz défend depuis toujours les multiples qualités de cette plante. Sa condamnation en novembre 2008, est survenue en plein débat sur l’initiative «pour une politique raisonnable en matière de chanvre protégeant efficacement la jeunesse», visant la dépénalisation de la consommation, de l’achat et de la culture du chanvre. Un projet de loi rejeté par le peuple suisse à 63% des voix.
 
Dès lors, dans un tel environnement, on peut se demander si la condamnation de Bernard Rappaz n’a pas durement sanctionné un homme qui désirait opérer au grand jour pour lutter en faveur de la réglementation du marché du chanvre. Et qui avait agi dans une période où la tolérance était de mise, avant le premier refus de la libéralisation par le Conseil National.
 
Alors, le contexte politique a-t-il été pris en compte au moment de la proclamation de la sentence ? Selon une source officielle, «la visée politique de l’action de Bernard Rappaz a été analysée. Mais, il a été retenu que celui-ci vendait son chanvre dans un but lucratif. Et que le débat politique ne portait pas sur des produits à forte teneur en THC, comme ceux proposés par le chanvrier.»
 
Objectif dépassé
 
Aujourd’hui, après le rejet définitif de suspension de l’exécution de sa peine par le Tribunal cantonal, Bernard Rappaz continue sa lutte. Il attend que les juges du Tribunal fédéral se prononcent sur le fond de son recours.
 
Et, surtout en apôtre du chanvre, il vise aussi comme il l’ a déclaré au quotidien alémanique Tages Anzeiger, à la légalisation du cannabis. Un combat, que François van der Linde estime vain.
 
«En 2008, le peuple a refusé la dépénalisation du cannabis. Comme c’est souvent le cas en Suisse, lorsqu’il y a un refus lors d’une votation, l’objet est définitivement écarté de la scène politique durant de nombreuses années. Et d’ajouter «excepté peut-être sur le plan médical, la légalisation du cannabis n’est donc plus du tout à l’ordre du jour.»
 
 
A la maison sous conditions
 
A son domicile, Bernard Rappaz sera surveillé 24 heures sur 24.
 
Il aura droit à une promenade quotidienne d'une heure
 
Les visites sont limitées à ses seuls proches et durant un maximum de 90 minutes.
 
 
Affaire Bernard Rappaz
 
1996 Il est arrêté pour avoir écoulé des coussins thérapeutiques remplis de chanvre.
 
1999 Il est condamné à 16 mois de prison pour violation grave de la loi fédérale sur les stupéfiants.
 
2001 Il fait une grève de la faim de 72 jours pour protester contre son arrestation. Son entreprise, Valchanvre SA, est perquisitionnée. La police y trouve 52 tonnes de chanvre, stockées ensuite sous séquestre à Chavalon.
 
2001-2006 Bernard Rappaz poursuit ses activités alors que l’instruction suit son cours. En 2006, un nouveau séquestre est mené dans son entreprise, où de grandes quantités de chanvre sont saisies.
 
2008 Bernard Rappaz est condamné par le Tribunal de première instance à 5 ans et 8 mois de prison. Il entame une nouvelle grève de la faim, qui lui vaut une interruption de peine provisoire. La peine sera confirmée par le Tribunal cantonal, puis par le Tribunal fédéral.
 
Mai 2010 Emprisonnement et troisième jeûne de protestation marquant. Face à la dégradation de l’état de santé de Bernard Rappaz, la conseillère d’Etat socialiste Esther Waeber-Kalbermatten accorde à ce dernier une interruption de peine provisoire avant de le renvoyer en prison.
 
Mai-juillet 2010 Bernard Rappaz adresse un recours en grâce au Grand Conseil valaisan, qui se prononcera en novembre. Il demande la révision de son procès. Il formule aussi une nouvelle demande d’interruption de peine, refusée par la conseillère d’Etat.
 
Juillet 2010 Le Tribunal cantonal valaisan rejette définitivement la suspension de l’exécution de sa peine. Le Tribunal fédéral refuse la demande de mesures provisionnelles assortissant son recours, qui demandait l'interruption de l'exécution de sa peine. Les juges doivent encore statuer d’ici fin août sur le fond de sa requête.
 
 
 
 
 
 
Laureline Duvillard, swissinfo.ch
Source : swissinfo.ch
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 Drogues : une autre politique
Par Invité,
A la veille de la 18e conférence internationale sur le sida qui se tient à Vienne du 18 au 24 juillet 2010, l'International AIDS Society lance un appel contre la criminalisation de l'usage de drogues illicites et réclame un changement des politiques de lutte contre la drogue. Pour les signataires, dont Michel Kazatchkine, directeur exécutif du Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme, et notre prix Nobel Françoise Barré-Sinoussi, la prohibition non seulement ne parvient pas à enrayer la disponibilité des drogues illicites mais elle favorise l'exclusion sociale des usagers et leur contamination par le VIH/Sida. En outre, elle soutient l'économie mafieuse à travers un marché estimé à 320 milliards de dollars, exclu de tout contrôle gouvernemental qui alimente la corruption. Cet Appel est lancé de la ville où siègent l'office de l'ONU contre la drogue et le crime (ONUDC) et la Commission des stupéfiants des Nations unies qui, en 2009, omettait de citer la réduction des risques dans sa déclaration finale censée donner le cadre de la politique mondiale de la prochaine décennie.
 
Cette déclaration peut-elle être entendue ? La quasi-totalité des pays représentés à l'ONU interdisent la détention, la production et la vente de produits stupéfiants dans un but autre que thérapeutique, suite aux conventions internationales signées et ratifiées par près de deux cents Etats dont l'ensemble des pays de l'UE. Ces conventions lient les pays signataires qui s'engagent à les transposer dans leur droit national. Initialement portées par les Etats-Unis au début du XXe siècle pour mettre un terme au commerce de l'opium développé par les puissances européennes, elles ne sont pas adaptées aux problèmes des drogues d'aujourd'hui pour lutter contre les multinationales du narcotrafic qui surfent sur la mondialisation, corrompent les administrations des pays pauvres, s'adaptent avec rapidité aux obstacles bureaucratiques, ne connaissent ni lois ni frontières. Malgré des moyens considérables consacrés à la lutte contre le trafic, le marché des drogues se porte bien.
 
En 1998, lors d'une séance extraordinaire de l'assemblée générale de l'ONU (UNGASS), une déclaration solennelle des chefs d'Etat prenait l'engagement de tout mettre en œuvre pour éradiquer ou diminuer substantiellement la production et la consommation de l'ensemble des drogues illicites dans le monde dans les dix ans. Le bilan dressé par l'ONUDC en 2008 montre que la production d'opium a plus que doublé (4 200 à 8 900 tonnes), celle de cocaïne a augmenté de 20 % (de 800 à 1 000 tonnes), celle du cannabis de 60 % (de 25 000 à 40 000 tonnes), celles des amphétamines n'a pas diminué.
 
Ni les destructions de cultures pratiquées en Colombie pour la coca ou en Afghanistan pour le pavot, ni les sommes énormes investies pour les cultures de substitution n'ont eu pour effet de faire baisser la production.
 
Parallèlement, si la lutte contre le trafic progresse grâce à une meilleure coopération entre Etats, notamment au sein de l'Union européenne, l'augmentation des saisies est sans effet sur la disponibilité des drogues. Paradoxalement, elle s'accompagne même d'une baisse du prix des produits qui les rend plus accessibles à un plus grand nombre. Pour ne parler que de la cocaïne, le gramme était vendu en Europe 600 dollars en 1980, 200 en 1990, 100 en 2000 et il continue de baisser. Dans le même temps, le raidissement des politiques publiques engendre souvent une montée de violences comme on l'a vu au Mexique (5 300 morts violentes recensées en 2008), en Thaïlande (2 800 assassinats en 2003) ou en Colombie (30 000 morts violentes par an).
 
Pour ce qui est des consommations, l'usage d'héroïne s'est répandu massivement dans les pays de la Route de la drogue, entre l'Afghanistan, où se concentre l'essentiel de la production mondiale, et l'Europe : en particulier en Iran et en Russie avec une flambée historique du VIH/sida. La consommation de cocaïne a baissé aux Etats-Unis mais augmente sensiblement au Brésil et en Europe Occidentale. L'Afrique devient inexorablement la plaque tournante de toutes les drogues et il y a peu de risques de se tromper en prévoyant une explosion de la consommation dans ces nouveaux comptoirs du trafic international et, dans son sillage, si rien n'est fait, une catastrophe sanitaire de plus.
 
Les conventions imposent certaines obligations mais les pays conservent une marge importante dans leur application. Ainsi, la France est le seul Etat de l'Union européenne qui condamne l'usage privé des drogues illicites. Cette intrusion dans la vie privée des personnes n'était pas dans l'esprit des parlementaires promoteurs de la loi de 1970. Elle a été imposée par le gouvernement de l'époque aux parlementaires qui l'ont finalement votée à l'unanimité, droite et gauche confondues. Les peines prévues pour les consommateurs, un an de prison et 3 750 euros d'amende peuvent être suspendues si la personne accepte de suivre une cure de désintoxication.
NOUVELLE APPROCHE NÉCESSAIRE
 
Il est intéressant à posteriori de constater que cette loi promulguée à la suite d'une campagne de presse après le décès par overdose d'une jeune fille au casino de Bandol, était censée prévenir un fléau qui alors démarrait. Or, c'est dans la décennie qui a suivi que l'héroïne s'est développée et la force dissuasive de la loi ne s'est pas révélée efficace. Inefficace pour faire barrière à l'épidémie d'héroïne des années 1970-80, inefficace pour limiter la diffusion de l'épidémie VIH/Sida et d'hépatite C chez les usagers.
 
C'est la politique de "réduction des risques" amorcée en 1987 par le décret Barzach qui a réussi à endiguer les contaminations VIH de manière durable, en autorisant la vente des seringues, développée en 1995 par Simone Veil, puis inscrite dans la loi de santé publique de 2004, avec ses dispositifs d'échanges de seringues, les traitements de substitution par la méthadone ou la buprénorphine. Elle doit encore se développer et s'adapter pour juguler aussi l'hépatite C. Cette politique qui reconnait indirectement les droits de l'usager ouvre une brèche dans l'esprit de la loi de 1970 qui faisait de l'arrêt de la consommation un préalable à la levée des sanctions. Elle a été difficilement acceptée par les fonctionnaires chargés de la répression même s'ils reconnaissent la baisse des troubles à l'ordre public liée à cette politique. La loi de 1970 ne s'est pas révélée plus efficace pour endiguer la consommation de cannabis mais c'est un autre sujet.
 
Une nouvelle approche des conventions centrées sur la réduction des risques, un traitement séparé du cannabis et des autres produits, une approche qui prenne en compte les aspects économiques de cet énorme marché, est devenue une urgence. Le poids des Etats-Unis dans la genèse des conventions et dans leur détermination à les faire appliquer est considérable. L'effet Obama si attendu ne s'est pas encore fait sentir dans les négociations internationales sur les drogues. Et d'autres Etats défendent une orthodoxie absolue sur les conventions, et pas des moindres, la Chine, le Japon, la Russie, en Europe la France, l'Italie et la Suède.
 
Au XXe siècle, c'est une suite de conférences internationales des Etats, réunis à Shanghai puis à La Haye puis à Genève, sous l'impulsion politique des Etats-Unis qui a abouti aux conventions internationales pour arrêter le scandaleux trafic de l'opium.
 
Aujourd'hui, c'est une nouvelle politique qu'il faut inventer. Pour le sida, c'est une coalition de la société civile et de quelques Etats qui a permis la mise sur pied de systèmes internationaux qui portent le développement. La déclaration de Vienne sonne comme un appel à créer une telle coalition pour rénover les conventions et enfin casser les cartels de drogues qui gangrènent les administrations, rançonnent les citoyens et font régner la terreur. En France, après quarante ans d'échec de la loi du 31 décembre 1970, société civile, professionnels en addictologie, responsables politiques, scientifiques, média doivent œuvrer ensemble pour poser les bases d'une législation moderne, protectrice pour l'individu et la société.
 
Des milliers de vies et la démocratie sont en jeu.
 
Par Didier Jayle, professeur titulaire de la chaire d'addictologie et William Lowenstein, addictologue
 
Didier Jayle est professeur titulaire de la chaire d'addictologie, Conservatoire national des arts et métiers ;
William Lowenstein est addictologue, directeur général de l'institut Maurice de Rothschild pour la recherche et le traitement des addictions.
 
 
Source : LEMONDE.FR le 20.07.10
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Maastricht contre le tourisme de la drogue
Par Invité,
La ville de Maastricht, au Pays-Bas, interdit désormais de vendre du cannabis à des étrangers, selon une décision jeudi de la Cour européenne de Justice. L'arrêt de la vente de marijuana aux étrangers dans les "coffee shops" pourrait grandement freiner le tourisme. "Cette mesure est nécessaire pour maintenir l'ordre public face aux troubles causés par le tourisme de la drogue et elle contribue à combattre le commerce illicite des narcotiques dans l'Union européenne", a déclaré l'avocat général.
 
 
Source : lejdd.fr
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Fetes des écoles: Des cadeaux insolites
Par Invité,
Des parents ont été surpris de voir leurs enfants rapporter une curieuse matraque gonflable lors des Promotions à Thônex. Il s’agit d’une erreur d’un forain, explique la commune.
 
 
Oh, le joli cadeau! Des parents de Thônex n’en ont pas cru leurs yeux lorsque leur fils de 11 ans est rentré de la Fête des écoles, le 2 juillet. Le jeune garçon a reçu une matraque gonflable décorée de feuilles de… cannabis ! Le mot «marihuana» est d’ailleurs inscrit sur la base de l’objet, au cas où il resterait un doute. D’autres enfants ont reçu le même cadeau ce jour-là.
 
L’école genevoise fait-elle désormais la promotion de la fumette chez les enfants de 11 ans? Pas du tout, rassure Pascal Uehlinger, maire de Thônex et conseiller administratif en charge des Ecoles et de la Jeunesse. «Il s’agit d’une erreur de la part d’un forain, explique le magistrat libéral. Les forains participent depuis des années à la fête et proposent différentes animations. L’un d’eux distribuait des cadeaux, en l’occurrence des matraques gonflables. Mais il s’est trompé de carton. Comme les matraques n’étaient pas encore gonflées, il ne s’est pas rendu compte de son erreur.»
 
Selon Pascal Uehlinger, l’affaire n’est pas passée inaperçue: un agent de la police municipale a vu des enfants se promener avec ces étranges matraques lors des Promotions. Par ailleurs, certains parents, surpris de voir leurs enfants rapporter un objet aussi stupéfiant, sont allés restituer la matraque au forain. «Il s’est excusé auprès d’eux et a échangé la matraque contre le bon modèle», explique le maire.
 
Lot de consolation
 
Porte-parole des forains genevois, Willy Bourquin, qui se trouvait à Thônex ce jour-là, admet que ce type d’objet «peut encore passer lorsqu’on le donne à des adultes à la Lake Parade. Mais à des enfants pendant la Fête des écoles, ça fait évidemment désordre, même si aucune loi ne l’interdit.»
 
L'étrange lot de consolation...
 
Selon Willy Bourquin, il s’agissait de lots de consolation donnés aux perdants d’un jeu d’adresse. «A ces jeux, nous essayons d’offrir quelque chose à tous les participants. Nous achetons donc des fins de série sans savoir exactement ce qu’on va nous livrer. Cela a été fait sans arrière-pensée.»
 
«Moment très festif», la Fête des écoles de Thônex n’avait jamais connu ce genre d’accroc auparavant, relève Pascal Uehlinger. «Il s’agit d’un petit bug.»
 
Par Frédéric Julliard le 15.07.2010
Source : La tribune de Genève
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La CSST doit payer le Cannabis d'un patient
Par Invité,
TVA Nouvelles a appris que la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) a été condamnée à payer le cannabis consommé par un accidenté du travail.
https://fr.canoe.ca/archives/infos/quebeccanada/media/2010/07/20100715-035056-g.jpg[/img]
© Photo Agence QMI
Robert Rousse fume trois à quatre joints de marijuana quotidiennement pour soulager la douleur que lui occasionne sa condition.
 
 
 
«T'as moins de stress, tu penses moins à ton mal, souligne ce dernier. Je ne te dis pas que ça l'enlève à 100%, mais ça aide beaucoup beaucoup», a-t-il déclaré.
 
En 1994, un grave accident de travail a rendu M. Rousse inapte à l'emploi. Sa douleur cervicale est permanente. Il vit des prestations de la CSST.
 
Et depuis 2005, Santé Canada l'autorise à consommer du cannabis à des fins thérapeutiques. L’homme a droit à 3 grammes et demi par jour, ce qui lui coûte cher. Voilà pourquoi il a demandé à la CSST d'assumer les frais de sa consommation.
 
Une longue bataille
 
Après une longue bataille, la Commission des lésions professionnelles a tranché et donné raison à M. Rousse. La CSST lui paiera sa marijuana au montant d’environ 550 dollars par mois.
 
«Ce qu'il faut comprendre, c'est que pour la Commission des lésions professionnelles, la marijuana est un médicament, et partant de là, la CSST doit donc rembourser», a précisé Sylvain Chabot, avocat en droit du travail de la firme Ogilvy Renault.
 
Le cas de Robert Rousse demeure toutefois un cas d’exception. «Je ne crois pas que l'on peut en déduire que toute personne qui va se voir prescrire de la marijuana pourra être remboursée», a ajouté Me Chabot.
 
C’est la sixième fois que la CSST est forcée de rembourser les frais de marijuana à un accidenté du travail.
 
Il semblerait que l’organisme va se conformer à la décision.
 
Source : tva.canoe.ca
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Bernard Rappaz «sauvé» malgré lui
Par Invité,
Bernard Rappaz «sauvé» malgré lui
 
Même si sa grève de la faim le tue, Bernard Rappaz ne veut pas être réanimé. Le Valais le transfère et ne respecte pas cette volonté.
 
C’est un coup de théâtre. Hier matin, Bernard Rappaz a été transféré par hélicoptère du quartier carcéral des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) au quartier carcéral de l’Hôpital de l’Ile à Berne. Dans un seul but: lui sauver la vie, contre sa volonté. Après plus de 100 jours de grève de la faim, l’état du chanvrier est désastreux. Mais Bernard Rappaz a signé un testament biologique qui stipule qu’il ne veut être ni réanimé ni nourri de force. Des volontés que les médecins genevois s’étaient engagés à respecter. Ce n’est manifestement pas le cas des Bernois. Esther Waeber-Kalbermatten (PS/VS), conseillère d’Etat en charge du dossier, explique avoir «obtenu l’accord de principe des médecins de l’Hôpital de l’Ile pour que soient prises, en cas de nécessité, les mesures urgentes propres à sauvegarder la vie de Bernard Rappaz.» Faut-il comprendre qu’il sera nourri de force? «C’est exclu, réagit la conseillère d’Etat. Il s’agit de le réanimer, de lui sauver la vie si nécessaire. Pas de l’alimenter malgré lui.»
 
Etonnant, venant de celle qui affirmait il n’y a pas si longtemps que, si la grève de la faim du chanvrier devait le tuer, elle respecterait son choix… Un changement à 180 degrés? «Non, répond-elle. J’ai toujours dit que nous respecterions ses volontés. Le problème, c’est que ses volontés ne sont pas claires. Il signe des directives anticipées stipulant qu’il ne veut pas être réanimé. Et en même temps répète dans les médias qu’il ne veut pas mourir, qu’il aime la vie. C’est incohérent. Entre notre devoir de respecter sa liberté, peu claire, et notre devoir de veiller à la santé des détenus, j’ai tranché pour le second.» La conseillère d’Etat a donc trouvé une astuce. Elle ne cède pas, n’accordant pas d’interruption de peine au chanvrier. Mais s’assure de ne pas se retrouver avec un mort sur les bras.
 
 
Rappaz nous écrit
 
Une astuce qui scandalise Boris Ryser, l’ami du chanvrier. «Ça va à l’encontre des volontés de Bernard. Dimanche, il était abominablement amaigri, méconnaissable, mais sa tête fonctionnait parfaitement. Et, même si le transfert était secret, il s’en doutait. Il pensait aller à Sion. C’est à Berne, mais c’est pareil: l’Hôpital de l’Ile est aux ordres du pouvoir valaisan, et je suis sûr qu’ils vont le nourrir de force. Même s’ils attendent qu’il tombe dans le coma pour se donner bonne conscience, c’est de la torture!»
 
Un avis partagé par… le principal intéressé. Vendredi, alors qu’il était encore aux HUG, Bernard Rappaz a écrit au «Matin». Une lettre titrée «Alimentation forcée - Rappaz accuse», que nous avons reçue hier. «La cheffe du Département de la sécurité (…) cherche un médecin-bourreau et une salle de torture à Sion», écrit le chanvrier à propos d’alimentation forcée. «Je soulève la question humanitaire des droits de l’homme, bafoués par cette pratique moyenâgeuse digne des dictatures telles Cuba, qui l’applique encore ces jours sur ses prisonniers politiques. Cette torture permet juste de repousser de 30 à 60 jours la mort du supplicié.» Et de conclure: «Avant de finir mes jours en martyr, j’en appelle au bon sens des citoyens.»
 
Alimentation forcée ou pas? A l’Hôpital de l’Ile, on refuse tout commentaire. Une certitude: l’horrible feuilleton Rappaz est loin d’être terminé.
 
 
«On me sauve, on le laisse crever!»
 
«On me sauve. Lui, on le laisse crever! Au nom de quoi?» Manuella Crettaz, 48 ans, a connu le même parcours que Rappaz. Sauf qu’elle a été libérée le 14 mai. «Je suis écœurée. J’ai aussi effectué une grève de la faim. Je suis aussi passée par le quartier carcéral des HUG et celui de l’Hôpital de l’Ile. Mais, après 119 jours de grève de la faim, le juge d’application des peines vaudois m’a octroyé une interruption de l’exécution de ma peine de 3 à 6 mois pour motif grave, selon l’article 92 du Code pénal. Or la justice valaisanne vient de décréter qu’elle ne pouvait pas s’appuyer sur cet article pour libérer Bernard Rappaz. C’est scandaleux! On parle d’une loi suisse qui doit être la même pour tous.»
 
 
Article originellement publié le 12 juillet 2010, 22h03
par Renaud Michiels pour le journal Le Matin.
 
Source.
 
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Le pot revient hanter les agriculteurs
Par Invité,
Chaque été, l'histoire se répète. Les terres agricoles et les bois sont squattés sans gêne par des planteurs de cannabis.
 
La situation agace les agriculteurs, et les policiers ont déjà réalisé quelques saisies dans les champs. Mais ce n'est que le début.
 
«Il y en a partout. Tout le monde en a», estime Réjean Racine, président du syndicat de l'UPA Haute-Yamaska, au sujet des plants de marijuana qui poussent dans les champs et bois des agriculteurs.
 

Photo issue des archives de La Voix de l'Est.
 
Des voitures suspectes ont d'ailleurs recommencé à rôder près ou dans les champs. Des individus équipés de lampes frontales qui déambulent sur les terres agricoles en pleine nuit refont leur apparition. Des caissettes de fleurs, des sacs de terre et d'engrais sont découverts dans les champs.
 
Il s'agit là de signes incontestables que les planteurs de cannabis sont de retour. «Ils plantent de la mi-juin à la mi-juillet et ils entretiennent les plants jusqu'à la mi-septembre, donc ça a commencé», confirme l'agente Ingrid Asselin, du poste de la Sûreté du Québec des Maskoutains.
 
Des perquisitions ont déjà été réalisées cet été dans les champs, notamment dans les MRC des Maskoutains, de la Haute-Yamaska, de Rouville et Brome-Missisquoi. Ce sont principalement de petites quantités qui ont été récoltées.
 
«Il y a eu des saisies dans le cadre de l'opération Boutures. Il s'agit de plants qui sont en préparation avant d'être mis en terre», indique le lieutenant Sylvain Arès, directeur adjoint du poste de la SQ Brome-Missisquoi.
 
En 2009, les opérations d'éradication du cannabis avaient été fructueuses. Plus de 45 000 plants avaient été arrachés dans les MRC de la Haute-Yamaska, Brome-Missisquoi et d'Acton. Huit personnes avaient été arrêtées.
 
Une collaboration nécessaire
 
Le cannabis est d'ailleurs la substance illicite la plus largement produite et consommée à l'échelle planétaire, selon le rapport mondial 2010 sur les drogues de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime, un organe de l'ONU. Toujours selon ce rapport, entre 130 et 140 millions de personnes sur la planète en fument au moins une fois par année.
 
Pas étonnant que les terres et bois de la région soient autant fréquentés par les producteurs de marijuana, et ce, sans se soucier qu'ils squattent des propriétés privées. «Ces terres-là, on les paie. C'est notre propriété, fait valoir Réjean Racine. Moi, je ne vais pas chez eux dans leur jardin. Eux, ils envahissent nos propriétés.»
 
Les moyens sont limités pour mettre un terme à l'invasion des propriétés. Certains agriculteurs installent des clôtures ou des murets en béton à l'entrée des champs. D'autres posent des affiches rappelant aux voyous qu'il s'agit d'une propriété privée et que l'accès y est interdit.
 
Les policiers affirment que la population peut jouer un rôle important pour freiner l'expansion de la production du cannabis. Leur message est sans équivoque: les agriculteurs ne doivent pas tolérer les plantations de cannabis.
 
Ils sont invités à signer un contrat social avec la SQ pour permettre l'éradication des plants. Ils doivent aussi signaler toute présence suspecte ou plantation illicite aux policiers ou via Info-Crime.
 
Les agriculteurs sont invités à la prudence s'ils constatent la présence de cannabis sur leur propriété. «Ce n'est pas le temps de jouer au jardinier. Ils doivent nous appeler, indique Chantale Doyon, directrice du poste de la SQ Acton. J'ai déjà vu des dispositifs de sécurité au moyen d'une corde avec un fusil et des pièges à ours.»
 
Le président du syndicat de l'UPA Haute-Yamaska affirme que les agriculteurs sont partagés quand il est question de dénonciation. «C'est 50-50, estime-t-il. Certains disent qu'ils veulent protéger les jeunes et signalent les plantations, tandis que d'autres disent qu'ils ne touchent pas à ça. C'est par peur de représailles.»
 
Réjean Racine soutient n'avoir jamais reçu des confidences d'un agriculteur ayant subi des représailles, ce qui ne signifie pas pour autant que cela ne s'est pas produit. Il affirme que les policiers sont discrets pour éviter que de fâcheux événements ne se produisent et qu'ils sont respectueux des cultures.
 
par Karine Blanchard Source : La Voix de l'Est
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Faut-il laisser mourir Rappaz?
Par Invité,
A bout, Rappaz nous inflige un dilemme insoluble
 
Entre Bernard Rappaz et le Valais, le bras de fer continue. Mais le dénouement est proche. «J'arrive enfin au bout de mon tunnel avec la liberté ou la mort», écrit le chanvrier dans une lettre datée du 1er juillet.
98 jours de grève, interrompus 12 jours durant, le chanvrier détenu dans l'unité carcérale des Hôpitaux universitaires genevois est à bout. «Il s'affaiblit continuellement, a besoin de deux béquilles et ne pourra bientôt plus se lever», explique Aba Neeman, son avocat. «Les risques cardiaques et de thromboses sont grands. Son médecin attitré vient de partir en vacances pour trois semaines. Il m'a https://www.cannaweed.com/upload/server8/9383a7.png[/img]laissé entendre que si rien ne changeait, il ne pensait pas le revoir vivant.» Seule issue: il faut qu'un camp plie. Mais Rappaz répète qu'il est prêt à aller au bout. «Un guerrier qu'il soit violent ou non violent, n'a pas peur de la mort», écrit-il. Et Esther Waeber-Kalbermatten, la conseillère d'Etat en charge du dossier, répète, elle, qu'il n'est pas question d'une interruption de peine... L'impasse est totale. Par son jusqu'au-boutisme, le chanvrier place les politiques comme toute la société face à une question au fond purement morale, une question vertigineuse: peut-on le laisser mourir? Ou faut-il le sauver contre sa volonté?
 
Seuls les médecins semblent avoir tranché. Pour eux, pas question de nourrir Rappaz de force: il a expressément demandé à n'être ni alimenté ni réanimé. Des directives que le corps médical dit vouloir respecter. Et ce même si un arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme stipule que l'alimentation forcée est obligatoire «s'il existe un danger manifeste pour la vie de l'intéressé».
 
 
Interview de Esther Waeber-Kalbermatten, conseillère d'Etat valaisanne (PS) en charge de la Sécurité : «Bernard Rappaz nous force à affronter des questions éthiques»
 
Une pétition vous demande d'interrompre la peine de prison de Bernard Rappaz: ça change quoi?
Laissez-moi le temps de me pencher sur le texte, mais, sur le fond, je le répète, il n'y aura pas d'interruption de l'exécution de la peine.
 
Il peut aujourd'hui mourir: pourquoi n'ordonnez-vous pas qu'il soit nourri de force?
Sans parler des questions éthiques et juridiques, le corps médical des Hôpitaux universitaire de Genève nous a fait savoir qu'il n'exécuterait pas une telle demande d'alimentation artificielle, puisque M.?Rappaz la refuse.
 
Et alors? Vous pouvez quand même décider d'une alimentation forcée. Même si les médecins refusent d'agir, un gardien de prison peut s'en charger, non?
Un gardien de prison? C'est exclu: soyons dignes et professionnels. Réalimenter une personne qui ne mange plus depuis si longtemps est compliqué, spécial, ça demande des connaissances et des compétences médicales. Ça ne peut pas se faire sans l'encadrement d'un médecin. Mais nous continuons à explorer toutes les pistes possibles. Chacun réalise aujourd'hui que la situation de M.?Rappaz ne peut pas durer encore longtemps.
 
Sur quels scénarios travaillez-vous?
Je ne peux pas en dire plus pour l'instant. Mais le 1er scénario, le plus simple, le plus logique reste qu'il arrête sa grève. On étudie d'ailleurs encore des moyens pour essayer de le convaincre.
 
C'est pour le convaincre que vous êtes allée le voir à la prison de l'hôpital la semaine dernière?
Il m'avait envoyé une lettre me demandant de le voir. Mais oui, je suis allée à sa rencontre pour l'écouter, tenter de le convaincre et lui répéter qu'il n'y aura pas d'interruption de sa peine.
 
Pour vous, est-ce humainement plus compliqué maintenant que vous l'avez rencontré?
Je lui ai parlé, j'ai mis un visage sur un dossier que je connais maintenant plus que bien. C'est moins abstrait. Mais je ne vais pas prétendre le connaître parce que je l'ai rencontré une fois. Et mon travail reste de traiter son cas avec professionnalisme.
 
Mais n'est-ce pas un cas particulièrement lourd à gérer?
M. Rappaz représente un cas spécial, unique, exceptionnel dans l'histoire du Valais. Il nous force à affronter - et c'est également positif - des questions judiciaires sur l'exécution des peines, sur le rôle de l'Etat. Et évidemment des questions éthiques. Alors oui, c'est parfois lourd. Mais le plus lourd, c'est pour lui.
 
Reste que vos décisions peuvent peser sur la vie ou la mort d'un homme. Vous dormez bien?
Merci de poser la question. Mais je sais faire la différence entre ma vie professionnelle et privée.
 
 
Avis de spécialistes
 
Jacques de Haller, président de la Fédération des médecins suisses (FMH)
Il s'agit d'un dilemme moral ingérable, insupportable. Face à un tel cas, un médecin a forcément envie de sauver son patient. Mais il ne peut pas improviser, au risque de tomber dans l'émotionnel, ce qui ne fait jamais de la bonne médecine. Raison pour laquelle les médecins doivent s'appuyer sur le Code de déontologie de la FMH. Ce code est à la fois une contrainte - celui qui ne le respecte pas risque des sanctions - et une aide précise sur laquelle tout praticien peut s'appuyer. Il stipule que le consentement libre et informé du patient reste un préalable absolu à toute action médicale. Le médecin doit respecter les voeux du patient, il ne peut ni le réanimer ni le nourrir de force contre sa volonté. Il existe une seule exception à cette règle: si le patient a des troubles psychiques ou n'est pas capable de discerner les enjeux de son action. En l'occurrence, si j'en crois les comptes rendus des médias, il ne semble pas que M. Rappaz soit dans cette situation. Il a donc le droit de décider s'il veut mourir et cette décision doit être médicalement respectée.
 
Denis Müller, éthicien, professeur à l'Université de Lausanne
C'est un dilemme éthique extrêmement difficile à trancher. De ce que je sais, M. Rappaz agit de manière consciente et libre. Il a choisi de mourir plutôt que de purger la totalité de sa peine, qu'il estime injuste. Il doit donc être reconnu dans ses droits et sa démarche. Le Conseil d'Etat valaisan estime, lui, au nom de la séparation des pouvoirs, qu'il n'a pas à casser un jugement qui a toutes les apparences d'une décision respectueuse du droit. Si on s'en tient là, c'est à M. Rappaz, et à lui seul, de décider ce qui lui paraît juste: donc il faut respecter sa volonté de mourir. Mais le Conseil d'Etat valaisan pourrait aussi adopter un point de vue supérieur, plus éthique que juridique. Il pourrait s'interroger sur la proportionnalité entre le crime de M. Rappaz et la valeur de la vie d'un homme. Etant donné le caractère idéologique du débat au sujet du chanvre dans notre société, qui ne me paraît pas justifier une position intransigeante et légaliste, le Conseil d'Etat pourrait demander à toutes les instances juridiques déjà utilisées ou non de se prononcer à nouveau, en attirant l'attention sur le caractère ultime de la détermination du condamné ou proposer lui-même un compromis humanitaire. Même si je comprends le refus de céder à un quelconque chantage, je suis troublé par le fait que M. Rappaz soit prêt à une telle extrémité pour obtenir une réduction de sa peine. Ce comportement doit nous interpeller du point de vue éthique. Quant à ceux qui estiment que la loi doit être appliquée à M. Rappaz comme à tout autre, ne doit-on pas leur demander si les dispositions au sujet du chanvre ne pourraient pas comporter une partie d'injustice incompatible avec l'éthique?
 
Robert Assaël, avocat, ténor du barreau genevois
Il peut paraître moralement choquant de laisser mourir sous ses yeux une personne qui en réalité ne le veut pas. Cela étant, pour éviter cette issue extrême, l'Etat devrait accepter de céder au bras de fer engagé par M. Rappaz, ce qui n'est pas possible, car cela reviendrait à donner à toute personne incarcérée le moyen de sortir de prison quand bon lui semble! On ne peut pour autant pas parler juridiquement de tentative de chantage, puisque cette infraction exige un dessin d'enrichissement illégitime. M. Rappaz a pris des directives anticipées, au sens de la loi sur la santé, qui imposent aux médecins de ne pas le nourrir, notre ordre juridique étant fondé sur l'autodétermination.
 
Ainsi, ceux qui n'interviendraient pas ne pourraient être poursuivis pénalement, en particulier pour omission de prêter secours. J'espère vivement que l'autorité tranche sans délai sa demande de grâce ou trouve une solution médiane.
 
En tout cas, aucun sentiment d'injustice, si respectable soit-il, ne justifie la mort!
 
 
Source : LeMatin.ch
 
 
 
 
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Californie: Cannabis légalisé, ventes doublées?
Par Invité,
Si la Californie légalise la marijuana, comme le suggèrent deux propositions de loi, le prix du cannabis va chuter de 80% et sa consommation va doubler dans cet État, estime une étude américaine publiée hier. "D'après une analyse basée sur les coûts de production connus et des enquêtes sur les prix actuels de la marijuana, les chercheurs suggèrent que le prix au détail non taxé d'un cannabis de haute qualité pourrait tomber à 38 dollars l'once (28 grammes) contre 375 dollars aujourd'hui", affirme l'institut d'études Rand Corporation.
 

 
Même dans le cas d'une marijuana taxée à 50 dollars l'once, les chercheurs "n'excluent pas que la consommation augmente de 50% à 100%, voire plus". Si l'usage de la marijuana doublait en Californie, cet État reviendrait à ses taux record de consommation du cannabis des années 70, affirme encore l'étude. En 2008, 6,1% de la population des plus de 12 ans affirmaient avoir fumé de la marijuana le mois précédent contre 13,2% en 1979.
 
Deux propositions de loi sont actuellement sur la table en Californie. Un projet déposé par le parlementaire démocrate de San Francisco Tom Ammiano propose de légaliser la possession, la vente et la culture pour les plus de 21 ans, sous la houlette du ministère du contrôle des boissons alcoolisées de l'État. Une taxe de 50 dollars l'once serait imposée.
 
Une autre initiative légaliserait la possession, le partage et la culture de marijuana sur une surface de 2,25 mètres carrés maximum pour les plus de 21 ans. Les villes et les comtés seraient chargés de la taxer. "Aucun gouvernement n'a légalisé la production et la distribution de marijuana pour l'usage du public, aussi existe-t-il peu de précédent pour savoir comment cela se passerait en Californie", a souligné Beau Kilmer, responsable de l'étude, en citant comme seules expériences de légalisation au sens large les Pays-Bas et plusieurs régions d'Australie. "Aucun de ces pays n'a légalisé la culture commerciale du cannabis à une large échelle comme l'envisage la Californie", souligne encore l'étude.
 
Source Le Figaro
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Lettre de Bernard Rappaz 1er juillet 2010
Par Invité,
en réponse à la Coordination Suisse du Chanvre
 
Hôpital Universitaire de Genève
Quartier carcéral
Bernard Rappaz
Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4
1211 GENEVE 14
C.S.C Romande
 
Genève, le 1er juillet 2010
 
 
Chèr(e)s Ami(e)s
 
Merci pour ta lettre, ma seule nourriture est l’injustice et la solidarité. Je te comprends mais je ne peux accepter ton attitude et tes conseils. Ainsi tu arrives comme Zorro ou un ange de la mort, alors que j’arrive enfin au bout de mon tunnel avec la liberté ou la mort.
 
Je demande compréhension et respect, c’est tout.
 
Cela fait 45 ans que je me bats pour différentes causes à la non-violence et aussi son arme la plus dangereuse ! La grève de la faim.
 
Personne ne peut me faire changer d’avis. Je suis content qu’enfin, quelqu’un de la C.S.C. me contacte !! Dans une ½ heure j’ai la visite de Fabrice de Genève.
 
Mourir n’est pas un problème pour moi, autrement je ferai pas ce 7ème jeune de protestation en prison ! Les 6 derniers, j’ai gagné malgré les conseils de gens comme toi. La mort c’est aussi une merveilleuse expérience spirituelle, l’évasion et la liberté. Dans mon cas ce serait aussi une joie de quitter ce monde de fous et peut-être de voire mon petit Dorien.
 
Tu réagis comme François, vous ne connaissez rein au jeune, mais vous avez votre opinion et pensez que vous seuls avez raison. Oui, je prends des risques, oui je peux, maintenant, mourir chaque jour, oui seul moi décide ! OK ?
 
Il y a aussi la joie du militant du chanvre qui a réussi à 100% de porter ce combat juste derrière le barreaux, OK ? Mes croyances spirituelles m’appartiennent et m’aident beaucoup en ce moment.
 
Oui, je ne veux ni sucre, ni sel, ni vitamines, ni médocs et que l’on me laisse mourir si je pars en inconscience ! C’est le prix à payer. Ici les médecins le respecteront.
 
L’espoir existe toujours.
 
Hier la seule personne qui peut me sauver est venue dialoguer seule à seul, 2 heures avec moi. La valisanne du département de la sécurité, Ester Weber Kalbermatter, une Haute-Valaisanne qui a la tête aussi dure que moi !
 
Un guerrier qu’il soit violent ou non-violent, n’a pas peur de la mort, autrement on est pas un guerrier, c’est clair ?
 
Quand j’étais le pionnier du chanvre suisse, personne n’a cru cela possible, personne n’a osé me soutenir et pourtant je l’ai fait, OK ?
 
Quand j’ai voulu créer la C.S.C même François, j’ai du le convaincre et le pousser et la C.S.C a existé, et existe encore.
 
La Liberté du chanvre viendra un jour en Suisse et je fais ce que je peux. Il me restera mon livre que je veux éditer aussi en allemand. Ruth mérite notre respect à tous, car elle n’a pas peur de manifester seule s’il le faut !
 
Je m’en fout de mon égo et de devenir un mythe ou pas, cela n’a pas d’importance, seul le combat est important. Tu peux lire (traduire) ce message aux autres de la C.S.C. Boris me respecte et me fait pas chier avec des réfléchi : mange....ou autre connerie, Gandhi et Mandela n’ont pas arrêté leurs jeunes avant le succès. Déjà 600 jours de jeune dans ma vie !
 
P.S. Rester en paix, force et joie
 
Bernard : liberté ou la mort (dans un état totalitaire gouverné part l’industrie multinationale qui interdit même des plantes offert part Dieux pour la seule raison « le bénéfice ».)
 
Source : Chanvre-info
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