Maroc: Raid sur le kif
Par Invité, dans Ce que nous avons retenu...,

Trois hélicos ont déversé des herbicides sur des plantations de cannabis le 29 juin dernier. Mais si le kif a été carbonisé, c’est désormais toute une population qui est privée de moyens de subsistance.Boulizem, dans la commune de Beni Ahmed Charquia, c’est un peu le bout du monde. En partant de Chefchaouen, le douar est accessible par une nouvelle route, déjà dans un état de délabrement avancé, et de mauvaises pistes. Les sept derniers kilomètres sont terribles, même en 4x4 : une sorte de sentier pierreux amélioré, plus adapté aux sabots des mules qu’aux pneus d’une Land Rover. Avant d’accéder au douar, il faut faire une pause pour abreuver le véhicule en essence de contrebande dans un village misérable et poussiéreux, véritable bidonville rural : ici on plante le cannabis depuis peu et les paysans n’ont pas encore engrangé assez de dirhams pour construire en dur à côté de leurs bicoques en tôle. Enfin, au détour d’un virage, la cuvette de Boulizem apparaît telle une oasis vert tendre au creux d’une vallée aride. Sauf que le tapis vert des plants de kif est parsemé d’impressionnantes taches brunes comme si la moitié du douar avait brûlé… Nous sommes arrivés à destination après deux heures et demie de « route ». A d’autres, il aura suffi de quelques minutes en hélicoptère.
 
Apocalypse now sur le douar
 
Ce mardi 29 juin, trois engins décollent d’un terrain de foot transformé en héliport près de Bab Taza. Vers 13 heures, ils survolent le douar perdu et piquent du nez vers les cultures pour asperger le sol d’une substance blanche. Dans le village, c’est la panique. Les femmes crient, les enfants qui n’ont jamais vu d’hélicoptère de leur vie se mettent à pleurer. Une vidéo réalisée par un habitant ce jour-là et que vous pouvez retrouver sur
résume bien l’ambiance presque Apocalypse now, sans le napalm : le survol en rase-mottes des hélicos, le bruit des hélices, le lâcher de pesticides sur les champs et les hommes qui invoquent le prophète en fond sonore…Le mardi noir de Beni Ahmed Charquia
 
Ce jour-là, comme chaque mardi, la plupart des paysans se sont rendus au souk. Zakaria (1), lui, est resté. Alors qu’il s’est assoupi dans une cabane, il est réveillé par le vacarme assourdissant des rotors. Le cultivateur se précipite alors à l’extérieur… avant de s’écrouler. Un hélicoptère vient de l’arroser d’herbicide. Choqué, il restera prostré trois jours, incapable de se relever. Deux semaines plus tard,
 
Zakaria ne parvient toujours pas à raconter son calvaire. « Le mal est dans le cœur », se contente-t-il de nous dire d’un air désolé.
 
A Boulizem, les paysans sont tous sous le choc et ne sont guère plus prolixes. Une catastrophe (sur)naturelle s’est abattue sur le village et il n’y a pas de cellule psychologique pour soutenir des habitants complètement anéantis. Après nous avoir montré ses champs calcinés et son potager brûlé, Ahmed éclate en sanglots. L’attaque ne l’a pas seulement privé de sa source de revenus mais aussi de tous ses moyens de subsistance : sans ses tomates, ses vignes, ses olives, Ahmed ne sait pas comment il va nourrir sa famille cet hiver.
 
« On appelle ce mardi, la journée noire », raconte Abdallah Madani, président de l’association de développement de Beni Ahmed Charquia. « Presque toutes les cultures ont été touchées dans le village et ce qui est encore débout est en train de crever », dit-il en nous montrant des plants de cannabis dont les feuilles touchées par le pesticide sont devenues jaunes.
 
Trois hélicos ont déversé des herbicides sur des plantations de cannabis le 29 juin dernier. Mais si le kif a été carbonisé, c’est désormais toute une population qui est privée de moyens de subsistance.
 
 
Les champs de pastèques comme les figuiers ont été carbonisés sans discernement par la pluie chimique. Mais il y a peut-être plus grave. Aujourd’hui, des enfants se baignent dans l’oued qui a été touché par les pesticides. Et Abdekalder, un paysan qui arbore le regard terriblement dur de ceux qui ont tout perdu, tient à nous montrer son puits à ciel ouvert… au centre d’une zone douchée par un hélicoptère. Et quand on lui demande comment il va nourrir ses cinq enfants, il n’a qu’une formule à l’esprit : « Dieu seul sait ce qu’on va devenir ! »
 
Son père, le vieil Abdellatif est plus bavard. Il dit qu’il voudrait demander des indemnités pour les figuiers et les oliviers détruits. Mais il ne sait pas à qui s’adresser ; et quand il a commencé à réclamer, on lui a répondu « Sed foumek », dit-il en mimant le geste de ses doigts sur sa bouche…
 
La loi du silence et la peur des représailles n’empêchent pas ces paysans de se confier. Ils savent bien qu’ils sont en tort mais ne comprennent pas pourquoi ils sont visés alors que les puissants barons de Bab Berred ou de Ketama continuent de prospérer. Ils voudraient au moins qu’on leur permette aujourd’hui de survivre. 1 500 habitants sont désormais privés de tout moyen de subsistance et soumis à des risques sanitaires. Mais visiblement tout le monde s’en fout.
 
Deux semaines après la « journée noire », nous étions les premiers à visiter le village. Pas un agronome n’est venu constater les dégâts et conseiller les paysans ; pas un médecin n’est venu consulter les personnes contaminées ; pas une ONG n’a protesté… Seul le PAM s’est fendu d’un timide communiqué regrettant les moyens employés.
 
Double peine pour les paysans
 
Certes la cause des cultivateurs de kif n’est pas l’une des plus populaires à défendre dans le Royaume. Mais les méthodes employées pour les faire renoncer à cette culture semblent totalement disproportionnées. Un paysan qui cultive le kif sait qu’il risque des années de prison. Mais la punition est beaucoup plus lourde quand on s’attaque à la terre avec des pratiques qui sont tout sauf écologiques. La répression ressemble singulièrement à une double peine ; et les premières victimes collatérales de ces bombardements chimiques – qui n’ont rien de chirurgicaux – sont les familles.
 
L’épandage aérien est un mode opératoire nouveau au Maroc. Le premier « raid » a eu lieu l’année dernière. Relatées par Tel Quel en septembre 2009, des opérations de pulvérisation d’herbicide au sol par des ouvriers armés de réservoirs portatifs ont été menées pour éradiquer le kif dans la région de Taounate. Mais habituellement, les autorités se contentent d’éradiquer les plantations à la faucille, à la tronçonneuse ou au tracteur. Ces méthodes « douces » facilitent aussi bien sûr les arrangements…
 
Le drame de l’histoire, c’est que les paysans de cette région n’ont pas réellement d’alternatives. Sans cet or vert, les Rifains vivraient dans une misère noire. La région est l’une des plus densément peuplées du pays (124 habitants au kilomètre carré contre 37 en moyenne dans le Royaume) et les terres y sont parmi les plus ingrates : relief accidenté, sols pauvres, précipitations aléatoires et une irrigation balbutiante… Rien ne pousse bien ici, sauf le kif ! Abdallah Madani, président de l’association de développement de Beni Ahmed Charquia résume la situation : « Cette année, le blé a eu un très mauvais rendement. Les oliviers et les figuiers ne servent qu’à la consommation personnelle. Ici, le cannabis est la seule source stable de revenus… »
 
Après les émeutes, les hélicos
 
Pourtant cette culture dégrade aussi les sols, mais elle a permis – même si l’écrasante majorité des revenus qu’elle génère finit dans les poches des barons et des trafiquants européens – la relative prospérité d’une région déshéritée… Il y a trente ans, entre Bab Taza et Beni Ahmed Charquia, la spécialité locale, ce n’était pas le kif mais les poux et la galle. L’échec des cultures de substitution, la corruption des policiers et la pression internationale ont provoqué une escalade dans la stratégie de répression. Après les émeutes de Bab Berred, les autorités semblent avoir choisi de frapper l’imagination en s’attaquant à des zones isolées (il y a moins de risques de révoltes) avec des moyens spectaculaires. Comme le note un observateur averti de la région : « Utiliser des hélicoptères, c’est montrer que l’Etat a la maîtrise du ciel. C’est du domaine de la symbolique. »
 
Mais les produits utilisés sont tout sauf symboliques. On ignore encore quel pesticide a été employé et nos demandes en ce sens au ministère de l’Intérieur sont à ce jour restées sans réponse. Il est possible, selon des spécialistes contactés, qu’il s’agisse du Roundup, un herbicide qui a déjà été utilisé par aspersion aérienne pour détruire les champs de coca en Colombie. Ce produit est contesté par des scientifiques pour ses effets secondaires potentiellement nocifs. Mais quel que soit le pesticide utilisé, il n’a pas contaminé que le kif. En voulant s’attaquer à des cultures illégales avec des moyens néfastes pour la santé des populations, les autorités adoptent à leur tour un comportement immoral et dangereux.
Par Éric Le Braz, photos Brahim Taougar
 
(1) Les prénoms des personnes interrogées ont été changés.
 
Source : Actuel.ma
 
info relayée par elbrazzz merci à lui
 
la vidéo: https://www.youtube.com/watch?v=CBo1fXG98PM
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 IACM-Bulletin du 07 Juillet 2010
Par Invité,
* Royaume-Uni: le sativex est maintenant disponible en pharmacie
* En bref
* Un coup d'œil sur le passé
 
Royaume-Uni: le sativex est maintenant disponible en pharmacie
 
Un communiqué de presse de la société GW Pharmaceuticals indique que l’extrait de cannabis sativex est désormais disponible au Royaume-Uni. Cet extrait liquide, issu de la totalité de la plante, se vaporise en spray dans la bouche. Il est destiné notamment au traitement de la spasticité liée à la sclérose en plaques. Chaque atomisation contient 2.7 mg de THC (dronabinol) et 2.5 mg de CBD (cannabidiol). Le sativex est produit au Royaume-Uni dans un lieu tenu secret. Il est commercialisé par Bayer Schering Pharma. Selon un autre communiqué de presse de Bayer, le prix du flacon de 10 ml est de 125 livres anglaises (environ 150 €, ou 185 US dollars).
 
Chaque flacon de sativex contient environ 51 vaporisations, soit environ 138 mg THC pur. Un milligramme de THC coûte environ 1.10 EURo (1.35 US dollar). Le prix du Marinol (THC) aux États-Unis dépend de la taille de son conditionnement, et avoisine 2.20 dollars par mg (1.80 EURo). Le prix du THC (dronabinol) en Allemagne est de 0.80 EURo par mg. Le prix d’un gramme d’extrait de cannabis de la compagnie allemande THC Pharm, accessible aux patients disposants d’une exemption d’usage du cannabis en Allemagne, contenant 400 mg de THC, est de 100 EURos, soit 0.25 EURos/mg. Le prix du THC de la variété de cannabis Bedrocan (19 % de THC, 9 EURos par gramme) vendu dans les pharmacies des Pays-Bas est de 0.05 EURo/mg.
 
Pour plus d’informations :
- www.gwpharm.com
- www.gwpharm.com/uploads/sativexconsrelease16.6.10.pdf
 
(Sources: Communiqué de presse de GW Pharmaceuticals du 21 juin 2010, communiqué de presse de Bayer Schering Pharma du 21 juin 2010, communication personnelle et sources internet).
 

 
En bref
 
Monde: consommation du cannabis
Selon un rapport mondial sur les drogues du Bureau des Nations Unies sur les Drogues et le Crime (UNODC), le cannabis reste la substance la plus cultivée et consommée illicitement. Il pousse dans presque tous les pays du monde, et 130 à 190 millions de personnes en consomment au moins une fois par an. L’Afghanistan est le premier pays producteur de résine de cannabis et d’opium. (Source: communiqué de presse de l’UNODC du 23 juin 2010)
 
Economy/Royaume-Uni: GW Pharmaceuticals
Les compagnies anglaise GW Pharmaceuticals et japonaise Otsuka Pharmaceutical ont signé une extension de contrat de recherche de trois ans supplémentaires. Cette collaboration a débuté en juillet 2007. Elle était prévue pour trois ans. Elle sera maintenant étendue jusqu’en 2013. Elle est destinée à la recherche sur un groupe de cannabinoïdes destinés au traitement des désordres du système nerveux (CNS) et des applications en oncologie. (Source: communiqué de presse de GW Pharmaceuticals du 30 juin 2010)
 
Science: formation des cellules nerveuses
Une étude menée sur le modèle animal par des scientifiques allemands, suisses et mexicains a montré que le CBD (cannabidiol) augmente la formation de cellules nerveuses chez des sujets adultes, alors que le THC ne produit pas cet effet. (Source: Wolf SA, et al. Cell Commun Signal 2010;8(1):12.)
 
Science: Odorat
Les résultats d’une étude menée par un groupe de scientifiques allemands et italiens ont mis en évidence que l’endocannabinoïde 2-AG modifie la sensibilité aux odeurs chez les grenouilles (Xenopus laevis). La faim rend les cellules nerveuses impliquées dans l’odorat plus sensibles. (Source: Breunig E, et al. J Neurosci 2010;30(26):8965-73.)
 
Science: Transplantation
Des scientifiques de l’Université de Caroline du Sud, États-Unis, ont suggéré que les cannabinoïdes pourraient être utiles à la prévention des rejets des transplants. Ils ont noté que « les propriétés psychotropes de l’agoniste CB1 limitent leur utilisation médicale, mais que les agonistes CB2 pourraient offrir une nouvelle alternative pour cibler les cellules immunes impliquées dans le rejet des greffes. " (Source: Nagarkatti M, et coll. Trends Pharmacol Sci. 28 juin 2010. [in press])
 
Science: Inflammation
Selon une étude menée sur le modèle animal à l’Université d’Aberdeen, Royaume-Uni, le cannabinoïde THC-V (delta-9-tetrahydrocannabivarin) réduirait, les inflammations ainsi que les douleurs. Ce sont les récepteurs cannabinoïdes qui en partie ont médié cet effet. (Source: Bolognini D, et al. Br J Pharmacol 2010;160(3):677-87.)
 
Science: Colite
Selon une étude menée sur le modèle animal à l’Université de Hertfordshire, Royaume-Uni, dans les cas de colite, le THC et le CBD se sont avérés tous les deux efficaces. Les effets bénéfiques de ces deux cannabinoïdes se sont additionnés. (Source: Jamontt JM, et coll. Br J Pharmacol 2010;160(3):712-23.)
 
Science: inhibiteur naturel du FAAH
Des scientifiques de l’Université d’Umea, Suède, se sont intéressés à la possibilité des flavonoïdes d’inhiber l’enzyme FAAH responsable de la dégradation de l’endocannabinoide anandamide. Des composés testés, le biochanin A a été jugé comme le plus prometteur. Ce flavonoïde est notamment très présent dans le trèfle (Trifolium pratense). (Source: Thors L, et al. Br J Pharmacol 2010;160(3):549-60.)
 
Science: Risque de décès
Des chercheurs australiens se sont interrogés sur l’effet de la consommation de cannabis et les risques de décès. Ils ont conclu « qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves, notamment à cause du nombre peu élevé d’études, pour dire si le taux de mortalité est plus élevé parmi les consommateurs de cannabis. » (Source: Calabria B, et al. Drug Alcohol Rev 2010;29(3):318-30.)
 
Science: Sepsie
Un groupe de travail brésilien s’est intéressé aux effets du CBD (cannabidiol) sur des rats atteints de sepsie. Le CBD a réduit la mortalité en diminuant le stress oxydatif des organes périphériques tels que le foie, les reins et le cerveau. (Source: Cassol-Jr OJ, et coll. Brain Res 15 juin 2010. [in press])
 
Un coup d'œil sur le passé
 
Il y a un an:
 
Etats-Unis: Rhode Island légalise la vente de cannabis à des fins thérapeutiques
 
Il y a deux ans:
 
Europe: un avocat soutient que la position de l’Irlande quant à l’usage du cannabis dans un cas de sclérose en plaques contrevient aux Accords de Schengen
 
Science: une consommation importante et prolongée du cannabis pourrait provoquer le rétrécissement de deux zones importantes du cerveau
 
Royaume-Uni: l’Agence de régulation des médicaments annonce cinq décès liés à l’usage médical du rimonabant
 
Source : IACM
 
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 IACM-Bulletin du 29 Juin 2010
Par Invité,
* Etats-Unis: le Conseil de Pharmacie de l’Oregon reclassifie le cannabis en tant que médicament
* En bref
* Un coup d'œil sur le passé
 
Etats-Unis: le Conseil de Pharmacie de l’Oregon reclassifie le cannabis en tant que médicament
 
Dans un communiqué de presse du 16 juin dernier, le Conseil de Pharmacie de l’Oregon indique que suite à la loi votée en août 2009, il a définitivement supprimé la marijuana de la liste des substances contrôlées dans le Tableau I. Cette loi stipule la suppression du cannabis de cette liste déterminée en fonction "du potentiel d’abus, et de l’inacceptabilité pour l‘usage médical aux Etats-Unis. "
 
Bien que l’Oregon, ainsi que treize autres Etats, ait adopté des nouvelles lois sur le cannabis, il est resté officiellement dans la catégorie des substances du Tableau I, et la plupart des Etats s’en remettent au statut fédéral. Selon la législation sur les substances contrôlées de 1970, le annabis a été classé dans la liste des drogues du Tableau I. Depuis, plusieurs actions ont été intentées pour que ce soit le gouvernement fédéral qui reclassifie le cannabis. Comme l’Oregon, quatre autres Etats ; l‘Alaska, l‘Iowa, le Montana, le Tennessee, ainsi que le District of Columbia ont reclassifié le cannabis en tant que substance thérapeutique. Ces changements sont parfois plus symboliques que pratiques, spécialement dans des Etats comme l’Oregon qui autorise l’usage médical du cannabis, mais ils n’entraînent pas moins le renforcement de la valeur médicale du cannabis.
 
Pour plus d’informations:
egov.oregon.gov/Pharmacy/Imports/News/June2010PressReleaseMarijuana.pdf
safeaccessnow.org/article.php?id=6040
 
(Sources: Communiqué de presse de l‘Oregon Board of Pharmacy du16 juin 2010, Americans for Safe Access du16 juin 2010)
 

 
En bref
 
Etats-Unis: Colorado
Le 7 juin, le Gouverneur Bill Ritter a validé deux lois qui définissent la régulation concernant l’usage médical du cannabis. Une d‘elles porte sur les nouvelles règles applicables aux centres de distribution de cannabis et indique la nécessité d’une double autorisation pour l’ouverture d‘un dispensaire, au niveau de l’Etat et au niveau local. Cette loi permet aux gouvernements locaux de proscrire les dispensaires et les cultures de cannabis à grande échelle dans leur circonscription. L’autre texte stipule la nécessité d’une évaluation complète du parcours médical du patient ainsi que les raisons médicales qui l’ont amené à rechercher du cannabis, avant que le médecin recommande son usage et signifie sa propre disponibilité pour le suivi du patient. En 2000, les électeurs du Colorado ont voté une loi autorisant l’usage médical du cannabis. (Source: Denver Post du 7 juin 2010)
 
Science: application transdermique
L’Université du Kentucky, Etats-Unis, s’est intéressée aux applications transdermiques et nasales du cannabidiol (CBD) sur les rats et les cochons d’Inde. Par voie nasale, 34 à 46 % du CBD a été absorbé dans les 10 minutes. La moyenne de concentration du CBD dans le plasma après l’application d’un gel dermique était de 6.3 ng/ml, après 15,5 heures. (Source: Paudel KS, et coll. Drug Dev Ind Pharm. 14 juin 2010. [in press]
 
Science: douleur postopératoire
Selon une étude réalisée à l’école médicale de Dartmouth dans le New Hampshire, Etats-Unis, le signal endocannabinoïde via les récepteurs cannabinoïdes est nécessaire pour la réduction de l’hypersensibilité comportementale et le signal pro-inflammatoire des astrocytes présents à la suite d’une intervention chirurgicale. Les auteurs suggèrent que "les stratégies thérapeutiques destinées à augmenter le signal cannabinoïde pourraient prévenir les douleurs persistantes et chroniques des patients qui viennent de subir une intervention chirurgicale." (Source: Alkaitis MS, et al. PLoS One 2010;5(5):e10891.)
 
Un coup d'œil sur le passé
 
Il y a un an:
 
IACM: Inscription au Congrès annuel de l’IACM du mois d’octobre
 
Croatie : La Cour suprême autorise l’usage médical du cannabis aux vétérans de guerre atteints du syndrome de stress post-traumatique
 
Canada/Etats-Unis: Associations nationales de recherche sur le système endocannabinoïde et l’usage médical des cannabinoïdes.
 
Il y a deux ans
 
Etats-Unis: Barack Obama, s’il est élu président, pourrait mettre fin aux mesures judiciaires employées par les administrations fédérales dans les états ayant une loi sur le cannabis médical
 
Science: le dronabinol s’est montré efficace dans le traitement des tics vocaux et de la dystonie chez une patiente atteinte d’une sclérose en plaques
 
Source : IACM
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 IACM-Bulletin du 15 Juin 2010
Par Invité,
* Economy/Allemagne: Volcano Medic® est le premier vaporisateur approuvé pour l’inhalation des cannabinoïdes
* Science: Le cannabis est efficace dans le traitement du syndrome de Tourette et du Trouble Déficit de l’Attention / Hyperactivité (TDAH)
* Etats-Unis: des médecins du Montana signataires d’autorisations de cannabis en consultation dans des cliniques pourraient être sanctionnés
* En bref
* Un coup d'œil sur le passé
 
 
Economie/Allemagne: Volcano Medic® est le premier vaporisateur approuvé pour l’inhalation des cannabinoïdes
 
La société allemande Vapormed a lancé le premier inhalateur de cannabinoïdes approuvé au niveau mondial: le vaporisateur Volcano Medic®. Ce système de vaporisation est destiné à vaporiser et faciliter l’inhalation du dronabibinol (THC) dissous dans l’alcool ou les cannabinoïdes contenus dans les fleurs de cannabis. Dans son communiqué de presse du 2 juin, la société indique que "le vaporisateur Volcano Medic® résout deux problèmes médicaux. D’une part, pour la première fois, ce système de vaporisation permet de mettre en place des thérapies par l’inhalation avec un liquide des cannabinoïdes dissous dans de l’alcool. D’autre part, il permet l’inhalation de cannabinoïdes issus directement des fleurs de chanvre. Les cannabinoïdes sont libérés seulement par contact à chaud. Il n’y a pas de combustion, comme cela est le cas quand les produits sont fumés. " Ceci permet la suppression des produits de combustion nocifs ».
 
Les avantages principaux de l’inhalation des cannabinoïdes en comparaison de la prise orale (ingestion) sont un effet rapide et un coût moindre du à l’efficacité supérieure des cannabinoïdes inhalés. " La disponibilité biosystémique des cannabinoïdes est approximativement de 29% à 40%, alors qu’elle n’est que de 15% par voie orale." La compagnie Storz & Bickel produit le système de vaporisation Volcano Medic®. Selon le communiqué de presse, Volcano Medic® sera disponible aux Pays-Bas et en Allemagne. Le produit est certifié par TUEV SUED à Munich, en accord avec les directives et les lois sur les appareils médicaux. "La possibilité de se procurer Volcano Medic® dans d’autres pays dépendra de la disponibilité des produits à base de cannabinoïdes disponibles dans les pays, " indique la compagnie productrice.
 
Pour plus d‘informations:
www.vapormed.com
 
 
(Source: Communiqué de presse de Vapormed du 2 juin)
 
Science: Le cannabis est efficace dans le traitement du syndrome de Tourette et du Trouble Déficit de l’Attention / Hyperactivité (TDAH)
 
Des scientifiques allemands des universités de Goettingen, Hamburg et Dresde ont fait état du cas d’un jeune garçon de 15 ans atteint du syndrome de Tourette (TS) et du Trouble Déficit de l’Attention / Hyperactivité (TDAH) chez qui ont été observés à des handicaps sévères, psychiques et physiques. L’administration de THC a produit une amélioration considérable des tics, sans effet secondaire, et a permis aussi de traiter la comorbidité. Avec le traitement au THC, l’inhibition intracorticale, c'est-à-dire l’inhibition du signal de transmission entre les cellules nerveuses dans le cortex, a été améliorée.
 
Les auteurs ont conclu que" leurs observations suggèrent que le delta-9-THC pourrait être une alternative satisfaisante pour les patients atteins du syndrôme de Tourette sévère et réfractaires aux traitements conventionnels. Particulièrement dans le cas d’exacerbation des tics induits par un stimulant, le delta-9-THC pourrait conduire à un traitement satisfaisant du facteur de comorbidité. L’amélioration de l’inhibition intracorticale pourrait être médiatisée en modulant la libération de plusieurs neurotransmetteurs, notamment la dopamine et l’acide gamma-aminobutyrique. "
 
(Source: Hasan A, Rothenberger A, Münchau A, Wobrock T, Falkai P, Roessner V. Oral delta9-tetrahydrocannabinol improved refractory gilles de la tourette syndrome in an adolescent by increasing intracortical inhibition: a case report. J Clin Psychopharmacol 2010;30(2):190-2.)
 
Etats-Unis: des médecins du Montana signataires d’autorisations de cannabis en consultation dans des cliniques pourraient être sanctionnés
 
Des médecins travaillant dans plusieurs cliniques où le cannabis à usage médical est prescrit, pourraient être sanctionnés par le comité médical du Montana en vertu d’une règle adoptée en mai dernier. Les membres de ce comité ont indiqué que le fait de recommander un traitement après seulement une brève consultation, et sans suivi par la suite, ne correspondait pas aux pratiques recommandées par les médecins du Montana. Ils ont approuvé à l’unanimité une disposition qui leur permettrait de sanctionner les médecins qui ne passeraient pas assez de temps avec les patients qui prennent du cannabis. Le comité des examinateurs médicaux ne prend pas de position générale sur la pertinence de la marijuana dans le traitement de certains désordres, mais, il a une obligation de protéger le public en s’assurant que les médecins fournissent un service médical de qualité aux patients, et suivent les standards de pratique de soins. Partout, dans l’Etat, des médecins sont en colère à cause de la manière dont des centaines de citoyens se sont procurés des cartes de cannabis à usage médical dans plusieurs cliniques où des médecins venant d’autres Etats travaillent. " Il me semble qu’il s’agit de corruption, " a indiqué le docteur Jim Guyer, directeur de la clinique de Billings." Les gens qui passent la porte de cet établissement utilisent la situation. Les gens qui vont en pâtir sont ceux pour qui la loi a été créée." Le nombre de détenteurs de carte de cannabis à usage médical a considérablement augmenté au cours des derniers 18 mois au Montana ainsi que dans d’autres Etats.
 
(Source: Billings Gazette du 24 mai et du1er juin 2010)
 

 
En bref
 
Etats-Unis: Arizona
Pour la quatrième fois, les électeurs de l’Arizona auront à décider, au mois de novembre, si certains patients peuvent légalement être traités avec du cannabis. Les fonctionnaires confirment que les défenseurs de l’usage thérapeutique du cannabis, lors de leur dernière initiative, avaient recueillis suffisamment de signatures pour que la pétition entraîne un scrutin. Les électeurs de l’Arizona ont déjà approuvé une mesure similaire par deux fois, mais avait été sans effet à cause de la formulation des propositions. (Source: The Sun du 1er juin 2010)
Etats-Unis: Washington D.C.
Un impôt sur le cannabis à usage médical pourrait générer quelque 400 000 dollars (environ 330 000 €) pour les cinq années à venir, selon une estimation des chargés des finances de la ville. Le conseil municipal a voté, il y a peu, une mesure qui permet aux résidents atteints de certaines maladies d’acheter du cannabis. Il est prévu que les membres du conseil municipal votent, le 15 juin, une mesure qui inclurait une taxe de 6% sur la vente de cannabis. (Source: Associated Press du1er juin 2010)
 
Science: sclérose amyotrophique latérale
Une étude clinique sur 27 patients atteints de sclérose amyotrophique latérale (ALS) accompagnée de crampes a été menée à Kantonsspital, St Gallen, Suisse. Dans cette étude en double aveugle croisée avec placebo, les participants ont reçu 5mg de THC 2 fois par jour pendant 2 semaines, puis le traitement a été interrompu pendant deux semaines. Le traitement au THC a été bien toléré. (Source: Weber M, et coll. J Neurol Neurosurg Psychiatry 24 mai 2010. [in press])
 
Science: mal du transport
Selon une étude menée à l’université de Munich, Allemagne, le stress et les maux du transport sont associés à une déficience de l’activité endocannabinoïde. Les chercheurs ont conclu que l’amélioration de la commande endocannabinoïde "pourrait représenter une alternative thérapeutique pour les personnes auquel les traitement habituels ne conviennent pas.” (Source: Choukèr A, et coll. PLoS One 2010;5(5):e10752.)
 
Science: acides gras essentiels
Une étude menée à l’Université de Cordoba, Argentine, montre que le système endocannabinoïde pourrait être modulé par l’ingestion d’acide gras polyinsaturé, car ces acides agissent comme des précurseurs aux endocannabinoïdes. (Source: Dain A, et coll. Front Biosci (Elite Ed) 2010;2:1432-47.)
Science: Cancer
Selon une étude menée à l’Université de New-York, le THC inhibe la respiration cellulaire des cancers de la bouche chez l’homme. Les scientifiques ont noté que “ les résultats montrent que les cannabinoïdes sont des inhibiteurs puissants de la respiration des cellules Tu183 et sont toxiques à ce type de tumeur maligne. (Source: Whyte DA, et coll. Pharmacology 2010;85(6):328-335.)
 
Science: Cancer
Selon une étude menée à l’université de Bristol, Royaume-Uni, l’endocannabinoïde anandamide entraîne la mort des cellules cancéreuses du côlon résistantes à l’apoptose. Cet effet est dépendant de cyclo-oxygénase-2 (COX-2). Ils ont noté que “comme COX-2 n’est pas présent dans l’épithélium colorectal, mais très présent dans les tumeurs colorectales (...) l’anandamide a le potentiel d’être efficace dans la thérapie du cancer colorectal.” (Source: Patsos HA, et coll. Int J Oncol 2010;37(1):187-93.)
 
Science: absorption de nourriture
Une recherché fondamentale menée à l’Université de Manchester, Royaume-Uni, a démontré que le Peptide hémopressin fait diminuer l’absorption de nourriture chez les rats et les souris. Cet effet a été médiatisé par antagonisme au récepteur CB1. Les scientifiques en ont déduit que “l’hémopressin pourrait agir comme un antagoniste fonctionnel endogène aux récepteurs CB1et moduler l’appétit." (Source: Dodd GT, et al. J Neurosci 2010;30(21):7369-76.)
 
Science: douleurs neuropathiques
Les chercheurs de l’Université de Francfort, Allemagne, se sont intéressés au mode d’action de l’R-flurbiprofen dans les cas de douleur neuropathique. Ils ont constaté que cette substance inhibe l’enzyme amide hydrolase (FAAH) responsable de la dégradation de l’anandamide. Ils ont conclu que le R-flurbiprofen” améliore les mécanismes endogènes afin de regagner de la stabilité après une blessure axonale et réduire les douleurs neuropathiques en modulant le système endocannabinoïde." (Source: Bishay P, et coll. PLoS One 2010;5(5):e10628.)
 
Un coup d'œil sur le passé
 
Il y a un an:
 
Europe/Royaume-Uni: la société GW Pharmaceuticals dépose une demande d’approbation du sativex pour la sclérose en plaques
 
Science: dans une série de cas cliniques, le THC a amélioré les symptômes de la schizophrénie de quelques patients
 
Science: dans le cadre d’un traitement à la naltrexone, un usage modéré du cannabis permet de réduire la dépendance aux opiacés
 
Il y a deux an:
 
Etats-Unis: un homme meurt après qu’on lui ait refusé une greffe du foie, car il prenait du cannabis à des fins médicales
 
 
Source : IACM
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Bienvenue dans la prison du chanvrier
Par Invité,
Avant que le prisonnier, assigné à résidence après sa grève de la faim, soit transféré de l'Hôpital de l'Ile, «Le Matin» a visité sa nouvelle geôle.
On ne frappe pas avant d'entrer chez Bernard Rappaz: derrière un grillage ouvert, sa ferme de Saxon (VS) n'a plus de porte depuis que les policiers l'ont défoncée il y a quatre ans pour stopper sa culture de chanvre. C'est là que le chanvrier valaisan de 57 ans sera transféré cette semaine en provenance de l'Hôpital de l'Ile de Berne, après une grève de la faim de 110 jours.
 
Roman Polanski avait son chalet, Bernard Rappaz aura sa ferme. «Doudou» le chien et «Catwoman» la chatte feront la fête au chanvrier condamné à 5 ans et 8 mois de réclusion pour violation grave à la loi sur les stupéfiants et gestion déloyale. Bernard Rappaz bénéficie d'une «procédure d'arrêts domiciliaires provisoires» accordée pour le maintenir en vie. Quatre mois après son arrestation, son transfert aura lieu entre aujourd'hui et vendredi.
 
 
 
Biographie à écrire

 
Les béquilles sont prêtes pour accueillir le gréviste qui a perdu 30 kilos. Son ami Boris Ryser, 59 ans, se prépare à lui mijoter des petits plats moins diététiques que le régime imposé depuis six jours à l'hôpital. «Il va assez bien pour être énervé. C'est bon signe...» sourit son compagnon de lutte. Enervé, pourquoi? «Il a peur de s'être fait avoir sur ses conditions de détention», rapporte Boris Ryser. Le chanvrier passera son temps entre la cuisine et le salon, lui qui aime regarder les actualités télévisées et les reportages animaliers. Il pourra aussi s'évader devant sa mappemonde, mais sa principale occupation sera la rédaction de sa biographie.
Pourra-t-il participer même brièvement à la cueillette des poires dans une à deux semaines? Son périmètre de sortie reste un mystère. La seule certitude pour Boris Ryser, c'est que Bernard Rappaz ne montera pas sur le tracteur, comme lors de sa dernière assignation à domicile.
Convaincu de pouvoir rester à la ferme de l'Oasis, Boris Ryser s'imagine pouvoir inviter tous ses amis, qui sont aussi ceux de Bernard Rappaz, dont le droit de visite est limité à ses proches.
 
Nonante minutes hebdomadaires ne suffisent pas non plus au chanvrier pour voir sa fille de 12 ans: pour elle, il réclame un demi-jour. De quel droit? Dans la cuisine, une affichette du «Matin» épinglée sur un mur fait dire à Bernard Rappaz: «Je me sens en position de force.»
 
 
 
Tout a été photographié, y compris les prises téléphone et internet
 
Au contraire de Roman Polanski à Gstaad (BE), Bernard Rappaz ne portera pas de bracelet à Saxon (VS). Le chanvrier rebelle sera placé sous surveillance policière. Hier après-midi, un juriste et un agent dépêchés à la ferme de l'Oasis s'imaginaient pouvoir placer un gardien dans le bureau de l'appartement. Mais pour Bernard Rappaz, pas question de vivre sous le même toit qu'un policier! Cette divergence démontre que les modalités d'application de la prison à domicile ne sont pas clairement déterminées dans le contrat conclu entre Bernard Rappaz et Esther Waeber-Kalbermatten, directrice du Département de la sécurité. C'est précisément pour définir sa liberté d'action et fignoler les détails que les deux fonctionnaires ont dessiné un plan en prenant tout en photo, y compris les prises téléphone et Internet.
Une heure plus tard, ils quittaient la propriété à bord d'un van noir.
 
 
 
 
 
 

Image © Jean-Luc Barmaverain
 
A la ferme de l'Oasis, le drapeau est arc-en-ciel. Les abricots ont déjà été livrés, mais Bernard Rappaz espère cueillir des poires dans une ou deux semaines.
 
D'autres photos ici.
 
 
 
 
Article rédigé par
Vincent Donzé - le 26 juillet 2010, 22h32
pour le journal
Le Matin
 
Source : Source.
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 Au Maroc, la résistance des cultivateurs de cannabis
Par Invité,
(De Bab Berred, Maroc) Le village de Bab Berred, niché au cœur des montagnes du Rif dans le Nord du Maroc, a retrouvé le calme. Le 11 avril dernier, une tentative de perquisition dans le domicile d'un cultivateur de cannabis a conduit des milliers de personnes dans les rues.
 
La veille de la manifestation, dès l'aube, des camions de police et de l'armée avaient encerclé la maison d'un agriculteur, tentant de perquisitionner son domicile en invoquant la présence d'armes illégales. Mais la maîtresse de maison leur avait barré la route et des dizaines de voisins s'étaient joints à elle en signe de solidarité.
 
« Ils nous ont accusés d'avoir des armes. Je leur ai dit que l'on n'en avait pas, » explique Abdelouaret El Bhoidi, un cultivateur de kif :
 
« Un policier est venu vérifier dans la maison de mon beau-père. Ici, tout le monde se connaît. Ils savent bien qu'il n'y a pas d'armes et que nous sommes contre. »
 
Environ 10 000 personnes sont descendues dans la rue pour dénoncer la corruption des autorités dont les cultivateurs se disent victimes. L'armée et la police présentes à Bab Berred durant la manifestation n'ont rien pu faire et ont préféré battre prudemment en retraite.
 
La culture du haschisch, illégale mais tolérée
 
Dans cette région qui s'étend sur 30 000 km2, des milliers de familles vivent de la culture du cannabis ou, comme on l'appelle communément au Maroc, du « kif », depuis plusieurs décennies.
 
Selon les agriculteurs, les conditions climatiques précaires rendent impossible toute autre culture. La production de haschisch est clairement interdite par la loi, mais elle est néanmoins tolérée par les autorités qui, selon les fermiers, y trouvent aussi leur compte.
 

Photo : un plant de cannabis près de Chefchaouen, dans la région du Rif, au Maroc, en août 2008 (Rafael Marchante/Reuters)
 
Malgré des pressions européennes sur le gouvernement marocain pour éradiquer cette culture, et plusieurs projets visant à réduire la production de cannabis, la quasi-totalité des cultivateurs continuent à cultiver la plante au grand jour.
 
Abdellah Eljout, un élu local et militant associatif, souligne :
 
« Il n'y a pas d'alternatives dans la région. On est à la cinquième génération de culture de cannabis. Cette région a besoin d'aide. Les gens ne disent pas qu'ils veulent cultiver du cannabis, ils disent qu'ils veulent vivre. Et ils sont prêts à ne plus en cultiver à condition de trouver un moyen de subsistance qui soit digne. »
 
Selon Abdellah Eljout, la solution commence d'abord par une volonté politique d'appliquer la loi et de stopper une culture qui dure depuis plus de cent ans en donnant les moyens aux paysans de travailler la terre autrement.
 
Une culture qui profite à une minorité
 
Très peu d'habitants de la région profitent vraiment de cette culture. Certaines maisons cossues appartiennent à la poignée de cultivateurs et d'intermédiaires qui se sont enrichis de cette production. Le reste des habitants gagnent péniblement leur vie.
 
Abdelouaret El Bohidi ne produit que dix kilos de cannabis par an, qu'il vend à 250 euros le kilo. Entre rackets et intempéries, ses revenus sont très faibles et il gagne à peine de quoi faire vivre sa famille :
 
« C'est tout ce que je possède. Avec [ces sacs de kif], j'achète des graines, du blé, de l'huile, du savon, les cahiers d'école, je paie l'électricité, j'achète à manger. Je soigne mes enfants. Si le roi nous dit d'arrêter, on le fera sur place. Je mangerais de la terre plutôt que de défier l'ordre de mon roi. »
 
Un autre agriculteur qui préfère garder l'anonymat raconte les descentes régulières des autorités qui négocient la liberté des cultivateurs : ils utiliseraient des avis de recherche comme moyen de pression afin d'obliger les agriculteurs à payer en échange de leur liberté. Il explique :
 
« Si tu ne leur donnes rien, tu vas en prison, ils n'ont rien à perdre. Ils te jettent en prison pour te donner en exemple aux autres. »
 
Les agriculteurs exigent de l'Etat une position claire sur le problème dans la région. Un autre cultivateur, Mohamed Amaghir, déclare :
 
« S'ils veulent nous interdire de cultiver, qu'ils nous le disent à la télévision ou que nos élus ou les autorités nous le disent. Nous, on ne demande qu'un morceau de pain et rien d'autre. »
 
Par Aida Alami le 27/07/2010
 
Source : Rue89
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Cannabis au volant, la loi est dans le brouillard!
Par Invité,
La découverte dans le sang de la substance interdite ne suffit plus pour sanctionner un conducteur. Un motard a plaidé avec succès qu’il ignorait être hors la loi deux jours après avoir fumé un joint. Tout se complique.
A moins d’être pris en flagrant délit de fumette, les conducteurs amateurs de la cigarette qui fait rire vont devenir plus difficiles à confondre si l’on se réfère à un arrêt récent du Tribunal fédéral.
 
Il n’y avait pas d’odeur suspecte dans l’habitacle, et pour cause: l’intéressé était un motard. L’infortuné pilote de deux-roues, heurté par une voiture, gravement blessé, a pourtant été reconnu coupable par la justice vaudoise d’incapacité de conduite et d’infraction à la loi sur les stupéfiants. Son sang contenait 2,3 microgrammes par litre de tétrahydrocannabinol (THC), substance active du cannabis. Jusque-là rien d’illogique. Or, il vient d’obtenir gain de cause devant le Tribunal fédéral.
 

 
Les juges vaudois avaient considéré que le principe légal de tolérance zéro n’a besoin d’aucune autre preuve que la découverte dans le sang de la substance interdite, dès lors que le seuil de détection fixé à 1,5 microgramme est franchi. La réalité est loin d’être aussi simple.
 
Le motard n’a pas contesté le taux de THC mesuré dans son sang. Il a simplement affirmé ignorer qu’une telle concentration pouvait être préjudiciable deux jours après avoir fumé un joint. A noter que la présence de cette substance dans le sang reste décelable pendant deux jours au moins. Son avocat, Me Philippe Nordmann, précise: «Sa consommation de cannabis datait du dimanche. L’accident est survenu le mardi. Dans l’intervalle, ce jeune homme a constaté qu’il travaillait comme d’habitude dans son métier d’opticien, qui nécessite une précision et une concentration élevées. Il avait donc une bonne raison de se considérer apte à la conduite, et de ne même pas s’interroger sur ce point.»
 
A la différence de la justice vaudoise, selon laquelle l’intéressé ne pouvait ignorer la situation dans laquelle il se trouvait, le Tribunal fédéral rappelle en substance que c’est à l’accusation qu’incombe le fardeau de la preuve.
 
Plus précisément, en matière d’incapacité de conduite, cette infraction exige toujours l’intention, la conscience ou la négligence. Concrètement, il faut démontrer que l’auteur a conscience de son état d’incapacité. Et la Haute Cour d’asséner que le jugement vaudois «ne fait aucune référence aux circonstances qui permettraient d’établir que le recourant se savait en incapacité de conduire lorsqu’il a pris le guidon de son motocycle».
 
La science dans le flou
 
Reste à savoir dans quelle mesure 2,3 microgrammes de THC par litre de sang peuvent engendrer une incapacité de conduire. D’une manière générale, le Tribunal fédéral admet «qu’en l’état des connaissances médicales, il n’existe pas de données scientifiques permettant de corréler de manière fiable la quantité consommée d’un stupéfiant, le cannabis en particulier, respectivement la quantité de substance se trouvant dans le corps, à une incapacité de conduire».
 
Me Nordmann: «Autrement dit, il peut y avoir incapacité avec une quantité minime de THC ou au contraire pleine capacité avec un taux dépassant la limite de 1,5 microgramme.»
 
Il demeure, selon une étude nationale dont les résultats ont été publiés le printemps dernier, que le cannabis est en tête des substances illégales décelées chez les conducteurs.
 
Article de Georges-Marie Bécherraz publié le 17 Juillet 2010
 
Source : 24heures.ch
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CARCASSONNE Des pieds de "beuh" dans la voiture
Par Invité,
Le 13 juin, à Villemoustaussou, un jeune était contrôlé avec de "l'herbe" dans sa voiture. Il a réclamé, hier, au tribunal, la "légalisation du cannabis".
 
 
Curieuse défense que celle de ce jeune homme d'une trentaine d'années, cité à comparaître, hier matin, de vant le tribunal correctionnel de Carcassonne, pour conduite sous l'emprise de cannabis et usage de produits stupéfiants. Tandis qu'il avait été contrôlé, le 13 juin dernier à Villemoustaussou, avec quatorze pieds de "beuh" dans sa voiture, et qu'il présentait des troubles liés à la consommation de drogue, l'intéressé a réclamé ni plus ni moins la "légalisation du cannabis." Il est vrai qu'il était lui-même son propre avocat, et n'avait jusqu'ici jamais connu l'enceinte
d'un palais de justice. Et donc les attentes des magistrats.
"Je suis un honnête citoyen" "La loi prévoit que le dernier mot revienne au prévenu. Qu'avez-vous à dire pour votre défense ?", demandait la présidente du tribunal, Mme Martin de la Moutte. Réponse : "Je ne me considère pas comme un criminel, et pourtant j'ai été placé en garde à vue. Je ne fume que le soir. Or, j'ai été arrêté à 11 h du matin. Je suis un honnête citoyen père de famille, je n'ennuie personne. Je demande la légalisation du cannabis". Sauf que nous ne sommes pas encore au Pays-Bas, et qu'en France, le simple usage de produits stupéfiants est puni par la loi. Le sang du substitut du procureur, M. Piquet, n'a alors fait qu'un tour. "Monsieur est peut-être un bon père de famille, mais il est un danger public, à conduire sous l'empire de cannabis." Le magistrat représentant le ministère public demandait la peine de 1 500 euros d'amende, ainsi que huit mois de suspension du permis de conduire. Une sanction qui a été en partie confirmée par le tribunal. En partie seulement, car le montant de l'amende a été ramené à 1 000 euros.
 
Source: L'indépendant.
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Legalize it
Par Invité,
La légalisation du cannabis diminuerait à long terme la consommation.

 
Les partisans de la légalisation de la marijuana sont de plus en plus nombreux en Californie, y compris au sein de l'administration de cet État qui a été le premier à autoriser son usage "thérapeutique" par les malades atteints de sida ou de sclérose en plaque. Certains envisagent aujourd'hui de lever totalement l'interdit. Mais quelles seraient les conséquences économiques et sociales d'une telle mesure?
 
Une étude menée par la Rand Corporation, un " think-tank" à but non lucratif, montre qu'elle aboutirait d'abord à faire chuter le prix du cannabis de 80% et rapporterait plus de 1 milliard de dollars de revenus à l'État sous forme de taxes. La consommation, en revanche, devrait augmenter logiquement avec la baisse des cours et l'accès plus facile au produit . L'étude estime que cette progression pourrait atteindre 50 à 100%, mais ses auteurs reconnaissent qu'il est impossible de prévoir rationnellement la tendance.
 
Aux Pays-Bas, la courbe de consommation a fortement augmenté les premières années qui ont suivi la dépénalisation du cannabis et l'ouverture des premiers coffee-shops, dans les années 1970, mais elle a ensuite décru de façon continue. Proportionnellement à la population, le nombre de fumeurs de joints est aujourd'hui moins élevé en Hollande qu'en France. Les experts de la Rand Corporation ont également calculé les économies que pourrait réaliser l'Etat en démobilisant les forces policières qui se consacrent actuellement à la lutte contre le trafic et la consommation de marijuana: environ 300 millions de dollars par an.
 
Deux propositions de loi visant la légalisation de la production et la vente d'herbe ont été déposés par un représentant démocrate de Californie, Tom Ammiano. Elle seront examinées en novembre 2010. Le citoyens âgés de plus de 21 ans seraient autorisés à cultiver leurs plantes sur une surface n'excédant pas 1,5 mètres carrés, moyennant le paiement d'une taxe.
 
Par Gilbert Charles, publié le 22/07/2010
Source : L'Express.fr
 
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Oakland légalise la culture de la marijuana
Par Invité,
Le conseil municipal de la ville californienne d'Oakland, dans la baie de San Francisco, a ouvert la voie mardi soir à la légalisation de la culture à grande échelle de la marijuana.
 
«La proposition a été adoptée par le conseil municipal en première lecture par cinq voix contre deux, et une abstention. Elle doit maintenant être examinée en seconde lecture le 27 juillet», a déclaré à l'AFP Crystal Bing, greffière au conseil municipal. Elle a ajouté qu'après son adoption définitive, la mesure devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2011.
 
En autorisant la production à grande échelle de marijuana - à des fins médicales, la seule production autorisée en Californie -, la ville d'Oakland espère bien collecter de confortables recettes fiscales. «Il est important pour Oakland de participer pleinement à la croissance et au développement des exploitations légales (de marijuana)», a déclaré la conseillère municipale Rebecca Kaplan au quotidien San Francisco Chronicle.

La proposition suscite néanmoins la crainte des petits producteurs, qui voient d'un mauvais oeil l'arrivée de gros cultivateurs, susceptibles de mettre en péril leur activité.
Ce vote intervient au moment où les Californiens doivent se prononcer en novembre sur un projet de loi visant à légaliser complètement le cannabis, dont le commerce est autorisé depuis 14 ans à des fins thérapeutiques.
 
La nouvelle loi permettrait à toute personne de plus de 21 ans de posséder une once (28 grammes) de cannabis et d'en cultiver pour son usage personnel sur une surface maximum de deux mètres carrés. Les municipalités et comtés seraient autorisés à imposer une taxe sur sa consommation. Si la loi était votée, la Californie deviendrait le premier Etat des Etats-Unis à légaliser cette drogue douce.
 
(afp)
Source : 20min.ch
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