EN BOLIVIE, UNE BOISSON DEFIE LES ETATS-UNIS
Par Invité, dans Insolite, vidéo, musique,

La Bolivie de l’anti-impérialiste Evo Morales provoque une nouvelle fois les Etats-Unis. Cette fois-ci, il ne s’agit pas de politique mais de commerce. Le pays andin vient de lancer sur le marché interne une boisson gazeuse de couleur sombre, avec une étiquette rouge sur la bouteille et qui s’appelle… Coca Colla. Dans sa composition, des feuilles de coca.
 
Le stand de vente de Coca Colla de Victor Ledezma dans une rue de La Paz.
RFI / Reza Nourmamode
 
Avec son petit stand mobile en plastique et quelques packs de bouteilles, Victor Ledezma arpente les marchés du pays avec la foi d’un prêcheur évangéliste. Sa bonne parole, c’est une boisson à bulles vendue à un euro le demi-litre. « Tout le monde dit que la feuille de coca, c’est du poison, déclame le producteur de Coca Colla. En réalité, c’est une feuille sacrée ». La plante de coca, également utilisée pour la fabrication de cocaïne, est à la base de sa recette : « Ma boisson est fabriquée à partir de coca, explique-t-il. Il y a aussi des agents de saveur et un peu de caféine. Ce n’est pas une boisson gazeuse normale, c’est une boisson énergisante et qui coupe la faim, comme la feuille de coca » !
https://blogs.taz.de/latinorama/files/2010/02/Coca-colla.jpg[/img]
Le Coca Colla (prononcer « Colia ») doit donc son nom à sa composition à base de feuilles de coca, mais également à un jeu de mots faisant référence à la célèbre boisson américaine et aux Indiens Aymaras et Quechuas des hauts-plateaux boliviens communément dénommés Collas.
 
Jouant à la fois sur une fibre traditionnaliste et ethnique, ce nouveau breuvage national semble séduire les consommateurs boliviens. « C’est bien d’avoir un produit qui porte notre nom, ça me rend fière » sourit Emiliana, une vendeuse de légumes. « Ça vaut la peine de consommer un produit de qualité et qui soit bolivien, renchérit Juan Pablo. Maintenant, ce dont on a besoin, ce sont des moyens économiques pour pouvoir l’exporter ».
 
Arroser le monde entier
 
Victor Ledezma espère justement à moyen terme pouvoir exporter sa boisson à l’étranger : « Je veux arroser le monde entier » assure-t-il. Avec à peine 2 000 bouteilles produites par jour au moment du lancement, en attendant l’inauguration d’une autre unité pouvant produire quotidiennement 8 000 bouteilles de plus, sa production ressemble pourtant plus à de l’artisanat qu’à une multinationale.
 
Le principal obstacle à une hypothétique conquête de la planète par Coca Colla réside cependant dans l’opprobre international qui frappe la feuille de coca, toujours inscrite sur la liste des substances interdites par les Nations unies qui date de 1961. Une interdiction qui indigne le gouvernement de l’ancien producteur de coca Evo Morales. Pour dénoncer ce qu’il considère comme une injustice, le président bolivien avait même mâché une feuille de coca devant les ministres des 53 pays membres de la Commission des stupéfiants de l’ONU réunis à Vienne en mars 2009.
 
https://www.rfi.fr/sites/filesrfi/imagecache/multimedia_elt_thumbnail/sites/filesrfi/imagecache/aef_image_original_format/sites/images.rfi.fr/files/aef_image/Asunta%201_0.PNG[/img]
 
Le gouvernement bolivien a également dénoncé par le passé l’hypocrisie internationale en affirmant que la multinationale américaine Coca Cola continuait d’utiliser des feuilles de coca pour produire sa boisson phare contrairement aux déclarations officielles de la firme siégeant à Atlanta. La Bolivie estime donc être en droit d’industrialiser la plante de coca. Au-delà de la boisson gazeuse, plusieurs autres projets sont en cours dans les domaines pharmaceutique et de l’alimentation. Ainsi, une pâte dentifrice et une bière à la coca devraient prochainement voir le jour dans le pays andin.
 
Réhabiliter la feuille de coca
 
Pour mener à bien l’entreprise de réhabilitation de la feuille de coca, Evo Morales a même créé un vice-ministère de la Coca, chargé notamment de promouvoir des projets de commercialisation de produits élaborés à partir de la feuille sacrée des Incas. Membre de ce vice-ministère et auteur d’un ouvrage intitulé « La dette historique envers la feuille de coca », Gabriel Carranza explique : « Nous sommes évidemment conscients du drame de la cocaïne, mais la feuille de coca possède également de nombreux éléments très bénéfiques pour la santé. Nous allons continuer à lutter pour faire sortir la coca de cette liste de stupéfiants ».
 
Les paysans boliviens ont légalement le droit de cultiver 12 000 hectares de plantations de coca. Une production destinée à la consommation traditionnelle des Indiens qui mâchent les feuilles de coca pour combattre le froid, la fatigue ou encore la faim. Evo Morales a prévu d’augmenter de 12 à 20 000 le nombre d’hectares autorisés et d’utiliser l’excédent dans son programme d’industrialisation de la feuille de coca.
 
Selon le dernier rapport en date de l’ONU, il y aurait actuellement en Bolivie plus de 30 000 hectares de coca et une production de cocaïne en hausse.
 
 
Par Reza Nourmamode
Source : RFI
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 Le cannabis sera bientôt autorisé en Suisse comme médicament
Par Invité,
Depuis vingt ans, la marijuana est plus connue pour ses vertus récréatives que thérapeutiques. Les chercheurs se remettent pourtant à étudier le chanvre pour son efficacité dans le traitement de la douleur, des nausées, des pertes d'appétit et du glaucome, affirme Le Temps.

 
La plante est donc parfois utilisée pour alléger les souffrances des victimes du cancer, du sida ou de la sclérose en plaques. Les malades l'utilisent en Suisse et en France, la plupart du temps illégalement, même s'il existe des autorisations restrictives et ponctuelles. Dans la Confédération, par exemple, on peut acheter du THC synthétique en pharmacie comme le Nabilone ou le Marinol. Mais celui-ci est cher et non remboursé par les assurances.
 
Déjà moderne dans sa politique des drogues, la Suisse réfléchit depuis longtemps à légaliser l'usage médical du cannabis, sur le modèle de certains États américains ou des Pays-Bas. L'année prochaine, sa nouvelle loi sur les stupéfiants facilitera la consommation thérapeutique de chanvre sous forme de joint, de spray buccal, de comprimés ou de gouttes. Toutes ces substances seront vendus en pharmacie.
 
 
Par Marie Maurisse le 11 août 2010
Source : Le Figaro
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 IACM-Bulletin du 09 Aout 2010
Par Invité,
* Espagne: approbation du sativex en Espagne ; d’autres pays européens suivent la même voie
* Etats-Unis: le Département aux affaires des Vétérans autorise l’usage du cannabis pour les patients dans les Etats où celui-ci est légal
* Etats-Unis: la production de cannabis à grande échelle pour usage médical autorisée dans la ville d’Oakland, Californie
* En bref
* Un coup d'œil sur le passé
Espagne: approbation du sativex en Espagne ; d’autres pays Européens suivent la même voie
 
 
 
Pour la seconde fois cette année, cette fois-ci en Espagne, l’extrait de cannabis sativex, produit par la compagnie anglaise GW Pharmaceuticals, est autorisé sur le marché, notamment pour le traitement de la spasticité liée à la sclérose en plaques.
 
GW Pharmaceuticals a indiqué qu’elle avait aussi demandé, le 28 juillet, que l’Union EURopéenne approuve ce nouveau médicament dans le cadre d’une procédure d’autorisation EURopéenne sur d’autres marchés tels que la France, l’Allemagne, et l’Italie. Des essais cliniques ont montré que le spray sativex, pulvérisé sous la langue, réduit la spasticité des patients atteints de MS, qui ne réagissent pas bien aux thérapies existantes. C’est le 1er médicament à base de cannabis autorisé ; il avait déjà été approuvé au Canada en 2005 pour le traitement de douleurs liées à la MS.
 
Pour plus d’informations:
- www.gwpharm.com/Spanish%20Sativex%20Approval.aspx
- www.reuters.com/article/idUSLDE66R08U20100728
 
(Sources: communiqué de presse de GW Pharmaceuticals du 28 juillet 2010, Reuters du 28 juillet 2010)
 
 
Etats-Unis: le Département aux affaires des Vétérans autorise l’usage du cannabis pour les patients dans les Etats où celui-ci est légal
 
 
Le Département aux Affaires des Vétérans autorise formellement l’usage du cannabis par les patients traités dans les hôpitaux et dans les cliniques des Etats où celui-ci est légal. Une directive issue de cette institution résout le conflit entre la loi fédérale, qui interdit tout usage du cannabis, et les 14 Etats qui en autorisent l’usage médical. La réglementation ne permettra pas aux médecins de prescrire du cannabis, mais concerne les nombreux patients consommateurs de cannabis à usage médical qui pourraient perdre l’accès à leur médicament s’ils se font attraper. Comme l’ont expliqué les vétérans, cette situation a conduit des patients à ne plus faire confiance à leur médecin.
 
Les patients et les médecins ont insisté pour que le Département des Vétérans établisse des avis formels. A l’automne dernier, les agents administratifs avait commencé à rédiger un ensemble de règles. « Quand les Etats commencent à légaliser la marijuana, nous nous trouvons dans une situation assez particulière, car nous sommes tenus de respecter la loi fédérale, » a indiqué le Dr. Robert Jesse, du Département des Vétérans. Par ailleurs, celui-ci indique que « nous ne voulons pas que les patients qui consomment légalement de la marijuana soient exclus des programmes cliniques de gestion de la douleur. »
 
Pour plus d’informations:
- https://www.nytimes.com/2010/07/24/health/policy/24veterans.html?_r=1
- www.denverpost.com/opinion/ci_15635005
 
(Sources: New York Times du 23 juillet 2010, Denver Post du 30 juillet 2010)
 
Etats-Unis: la production de cannabis à grande échelle pour usage médical autorisée dans la ville d’Oakland, Californie
 
 
La ville d’Oakland, Californie, a autorisé le 20 juillet dernier la production d’importantes quantités de cannabis, et délivrera quatre autres permis pour que, dès l’an prochain, quatre autres lieux de culture à grande échelle puissent être autorisés. Cette décision est destinée à mettre au grand jour la culture de cannabis à usage médical et permettre à la ville de taxer les cultivateurs.
 
La résolution a été votée par le conseil municipal de cette ville, après un débat où sont intervenus des partisans de cultures à petite échelle et des partisans d’une production plus larges qui ferait de cette région la "Silicon Valley" du cannabis. Jean Quan, un membre du conseil municipal, a indiqué que cette culture allait prendre une dimension industrielle, et qu’une production très performante serait nécessaire. » Oakland perçoit déjà une taxe sur les ventes de cannabis médicinal, mais la culture se fait dans une zone d’ombre. Le 26 juillet, la ville d’Oakland a approuvé une taxe de 5% à laquelle seraient soumis les cultivateurs et les vendeurs licenciés de cannabis, et anticipant la légalisation générale du cannabis dans cet Etat, une taxe de 10% sur les ventes de cannabis destinés à un usage récréatif.
 
Pour plus d’informations:
- www.reuters.com/article/idUSTRE66Q6E620100728
- www.reuters.com/article/idUSTRE66K17320100721
- https://www.nytimes.com/2010/07/22/us/22oakland.html
 
(Sources: Reuters du 21 et 28 juillet 2010, New York Times du 22 juillet 2010)
 

 
En bref
 
Etats-Unis: Washington D.C.
L’usage médical du cannabis est maintenant légal après que le Congrès démocrate a refusé de revenir sur la décision du conseil municipal qui permettait à la ville de n’ouvrir que 8 dispensaires où les malades chroniques auraient pu se fournir. Le conseil a approuvé ce projet de loi, en mai, et dispose de 30 jours ouverts pour réexaminer les lois édictées par le conseil. (Source: Washington Post du 27 juillet 2010)
 
Science: Stress
Selon une étude menée sur le modèle animal, au Medical College du Wisconsin à Milwaukee, la douleur chronique réduit les fonctions du récepteur CB1 du nucléus acumens, une région du cerveau importante impliquée dans le sentiment de bien-être. Les chercheurs ont conclu qu’une faible régulation des signaux endocannabinoïdes du noyau de l’acumens pourrait contribuer au développement de la dépression. (Source: Wang W, et al. Neuropsychopharmacology 21 juillet 2010.
 
Science: Obésité
Une nouvelle étude a montré que l’antagoniste au récepteur CB1 réduit à la périphérie n’affectait pas les réponses comportementales transmises par le récepteur CB1 des cerveaux des souris atteintes d’obésité, soit génétiquement, soit à la suite d’un régime, mais qu’il influe sur l’amélioration de l’homéostasie du glucose, de la stéatose hépatique, et du profil lipidique du plasma. (Source: Tam J, et al. J Clin Invest du 26 juillet 2010.
Science: Agrégation des plaquettes
Selon une étude menée à l’UHI Millennium Institute d’ Inverness, au Royaume-Uni, l’endocannabinoïde 2-AG active l’agrégation des plaquettes du sang chez des sujets sains, alors que le THC se révéle sans effet. L’agrégation des plaquettes par l’intermédiaire du 2-AG n’a pas été induite via les récepteurs cannabinoïdes et a été supprimée par l’administration d’aspirine. (Source: Keown OP, et al. Br J Clin Pharmacol 2010;70(2):180-8.)
 
Science: cancer du sein
Le THC et un agoniste synthétique du récepteur CB2 (JWH-133) ont réduit l’évolution d’une tumeur et le nombre des métastases du poumon d’un certain type de cancer du sein chez la souris (ErbB2- cancer du sein positif). Ce type de cancer du sein est très agressif et ne répond pas bien aux thérapies existantes. Les chercheurs ont conclu que « ces résultats fournissent une évidence pré-clinique forte pour l’utilisation de thérapies à base de cannabinoïdes dans les cas de cancer du sein ErbB2-. » (Source: Caffarel MM, et al. Mol Cancer 2010;9(1):196.)
 
Science: dépression
Selon une étude menée à l’Université d’Alicante, Espagne, les souris génétiquement modifiées présentant une sur-expression des récepteurs CB2 présentaient des comportements dépressifs réduits. Les chercheurs ont conclu que « les récepteurs CB2 pourraient constituer une nouvelle cible thérapeutique pour le traitement des troubles dépressifs. » (Source: García-Gutiérrez M, et al. Br J Pharmacol 2010;160(7):1773-84.)
 
Science: Coma
Les chercheurs de l’Université de San Diego, Etats-Unis, ont rapporté le cas d’un enfant de 14 mois présentant une altération de son état mental durant au moins 2 jours après l’ingestion de résine de cannabis. Ils ont conclu que le cannabis « peut causer des symptômes, y compris un coma, chez les enfants. » (Source: Carstairs SD, et al. J Emerg Med 13 juillet 2010)
 
Science: électroacupuncture
Selon une étude menée à l’Université des Sciences et des Technologies de Wuhan, Chine, l’électroacupuncture augmente le nombre de récepteurs CB2 présents dans les cellules de la peau (kératinocytes) et dans les cellules infiltrantes présentes dans les tissus enflammés de la peau des rats. Les chercheurs en ont conclu que «ces résultats apportent de nouvelles preuves quant au rôle potentiel des récepteurs CB2 dans l’effet analgésique de l’acupuncture des douleurs inflammatoires ». (Source: Zhang J, et al. J Pain 2010 Jun 1. [in press])
 
Science: rejet des implants
Selon une étude réalisée par des scientifiques chinois, sur des souris, l’inactivation du récepteur CB2 par l’antagoniste AM630 réduit la dissolution osseuse induite par les particules de titane. Les scientifiques en ont conclu que l’inactivation par l’AM630 pourrait constituer une cible intéressante pour traiter ou prévenir les rejets. » Beaucoup d’implants sont réalisés avec du titane. (Source: Geng DC, et al. J Biomed Mater Res A. 8 juillet 2010)
 
Un coup d'œil sur le passé
 
Il y a un an:
 
Science: étude clinique en phase III réussie avec l’extrait de cannabis cannador dans le cadre du traitement de la sclérose en plaques
 
Il y a deux ans:
 
Allemagne: la Diète fédérale (Bundestag) examine des demandes concernant l’usage médical du cannabis
 
Economy: un générique du dronabinol est maintenant disponible
 
Science/Monde: selon une étude de l’Organisation Mondiale de la Santé, la consommation de cannabis n’est pas simplement fonction de la politique en matière de drogue
 
Europe: l’Observatoire Européen des Drogues et des Toxicomanies (EMCDDA) publie une vaste monographie scientifique sur le cannabis
 
Source : IACM
 
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"Maastricht et la libre circulation du shit"
Par Invité,
Un article détaillé sur la situation dans la province du Limburg :
 
"Maastricht et la libre circulation du shit"
 
"Si vous autres Européens, vous en teniez à votre pinard, avec ou sans saucisson, l’Union coulerait des heures plus tranquilles. Mais l’affaire opposant, devant la Cour de justice de l’Union européenne, le tenancier d’un coffee-shop de Maastricht au bourgmestre de la ville Gerd Leers, rappelle qu’en Europe, les joints tournent sans frontières. Et pour Leers, c’est bien là le problème. Pour lutter contre le « tourisme de la drogue », il a donc décidé de réserver l’accès des coffee-shops aux seuls résidents néerlandais. Pris en flagrant délit alors qu’il servait des fumeurs de pétard venus d’ailleurs, Marc Josemans a été contraint, sur décision du bourgmestre, de fermer son établissement. Invoquant une discrimination des citoyens de l’Union européenne, Josemans a saisi le Raad van State (Conseil d’Etat), lequel a demandé à son tour à la Cour de justice de l’Union européenne de se prononcer sur l’euro-compatibilité de l’exclusion des ressortissants communautaires des coffee-shops. De fait, les conclusions rendues par l’avocat général le 15 juillet montrent que pour la cohérence européenne, on repassera. Le pétard.
 
Ce sont en effet quelque trois à cinq mille Français, Belges et Allemands qui arrivent chaque jour à Maastricht. Pas en pèlerinage sur la tombe de Saint-Servais, ni pour s’attabler dans l’un des six restaurants étoilés de la ville, encore moins pour admirer l’étonnant édifice du musée Bonnefanten. Autant dire que ces « touristes de la drogue », comme les désigne le jargon médiatique et administratif, n’ont en commun avec les touristes tout court que la brièveté de leur passage et les dégâts qui en découlent.
 

 
Situé au croisement des autoroutes trans-européennes, à deux heures de Bruxelles et d’Amsterdam, Maastricht a d’abord tenté, tant bien que mal, de résoudre le problème en le refilant aux communes voisines. Les premières lignes du projet « coffee-corners », qui prévoyait de délocaliser la moitié des quinze coffee-shops autorisés du centre-ville vers les quartiers périphériques – en l’occurrence dans la direction de la frontière belge, ont été rédigées en 2003
 
Tentation prohibitionniste
 
L’exemple de Gerd Leers, accusé de jouer cavalier seul sans jamais avoir tenté d’instaurer un dialogue avec ses homologues wallons ou flamands, a sans doute été pour quelque chose dans le choix radical fait par deux communes du Brabant septentrional néerlandais, Roosendaal et Bergen-op-Zoom. Voyant ces bourgades, paisibles sinon somnolentes, se transformer en « bourbiers » pour citer Michel Marijen, bourgmestre de Roosendaal, les municipalités ont décidé de retirer leur licence aux coffee-shops locaux. Désormais, les habitants doivent se rendre à Amsterdam pour s’approvisionner en cannabis.
 
Pourquoi, demandera-t-on, ne pas appliquer alors la même méthode à Maastricht ou, tout simplement, aux Pays-Bas, dès lors que le « tourisme de la drogue » est supposé constituer une menace réelle à l’ordre public.
 
La première raison est que la société néerlandaise ne semble pas être prête à affronter l’interdiction de la vente du cannabis. La politique de tolérance vis-à-vis des « drogues douces » est l’expérimentation hollandaise la plus célèbre. Elle s’est appuyée dès le départ sur un postulat audacieux : « Si nous ne sommes pas capables de prévenir le mal, essayons au moins de le contrôler. » En conséquence, depuis 1976 la possession de « drogues douces » pour usage personnel est décriminalisée, et leur vente dans les coffee-shops, bien qu’interdite par la loi, tolérée. Toutefois, en vertu des directives du ministère public, ceux-ci ne peuvent pas vendre plus de cinq grammes de cannabis par personne et par jour, et le stock ne doit pas excéder cinq cents grammes. Inutile de préciser que la pratique est assez éloignée de ce cadre sobre. À Maastricht, on évalue à une centaine le nombre de « one kilo houses », grossistes soupçonnés de vendre également de la cocaïne et de l’héroïne. Les contrôles effectués dans l’un des coffee-shops le plus célèbres de Hollande, le Checkpoint à Terneuzen, ont révélé que son stock dépassait deux cents kilos.
 
Résultat, les Pays-Bas supportent de moins en moins bien leur statut d’« îlot de la liberté » en Europe. Pour autant, rien ne permet de pronostiquer l’abandon de l’approche ultra-libérale. Même les chrétiens conservateurs du CDA, pourtant très remontés, n’ont pas la moindre idée de ce qu’il faudrait faire. Et les habitants de Maastricht tiennent à leur réputation de gens « sympas ».
 
La deuxième raison pour laquelle le retour à la prohibition est difficile à imposer tient au fait, qu’en dépit des nuisances causées par le développement de trafics illégaux en marge des activités autorisées des coffee-shops, les Hollandais se droguent moins que les autres Européens – selon le dernier rapport annuel de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, la Hollande se situe loin derrière l’Espagne, l’Italie, la France et le Royaume-Uni. De ce point de vue, l’expérience est un succès.
 
Enfin, la troisième raison du maintien du statu quo est d’ordre économique. Selon une étude récente, les coffee-shops de Maastricht apportent quelques 140 millions d’euros au budget de la ville. Argument de poids qu’André Beckers, l’avocat de Josemans, ne se prive pas d’employer : pour lui, le business du cannabis est « de facto légal » puisque les propriétaires de coffee-shops sont obligés de payer des taxes et des impôts sur leurs revenus. « De surcroît, ajoute-t-il, la nationalité des clients n’a aucune incidence économique ».
 
Cannabis, une marchandise comme une autre ?
 
Les conclusions de l’avocat général à la Cour de justice, Yves Bot, risquent de créer un précédent. Car celui-ci a rappelé qu’en dépit du fait que la vente des « drogues douces » est tolérée dans les coffee-shops néerlandais, elle reste néanmoins interdite par l’ensemble des Etats membres. De plus, n’étant pas tenus de consommer le cannabis sur place, les clients ressortissants d’autres Etats de l’Union peuvent l’emporter dans leurs pays et s’exposer ainsi à des poursuites pénales pour exportation ou importation illicites de stupéfiants. Comme le constate Yves Bot, les drogues ne sont pas des marchandises comme les autres. La vente du cannabis échappe donc à la liberté de circulation garantie par l’UE. En conséquence la mesure adoptée par la commune de Maastricht n’est pas considérée comme une restriction à la liberté du commerce.
 
Curieusement, le représentant de la Commission européenne, Hubert van Vliet, a au contraire soutenu la position d’André Beckers : exclure les coffee-shops néerlandais du marché unique ne peut, selon lui, qu’accroître les problèmes et ébranler la fragile citoyenneté européenne. Les Belges réclament explicitement « plus d’Europe » – ce qui, en l’occurrence signifie : pas de discrimination entre fumeurs de pétards. Quant aux Néerlandais ils continuent de pratiquer leur politique baroque consistant à tolérer la vente tout en interdisant strictement la production. Lors d’une réunion de communes néerlandaises frontalières, à Almere en 2008, le bourgmestre d’Eindhoven a provoqué la consternation en proposant que les coffee-shops soient approvisionnés par des « plantations communales ».
 
Les conclusions de l’avocat général ne lient pas la Cour de justice. Les juges commencent à peine à délibérer. L’arrêt ne sera rendu pas avant plusieurs mois. Si la Cour suit l’avocat général et exclut les coffee-shops de la législation communautaire, l’affaire sera jugée par le Tribunal de la Haye.
 
Vous n’avez rien compris ? Vous vous sentez personnellement discriminé par la décision du bourgmestre ? N’hésitez pas à le faire savoir aux instances européennes. Mais oui, l’Union est l’affaire de tous ! Votre opinion compte ! Enfin, pas encore, mais bientôt, quand il suffira d’un million de signatures provenant d’un tiers des Etats membres pour qu’une proposition de législation soit mise à l’étude par la Commission européenne. Ainsi les citoyens seront-ils théoriquement placés au même niveau que le Conseil et le Parlement européen. Notez cependant que les propositions « dénuées de sérieux » ne seront pas retenues. Inutile de commencer à collecter des signatures en faveur de la distribution gratuite de pinard.
 
 
 
Par Paulina Dalmayer journaliste travaillant dans l’édition.
 
 
Voici Source : causeur.fr
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Maastricht veut chasser les touristes de la drogue
Par Invité,
La ville néerlandaise de Maastricht veut chasser les touristes de la drogue des coffeeshops pendant une période test.
 
La ville a demandé pour ce faire un subside de 1,4 million d’euros au ministère de l’Intérieur, écrit Het Belang van Limburg mardi.
© Belga
 
La commune de Maastricht devance ainsi un jugement éventuellement positif du Conseil d’Etat sur les critères de résidence, qui stipule que les coffeeshops ne seraient plus accessibles qu’aux personnes qui habitent aux Pays-Bas.
 
La chance d’avoir un jugement positif a augmenté maintenant que l’avocat-général de la Cour européenne de Justice ne voit pas de dispositions légales qui entraveraient l’application de cette mesure.
 
Maastricht veut désormais faire un état des lieux des nuisances actuelles et de la fréquentation des coffeeshops. Cette étude sera également menée dans des communes belges frontalières comme Lanaken, Fourons et Riemst. Une campagne sera également élaborée pour informer les étrangers qu’ils ne peuvent plus entrer dans les coffeeshops.
mardi 10 août 2010
Source : Le Soir
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Un remède nommé cannabis
Par Invité,
Suisse: Avec l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les stupéfiants l’an prochain, l’usage médical du cannabis deviendra possible. Selon quelles modalités? C’est tout l’enjeu des ordonnances d’application, actuellement à l’étude à l’Office fédéral de la santé publique«Je suis polytraumatisé et j’ai des douleurs chroniques. Lorsque j’ai quitté l’hôpital après mon accident, on m’a donné de la morphine pendant cinq mois et j’ai plongé dans la dépression. Après, on m’a mis sous Ponstan; au bout de deux ans, j’ai développé un ulcère. Au­jourd’hui, ça fait cinq ans que je me soigne avec du cannabis et ça va bien.»
 
Antoine* vit en zone grise: l’association Alternative Verte, dont il est l’un des animateurs, réunit à Genève quelque 70 personnes qui utilisent du chanvre pour lutter contre divers symptômes: douleurs, crampes, nausées, angoisses… Elle distribue à ses membres des plantons et des conseils pour les faire prospérer et les transformer en préparations: beurre, gâteaux, etc. Lui-même fume son chanvre mais estime que c’est une pratique qu’il ne peut recommander à personne.

Beaucoup de ces usagers agissent avec l’accord plus ou moins enthousiaste de leur médecin traitant, auquel ils demandent un «certificat» attestant du fait qu’ils utilisent le chanvre pour combattre un symptôme rebelle. Dénué de valeur légale, ce document a toutefois permis à quelques membres d’échapper en tout ou en partie aux foudres de la loi, assure Antoine. Ce que Patrick Puhl, porte-parole de la police genevoise, ne confirme pas: «Nous n’avons jamais vu de tels certificats», assure-t-il. Zone grise…
 
La situation pourrait se clarifier prochainement. La nouvelle loi fédérale sur les stupéfiants, qui devrait entrer en vigueur l’an prochain, entrouvre la porte à une utilisation médicale du cannabis. Les ordonnances d’application devraient être mises en circulation cet automne. Elles détermineront lesquels des usagers de cannabis médical auront la chance de se retrouver du bon côté de la loi et lesquels resteront dans une semi-clandestinité.
 
Le projet, élaboré par un groupe d’experts, prévoit, selon Mona Neidhart, porte-parole de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), la possibilité de faire homologuer des traitements à base de cannabis, synthétique ou naturel, auprès de Swissmedic. Ce qui implique, pour les demandeurs, de démontrer que le médicament proposé est efficace et qu’il apporte une plus-value par rapport aux traitements existants.
 
Par Sylvie Arsever
Source : Le Temps
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BULLETIN ENCOD
Par Invité,
BULLETIN ENCOD SUR LES POLITIQUES DES DROGUES EN EUROPE
 
NR. 66 AOÛT 2010
 
DROGUES THÉRAPEUTIQUES OU RÉCRÉATIVES ?
L’argumentation anti-prohibitionniste ne peut prendre que l’une de ces deux pistes : La défense du droit à l’utilisation récréative ou le droit à la seule utilisation thérapeutique.
 
Ces dernières années on a vu apparaître bon nombre d’arguments en rapport avec l’utilisation thérapeutique pour justifier l’utilisation de drogues, notamment pour le cannabis, mais aussi pour le MDMA entre autres. La liste des maladies que certaines drogues peuvent traiter, réguler ou aider à supporter s’accroisse. Ces études sont évidemment importantes mais il y a deux aspects à considérer : premièrement sont-ils véridiques ? et deuxièmement, justifient-ils la conclusion que nous utilisons des drogues parce que nous sommes malades ?
 
Bien que toutes les drogues aient des utilisations thérapeutiques et que presque toutes les entreprises pharmaceutiques et les systèmes de santé les utilisent, il semblerait que ce ne soit pas l’argument médical qui nous permettrait d’utiliser des médicaments légalement. La morphine réduit la douleur, mais nous ne pouvons pas utiliser cette douleur comme excuse pour jouir de cette substance ou d’une autre légalement à des fins que nous-mêmes avons choisi.
 
J’ai été positivement surpris par la façon dont certains politiciens et fonctionnaires des plus importants de la politique internationale des drogues comprennent la nécessité impérieuse de changer le système et par conséquent d’étudier soigneusement nos arguments. Mais comme ils ne sont pas encore suffisamment convaincus pour amorcer un changement immédiat et qu’ils n’apportent toujours pas de soutien efficace à notre cause, j’ai essayé de comprendre pourquoi.

 
Parce qu’il n’y a pas encore assez de tolérance sociale pour accepter l’utilisation responsable de drogues.
 
Parce que l’exonération des aspects négatifs n’existent pour aucune substance.
 
Parce que nous n’avons pas besoin d’être malades pour pouvoir utiliser des drogues pour les bénéfices thérapeutiques.
 
Parce que nous devons obtenir l’adhésion de l’opinion publique et non seulement des groupes minoritaires et directement intéressés par le sujet.
 
Parce que nous ne sommes pas une partie importante de la société ouverte et publique qui lutte pour ses droits.
 
Parce que nous sommes très divisés en petites cellules.
 
Parce qu’on exige de nous davantage de sobriété intellectuelle que pour d’autres.
 
Parce qu’on n’a pas clarifié si la lutte pour la légalisation du droit d’utiliser certaines drogues est légitime en lui-même, ou c’est seulement parce qu’un médicament spécifique est remarquable.
 
Parce que nous sommes des personnes capables d’étudier, de travailler, d’avoir des amis et une famille, nous voulons toutefois aussi utiliser notre "soma" favori et c’est un droit fondamental extrêmement important et basique pour l’homme du XXI ème siècle.
 
Si nous sommes trop enthousiastes dans notre argumentation et avançons sur des chemins qui ne sont pas encore solides, et même s’ils peuvent l’être dans le futur, on nous réprime : « Ce sont des gens pleins d’illusions, leurs théories sont intéressantes comme d’habitude, nous pouvons seulement leur accorder un peu de crédit, et peut-être disparaîtront-ils d’eux-mêmes. »
 
L’étude de l’argumentation anti-prohibitionniste est réclamée par tous depuis des années, mais elle n’arrive généralement qu’en dernier ressort par une organisation ou une autre. Ceci implique que nous soyons tous écoutés, la priorité devrait être à l’analyse par les meilleurs spécialistes de l’argumentation et de la contre-argumentation.

Je terminerai par ces deux points :
 
1 - L’importance d’assumer et de développer le concept « Récréatif » :
 
L’importance du plaisir au XXI ème siècle est fondamentale. C’est cependant un concept qui connote quelque peu la honte et la conviction utilitaire que les activités d’un individu doivent toujours servir à la Communauté dans son ensemble. Contrairement à des époques révolues, l’aspect récréatif de l’être humain doit être abordé avec beaucoup plus de respect et de considération. A la fin de ce siècle cet aspect pourrait être le plus important dans l’existence de l’homme.
 
Notre époque voit l’apparition de la réduction de l’énergie destinée à survivre, avec des carrières professionnelles facilitées par les machines, des moyens de communication en évolution hyper-rapides. Dans un monde qui, pour assumer les impératifs écologiques, devra réduire l’extraction de ressources et minimiser les concepts libéraux d’ambition et de matérialisme, tandis qu’il développera un plus grand équilibre social.
 
Le secteur récréatif individuel sera le seul espace dans lequel l’homme aura la véritable liberté pour réaliser ses désirs et échapper à l’obligation de prendre part à la société de consommation massive.
 
2-Avec le durcissement de la politique prohibitionniste de l’ONU, l’interdiction éventuelle de nouvelles drogues, l’importance de la solidité de nos arguments sera testée comme jamais elle ne l’a été. Mais il y aura un défi sans précédent à relever, parce qu’une politique dure se termine souvent par la politique cynique de ne pas prendre de décisions sérieusement. Pour cela nous devrons contre-attaquer avec la dureté de nos arguments.
 
Par : Jorge Roque
Source : Encod
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Un avocat plaide en faveur de la légalisation du cannabis
Par Invité,
OTTAWA – Le cannabis devrait être légalisé et accessible tout comme l’alcool afin de mettre fin au «lucratif marché noir» de la drogue selon un avocat d’Ottawa.
 
 
Eugene Oscapella, cofondateur de la fondation canadienne pour la politique des drogues (Canadian Foundation for Drug Policy) et professeur en criminologie à l’Université d’Ottawa, affirme qu’il est temps que le gouvernement réalise que la guerre à la drogue ne donne pas de résultats.
 
«Les Canadiens sont de plus en plus nombreux à comprendre que la lutte à la drogue par les voies légales connaît d’importants ratés. Le problème c’est que trop peu de politiciens veulent avoir des discussions rationnelles sur la question, explique l’avocat. Il n’y a pas de volonté politique pour le changement, mais une énorme volonté politique en faveur du statu quo.»
 
Un sondage Léger-Marketing pour le compte de l’Agence QMI montre que plus de la moitié des Canadiens croit que la possession de marijuana ne devrait pas être considérée comme un crime.
 
Le chef de la police d’Ottawa, Vern White, croit qu’il devrait y avoir des discussions plus profondes sur la marijuana, mais il déplore les sondages qui recueillent des réponses rapides sur la décriminalisation de la drogue. «Votre sondage n’informe pas les répondants (sur les conséquences) avant de les interroger», dénonce-t-il. Selon le policier, la plupart des gens ne comprennent pas que le cannabis aujourd’hui n’est pas la même herbe qu’il y a 30 ans. Le niveau de tétrahydrocannabinol (THC), la substance psycho active qu’on retrouve dans le cannabis, est quatre fois plus élevé aujourd’hui que dans les années 70. «C’est ce qui me frustre dans ce type de sondage, les questions sont basées sur de vieilles informations, les gens doivent savoir ce qu’il y a dans la marijuana aujourd’hui», insiste M White.
 
Vern White, qui enseigne lui aussi la criminologie à l’Université d’Ottawa, estime que la société n’a jamais eu de discussions de fond sur l’impact de la marijuana. «Le manque d’information va finir par nous tuer», affirme-t-il. Si Eugene Oscapella avance que l’assouplissement des lois sur la marijuana pourrait alléger le budget des différents corps de police, le chef Vern White croit qu’il n’en est rien. «Une très petite partie de mon budget est allouée à la lutte aux fumeurs de pot, un assouplissement des lois ne changerait pas mon budget d’un seul dollar.»
 
Les inquiétudes soulevées par le pot demeureront bien présentes, avec ou sans décriminalisation. La conduite automobile sous l’effet du cannabis demeure une préoccupation importante comme le souligne Tom Wainwright président de MADD-Ottawa (Mother against drunk driving), un organisme qui lutte contre la conduite en état d’ébriété. « Même s’ils décriminalisent la mari, les conducteurs auront toujours les facultés affaiblies».
 
Source:Canoe infos
 
 
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De nouvelles charges sur Bernard Rappaz
Par Invité,
La justice valaisanne annonce que de nouvelles charges pèsent sur Bernard Rappaz
 
Bernard Rappaz n'est pas au bout de ses peines. Tout juste rentré dans sa ferme de Saxon après sa grève de la faim, le chanvrier doit faire face à une nouvelle charge de la justice valaisanne. Il dénonce un acharnement à son encontre. Bernard Rappaz devra comparaître devant le Tribunal de district de Martigny pour des faits qui remontent aux années 2002 à 2006, postérieurs à ceux pour lesquels il a déjà été condamné en 2008 (qui portaient sur 1997 à 2001). Les griefs sont nombreux: infractions à la loi sur les stupéfiants, blanchiment d'argent, faux dans les titres, opposition aux actes d'autorités notamment.
"Cette manoeuvre permet de me diaboliser encore plus", regrette B.Rappaz. Selon lui, ces faits étaient déjà connus au moment de son premier procès en 2006. Ils auraient pu être "mis dans le même paquet", car il s'agit de délits similaires, si bien que le chanvrier aurait pu être jugé qu'une seule fois. Pour l'avocat du chanvrier, il est "difficilement imaginable" que pour 10% ou 20% de chanvre en plus, on augmente encore une peine déjà excessive. Le Tribunal fédéral doit dans le même temps se prononcer sur une interruption de peine d'ici au 26 août prochain. Sa peine actuelle est de 5 ans et 8 mois.
 
 
Source :
Publié le 30.07.2010 par tsr.ch
 

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Bernard Rappaz: «Ça fait zone de guerre»
Par Invité,
Zone de sécurité délimitée autour de la ferme, route communale coupée, deux Securitas: pas de doute, le chanvrier Bernard Rappaz est de retour chez lui, à Saxon. Des rubans rouge et blanc marquent une «propriété privée» et promettent aux contrevenants une amende de 10'000 francs. «Cela fait quand même zone de guerre», commente le principal intéressé, Bernard Rappaz.
 
Son retour à domicile s'est effectué dans la nuit de mercredi à jeudi, en toute discrétion. «C'était pour m'éviter un contact avec la presse», analyse au téléphone le plus médiatique des chanvriers. Après une grève de la faim dépassant les 100 jours, notre Valaisan a obtenu d'être incarcéré chez lui, en attendant que le Tribunal fédéral se prononce sur un recours de peine, le 26 août. Bernard Rappaz a déjà vécu une situation similaire en 2006, mais la comparaison s'arrête là.
 
 
 

 
Vous êtes habitué à être emprisonné chez vous…

En 2006, je me souviens qu'il y avait deux patrouilles par jour qui s'assuraient que j'étais toujours là. Ils savaient qu'ils pouvaient me faire confiance, je ne les ai jamais trompés. Là, il y a deux Securitas, un dans la maison, un autre que j'observe dans la cour sous un rayon de soleil. Quand je vois tous ces frais pour moi, cela me fait mal au ventre. Le bracelet électronique aurait quand même été une solution plus économique.
 
Justement, on vous a transporté de Genève à Berne en hélicoptère...

C'est une connerie! Cela aurait très bien pu se faire en ambulance, par la route. Mais il y avait une odeur de chanvre dans le casque que j'ai dû porter lors de mon voyage en hélicoptère. Cela m'a fait rêver durant tout le trajet...
 
Cela fait quel effet de manger de nouveau?

Lorsque j'ai bu ma première tasse de thé sucrée, au bout d'une minute, j'ai senti une énergie m'envahir jusqu'au bout des pieds. Quand vous faites la grève de la faim, votre corps se met en léthargie. J'avais toujours froid même au plus fort de la canicule. Pour ne pas avoir trop chaud, il faut jeûner!
 
Quelle sera votre réaction si le 26 août vous retournez en prison?

Je n'y ai pas encore réfléchi. Mais je ne crois pas qu'ils vont me remettre en prison avant le mois de novembre, où le Grand Conseil valaisan doit se prononcer sur mon recours en grâce. Avant cette date, je ne pense pas qu'ils vont prendre le risque de me réincarcérer.
 
Durant ces prochaines semaines, vous serez toujours autant médiatique?

Sans les journalistes, je serais peut-être aujourd'hui au cimetière. Mais il serait bien que tout cela se calme un peu car les gens doivent commencer à en avoir marre de Bernard Rappaz!
 
 
 
Un ami expert en drogues
Boris Ryser, ami de Bernard Rappaz, a jadis été engagé par la Ligue valaisanne contre les toxicomanies (LVT).
 
Boris Ryser, c'est l'ami de Bernard Rappaz qui s'occupe de sa ferme lorsqu'il est en prison. Durant ces prochaines semaines, il veillera 24 heures sur 24 sur le chanvrier. «Il est un peu fou de vivre volontairement en tôle avec moi», commente Bernard Rappaz. Mouvements alternatifs, marginalités, psychédélisme, Boris Ryser, 59 ans, connaît tout sur la question. Depuis son adolescence, il accumule les informations sur ces domaines.
A tel point, qu'entre 1970 et 1974 il a travaillé au sein de la Ligue valaisanne contre les toxicomanies (LVT) en tant que spécialiste dans ce domaine. «Ils n'avaient trouvé personne parmi les éducateurs. J'ai donc été le premier employé engagé en tant que spécialiste sur les drogues, se souvient Boris Ryser. Face aux nouvelles toxicomanies, il fallait développer ce que j'appelle une bonne marginalité. Nous avions deux boutiques où nous vendions des journaux alternatifs ou des produits bio. Quand on nous a demandé de commencer à écrire des rapports, j'ai démissionné!» détaille Boris Ryser. C'est d'ailleurs à cette époque, 1970, qu'il a rencontré pour la première fois Bernard Rappaz.
 
 
 
 
Publié par bpasche le 07/29/2010
 
Source : lematin.ch
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