IACM-Bulletin du 27 Août 2010
Par Invité, dans Thérapeutique,

* Allemagne/Etats-Unis: 75% des citoyens allemands et américains sont favorables à l’usage médical du cannabis
* Etats-Unis: propositions sur la régulation de l’usage médical du cannabis à Washington, D.C
* En bref
* Un coup d'œil sur le passé
 
Allemagne/Etats-Unis: 75% des citoyens allemands et américains sont favorables à l’usage médical du cannabis
 
Selon un sondage réalisé par l’Institut Emid, l’usage médical du cannabis est largement soutenu en Allemagne. Sur 1001 personnes interviewées par téléphone, 76% ont répondu que l’usage médical du cannabis devrait être autorisé, 18% ont répondu négativement et 6% se sont exprimés sans opinion. Le sondage, composé de deux questions, avait été demandé par l’Association Allemande pour le Cannabis Médical (ACM). Selon les réponses à la seconde question, 65% des Allemands estiment que le traitement par le dronabinol (THC) devrait être remboursé par les assurances maladies, ce qui n’est pas le cas actuellement.
 
Le soutien pour l’usage médical du cannabis est plus prononcé de la part de la population éduquée, des personnes âgées entre 50 et 60 ans, des supporteurs de petites formations politiques, chez les Verts (90%), les Greens Liberals (85%), et la Gauche (85%). Plus des trois quarts des Sociaux Démocrates (83%) et des Démocrates Chrétiens (77%) soutiennent l’usage médical du cannabis. Ceux qui ne votent pas sont les moins suspenseurs. Ces résultats sont similaires à ceux obtenus aux Etats-Unis, lors d’un sondage Rasmussen récent, qui indiquait que 75% des citoyens Américains sont favorables à l’usage médical du cannabis quand il est prescrit par un médecin.
 
Pour plus d’informations :
- www.cannabis-med.org/german/emnid_2010.pdf
- www.aerztezeitung.de/medizin/krankheiten/neuro-psychiatrische_krankheiten/multiple_sklerose/article/615041/umfrage-kaum-vorbehalte-cannabis-medizin.html?sh=4&h=-1265806251
- www.reuters.com/article/idUS96644+05-Aug-2010+MW20100805
- www.cannabis-med.org/german/acm-mitteilungen/ww_de_db_cannabis_artikel.php?id=65
 
(Sources: Reuters du 5 août 2010, German Press Agency of 13 août 2010, Association for Cannabis as Medicine)
 
Etats-Unis: propositions sur la régulation de l’usage médical du cannabis à Washington, D.C
 
Les dispensaires qui distribuent du cannabis à Washington ne seront pas autorisés à en faire la publicité à l’aide du symbole des feuilles de cannabis, et les produits devront porter des mentions relatives à la protection de la santé publique. Ces deux règles font partie de 300 autres proposées et publiées le 6 août afin de mettre en application la nouvelle loi sur le cannabis médical dans cet Etat.
 
Les règles proposées, d’abord rédigées par le bureau du Maire, sont maintenant proposées au public pour débat. Les patients ne pourront pas acheter du cannabis dans la ville avant 2011. Les supporters de l’utilisation médicale du cannabis s’interrogent déjà sur quelques unes de ces règles et demandent la raison de la longue durée de mise en application. Ils demandent aussi pourquoi les cultivateurs et les revendeurs de cannabis seraient soumis à l’autorité de l’Agence des licences d’alcool. Ils proposent que le cannabis médical soit régulé par le Département de la Santé qui supervise aussi l’enregistrement des malades.
 
Pour plus d’informations:
www.msnbc.msn.com/id/38595694/ns/health
(Source: Associated Press du 6 août 2010)

En bref
 
Etats-Unis: Colorado
L’Etat du Colorado a perçu 7 millions de dollars (environ 5,5 millions d’Euros) de taxes des propriétaires des 700 dispensaires disposant d’une licence. 1300 licences de culture et d’autres activités apparentées au cannabis à usage médical ont été déposées. Depuis la proposition de loi de juin 2010, toutes les entreprises qui emploient du cannabis doivent demander une licence d’Etat. (Source: Denver Daily News du 4 août 2010)
 
Science: douleur
Selon une étude réalisée par la compagnie pharmaceutique AstraZeneca, un agoniste du récepteur cannabinoïde limitè à la peripherie (AZ11713908) a diminué, sur le modèle animal, les douleurs neuropathiques et inflammatoires sévères. Aucun effet n’a été observé sur le système nerveux central. (Source: Yu XH, et al. Pain. 7août 2010. [in press])
 
Science: trouble obsessionnel-compulsif
Selon une étude réalisée sur des souris à l’Université de Sao-Paolo, Brésil, le cannabinoïde naturel cannabidiol (CBD) est efficace dans le traitement du trouble obsessionnel-compulsif. Le CBD (15, 30 and 60 mg/kg du poids) a permis de réduire certains symptômes comparé au groupe controle (34, 41 and 48% respectivement). Cet effet a été bloqué par un antagoniste du récepteur CB1. (Source: Casarotto PC, et al. Behav Pharmacol 2010;21(4):353-8.)
 
Science: sommeil
Les effets de l’arrêt de la consommation de cannabis sur le sommeil ont été étudiés à la Johns Hopkins Medical Institutions de Baltimore, Etats-Unis. Pendant toute la période du sommeil, la profondeur du sommeil et la quantité de sommeil REM ont diminué, alors que les périodes de veille et les mouvements périodiques des membres ont augmenté. (Source: Bolla KI, et al. Sleep Med. 2 août 2010. [in press])
 
Science: Cancer
Selon une étude menée à l’Institute for Digestive Diseases de Bari, Italie, l’endocannabinoide anandamide réduit le niveau des polyamines (putrescine, spermidine et spermine) des cellules du cancer du côlon et stoppe la prolifération des cellules cancéreuses. Ces effets ont été constatés via les récepteurs CB1. Les polyamines sont des composés qui jouent un rôle important dans la prolifération des cellules. (Source: Linsalata M, et al. Anticancer Res 2010;30(7):2583-9.)
 
Science: syndrome de l’intestin irritable
Selon une étude sur le modèle animal, menée à l’Huazhong University of Science and Technology, à Wuhan, Chine, un stress modéré chronique provoque une hypersensibilité des intestins. Cette hypersensibilité a été réduite, pendant l’étude, par un cannabinoïde (ACEA) et les effets se sont produits via les récepteurs CB1. Le syndrome de l’intestin irritable est associé à une hypersensibilité des intestins. Les chercheurs ont conclu que « la contribution des récepteurs périphériques CB1 est majeure dans la maintenance de hyperalgésie viscérale. » (Source: Shen L, et al. J Neurogastroenterol Motil 2010;16(3):281-90.)
 
Science: Cancer
Les chercheurs de l’Université de Rostock, Allemagne, se sont intéressés aux mécanismes des effets anticancéreux du cannabidiol (CBD) dans le cas du cancer du poumon. Ils ont noté une diminution significative de l’inhibiteur activateur-1 et ont conclu que leurs données fournissent les preuves d’un mécanisme inconnu jusqu’à présent qui sous-tend l’action anti-invasive du cannabidiol dans les cas de cancer du poumon. » (Source: Ramer R, et al. Pharm Res. 2010 Jul 29. [in press])
 
Science: Temps
Les chercheurs de l’Université de Yale, à New Haven, Etats-Unis, se sont intéressés aux effets des cannabinoïdes sur le cycle circadien du cerveau. Les cannabinoïdes n’ont pas altéré le rythme circadien endogène du cerveau de la souris, mais ont atténué la possibilité d’embarquer les zeitgebers de la lumière. (Source: Acuna- Goycolea C, et al. J Neurosci 2010;30(30):10061-6.)
 
Science: Neuro-protection
D’après une étude menée par des chercheurs Chinois travaillant sur des rats, les effets neuro-protecteurs du cannabinoïde synthétique WIN 55,212-2 sur les conséquences négatives de l’ischémie passagère (circulation du sang réduite) se font par l’activation de quelques kinases extra cellulaires. Un pré-traitement avec ce cannabinoïde a protégé le cerveau de l’ischémie passagère causée par l’occlusion de l’artère cérébrale et a augmenté les niveaux de ces kinases (enzymes). (Source: Hu B, et al. EUR J Pharmacol. 2010 Jul 27. [in press])
 
Un coup d'œil sur le passé
 
Il y a un an
 
* Science: une vaste étude épidémiologique montre que le risque de cancer du cou et de la tête est réduit chez les consommateurs de cannabis
* Allemagne: Bionorica cherche à faire approuver sa préparation de dronabinol pour 2010
 
Il y a deux ans
 
* Science: dans une étude clinique, le sativex diminue l’intensité de la douleur évaluée objectivement avec un marqueur neurophysiologique
* Science: un rapport de cas démontre l’efficacité du nabilone dans le traitement de l’agitation associée à la maladie d’Alzheimer
* Autriche: dépénalisation de la possession de cannabis à usage personnel indépendamment de la quantité
 
 
Source : IACM
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Drogues : pourquoi les Français ont tort
Par Invité,
La polémique sur les "salles de shoot" pour héroïnomanes, refusées par François Fillon contre l'avis des spécialistes, n'a pas pour autant fourni l'occasion d'engager le débat de fond sur les drogues. Par l'effet d'une singulière paresse de la pensée, les tenants et aboutissants de ce débat sont ignorés en France.
 
 
Publiée en juin 2010, la dernière enquête de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies montre que 85 % des Français sont hostiles à l'idée que le cannabis soit mis en vente libre. Ils sont encore plus de la moitié à refuser que la vente de cannabis soit autorisée "sous certaines conditions". L'Observatoire n'a pas posé la question de savoir s'ils seraient favorables à la mise en vente libre des drogues dites dures, tant la question, apparemment, ne se pose pas, et tant la réponse est attendue : près de 100 % de non ! Or la question se pose et est posée sérieusement par des gens sérieux, dont une fraction non négligeable répond par l'affirmative.
 
Comme souvent, hélas, en démocratie, l'opinion majoritaire est fondée sur une sainte ignorance. Dans son enquête, l'Observatoire ne pose pas la question de savoir s'il existe un pays européen où chacun peut en toute légalité se procurer des drogues dures et en consommer sans être inquiété par la police et la justice. Bien peu de Français savent qu'un tel pays existe.
 
Le Portugal a ainsi décriminalisé l'usage de toutes drogues en 2001. Ce pays a donc près de dix ans de recul pour juger de l'intérêt de cette mesure. Or le bilan est clairement positif. La consommation de drogues y est désormais l'une des plus faibles d'Europe et se fait dans des conditions sanitaires et psychologiques optimisées.
 
Pour tenter de réfléchir sereinement à ce sujet ô combien passionnel, la voie la plus efficace est d'examiner la situation aux Etats-Unis et en Amérique latine. Les problèmes nés de la prohibition y sont tellement monstrueux que les arguments en faveur d'une libéralisation du marché ne peuvent être ignorés de l'observateur de bonne foi. Quels sont-ils ? Le principal résume tous les autres : le coût économique, social et politique de la prohibition dépasse de très loin les bénéfices qu'elle est censée apporter. Malgré l'intensité de la "guerre antidrogue" menée par les Etats-Unis depuis des décennies, la consommation de drogues dans ce pays n'a pas diminué ; elle s'est "démocratisée", les prix ayant baissé. Un demi-million de personnes sont entassées dans les prisons américaines pour n'avoir souvent que consommé une drogue illicite. Quand ils en sortent, ils vivent en marge. Les cartels de la drogue n'ont jamais été aussi puissants, faisant trembler les fragiles démocraties latino-américaines. Au Mexique, les têtes coupées roulent sur l'asphalte. Partout, la corruption vérole les polices, les tribunaux et jusqu'aux plus hautes sphères des Etats.
 
Il n'est pas difficile de comprendre que la prohibition actuelle reproduit l'erreur de celle de l'alcool des années 1920, avec des effets décuplés sur le crime, la santé publique et la cohésion sociale. Si l'on ajoute la question de l'Afghanistan, où armée américaine et talibans se disputent le contrôle de l'épicentre de la production de l'héroïne mondiale, on voit que la prohibition contribue à compromettre la paix.
 

 
Sur ce bilan désastreux, la plupart des experts de bonne foi sont d'accord, d'accord aussi pour conclure à la nécessité d'étudier les moyens d'assouplir les dispositifs répressifs, de libéraliser les conditions d'achat, voire de légaliser complètement le marché. Traiter les drogues comme l'alcool (qui est une drogue dure, ne l'oublions pas), telle est la solution préconisée depuis longtemps par divers économistes. L'héroïne, la cocaïne et les amphétamines seraient produites par des compagnies privées, soumises aux procédures de contrôle qualité, et leur commerce taxé. Les acheteurs seraient avertis des effets de ces produits, comme ils le sont pour l'alcool et le tabac, mais ils seraient libres de consommer ou non. Le pari est que la consommation n'augmenterait pas - mais peut-être diminuerait, comme l'exemple portugais le laisse espérer.
 
Ce faisant, nous reviendrions à la situation qui était celle du monde occidental à la veille de la première guerre mondiale, du temps où la notion de drogue illicite n'existait pas. Il va sans dire que cette solution radicale heurte les meilleurs esprits. Mais au moins, que le débat soit lancé !
 
par Olivier Postel-Vinay
Source : Le Monde
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Cannabis, la grande illusion
Par Invité,
Ils ont tout misé sur une légalisation du cannabis et ont été à deux doigts de réussir. Retour sur une aventure un peu folle, où s’est notamment perdu Bernard Rappaz qui vient ce matin quêter la compréhension du Tribunal fédéral
 
«Je payais tout: l’AVS, le chômage, j’étais inscrit au Registre du commerce, les Services industriels m’avaient même accordé un rabais de 50% sur l’électricité pour faire pousser mes plantons. Et un beau jour, la police a fait une descente, elle a tout cassé, une boucherie, comme si j’étais un vrai criminel. J’avais pris mon deuxième pilier pour l’investir dans mon affaire: j’ai tout perdu.»
 
En 2009, Julien* été condamné à deux ans et demi de prison avec sursis, pour trafic de cannabis. Il fait partie de ceux qui, comme Bernard Rappaz, ont été roulés dans le ressac de la politique du cannabis. Comme Bernard Rappaz. Ou André Fürst, six mois de prison, qu’il a terminé de subir en 2009, François Reusser, une condamnation avec sursis en 2005. Et beaucoup d’autres: parfois militants, parfois malins, naïfs ou retors, partageant pour la plupart une solide veine libertaire, engagés chacun à sa manière dans un combat pour la dépénalisation du chanvre qu’ils ont été à deux doigts de gagner.
 
Les débuts? Les souvenirs des participants les montrent enveloppés d’un joli nuage de fumée festive. En 1974, se rappelle le traducteur Laurent Duvanel, «un groupe alternatif m’a incité à me présenter aux élections dans le canton de Neuchâtel». Un groupe alternatif cherchait un nombre suffisant de candidats dans différents cantons pour obtenir une plate-forme grâce aux règles alors en vigueur sur l’accès à l’antenne des formations en compétition. «On m’a demandé de choisir un logo pour le bulletin de vote. On m’a suggéré un motif botanique. C’est là que j’ai eu l’idée de présenter une feuille de chanvre.»
 
Perplexité. Examen par un institut botanique. Refus. Avec un complice rencontré à cette occasion, le Genevois Sylvain Goujon, Laurent Duvanel décide de se lancer dans la lutte pour la libéralisation du chanvre. «C’était surtout un moyen de sortir de la grisaille ambiante; on mettait les rieurs de notre côté. C’était aussi un moyen de revendiquer le droit à la liberté, au plaisir.»
 
Le mouvement s’appelle «Libéralisons le cannabis». Les réunions se déroulent dans une fumée assez épaisse pour monter même à la tête de ceux qui ne tirent pas une bouffée au passage. Il s’agit, se rappelle Maurice Jaccard, l’un des animateurs, de combattre une législation qui maintient la jeunesse contestataire sous contrôle policier sans rien pouvoir contre les mafias de la drogue, dont la corruption s’infiltre jusqu’au sein de la police.
 
Un paysan de montagne avec ses plantes de chanvre cultivées pour les semences «Walliser Keen». Le chanvre est cultivé pour de nombreux produits dérivés comme le papier, l’huile essentielle, le plastique, les boissons, les fibres vestimentaires, des isolants, etc. (Olivier Maire / Keystone)
 
 
En 1984, «Libéralisons le cannabis» participe aux élections fédérales – toujours dans le but d’avoir une plate-forme pour ses idées. Un débat opposant Maurice Jaccard au médecin-député libéral André Gautier est encore visible sur le site de la TSR, un brin surréaliste. L’exploit ne sera pas répété en 1988: les règles sur l’accès à l’antenne des petites formations ont changé.
 
Elles ne sont pas les seules. Le sida et les scènes ouvertes de la drogue poussent à des remises en question radicales. On prête, jusqu’au sein de l’Office fédéral de la santé publique, une oreille attentive aux juristes et aux pénalistes qui dénoncent depuis des années les incohérences et les effets pervers de la prohibition. La question de la dépénalisation du chanvre a cessé d’être une provocation de potaches post-soixante-huitards. «On s’est mis à y croire très sérieusement», raconte Laurent Duvanel.
 
L’initiative Droleg, lancée en 1993, concrétise ces espoirs. Elle réclame la dépénalisation de la consommation de toutes les drogues, de même qu’une distribution sous le contrôle de l’Etat, selon des formes adaptées à la dangerosité de chacune. C’est une position de principe: la prohibition cause plus de dégâts qu’elle n’en prévient et un marché légal est plus propice à une réglementation. Mais la question du chanvre n’est pas loin.
 
Au même moment apparaissent les premières cultures de «chanvre suisse» à but récréatif, les premiers magasins spécialisés dans le cannabis sous toutes ses formes, légales ou non. Ce marché prospère sur une ambiguïté de la loi sur les stupéfiants: seules y sont interdites la culture et la vente du chanvre «dans le but d’en extraire des stupéfiants».
 
Introduite pour permettre la culture de chanvre agricole, une vieille tradition suisse, cette restriction ouvre, dans le climat des années 1990, la porte à des interprétations plus audacieuses. Entre la fabrication de cordages et celle de joints, toute une série d’autres exploitations sont possibles, sur lesquelles va se développer une vaste zone grise: huiles essentielles, tisanes ou coussins supposés détendre et favoriser le sommeil, macaronis, bières et biscuits au chanvre, à l’effet psychotrope incertain. Tous les usagers ne jouent pas sur les mots: des personnes souffrant de sida – qui à l’époque tue encore –, de sclérose en plaques et de paralysie médullaire découvrent que le cannabis apporte un soulagement réel à certains de leurs symptômes.
 

 
Sur le plan juridique, tout se résume à une question simple: comment déterminer que du chanvre a été produit dans le but d’en extraire des stupéfiants? Le Tribunal fédéral mettra six ans à trancher que le taux de THC, fixé à 0,3%, est un indice déterminant. Il faut dire que cultivateurs et juristes – certains sont même les deux à la fois – s’ingénient à lui compliquer la tâche.
 
Parmi eux figure l’avocat Jean-Pierre Egger, candidat écarté au poste de procureur général du canton de Genève en 1990, dont la créativité juridique est pour beaucoup dans l’ampleur du flou législatif qui se met à entourer le chanvre. Il côtoie, avant de se brouiller avec eux, la plupart des autres activistes du chanvre. Comme André Fürst, devenu juriste amateur et culti­vateur professionnel par amour de la plante – et aussi, raconte-t-il, par indignation face à aux excès de la répression contre les jeunes fumeurs.
 
André Fürst cultive du chanvre agricole, du chanvre récréatif en plein air et utilise les revenus de son activité pour alimenter le site Chanvre-info, d’abord bilingue, aujourd’hui disponible en français, en allemand, en anglais, en italien et en espagnol… Sa fibre chanvrière est aussi verte: «Je me battais pour une plante bienfaisante, interdite avant tout pour des raisons économiques.» Comme de nombreux militants du chanvre, il fait un lien entre l’interdiction pénale de la plante et les intérêts de l’industrie chimique, qu’il accuse de vouloir accaparer le marché de la santé en éliminant le plus grand nombre possible de plantes thérapeutiques.
 
La culture du chanvre n’intéresse pas que quelques militants plus ou moins illuminés. Des paysans s’y reconvertissent, de nouvelles vocations naissent, parfois encouragées par des subventions encourageant la production de matières premières renouvelables.
 
Il faut dire que de nouveaux marchés s’ouvrent: dans les magasins de chanvre, on vend de l’huile, des produits cosmétiques, des espadrilles, des vêtements à base de chanvre. On explore aussi son utilisation dans la construction. Le chanvre n’a donc théoriquement pas besoin d’un contenu significatif en THC pour rapporter. Même si le doute, plus ou moins entretenu, subsiste souvent à ce sujet, nourrissant parfois des espoirs exagérés. Les cultures expérimentales de la station agronomique de Changins sont pillées, malgré une teneur pratiquement nulle en principe actif.
 

 
Il en va différemment des plantes qui poussent dans les appartements et les caves, à grand renfort de lampes à infrarouges. Souvent mal vues par les agriculteurs en plein air – les cultures hors sol ne sont guère écologiques – elles produisent des taux de THC qui, accuseront certains, sortent définitivement le cannabis de la catégorie des drogues douces.
 
En attendant, l’offre éclate – beaucoup trop, estime encore André Fürst: «Au début des années 2000, le nombre des magasins était très excessif par rapport à la demande. Certains ont dû se tourner vers l’exportation.»
 
Beaucoup de ceux qui se précipitent sur ce marché déjà encombré sont persuadés qu’ils occuperont, demain, une place privilégiée dans un commerce légal. Certains ont même commencé à tester ce que pourrait être ce marché. C’est le cas de François Reusser, informaticien, alors président de la Coordination suisse du chanvre, venu au commerce du chanvre par la lutte antiprohibitionniste née dans le débat sur les scènes ouvertes de la drogue. «A un certain moment, on s’est dit qu’on était tous consommateurs de chanvre et qu’on pouvait aussi faire quelque chose pour nous.»
 
François Reusser ne vend «ni coussins ni tissus, que du chanvre à fumer, dans des sachets dosés et étiquetés, sur présentation d’une carte de membre inaccessible aux moins de 18 ans». A Genève, les animateurs de deux établissements nés sur le site squatté d’Artamis, l’Otaku et le Delta 9, sont allés plus loin: contact pris avec le responsable du Département de la santé, la police et des spécialistes de la prévention, ils ont tenu un tableau de bord détaillé de leur activité, très utile pour établir l’acte d’accusation sur la base duquel ils sont condamnés avec sursis en 1998.
 
Le piège se referme. En 2000, le Tribunal fédéral précise que tout chanvre contenant plus de 0,3% de THC peut être considéré comme ayant été produit dans un but stupéfiant. Mais l’an suivant, les Etats adoptent un projet de révision de la loi sur les stupéfiants qui dépénalise la consommation de cannabis et ouvre la porte à un marché réglementé. La Coordination suisse du chanvre y croit si fort qu’elle organise, en 2002, une formation interne portant aussi bien sur l’art du bouturage que sur la géopolitique des drogues, le droit des stupéfiants et les modèles de distribution contrôlés.
 

 
Désormais nombreux à être sous le coup de poursuites pénales, les chanvriers multiplient les recours, gagnent du temps. Mais en 2003, le National balaie la nouvelle loi. Le retour de bâton, alimenté par les craintes autour des taux de THC toujours plus élevés des variétés indoor, est féroce. Et général, comme le confirme le net refus opposé en 2008 à l’initiative «pour une politique raisonnable du chanvre», qui visait la dépénalisation.
 
Aujourd’hui, si les militants du chanvre ont perdu une partie de leurs illusions, leurs convictions sont restées intactes. François Reusser, qui s’est replié à temps sur son métier d’informaticien, fonctionne toujours comme porte-parole de la Coordination du chanvre, Maurice Jaccard dirige un laboratoire de phytothérapie – à défaut de chanvre, on y retrouve l’ambition de chercher de quoi guérir dans la nature. André Fürst est revenu à la culture du chanvre – exclusivement agricole, assure-t-il – et anime toujours son site d’information. Julien est membre d’une association pour le cannabis thérapeutique. Et Bernard Rappaz, condamné à cinq ans et huit mois de prison en 2006, demande ce matin au Tribunal fédéral de suspendre l’exécution de sa peine jusqu’à ce que le Grand Conseil valaisan statue sur une demande de grâce.
 
* Prénom fictif.
 
Par Sylvie Arsever le 26 Août 2010
Source:Le Temps.ch
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Usage ou influence, où est la différence ?
Par Invité,
Un jeune yonnais était jugé hier pour conduite sous stupéfiants. Malgré des éléments indiquant qu'il n'était plus sous l'influence du cannabis.
 
https://thegreencross.org/v4/wp-content/uploads/2010/01/Scales_of_justice2-219x253.jpg[/img]
« La présence de cannabis n'aurait pas dûe être détectée chez mon client », soutient Me Olivia Chafir devant le tribunal correctionnel de La Roche-sur-Yon, espérant obtenir la nullité de la procédure. Contrôlé il y a deux ans au volant de sa voiture, le jeune homme fait d'abord l'objet d'un test urinaire, qui s'avère positif. Il admet alors fumer un joint après le travail, et parfois le week-end. Un contrôle sanguin s'ensuit.
 
« Le texte de loi prévoit que la présence de cannabinoïdes ne doit pouvoir être retenue sous un seuil d'un nanogramme [un milliardième de gramme] par millilitre de sang », rappelle l'avocate du prévenu. Trois taux différents sont relevés suite au prélèvement. Les deux premiers, qui concernent les substances actives du cannabis, sont inférieurs au nanogramme. La troisième molécule, un résidu de THC qui reste dans le sang jusqu'à un mois après la consommation, est quant à elle supérieure au seuil exigé.
 
« J'estimais ne pas être dangereux à ce moment-là », affirme le prévenu. « Peu importe qu'il ait été ou non sous les effets lorsqu'il conduisait, c'est bel ou bien la conduite après l'usage - et non sous l'influence - de stupéfiants qui est interdite par la loi », répond le procureur, Nathalie Demorand. La présidente du tribunal, Catherine Vidal, s'aligne sur la position du parquet : la demande d'annulation de la procédure déposée par la défense est rejetée. Le prévenu est condamné à cent jours-amendes à quatre euros, et son permis de conduire est suspendu pour trois mois.
 
Quentin GERMAIN.
Source : Ouest France
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La cannabis car
Par Invité,
L’utilisation du chanvre pour la structure des voitures aurait pu être la norme dans l’histoire, puisque Henry Ford lui-même y avait songé.
 
L’industrie s’est finalement concentrée sur d’autres matériaux comme l’acier mais le plant de cannabis n’a pas été oublié par tout le monde…
 
Les blagues ne manqueront sûrement pas de tomber si le projet d’un groupement d’entreprises canadiennes voit effectivement le jour. Elles voudraient en effet mettre sur le marché une voiture électrique… en chanvre.
 
Cette voiture devrait en effet être dotée d’une carrosserie à base de résine industrielle de chanvre, nom commun du plant de cannabis. La Kestrel, nom de ce prototype hallucinant, sera testée à la fin du mois par Motive Industries Inc., entreprise de Calgary spécialisée dans le développement de véhicules.
 
 
Ses premières caractéristiques techniques connues laissent augurer d’honnêtes performances puisque ce modèle compact, qui peut accueillir jusqu’à trois passagers en plus du conducteur, peut atteindre la vitesse de 90 km/h pour une autonomie maximale de 160 kilomètres.
 
La résine de chanvre, qui sera cultivée à Vegreville dans l’Alberta par l’Alberta Innovates Technology Futures (AITF), est ici utilisée en raison de sa forte résistance aux impacts.
 
 
La Kestrel est d’ailleurs partie intégrante d’un projet plus large de cinq véhicules électriques nommé « Project Eve », codirigé par Motive Industries et Toronto Electric, une entreprise de moteurs électriques, qui a pour but de développer l’industrie automobile électrique au Canada. Ce partenariat inclut également un ensemble d’écoles polytechniques du pays, en Alberta, au Québec et à Toronto, qui participeront à la construction de ces prototypes.
https://img.turbo.fr/015200BE03484994-c1-photo-motive-kestrel-teaser.jpg[/img]
 
Les vingt premiers devraient normalement sortir d’usine l’année prochaine mais connaissent pourtant déjà leur propriétaire : il s’agira d’EnMax, un entreprise de distribution d’énergie de Calgary qui fait aussi partie du « Project Eve ».
 
Henry Ford y avait déjà pensé
 
« Ce n’est pas une idée originale » annonce pourtant Nathan Armstrong, le président de Motive Industries. Henry Ford, au début du siècle dernier, aurait en effet lui-même construit une voiture à base de fibres et de résine de chanvre. Cette idée pas si fumeuse que cela a toutefois été passée sous silence par l’histoire de l’automobile, dont le développement se sera finalement fait avec d’autres matériaux comme l’acier.
 
Ces derniers s’étaient en effet révélés à la fois résistants et légers mais, rappelle M. Armstrong, consommaient beaucoup d’énergie pour être produits. Un désavantage qui ne s’applique pas au chanvre, très facile à produire au Canada et qui n’a guère besoin que d’un peu de soleil et d’un peu d’eau pour grandir.
 
 
« Les matériaux naturels comme le chanvre peuvent offrir une alternative verte et durable aux fibres conventionnelles utilisées jusque là » explique John Wolodko de l’AITF.
 
« En tant que matériau de structure, le chanvre est probablement le meilleur » se réjouit même M. Armstrong.
 
 
Mais il entraîne également une conséquence inattendue, puisque le grand voisin américain interdit la culture du cannabis sur son sol, ce qui confère au Canada un avantage concurrentiel immédiat – d’autant plus que par contre, les Etats-Unis autorisent l’importation de chanvre travaillé.
 
 
Une fois les derniers essais du mois d’août réalisés, la Kestrel devrait être officiellement présentée au salon des véhicules électriques de Vancouver, en septembre prochain.
 
Source : www.zegreenweb.com
 
 
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Le THC a amélioré les symptômes de la schizophrénie de quelques patients
Par Invité,
Science : dans une série de cas cliniques, le THC a amélioré les symptômes de la schizophrénie de quelques patients
 
Les scientifiques du Centre de psychiatrie de Rockland à Orangeburg, New York, ont noté une amélioration des symptômes de la schizophrénie de quatre de leurs patients qui recevaient du THC (dronabinol) par voie orale.
 

L’étude a débuté après qu’il ait été observé une amélioration significative pour l’un des malades. Les chercheurs ont alors constaté que 3 des 5 patients, qui souffraient d’une schizophrénie sévère, chronique et qui étaient réfractaires aux traitements, décrivaient une amélioration par l’usage du cannabis. Leur état a été amélioré aussi avec du THC. Les chercheurs n’avaient sélectionné que des patients sévèrement atteints et dont les améliorations possibles l’emportaient sur le risque. En fonction des critères, 5 patients sur 200, souffrants de psychoses chroniques furent sélectionnés. Il leur fut administré 2,5 mg de dronabinol 2 fois par jour, puis 5mg, 2 fois par jour la semaine suivante, et 10 mg, 2 fois par jour la troisième semaine.
 
Il n’a été observé aucun effet indésirable. Il a fallu 8 semaines de traitement pour qu’un des patients note une amélioration, alors que les autres ont réagi dans un délai plus court. Les chercheurs ont noté « que cette amélioration constitue une réduction des symptômes psychotiques principaux sur 3 des 4 patients, et non pas seulement un effet calmant général. » Les résultats sembleraient montrer que « le rôle des cannabinoïdes dans le traitement des psychoses est plus complexe qu’il ne le semblait jusqu’à présent et qu’il ouvre des perspectives pour le traitement de la schizophrénie. »
 
(Biblio : Schwarcz G, Karajgi B, McCarthy R. Synthetic delta-9-tetrahydrocannabinol (dronabinol) c peut améliorer les symptomes de la schizophrénie . J Clin Psychopharmacol 2009 ;29(3):255-8.)
 
Source : chanvre-info
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L'Allemagne envisage de légaliser le cannabis médical
Par Invité,
De hauts responsables politiques du gouvernement allemand se sont entendus sur des plans pour permettre les prescriptions de cannabis pour des patients gravement malades, selon une annonce faite par le ministère de la santé allemand.
 

 
S'adressant aux journalistes à Berlin ce mardi, le ministre de la Santé Philipp Roesler a dit que le plan pourrait être mis en application par un simple changement dans la politique du ministère, et qu'aucun changement dans la législation allemande ne serait nécessaire.
 
Il a ajouté que, parce que de nombreux autres pays européens permettent déjà le cannabis médical, le processus pourrait, en Allemagne, aller plus rapidement par comparaison.
 
De nombreux professionnels de la santé considèrent le cannabis utile pour soulager les nausées et stimuler l'appétit chez les malades du SIDA, ou en chimiothérapie, et pour soulager les douleurs en général. Mais le cannabis médical a été dans les faits illégal en Allemagne, avec seulement 40 patients dans l'ensemble du pays ayant obtenu des prescriptions de cannabis.
 
Les professionnels de la santé et les défenseurs des personnes gravement malades se félicitent du changement, avec Eugen Brysch de la fondation allemande Hospice qui déclare que le cannabis peut jouer «un rôle important» dans le traitement des malades en situation critique.
 
«Parce qu'il est excessivement difficile d'obtenir du cannabis comme médicament, de nombreux patients souffrant de douleurs chroniques sont actuellement contraints à l'illégalité» , a-t-il dit.
 
Gerhard Mueller-Schwefe, président de la Société allemande pour la thérapie antidouleur, dit que le changement de politique va ouvrir de nouvelles options de traitement pour les patients atteints de maladies entrainant des douleurs chroniques comme la sclérose en plaques, et qu’«il est temps de sortir le cannabis de l'ombre.»
 
«Le changement de politique va en outre permettre aux hospices et aux ambulances spécialisées d'utiliser certains anesthésiques puissants comme la morphine, et de stocker en conséquence pour les cas d'urgence.»
 
Source : librepardesign.blogspot.com
 
Article original:Deutche Welle
 
merci seeder pour l'info
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Le chanvre reprend ses aises à Lyon.
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En tout, pas loin de six hectares de chanvre ont été plantés au grand parc de Miribel-Jonage. L'agriculteur Guillaume Plantier s'est occupé de l'ensemencement.

 
« Je suis un agriculteur bio. J'ai d'autres parcelles dans le parc : du soja, des petits pois et de la luzerne », explique-t-il.
 
« Le chanvre a beaucoup de vertus, poursuit-il. Il empêche à toute autre plante de s'installer. On l'utilise pour la jachère. »
 
De plus, ce végétal ne demande aucun soin, aucun pesticide, aucune irrigation particulière. Il y a deux manières de cultiver le chanvre : on peut en faire de la corde, ou utiliser son huile, comme ici.
 
« On essaie de la stresser. On la plante plus tard, quand il commence à faire chaud. Par un mécanisme de défense, la plante va produire un maximum de graines. C'est avec elles qu'on fera de l'huile », explique Guillaume Plantier. L'huile de chanvre est réputée pour sa qualité, notamment cosmétique.
 
« Il y a toujours eu du chanvre dans la région », révèle Christian Barbin, du syndicat mixte Symalim, qui gère le Grand parc.
 
« Jusqu'au début du XXe siècle, les gens avaient tous un accès à l'eau pour faire rouir - pourrir - la plante, ce qui permettait d'en récupérer la tige. On en faisait du tissu, des cordes, du papier, et on utilisait l'huile pour les lampes », explique-t-il.
 
« C'est la concurrence du pétrole, notamment du nylon pour l'habillement, qui a tué la culture du chanvre », détaille Christian Bardin.
 
Aujourd'hui, le grand parc tente de lui redonner sa place, avec toutefois un bémol. « Le chanvre voyage mal. Pas plus de 150 km. Il nous faudrait une usine toute proche. Nous sommes en négociations avec des producteurs de l'Ain et de l'Isère, mais il faudrait une aide de la région ».
 
 
Le vice-président voudrait un développement plus rapide de ce type de culture dans le Rhône. C'est déjà lui qui est à l'origine de la charte de l'agriculture en cours dans le grand parc, qui a poussé les agriculteurs à se mettre au bio. En 2005, l'agriculture biologique n'existait pas sur le parc.
 
Aujourd'hui, sur 400 hectares de plantation, un tiers est estampillé agriculture biologique. À noter un dernier avantage du chanvre, il n'a pas besoin de la période de conversion de deux ans, nécessaire aux autres cultures pour avoir droit au label AB.
 
Enfin, il convient de préciser que ce chanvre, s'il est de la même famille de plantes que le chanvre indien, dont est issu le cannabis, ne contient presque pas de psychotropes : conformément à la réglementation, il contient moins de 0,2 % de THC, le principe actif de la drogue. Les pieds de Guillaume Plantier seront d'ailleurs analysés avant d'être vendus. Si une trop grande quantité de THC est détectée, l'ensemble de sa récolte peut être détruite.
 
 

 
Source : leprogres.fr
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Canada: des ours...pour protéger du cannabis!
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La chose est carrément insolite et c'est sans doute aussi une grande première pour la police canadienne. Au pays des grands espaces, des montagnes, des lacs, des loups... et des ours noirs... Des policiers ont été fortement surpris de découvrir au moins 14 de ces plantigrades « chargés de garder » une plantation illégale de cannabis lors d'une descente dans l'ouest du Canada.
https://www.tokethesetees.com/thumbnails/tn4468_t_rp.jpg[/img]
Selon les policiers, les deux producteurs de marijuana, arrêtés lors de l'intervention, utilisaient sans doute de la nourriture pour chien afin d'attirer les ours sur leur propriété de Colombie-Britannique et ainsi éloigner les voleurs.
 
Gentils nounours !
 
Il n'est pas rare que les policiers trouvent des pièges ou tombent nez à nez avec des gardiens et des chiens près des plantations de marijuana. Cette fois, les ours n'ont toutefois pas rempli leur tâche, lorsque cinq policiers sont arrivés sur les lieux. "Ils ont été apprivoisés. Ils étaient assis et regardaient. À un moment donné, l'un d'entre eux est monté sur le capot de la voiture de police, s'est assis un moment, puis est parti", raconte un sergent. Les ours noirs sont très répandus au Canada et vivent normalement seuls, à l'exception des mères et de leurs petits. Il est illégal de les nourrir, selon une loi provinciale.
Les plantigrades domestiqués sont dangereux, car une fois nourris, ils vont tenter de trouver d'autres humains, détruire des propriétés et dans de rares cas, ils vont attaquer ou même tuer des gens.
 
Source : ushuaia.com
 
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Toxicomanie: Il est urgent de moderniser la législation
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La cacophonie politique conclue par une fin de non-recevoir des services du premier ministre à la demande d'expérimentation de salles de consommation de drogues est l'illustration de l'impasse dans laquelle se trouve la politique française en matière d'addictions.
 
Pour empêcher ces expérimentations, le président de la Mission interministérielle contre la drogue et la toxicomanie (Mildt) et des responsables politiques ont jugé nuls et non avenues les conclusions mesurées et documentées des experts de l'Inserm et les avis favorables de nombreux acteurs de santé publique, y compris celui de la ministre de la santé. Ils ont répété que de tels centres sont "inutiles et non souhaitables", car "le rôle de l'Etat n'est pas d'accompagner les personnes dépendantes mais de les sevrer", remettant ainsi en cause les choix fondamentaux faits, il y a vingt ans, face au sida. Car si nous n'avions pas pu accueillir et accompagner des toxicomanes dans des centres sans exigence de sevrage ni pu leur délivrer gratuitement des seringues stériles et des médicaments de substitution, nous n'aurions pas pu enrayer la catastrophe sanitaire des années 1980 qui a tué plus de 10 000 usagers de drogues. Démonstration a été faite qu'en leur permettant de "shooter propre", ils retrouvaient leur dignité et des capacités à évoluer et à arrêter de se droguer. Des responsables politiques de l'époque, notamment à droite, ont eu le courage de promouvoir, contre l'avis d'une partie de leurs collègues et de l'opinion, cette politique de réduction des risques.
 
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Malheureusement, contrairement à d'autres pays, la France n'en a pas profité pour réviser sa politique précédente. Le réveil des préjugés de la "guerre à la drogue" en est la conséquence : au nom de la morale, on préfère les croyances aux faits scientifiques, on préfère exclure davantage les usagers que de s'interroger sur ce qui pourrait permettre d'améliorer leur santé et leur insertion.
 
Cette politique "préhistorique" et répressive repose sur un postulat simple : l'usage de drogues s'étend si on ne le dénonce et ne le réprime pas assez. Pour dissuader l'usage, il faut donc le stigmatiser et le sanctionner. Tels sont les "fondamentaux" sur lesquels le gouvernement a basé toutes ses campagnes et les mesures prises ces dernières années pour renforcer la pression sur les usagers, réduisant du même coup le rôle du ministère de la santé.
 
La logique de la politique française a été scellée par la loi de 1970 qui, au nom de "la lutte contre la drogue", prohibe l'usage privé des "stupéfiants" (cannabis, cocaïne, champignons, opiacés et une liste de molécules qui s'allonge sans cesse), menace l'usager de peines de prison et veut le pousser à l'abstinence en l'incitant à choisir la "désintoxication" plutôt que des poursuites pénales. Elle est en complète contradiction avec la politique de réduction des risques, qui a, au contraire, pour objectif de responsabiliser tôt l'usager et de partir de là où il en est pour l'aider à franchir des étapes.
 
Tout observateur un peu averti sait que la loi de 1970 est obsolète et que sa révision est indispensable. Un cadre législatif qui veut régir un comportement social doit être en phase avec la société dans laquelle ce comportement se déploie. Or la société est différente de celle d'il y a quarante ans, et les problèmes d'addiction ne s'y posent plus dans les mêmes termes. Dans une société où la norme est la consommation de masse au nom du bien-être individuel, vouloir imposer par voie pénale l'abstinence des drogues en modèle de comportement ou ériger la modération en règle de vie pour tous est voué à l'échec. Comme en matière de bioéthique ou d'écologie, ce sont d'autres voies, d'autres stratégies, qui doivent être développées.
 
Deux principes devraient, selon nous, servir de guide dans ce sens. Premier principe : distinguer la question de l'usage de drogues et celle de l'accès à ces drogues. L'accès à telle ou telle substance est une question politique, juridique et législative (contrôler ? prohiber ?). Les conséquences néfastes de l'usage de drogues sur autrui ne sont qu'éventuelles et indirectes. Les liens entre drogues et délinquance dépendent en grande partie des systèmes d'accès aux produits. La loi peut et doit borner ces conduites, elle ne peut prétendre les éradiquer. Elle doit limiter l'offre mais n'utiliser la prohibition qu'à bon escient. Beaucoup d'arguments poussent d'ailleurs à s'interroger sur sa pertinence dans le cas du cannabis.
 
L'usage de substances psychoactives est d'abord un problème individuel, éducatif et sanitaire, car il dépend du comportement du consommateur et peut mettre en jeu sa santé. L'usage de drogues est donc une question de santé publique et non d'ordre public. L'Etat doit donc se doter d'une politique de santé et des moyens adéquats de prévention, d'éducation et de soins.
 
Second principe : distinguer l'interdit destiné à empêcher la mise en danger d'autrui (interdit pénal visant à arbitrer entre un acteur et une victime) et l'interdit destiné à inciter l'individu à se protéger (interdit éducatif car reposant sur l'estime de soi). Sur le plan des comportements qui portent atteinte à autrui (conduite d'engins, certains emplois, usage public, incitation à l'usage), des dispositions pénales prévoyant des sanctions dissuasives sont légitimes. En revanche, l'usage privé de drogues par une personne majeure ne peut être traité de la même façon. L'expérience en matière d'éducation à la santé montre que les interdits dans ce domaine ne viennent qu'en appui à la relation éducative et qu'ils ne sont respectés que s'ils apportent au consommateur un mieux-être supérieur à celui qu'il tire de son comportement. La sanction pénale (amende, prison ou autre) n'a que peu d'incidence et provoque souvent des effets pervers (clandestinité, prises de risques). Ce qui n'exclut pas les mesures d'incitation voire d'obligation de soins dans certains cas précis d'usages problématiques.
 
Quoi qu'il en soit de ses modalités précises, toute réforme de la loi de 1970 ne sera crédible et facteur de progrès qu'à deux conditions : qu'elle soit l'occasion de définir une politique de prévention à la mesure des enjeux, et que l'approche soit cohérente pour l'ensemble des drogues. Rien ne serait pire que de repousser encore cette échéance : nous aurions perdu une nouvelle occasion de nouer une alliance avec la jeunesse pour relever le défi éducatif que crée la société addictogène qui est la nôtre.
 
 
Par: Jean Pierre Couteron, psychologue, et Alain Morel, psychiatre
 
Jean Pierre Couteron est aussi président de l'Association nationale des intervenants en toxicomanie et addictologie (Anitea), auteur de L'Aide-mémoire d'addictologie (Dunod, 304 p., 37 euros).
 
Alain Morel est aussi vice-président de la Fédération française d'addictologie (FFA).
 
Article paru dans l'édition du 19.08.10.
Source : Le monde
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