La possibilité que la Californie légalise la marijuana soulève des inquiétudes en Amérique du Sud. Plusieurs dirigeants latino-américains réunis mardi en Colombie se sont demandé comment les États-Unis pouvaient promouvoir la lutte antidrogue à l'étranger tout en l'autorisant, ne serait-ce que partiellement, sur leur territoire.
Photo: AFP/Eitan Abramovich
Les présidents mexicain et colombien, Felipe Calderon et Juan Manuel Santos
L'État le plus populeux des États-Unis n'autorise pas encore la vente de marijuana, mais cela pourrait changer au lendemain du 2 novembre, jour où les électeurs sont conviés aux urnes pour les élections de mi-mandat. Ils devront alors se prononcer sur la proposition 19.
Cette question référendaire propose de permettre aux adultes de plus de 21 ans de posséder jusqu'à 28 grammes de marijuana. Les jardins de marijuana d'une superficie maximale de 2,3 mètres carrés seraient aussi autorisés. Il reviendrait aux villes et aux comtés d'autoriser la vente légale de la drogue, et de déterminer la taxe qui s'appliquerait.
Cette affaire a été au coeur de la rencontre du groupe de Tuxtla, un organisme de coopération régionale rassemblant le Mexique, la Colombie et huit autres pays d'Amérique latine (Costa Rica, El Salvador, Guatemala, Honduras, Nicaragua, Panama, Bélize, République dominicaine).
Dans une déclaration finale publiée à l'issue de leur sommet, tenu à Carthagène, le groupe affirme que « les États-Unis ne peuvent à la fois promouvoir la pénalisation de ce type d'activités dans d'autres pays et autoriser la légalisation ouverte ou voilée de la production de drogues sur leur propre territoire ».
Le président mexicain Felipe Calderon, qui livre une guerre sans merci aux cartels de la drogue, a martelé le même message. « L'appel lancé est une alerte et une manifestation d'inquiétude face à l'initiative locale visant à légaliser la marijuana. Il évoque une exigence de cohérence [...] dans cette affaire de la part des États-Unis, car on ne peut pas à la fois pénaliser et légaliser », a-t-il insisté.
« Il est confondant pour nos peuples de voir que pendant que nous perdons des vies et investissons des ressources pour combattre le trafic de drogues, des initiatives comme le référendum de Californie sont promues dans les pays consommateurs », affirme pour sa part le président colombien Juan Manuel Santos.
« Si nous n'agissons pas de façon systématique dans ce dossier, si nous envoyons nos citoyens en prison alors que sous d'autres latitudes le marché est légalisé, alors nous devrions nous demander : le temps n'est-il pas venu de réviser notre stratégie globale envers les drogues? », se demande-t-il.
Washington se fait rassurant
M. Santos a discuté de cette affaire lundi avec le secrétaire d'État adjoint James Steinberg. Ce dernier a confirmé que Washington s'opposait à la légalisation de la marijuana et a promis de maintenir la coopération antidrogue avec la Colombie.
Photo: AFP/Raul Arboleda
Le secrétaire d'État adjoint James Steinberg a visité Medellin lors de son passage en Colombie.
L'administration Obama avait déjà fait savoir qu'elle évaluait ses options en vue d'une éventuelle victoire des partisans de la proposition 19. La loi fédérale américaine établit que la marijuana est une drogue illégale.
Le groupe de Tuxtla ne représente pas l'ensemble de la classe politique latino-américaine. Dans le passé, des gouvernements brésilien, mexicain et colombien ont proposé de dépénaliser partiellement la marijuana.
Arlene Tickner, enseignante en relations internationales à l'Université des Andes, à Bogota, croit cependant que les conséquences d'une légalisation de la marijuana en Californie sur la lutte antidrogue dans la région seraient minimes.
« L'impact d'une légalisation serait surtout symbolique », a-t-elle déclaré à l'AFP. Mme Tickner cite des études selon lesquelles, il serait « nul ou très faible » pour les cartels de la drogue mexicains, la marijuana ne représentant qu'une petite portion des bénéfices qu'ils tirent du trafic de drogue.
Soros appuie la légalisation
Le milliardaire américain George Soros a versé un million de dollars à la campagne d'appui à la proposition 19. La somme versée a été confirmée à l'AFP par l'association Drug Policy Alliance, qui milite pour la dépénalisation des drogues.
M. Soros avait déjà annoncé son soutien à la Proposition 19 mardi, dans les pages du Wall Street Journal, mais sans le chiffrer. L'adoption de la proposition 19, affirme-t-il, constituerait « un grand pas en avant et ses faiblesses pourraient être corrigées avec l'expérience ».
« Réguler et taxer la marijuana pourrait à la fois faire économiser aux contribuables les millions de dollars dépensés en forces de l'ordre et en coûteuses incarcérations, et rapporter des milliards de dollars chaque année », plaide-t-il.
George Soros assure que l'adoption de la proposition 19 « réduira la délinquance, la violence et la corruption liées au marché de la drogue, ainsi que les violations des libertés civiles et des droits de l'homme que constituent l'arrestation d'un grand nombre de personnes respectueuses de la loi. Les policiers pourraient désormais se consacrer aux délits graves », soutient-il.
Selon un sondage de la Public Policy Institute of California, la proposition 19 recueille l'appui de 44 % des électeurs.
Radio-Canada.ca avecAgence France Presse et Reuters
Source : radio-canada.ca
Le 2 novembre, les électeurs californiens devront se prononcer lors d'un référendum d'initiative populaire pour ou contre la proposition 19 qui permettrait la légalisation du cannabis dans cet Etat. Et comme pour chaque rendez-vous démocratique, la presse ainsi que plusieurs personnalités publiques annoncent leur choix. Le Los Angeles Times, plutôt classé à gauche, appelle à voter non, parce qu'à ses yeux "la proposition 19 n'est ni aboutie, ni correctement articulée et remplie de contradictions. Elle permettrait notamment à chacune des 478 villes de Californie, ainsi qu'aux 58 contés de créer leur propre réglementation sur la culture, la possession et la distribution de la marijuana." En résulterait un chaos juridique qui dépassent les bénéfices éventuels à en tirer, estime le quotidien californien.
@AFP
Le milliardaire et philanthrope George Soros est pour sa part d'un autre avis et l'a fait savoir dans une opinion parue dans The Wall Street Journal. "Les iniquités raciales liées à la lutte contre le trafic de marijuana ne peuvent pas être ignorées, dit-il. Les Africain-Américains ne consomment pas plus de cannabis que les autres Américains, mais ils ont de trois à cinq, voire 10, fois plus de chances d'être arrêtés pour possession de cette drogue selon la ville où ils se trouvent. Je suis d'accord avec Alice Huffman, présidente de l'antenne californienne de la NAACP, [l'une des plus anciennes et des plus importantes associations de défense des droits civiques aux Etats-Unis], lorsqu'elle affirme que d'être pris dans les griffes du système judiciaire fait plus de mal que l'usage de la marijuana." George Soros ne se paie pas que de mots dans cette campagne, il a également versé un million de dollars à différents groupes qui militent en faveur de la proposition 19.
A ma droite les alcooliers. A ma gauche, deux des co-fondateurs de Facebook. En Californie aussi la guerre de la drogue fait rage, mais elle se joue cette fois à coups de millions dépensés en lobbying pour le référendum sur la légalisation et la taxation du cannabis qui doit avoir lieu le 2 novembre prochain.
Le 16 septembre, on apprenait sur le site Celebstoner que l’association des distributeurs californiens de bière avait fait une donation de 10 000 dollars à l’association Public Safety First pour sa campagne No on proposition 19 (la proposition soumise à référendum). Loin derrière les associations de policiers, mais de quoi donner un nouveau thème de campagne aux partisans de la légalisation, qui ne s’en sont pas privé.
Ces derniers y voient en effet la preuve que les vilains-marchands-d’alcool-qui-fait-tant-de-ravages craignent la concurrence de la-gentille-marijuana-bien-moins-dangereuse-pour-la-santé. Mais également une preuve d’amnésie dans un pays où la prohibition de l’alcool a fait des ravages au début du siècle dernier. « Ils ne s’intéressent qu’à l’argent pas à la santé des Californiens », croit ainsi savoir Stephen Gutwillig, de la Drug policy alliance, principale organisation antiprohibitioniste américaine. Ou, comme le résume Ryan Grim dans le Huffington Post: « Une nuit affalé sur le canapé à fumer des pétards c’est une nuit qu’on ne passe pas au bar… »
Mais à la différence de leurs homologues français, les antiprohibitionnistes américains peuvent eux aussi compter sur d’importants soutiens financiers. Alors que George Soros finance depuis des années la principale organisation antiprohibitionniste américaine, la Drug policy alliance, deux des co-fondateurs de Facebook, Dustin Moskovitz et Sean Parker, ont apporté à cette organisation la coquette somme de 170 000 dollars pour peser sur le référendum californien. Pour Dustin Moskovitz:
« Plus que toute autre proposition, la proposition 19 va permettre de renforcer la sécurité nationale et de soutenir l’économie de la Californie. Elle permettra de vider les prisons de détenus qui n’ont pas commis de violence. »
Propriétaire de 6% de Facebook, ce qui situe sa fortune aux environs de 1,5 milliard de dollars, Moskovitz est le plus jeune milliardaire américain. Pour Stephen Gutwillig, de la DPA en Californie:
« Ces donations montrent que ces gens ont compris. Ils sont d’une génération qui s’accorde à dire que la guerre à la drogue est un échec total et ne marchera jamais. Et ces deux donateurs ont les moyens d’agir contre cela. »
Au total, les partisans de la proposition 19 auraient récolté plus de 2 millions de dollars! Résultat de cette débauche de moyens, selon un sondage SurveyUSA du week-end dernier, le oui mènerait toujours d’une courte tête: 48% contre 44% d’opposants. Ce qui ne serait pas suffisant pour que la taxation du marché du cannabis soit adoptée, le oui devant réunir plus de 50% des suffrages exprimés.
Et même si les partisans de la légalisation devaient l’emporter en Californie, le procureur général des Etats-Unis, Eric Holder, a déclaré la semaine dernière qu’il continuerait à faire appliquer les lois fédérales interdisant la marijuana et ce quel que soit le résultat du vote du 2 novembre.
Arnaud Aubron
Source : Drogue News - Les Inrocks
Relayé par Mixol@cannaweed
Ce n'est pas en sa qualité de député, mais en tant que médecin que Jean Colombera s'est adressé hier dans une lettre au ministre de la Santé, Mars Di Bartolomeo.
Jean Colombera demande au ministre l'autorisation de prescrire du cannabis (Bedrocan et Bediol) à des doses thérapeutiques à six de ses patients âgés de 40 à 68 ans souffrant de pathologies diverses : cancer intestinal métastasé, glioblastome cérébral métastasé, lymphome malin non hodgkinien, parkinsonisme spastique invalidant et sclérose en plaques. Jean Colombera évoque également le cas d'un patient souffrant de douleurs chroniques suites à une opération pour un cancer testiculaire et qui présente notamment le syndrome de Gilles de la Tourette.
«Ces patients ont pratiqué toutes les thérapies possibles et scientifiquement validées au Grand-Duché de Luxembourg. Ces thérapies n'ont pas apporté d'amélioration à leur état pathologique. Ces patients ont tous bénéficié du cannabis à doses thérapeutiques et ont obtenu une amélioration spectaculaire de leur pathologie avec amélioration de leur qualité de vie», écrit le médecin.
Ayant été «invité» à ne plus prescrire de cannabis, Jean Colombera dit craindre une aggravation de l'état de santé de ses patients.
Une lettre de Monsieur Jean Colombera adressée à Monsieur le Ministre de la Santé.
* Luxembourg: le Président de l’UFCM poursuivi pour avoir prescrit de cannabis
* Etats-Unis: la Californie réduit les peines pour possession de cannabis
* Etats-Unis: Sévérité de la Loi sur l’usage médical du cannabis au New Jersey
* En bref
* Un coup d'œil sur le passé
Luxembourg: le Président de l’UFCM poursuivi pour avoir prescrit de cannabis
A la suite d’une interview télévisée sur la prescription de cannabis aux patients luxembourgeois, le Dr. Jean Colombera, médecin et membre du Parlement du Luxembourg, a été saisie et mis en examen pour violation de la loi sur les narcotiques. Le Dr. Colombera est le président de l’Union Francophone pour les Cannabinoïdes en Médecine. Depuis 18 mois, il prescrit du cannabis (Bedrocan, Bediol) à certains de ses patients. Celui-ci est délivré par des pharmacies des Pays-Bas. Cette conduite importune le ministre de la Santé du Luxembourg.
Le Dr. Colombera a indiqué vouloir mettre au grand jour son action et clarifier la situation. Il est maintenant accusé d’avoir prescrit et importé des substances illégales et d’en avoir prescrit des quantités trop importantes. Il est désormais interdit de prescription, ce qui met ses patients dans une situation difficile voire désespérée.
Pour plus d’informations :
www.ufcmed.org
(Sources: communication personnelle du Dr. Colombera du 8 octobre 2010, communications de
l’ UFCM)
Etats-Unis: la Californie réduit les peines pour possession de cannabis
Le Gouverneur de la Californie, Arnold Schwarzenegger, a signé un projet de loi réduisant les pénalités en cas de possession de cannabis. Il est indiqué que cette mesure ménagerait les ressources limitées des cours de justice. Schwarzenegger, qui s’oppose à un référendum qui légaliserait l’usage récréatif du cannabis, a signé ce projet le 30 septembre. A partir du 1er janvier 2011, la loi reclassifie la possession maximale d’une once (environ 28 grammes) de cannabis de délit en simple infraction dont les contrevenants seraient passibles d’aucune condamnation, mais d’une simple amande pouvant aller jusqu’à 100 US dollars.
« Nonobstant mon opposition à la Proposition 19, je signe cependant cette mesure car la possession de moins d’une once de marijuana reste une infraction. » Il a poursuivi en indiquant « qu’en ces temps de coupes budgétaires drastiques, les procureurs, le parquet, et les agents du maintien de l’ordre ne peuvent pas dépenser leurs ressources limitées à un délit dont la peine n’est pas supérieure à une contravention. »
Pour plus d’informations :
www.upi.com/Top_News/US/2010/10/01/Calif-reduces-pot-possession-penalty/UPI-91031285989899/
(Source: UPI du 1 octobre 2010)
Etats-Unis: Sévérité de la Loi sur l’usage médical du cannabis au New Jersey
En janvier 2010, l’ancien gouverneur Jon Corzine a signé la loi qui autorise l’usage médical du cannabis dans le New Jersey. Ainsi, cet état devient le 14e état à permettre aux patients d’avoir accès à ce produit. Cependant, bénéficier de ce programme de cannabis médical sera difficile : les patients doivent souffrir d’une des 9 maladies répertoriées, être suivis par un médecin depuis plus d’un an, l’avoir consulté au moins quatre fois, et attester que les thérapies conventionnelles ne les ont pas soulagés.
Une fois que les patients ont passé l’examen approfondi d’un comité d’experts nommés par l’Etat, ils peuvent soit se fournir auprès d’un des quatre dispensaires, soit se faire livrer à leur domicile, comme l’a indiqué le Département de la Santé et des Personnes âgées le 6 octobre . Il a indiqué que ces modalités seraient les plus restrictive du pays. Les patients ne pourront pas obtenir de cannabis avant l’été 2011. Le Département de la Santé sélectionnera deux producteurs qui fourniront les 4 dispensaires à but non lucratif.
Pour plus d’informations :
www.nj.com/news/index.ssf/2010/10/nj_releases_highly_anticipated.html
(Source: Star-Ledger du 6 octobre 2010)
En bref
Etats-Unis: Colorado
Le Colorado voudrait installer un système de tracé des achats de cannabis médicinal afin de dissuader les achats en grande quantité, et donc la revente sur le marché noir. Les patients et les partisans de l’usage médical du cannabis ont peur d’être harcelés alors que des caméras vidéo enregistrent la vente de chaque once de cannabis dans cet Etat. Les autorités envisagent aussi un système d’empreintes digitales des patients autorisés, et d’avoir l’œil sur le cannabis grâce à des systèmes de radiofréquence. (Source: Associated Press du 29 septembre 2010)
Etats-Unis: Nouveau-Mexique
Le programme sur le cannabis médicinal du Nouveau-Mexique comprend 2500 patients autorisés et 11 producteurs certifiés. Le coût annuel de ce programme est estimé entre 700 et 800 000 US dollars (environ 500 à 570 000 €). Source: Santa Fe New Mexican du 30 septembre 2010)
Science: maladie d’Alzheimer
A l’Institut de Neurocience, Irlande, des scientifiques se sont intéressés aux effets des endocannabinoïdes dans la pathologie de la maladie d’Alzheimer. Cette maladie entraîne la production de l’amyloïde bêta, qui cause la mort de cellules nerveuses. Les chercheurs ont démontré que le système endocannabinoïde peut stabiliser les lysosomes, composants internes aux cellules, contre la toxicité de l’amyloïde bêta. Ils ont noté que « la stabilisation des lysosomes avec les endocannabinoïdes peut représenter un nouveau mécanisme par lequel les modulateurs lipides confèrent une neuroprotection. » (Source: Noonan J, et al. J Biol Chem. 5 octobre 2010. [in press])
Science: douleur
Selon une étude menée sur le modèle animal, à l’Université du Wisconsin, Etats-Unis, les récepteurs CB2 jouent un rôle dans la modulation de la douleur du traumatisme médullaire. Les chercheurs ont conclu que : « l’activation sélective du récepteur CB2 pourrait conduire à des effets analgésiques de la douleur neuropathique, en évitant les effets psychotropes pour les patients atteints de traumatisme médullaire (SCI [spinal cord injury).» (Source: Ahmed MM, et coll. Spine J. 30 sept.2010. [in press])
Science: Dyskinésie
Une étude menée sur le modèle animal de la maladie de Parkinson, à l’Université d’Irlande, Galway, a montré que le blocage des récepteurs CB2 pouvait démasquer les mouvements involontaires ab-normaux induits par la lévodopa, et que « ces résultats suggèrent que les endocannabinoïdes pourraient conférer une protection contre le développement de la dyskinésie induite par la lévodopa. » La lévodopa est un médicament pour le traitement de la maladie de Parkinson, qui peut provoquer des troubles de l’activité motrice. (Source: Walsh S, et coll. Brain Res. 29 sept 2010. [in press])
Science: Cannabidiol
Une étude menée sur 134 consommateurs de cannabis à l’University College de Londres, Royaume-Uni, a montré que la mémoire des consommateurs qui fument du cannabis à haute teneur en CBD est moins affectée que ceux qui fument un cannabis dont la teneur en CBD est moindre. Les chercheurs ont conclu que : « les effets antagonistes du cannabidiol du récepteur CB1 sont probablement responsables pour son profil dans le cannabis fumé, en atténuant les effets du THC sur la détérioration de la mémoire. » (Source: Morgan CJ, et al. Br J Psychiatry 2010;197(4):285-90.)
Science: Athérosclérose
Selon une recherche menée sur le modèle animal à l’Université de Xi'an, Chine, le cannabinoïde synthétique WIN55,212-2 réduit le développement de l’athérosclérose de l’aorte. Cet effet a été transmis par le récepteur CB2 et est basé sur les effets anti-inflammatoires du cannabinoïde. (Source: Zhao Y, et al. EUR J Pharmacol. 21 sept 2010 Sep 21. [in press])
Science: goût sucré
Selon une recherche sur le modèle animal, menée à l’Université Kuyushu, Japon, la leptine et les endocannabinoïdes anandamide et 2-AG (2-arachidonoyl glycérol) ont des effets contraires sur la réponse au sucré. La leptine est connue pour réduire l’appétit et la perception des goûts sucrés, alors que les endocannabinoïdes ont un effet opposé. (Source: Niki M, et coll. Results Probl Cell Differ. 2010;52:101-14.)
Science: Coûts de la prohibition
Selon un rapport de l’Institut Cato, Etats-Unis, la légalisation des drogues devrait faire économiser environ 41,3 milliards de dollars (environ 30 milliards d’Euros) par an en dépenses gouvernementales pour l’application de la prohibition. 25,7 milliards de dollars pourraient revenir aux gouvernements locaux et 16,6 milliards à l’Etat fédéral. « La légalisation du cannabis pourrait rapporter 8,7 milliards de US dollars par an (environ 6,2 milliard d’€uros) en réduisant les dépenses relatives à l’application de la loi et en augmentant les taxes. (Source: www.cato.org)
Un coup d'œil sur le passé
Il y a un an:
* IACM: l’Assemblée générale a rebaptisé l’association « Association Internationale pour les Cannabinoïdes en Médecine
* IACM: résentation des derniers résultats issus de la recherche clinique
Il y a deux ans:
* Science: un extrait de cannabis s’est montré efficace contre les douleurs chez des patients SEP dans une étude à long terme
* Science: Etude clinique sur l’efficacité du cannabidiol pour traiter la phobie sociale
* Science: Etude clinique sur l’efficacité de l’extrait de cannabis en cas de dysfonction de la vessie
* Royaume-Uni: nouvelles propositions relatives à l’interdiction du cannabis par un expert britannique
* En bref
* Un coup d'œil sur le passé Science: Etude clinique sur l’efficacité du cannabidiol pour traiter la phobie sociale
Une étude clinique a été conduite à la division psychiatrique de l’université de Sao Paolo, Brésil, portant sur 10 patients souffrant de phobie sociale. Lors de la première série d’essais, selon une procédure en double aveugle, il a été administré aux patients, par voie orale, une dose de cannabidiol (CBD) (400 mg) ou un placébo. Lors de la seconde série, la même procédure a été suivie en administrant le cannabidiol à ceux qui n’en avaient pas eu la première fois. Lors de chaque essai, le flux sanguin du cerveau au repos a été analysé avec la méthode SPECT(Single Photon Emission Computed Tomography).
Par rapport au placébo, le CBD a été associé à une diminution significative de l’anxiété. Le CBD a aussi entraîné une modification du flux sanguin du cerveau. Les chercheurs ont conclu que « ces résultats suggèrent que le CBD réduit l’anxiété dans les cas de SAD [phobie sociale] et que ces effets sont liés à l’activité limbique et paralimbique du cerveau. »
(Source: Crippa JA, Derenusson GN, Ferrari TB, Wichert-Ana L, Duran F, Marti N-Santos RO, Simões MV, Bhattacharyya S, Fusar-Poli P, Atakan Z, Santos Filho A, Freitas-Ferrari MC, McGuire P, Zuardi AW, Busatto G, Hallak JE. Neural basis of anxiolytic effects of cannabidiol (CBD) in generalized social anxiety disorder: a preliminary report. J Psychopharmacol. 9 sept 2010. [in press])
Etude clinique sur l’efficacité de l’extrait de cannabis en cas de dysfonction de la vessie
Dans des hôpitaux belges et anglais, dans une étude en double aveugle versus placébo contrôlé, il a été administré du sativex à135 patients souffrant de sclérose en plaques et de trouble de la vessie ainsi qu’à un autre groupe de sujets. Pendant 8 semaines, il leur a été administré soit un placébo, soit l’extrait de cannabis sativex.
Dans un premier temps, seule une petite différence a été observée : la moyenne quotidienne du nombre d’épisodes d’incontinence des sujets ayant pris le placébo et le sativex a été réduite. Trois des sept points finaux de l’évaluation penchaient significativement en faveur du sativex : il s’agit de la réduction du nombre d’épisodes urinaires nocturnes, l’amélioration de la condition générale de la vessie, la réduction du nombre d’épisodes urinaires quotidiens et l’impression générale de changement des patients. Les auteurs ont conclu que : « bien que, dans un premier temps, les résultats statistiques ne soient pas significativement différents, nous pouvons conclure que le sativex a un impact certain sur la sur- activation de la vessie des patients atteints de sclérose en plaques, ce qui fournit la preuve d’une amélioration des symptômes associés au dysfonctionnement de la vessie des patients ».
(Source: Kavia RBC, De Ridder D, Constantinescu CS, Stott CG, Fowler CJ. Randomized controlled trial of Sativex to treat detrusor overactivity in multiple sclerosis. Mult Scler 9 sept 2010 [in press])
Royaume-Uni: nouvelles propositions relatives à l’interdiction du cannabis par un expert britannique
Pendant le Congrès British Science, qui s’est tenu du 14 au 19 septembre 2010, le Dr. Roger Pertwee, Professeur de Neuropharmacologie à l’Université d’ Aberdeen, a suggéré des modifications de la loi sur le cannabis. « Nous devons discuter de son usage récréatif, » a-t-il dit. « Actuellement, le cannabis est entre les mains de délinquants, et je pense que cela est tout à fait insensé. Nous avons le droit de consommer de l’alcool. Si on utilise raisonnablement le cannabis, je ne pense pas que ce soit un produit plus dangereux que l’alcool. »
Le Professeur Pertwee, expert émérite sur le cannabis et les cannabinoïdes depuis 40 ans, est un ancien président de la Société Internationale de la Recherche sur les Cannabinoïdes, et un ancien président de l’Association Internationale du Cannabis Médical. Il a indiqué qu’un groupe de pharmacologues experts, de juristes et de policiers, entre autres, devrait être constitué pour clore ce débat. « Je désire que soient pris en compte les facteurs éthiques, légaux et économiques. Nous avons besoin d’une autre solution. Nous devons éviter que les jeunes en consomment ; peut-être, instaurer un âge minimum (21 ans). Son obtention pourrait être soumise à une autorisation donnée si sa consommation est sans danger. Nous avons des permis de conduire, alors pourquoi pas des permis de consommer du cannabis ? Le Professeur David Nutt, ancien président de l’Advisory Council on the Misuse of Drugs, est intervenu en disant : « je salue cette tentative de cet expert sur le cannabis, qui tente de rationaliser le débat en y introduisant sa dimension légale. »
Pour plus d’informations :
- www.britishscienceassociation.org/web/news/FestivalNews/_Rethinkingcannabis.htm
- www.guardian.co.uk/science/2010/sep/14/cannabis-licence-legalisation-pertwee
(Sources: British Science Association, The Guardian du 14 septembre 2010)
En bref
Science: douleur
Des chercheurs de l’Université du Texas se sont intéressés aux effets du THC (dronabinol) sur les douleurs neuropathiques de 7 patients atteints de lésion de la moelle épinière au travers d’une étude croisée en double aveugle. Le THC a été comparé avec la diphenhydramine comme contrôle actif. Les 2 médications ont entraîné les mêmes résultats sur la douleur. Les auteurs ont conclu : « qu’en moyenne, le dronabinol n’est pas plus efficace que la diphenhydramine sur le soulagement de la douleur. » (Source: Rintala DH, et al. Am J Phys Med Rehabil 2010;89(10):840-8.)
Autriche: conférence
Du 29 au 31 octobre 2010, la première Conference autichienne sur le cannabis médicinal aura lieu pendant l’exposition de chanvre Cultiva. Kurt Blaas, Sinisa Katanic, Marco van de Velde, Alfred Springer, Kathrin Höner Snoeken, Lutz Musner, Birgit Kraft, Lorenzo Nissen, Alexandra Dolezalova, Bernd Fiebich, Gabriela Hammel, René Kurz, Jörg Fachner, Rudolf Brenneisen, Christian Rätsch, Peter Rausch et William Courtney seront les intervenants. Pour plus d’informations : www.cultiva.at. (Source: Press release of 16 September 2010 by Cultiva)
Etats-Unis: Michigan
Le 21septembre, les représentants du Department of Community Health du Michigan, ont indiqué que le nombre de demandeurs d’autorisation de cannabis pour usage médical était en forte hausse. Ils ont reçu 56,513demandes pendant les 19 derniers mois, incluant les demandes de renouvellement et les nouvelles demandes.. La loi prévoit de fournir une réponse aux demandes dans les quinze jours. Le département de la santé croule sous les demandes et permet aux demandeurs qui ont attendu une réponse pendant 20 jours au moins de fournir une copie de leur demande aux agents du maintien de l’ordre. (Source: Detroit Free Press du 22 septembre 2010)
Etats-Unis: Californie
Le 21 septembre, une coalition de partisans pour l’utilisation médical du cannabis s’est manifestée à propos de l’initiative d’un scrutin destiné à légaliser le cannabis récréatif et à le taxer. La Proposition 19 ferait, par mégarde, pâtir les patients les plus vulnérables en permettant aux instances gouvernementales locales d’interdire l’achat et la vente de cannabis dans leurs villes, ont indiqué les membres de l’association California Cannabis. En revanche, les partisans de la Proposition 19 ont dit explicitement vouloir protéger les droits des patients et vouloir leur fournir un accès facilité en créant un cadre légal clairement défini visant à contrôler la culture, la distribution et la vente. (Source: Associated Press du 21 septembre 2010)
Espagne: appel à la légalisation
Dans le journal le plus important du pays, El Paìs, l’ancien haut-commissaire aux drogues Araceli Manjon-Cabeza, s’est exprimé en faveur de la fin de la prohibition du cannabis. Son appel appuyant la légalisation arrive une semaine après que l’ancien premier ministre Felipe González soit intervenu en faveur de la légalisation. « La prohibition aux États-Unis, instaurée au début du 20e siècle et imposée au reste du monde, a échoué, » écrit Manjon-Cabeza. « Nombreuses sont les applications et les raisons de santé publique qui vont dans le sens de la légalisation. » (Source: El País du 22 septembre 2010)
Science: douleur
Des scientifiques de l’Université de Clermont-Ferrand, France, ont démontré que le récepteur vanilloïde-1 est impliqué dans les effets du soulagement de la douleur du paracétamol. (Source: Mallet C, et al. PLoS One 2010;5(9). pii: e12748.)
Science: douleur
Une étude menée à l’Université de Californie, États-Unis, a montré qu’un inhibiteur de la dégradation de l’anandamide réduit la douleur, dans le modèle animal de la blessure du nerf périphérique et de l’inflammation. Cet effet a été médié par l’activation des récepteurs périphériques CB1. (Source: Clapper JR, et al. Nat Neurosci. 19 sept 2010. [in press])
Science: douleur
Une étude menée à l’Université Commonwealth de Richmond, Virginia, États-Unis, a montré que l’agoniste sélectif (O-3223) du récepteur CB2 réduit la douleur et l’inflammation sur plusieurs modèles animaux sans causer d’effets comportementaux typiques de l’activation du récepteur CB1. (Source: Kinsey SG, et al. Neuropharmacology.14 sept 2010. [in press])
Science: THC et nabilone
Une étude a été menée à l’Université de Kentucky, États-Unis, sur 6 consommateurs de cannabis à qui il a été administré des doses différentes de nabilone (1, 2, 3, et 5 mg) et de THC (5, 10, 20, et 30 mg). Le THC et la nabilone causent des effets comportementaux similaires. Les auteurs ont noté que ce chevauchement d’effets est « probablement du au mécanisme partagé comme les agonistes des récepteur s CB1. » (Source: Lile JA, et al. Clin Neuropharmacol. 6 sept 2010. [in press])
Science: endométriose
Des chercheurs de l’Université de l’État de Floride, à Tallahassee, États-Unis, se sont intéressés à l’implication du système endocannabinoïde et de la douleur associée avec l’endométriose. Dans le modèle animal (rat), ils ont observé que les agonistes aux récepteurs CB1 décroissaient, alors que les antagonistes à ces mêmes récepteurs croissaient dans l’hyperalgésie associée à l’endométriose. Ils suggèrent que ces observations fournissent « une nouvelle approche pour le développement de nouveaux traitements. » L’endométriose est une condition médicale de la femme dans laquelle des cellules comparables à l’endomètre apparaissent en dehors de la cavité utérine. (Source: DMitrieva N, et al. Pain. 10sept 2010. [in press])
Science: moelle épinière
Selon une étude menée au Centre Médical de Beth Israel Deaconess, États-Unis, les endocannabinoïdes sont présents dans la moelle épinière et jouent un rôle dans l’interaction des tiges de cellules du sang et de l’environnement de la moelle épinière. (Source: Jiang S, et al. J Biol Chem. 7 sept 2010. [in press])
Un coup d'œil sur le passé
Il y a un an:
* Hollande: le gouvernement veut interdire la vente de cannabis aux étrangers dans les coffee shops
* Science: remise en place d’une épaule déboitée réussie chez un alpiniste après inhalation de cannabis
* Science: controverse sur la présence de récepteurs CB2 sur les cellules nerveuses du cerveau
Il y a deux ans:
* Science: la nabilone a été efficace pour traiter les sueurs nocturnes de quatre patients atteints d’un cancer à un stade avancé
* Science: selon un rapport de cas, le dronabinol a été efficace pour traiter les troubles hyperkynétiques dus à un dysfonctionnement cellulaire rare
Le droit pénal recèle, aussi, sa part de paradis artificiel. Un avocat, soucieux d’obtenir la relaxe d’un planteur de cannabis multirécidiviste, soutient aujourd’hui l’inconstitutionnalité des poursuites engagées contre son client. Motif ? La notion même de stupéfiant n’a, selon lui, jamais été définie par la loi. C’est l’argument qu’il soulève par une Question prioritaire de constitutionnalité (QPC)* que la cour d’appel d’Agen vient de transmettre sans délai à la chambre criminelle de la Cour de cassation en ces termes : « Qu’est-ce qu’un stupéfiant ? » Une question qui devrait vite atterrir devant le Conseil constitutionnel dont la réponse pourrait chambouler l’ensemble de la loi du 31 décembre 1970 prohibant « l’usage, la production, la cession, ainsi que la présentation sous un jour favorable des stupéfiants ».
Petite piqûre de rappel. Me Caballero assure depuis plus d’un an la défense d’un planteur de cannabis récalcitrant. Pierre-Michel Zipstein, 55 ans, est de nouveau pris la main dans le sac de graines dans sa propriété de Carlucet (Lot). Les gendarmes y découvrent, le 27 août 2009, 29 pieds de cannabis, qu’ils font arracher aussi sec. Fils d’un ex-directeur de l’ambassade d’Israël à Paris, héritier des supermarchés Hamon (aujourd’hui Carrefour), le coriace cultivateur tombe d’emblée sous le coup d’une peine plancher de quatre ans, car déjà condamné cinq fois pour des faits similaires.
ISF et CIRC
Lors de l’audience devant le tribunal correctionnel de Cahors, le 3 décembre 2009, le procureur, gêné aux entournures, ne requiert contre ce contribuable assujetti à l’Impôt sur la fortune (ISF), président pour le département du Collectif pour l’information et la recherche du cannabis (CIRC), que des jours amendes au lieu des quatre ans ferme encourus. Or, contre toute attente, Pierre-Michel Zipstein écope d’un an dont six mois ferme, assorti de 10.000 € d’amende.
La présidente du tribunal a moyennement goûté la plaidoirie de Me Caballero, qui, soucieux, explique-t-il à France-Soir, de faire « une démonstration par l’absurde » plaide l’exception d’incompétence. En clair : le renvoi de son client – « qui ne consomme qu’avec ses amis et n’a jamais revendu le produit de ses récoltes à quiconque » – devant la cour d’assises, puisque la culture du cannabis est théoriquement passible de vingt ans de réclusion… La brève récréation subversive passée, Me Caballero fait aussitôt appel du jugement. Et soulève, le 17 juin 2010, la fameuse QPC, pour tenter d’obtenir la relaxe de son client puisque, insiste-t-il, l’incrimination de stupéfiants est vide de toute base légale.
« Caractère sérieux »
Bonne pioche. Un arrêt de la cour d’appel d’Agen du 11 octobre 2010 lui donne un premier élément de satisfaction. La cour saisit donc la chambre criminelle de la Cour de cassation jugeant que, loin d’être fumeuse, la question formulée « n’est pas dépourvue de caractère sérieux ». Outre qu’elle suspend momentanément la machine judiciaire – le dossier Zipstein est renvoyé au 23 mai 2011 –, la QPC devrait bientôt être transmise de la chambre criminelle de la Cour de cassation au Conseil constitutionnel dont la réponse devrait intervenir d’ici trois mois.
Un tour de force inespéré que savoure Me Caballero. « C’est un pas historique car, pour la première fois, la justice va devoir se poser et répondre à la question fondamentale de ce qu’est un stupéfiant. » Car, jusqu’à présent, argue-t-il, cette notion n’a jamais été définie par la loi mais par simple arrêté du ministre de la Santé.
« Tabac et alcool ? »
Et ce défenseur acharné d’associations antitabac de dénoncer « un arbitraire achevé » car « le ministère de la Santé peut faire figurer dans cet arrêté ce qu’il souhaite et en exclure ce qu’il veut ! Il n’est donc pas guidé par la protection de la santé publique, sinon pourquoi n’a-t-il pas inscrit des substances aussi addictives que le tabac et l’alcool ? ! »
Sollicitée par France-Soir, une source judiciaire estime « probable » que le Conseil constitutionnel réclame quelques mois pour « mettre en conformité la législation en définissant ce qu’est un stupéfiant », la seule façon, à son sens, « de sauver toutes les procédures de ce type en cours »…
Qu’est-ce qu’une QPC ?
La question prioritaire de constitutionnalité (QPC) a été introduite dans le droit français, le 23 juillet 2008, lors de la dernière réforme constitutionnelle. Entrée en vigueur le 1er mars 2010, elle permet à tout citoyen, via son avocat, de saisir le Conseil constitutionnel dès lors qu’il estime qu’un texte qu’on lui oppose au cours d’un procès est susceptible d’être inconstitutionnel.
Fumer du cannabis a longtemps été associée à une pauvre mémoire à court terme, mais une étude suggère maintenant que la souche de cannabis fait toute la différence. Publié dans le British Journal of Psychiatry (Journal Britannique de Psychiatrie) cette recherche s’est penchée sur les effets cognitifs selon les concentration des différents composant actif du cannabis.
Un échantillon de 134 consommateurs volontaires a été donné un questionnaire de facultés cognitives a remplir soit a jeun, soit sous l’effet du cannabis. Les utilisateurs consommaient différente variétés, qui ont ensuite été analysés afin de permettre un étalonnage de la concentration des principes actifs, les cannabinoïdes.
Dans un test de compétences de mémoire à court terme, seuls les utilisateurs de souches «skunk-type» ont présenté des facultés affaiblies de rappel en cas d’ivresse, tandis que les personnes qui ont fumé du haschich ou du cannabis produit localement réalisent aussi bien les tests de mémoire qu’ils soient sous les effets ou sobre.
Les résultats suggèrent qu’un ingrédient plus abondant dans certains types de marijuana que dans d’autres peut aider à réduire la perte de mémoire dont certains utilisateurs souffrent.
La principale différence entre les types de cannabis est le rapport de deux produits chimiques trouvés dans toutes les souches. Le tétrahydrocannabinol (THC) est le principal ingrédient actif, et est responsable des effets associés à l’euphorie et vertige, mais aussi l’anxiété et la paranoïa. Le second produit chimique, le cannabidiol (CBD), est non psycoactif, et les études d’imagerie cérébrale ont montré qu’il peut bloquer les effets d’incitation à la psychose du au THC. Il se forme par oxydation du CBN qui lui se forme par oxydation du THC.
Les variétés Skunk de cannabis contiennent une proportion plus élevée de THC par rapport au CBD que le haschich ou les herbes locales suite à des programme d’hybridation se concentrant uniquement sur le taux de THC.
Le CBD a une plus grande affinité pour le récepteur CB2 que pour le récepteur CB1. Les CB1 sont situé principalement dans le cerveau. Les CB2 étant notamment situés sur les cellules immunitaires T, le CBD agit au cœur du système immunitaire.
Des recherches antérieurs ont montré l’efficacité du CBD contre des formes agressives de cancers du cerveau. Les dernières recherchent en la matière montre un effet similaire sur des cellules mammaires cancéreuses en laboratoire, ce qui pousse le CPMCRI (California Pacific Medical Center Research Insitute) à croire que le le cannabidiol serait un alternative non-toxique a la chimiothérapie.
Une directrice d'école et son compagnon enseignant ont été condamnés jeudi à Créteil à huit mois de prison avec sursis pour avoir fait pousser dans leur pavillon des plants de cannabis dont ils consommaient la récolte avec leurs deux enfants de 19 et 25 ans.
Lors d'une perquisition à la mi-septembre, les policiers ont découvert deux plantations de cannabis dans la cave du pavillon familial de Champigny-sur-Marne.
«Il y a un grand paradoxe entre ma vie professionnelle et ma vie privée»
L'installation très sophistiquée qui datait de la fin 2007, était dotée d'un système hygrométrique pour contrôler l'humidité et d'une lampe halogène pour accélérer la pousse.
Par ailleurs, des bocaux contenant de petites quantités d'herbe avaient été retrouvés dans chacune des pièces du pavillon et notamment sous le lit de la directrice d'école qui a reconnu fumer du cannabis depuis vingt-cinq ans.
«Il y a un grand paradoxe entre ma vie professionnelle et ma vie privée», a reconnu cette femme de 52 ans au visage émacié qui a toujours été très bien notée par l'Education nationale, tout comme son compagnon. «Je n'ai jamais fait aucun prosélytisme», a-t-elle tenu à préciser.
«Pas de trouble à l'ordre public»
La représentante du ministère public a fustigé deux parents «qui ont fermé les yeux et ont même encouragé» cette production familiale. «Ca leur rendait service et ça leur permettait d'éviter de se rendre à l'extérieur», s'est justifié la mère de famille.
«Est-ce que ces infractions ont eu une incidence à l'égard de l'Education nationale ? Ont-elles déshonoré l'institution ? Non», a clamé Me Michel Pichard, qui s'est efforcé de démontrer la faiblesse «du trouble à l'ordre public» en rappelant que moins de 50 grammes de cannabis avaient été retrouvés dans le pavillon.
Le couple de parents a écopé d'une peine de 8 mois de prison avec sursis tandis que le fils cadet, qui supervisait l'installation, répartissait l'herbe entre les membres de la famille et en revendait une partie à leur insu, a été condamné à six mois de prison avec sursis.
Moins impliqué, son demi-frère devra verser une amende de 1000 euros. «C'est une vraie exploitation familiale», a lancé la représentante du ministère public.
Les Pays-Bas autorisent depuis longtemps la consommation de cannabis dans les fameux coffee shops. La Californie de son côté, est le premier Etat membre de la Fédération des Etats-Unis à envisager sa légalisation, après avoir autorisé son usage thérapeutique en 1996. Une étude publiée dans le British Medical Journal (BMJ) donne raison à ces approches permissives. Pour ses auteurs en effet, la répression favoriserait autant la consommation que les actes de violence. Tout comme la prohibition du temps d’Al Capone…
https://www.destinationsante.com/IMG/jpg/cannabis_c_-Julien-Rousset---.jpg[/img]Selon l’Organisation des Nations Unies (ONU), le cannabis est la substance illégale la plus consommée au monde. Tolérée par certains pays comme une drogue douce, elle est au contraire sévèrement réprimée par d’autres. Un rapport du gouvernement américain sur la prohibition du cannabis, intitulé Tools for Debate : US Federal Government Data on Cannabis Prohibition.pdf montre que la répression n’a pas produit les résultats espérés. Tandis que le nombre d’arrestations annuelles en lien avec le cannabis passait de 350 000 à 800 000 entre 1990 et 2006, la proportion de jeunes adultes consommateurs grimpait de 25% à 30%.
Pour le Pr Robin Room de l’Université de Melbourne (Australie), c’est une raison suffisante pour envisager de « réguler le système de production et de distribution du cannabis comme c’est le cas pour l’alcool », au lieu de l’interdire totalement. Selon lui en effet, « le système prohibitionniste n’atteint pas son but, et davantage de répression ne ferait qu’aggraver les résultats ».
Certains Etats américains ont déjà assoupli leur réglementation en autorisant la prescription de cannabis à des fins thérapeutiques. Dans 14 états, les patients atteints de glaucomes, de sclérose en plaques, de la maladie de Parkinson ou de cancer peuvent ainsi se faire traiter en partie, avec du cannabis. Enfin une proposition de loi a été récemment déposée à l’Assemblée de Californie pour légaliser et taxer le commerce de marijuana.
En France, l’Observatoire français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT) estime à 3,9 millions le nombre d’usagers, dont 1,2 million fumeraient régulièrement. Notre pays figure ainsi dans le peloton de tête des plus gros consommateurs de cannabis en Europe. La législation française reste pourtant une des plus répressives en la matière. La Mission interministérielle de Lutte contre les Drogues et les Toxicomanies (MILDT) considère que le rapport américain n’est qu’une « étude parmi d’autres, dont certaines présentent des résultats contradictoires ». La France ne semble donc pas s’orienter vers une régulation…
Source anglaise : BMJ, 4-8 octobre 2010.
Publié le 20 octobre 2010
Source : Destinationsante.com