CONFERENCE - DEBAT: Les drogues et le droit : 1970-2010, l’impasse.
Par Invité, dans Ce que nous avons retenu...,

Alors qu'une mobilisation citoyenne internationale de grande ampleur est attendue lors de la journée mondiale du cannabis du 7 mai 2011, le laboratoire Droit et Changement Social de Nantes (UMR CNRS 3128) vous invite à une conférence-débat dont l'objet est de s'interroger sur les perspectives d'évolution de la législation sur les stupéfiants ouvertes par ce mouvement social.
CONFERENCE - DEBAT - PIQUE-NIQUE
Nantes
Campus Tertre
Faculté de droit et des sciences politiques
7 mai 2011
10 h 30 - 13 h 30
 
Le quarantième anniversaire de la loi du 31 décembre 1970 « relative aux mesures sanitaires de lutte contre la toxicomanie et à la répression du trafic et de l'usage illicite des substances vénéneuses » n'a donné lieu à aucune célébration. Ce texte traduit, en droit français, un régime d'interdiction des drogues établi par la communauté internationale il y a un siècle et décliné depuis, de manière plus ou moins rigoureuse, dans tous les Etats. Critiquée par de nombreux intervenants en toxicomanie, cette politique est également dénoncée par une partie de la société civile. Malgré les moyens colossaux investis dans la « guerre à la drogue », la prohibition n'est parvenue à endiguer ni la demande, ni l'offre de produits stupéfiants. Elle est par ailleurs contestée à raison des risques sanitaires qu'elle induit, et de la violence et de la corruption qu'elle génère. Alors qu'une mobilisation citoyenne internationale de grande ampleur est attendue lors de la journée mondiale du cannabis du 7 mai 2011, le laboratoire Droit et Changement Social (UMR CNRS 3128) vous invite à une conférence-débat dont l'objet est de s'interroger sur les perspectives d'évolution de la législation sur les stupéfiants ouvertes par ce mouvement social. Cette manifestation scientifique sera suivie d'un pique-nique sur les pelouses de la Faculté de droit et des sciences politiques.
 
INTERVENANTS
 
Francis Caballero, avocat au barreau de Paris, agrégé des Facultés de droit, auteur notamment de Droit de la drogue, 2e éd., Dalloz, 2000.
 
Renaud Colson, maître de conférences à la Faculté de droit et des sciences politiques de Nantes, chercheur au laboratoire Droit et Changement Social - UMR CNRS 3128, auteur de La prohibition des drogues. Regards croisés sur un interdit juridique, Presses Universitaires de Rennes, 2005.
 
Rafael Encinas de Munagorri, professeur à la Faculté de droit et des sciences politiques de Nantes, chercheur au laboratoire Droit et Changement Social - UMR CNRS 3128, auteur de Introduction générale au droit, 3e éd., Flammarion, 2011.
 
Serge Karsenty, chercheur honoraire, membre associé au laboratoire Droit et Changement Social - UMR CNRS 3128, ex-membre du Collège scientifique de l'Observatoire français des drogues et toxicomanies.
 
Pejman Pourzand, ATER au Collège de France attaché à la Chaire d'études juridiques comparatives et internationalisation du droit, auteur de L'internationalisation pénale en matière de trafic de drogue. Etude critique de l'enchevêtrement des espaces normatifs, Paris, LGDJ, 2008.
 
Dominique Raimbourg, député, ancien avocat au barreau de Nantes.
 
 
Source : université de droit de Nantes
contact: Contact :
renaud.colson@univ-nantes.fr
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Le cannabis peut soulager les symptômes de la fibromyalgie
Par Invité,
GRENADE, Espagne – Une étude menée par des chercheurs de l’Université de Grenade indique que la consommation de cannabis peut soulager les symptômes de la fibromyalgie, rapporte le site internet scientifique PLoS ONE.
 
Les scientifiques espagnols ont suivi 56 patients atteints de fibromyalgie dont la moitié consommait du cannabis. Parmi les utilisateurs de marijuana, 11 % la fumaient, 46 % la mangeaient et 43 % faisaient les deux.
 

 
Aux fins de l’expérimentation, les participants devaient remplir un questionnaire visant à évaluer leur état physique, psychique et le niveau de douleur ressentie.
 
Les chercheurs ont constaté que 81 % des patients qui avaient eu recours au cannabis mentionnait une amélioration de leur sommeil, alors que 14 % notait une diminution des maux de tête.
 
«Les patients qui ont consommé du cannabis ont non seulement remarqué une amélioration au niveau des douleurs chroniques, mais aussi par rapport à tous les autres symptômes de la fibromyalgie. Aucun d’entre eux n’a mentionné une aggravation des symptômes», mentionne l’étude scientifique.
 
Les chercheurs ont toutefois indiqué que 96 % des participants qui avaient consommé du cannabis ont dit avoir éprouvé des effets secondaires comme des étourdissements, une sécheresse de la bouche, ou un état de surexcitation.
 
La fibromyalgie est une maladie caractérisée par des douleurs musculaires diffuses chroniques et une fatigue persistante. Environ 3 % de la population serait touchée par ce syndrome.
 
Source : Canoë
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Pendant la crise, une banque américaine sauvée par l'argent de la drogue
Par Invité,
378 milliards - oui, milliards - de dollars blanchis par une des principales banques américaines, au bénéfice des cartels de la drogue mexicains : une enquête de The Observer vient de lever un gigantesque lièvre, ignoré jusqu'ici des médias français ou américains. L'histoire est encore plus ahurissante quand on constate qu'elle sert de toile de fond au dernier roman de John Le Carré.
Maître incontesté du thriller géopolitique, l'écrivain britannique avait soigneusement découpé un précédent article de The Observer, paru le 13 décembre 2009. Sous le titre « L'argent de la drogue a sauvé les banques pendant la crise mondiale, affirme un conseiller de l'ONU », ce papier livrait les confidences d'Antonio Maria Costa, alors directeur de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
 
L'équivalent d'un tiers du PIB mexicain blanchi
 
Costa avançait un chiffre : 352 milliards de dollars d'argent sale, blanchi par des banques (qu'il ne citait pas) : le manque de liquidités lié à la crise financière de 2008 les avait rendues moins sourcilleuses sur l'origine des fonds. Dans son enquête publiée le 3 avril dernier, le journal britannique se fait plus précis : la somme s'élève en fait à 378,4 milliards de dollars. L'équivalent d'un tiers du PIB mexicain !
 
Cette somme faramineuse d'argent issu du crime et de la drogue ne concerne qu'une seule banque, Wachovia, filiale de Wells Fargo, quatrième groupe bancaire américain.
 
Tout commence, raconte The Observer, le 10 avril 2006. A l'heure où le soleil se couche, des soldats mexicains perquisitionnent un jet privé qui vient d'atterrir sur l'aéroport de Ciudad del Carmen, une ville portuaire du golfe du Mexique. Il transporte 5,7 tonnes de cocaïne.
 
Les enquêteurs américains de la DEA et de l'IRS fouillent ensuite pendant près de deux ans, et finissent par décrocher la timbale : propriété du cartel de Sinaloa, le jet privé a été acquis avec de l'argent blanchi par Wachovia.
 
"Un mépris flagrant" des règles, selon le procureur
 
Les enquêteurs découvrent que des milliards de dollars sont passés par le même circuit, à partir de 2004. Poursuivie aux Etats-Unis, Wachovia s'en tirera en payant 160 millions de dollars d'amende pour avoir autorisé des transactions liées au trafic de drogue, et pour n'avoir pas contrôlé l'argent ayant financé le transport de 22 tonnes de cocaïne.
 
« Plus choquant, et plus important », écrit The Observer :
 
« La banque a été sanctionnée pour n'avoir pas appliqué les règles antiblanchiment en vigueur pour le transfert de 378,4 milliards de dollars [...] vers les comptes en dollars de soi-disant "casa de cambios" au Mexique, des bureaux de change de devises avec lesquels la banque était en affaires. »
 
Wachovia, qui a assuré tous les transferts, n'en a jamais signalé aucun comme suspect. Commentaire du procureur fédéral US Jeffrey Sloman, cité par nos confrères britanniques :
 
« Le mépris flagrant de Wachovia pour nos lois bancaires a donné une carte blanche [en français dans le texte, ndlr] virtuelle aux cartels internationaux de la cocaïne pour financer leurs opérations. »
 
Des prêts interbancaires financés par la drogue
 
Même si seule Wachovia a été sanctionnée, les déclarations d'Antonio Maria Costa laissent penser que certaines banques qui étaient en difficulté au plus fort de la crise, en 2008, ont pu se maintenir uniquement grâce à l'argent de la drogue et du crime organisé :
 
« Les prêts interbancaires étaient financés par de l'argent issu du commerce de la drogue. Nous avons eu des signes que des banques ont été sauvées de cette manière. »
 
John Le Carré n'a pas attendu la fin des investigations américaines pour écrire « Un traître à notre goût » : son roman vient de sortir en France. Sa toile de fond ? Des banques menacées de faillite par la crise financière se sont maintenues en blanchissant l'argent de la drogue et du crime organisé.
 
En chroniquant ce roman, une journaliste littéraire du Monde demande à un économiste si cette thèse est plausible. Le spécialiste répond que cela a pu arriver subrepticement. Mais que, globalement, « cela [lui] semble peu probable, car, depuis le milieu des années 2000, les procédures de compliance [conformité aux règles] sont très fortes, et les banques ont l'obligation de vérifier avec qui elles traînent ».
 
Mais les banques ne respectent pas toujours leurs obligations. Et la réalité dépasse parfois la fiction.
 
 
 
Source:Article d'Augustin Scalbert publié dans Rue89
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Légalisation du purin d'orties
Par Invité,
Le purin d'ortie, un engrais très efficace interdit de vente en France, va être prochainement autorisé à la commercialisation pour encourager les agriculteurs à utiliser des produits naturels. Le ministère de l'Agriculture vient d'annoncer cette décision dans le cadre d'une douzaine de mesures destinées à promouvoir une alternative aux pesticides chimiques.
Ce plan élaboré lors du Grenelle de l'environnement, baptisé Ecophyto 2018, a fixé comme objectif la réduction «si possible» de 50% des pesticides dans l'agriculture d'ici 2018.
Le ministère a annoncé la publication dans «les prochains jours de la première liste des substances autorisées pour les préparations naturelles peu préoccupantes». L'autorisation du purin d'ortie, à la fois engrais et anti-parasites naturels, attendue depuis longtemps par les militants d'une réduction de l'utilisation des pesticides, achoppait sur des questions de procédure. Le gouvernement a expliqué avoir «trouvé une voie règlementaire un peu étroite pour sortir de la difficulté (...). Nous avons demandé l'inscription de l'ortie sur la liste européenne des substances de base, ce qui nous permet désormais d'autoriser sa mise sur le marché ».
 
La Confédération paysanne a estimé qu'en «autorisant la commercialisation d'un symbole comme le purin d'ortie, le ministère va essayer de démobiliser ceux qui se battent pour l'autorisation» d'autres préparations naturelles. «Le gouvernement se fait de la com», a ajouté Jean Sabench, responsable de la commission pesticides du syndicat, estimant que les fonds dégagés ne permettraient de monter que quatre ou cinq dossiers d'homologation.
 
Sources
 
a+
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L'Etat truque les chiffres de la drogue, M. Apaire l'a confessé
Par Invité,
Monsieur Apaire, avez-vous conscience de votre aveu quand, dans votre interview à Rue89 du 16 avril, vous déclarez :
 
« L'Observatoire des drogues n'est pas indépendant ! Je voudrais que ce soit bien clair : c'est un opérateur de la Mildt, de l'Etat. Il est au service des décideurs, des politiques. Et son directeur est un fonctionnaire, avec un droit de réserve. »
Est-ce de faire avaler aux Français des couleuvres toujours plus énormes qui vous a amené à croire que tout passait ? Ou d'être le porte-voix d'une politique si absurde qui vous a fait définitivement divorcer d'avec la logique ? Ou alors, vous êtes vraiment aussi incompétent que vos discours simplistes le laissaient croire.
 
Qu'importe la raison : merci d'avoir enfin confessé que l'Etat truquait les chiffres et l'opinion. Mais pour que chacun puisse prendre la mesure de votre déclaration, vous le premier peut-être, je rappelle quelques faits.
Médicaments et alcool, également dangereux et addictifs
 
Le mot « stupéfiant » recouvre des substances diverses, souvent sans rapport entre elles. Si l'héroïne présente un fort potentiel d'addiction, le LSD en est totalement dépourvu et c'est leur moindre différence. De nombreux stupéfiants perçus chez nous comme les pires pestes ont été pendant des millénaires vecteurs de progrès et de cohésion dans les sociétés qui ont su les ritualiser, c'est toujours le cas de certains tel l'ayahuasca, patrimoine national au Pérou.
 
Dans le même temps, un certain nombre de produits pharmaceutiques légaux sont plus dangereux et addictifs que beaucoup de stupéfiants, comme nombre d'anxiolytiques et d'antidépresseurs. La France détient le record européen de leur consommation.
 
Sans oublier l'alcool, premier fléau sanitaire et social de notre pays depuis des siècles et pour encore longtemps.
 
Pourtant, depuis la loi de 1970, une catégorie unique, « stupéfiant », dresse une frontière des plus arbitraires entre ces différents produits et met absurdement dans le même sac des effets, des dangers et des possibilités extrêmement diverses. Au point qu'en France on ne dit même plus « les drogues », mais « la drogue ».
Une loi inefficace et liberticide
 
Bancale, liberticide du seul fait qu'il est illégal de la mettre en doute, la loi de 70 est surtout inefficace. La prohibition des drogues, comme celle de l'alcool dans les années 20, n'a pas eu les effets escomptés. Pire que ne régler aucun problème, elle les a tous amplifiés.
 
Des mafias se sont constituées, consolidées et endurcies, le trafic a généré sans cesse plus de morts, de vies brisées, d'argent sale. Ce seul argent sale, 500 milliards de dollars par an qui arment les terroristes du globe, cette somme astronomique qui n'est que danger pour les démocraties, est une conséquence directe de la prohibition. Nos banlieues en font les frais.
 
C'est une raison suffisante pour lever la prohibition. Pouvoir utiliser le potentiel thérapeutique de molécules comme la MDMA ou le LSD en est une autre, faire économiser plus d'un milliard par an à la France une troisième.
 
La principale raison de mettre un terme à ce non-sens est bien sûr la liberté individuelle, la reconnaissance de cette évidence que chacun a le droit de disposer comme il veut de son corps et de son esprit tant qu'il ne met en danger que lui-même, qu'il ne peut y avoir de crime sans victime. J'ai malheureusement peu d'espoir que cet argument fondamental, qui suffirait dans toute démocratie bien portante, ait la moindre audience dans la France de 2011.
 
J'ajoute que les effets de bord de la prohibition, ces gâchis et ces horreurs, nous les acceptons pour contenir un problème qui tue moins de 600 Français par an, autant que la noyade, quand l'alcool et le tabac en fauchent 110 000, l'obésité 50 000. L'absurdité est bien pire que ces chiffres puisque la majorité de ces presque 600 morts sont le fait des produits de coupe, de l'hépatite et du VIH dus au partage de seringues : des conséquences de la prohibition encore.
Vous répétez les trois mêmes formules depuis quarante ans
 
Défendre une politique si absurde et la faire percevoir comme souhaitable – votre travail – semble donc un exercice difficile. Il faut convaincre vos concitoyens de ne pas croire leur yeux et surtout les dissuader de se renseigner par eux-mêmes. L'exercice est en réalité moins ardu que l'énoncé ne le laisse supposer grâce à ce trait si équitablement partagé de l'espèce humaine : la paresse.
 
Répétez fort les trois mêmes chiffres avec assez d'aplomb, prétendez que c'est tout ce qu'il y a à savoir et la France entière souffle d'aise. Il n'y a qu'à vous croire, aucun information à chercher et une seule chose à retenir : la drogue c'est pas bien, donc c'est interdit. Avec une conclusion d'aspect si profondément logique, vous êtes tranquille, rares sont ceux qui chercheront plus loin.
 
Une fois ce climat lénifiant installé, plus de problème. Aussi documenté qu'il soit, quiconque tente d'expliquer comme vous malmenez la démocratie est suspect avant d'avoir dit un mot, des spots télévisés et brochures émanant de vos services changent de slogans et de mise en page tous les six mois pour mieux cacher qu'ils répètent les trois mêmes formules depuis quarante ans ; bref, il n'y a plus qu'à faire tourner la baraque. C'est votre tâche depuis 2007 à la tête de la Mildt, d'où vous assénez avec régularité le dogme politique en vigueur.
 
Mais soyons juste. Vous n'assénez pas tout. Vous citez des chiffres. Ces statistiques de l'OFDT, qui prouvent que vous ne décidez rien qu'au vu de toutes les données disponibles.
 
Et c'est là que vous vous êtes oublié. Regardez : les chiffres que vous citez n'ont l'air de prouver quelque chose que si vous ne les fabriquez pas. Vous suivez ? Votre sortie au sujet de M. Costes qui quitte ces jours-ci la tête de l'OFDT parce qu'il a eu l'outrecuidance de vouloir publier des chiffres réels plutôt que ceux dont vous aviez besoin, eh bien ! c'est une gaffe.
 
Les Français étaient censés ignorer que les politiques dictaient les chiffres au lieu de décider d'après eux. Rassurez-vous : peu ont noté votre bourde et ceux-ci l'ont déjà oubliée.
Si les Français se mettaient à penser…
 
Mais imaginez. Que les gens soient moins bêtes que vous le pensez. Qu'assez d'électeurs comprennent en vous lisant à quel point on leur ment depuis des décennies. Qu'ils se demandent ce que disent vraiment les chiffres. Ils iraient fouiller sur Internet où l'information circule malheureusement encore, des choses gênantes pour votre crédibilité comme les très bons résultats de la dépénalisation depuis 2001 au Portugal.
 
Ou ils liraient, le printemps a été riches d'ouvrages sur le sujet. A la trentième page lue ou consultée, ils en savent plus que vous sur ce qui est censé être votre travail et se mettent à penser…
 
Mais laissons-les penser ce qu'ils veulent. Ça va vous paraître mystérieux à vous qui faites le contraire à longueur d'année, mais je ne veux penser à la place de personne. Je veux qu'une information exhaustive et honnête soit à la disposition de tous. C'est une condition de la démocratie. Parce qu'il me semble que sans véritable information, la liberté de penser a aussi peu de sens que le droit de vote avec un parti unique.
 
Au passage : le directeur de l'OFDT, nous rappelez-vous, est un fonctionnaire. Vous aussi monsieur Apaire. Vous êtes un employé du peuple de ce pays. Pas du président de la République ou du Premier ministre. C'est aux Français que vous devez des comptes. Et à ce titre j'aimerais débattre avec vous, à l'antenne de tout média qui vous siéra, de ces agissements qui me semblent avoir très peu de rapport avec l'intérêt commun.
 
Avec l'espoir d'un débat sans pitié mais sans haine, je vous souhaite, monsieur Apaire, de connaître un peu mieux votre travail avant notre rencontre.
 
Par Tom Verdier
 
Source: Rue89
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Guerre du papier à rouler: OCB ne fait pas tourner
Par Invité,
Passée inaperçue en 2010, une condamnation d'OCB pour concurrence déloyale dissipe, en partie, l’écran de fumée entourant les méthodes de la marque pour préserver son (quasi) monopole sur le marché des feuilles longues, chères aux fumeurs de joints.
 
OCB ou Rizla+? Dans la plupart des quelque 28 000 tabacs français, le choix du fumeur de pétards est simple car le plus souvent limité à ces deux marques. Des petits nouveaux comme Yeuf, Jass paper, ou encore Tourn’feuille ont bien essayé d’arriver chez les buralistes. Mais pour cela, il faut pousser une porte d’entrée bien gardée par les grands distributeurs.
 

 
Plus précisément par deux sociétés historiques: la SPF (Société pipière française) et la SAF (Société allumettière française), qui contrôlent près de 80% du marché français d'approvisionnement des tabacs. Officiellement, les consommateurs achètent à 90% des feuilles OCB, il n'y a donc pas de place sur le marché pour de nouveaux acteurs.
 
En "off", la marque aux trois lettres -O pour la première usine historique d'Odet, C pour la seconde de Cascadec et B pour Bolloré, l'ex propriétaire pèse de tout son poids sur les distributeurs.
 
Les Inrocks ont mis la main sur la condamnation judiciaire de Republic Technologies International (RTI), multinationale d'origine américaine propriétaire d'OCB depuis 2000, pour "concurrence déloyale" envers une nouvelle marque de feuilles longues. Datant de janvier 2007, l'affaire apporte un éclairage nouveau sur les pratiques d'OCB et des distributeurs.
 
Feuilles transparentes
 
L'histoire débute en 2006. La société Onda e maresia (OEM) propose aux amateurs de joints une nouveauté: les paquets de marque brésilienne ALEDA. Particularité, les feuilles sont longues et transparentes. Une promesse est faite au consommateur : "Ne contient pas les composants chimiques généralement utilisés dans le papier blanc."
 
Distribué par la SPF, le produit prend un bon départ. En quelques mois, OEM voit son chiffre d'affaires passer de 16 000 à 325 000 euros. Mais en janvier 2007, l'euphorie retombe. Une note interne à la SPF relate que "des traces de mercure et de plomb" auraient été détectées dans les nouvelles feuilles à l'allure plastifiée. La note précise que l'information provient d'un employé d'OCB.
 
Immédiatement, la SPF fait passer le message à ses grossistes qui stoppent dans la foulée commandes et paiement. Problème: des analyses seront bien produites fin 2007 par OCB mais elles sont postérieures aux accusations et n'apportent aucune preuve.
 
Le tribunal de commerce de Créteil, conforté par un jugement définitif de la Cour d'appel de Paris en janvier 2010, condamne donc OCB à verser environ 100 000 euros à Onda e maresia et la même somme à ALEDA pour "concurrence déloyale" par dénigrement de marque.
 
La communication d'OCB précise aux Inrocks ne pas avoir "souhaité se pourvoir en Cassation afin que toutes les parties en présence puissent se concentrer sur leurs métiers respectifs et le développement de leurs activités".
 
Voeux louable mais pieux. Depuis février 2007, en dépit d'une étude du CNRS concluant à l'innocuité des feuilles transparentes, les ventes de feuilles ALEDA n'ont cessé de chuter. Même OCB arrêtera par la suite sa propre collection transparente, OCB Crystal, lancée a posteriori pour concurrencer ALEDA.
 
"Nous ne nous sommes jamais relevés de cette histoire, explique aux Inrocks Alexander Walk, co-gérant de Onda e maresia. On souhaite toujours revenir sur le marché français, mais déjà que les feuilles avaient un aspect plastique, si vous ajoutez la rumeur de nocivité qui persiste auprès des consommateurs, ça devient vraiment compliqué."
 
"OCB c'est comme Coca-cola"
 
Une question demeure. Pourquoi la SPF a-t-elle été si prompte à relayer l'information fournie -sans preuve- par OCB, concurrent direct d'ALEDA ? Pour Stéphane Vay, co-gérant de la SPF et responsable en son sein de la commission fumeurs, la réponse est évidente:
 
"Nous avons préféré employer le principe de précaution. Je vous rappelle, qu'à l'époque, j'ai transmis (aux huit grossistes français composant la SPF) cette note en employant le conditionnel."
 
"Dans son esprit c'était du conditionnel", rétorque Cédric de Pouzilhac, avocat d'OEM et d'ALEDA, précisant que la note était au présent de l'indicatif et assortie d'une demande de blocage des paiements dans l'attente des résultats officiels annoncés par ALEDA. Pour un commercial de la SPF, souhaitant garder l'anonymat, le principal problème serait avant tout la puissance d'OCB sur le marché:
 
"La marque bloque l'entrée de nouveaux arrivants en menaçant les distributeurs de jouer sur le non-approvisonnement et la réévaluation des conditions d'achat. OCB, c'est comme Coca-cola, les volumes sont tellement gros qu'on ne peut pas s'en passer."
 
Sébastien Brousse et Pierre Lemercier, les deux jeunes fondateurs de la marque Yeuf, connaissent bien le problème "au présent", insistent-ils. Installés dans l'Essonne, ils lancent leur marque en 2006. Un concept simple: faire du papier long de qualité, moins cher, avec des paquets un peu design, comme leur dernière collection décorée par le graffeur Kayone.
 
Ils se souviennent parfaitement de leur premier entretien avec Philippe Geoffroy, ex-PDG de la SAF (deuxième plus gros distributeur des buralistes avec la SPF qui appartient désormais à Imperial Tobacco, également propriétaire de Rizla+).
 
"Il trouvait notre idée géniale. Il nous a proposé deux solutions: soit il rachetait notre marque (solution déclinée) pour en faire une MDD (marque de distributeur) de la SAF, soit il tentait de négocier notre arrivée sur le marché avec OCB..."
 
Depuis maintenant cinq ans, impossible pour eux de se faire référencer chez l'un des deux gros distributeurs. Du coup, à quelques exceptions près, pour trouver des Yeuf, il faut aller chez les épiciers du coin ou dans des stations service.
 
90 millions de carnets pour la fumette
 
Stéphane Eletufe, commercial de Noza, entreprise qui distribue et possède la marque de feuille Jass Paper, estime avoir contourné ces difficultés. "Nous, on a pas de soucis avec OCB vu qu'on se distribue nous même dans environ 1000 tabacs. Mais si on voulait passer par la Socopi (l'un des huit grossistes de la SPF) ce ne serait pas possible."
 
Face aux accusations d'entrave du marché, OCB ne joue pas les étonnés et invoque, à mots couverts, une certaine jalousie:
 
"Il est compréhensible que la marque qui occupe, depuis si longtemps, une place importante suscite des propos de cette nature, de la part de concurrents dont les produits ne rencontrent peut-être pas le même succès auprès des clients."
 
Un succès particulièrement difficile à quantifier. "C'est carrément l'omertà", assure le député UMP Yanick Paternotte, auteur, en 2008, d'une proposition de loi visant à interdire les feuilles longues. Il a estimé que sur 150 millions de carnets (courts et longs) vendus chaque année, environ 90 millions seraient directement destinés aux fumeurs de cannabis.
 
D'après le commercial anonyme de la SPF, distribuant des feuilles dans deux départements, les statistiques sont un sujet "tabou".
 
"Aussi bien dans les cités, les villes ou la campagne, 60 % des feuilles que l'on livre dans les tabacs sont des longues, donc, qu'on le veuille ou non, destinées à la fumette. Et plus de 90 % sont des OCB."
 
Une situation de quasi monopole à laquelle les buralistes s'adaptent très bien. "Les feuilles sont un produit à marge, avec lequel les buralistes se gavent sur les fumeurs", regrette Mathias Wang, qui vend dans son tabac d'Ivry-sur-Seine plus de 25 marques de feuilles. Acheté entre 30 et 50 centimes aux grossistes, le paquet de slim est ensuite revendu deux à trois fois plus cher aux consommateurs. Le soucis premier des commerçants n'est donc pas l'arrivée dans leurs échopes de concurrents d'OCB. "Alors vous prenez les Rizla+ ou les OCB ?"
 
Geoffrey Le Guilcher
 
 
Source : les inrocks
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Légaliser le shit ? Les dealers s'inquiètent pour leur « marché »
Par Invité,
Les trafiquants de Sevran ont du mal à se projeter dans un monde où le cannabis serait légalisé - ce que propose Gatignon, leur maire.
Devant le porche d'un hall d'immeuble de la cité de Rougemont à Sevran, en Seine-Saint-Denis, cinq jeunes se relaient pour guetter et dealer depuis le début de l'après-midi. La nuit tombée, les clients affluent. En l'espace d'une heure, une trentaine d'entre eux viendront acheter leur barrette de shit aussi naturellement qu'une baguette de pain dans une boulangerie.
 
Ici, la légalisation semble déjà entrée en vigueur depuis longtemps…
 
En finir avec les dealers ?
 
Prenant acte de l'échec de la politique répressive et du coût qu'elle fait peser sur la collectivité (un montant annuel de 3 milliards d'euros selon Terra Nova), Stéphane Gatignon souhaite aujourd'hui « un changement de paradigme ».
 
Dans son livre coécrit avec Serge Supersac (ancien flic de terrain), le maire de Sevran propose ainsi d'en « finir avec les dealers » et l'insécurité générée par le trafic en légalisant le cannabis. Mais dans son analyse, l'ancien communiste distingue bien les « petits dealers de rue », à qui il propose un vaste plan de réinsertion sociale, des semi-grossistes et gros revendeurs qu'il sait plus difficilement récupérables. (Voir la vidéo)
https://www.dailymotion.com/swf/xia0tk&v3=1&colors=background:DDDDDD;glow:FFFFFF;foreground:333333;special:FFC300;&related=0
 
« Le shit, c'est notre culture »
 
Mais à quelques kilomètres de la mairie, les cinq dealers de rue qui « tiennent le hall » dans la cité de Rougemont réagissent avec scepticisme à cette proposition, comprenant très rapidement l'impact qu'aurait la légalisation sur leur business. « C'est pas bon, ça va détourner notre clientèle » craint Saïd (les prénoms ont été modifiés). Accoudé à la rambarde de l'escalier, Nadeem rétorque :
 
« Faut pas croire ce que les médias racontent, c'est déjà très dur de vendre aujourd'hui. »
 
Assis sur une chaise, l'air absent, Michaël, le plus âgé de la bande, a quitté le circuit scolaire et deale depuis plus de quatre ans. Un brin fataliste, il déclare :
 
« Le shit, c'est notre culture et ici, c'est notre territoire, et c'est pas prêt de changer. […] On ne se laissera pas prendre notre marché. »
 
« S'ils légalisent le teshi, on ira braquer des banques », répond Sofiane. Même si ces camarades ne le prennent guère au sérieux, ils peinent à imaginer une vie sans le deal. A l'image d'une chanson du groupe de rap local RGT, le « bizness » conditionne la vie sociale de ces jeunes dealers de rue.
 
Nadeem m'en explique la structure hiérarchique :
 
« Nous sommes payés 120 euros la journée. Guetteurs et bicraveurs [dealers, ndlr] se font la même paye car on alterne. Les mois pleins (30 jours), on peut donc facilement monter à 3 500 euros mais ils n'ont pas toujours besoin de nous. Le rechargeur [le revendeur qui fournit la drogue à vendre, ndlr] se fait entre 8 000 et 10 000 euros. Au-dessus de lui, c'est le patron. »
 
Selon le sociologue Thomas Sauvadet, qui a beaucoup travaillé sur les jeunes des cités, cette incapacité à imaginer une autre vie tient à la fois de leur jeune âge mais également de leur position sociale :
 
« Plus on descend dans l'échelle sociale, moins on se projette dans l'avenir. Leur présent est trop dangereux et incertain pour cela. Ils sont obligés de se construire un monde parallèle pour pouvoir survivre et ne prennent pas en compte tous les coûts à moyen et long terme du “ bizness ” (problème de blanchiment, rackets, incarcération). »
 
Dealer pour survivre : « Je ne trouvais pas d'emploi »
 
Daniel Vaillant propose un débat
 
La fin de la prohibition permettrait d'économiser 1,5 milliard en
dépenses carcérales et une meilleure réallocation des ressources de
police afin de lutter contre les gros dealers, selon Gatignon.
 
Comme lui, l'ancien ministre de l'Intérieur de Lionel Jospin, Daniel Vaillant, considère que « la police a mieux à faire que de courir après la fumette ».
 
Il prépare un rapport pour le PS et estime qu'il « est temps d'ouvrir un grand débat public sur la question ».
 
A quelques kilomètres de Sevran, dans une cité HLM de Livry-Gargan, Moussa tient un discours différent. Agé de 25 ans et déjà passé par le stade du deal sous les porches, Moussa semble avoir davantage de recul sur les évènements.
 
Alors qu'aujourd'hui, il touche un salaire plus important en tant que revendeur, il explique les raisons qui l'ont poussé à « plonger dans le bizness » :
 
« Je ne trouvais pas d'emploi. Après des années de recherches et d'intérim, j'ai fini par accepté de dealer. […] Aujourd'hui, ma famille ne vivrait pas sans mes revenus. »
 
Moussa n'est pas une exception, la drogue sert souvent d'économie de substitution dans les quartiers. Dans son livre, Stéphane Gatignon explique que dans certaines cités :
 
« 40% des moins de 30 ans sont chômeurs. Parmi tous les petits dealers, seule une infime minorité rêve de devenir de futurs parrains, l'immense majorité voudrait juste bénéficier d'un salaire pour avoir un appartement et s'offrir un resto de temps en temps. »
 
Même s'il semble économiser chacun de ses mots, Moussa finit par reconnaître à mi-voix « l'atmosphère pesante et la pression permanente » qui pèsent sur ses épaules. Pas mal de scrupules aussi lorsqu'il observe « des jeunes de 12, 13 ans baigner dans le trafic ». Alors la légalisation, si elle s'accompagne d'un emploi stable, lui il dit « banco ».
 
Les gros dealers seraient les gros perdants
 
La frange sans doute la plus réfractaire à la légalisation serait sans doute celle des gros dealers. Un rapport de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) en décembre 2007 indiquait que c'est au niveau du « semi-grossiste et des revendeurs directement liés à lui que les sommes d'argent récupérées du trafic » sont les plus importantes. L'OFDT estimait entre 700 et 1 500 le nombre de semi-grossistes et entre 6 000 et 13 000, le nombre de revendeurs finaux.
 
Thomas Sauvadet considère qu'il y a un risque pour qu'« à l'instar de la vente de cigarettes, ces dealers se placent en concurrence du cannabis vendu par l'Etat mais compte tenu des risques du business (prison, perte de cargaisons, blanchiment), ils pourraient également être tentés d'investir dans les coffee-shops qui se seraient créés ».
 
Président de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt), Etienne Apaire estime que :
 
« Les criminels ne sont pas fixés sur un produit mais sur l'argent. Si on légalise le cannabis, ils se reporteront vers des drogues dures (cocaïne et autres drogues de synthèse). »
 
Un pronostic que partage Christian Ben Lakhdar, maître de conférences en économie à l'Université catholique de Lille et auteur d'un rapport de l'OFDT sur les revenus du cannabis en France :
 
« le marché du cannabis est arrivé à saturation et le business du shit tend déjà à se confondre avec celui de la cocaïne. La cocaïne est plus profitable et plus facile à transporter ».
 
 
Source : Rue89
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Trekt uw plant alarmé
Par Invité,
TREKT UW PLANT ALARMÉE PAR LES DECLARATIONS DU SECRETAIRE D’ETAT CARL DEVLIES
 
COMMUNIQUÉ DE PRESSE 7 AVRIL 2011
 
 
Anvers , le 7 avril 2011
 
 
https://www.trektuwplant.be/csc/IMG/arton145.jpg[/img]L’asbl ‘TREKT UW PLANT ’ s’inquiète du discours du Secrétaire d’Etat à la Justice Carl Devlies (CD&V), prononcé à la Chambre des Députés, le mardi 5 avril.
 
En répondant aux questions parlementaires du député Bert Schoofs ( Vlaams Belang) , Carl Devlies déclarait qu’il fallait poursuivre en justice l’asbl ‘ Trekt Uw Plant ’ .
 
Cela en raison du fait que l’asbl cultive des plantes de cannabis , destinées strictement à l’usage personnel de ses membres (adultes) et selon le principe d’une plante par membre.
 
L’asbl se base sur une directive ministérielle (de janvier 2005) qui supprime la poursuite judiciaire d’une personne majeure pour la possession d’une plante ou de 3 gr (maximum) de cannabis.
 
L’ asbl ‘ Trekt Uw Plant ’ a été fondée en 2006 dans le but de démontrer, en toute transparence, qu’il est parfaitement possible de réguler la culture du cannabis à usage personnel (pour adultes) en Belgique.
 
Cultiver son cannabis , à usage strictement personnel , est une alternative saine et raisonnable face au marché illégal et au ‘ tourisme’ vers les coffee-shops aux Pays-Bas.
 
Les cultivateurs de ‘ Trekt Uw Plant ’ utilisent des méthodes de culture écologique ; ils évitent ainsi tout risque de pollution ou de manipulation du produit (des risques inhérents au marché illégal).
 
Contrairement à ce qui se passe sur le marché illégal, les mineurs ne sont pas admis à l’association ‘ Trekt Uw Plant ’.
 
Comme les membres ne doivent plus se déplacer vers le Pays Bas pour acheter leur cannabis, l’association réalise ainsi une contribution positive à la diminution des phénomènes d’encombrement des routes et de la pollution de l’air.
 
Au cours des 5 années précédentes, le Parquet d’Anvers a entamé 2 actions en justice contre l’ asbl. Les statuts, le but social , les objectifs et le fonctionnement concret de l’asbl ont été examinés de façon approfondie.
 
Chaque fois l’asbl a été acquittée en appel, pour les accusations de ‘possession de cannabis’ et ‘d’incitation à l’usage’, portées contre elle. Aucun tribunal n’a condamné le but et l’objectif lui-même de l’asbl : la culture de cannabis à usage personnel de ses membres.
 
Il est incompréhensible que Carl Devlies estime qu’il est judicieux, pour une troisième fois successive , de mobiliser les services judiciaires dans le but de mettre fin aux activités de l’asbl.
 
Est-ce qu’il est admis de proposer la réflexion suivante : qu’il existe de toute évidence d’autres priorités à la Rue de la Loi que d’organiser la persécution de citoyens qui contribuent à trouver une solution positive et pratique dans une problématique de société assez importante ?
 
Néanmoins, Carl Devlies admet qu’en Belgique, il est autorisé de cultiver une plante de cannabis à usage personnel. Il ajoute uniquement la restriction selon laquelle on ne peut pas procéder à une culture collective.
 
Pouvons-nous faire remarquer à Mr. Devlies qu’il est judicieux de se renseigner sur la réalité telle qu’elle est : beaucoup de personnes se trouvent dans l’impossibilité de réaliser elles-mêmes la culture d’une plante à usage personnel.
 
Il y a à cela diverses raisons :
 
- Ces personnes n’ont pas l’espace nécessaire chez elles ;
 
- Elles n’ont pas la connaissance technique, ni l’expérience requise pour la culture d’une plante de cannabis ;
 
- Elles ne veulent pas afficher ou promouvoir leur propre usage du cannabis.
 
Elles ne veulent surtout pas être en contact avec le marché illégal, où d’ailleurs le cannabis est souvent de qualité médiocre et/ou toxique. Si le Secrétaire d’Etat Devlies obtient gain de cause, les membres de ‘Trekt Uw Plant’ (une septantaine de personnes, issues de divers milieux) se retrouveront sur ce marché illégal, avec tous les conséquences indésirables.
 
Enfin, on est en droit de se demander à qui profiteront les déclarations du Secrétaire d’Etat.
 
Entretemps, l’asbl ‘Trekt Uw Plant’ continue ses activités en toute transparence. L’asbl n’a rien à cacher et reste persuadée que, au cas où l’on déciderait de la poursuivre à nouveau, finalement le bon sens l’emporterait et elle serait acquittée une troisième fois.
 
 
Source : Trekt Uw Plant (cannabis scocial club Belgique)
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The Wire, Sevran, la dépénalisation et la décentralisation
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Dans la saison 3 de The Wire, confronté à l’explosion de la violence dans son secteur, le major Colvin, de la police de Baltimore, décide de tenter dans le plus grand secret une expérience de dépénalisation. Son raisonnement est simple: il promet aux dealers qu’il les laissera mener leur petit commerce comme ils l’entendent à condition qu’ils mettent fin à leurs guerres intestines et installent leurs revendeurs dans trois "zones libres", baptisées "Amsterdam", qui seront surveillées par la police pour éviter les dérapages.Les résultats sont spectaculaires: la criminalité baisse de 14%. Mais très vite, ses supérieurs hiérarchiques sont informés de l’opération, à laquelle ils décident immédiatement de mettre un terme par peur des retombées politiques et ce quels que soient les résultats obtenus. Commentaire acerbe du chef adjoint de la police Rawls (l’excellent John Doman): "C’est vraiment con que ça foute nos carrières en l’air, mais bravo."
 
https://www.youtube.com/watch?v=n4j_oSeWZyU&rel=0&fs=1
 
Fiction certes, mais pas que. D’abord, ce n’est pas un hasard si c’est à Baltimore qu’a vu le jour la série de David Simon et Ed Burns, respectivement ancien journaliste et policier. Gangrénée par la misère et la violence, la ville portuaire fut l’une des plus exposées aux problèmes de drogues dans les années 80 et 90. A tel point que, confronté à ce problème sans précédent, le premier maire noir de la ville, l’ancien procureur Kurt Schmoke, sera également le premier maire d’une grande ville américaine à se faire l’avocat de la dépénalisation et à mettre en place des programmes de réduction des risques pour les tocixomanes. Dans The Wire, Kurt Schmoke apparaît justement dans l’ultime épisode de la saison 3, après les révélations du major Colvin.
 
Une ville pauvre confrontée à la violence et aux problèmes de drogues, un maire audacieux, un ancien flic antiprohibitionniste… Cela ne vous rappelle rien? Difficile pourtant d’être passé à côté ces derniers jours: à Sevran, en Seine-Saint-Denis, rendue tristement célèbre par les trafics de la cité des Beaudottes, le maire écologiste Stéphane Gatignon vient de publier avec l’ex-flic Serge Supersac un plaidoyer pour la légalisation: "Pour en finir avec les dealers".
 
Et ce n’est pas un hasard là non plus si ce livre fait plus de bruit que tous les précédents sur le sujet. Car ses auteurs connaissent la réalité du terrain, sur la ligne de front de la guerre à la drogue. Et si l’ancien communiste et l’ancien flic en sont venus à plaider ensemble pour une forme de vente contrôlée par l’Etat, ce n’est pas par idéologie, pour que les bobos puissent fumer en paix, mais plus pragmatiquement pour faire revenir la paix dans leurs quartiers:
 
 
Un argumentaire que n’aurait pas renié le major Colvin. D’ailleurs le maire de Sevran conseillait en novembre sur son blog de regarder la série The Wire: "Vous trouverez difficilement meilleur moyen de comprendre de quoi il s’agit."
 
On touche probablement là à l’une des pierres angulaires du consensus prohibitionniste français. Que ce soit aux Etats-Unis, au Canada, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Suisse, Au Royaume-Uni, en Espagne… ce sont des pouvoirs locaux qui ont osé briser le tabou de la guerre à la drogue. Distribution d’héroïne médicale à Liverpool, coffee shops à Amsterdam, "scène ouverte de la drogue" à Zurich, salles de shoot à Vancouver, cannabis thérapeutique en Californie… des maires, des gouverneurs, des parlements locaux ou des responsables policiers ou du système de soins ont osé prendre des initiatives qui n’auraient jamais pu l’être à l’échelle d’un pays.
 
Souvent semi-clandestines à l’origine, certaines de ces expériences ont prospéré, d’autres non. Mais toutes avaient en commun d’être basées sur l’expérience de terrain, de répondre de manière pragmatique à une situation d’urgence, sans se soucier des réactions à court terme de l’opinion publique. Plus tard, certaines sont devenues des politiques nationales, servant même d’exemple à l’étranger.
 
En France, pays de tradition centralisatrice, ce type d’expériences est inenvisageable, expliquant pour partie notre incroyable retard en matière de prise en charge des toxicomanes. On l’a à nouveau vu à propos du récent débat sur les salles d’injection supervisées pour usagers de drogues. Les maires des deux plus grandes villes de France, l’un PS, Bertrand Delanoë, l’autre UMP, Jean-Claude Gaudin, les membres de Elus, Santé Publique & Territoires, représentant 60 villes de France, se sont dits prêts à accueillir de telles expériences. Mais probablement effrayé par la réaction de l’électorat de droite, le Premier ministre a prématurément sifflé la fin de la récré. Malgré l’avis des scientifiques de l’Inserm qui soulignaient les résultats encourageants de ces dispositifs, l’expérience n’aura jamais lieu.
 
Résultat, la France est l’un des pays les plus répressifs en matière de lutte contre la toxicomanie et l’un de ceux où les jeunes consomment le plus de cannabis. Et tous les majors Colvin de notre beau pays auront beau présenter des résultats concerts, ce sont toujours les commandants Rawls en attente de réelection qui y auront le dernier mot.
 
Source : Arnaud Aubron - Les Inrock
 
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Le programme fédéral de cannabis médical serait inconstitutionnel
Par Invité,
Selon un juge de la Cour supérieure de l'Ontario, le programme fédéral canadien de marijuana médicale ne serait pas du tout constitutionnel.
 
 
Dans son jugement du 11 avril dernier, le juge Donal Taliano indique que les magistrats refusent souvent de permettre à leurs patients de se procurer le cannabis médical et ces derniers s'en procurent quand même illégalement.
 
Le juge de la Cour supérieure a donné trois mois au fédéral afin qu'il révise son programme national d'accès à la marijuana thérapeutique.
 
C'est un ontarien de St. Catharines, Matthew Mernagh, qui est à l'origine de cette décision de justice. L'homme de 37 ans, qui souffre de graves problèmes de douleurs musculaires, selon le portail d'actualité Canoe, avait fait pousser du cannabis après avoir cherché en vain un médecin.
 
Radio-Canada rapporte que près d'une vingtaine de témoins, tous des patients, ont témoigné dans le même sens que M. Mernagh.
 
Depuis 2001, Santé Canada autorise l'usage de cannabis à des fins thérapeutiques, mais aussi bien les consommateurs que les producteurs doivent détenir un permis.
 
«Santé Canada autorise certains individus à posséder une quantité mensuelle de marijuana thérapeutique [150 grammes par mois] sur la recommandation de leur médecin», expliquait en juin dernier Philippe Laroche, porte-parole de l'organisme au quotidien Le Soleil.
 
Source:Branchez-vous.com
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