Cannabis : La France accro à la prohibition
Par mrpolo, dans Justice, politique,

Publication en juin dernier à New York du rapport de la Commission mondiale sur la politique des drogues (Global Commission on Drug Policy) signé par une kyrielle de personnalités de stature mondiale qui constatent l'échec de la guerre à la drogue et préconisent la dépénalisation du cannabis ; sortie à Paris du document de Daniel Vaillant (PS) recommandant une "légalisation contrôlée" ; entretien au Monde de l'économiste Pierre Kopp expliquant que si le cannabis était taxé comme le tabac, il rapporterait plus de 1 milliard d'euros à l'Etat français : jamais la conjoncture ne semble avoir été aussi favorable à une réforme de la politique prohibitionniste en vigueur depuis la loi du 31 décembre 1970 (lire en page 19). Les partisans frénétiques de la tolérance zéro auraient pourtant tort de s'inquiéter et les fumeurs de pétards de se réjouir à l'avance. L'histoire enseigne que la prohibition a les reins solides et que son pronostic vital est loin d'être engagé.
 
Depuis le premier rapport sur le chanvre indien (Indian Hemp Drugs Commission, 1894), commandé par les autorités de l'Empire britannique, ce genre de documents atterrit généralement au fond des tiroirs pour y mourir tranquillement, à l'abri de tout acharnement thérapeutique. A plus forte raison s'il fait preuve d'une certaine tolérance à l'égard de Cannabis sativa. Les rapports La Guardia (Etats-Unis, 1944), Wootton (Royaume-Uni, 1969), Shafer (Etats-Unis, 1972), Le Dain (Canada, 1972), qui reconnaissaient tous l'absence de nocivité et de dépendance liée au cannabis, n'ont en rien infléchi la politique antidrogue menée dans ces pays. Les programmes de cannabis thérapeutique arrachés de haute lutte ici ou là pour le traitement des malades atteints du sida ne doivent pas cacher la réalité. Ce ne sont que quelques lueurs de raison dans un monde où il est toujours interdit de consommer, de produire et de distribuer herbe ou haschich. A Liverpool comme à Atlanta.
 
Bilan identique en France où les rapports n'ont pas manqué. Qui se souvient du premier, celui de Monique Pelletier (1978) à la demande de Valéry Giscard d'Estaing ? Et ceux d'Evelyne Sullerot (1989) pour le Conseil économique et social, de Catherine Trautmann (1990) pour le premier ministre de l'époque, Michel Rocard, de Roger Henrion (1995) à la requête de Simone Veil, de Bernard Roques (1998) mandaté par Bernard Kouchner ? Tous s'accordaient sur la non-dangerosité du cannabis mais aucun n'a remis en cause le dogme de l'interdit, ni entraîné de modification significative de la législation prohibitionniste. Tout juste une avalanche de circulaires et autres arrêtés, parfois contradictoires, ne traitant le problème qu'à la marge : modalités des injonctions thérapeutiques imposées au consommateur, statut de l'usager, encadrement des mesures de réduction des risques, etc. Sans broncher, la France a maintenu fermement le cap de sa politique antidrogue : droit dans le mur.
 
VAINE MOBILISATION
 
Pétitions et appels ne connaissent pas un meilleur sort, quelle que soit la qualité de leurs signataires. Dès juillet 1967, une palanquée d'intellectuels, de psychiatres, de scientifiques et d'artistes (dont les Beatles) britanniques signent un manifeste affirmant sur une pleine page du Times de Londres : " The law against marijuana is immoral in principle and unworkable in practice " (la loi contre la marijuana est immorale dans son principe et impraticable dans la réalité). Elle est entrée en vigueur.
 
En juin 1976, nous étions quelques-uns à lancer dans Libération l'Appel du 18 joint en faveur de la dépénalisation du cannabis qui sera signé par des centaines de personnes connues ou inconnues. Les grands médias l'ont quasiment ignoré, la police et la justice en furent irritées. Impact zéro sur la tolérance zéro.
 
En juin 1998, à l'initiative de George Soros, milliardaire philanthrope, des dizaines de personnalités de renom écrivaient au secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, pour lui expliquer que " la guerre à la drogue cause plus de dégâts que la drogue elle-même ". La lettre fut publiée sur une double page de pub dans le New York Times à la veille d'une session spéciale de l'ONU consacrée à la lutte contre les stupéfiants. En vain.
 
Le rapport de la Commission mondiale sur la politique des drogues de juin dernier fait figure de remake tant par ses conclusions que par ses signataires. On notera que les fonctions des hautes personnalités citées sont souvent précédées de la mention " ancien ", signifiant qu'ils ne les exercent plus. Quel dommage que MM. George Shultz (ex-secrétaire d'Etat américain), Paul Volcker (ex-président de la Réserve fédérale), Kofi Annan (ex-secrétaire général de l'ONU), César Gaviria (ex-président de la Colombie), Ernesto Zedillo (ex-président du Mexique), Fernando Henrique Cardoso (ex-président du Brésil) n'aient pas eu la révélation de l'échec de la guerre menée contre la drogue lorsqu'ils étaient aux affaires ! Dénoncer la prohibition a posteriori du haut de sa retraite est aisé. Agir contre elle lorsqu'on est en responsabilité exige une volonté et un courage politique qui, jusqu'à présent, ont toujours fait défaut. En France comme ailleurs.
VAILLANT, LE RETARDATAIRE
 
Le diagnostic est valable pour Daniel Vaillant. Aujourd'hui replié sur son Aventin de la Goutte-d'Or, dans le 18e arrondissement de Paris, celui qui fut cinq ans membre du gouvernement Jospin ne s'y est jamais distingué par ses initiatives en matière de stupéfiants. Ministre des relations avec le Parlement (1997-2000), puis ministre de l'intérieur (2000-2002), il était pourtant en capacité d'agir sur le plan législatif ou policier. La proposition d'une " légalisation contrôlée " – imaginée par maître Francis Caballero (1989) et reprise pour l'essentiel dans le rapport Vaillant – était déjà sur la table depuis plus de dix ans. Elle lui a échappé, tout comme la nécessité d'un " débat de fond " qu'il appelle désormais de ses vœux. " Je pensais que la gauche écolo-socialiste reprendrait mes idées mais dès qu'elle s'est approchée du sujet, elle s'est vu qualifiée de “gauche pétard” et a fait demi-tour droite, au lieu de répliquer politiquement ", regrette maître Caballero dans l'ouvrage de Michel Henry, Drogues, pourquoi la légalisation est inévitable (Denoël). Les réactions des socialistes à une éventuelle légalisation du cannabis – notamment celles des candidats à la candidature présidentielle – le confirment. Ségolène Royal est contre, tant qu'on n'aura pas " mis tous les moyens pour démanteler les réseaux " et " légaliser le cannabis va à l'encontre des valeurs " de Manuel Valls. Pour Martine Aubry, il s'agit " d'un sujet trop sérieux pour qu'on prenne des positions tranchées " et François Hollande souhaite une " réflexion européenne sur le sujet ". Maintien du statu quo ou renvoi aux calendes grecques sont les seules réponses proposées par les candidats à la primaire et on cherchera en vain le rapport Vaillant sur le site officiel du PS.
 

L'ARGUMENT DU JOINT QUI TUE
 
A droite – exception faite de Dominique de Villepin, plus préoccupé de son image que par le dossier drogue lorsqu'il était à Matignon –, toute remise en cause de la prohibition est dénoncée comme irresponsable et totalement exclue. Les récentes protestations de MM. Guéant, Raoult, Coppé, Accoyer, Morin ou Bertrand contre les propositions Vaillant trahissent une dépendance lourde à l'interdit.
 
On se souviendra à cet égard des difficultés rencontrées par Michèle Barzach (RPR), ministre de la santé sous le gouvernement Chirac (1986 -1988), pour faire passer un décret autorisant la vente libre de seringues en pharmacie et limiter la contamination des toxicomanes par le virus du sida. Cette mesure, en opposition à la loi de 1970, marquait le début d'une timide politique de réduction des risques qui suscite encore méfiance et hostilité à droite en dépit de sa pertinence reconnue par tous les spécialistes. Ainsi, en août 2010, François Fillon a désavoué sa ministre de la santé, Roselyne Bachelot, et opposé son veto à l'ouverture de salles de consommation de drogues qui, selon lui, ne sont " ni utiles, ni souhaitables ".
 
Dans cette ambiance, la tendance est au durcissement à l'égard du cannabis. Témoin, la loi dite Marilou, le prénom de la fillette de 9 ans tuée dans un accident de la route par un chauffard " sous l'emprise du cannabis ". Votée dans la foulée de ce tragique événement abondamment médiatisé, elle prévoit une peine maximum de deux ans de prison pour conduite sous l'emprise de stupéfiants. Prendre le volant en état d'ébriété – alcoolique ou cannabique – doit bien sûr être sévèrement sanctionné, ce qui n'interdit pas de faire deux observations. Primo, l'affaire Marilou a permis aux prohibitionnistes de régler leur principal problème avec le cannabis, qui présente à leurs yeux un grave défaut : à dose modérée, il n'est pas dangereux pour la santé et personne n'est jamais mort d'une overdose de chichon, ce qui manquait cruellement à leur argumentaire. En établissant le lien entre cannabis, délinquance routière et accident mortel, cette lacune est désormais comblée : le joint tue enfin… Secundo, la lutte contre la drogue au volant a conduit à la multiplication de tests antidrogue à la fiabilité discutable qui ne permettent pas de déterminer le moment exact de la prise de stupéfiant. Le cannabis restant présent dans les urines jusqu'à trente jours, celui qui a fumé un pétard le lundi peut être déclaré positif le dimanche alors que les effets ont depuis longtemps disparu. " Ce n'est pas une loi qui protège la sécurité publique, c'est une loi qui permet de chasser les jeunes au bord des routes ", affirme maître Caballero dans le livre de Michel Henry, considérant même " le droit du cannabis plus dangereux pour la jeunesse que le cannabis lui-même ".
 

 
LA LOGIQUE DE L'ARGENT
 
Certains pensent que le poids économique de la prohibition pourrait faire pencher définitivement la balance en faveur de la légalisation, non seulement du cannabis, mais de l'ensemble des stupéfiants. Le magazine britannique The Economist, gardien vigilant du libéralisme selon Milton Friedman, défend cette position depuis de longues années. Les travaux de l'économiste français Pierre Kopp vont dans le même sens. Cette logique de l'argent s'inscrit parfaitement dans celle d'une société où les valeurs sont avant tout sonnantes et trébuchantes. Elle se heurte cependant à une autre logique : celle de l'économie parallèle, héritière directe de la prohibition, qui a pris une ampleur sans précédent. Selon un rapport de l'association américaine NORML (The National Organization for the Reform of Marijuana Law), qui milite pour la légalisation, le cannabis est la première " cash-crop " (la culture qui rapporte le plus de cash) aux Etats-Unis : plus de 35 milliards de dollars, dont 14 milliards pour la seule Californie. En France, des milliers de personnes et de familles survivent au chômage et à la misère des banlieues grâce au trafic de shit et autres denrées. Quel responsable politique osera mettre le feu aux cités en leur confisquant ce business au profit d'une Régie française du cannabis, contrôlée par l'Etat ? Qui osera affronter l'alliance objective des dealers et des agents des stups, victimes désignées d'une réforme qui les privera de leur job et de leur statut ? Quel parti ou quels élus oseront déposer un projet de loi abolissant celle de 1970 et organisant " la légalisation contrôlée " ? Le soutien des écologistes à la dépénalisation (Eva Joly) ou à la légalisation (Cécile Duflot) est certes sympathique mais en l'absence de relais parlementaire, il reste platonique.
En dépit de l'agitation médiatique du mois de juin, qui n'en doutons pas sera oubliée dans le débat de la campagne présidentielle, la prohibition garde ses " fondamentaux " intacts : ignorance et aveuglement. La loi Pétard n'est pas pour demain et les consommateurs sont condamnés à la clandestinité pour longtemps encore. Ils s'en consoleront en fredonnant les paroles d'Easy Rider : " Don't bogart that joint, my friend… "
 
JP Géné
 
Illustrations : Tabas pour "Le Monde Magazine"
Source:Le Monde
 
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Grèce: Drogue, éviter la case prison.
Par mrpolo,
Bien sûr, la crise économique a continué à peser sur le moral des Grecs pendant l'été. Grève des taxis, aggravation des déficits, évacuation des Indignés de la place Syntagma et incendies de forêts ont rythmé l'actualité estivale, en pleine tourmente des marchés financiers, alors que le monde entier semblait se demander si tous les pays occidentaux n'allaient pas finir par devenir grecs aux yeux des agences de notation financière.
 
On peut aussi parler d'autre chose que de la crise. Georges Papandréou a profité de l'été pour lancer une initiative qui lui tient à coeur : la dépénalisation de l'usage de stupéfiants. La Grèce était considérée comme un des pays européens les plus répressifs en matière de consommation de drogue. Un consommateur peut passer de dix jours à un an à l'ombre suivant qu'il est pris en possession de cannabis ou de drogues plus dures, même si la Grèce est un des pays européens qui a le plus faible taux de consommation de drogues (9 % des Grecs ont fumé du cannabis, contre 30 % en France).
 
La Grèce a décidé de tourner le dos à cette logique, comme l'a fait le Portugal en 2001. Dans un projet de loi proposé début août, le gouvernement entend considérer la possession et la consommation de drogue à usage personnel comme un simple délit et non plus comme un crime. Il en serait de même pour les petits transporteurs et les petits cultivateurs, qui contribuent aujourd'hui à encombrer des prisons déjà surpeuplées. "Nous ne pouvons pas envoyer des gens en prison pour deux grammes de haschisch, a expliqué le ministre-adjoint de la justice, Georges Petalotis. Nous avons des prisons pleines de détenus liés à la drogue. Ce sont des gens qui ont besoin d'aide."
 
Le ministre de la justice, Miltiadis Papaioannou, essaie de rassurer les plus sceptiques : "Nous ne serons pas la Hollande." En clair, il ne s'agit pas d'une légalisation des drogues, même celles considérées comme douces. Dans le même temps, le gouvernement veut durcir la répression contre le trafic et favoriser la prévention. "Les mesures ont un double message : encourager les jeunes à se tenir à l'écart de la drogue et faire en sorte que ceux qui sont pris dans l'engrenage de l'addiction ne soient pas considérés comme des criminels."
 
Près de la moitié des 11 000 détenus grecs (pour une capacité de 8 000 personnes) sont en prison à cause de la drogue. La majorité purge une peine (de moins d'un an) pour possession ou culture de stupéfiants à usage personnel. Théoriquement, le système judiciaire fait preuve d'une plus grande clémence à l'égard des consommateurs et incite à trouver des voies alternatives. Mais l'ONG Consortium pour une politique internationale sur la drogue constatait, au printemps 2010, que "les tribunaux favorisent régulièrement l'approche punitive, en négligeant les mesures thérapeutiques". La réunion de cette ONG avait lieu à Athènes, à la Fondation Andréas Papandréou, le père de l'actuel premier ministre, mort en 1996.
 
C'est Georges Papandréou qui a demandé, il y a un an, la mise en place d'une nouvelle stratégie nationale de lutte contre la drogue : "Les drogués, spécialement s'ils sont dépendants aux drogues dures, ont besoin d'aide, de protection. Nous ne devrions pas criminaliser l'usage. Nous voulons les aider et nous attaquer aux trafiquants." Georges Papandréou fait partie de la Commission mondiale sur la politique contre la drogue, une association qui regroupe d'anciens chefs d'Etat européens ou sud-américains, l'ancien secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, et des personnalités comme le milliardaire Richard Branson, l'ancien patron de la Réserve fédérale américaine Paul Volcker, et des écrivains comme Mario Vargas Llosa et Carlos Fuentes.
 
Ce club de lobbyistes huppés a publié, en juin, une déclaration appelant à un changement de stratégie dans la lutte contre la drogue au niveau mondial. Ils appellent à "cesser la criminalisation, la marginalisation et la stigmatisation des consommateurs de drogues". Selon eux, une plus grande tolérance devrait s'appliquer aux petits délinquants, passeurs, fermiers ou petits revendeurs : "Des dizaines de millions de ces gens remplissent les prisons sans que cela détruise les organisations criminelles."
 
C'est ce programme que veut appliquer le premier ministre grec. Cela pourrait même générer des économies. Selon l'hebdomadaire Athens News, des estimations officielles montrent que la réhabilitation coûterait dix fois moins cher que la prison. A condition de trouver des places dans les centres de réhabilitation où la durée des files d'attente se calcule en années.
 
Le ministre de la santé, Andréas Loverdos, a parlé de "liste de la honte". Il promet que, dès l'automne, les hôpitaux publics pourront distribuer des drogues de substitution. Mais beaucoup d'entre eux, en pleine réorganisation, ne sont pas équipés pour recevoir ce public, souvent difficile. Les ministres de la santé et de la défense ont annoncé, le 24 août, que les hôpitaux militaires délivreraient également des drogues de substitution. Les jeunes drogués qui font leur service militaire auront même leur "quille" trois mois plus tôt s'ils subissent un traitement.
 
Le psychiatre Stelios Stylianidis est favorable à ce projet de loi, mais reste sceptique sur son application, "dans cette période de démantèlement de l'Etat social" : "Pour qu'il soit viable, il faut que les services sociaux et psychiatriques puissent gérer les demandes, alors qu'on réduit leurs effectifs." On en revient toujours à la crise grecque.
 
salles@lemonde.fr
 
Source: Le Monde
 
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Amsterdam – 54% des habitants se disent indifférents aux coffeeshops dans leur quartier
Par mrpolo,
"Autoproduction en réponse au système de wietpass"
 
Amsterdam – Près d’un quart des Amstellodamois interrogées préfèrent s’autoproduire ou acheter directement leur cannabis auprès d’un producteur plutôt que de se plier au système de pass pour les coffee shops selon un sondage commandé par la municipalité d’Amsterdam publié ce mercredi.
 
Seulement 30% des répondants ont indiqué qu’ils s’enregistreraient eux-mêmes dès lors que la nouvelle politique serait introduite. Pour cette étude, 1214 visiteurs et 66 employés de coffeeshop ont été interrogés, ces observations ayant été faites dans 59 coffeeshops d’Amsterdam.
 
Tous s’accordent à penser que l’introduction du « wietpas » reconduira la drogue douce dans la rue, aux cotés les drogues dures.
 
La commune souhaite un plan pour une meilleure répartition des coffees dans la ville. Cela devrait, selon eux, éviter les nuisances.
 
Incidemment les nuisances subies par les habitants dans les quartiers dépourvus de coffeshop ne sont pas vraiment inférieures aux quartiers ayant des coffeeshops. Beaucoup d’habitants (54%) se disent indifférents à la présence d’un coffeeshop dans leur quartier. Près d’un tiers considèrent leur présence inconfortable, selon l’étude.
 
Amsterdam compte environ 250 coffeeshops, seuls endroits possédant une licence de vente de cannabis en petite quantité (5g max.) aux personnes de plus de 18 ans. Bien que la loi interdise la production à but commerciale, la justice tolère la culture personnelle à hauteur de 5 plantes par foyer à condition qu’elles soient cultivées en extérieur et ne soit pas une source de nuisance pour le voisinage.
 
Source:De Telegraaf
 
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Les fumeurs de pétards mécènes de la sécurité sociale?
Par mrpolo,
La communauté cannabique demande à être taxée par solidarité
 
Effrayé par les agences de notations et les créanciers hystériques, le gouvernement français a donc dû mettre au point un plan de rigueur drastique pour éviter une catastrophe économique. La communauté des consommateurs de cannabis s'étonne d'être absente de cette taxe sur le bien être, avec pourtant un potentiel d'un milliard d'euro à apporter sur la table, selon l'économiste Pierre Kopp.
 
Ainsi, la chasse au ridicule million n'épargne pas un secteur qui pourtant devrait être préservé du massacre, puisque c'est le monde candide et innocent de l'enfance qui est taxé pour rembourser le médiator prescrit par des médecins corrompus. Le trou noir de la sécurité sociale absorbe donc Les parcs de loisirs qui devront acquitter une TVA de 19,6%, contre 5,5% auparavant, une hausse qui devrait rapporter 90 millions d’euros dans les caisses de l’État.
 
Mickey Mouse et Astérix se font racketter pour rembourser les cadres Pôle Emploi stressés et désespérés shootés au Valium et au Prozack, le père Noel se fait du souci lui aussi, la taxe sur les lutins ne l'épargnera pas l'hiver prochain Ou bien la laïcité aura de toute façon sa peau, ces manifestations religieuses parfois en place publique heurtant semble t il la sensibilité des législateurs.(il se dit même que la mère Noel serait trop scandinave pour bien connaitre nos traditions).
 
Les sodas ne sont pas épargnés avec une taxe de 4%, ainsi que l'alcool et les cigarettes, "comme d'habitude".
 
Ces millions de litres pourront en effet apporter quelques deniers à la caisse mais, il est étonnant que les produits de luxes, achetés par les personnes les moins sensibles aux augmentations de prix, ne soient pas taxées. Le champagne, le caviar et les voitures de luxes pourraient être plus lourdement taxés sans aucune conséquence pour les consommateurs de ce type de produits.
 
Parmi les oubliés de la rafle, les fumeurs de cannabis, qui, enfermés au fond d'un placard par une morale conservatrice obsolète, ne demandent pourtant qu'à consommer légalement, et seront ravis de pouvoir le faire en contribuant au régime de vache maigre pour soutenir l'économie de son pays, plutôt que l'économie souterraine profitant à des personnes mal intentionnées.
 
Le débat autour du cannabis, qui commence hélas à retomber, à étonnement soulevé plus de considération et de crédibilité dans les arguments des antiprohibistionnistes que chez les anti cannabis, combattant les moulins avec des raccourcis coupés à la tronçonneuse. Signe que les moeurs évoluent elles aussi.
Jamais le consommateur de cannabis ne pourra être récupéré par les "mafias" avec des produits plus dangereux comme la cocaine et l'héroine, les dangers de ces produits étant fort heureusement très reconnus, il est impossible de mener une vie normale en consommant ces produits et tout le monde (ou presque...) le sait.
 
Légalement ou pas, des millions d'euros s'envolent sous le nez de tout le monde, et l'on se refuse d'en prélever une part pour renflouer la sécurité sociale, financer les centres de désintoxication et d'information, parce que "ce n'est pas un bon signal", à croire que seules les interdictions et les augmentations sont un bon signal...
 
La guerre dans les banlieues n'est pas assez émouvante pour avoir pu convaincre, espérons que l'argument économique puisse enfin être entendu pour que des millions de personnes dépensent leur argent de façon légale, contrôlée et taxée. L'argent du prof de dessin ou du médecin hippie qui aime fumer un peu d'herbe en rentrant du travail n'est pas plus sale que celui d'un dictateur fou, et ce vice n'est pas plus malsain qu'un "ballon de rouge" à 8 heure du matin.
 
De plus, cette taxe sur les sodas, l'alcool et le tabac permettant selon le premier ministre de lutter contre la surconsommation, on peut logiquement conclure qu'elle permettrait de réguler la consommation de cannabis, ce qui n'est actuellement pas fait. Une taxe de 3% et un autocollant "L'herbe rend stupide" ou "Fumer rend gauchiste" stabiliseraient ainsi la consommation de marihuana, à l'instar de la redoutablement efficace campagne sur l'alcool et le tabac menée depuis une dizaine d'années.
 
Et puis, le gramme d'herbe pourra aussi être l'objet d'une taxe liée à l'environnement, et les feuilles OCB de monsieur Bolloré se vendront plus que jamais, décidément cette plante a du potentiel.
 
Et si nous envoyions un euro à l’Élysée à chaque gramme d'herbe fumée, qu'en penseraient les ministres?
 
Puisse la campagne électorale faire avancer le débat et voir concrétiser un projet viable et lucratif...
 
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Bulletin IACM du 25 août 2011
Par mrpolo,
IACM-Bulletin du 25 Août 2011
 


 
Science: le THC réduit la motilité des patients souffrant de troubles fonctionnels intestinaux
Israël: le gouvernement approuve les dispositions relatives à l’usage thérapeutique du cannabis
En bref
Un coup d'œil sur le passé
 

Science: le THC réduit la motilité des patients souffrant de troubles fonctionnels intestinaux
 
Des chercheurs de la Clinical Enteric Neuroscience Translational et du Epidemiological Research Center de Rochester, Etats-Unis, se sont intéressé aux effets du THC (dronabinol) sur la motilité du côlon des patients atteints de troubles fonctionnels intestinaux. Il a été administré de manière aléatoire, aux75 patients divisés en 3 groupes (35 souffrant de troubles fonctionnels intestinaux et de constipation, 35 souffrant de troubles fonctionnels intestinaux et de diarrhée, et 5 de ces 2 pathologies), soit un placébo, soit 2.5 mg ou 5.0 mg de dronabinol. Les scientifiques ont évalué la motilité du côlon, le tonus et le ressenti à jeun après un repas.
 
La motilité du gros intestin de tous les patients à jeun ayant pris du dronabinol a diminué. Les effets du dronabinol ont été supérieurs pour les patients atteints de diarrhée ou des 2 pathologies. Le ressenti et le tonus n’ont pas été modifiés. Les chercheurs ont conclu que « le dronabinol pourrait être bénéfique pour les patients atteints de troubles fonctionnels intestinaux dont le transit intestinal est trop élevé. » Ils ont par la suite découvert que les variantes des récepteurs CB1et de l’enzyme qui catalyse la dégradation de l’endocannabinoïde anandamide, l’acide gras amide hydrolase (FAAH) pourraient influer cet effet du THC.
 
(Source: Wong BS, Camilleri M, Busciglio I, Carlson P, Szarka LA, Burton D, Zinsmeister AR. Pharmacogenetic Trial of a Cannabinoid Agonist Shows Reduced Fasting Colonic Motility in Patients with Non-Constipated Irritable Bowel Syndrome. Gastroenterology. 28 juillet 2011. [in press])
 
Israël: le gouvernement approuve les dispositions relatives à l’usage thérapeutique du cannabis
 
Le 7 août, le gouvernement israélien a approuvé des dispositions relatives à l’approvisionnement du cannabis à des fins thérapeutiques et de recherche et à sa supervision. Il a été indiqué que « ces dispositions ont été prises en reconnaissant la nécessité de l’usage thérapeutique du cannabis, dans certains cas. » Le 28 juillet, le ministre de la Santé a décidé d’établir un bureau au sein du ministère afin d’organiser la supervision et l’approvisionnement du cannabis à usage thérapeutique. Comme le stipulent les traités internationaux, ce bureau sera à terme une agence de régulation. Il entrera en fonction en janvier 2012.
 
Il a aussi été décidé que la culture de cannabis médical se poursuivrait en Israël, au moins pendant deux ans, car l’importation de ce produit serait dix fois plus coûteuse. Jusqu’à présent, le Dr. Yehuda Baruch, un psychiatre hospitalier de Bat Yam, a supervisé et autorisé l’usage du cannabis afin de soulager la douleur ou d’apporter d’autres bienfaits aux patients atteints de maladies graves. Actuellement, ce sont les cultivateurs locaux qui fournissent, sous l’autorisation du docteur Baruch, le cannabis à environ 6000 patients. Mais les indices de satisfaction, tant de la part du corps médical que de celle des patients, sont si élevés que l’estimation du nombre de bénéficiaires pourrait atteindre 40 000 patients en 2016.
 
Pour plus d’information :
- www.pmo.gov.il/PMOEng/Communication/Spokesman/2011/08/spokecannabis070811.html
- www.jpost.com/Health/Article.aspx?id=231535
 
(Sources: Site web du premier ministre israélien du 7 août 2011, Jerusalem Post du 29 juillet 2011)
 
En bref
 
Etats-Unis: sondage sur la légalisation
Un sondage réalisé par Angus Reid Public Opinion, publié le 9 août, qui porte sur un échantillon de 1003 adultes représentatifs de la population, indique qu’une majorité des Américains est favorable à la légalisation du cannabis. 55% l’appuient, et 40% s’y opposent. (Source: Angus Reid du 9 août 2011)
 
Allemagne/Royaume-Uni: essai sur le Sativex
Un large test sur l'efficacité du Sativex produit par la compagnie britannique GW Pharmaceuticals, sera réalisé sur des patients souffrant de douleurs chroniques dues aux cancers. L´essai a été étendu, après sa réalisation aux Etats-Unis, à certains pays EURopéens : Allemagne et Royaume Uni et inclura plus de 1000 patients. (Source: www.spraytrial.com)
 
Science: purpura thrombocytopénique
A la Second University de Naples, Italie, des chercheurs se sont intéressés de savoir si certaines souches du récepteur CB2 étaient associées au risque de purpura thrombocytopénique, une maladie du sang qui se manifeste par un nombre réduit de plaquettes. L’étude qui incluait 190 enfants atteints de purpura thrombocytopénique et 600 enfants sains a confirmé leur hypothèse. (Source: Rossi F, et coll. Haematologica. 9 août 2011. [in press])
 
Science: Vomissement
Un groupe de scientifiques issus de différents pays se sont intéressés aux mécanismes inhibiteurs du vomissement induits par le cannabidiol (CBD), sur le modèle animal. Leurs résultats suggèrent que le CBD produit des effets antiémétiques par l’activation indirecte des autorécepteurs somatodentritiques 5-HT(1A) dans certaines régions du cerveau. (Source: Rock EM, et coll. Br J Pharmacol. 2011 Aug 9. [in press])
 
Science: Diabète
Selon une étude menée à l´Université de Turin, Italie, l´activation du récepteur CB2 améliore la fonction du foie des souris diabétiques. De plus, le récepteur a été réduit dans les biopsies du foie des patients dont le foie était endommagé par le diabète. Les chercheurs en ont déduit un effet protecteur produit par le signal du récepteur CB2 de ces patients. (Source: Barutta F, et coll. Diabetes. 1er août 2011. [in press])
 
Un coup d'œil sur le passé
 
Il y a un an
 


 
Science/Etats-Unis: selon une étude, la légalisation du cannabis en Californie en réduirait le prix et augmenterait la consommation

 
Il y a deux ans
 


 
Israël: un nombre croissant de patients sont autorisés à consommer du cannabis à des fins médicales
Science: Le nombre des nouveaux cas de schizophrénie au Royaume-Uni ne justifie pas l’hypothèse selon laquelle l’usage du cannabis accroîtrait le risque de schizophrénie
Etats-Unis: des mesures relatives à l’usage du cannabis sont présentées à la House of Representatives (Chambre des Députés)

 
Source : IACM
 
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Des chercheurs ont séquencé le génome de la marijuana
Par mrpolo,
Pour la première fois, des chercheurs d'une société basée dans le Massachusetts aux États-Unis, ont séquencé intégralement le génome de deux variétés de marijuana. Des travaux qui pourraient permettre de développer de nouveaux traitements basés sur les propriétés de la plante.
 
Si le cannabis a déjà fait l'objet de nombreuses études, la plante recèle encore aujourd'hui bon nombre de mystères. Mais les récents travaux des chercheurs de Medicinal Genomics, une société basée dans le Massachusetts, pourraient bien permettre d'en élucider quelques-uns. En effet, Kevin McKernan, fondateur de l'entreprise, vient tout juste d'annoncer qu'ils étaient parvenus à séquencer le génome du plant de cannabis, et plus précisément, celui de deux sous-espèces : Cannabis sativa et Cannabis indica. Selon leurs résultats, la séquence décryptée serait composée de plus de 131 milliards de paires de base, mais celle-ci n'a pour l'instant été publiée dans aucune revue.
 
"Malgré des preuves concluantes sur les bénéfices thérapeutiques du cannabis, très peu de recherches centrées sur la génomique ont été réalisées dans ce domaine", a expliqué Kevin McKernan dans une interview accordée à National Public Radio. Justement, c'est précisément dans le but d'étudier les effets bénéfiques du cannabis et d'identifier ses composés que les chercheurs ont réalisé ce séquençage. Ainsi, ils ont isolé 84 molécules qui pourraient être capables de combattre la douleur voire agir sur des tumeurs, parmi lesquelles le tétrahydrocannabinol (THC) déjà bien connu.
 

Kevin McKernan

 
"Nous savons quels gènes gouvernent le THC et le CBD (un autre cannabinoïde), mais pas ceux des 83 autres composés. Maintenant que nous avons séquencé le génome, nous pouvons aussi séquencer d'autres variétés, et ainsi lier les différences dans l'ADN aux différentes caractéristiques" a indiqué le patron de Medicinal Genomics toujours à NPR. Une fois identifiés, les autres composés pourraient alors être utilisés pour concevoir de nouveaux traitements. Ou à l'inverse, ces nouvelles connaissances pourraient également permettre de créer du cannabis aux effets psycho actifs réduits comparé à ceux du plant originel.
Un grand pas en avant pour les scientifiques
 
Toutefois, les recherches s'avèrent difficiles dans le domaine alors que de nombreux pays restreignent sévèrement la culture et la détention de marijuana. Kevin McKernan précise ainsi : "De nombreuses personnes qui souhaitent contribuer à ce type de travaux ne le peuvent pas, mais désormais que cette information (le génome) est disponible, de nombreuses recherches peuvent être faites sans avoir à cultiver la plante".
 
Source: Maxiscience
 
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Les clubs compassion à la croisée des chemins
Par mrpolo,
L’avenir des clubs compassion est-il en train de se jouer actuellement? C’est une question qui se pose, au moment où Santé Canada revoit les modalités d'application de son programme de cannabis thérapeutique mis en place il y a dix ans.
 
À l’époque, le gouvernement avait été forcé de mettre en place un tel système après avoir perdu en cour, à la suite d'une longue bataille judiciaire. Mais le programme comportait plusieurs lacunes dans lesquelles s’étaient engouffrées les clubs compassion.
 
Les dispensaires de marijuana à des fins médicales devraient faire partie intégrante d’une nouvelle réglementation sur le cannabis thérapeutique. C’est la recommandation qu’ont faite deux intervenants montréalais convoqués aux consultations de Santé Canada qui revoit son programme d’accès.
Une fois l’activité des dispensaires ainsi légalisée, des démarches auprès des médecins pour les encourager à prescrire en plus grand nombre la marijuana pourraient être amorcées, suggère Adam Greenblatt, directeur de la Société pour l’accès au cannabis médical.
 
Au Canada en 2010, 4884 personnes avaient les permis de santé nécessaires pour posséder de la marijuana séchée et 3576, les permis pour en faire pousser. Le nombre de permis octroyés pourrait toutefois diminuer par ailleurs, l’ébauche du nouveau règlement interdit de cultiver soi-même la plante, ce que les détenteurs de permis sont à même de faire pour l’instant. Le ministère prévoit plutôt en confier la production et la distribution à des producteurs privés, ce qui inquiète M. St-Maurice.
 
«Le cannabis produit par Santé Canada est de mauvaise qualité, il manque de variétés pour pouvoir répondre à tous les besoins en terme de santé et les délais administratifs pour l’obtenir sont trop long», illustre Marc-Boris St-Maurice, directeur du Centre compassion de Montréal. «Faire pousser la marijuana chez soi, c’est moins cher pour les patients et la qualité du produit qu’offre Santé Canada n’est pas à la hauteur», soutient-il.
 
Avec trois autres organismes d’ici, il était convié, mercredi, par Santé Canada qui voulait écouter leurs recommandations. «On présume de leur bonne foi, mais en même temps, on est sur nos gardes. Il y a dix ans, quand j’avais été poursuivi pour avoir ouvert un club compassion, Santé Canada avait témoigné en cour contre moi», rappelle M. St-Maurice qui fera de nouveau face à la justice l’année prochaine.



Lui et plusieurs autres propriétaires de clubs compassions de la métropole avaient été arrêtés. L’ouverture du club Culture 420 avait mis le feu aux poudres car il s’apparentait plus à un magasin de revente qu’à un centre compassion.
 
Il n’a pas été possible de parler à un représentant de Santé Canada. En juin, la ministre fédérale de la Santé, Leona Aglukkaq, avait indiqué vouloir améliorer le programme afin de «réduire les risques d’abus et d’exploitation par des éléments criminels».
 
«Nous avons l’expertise et une bonne réputation parmi les patients, affirme Marc-Boris St-Maurice, directeur du centre compassion de Montréal. Le grand nombre de patients qui s’approvisionne chez nous témoigne de la qualité du service et du produit qu’on offre.»
 
Il ajoute que «les médecins ne veulent pas signer les prescriptions de marijuana».
 
«Le problème est que beaucoup de médecins ne connaissent pas les effets de cette drogue sur le corps», croit le docteur Mark Ware, chercheur de l’unité de gestion de la douleur du Centre de santé universitaire McGill. Les essais cliniques qui pourraient démontrer sans aucun doute l’efficacité et la sécurité de l’utilisation de la marijuana restent à faire, précise-t-il.
 
«C’est pour ces raisons qu’on demande à Santé Canada de reconnaître et d’inclure les centres compassions dans son programme, tout en créant des règles claires qui nous régissent afin d’éviter les abus», explique Adam Greenbatt, directeur de la Société canadienne pour l’accès au cannabis médical.
 
Parmi les autres demandes des organismes consultés, on retrouve la mise en place d’un comité parlementaire ainsi que des fonds pour financer la recherche sur cette substance si controversée.
 
Sources:MetroMontreal --- Canoë
 
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Cannabis : faut-il changer de politique ?
Par mrpolo,
Légaliser et taxer le cannabis comme le tabac. Face à la croissance du trafic de drogues, l’idée fait son chemin chez certains hommes politiques et partisans de la dépénalisation du cannabis. 3,9 millions de consommateurs réguliers, 550 000 chaque jour, la drogue illicite la plus connue de France peut-elle passer sous le giron de l’Etat ? Le débat fait rage, interpelle les politiques et met en question l’impuissance de la prohibition. Deux associations nous éclairent sur la voie de la légalisation contrôlée du cannabis.
 
Pierre Kopp lance le pavé dans la marre. L’idée serait d’instaurer une taxe afin de dégager des fonds pour la prévention et de mieux réguler la consommation. Selon l’économiste, 1 milliard d’euros pourrait remplir les caisses de l’Etat via une filière nationale de vente du haschich. Pas très moral tout ça s’insurgent députés du Centre, du PS (Manuel Valls) et de l’UMP. Mais c’est bien là tout le problème s’exclament les défenseurs pour une légalisation contrôlée comme Europe Écologie. L’arme répressive, sous couvert de la lutte morale contre les drogues, est jugée inefficace : 3,9 millions consomment du cannabis chaque année malgré l’interdiction de la loi.
 
« Et pourquoi pas légaliser la prostitution, l’héroïne ou la cocaïne pendant qu’on y est ? » Comme ça c’est clair pour le secrétaire d’Etat Benoist Apparu, remplir les caisses de Bercy n’est pas une fin en soi. L’enjeu reste avant tout celui de la santé publique. Et aussi celui de la sécurité pour le socialiste Daniel Vaillant. Car la prohibition profite aux dealers et à l’économie parallèle. Bref les trafiquants trafiquent et les consommateurs consomment. Alors que faire ? Le cannabis nuit à la santé, mais reste une drogue agréable selon les usagers. Et si la solution était la régulation de la consommation par la tolérance ?
 
Cannabis, l’analyse de Jean-Piere Galland
 
Fondateur du collectif d’information et de recherche cannabique ( CIRC ), Jean-Pierre Galland croit en la légalisation contrôlée. « Les politiques prennent la main sur le débat du cannabis. C’est encore un sujet tabou, mais ils comprennent que l’usage du haschich est largement répandu dans tous les milieux sociaux. Vous avez 550 000 fumeurs réguliers par jour, des quadras, des cadres, des employés et pas seulement des jeunes étudiants. Beaucoup expérimentent le cannabis car il comporte moins d’effets secondaires comparés à l’alcool, et c’est moins dangereux pour la santé. Vous pouvez avoir une dépendance psychique, mais pas de dépendance physique contrairement à l’alcool. »
 
C’est quoi une bonne politique de prévention ? « Une bonne prévention des drogues doit jouer sur la responsabilité des usagers, parler d’usage doux ou dur et non pas de drogue dure ou douce. Il faut arrêter de stigmatiser et de mettre à la marge les fumeurs de cannabis. Non, on ne devient pas schizophrène en fumant du haschich. La pénalisation des consommateurs (80 000 interpellations) ne résout pas le problème. Se retrouver avec un casier judiciaire pour avoir fumé 4, 5 joints et galérer après sur le marché du travail, c’est ce que j’appelle un cercle vicieux. »
La personnalité de la semaine : Fabrice Olivet, directeur de l’association Auto-support des usagers de drogues
 
« Le cannabis est une vraie drogue qui peut être dommageable pour la santé psychologique. Notre objectif (Association ASUD) n’est pas de faire la promotion des drogues, mais d’informer les publics, éduquer les usagers sur les bonnes pratiques, voir d’éloigner les plus vulnérables de l’usage de ces produits. Il est urgent de sortir de l’impasse de la pénalisation et de la vision moraliste sur le cannabis car au final la prohibition a favorisé l’économie parallèle et miné certains quartiers. Le tout répressif ne fonctionne pas. Pour preuve, le cannabis, c’est la drogue illicite la plus socialisée en France. »
 
L’écogeste : le chanvre contre les matériaux de construction polluants et toxiques
 
Une plante qui peut faire beaucoup de bien. Eh oui, le chanvre n’est pas seulement connu pour ses propriétés psychotropes (cannabis). Après la récolte, le broyage, le tamisage, le calibrage et le conditionnement, ouf, vous êtes parés pour le chanvre version matériau de construction écologique. Enduits, fabrication de murs, dalles de béton, isolation des combles ou des cloisons (mélange chaux et chenevotte), ce composite végétal oublié possède des qualités thermiques et acoustiques. Les rabat-joies diront que les filières bio-matériaux restent encore à développer. Mais pour les optimistes de nature, professionnels du bâtiment, bricoleurs en herbe, ce peut-être un bon moyen de changer les mauvaises habitudes (laines de verre).
 
 
Photo : Flickr - Roomic Cube
 
Publié par Christophe Baudouin
 
Source:Durable.com
 
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Le cannabis au Maroc : histoire brève d'un paradoxe politique
Par mrpolo,
Contexte historique, politique et économique de la production de cannabis dans la région du Rif : de l'agriculture de subsistance à l'industrie du haschich
 
Depuis le début des années 2000, de nombreuses études menées par l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et par l'Observatoire géopolitique des drogues (OGD) affirment que le Maroc est le premier producteur et exportateur mondial de cannabis (marijuana et haschich). Selon leurs rapports, cette économie parallèle – essentiellement implantée dans la région du Rif – se serait largement développée depuis une vingtaine d'années. Malgré une succession de programmes d'éradication des cultures de cannabis, les actions menées par les autorités marocaines n'ont pour le moment pas permis d'endiguer ce phénomène, qui s'insère désormais dans une dimension internationale.
Le contexte de la production et du commerce de cannabis au Maroc est très particulier dans la mesure où il diffère de celui que l'on rencontre dans les principaux pays producteurs de plante à drogue (Afghanistan, Birmanie, Colombie). Bénéficiant d'une situation politique, économique et sociale relativement stable, le Maroc est signataire des principales conventions des Nations unies contre les stupéfiants et les substances psychotropes (1961, 1971, 1988), ainsi que du traité pour la lutte contre la criminalité transnationale organisée (2000). Le pays abrite pourtant plusieurs dizaine de milliers d'hectares consacrés à la culture du cannabis, tandis que la région du Rif est devenue en quelques décennies le principal fournisseur mondial de haschich.
 
Le Rif : région marginale ou carrefour commercial ?
 
Au Maroc, la région du Rif concentre l'essentiel de la production de cannabis marocain. Située au nord du pays, cette région montagneuse du littoral méditerranéen s'étend depuis Tanger à l'ouest, jusqu'à Moulouya à l'est. Relativement isolée du reste du territoire en raison du relief, et longtemps délaissée par le pouvoir central (Troin, 2002 ; Chouvy, 2008), la région du Rif est essentiellement vouée à l'agriculture. Avec une densité de population très importante et des ressources naturelles extrêmement limitées, la région souffre d'un lourd retard en matière d'équipement et de développement économique.
 
Dans ce contexte, la culture du cannabis y est surtout considérée comme une activité de subsistance. Cependant depuis les années 80, la superficie cultivée connaît un tel développement que le cannabis y est pratiquement devenu une monoculture. Selon de nombreuses études, ce marché serait non seulement la première source de revenus des paysans rifains, mais tendrait à devenir l'un des principaux apports en capitaux au Maroc (Observatoire Géopolitique des Drogues, 1994 ; Hibou, 1996 ; Moreno, 1997 ; Labrousse, 2002 ; Chouvy, 2005).
Au Maroc depuis l'Antiquité, l'ensemble du littoral méditerranéen jusqu'au détroit de Gibraltar constitue un espace stratégique. Durant des siècles, cette région a abrité de nombreux comptoirs, qu'ils aient été phéniciens, romains, ou encore portugais. À l'heure de la mondialisation des échanges, cette zone constitue désormais un véritable carrefour commercial où s'insèrent à la fois les activités légales et les marchés prohibés (stupéfiants, contrebande, trafic humain, etc.).
Les bénéfices des activités illicites sont généralement réinjectés dans l'économie légale par le biais du système financier qui, paradoxalement, est particulièrement bien représenté dans le Rif. En effet, bien que la région demeure largement sous-équipée, elle possède malgré tout l'un des réseaux bancaires les plus puissants du Maroc (ONUDC, 2007). Selon de nombreux observateurs, l'importance de l'économie parallèle et de la corruption dans cette région sous-développée et marginalisée, où la tolérance du cannabis est historique, pourrait en partie expliquer l'explosion du trafic au cours des dernières décennies (ONUDC, OGD, OEDT).
 
Le cannabis au Maroc, une stratégie politique
 
Selon plusieurs chercheurs, le cannabis aurait été introduit au Maghreb au VIIe siècle. Sa culture se serait ensuite progressivement répandue, et se serait véritablement implantée dans le Rif au cours du XVe siècle (Labrousse, Romero, 2001 ; OGD, 1996 ; ONUDC, 2003). À la fin du XIXe, le sultan Moulay Hassan Ier autorisa officiellement la culture et la consommation locale de cannabis dans cinq villages du Rif (tribus des Ketama, des Beni Seddate et des Beni Khaled), dans le cadre d'une politique de pacification (J-F. Troin, 2002). En effet à cette période [1863-1898] de nombreuses révoltes éclataient dans le région. La population locale, essentiellement berbère, était à la fois opposée aux présences française, anglaise et espagnole, mais aussi à la politique menée par le pouvoir central. Face à une véritable guerre d'indépendance, cette stratégie de légalisation du cannabis dans le Rif a été poursuivie sous le protectorat espagnol [1912-1956], (Chouvy, 2008)
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Dans le reste du pays, sous contrôle français depuis 1912, la culture du cannabis fut progressivement proscrite après la signature de la Convention internationale sur l'opium et le pavot, qui concernait également la coca et le cannabis (Conférence de Genève, 1925). En 1932, la production de cannabis est officiellement interdite par décret royal. Cependant elle reste autorisée pour la Régie des tabacs et du kif, une société multinationale dont le capital était principalement français, et qui était implantée dans les régions de Kenitra, de Marrakech, du Gharb et du Haouz (Chouvy, 2008).
C'est seulement en 1956, au moment de l'indépendance du Maroc, que l'interdiction de cultiver du cannabis fut définitivement appliquée, à l'exception des cinq villages historiques du Rif où la production fut autorisée au XIXe siècle. En effet, aux yeux des Rifains, la culture du cannabis était à cette époque non seulement un droit qu'ils estimaient avoir acquis après de nombreuses révoltes, mais surtout une réponse à leur sous-développement.
En 1992, à la fin de son règne (1961-1999), le roi Hassan II lança une véritable « guerre contre la drogue » dans la région du Rif. Prévoyant la destruction des cultures de cannabis et des poursuites judiciaires, elle s'inscrivait alors dans un contexte de forte contestation politique, violemment réprimée par le pouvoir central.
À la mort de son père, le roi Mohammed VI choisit de mener une politique de réconciliation, et mit en place de nombreux programmes de développement économique et de désenclavement (infrastructures et équipements, agricultures alternatives, tourisme, etc.). Ces projets qui devaient permettre d'endiguer la production de cannabis se sont cependant avérés insuffisants pour compenser le retard économique de la région. En 2003, la première étude des Nations unies révélait ainsi que le Maroc était devenu le premier producteur mondial de haschich.
 



L'industrie du haschich
 
Depuis les années 2000, la production de cannabis et de haschich a véritablement explosé. Compte tenu du contexte historique, économique et social précédemment exposé, plusieurs facteurs tant structurels que conjoncturels permettent d'expliquer ce développement exceptionnel.
Tout d'abord, la proximité du marché européen où la demande en cannabis était croissante a permis la mise en place d'une véritable industrie du haschich. Traditionnellement, les paysans rifains produisaient du kif, une mixture composée de deux tiers de marijuana et d'un tiers de tabac noir. Cependant dès les années 60, le Maroc devint une destination privilégiée pour les hippies européens. Déjà consommateurs de haschich libanais, turc, afghan, pakistanais, indien, népalais, etc., ils se tournèrent vers le marché marocain, que la proximité rendit vite plus attractif que les autres. Selon plusieurs auteurs, la croissance de la demande et de la superficie des cultures de cannabis dans le Rif aurait été contemporaine de l'introduction des techniques de production de haschich utilisées au Proche-Orient et en Asie (R.C. Clarke, 1998 ; Chouvy, 2008).
 
Quel avenir pour le Rif ?
 
Ainsi, les autorités marocaines et européennes ne semblent pas encore parvenir à maîtriser un tel phénomène, dans la mesure où il s'appuie à la fois sur une agriculture de subsistance, une forte demande, et de puissants réseaux clandestins. Aussi, craignant à juste titre que la seule éradication du cannabis dans la région n'ait de trop lourdes conséquences sur le plan économique et social (chômage, émigration, révoltes, etc.), le gouvernement de Mohamed VI poursuit sa politique de désenclavement et de développement alternatif. Paysages de falaises et de montagnes fertiles, la région du Rif pourrait en effet devenir une destination importante en terme de tourisme vert.
Enfin, le développement d'une agriculture intensive du cannabis pourrait, à terme, avoir de nouvelles conséquences problématiques. Dans un contexte où le sous-développement et la monoculture perdureraient, la surexploitation du milieu naturel par une population croissante pourrait en effet conduire la région du Rif vers une crise écologique, qui aurait alors de lourdes retombées économiques et sociales.
 
Publié le 13 août 2011 par Albelle Di Napoli
 
Source: Suite101
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Santé infantile
Par mrpolo,
Étude sur l’état de santé des enfants élevés par des producteurs de marijuana
 
Une étude révèle que la majorité des enfants élevés par leurs parents dans des lieux de production de drogue sont malgré tout en meilleure santé que s’ils étaient placés en foyers d’accueil.
 
Cette recherche, dont les résultats ont été publiés dans la revue scientifique The Journal of Pediatrics, indique que la plupart des jeunes retirés de leur foyer parce que leurs parents y produisaient de la drogue étaient en bonne santé, ne consommaient pas de drogue et fréquentaient l’école.
 
De façon générale, ils présentaient moins de problèmes de santé que la moyenne de la population canadienne.
 
L’étude a analysé l’état de santé de 75 enfants issus de la région de York en Ontario, leur âge variait de deux mois à 15 ans.
 
Dans près de 80% des foyers examinés, on faisait pousser de la marijuana ou encore on a saisi d’importantes quantités de cannabis. Dans les autres foyers, on produisait ou l’on stockait des amphétamines, de la cocaïne, de l’héroïne, etc.
 
«Cette étude est très éclairante dans la mesure où elle nous permet de savoir que de tels environnements n’ont malgré tout pas d’effet durable sur les enfants qui y vivaient», a souligné le chef de la police régionale de York, Bruce Herridge.
 
Sur la base de ces conclusions, l’auteur principal de cette recherche, le Dr Gideon Koren indique que le placement de ces enfants en foyers d’accueil ne devrait pas être décidé de façon systématique. «La décision devrait être prise au cas par cas», a-t-il dit.
 
Source: Canoë Santé
 
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