Propositions pour une évolution du cadre légal français en matière de cannabis
Par mrpolo, dans Justice, politique,

Quarante années de prohibition de l’usage et de répression du trafic n’ont pas contré l’augmentation importante de la consommation de cannabis, ni fait durablement reculer l’offre. Ils sont maintenant ancrés sous des formes variées chez des millions de Français. L’illégalité trop largement partagée fausse gravement le rapport à l’autorité et la loi, le marché noir gangrène nos cités, les dommages sanitaires et sociaux sont aggravés. Le remède est devenu pire que le mal. Ce constat implique une nouvelle orientation dans les politiques publiques afin de réduire les risques liés à cette pratique devenue massive.
 
Cette réforme de la loi de 70 doit permettre de :
 
Limiter l’impact du cannabis sur la santé et la vie sociale des usagers.
 
Financer la prévention ainsi que l’éducation sanitaire et l’assistance en cas d’abus.
 
Éliminer les organisations criminelles de la production et la distribution.
 
Garantir la sécurité de la production et de la distribution, les qualités phytosanitaires du cannabis, l’étiquetage et le titrage des produits.
 
Éviter la dispersion vers les mineurs, le tourisme du cannabis et l’exportation.
 
Prévenir les mauvais usages et l’abus aigu et chronique.
 
Financer le traitement des maladies liées à l’usage.
 
Créer une nouvelle filière économique.
 
Contribuer à apaiser les relations sociales.
 
La constitution d’une filière cohérente sera un travail complexe et pluridisciplinaire. Les représentants des usagers, les spécialistes de la réduction des risques et du traitement des addictions devront s’y intégrer à part entière.
 
L’usager de cannabis doit redevenir un citoyen avec des droits et des devoirs
 
L’interdit n’est pas justifié pour les adultes. Le cannabis est une drogue socialement contrôlable.
 
La clandestinité ne permet pas d’établir et de promouvoir un usage raisonnable du cannabis, c’est pourtant la base indispensable pour une diminution de la consommation et des dommages associés. La prévention et l’éducation sanitaire, ainsi que la répression des comportements abusifs, ont permis d’obtenir des succès remarquables pour deux drogues très problématiques : l’alcool et le tabac. L’adulte qui utilise du cannabis devrait donc respecter des règles similaires :
 
Restrictions de consommation comme pour le tabac et l’alcool.
 
Vente aux mineurs toujours délictuelle.
 
Pas de consommation sur la voie publique dans les espaces commerciaux, touristiques, accessibles aux enfants, proche des bâtiments éducatifs.
 
Pas d’utilisation d’automobile ou d’engin dangereux sous l’effet, avec un seuil réaliste et un contrôle affiné. Le système actuel est trop imprécis et pénalise longtemps après l’effet.
 
Forte incitation à la modération, y compris par le prix, assistance très accessible.
 
Mais comment passer un contrat social avec des usagers clandestins pénalisés ? Comment moraliser une pratique interdite ? A l’évidence c’est impossible.
 
Avec la prohibition, l’usager de cannabis subit de nombreux dommages :
 
Il risque de consommer des produits frelatés. Les analyses démontrent la présence de produits de coupe toxiques dans le haschich comme dans l’herbe. Sans compter les engrais et les traitements chimiques des cultures. Des millions de Français consomment régulièrement des poisons lents. Une catastrophe sanitaire pourrait survenir avec du cannabis infesté.
 
Il consomme à l’aveugle. Le manque d’informations sur les effets et la force des produits ne favorisent pas la maîtrise de la consommation, cela augmente les mauvais usages et les accidents.
 
Il n’a pas d’informations suffisantes sur la réduction des risques liés à l’usage : fumer les produits sans mélanger au tabac, ingérer la substance, utiliser un vaporiser, ne pas garder la fumée longtemps dans les poumons, faire des pauses significatives et régulières, consulter en cas d’usage chronique et intensif, etc.
 
Il doit maintenir un contact direct ou indirect avec l’économie parallèle, il est donc bien plus tenté de l’utiliser pour d’autres produits ou services que le reste de la population.
 
Il finance contre son gré des organisations criminelles de différents niveaux, du dealer de quartier aux mafias internationales. Les nuisances sont immédiates et très visibles dans les cités contrôlées par les gangs. Les usagers les subissent mais répugnent à se couper des fournisseurs, en plus de la peur des représailles. A plus haut niveau l’argent du cannabis gangrène l’économie officielle et multiplie le risque de corruption.
 
Il subit la pression du marché de rue : arnaque, agression, racket, omerta, sexisme, homophobie…
 
Il doit lutter contre la tentation de l’usage/revente puis le trafic et la criminalité. Le prix de détails des produits de qualité est devenu excessif (de 7 à 15 euros/g), il entraîne beaucoup d’achat collectif et de micro-deal entre amis pour obtenir de meilleures conditions, aussi de la petite délinquance pour se financer, des dettes, des tensions, des violences et des crimes.
 
Il subit cette scène du cannabis parfois violente, surtout quand elle s’approche de celle de la cocaïne, la séparation de ces marchés peut freiner le développement du poly-usage de stupéfiants.
 
Il risque une procédure policière puis judiciaire aux conséquences désastreuses. La répartition très inégale de la répression accentue la stigmatisation des quartiers et des populations sensibles. La haine de la police est en partie causée par la chasse à la boulette. Pourtant la peur du gendarme n’a pas freiné l’usage ni le deal, le gendarme doit réprimer les abus et protéger la jeunesse, pas criminaliser des adultes intégrés. Ainsi il retrouvera la confiance de millions d’usagers/citoyens et de leurs proches.
 
Tirer les leçons des échec et des problèmes rencontrés par nos voisins
 
La grande majorité des pays européens ont dépénalisé l’usage et la possession simple (de 1g à 30g). Sa large diffusion dans la population n’empêche pas les Pays-Bas d’être la 10ème puissance économique mondiale ou l’Inde de se développer à grande vitesse. Le niveau de consommation de la jeunesse dans ces pays est pourtant inférieur à la France. Par contre, l’usage irrégulier et modéré y est plus répandu. Le Portugal a connu une forte augmentation des demandes d’aide médicale au sevrage après la dépénalisation de l’usage. Preuve qu’il peut exister une culture du bon usage dans un cadre non prohibitionniste, elle se développe ainsi pour l’alcool et même le tabac, le cannabis s’intégrera dans ce schéma préventif.
 
Pourtant aucun système actuellement en fonction n’encadre le phénomène de manière satisfaisante. La peur politique d’affronter le dogme de la guerre à la drogue favorise des solutions incomplètes, surtout au niveau de la production et de la distribution. Il faut avoir le courage d’édifier une filière respectueuse des conventions internationales mais aussi de l’intérêt de nos concitoyens et de notre société.
 
Le modèle hollandais est en péril
 
En refusant de règlementer la production de cannabis, le gouvernement hollandais a intégré durablement les organisations criminelles dans la production, l’import/export et même la distribution d’un gigantesque marché aux règles floues. Elles ont prospéré sur le tourisme du cannabis autant que sur la consommation locale, les nuisances poussent de nombreuses municipalités à demander la fermeture des coffeeshops ou de nouvelles restrictions drastiques dont l’encadrement de la production et l’interdiction aux non-résidents. Il convient donc d’utiliser ces paramètres dans notre réflexion.
 
L’échec suisse
 
Après avoir mené un processus de dix ans d’études et de concertation, la Confédération n’a finalement pas adopté une politique raisonnable en matière de chanvre, le Conseil National a refusé (à quatre voix près) la proposition du Conseil Fédéral, puis le peuple a rejeté l’initiative populaire pour une réglementation du marché (38% favorables). Dans la nouvelle loi, la consommation n’est plus pénalisée mais la production est interdite. Pendant dix ans la situation était inversée. Il était légal de cultiver du chanvre, sans limitation de THC, pas de le vendre ou de l’utiliser comme stupéfiant. Sur ce trou juridique, avec une tolérance très variable selon les cantons, une filière s’est créée d’environ 200 producteurs et 400 point de ventes employant autour de 10.000 personnes. Tout a été fermé entre 2001 et 2007. Pourquoi ce retournement ?
 
En l’absence de lieux dédiés, la consommation publique a dérangé une partie de l’opinion. Le cannabis devenait très visible.
 
Comme dans de nombreux pays à cette époque la consommation a augmenté. Maintenant elle régresse légèrement dans les mêmes pays. Pourtant cette croissance a été imputée aux magasins.
 
La vente aux étrangers et l’exportation à mis la pression internationale sur les autorités.
 
De nombreux producteurs évoluaient dans une zone grise, sans déclarations correctes des impôts et des charges, avec du travail au noir, des ventes non déclarées.
 
Les nombreux vols dans les exploitations, tant des rapines de mineurs que des gangs organisés ont envenimé les relations avec les autorités et le voisinage.
 
Une campagne contre le cannabis sous lampe à fort taux de THC et la mauvaise qualité sanitaire du chanvre vendu dans les magasins a effrayé la partie peu informée de l’opinion.
 
Une trop longue tolérance sans règles nationales claires à favorisé les dérives.
 
Le caractère semi clandestin du marché a attiré pas mal d’aventuriers et de marginaux. En un sens cela a participé à leur intégration dans le système. Cela a aussi multipliés les mauvaises pratiques et les affaires médiatiques.
 
Le volet prévention, éducation sanitaire, réduction des risques, protection de la jeunesse… était trop théorique, pas assez de programmes concrets pour convaincre l’opinion.
 
Cette expérience a démontré qu’un pays voisin pouvait devenir autosuffisant en matière de cannabis. Les importations étaient devenues marginales, il subsistait un petit marché noir de haschich car indisponible dans les magasins. Le hasch devait être toléré à la vente dans le système règlementé, sa production aurait alors été totalement locale.
 
Les nombreuses enquêtes policières lors de la fermeture des magasins du chanvre ont constaté 4% de mineurs dans la clientèle contrôlée, la plupart habilement dissimulés derrière des faux documents, comme pour l’alcool aux USA. Si certains dirigeants et employés de la filière ont été amendés pour la consommation et la détention d’autres substances illicites, les affaires de trafics associés sont restées rarissimes. La consommation d’alcool, de médicaments détournés, de cocaïne et de méthamphétamine a beaucoup progressée depuis la fermeture du marché gris.
 
La montée de l’UDC (extrême droite) opposée au projet, la propagande massive de sectes évangélistes et de la scientologie contre la réforme de la loi sur les stupéfiants, une presse populiste friande de scandales genre le cannabis génétiquement manipulé (un mythe), l’affaiblissement des défenseurs du projet suite à la répression sur les magasins… de nombreux facteurs extérieurs ont contribué à l’échec de cette réforme pourtant complète et pragmatique.
 
Modèle pratique de réglementation du cannabis
 
La solution la plus évidente serait de créer un marché réglementé avec ou sans monopole, patente spécifique, numerus clausus, comme pour le tabac ou l’alcool. L’importation de cannabis est interdite par les conventions internationales. Mais une production française peut être établie rapidement sans problèmes insurmontables. Cette option peut créer une dynamique économique forte mais aussi susciter beaucoup d’hostilité de la part de nombreux médecins, des associations familiales et d’une partie conservatrice de l’opinion. Elle peut aussi ne pas être compatible avec les conventions internationales. Le cannabis deviendrait trop visible, le dispositif paraîtrait trop incitatif. L’argent brassé ouvertement créerait de la jalousie dans notre société et à l’étranger.
 
Le nouveau commerçant ainsi institué pourrait être trop sensible à l’extension de son marché aux touristes du cannabis et à l’export clandestin. Il serait peu réceptif à la diffusion de la prévention et à l’imposition des règles de RDR dans les espaces de consommation. Il pourrait préférer une incitation et une publicité déguisée.
 
Il chercherait à minimiser les coûts de production en utilisant des engrais et traitements chimiques, en faisant moins de tests de qualité, en limitant la surveillance et la salubrité des installations de production, en abusant du travail au noir. L’encadrement de la filière devrait alors être très strict pour limiter les dérives qui mettraient en péril la réforme.
 
Dépénaliser l’usage et la possession
 
Le premier pas pour tout système règlementaire est la dépénalisation de la consommation de cannabis pour les majeurs. Il faut logiquement accompagner cette mesure d’un droit à la possession publique, assez faible pour ne pas faciliter le deal clandestin. Entre 5 et 12 grammes correspondent à un stock courant moyen. La possession au domicile ne doit être délictuelle qu’en cas de vente illégale ou de stockage dans ce but avéré.
 
Pour les mineurs, après un programme obligatoire et complet d’information et de prévention à la première infraction constatée, les récidivistes devraient faire l’objet d’une orientation socio-sanitaire et de travaux d’intérêts collectifs. La place d’un usager de cannabis n’est pas devant un tribunal ou dans une cellule, cette méthode n’a pas démontré d’efficacité. La pénalisation de la consommation n’est pas imposée par les conventions internationales.
 
Règlementer l’autoproduction
 
Puis il convient d’encadrer la pratique maintenant bien intégrée des 200.000 autoproducteurs de cannabis. En effet, la riposte d’une partie non négligeable des usagers contre les méfaits de la prohibition est la production domestique à petite échelle. Il faut toutefois dissuader la vente au noir et la cession aux mineurs. On peut donc limiter à 5 plantes en floraison, comme en Hollande et en Tchéquie, le quota toléré. Quelle que soit la méthode de culture, cela suffit à produire sa consommation sans trop d’excédent donc de mauvaises tentations. Il est préférable d’interdire la vente entre particuliers. La pénalisation de la production pour usage personnel n’est pas imposée par les conventions internationales.
 
Créer des cercles privés d’usagers de cannabis
 
La fin du processus est la création de clubs privés d’usagers de cannabis réservés aux adultes résidents en France. Les adhérents délèguent leur droit individuel à l’autoproduction à une association à but non lucratif. Celle-ci gèrerait la production, la distribution du cannabis et une salle de consommation à moindre risque. Le cercle devra respecter un strict cahier des charges sanitaire et sécuritaire. Ce modèle de Cannabis Social Club existe déjà sous des formes proches en Espagne et en Belgique. La Cour Suprême Basque espagnole a jugé l’expérience conforme à la loi et aux conventions dans le cas de Pannagh, un club local. La Cour Royale Belge a fait de même pour l’association anversoise Trekt Uw Plant. Les conventions internationales interdisent le commerce classique et les échanges internationaux. Un modèle non marchand ne devrait pas déclencher de sanctions prévues par les conventions, ni une pression des pays prohibitionnistes ou de nos voisins.
 
Gestion des cercles privés
 
L’association à but non lucratif a pour objet la prévention de l’abus de cannabis, la protection de la jeunesse, la lutte contre les addictions. Comme tous les cercles privés, elle doit verser 10% de son excédent d’exploitation à des œuvres caritatives. Une taxe finance le traitement des maladies liées à l’usage. Une taxe dissuasive pourra amener le prix final à un équilibre raisonnable.
 
Quelques éléments importants :
 
L’adhérent doit être majeur et résident en France. Evitons la narco-tourisme.
 
Le bureau et les employés des cercles peuvent faire l’objet d’enquêtes de moralité. L’autorisation d’ouverture est donnée par un organisme de contrôle. Elle peut être révoquée par cet organisme, par la préfecture pour motif administratif, par une décision de justice.
 
Chaque adhérent donne au club un pouvoir pour cultiver son quota de 5 plantes par rotation de culture, la production est ainsi facilement contrôlable.
 
Le cercle cultive lui-même ou passe un contrat avec un producteur déclaré à l’organisme de contrôle.
 
Le producteur assure un haut niveau de protection de la culture, en liaison avec la police. Il convient de limiter les surfaces par producteur afin de ne pas créer des cibles trop tentantes.
 
Le producteur respecte un cahier des charges afin protéger les consommateurs des méthodes de culture nocives. Agriculture raisonnée ou strictement biologique, la filière devra être fréquemment contrôlée.
 
Le cercle analyse régulièrement les produits distribués afin que les informations accompagnant les produits soient fiables. Comme pour le tabac et l’alcool, l’emballage devra comporter un message préventif et un appel à la modération.
 
Le cercle perçoit une adhésion à l’inscription puis vend à ses membres une quantité ne pouvant excéder la production de cinq plantes concédés par chaque inscrit. Les clubs déterminent leurs tarifs dans le respect de la législation fiscale, du code du travail, du droit des associations, du paiement de la taxe spéciale pour la Sécu, des 10% réservés aux œuvres.
 
Pour éviter la diffusion en cascade, la quantité journalière qu’un adhérant peut acquérir est limitée à la possession publique autorisée. Le contrôle de cette mesure est simple avec une carte à puce de membre. La confidentialité de ce fichier devra être garanti par un organisme indépendant, de préférence localisé à l’étranger. L’usager doit avoir assez confiance dans le nouveau système pour quitter la clandestinité.
 
Les cercles peuvent former des réseaux pour offrir de la diversité de services et de produits, aussi pour éviter aux voyageurs de stocker et transporter une quantité importante.
 
Le local de distribution et de consommation du club devra être discret, sans vitrines ou enseignes voyantes. Certaines zones peuvent être proscrites.
 
Les cercles n’auront pas accès à la publicité commerciale. Leur site Internet et les moteurs de recherche suffiront à leur promotion, en plus du marketing viral propre à toute communauté.
 
Les salles de consommation ne doivent pas proposer ou tolérer d’autres stupéfiants, même légaux comme l’alcool ou le tabac. Elles sont conçues pour apporter le plus de protection possible aux usagers et aux employés du club.
 
Un cas particulier urgent : le cannabis thérapeutique
 
Ces usagers de cannabis souffrent chaque jour de la prohibition alors que ce traitement naturel améliore leur qualité de vie et l’acceptation de leurs traitements chimiques souvent très lourds. De nombreux pays de l’UE ont adopté des dispositifs de prescription du cannabis sous sa forme synthétique et naturelle. Quinze Etats américains tolèrent la production de cannabis pour les malades. La France est à la traîne avec une prescription difficile du seul Marinol, la forme la moins efficace de traitement.
 
Des adhérents d’ASUD, Act Up, SOS Hépatites, AIDES, la CECT, Cannabis Sans Frontières, le CIRC… vivent avec des pathologies lourdes : cancers, VIH, Hep C, sclérose, lombalgie chronique, dépression, trouble de l’attention, addiction très problématique à l’alcool et au tabac…
 
Beaucoup attestent de l’utilité thérapeutique du cannabis. Le corps médical connaît cette médecine clandestine et parfois même la suggère sous couvert du secret.
 
Mais officiellement le cannabis n’est pas utilisable sauf cas rarissimes, sous réserves multiples et chicaneries administratives. Les malades subissent parfois la répression et presque toujours la nocivité du marché noir.
 
Seuls les malades autoproducteurs de cannabis contrôlent mieux leur traitement mais ils risquent davantage au yeux de la loi. Et ce n’est pas une solution adaptée à de nombreux malades impotents, déstructurés ou sans espace disponible. Un producteur pour ces malades prend autant de risque qu’un dealer/producteur, lourde peine. Cette situation est absurde et inhumaine. Elle doit être sortie du débat général sur le cannabis et traité en priorité. Des solutions simples existent :
 
Dépénaliser la consommation médicale du cannabis.
 
Autoriser la prescription et l’importation du Sativex (forme vaporisable d’extrait de THC et de CBD), du Marinol (THC synthétique, du Bedrocan (fleurs de cannabis produites sous contrôle phytosanitaire). Cette solution est la plus médicalisée mais aussi la plus chère pour le patient et à terme l’assurance maladie. En effet, ce cannabis médicalisé est vendu entre 6 et 12 euro le gramme, un poids très lourd pour un patient même maîtrisant bien sa posologie. Les patients sous Bedrocan utilisent entre 0,5 et 3 grammes par jour. Les plus pauvres ne peuvent pas y accéder ou bien mélangent de l’herbe officielle avec celle du marché noir ou du jardin pour tromper un éventuel contrôle.
 
Autoriser la production limitée de cannabis par les malades ou un producteur mandatée par les malades (système de nombreux Etats américains et canadiens). Cette solution est la moins coûteuse pour le patient, même s’il doit couvrir les frais d’un producteur. Elle règlemente des pratiques existantes. Elle vient compléter la filière pharmaceutique. En effet, de nombreux patients ne font pas confiance à la forme naturelle. La diversité des formes disponibles permet de couvrir le large spectre des besoins.
 
Ce dossier doit pouvoir avancer quelque soit l’option choisie, même en cas de maintien de la prohibition en l’état. La santé et la qualité de vie des malades ne doivent pas souffrir de considérations morales, politiques et financières.
 

par Laurent Appel



Publié le: 26 septembre


 
Présentation de l’auteur :
 
Laurent Appel, 44 ans, journaliste indépendant, collaborateur d’ASUD Journal
 
Rédacteur du site Chanvre-Info.ch, conseiller de la Coordination Suisse du Chanvre (2004-2007)
 
Réalisateur de documentaires : Cannabis TV, Au nom du chanvre, Chanvre en Suisse
 
Coorganisateur des Journées du Chanvre à Paris (1999-2003)
 
Membre de la commission du PS sur le cannabis présidé par Malek Boutih
 
Contact : laurent.appel@asud.org , 03.88.84.95.65
 
 
Source: CSF
 
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Petite pause pétard avant le débat entre socialistes
Par mrpolo,
« Les socialistes ont capitulé sur le cannabis face aux dealers … », expliquait ce lundi sur le site de l’UMP Bruno Beschizza, ci-devant secrétaire national à l’emploi des forces de sécurité. Passons sur les grosses ficelles consistant à tenter de faire passer tout partisan d’un assouplissement de la loi sur les stupéfiants pour un dealer en puissance, il est vrai que la question semble, au PS, faire son chemin comme jamais auparavant. Petit tour d’horizon à quelques heures du deuxième débat entre candidats à la primaire.
 
Le contexte d’abord. Depuis François Mitterrand, le PS n’a jamais arrêté de position claire sur les drogues, faisant sienne la dévise du Président: « La drogue il vaut mieux ne pas en parler, car sinon il faut hurler avec les loups. » Pour que la consigne soit bien claire pour tout le monde, en 1988, le ministre de la Santé Léon Schwartzenberg fût remercié après neuf jours pour avoir osé aborder la question.
 
Lors de la campagne présidentielle de 2002, Lionel Jospin s’était bien aventuré à déclarer que fumer un joint chez soi était moins nocif que de boire de l’alcool avant de conduire; mais le tir de barrage (et la défaite qui s’ensuivit) fût tel, qu’il calma les ardeurs de ceux qui auraient pu être tentés d’emprunter le même chemin. Pas de hurlements, donc, du côté du PS, mais une ambiguité qui, au fur et à mesure où les choses avancent à l’étranger, devient de plus en plus difficile à tenir.
 
Pour qu’un débat réel voit le jour rue de Solférino, il fallut finalement attendre la petite bombe que l’ancien ministre de l’Intérieur Daniel Vaillant déposa sur le bureau du groupe PS à l’Assemblée le 15 juin, prônant la légalisation contrôlée du cannabis. Une première qui, juste avant l’ouverture de la campagne pour les primaires, forçait les différents candidats à se positionner.
 
C’est François Hollande qui s’y est collé le premier, quelques jours avant la publication du rapport Vaillant. Celui qui n’était alors pas encore le grand favori des sondages esquive magistralement la question de sa position personnelle en proposant de « réunir une commission au niveau de l’Europe »… Beau bottage en touche réitéré lors du débat télévisé du 16 septembre: il faut changer la loi, maintenir l’interdit mais « envoyer en prison les gens qui fument du cannabis, personne ne peut l’imaginer », il faut « les soigner, les accompagner, les punir ». Chacun y retrouvera ses petits.
Faut-il légaliser le cannabis ? par LCP
 
C’est donc de Martine Aubry qu’est venue LA surprise. A la suite de la publication du rapport Vaillant, elle est interrogée sur la question au JT de TF1 et tranche: elle est « contre » la dépénalisation du cannabis. Mais comme seuls les imbéciles ne changent pas d’avis, elle se prononce, comme si de rien était et sans expliquer son revirement, pour la dépénalisation lors d’un débat avec les internautes sur Rue89 le 16 septembre, quelques heures avant le débat télévisé.
Aubry : « Je suis pour la dépénalisation du… par rue89
 
Le soir, sur le plateau de France 2, elle précise même sa pensée: pas de prison pour les détenteurs de moins de 5 grammes de cannabis, mais tout de même des peines plus lourdes pour les trafiquants (ce qui est compliqué vu les niveaux actuels), histoire de ne pas avoir l’air laxiste non plus… Une conversion maladroite et tardive, qui illustre bien l’embarras des ténors socialistes sur le sujet, mais une première tout de même: si elle emportait la primaire, elle serait la première candidate socialiste à la présidentielle à avoir pris position pour la dépénalisation.
 
Ségolène Royal, elle, semble faire le mouvement inverse. Lors de la campagne de 2007, la candidate avait, sans trop se mouiller, appelé à un débat sur la question: « Personne ne doute [...] du fait que renforcer les interdictions et, surtout, alourdir les peines ne permettra pas de diminuer l’accessibilité et la consommation de drogues. » Elle a, depuis, rangé son débat dans sa poche et se prononce désormais sans ambiguité contre la dépénalisation. Ce qu’elle n’a pu faire le 16 septembre faute de temps de parole suffisant.
 
Quand aux deux « jeunes » candidats, Arnaud Montebourg et Manuel Valls, ils sont paradoxalement apparus lors du premier débat comme les plus farouches opposants à la dépénalisation, croyant peut-être, par leur intransigeance, se tailler une stature plus présidentielle. On notera cette sortie définitive de Manuel Valls: « Etre de gauche, c’est lutter contre toutes les dépendances possibles. » Avant le débat, Arnaud Montebourg avait, lui, trouvé l’occasion d’étaler sa totale ignorance du sujet, affirmant que l’alcool et le tabac étaient des « drogues douces » alors que tous les rapports médicaux sur la dangerosité des drogues classent l’alcool dans le peloton de tête avec l’héroïne.
 
Dans une surprenante surenchère avec Daniel Vaillant, seul Jean-Michel Baylet s’est prononcé pour une légalisation contrôlée du cannabis, qui pourrait être vendu en pharmacie! Ah, on me signale dans l’oreillette que Jean-Michel Baylet n’a pas plus de chances que Daniel Vaillant de figurer au second tour de la primaire socialiste. Ceci explique peut-être cela…
 
Arnaud Aubron
 
Source: les Inrocks
 
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Le Spray au cannabis arrive en Suisse
Par mrpolo,
Dans quelques mois, un antidouleur à base de chanvre devrait être autorisé en Suisse. Un mieux pour des malades. Et une question de gros sous.
La nouvelle est passée inaperçue en Suisse. Il y a deux semaines, la firme britannique GW Pharmaceuticals annonçait un partenariat avec Novartis. Pour ce mariage, le géant helvétique s’est engagé à payer 5 millions de dollars dans un premier temps. 28,75 millions par la suite. L’idée? GW cède à Novartis le droit de commercialiser dans certains pays l’un de ses produits, le Sativex, un spray à base de cannabis destiné principalement à soulager les personnes souffrant de sclérose en plaques. Et si Novartis est prêt à débourser autant, c’est que des marchés s’ouvrent. Dont la Suisse.
 
«Actuellement, seuls les médicaments à base de THC synthétique sont autorisés en Suisse. La nouvelle mouture de la loi fédérale sur les stupéfiants permettra, avec l’autorisation de l’Institut suisse des produits thérapeutiques Swissmedic, la mise sur le marché de médicaments tirés directement de la plante, du chanvre», résume le neurologue Claude Vaney, spécialiste de la question et médecin responsable du secteur de réadaptation et de neurologie à la Clinique Bernoise Montana, à Crans-Montana. «Le plus plausible est que le premier médicament qui sera disponible sous ordonnance soit ce Sativex, déjà autorisé en Grande-Bretagne, en Espagne ou au Canada.»
©LeMatin.ch
Source: golem13.fr
 
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Combien rapporterait une taxe sur le cannabis ?
Par Invité,
EXCLUSIF En s'appuyant sur un prix au gramme dix fois supérieur à celui du tabac, Bercy estime que, si la commercialisation du cannabis devait être légalisée. sa taxation rapporterait 800 millions d'euros.
Selon les services de Bercy, qui ont travaillé cet été sur le sujet, une taxation sur la vente du cannabis, s’il était légalisé, rapporterait 800 millions d’euros par an à l’Etat. Les experts du ministère tablent sur un prix au gramme dix fois supérieur à celui du tabac. Ce chiffre de 800 millions correspond à l’évaluation, par le ministre de l’intérieur, Claude Guéant, du coût du cannabis pour la collectivité (prévention, soins, répression…).
 
La légalisation du cannabis, écartée par le gouvernement, est l’un des sujets de divergence entre les candidats aux primaires socialistes. Début août , l’universitaire Pierre Kopp (Paris 1) avait évalué les recettes d’une éventuelle taxe sur un commerce légalisé du cannabis à 1 milliard d’euros.
 
Source : Challenge.fr
 
 
 
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Répression, dépénalisation, légalisation... comment le cannabis divise au PS
Par mrpolo,
Lors du débat entre candidats à la primaire socialiste diffusé jeudi 15 septembre, Jean-Michel Baylet, président du Parti Radical de Gauche, a étonné les téléspectateurs en choisissant comme "carte blanche" les sujets de société et notamment la légalisation du cannabis.
 
Dans son livre programmatique L'audace à gauche, M. Baylet se déclare en effet favorable à "la légalisation du cannabis pour assécher les sources de financement des trafics de drogues, ainsi que le renforcement des moyens des brigades de lutte contre les trafics de stupéfiants, qui sont à l'origine de nouvelles formes de criminalité organisée toujours plus violentes."
 
Jean-Michel Baylet lors du débat entre les candidats de la primaire de la gauche, le 15 septembre 2011. Photo: REUTERS/POOL
 
Le 13 septembre, c'était Martine Aubry, autre candidate, qui répondait à cette question à l'occasion d'un chat avec les lecteurs du site Rue89. Elle s'est alors prononcée pour une dépénalisation, associée à un renforcement des sanctions sur les trafiquants. Lors du débat télévisé, elle a précisé son souhait : une "dépénalisation de l'usage pour ceux qui ont moins de 5 grammes dans la poche", et une plus forte pénalisation des trafiquants.
 
DÉPÉNALISATION OU LÉGALISATION ?
 
 
-La dépénalisation consiste à supprimer les sanctions pénales pour l'usage du cannabis. Ce produit reste illégal, son commerce est toujours interdit, mais sa consommation peut faire l'objet d'une tolérance, soit en n'entraînant aucune poursuite, soit en étant sanctionnée d'une simple amende. La dépénalisation aurait donc comme intérêt de ne pas faire peser la répression sur le consommateur mais plutôt sur les trafiquants.
 
-La légalisation, quant à elle, consiste à rendre légal le cannabis, au même titre que le tabac par exemple. Son commerce peut être réglementé. Par exemple, Jean-Michel Baylet proposait lors du débat que le cannabis soit vendu en pharmacie, ce qui permettrait de contrôler la distribution et la qualité du produit.
 
Un des arguments en faveur de la légalisation est le bénéfice que l'Etat en tirerait. En août, l'économiste Pierre Kopp affirmait au Monde qu'une telle mesure pourrait rapporter un milliard d'euros chaque année, ce qui serait suffisant pour financer la prévention, et mettrait fin à une répression qui a coûté, selon l'OFDT (Observatoire français des drogues et des toxicomanies), 523 millions d'euros en 2007. Cependant, cet argument n'a pas été évoqué lors du débat sur France 2.
 
>> Lire sur Le Monde.fr : Cannabis : ce que la légalisation rapporterait au fisc
 
La solution de la légalisation avait été proposée au mois de juin par Daniel Vaillant, soutien de François Hollande et député-maire du 18e arrondissement de Paris, lors de la remise d'un rapport sur le cannabis. A l'époque, il avait confié au Monde qu'il préférait légaliser le cannabis pour se concentrer sur la pénalisation des conduites à risque. Il souhaitait également que soient reconnues les vertus thérapeutiques de la drogue.

La question du cannabis est un des points sur lesquels les candidats de la primaire de la gauche se sont distingués. photo AFP/ Jeff Pachoud


 
La question du cannabis est un des points sur lesquels les candidats de la primaire de la gauche se sont distingués.photo: AFP/JEFF PACHOUD
 
 
MALGRÉ LA RÉPRESSION, LA FRANCE CONSOMME BEAUCOUP
 
S'ils diffèrent sur la marche à suivre, M. Baylet et Mme Aubry dressent un constat identique : la consommation de cannabis en France est une des plus importante d'Europe, de même que la répression des usagers. Selon les chiffres de l'OFDT, près de 3,9 millions de français entre 15 et 75 ans consomment régulièrement du cannabis, soit 8,5 % de la population. Un rapport de l'Observatoire Européen des drogues et de la toxicomanie (OEDT) montre que la moyenne en Europe est de 6,8 %. La France se place quatrième en proportion de consommateurs, derrière la République tchèque, l'Italie et l'Espagne, pays qui pratiquent une forme de dépénalisation.
 
La France est un des seuls pays d'Europe à condamner par des peines de prison la détention de cannabis. Et la répression prend de plus en plus importance. Le nombre d'interpellations ne cesse d'augmenter (elles ont été multipliées par huit en vingt ans) mais la consommation aussi, faisant dire que la répression ne vise qu'à condamner les consommateurs, et non à faire de la prévention.
 

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LES AUTRES CANDIDATS PLUS STRICTS
 
Chez les autres candidats à la primaire socialiste, les positions sont plus conservatrices. Malgré le rapport de son soutien Daniel Vaillant, François Hollande a assuré vouloir maintenir l'interdit. Sans laisser s'installer l'idée que tout est permis, il s'est néanmoins montré plus accomodant avec les consommateurs, souhaitant ne plus leur infliger de peines de prison.
 
Ségolène Royal, Manuel Valls ou Arnaud Montebourg ont fait savoir qu'ils étaient contre la dépénalisation. Leur argument principal est qu'un assouplissement de la législation sur le cannabis serait un mauvais signe donné aux jeunes quant à sa dangerosité.
 
Quant à la majorité, l'UMP précise qu'il n'est pas question de revenir sur la législation autour du cannabis, dénonçant "l'irresponsabilité" des candidats en faveur d'une dépénalisation.
 
Alexandre Léchenet
 
Source:Le Monde
 
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Ces Auteurs qui dénoncent la prohibition
Par mrpolo,
Conférence, débats sur Paris:
 
Vendredi 23 septembre 2011 de 14h00 à 21h00.
 
Mairie du 18ème arrondissement de Paris, à la Salle des Fêtes.
 
Métro Jules Joffrin
 


► Inscriptions


 
Programme:
 
14h -14h15 : Accueil
 
14h15 : Table ronde.
► Usagers actifs/substitués/ex-usagers,
quel rapport à l'interdit légal?
 
Étrangement, le discours sur la loi est aujourd’hui surtout une parole d’élu ou de professionnel du soin. Que disent les personnes concernées par la loi qui les pénalise ? Existe-t-il des points des vue spécifiques des consommateurs ?
 
• Auteur invités :
Patrick Pharo "Philosophie pratique de la drogue"
 
Marc Dufaux "Les peaux transparentes"
 
Nicolas Rey "Un léger passage à vide" (sous réserve)


 
 
• Modérateur : Fabrice Olivet (ASUD)
• Témoin : Jean-Pierre Galland (CIRC) sur les rapports entre usagers et législations
 
 
 
15h15 -15h45 : Échanges avec le public.
 
15h45-16h00 : Pause-café, rafraîchissements, dédicaces
 
16h00 : Conférence
► Des rapports qui plaident
pour la réforme des lois sur les drogues.
 
• Lancement de la version française du rapport de la Global Commission on Drug Policy.
 
Présentation par Ruth Dreifuss, membre de la Global Commission, Ex-Présidente de la Confédération Hélvétique, ancienne Conseillère Fédérale à l’Intérieur (Réforme de la politique suisse des drogues dite des 4 piliers)
 
• Le rapport sur la légalisation contrôlée du cannabis
 
Présentation par Annick Lepetit, Députée, adjointe au Maire de Paris, du rapport sur la légalisation contrôlé du cannabis du Groupe de travail SRC de l'Assemblée Nationale présidé par Daniel Vaillant, Député-Maire du 18ème arrondissement, ancien Ministre de l’Intérieur.
 
• Cannabis Social Club : l’exemple espagnol
 
Présentation par Laurent Appel (ASUD) de la publication de la Transnational Institute (TNI)« Cannabis social clubs en Espagne : une normalisation alternative en cours »
 
• Modérateur : Christian Andréo, directeur des programmes nationaux de AIDES.
 
• Témoin: Anne Coppel, sociologue : « rapports officiels et politique des drogues, un dialogue de sourds »
17h30 - 18h00: Échanges avec le public.
 
18h00-19h00 : cocktail et dédicaces
 
19h00 : Table ronde.
► Réformer la politique des drogues :
quelles stratégies ?
 
De nombreuses voix dénoncent aujourd'hui l’échec de la prohibition et Ban Ki-Moon va réunir une commission onusienne pour étudier les alternatives possibles. En France, le gouvernement français refuse d’en débattre et l’opposition est divisée. Comment pouvons-nous rassurer l’opinion publique et convaincre les décideurs?
 
• Auteur invités :
Stéphane Gatignon et Serge Supersac "Pour en finir avec les dealers",
 
Michel Henry "Drogues : Pourquoi la légalisation est inévitable",
 
Christine Renaudat "Les tribulations d'un gramme de coke"
(vidéo-conférence en direct avec la Colombie)
 
Jean-Pierre Couteron et Alain Morel "Drogues : faut-il interdire les drogues ?"
 
Olivier Maguet “Changer de lunettes pour lire le cas afghan” (Multitudes 44)


 
 
• Modérateur : Arnaud Aubron, journaliste, rédacteur en chef des Inrocks, Drogues News
 
• Témoin : Charles-Henry de Choiseul, Président de l’Observatoire Géopolitique des Criminalités,
sur les obstacles à la réforme
 
20h30 - 21h00: échanges avec le public.
 
21h00 : clôture.
Contacts: Laurent Appel, ASUD. 06 81 54 10 96 - laurent.appel@asud.org
 
Fred Bladou, AIDES. 01 41 83 46 46 - fbladou@aides.org
 
 

Pensez à réserver sur
https://tinyurl.com/salonparis-inscriptions,
d’avance merci.


Source
 
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La NutriTeam vous ouvre ses portes !
Par TEAM CannaWeed,
Bonjour,
 
L'équipe est heureuse de vous annoncer la mise en place d'une nouvelle base de données concernant les PRODUITS et MARQUES d'engraissage.
 
Nous remercions les membres de la Nutriteam ainsi que tout le staff technique, sans qui, cette bdd n'aurait pas vue le jour..
Merci !
 
Conjointement les forums s'agrandissent, ainsi retrouvez désormais la nouvelle rubrique:
 
- Engrais , substrats et amendements subdivisée en 3 grandes rubriques:
 


 
Engrais : - marques ( vous trouverez un lien redirigeant vers les fiches marques)
- produits (lien vers les fiches produits)
- Bla - bla ( discussions autour des produits et marques d'engrais)
 


 
Substrats :

- Terreaux ( présentation des grandes marques de terreaux)
- Substrats inertes ( présentation des différents substrats inertes)
 

Amendements:
( présentation des différents amendements triés par marques)
- Bla-bla (bla-bla autour des amendements)
 
Vous retrouverez également un sujet dédié aux suggestions et remarques concernant cette nouvelle rubrique.
 
Bon surf sur
 
Cordialement.
 
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Martine Aubry se prononce POUR la dépénalisation
Par mrpolo,
A vingt-quatre heures du premier débat des primaires socialistes, Martine Aubry fonce tête baissée. Ce mercredi matin, répondant aux questions des internautes de Rue89, elle a décidé de donner aux électeurs de gauche de quoi la départager de ses cinq adversaires.
 
Ainsi se prononce-t-elle pour la dépénalisation du cannabis. Jusque-là, l'ex-Première secrétaire du PS prônait la tenue d'un grand débat de société.
 
Au passage, Aubry se démarque d'Arnaud Montebourg et de Manuel Valls qui, comme Ségolène Royal, sont fermement contre le message que la dépénalisation adresserait aux plus jeunes. Mais pas de François Hollande qui continue à ne pas répondre à cette question.
 
Martine Aubry lance également un sujet pour le premier débat qui l'opposera jeudi soir à Hollande, Royal, Valls, Montebourg et Baylet, et lui permettra peut-être d'éviter de trop avoir à s'exprimer sur les affaires judiciaires du socialiste Jean-Noël Guérini dans les Bouches-du-Rhône. Consciente d'être distancée dans les sondages, qu'elle impute, interview après entretien, au fait qu'elle ait lancé sa candidature bien plus tard que les autres, Martine Aubry n'y voit pas un handicap. Elle «espère ne pas échouer». Et si jamais ? Elle « reprendra » son poste de Première secrétaire, occupé par intérim par Harlem Désir, et retrouvera Solférino.
 
La maire de Lille, qui ne lâche plus sa veste rouge, commence aussi à multiplier les petites formules, un art qu'elle a toujours fui. Elle manie une nouvelle fois l'autodérision, et s'amuse à dire à Rue89 qu'elle est «d'une ringardise absolue» ou que, «si le charisme, c'est d'avoir une silhouette de mannequin ou être vue dans sa baignoire, c'est pas moi».
 
Source : LE Parisien
 
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Olivier Asteggiano victime d’une organisation criminelle, la gendarmerie de Gourdon, aux ordres de Guéant et Apaire !
Par mrpolo,
Lundi 12 septembre 2011
 
Ce matin, à 8h, la gendarmerie de Gourdon a violemment interpellé à son domicile, l’un des membres du collectif Cannabis Sans Frontières, Olivier Asteggiano, porte parole actif des usagers du cannabis thérapeutique.
 
Notre ami Olivier, qui anime un réseau d’entraide et d’échange via les Réseaux sociaux internet regroupant plusieurs centaines de personnes malades, est lui-même atteint d’une sclérose en plaque déclarée à la suite d’un passage en prison en 2001 où il avait été vacciné contre l’Hépatite B.
 
Il n’avait plus rien à consommer et il attendait impatiemment sa récolte. Il est en garde à vue.
 
Toutes ses plantes et son matériel d’autoculture (y compris ses ventilateurs) ont été saisis. Une nouvelle fois, il s’agit d’une action de répression qui le prive de son « médicament » et de ses appareils « utiles à sa survie », comme il l’expliquait il y a deux ans devant le juge. A l’époque, il avait été condamné à une amende à la suite d’une procédure similaire à celle qui semble s’engager aujourd’hui, en situation de récidive.
 
Nous protestons fermement contre cette action gouvernementale visant à faire taire ses contradicteurs « lanceurs d’alerte » et de remplir les objectifs statistiques d’une supposée « prévention et action de lutte contre le trafic de drogue ».
 
Que peut-on lui reprocher réellement ? De cultiver quelques plants de cannabis, pour son propre usage, afin de soulager les douleurs causés par sa maladie. Bien sûr, il pourrait se droguer légalement à la morphine et devenir un « vrai légume ambulant » selon ses mots. Ce qu’il est parfaitement en droit de refuser. Pourquoi cette arrestation, si facile et si commode ? Pour les statistiques, comme le constate le rapport idoine de la cour des comptes et de multiples sources. Car c’est bien commode d’avoir sous la main un soi-disant délit et une résolution immédiate de l’affaire. Monsieur Asteggiano est connu localement et nationalement pour son engagement.
 
Cannabis Sans Frontières dénonce avec force ce laxisme dicté par l’IRAS qui intègre le taux d’élucidation au taux des délits. Et cette politique du chiffre qui empêche un véritable travail sur la question.
 
Les problèmes liés à l’usage de cannabis ne se trouvent pas chez les usagers thérapeutiques, ils sont générés par les grossistes et leur premier cercle de semi-grossistes. Mais il semble beaucoup plus complexe de s’attaquer aux véritables semeurs de désordre qu’à des malades.
 
Bien sûr, grâce aux balances rétribuées, il y a quelques jolies prises faciles, le plus souvent sur autoroutes, ou dans des lieux de passages assez bizarrement trouvés par une police volante. Mais ce n’est pas comme ça que l’on résoudra véritablement le problème. Et tous les ministres de l’Intérieur qui se sont succédés depuis la loi du 31 décembre 1970 le savent parfaitement.
 
Il serait grand temps que la France, la MILDT et ce qui reste de consciences politiques dans le pays s’inspirent des constats de faillites générales des politiques de prohibition, et des préconisations venant de l’ONU et de l’Europe pour enfin traiter le problème avec réalisme, et efficacité.
 
Il est inadmissible, au nom de la liberté consacrée par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, qu’un usager thérapeutique qui a recours au cannabis pour résoudre ses problèmes de santé [1], ce qui est son droit, soit traité comme un malfaiteur.
 
Nous ne laisserons pas passer cette énième exaction policière ! A l’écoute du message téléphonique de sa fille, bouleversée, les circonstances de son interpellation nous révoltent.
 
Olivier Asteggiano, sous les yeux de sa fille a été insulté, molesté, jeté au sol, et menotté pour être emmener en garde à vue.
 
Nous ne laisserons cette exaction policière sans suite.
 
En effet, ce n’est pas seulement une opération d’intimidation. C’est à la fois une forme de torture psychologique, et il y a bien eu des violences condamnables. Nous nous indignons et demandons sa libération immédiate en faisant appel à la dignité humaine, au respect afin que cesse sur le champ les maltraitances policières, ces pratiques « vichystes », écoeurantes et lâches.
 
S’attaquer ainsi aux plus faibles, seulement pour faire régner la terreur avec des pratiques sadiques ne peut provoquer que révolte et émois, indignations. Nous le savons, Olivier Asteggiano se voue aux autres dans un soutien moral quotidien sur les réseaux sociaux sans nuire à personne, ne faisant aucune propagande, ni incitation à quoi que ce soit. Sa consommation de cannabis personnelle et discrète ne concerne que lui et sa douleur. Comment peut-on s’acharner ainsi sur quelqu’un qui ne fait que souhaiter un peu de douceur de vivre et d’espoir ?
 
Des lors que nous savons qu’il ne contribue pas au « deal de rue », n’entretient pas de relations avec le trafic condamnable, qu’il est un exemple de gentillesse avec autrui et pourtant qu’il est en souffrance, que peut-on lui reprocher ? Ne devrait-on pas plutôt le remercier !
 
Contact Presse : Farid Ghehiouèche
Source: Cannabis sans Frontières
 
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La «défonce légale» met à mal la lutte anti-drogue
Par mrpolo,
La multiplication des drogues «légales» (ces substances détournées de leur premier objet médical) met en lumière l’inefficacité des politiques répressives menées par les autorités, dénoncent de nombreux experts en Grande-Bretagne, selon le quotidien The Guardian.
 
L’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) révèle en effet qu’entre les mois de janvier et mai 2011 plus de 20 nouvelles drogues «légales» sont arrivées sur les marchés européens (soit près d'une par semaine). Paolo Deluca, chercheur au Psychonaut Research Project basé au King’s College de Londres, précise que l’année dernière, l’OEDT avait dénombré 41 nouvelles «substances psychoactives», faisant de 2010 une «année record».
 
Pour lui, cette tendance de plus en plus marquée à la «défonce légale» (qui consiste à détourner de leur usage traditionnel des produits autorisés et même commercialisés), faisant de la Grande-Bretagne le premier marché en Europe pour les drogues de synthèse, rend «inefficace» toute mesure anti-drogue.
 
En avril 2010, deux substances de synthèse, la méphédrone (aussi appelé «miaou miaou») et la naphyrone (plus connue sous le nom de «NRG1») produites dans des laboratoires clandestins en Chine selon le magazine Scientific American et ayant connu un rapide succès au Royaume-Uni, ont été interdites outre-Manche. En France, il a fallu attendre quelques mois de plus pour que la méphédrone, en vente en toute légalité sur Internet, soit finalement classée comme stupéfiant par l’Agence française de sécurité sanitaire (AFSSAPS).
 
Alors que le gouvernement britannique continue actuellement sa politique d’interdiction, de plus en plus de voix s’élèvent contre cette manière de lutter contre la prise de «drogues légales». Steve Rolles, de la fondation pour un changement de politique concernant les drogues (TDPF) montre à quel point cette approche répressive n’est plus adaptée:
 
«A chaque fois qu’on en interdit une, une autre apparaît. Ça montre qu’on ne comprend toujours pas comment le marché fonctionne.»
 
Paolo Deluca reprend justement l’exemple de la méphédrone. Cette drogue de synthèse a été interdite l’année dernière en Grande-Bretagne et pourtant elle est désormais presque aussi populaire que la cocaïne chez les jeunes de 16 à 24 ans, qui sont près de 300.000 à en avoir pris sur les 12 mois précédant l’enquête (l'OFDT précise qu'en France cette alternative à la cocaïne est beaucoup moins répandue).
 
Pour Deluca, il est clair que «la légalité des composants chimiques ne va pas faire diminuer le nombre des utilisateurs potentiels, mais seulement la qualité du produit».
 
Le site d'information 100gf insiste quant à lui sur le rôle important joué par Internet: si les politiques d'interdiction sont de plus en plus inefficaces c'est parce que maintenant, avant qu'une substance ne soit déclarée illégale, au moins deux ou trois nouvelles drogues sont déjà en vente en ligne.
 
Photo: Cocaine / Valerie Everett via FlickrCC License by
 
Source:State.fr
 
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