La séquence est tirée d'un épisode de la téléréalité Weed Wars diffusé fin 2011 par Discovery Channel. Emission dont le but est d'explorer les dessous du boom de la marijuana médicale, que l'on peut désormais se faire prescrire dans 17 états américains et qui est approuvée par près de 80% des américains.
Si on peut retrouver l'épisode intégral sur YouTube, la séquence que tout le monde partage sur le web est donc celle où on voit un retraité de 66 ans, Larry Savage, se faire prescrire une ordonnance pour pouvoir acheter de l'herbe dans un dispensaire. L'homme souffre de mal de dos, d'anxiété, de dépression, de tension artérielle et espère pouvoir remplacer les nombreux médicaments qu'il doit ingurgiter par une dose de marijuana, produit qu'il n'a jamais consommé de sa vie. Son médecin lui accorde sans problème la carte permettant de se fournir en cannabis médical.
Le novice part donc s'acheter un peu d'herbe, une pipe (il ne sait pas rouler de joints) et se lance. Problème, il s'y prend d'abord comme un fumeur de crack (un fan de Breakin Bad ?) en tentant d'allumer la pipe par le cul. Mais dès qu'il trouve la bonne technique, "wow", papy se mange une grosse montée et part déambuler dans les rues, où il s'étonne d'entendre mieux les bruits, remarque des choses qu'il n'avait jamais vues dans le parc de son quartier et se met à philosopher sur la vie.
Une histoire à méditer en France où le débat sur la légalisation est toujours au point mort...
OTTAWA – Le ministère de la Santé du Canada est à la recherche de producteurs de cannabis, dont la récolte sera utilisée à des fins thérapeutiques. Des centaines de curieux ont répondu à l'appel de Santé Canada, mercredi, qui tenait une rencontre dans un hôtel d'Ottawa afin de solliciter l'expertise des «connaisseurs» en matière de cannabis.
Lors de cette rencontre, à laquelle a assisté l'activiste montréalais Marc-Boris St-Maurice, les fonctionnaires de Santé Canada ont annoncé que leur programme d'accès à la marijuana pour des fins thérapeutiques est en pleine réforme et que le gouvernement fédéral cherche à embaucher des producteurs à l'échelle nationale.
«Nous sommes intéressés à établir un marché de producteurs commerciaux, qui pourront produire et distribuer de la marijuana, a affirmé Jeannine Ritchot de Santé Canada. Nous voulons nous assurer que le nouveau programme que nous mettons en place réussira.»
C'est en quelque sorte une victoire pour St-Maurice, membre du Centre compassion de Montréal, qui a déjà eu des démêlés avec la justice pour des affaires de possession de cannabis. Des fonctionnaires du ministère de la Santé ont même déjà témoigné contre lui lors d'une procédure judiciaire.
«Finalement, on nous reconnait, s'est-il exclamé. Depuis les 10 dernières années, ils auraient aimé que l'on disparaisse. Ils n'ont plus le choix de nous reconnaître.»
A PROPOS DE L’AUTEUR :
Eminent juriste, fondateur du Mouvement pour une légalisation contrôlée (MLC), Francis Caballero réfléchit depuis plus de vingt ans au statut légal des stupéfiants.
Agrégé des facultés de droit et Master of laws (LLM) d’Harvard. Il est également l’auteur d’un magistral Droit de la Drogue, publié chez Dalloz en 1989, réédité en 2000, avec la collaboration de Yann Bisiou.
LIVRE:
A l’heure où les débats se multiplient sur la pertinence des lois qui interdisent les drogues et répriment leurs usagers, un des plus éloquents avocats du courant anti-prohibitionniste prend la parole. Un siècle de prohibition se révèle un fiasco mondial, total. Les propositions pour sortir de ce système catastrophique à tant d’égards émergent dans de nombreux pays, aux USA, comme en Europe où la dépénalisation est d’actualité.
Pourquoi et comment légaliser le cannabis ?
Francis Caballero propose avec « LEGALIZE IT ! » un argumentaire limpide pour une légalisation contrôlée du cannabis.
Il démontre au passage l’ineptie du cadre juridique existant et ne manque pas d’exposer ses multiples conséquences néfastes.
Avec ses annexes, un projet de loi concret et une lettre qu’un chef d ’état -responsable- pourrait adresser aux Nations Unies pour mettre fin à cette interdiction, ce livre est un plaidoyer pour qu’intervienne au plus tôt un changement du statut légal du cannabis.
Le temps de la légalisation du cannabis approche.
A PROPOS...
Ce livre est une mine d’informations juridiques précises, mises en ordre par un juriste chevronné – un modèle pour l’organisation de toute défense judiciaire –, mais également un état du dossier rigoureux, indispensable pour y voir clair dans ce débat de société.
EDITEUR : BARHAM
TITRE : LEGALIZE IT
AUTEUR : FRANCIS CABALLERO
ISBN : 978 2 844053 07 7
COLLECTION : L’ESPRIT FRAPPEUR 38, rue Keller, Paris 75011
PRIX : 10 euros
NB DE PAGES : 271 pages
FORMAT : 14 X 22 cm
Après Presque dix ans dans la "business" de vendre de la marijuana, Santé Canada reconnaît enfin l'expertise de ceux qu'il cherchait à exclure, les producteurs et distributeurs de cannabis médical qui opèrent en marge de la loi, et qui dans certains cas existaient bien avant tout autre système d'accès légal au cannabis médical.
Marc-Boris St-Maurice, du centre compassion de Montréal, un dispensaire de cannabis médical ouvert en 1999, participera à une consultation avec santé Canada et d'autres intervenants ce mercredi 22 février, à Ottawa pour partager son expertise en matière de production et de distribution de marijuana médicale.
Jusqu'à tout récemment, santé Canada abhorrait de reconnaître les contributions importantes fait par ceux qui ont risqué, et dans bien des cas font encore face à des problèmes juridiques pour être simplement venu en aide à ceux qui bénéficient de l'usage du cannabis médical. Il est grand temps que cette expertise soit reconnue pour le bien de tous ceux et celles qui ont besoin d'un accès sécuritaire et constant a ce produit qui peut sauver bien des vies.
Mr St-Maurice, qui participera à la rencontre à partir de 9h ce matin, sera disponible pour répondre aux questions entre midi et 12h45 ce mercredi 22 Février, a la réception du "Minto Suite Hotel", 185 rue Lyon à Ottawa.
/CNW Telbec/
Photo Jocelyn Bernier, Le Soleil
Source:Communiqué du centre compassion de Montréal
Le procureur qui a aidé les politiciens américains à rédiger les lois sur les peines minimales obligatoires, dans les années 1980, tient à servir une mise en garde aux parlementaires canadiens.
Imposer de longues peines de prison pour des infractions mineures en matière de drogue s'est avéré une erreur aux États-Unis et cela ne fonctionnera pas au Canada, a indiqué Eric E. Sterling, qui a été conseiller auprès de la commission des affaires judiciaires de la Chambre des représentants des États-Unis.
« Quant on commence à emprunter cette voie de construire plus de prisons et de condamner les gens à de longues peines, et que l'on se convainc que cela servira de moyen de dissuasion, on se trompe lourdement », a expliqué M. Sterling.
« Nous avons appris à la dure que les longues peines ne dissuadent pas les gens de vendre de la drogue quand les profits sont si astronomiques », ajoute celui qui est maintenant le président de la Criminal Justice Policy Foundation, basée au Maryland.
Sterling compte parmi les 28 responsables américains de l'application de la loi, actuels ou anciens, qui ont exprimé par écrit leur désaccord aux sénateurs canadiens, de même qu'au premier ministre Stephen Harper et à ses homologues provinciaux, face au projet de loi C-10 du parti conservateur pour s'attaquer à la criminalité.
Ce projet de loi, qui fait l'objet d'audiences au Sénat, inclut des peines minimales obligatoires pour le trafic de drogue.
La lettre des responsables américains est la plus récente offensive dans la contestation du projet de loi C-10, et dans le débat portant sur la légalisation de la marijuana.
Plus tôt ce mois-ci, quatre anciens procureurs généraux de la Colombie-Britannique ont soutenu la même thèse, disant qu'interdire la marijuana alimentait les guerres de gangs et encombrait les tribunaux.
Malgré la pression qui persiste, le gouvernement conservateur a assuré qu'il n'avait aucunement l'intention de décriminaliser ou de légaliser la marijuana.
Depuis deux mois, l’évènement a été annoncé sur les réseaux sociaux. Il s’agit d’une manifestation pour la dépénalisation de la consommation du cannabis en Tunisie.
Devant le siège de l’Assemblée nationale constituante, quelques centaines de jeunes se sont réunis, samedi 18 février 2012, avec « tous unis pour la dépénalisation de la consommation du cannabis», comme mot d’ordre.
Il est à rappeler, qu’en Tunisie, le consommateur de drogue douce peut écoper d’un an de prison et d’une amende allant jusqu’à 1000 dinars.
« Le phénomène touche en majorité les jeunes étudiants dont l’avenir a été totalement détruit pour un joint » souligne l’un des manifestants. Les forces de l’ordre ont dû intervenir pour disperser les manifestants vu qu’ils n’avaient pas d’autorisation légale, comme l’exige le ministère de l’intérieur.
Ce n’est pas la première fois que le sujet a été traité. Slim Amamou, lorsqu’il occupait le poste de secrétaire d’Etat à la Jeunesse, avait déclaré dans une interview réalisée en mai 2011, être favorable à une dépénalisation totale de la consommation du haschich en Tunisie.
En 2008, lors de sa campagne électorale, le candidat Barack Obama promettait une chose sur le cannabis médical :
"Je n'utiliserai pas les moyens du département de la Justice (l'équivalent d'un ministère à l'échelle fédérale) pour essayer de contourner les lois des Etats sur ce problème".
En somme, moins d'ingérence fédérale et fini les attaques opérées alors par l'administration Bush sur les fournisseurs de hasch médical, légalisé dans 16 Etats.
Hier, le site Internet RollingStone a dressé le bilan du premier mandat de l'actuel président des Etats-Unis d'Amérique en la matière. Avec, plus de 100 attaques en trois ans contre des pharmacies distribuant du cannabis médical, l'administration Obama serait en passe de devenir plus répressive que l'administration Bush.
VARSOVIE, Pologne - Un politicien polonais bien en vue et plusieurs militants ont grillé ce qu'ils ont dit être des cigarettes de marijuana devant le parlement, vendredi, dans une tentative d'assouplir les lois sur la drogue en Pologne.
Sous le regard des policiers, Janusz Palikot et des partisans de la légalisation de la marijuana ont pris des bouffées des cigarettes ressemblant à des joints de pot qui circulaient alors que tombait une petite neige sur Varsovie.
Des dizaines de personnes se sont rassemblées autour d'une plate-forme en scandant «Faites-le pousser, Fumez-le, Légalisez-le» pendant la manifestation.
Selon un policier, Maciej Karczynski, trois personnes ont été arrêtées lors de ce rassemblement. Elles avaient en leur possession de l'herbe, qui devait faire l'objet d'analyses visant à déterminer s'il s'agissait d'une substance illicite.
M. Karczynski a affirmé que les policiers doutaient du fait que les manifestants fumaient effectivement du pot. L'un des organisateurs de l'événement, Mateusz Klinowski, a assuré qu'il s'agissait bel et bien de marijuana.
Janusz Palikot est le chef du Mouvement Palikot, un parti de gauche.
Les militants considèrent que la Pologne, un important producteur de vodka, fait preuve d'hypocrisie en punissant les utilisateurs occasionnels de drogues récréatives. Les sentences d'emprisonnement peuvent parfois atteindre trois ans pour ce type de délit.
«La vodka est plus dangereuse que la marijuana», a lancé Mateusz Klinowski, professeur de droit et président du Réseau polonais sur la politique des drogues. La législation actuelle est «désuète», a affirmé M. Klinowski.
La consommation de marijuana était tolérée pendant l'époque communiste mais après la chute du régime, l'Église catholique a commencé à jouer un rôle plus important dans la formulation des politiques publiques, et a influencé l'adoption d'une série de mesures conservatrices, dont des lois restrictives sur l'avortement, et la criminalisation de la consommation de drogues...
THE ASSOCIATED PRESS Publié: 17 février 2012
Source:Métro Montréal
Les 16 coffeeshops à cannabis "tolérés" de Haarlem, unis au sein du collectif associatif "T.H.C" (Team Haarlem Coffeeshopentrepreneurs) rejettent le projet de "Weedpass" du ministre de la justice Opstelten, ne voyant pas l'intérêt de ficher leur clients en tant que consommateurs de Cannabis.
La motivation sous-jacente derrière cette déclaration repose sur les résultats d'une enquête d'opinion effectuée par les 16 coffeeshops, et qui indique que seulement 12.4% des personnes interrogées s'enregistreraient le moment venu en tant que consommateur de cannabis sur la "liste de membre" d'un cofeeshop.
Ce qui montre que les coffeeshops de Haarlem finiraient par perdre 87.6% de leur clientèle et donc de leur chiffre d'affaires, ce qui provoquerait indubitablement de nombreuses banqueroutes.
Dans le cas d'une banqueroute, un coffeeshop cesse d'exister, donc participer au projet du Weedpass n'est tout simplement pas une option, selon les 16 membres du THC.
Cela signifierait aussi que tous les employés des coffeeshops (Budtenders/ Teuch'nanciers de bars ndT) seront virés, et ce sont 90 personnes qui finiront sans emploi, devront alors pointer au chômage et bénéficier des aides de l'état.
Cela n'est pas souhaitable, car cela n'affecterait pas seulement les coffeeshops de Haarlem, mais tous les coffeeshops des Pays Bas devront se séparer d'une grande majorité, sinon l'intégralité, de ses Budtenders.
Ce sont ainsi 4500 personnes qui finiraient par perdre leur emploi, car un C.V portant les stigmates du Cannabis inscrit partout en long et en large, pousserait les employeurs potentiels à écarter leur canditature professionnelle.
L'enquête montre aussi que parmi les antis-fichage, 62.9% se tourneraient vers des dealers d'appartement ou de rue pour acheter leur cannabis, si dans le cas d'un non enregistrement on leur refusait l'entrée des coffeeshops, et les 21.7% restants démarreraient leur propre plantation domestique.
Si le gouvernement force nos clients à acheter dans la rue à l'avenir, ils finiront par avoir affaire à des personnes vendant toutes sortes de drogues à côté du cannabis, et c'est inacceptable, déclare le collectif THC.
Le Principe de Tolérance Hollandaise en matière de commerce cannabique se base sur la "séparation des marchés", le marché du cannabis d'une part (drogues douces), et celui de l'héroïne, cocaïne, etc, d'autre part (drogues dures). Les coffeeshops ont maintenu avec succès ce principe, par l'excellence du travail effectué.
La présence des coffeeshops dans la société hollandaise fait vraiment une différence, une différence claire et positive sur la consommation de cannabis aux Pays-Bas (par les personnes de plus de 16 ans) qui est ici de 6.1%, et de 12.8% aux Etats-Unis et 10.8% au Royaume Uni par exemple, sans la présence de coffeeshops!
La Prohibition semble induire une plus grande consommation de cannabis que la régulation commerciale du cannabis. Ce système [de coffeeshops, ndt] ne peut tout simplement pas être éradiqué simplement parce que notre ministre de la justice estime que la consommation de cannabis est mauvaise, et que "nous" devrions juste nous plier à cela.
Les 16 propriétaires de coffeeshops de Haarlem ont donc décidé de ne pas se soumettre aux nouveaux critères de tolérance envers les coffeeshops, comme par exemple ficher les citoyens hollandais comme "consommateurs de cannabis", et discriminer les visiteurs non-hollandais des coffeeshops. Nous ne pouvons vaincre la banqueroute, donc nous, employés, clients et nous-mêmes, sommes prêts à entamer la lutte contre le ministre Opstelten, avant que nos villes civilisées ne soient découpées en territoires commerciaux par les dealers de rue et les drugrunners.
Article de THC-Ondernemers, paru sur le site Coffeeshops Nieuws.nl, le 17/02/12.
Traduction, relecture et correction par Caine pour Cannaweed
Source:Coffeeshopnieuws.nl
On en parle sur le forum....
Les locaux du Centre de Recherche sur l'Afrique et la Méditerranée (CERAM), rattaché à l’Ecole de Gouvernance et d’Economie de Rabat ont abrité mardi 14 février une conférence sur le thème de la sécurité dans la zone sahélienne. La principale intervenante Kenza Afsahi, chercheuse en économie et en criminologie comparée, s’est chargée de faire le point sur les « femmes et la drogue » mais aussi leur « rôle et invisibilité dans l’économie illégale » au Maroc. Ainsi, la culture du cannabis par exemple en zone rurale dans le Nord permet à de nombreuses femmes de subvenir à des besoins primaires.
En Turquie, les femmes étaient impliquées dans la culture quand le pays produisait du pavot à opium, pendant les années 1970. « Il s’agit d’une activité comme une autre. D’ailleurs, au Pérou ce sont surtout les femmes qui sont visibles dans la culture de la coca et non de la cocaine qui est la plante transformée», révèle Kenza Afsahi. Au Maroc, il est difficile d’évaluer le nombre de femmes cultivatrices de drogue. Elles ne mesurent pas pleinement la notion de « criminalité » en jeu. Car « c’est ce qu’on a bien voulu qu’elle fasse » : cultiver du cannabis.
Economiste de formation, Kenza Afsahi a souligné au cours de son intervention qu’elle a élargi son travail à la sociologie et à l’anthropologie. Auteur d’une thèse intitulée « les producteurs de cannabis dans le Rif-Maroc : étude d’une activité économique à risque », la jeune femme avait préalablement mené des enquêtes de terrain sur les usages à risque de la consommation de drogue ainsi que le processus de vente en France et en Belgique.
Une véritable économie informelle …
Au Maroc, la moitié de la population est rurale et les terrains agricoles souvent parcellisés. Les femmes sont peu rémunérées dans ce secteur et elles interviennent dans plusieurs aspects de l’activité agricole. La production, la commercialisation ou encore la consommation de drogue constitue véritablement une économie informelle puisque le cannabis rapporte 12 à 16 fois plus que l’orge quand il est irrigué.
Les chiffres officiels font état d’une baisse de la culture du cannabis néanmoins elle est encore pratiquée par certaines entreprises agricoles familiales. Il y a en outre une floraison de villages qui ont introduit la culture du cannabis. « Un homme va propager dans son village l’intérêt particulier de cultiver du cannabis et apprendre ensuite aux femmes les techniques ». Ainsi, « il est difficile de parler d’économie d’échelle dans le Rif. Les économies d'échelle sont liés à la parcellisation des terres, ainsi il ne peut pas y en avoir puisque les terres sont éloignées les unes des autres...ou les surfaces trop petites», explique la chercheuse marocaine.
En outre, dans les zones historiques de culture, consommer du kif, en fumer fait partie de la tradition, ajoute-t-elle.
… dans laquelle les femmes sont sous-représentées
Kenza Afsahi n’a pas manqué de noter une « sous-représentation des femmes » dans le secteur agricole. Les femmes ne participent pas toujours à toutes les étapes de la culture du cannabis notamment. Généralement, elles sont autorisées à participer au désherbage et à la récolte mais pas à l’irrigation par exemple.
Parmi les enquêteurs d’une recherche socio-économique commandée en 2003 par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, Kenza Afsahi était la seule femme. « Je suis allée ainsi facilement à la rencontre de ces femmes du Nord. Et il n’est pas très évident de criminaliser cette culture du cannabis auquel ces femmes s’adonnent au Maroc ». « Ce n’est pas parce que l’on en cultive qu’on est un criminel », s’insurge Kenza Afsahi.
Quant à la commercialisation, elle reste exclusivement masculine. Dans les zones nouvelles de division du travail, la présence des femmes est néanmoins prégnante dans toutes les étapes.
Peu rentable mais satisfaisant
Ces « actrices invisibles … qui ne réalisent pas qu’elles peuvent être incarcérées » ne sont pas toujours rémunérées. Elles bénéficient néanmoins d’une plus vaste liberté de mouvement et d’un pouvoir de décision qui ne leur était pas toujours accordé. « La culture du cannabis a amélioré leur niveau de vie certes, mais leur statut n’a pas considérablement évolué ».
La majeure partie d’entre elles ont pu, grâce à la culture du cannabis, s’acheter des biens de consommation. « Elles ne cherchent pas à s’enrichir », explique Kenza Afsahi et cette culture illégale a amélioré l’accès aux soins dans certains villages. « Le cannabis a changé quelque chose dans certains villages on l’on se nourrit mieux ».
La culture du cannabis a baissé ces dernières années suite aux pressions gouvernementales. Les femmes rencontrées, sources du développement de leurs contrées se sont tournées vers d'autres types de cultures alternatives à présent. Elles se donnent à tout prix les moyens d’alphabétiser leurs enfants, entre autres.