Le jugement était très attendu par les clients et les propriétaires des quelque six cent soixante-dix coffee-shops néerlandais. Le tribunal de La Haye a finalement rejeté, vendredi 27 avril, une demande en référé introduite par les propriétaires de dix-neuf coffee-shops contre l'introduction de la "carte cannabis". Cette carte vise à réserver l'accès des établissements aux seuls résidents des Pays-Bas.
Les propriétaires de dix-neuf coffee-shops avaient saisi la justice néerlandaise en référé le 18 avril pour que la "carte cannabis" ne soit pas introduite prochainement, estimant que celle-ci était "discriminatoire". La carte cannabis "ne viole pas les principes de base de la loi contre la discrimination", a toutefois soutenu le tribunal. Celui-ci a notamment estimé que les obligations internationales des Pays-Bas, dont la lutte contre le trafic de drogue, et les problèmes "internationaux" causés par le tourisme de la drogue étaient plus importants que les "objections locales".
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Pays-Bas : la bataille des coffee-shops
"UN JUGEMENT POLITIQUE"
"Il s'agit d'un jugement politique", a assuré l'un des avocats des propriétaires de coffee-shop, ajoutant que ce jugement donnait "le feu vert aux autorités pour discriminer les étrangers" et qu'il ferait appel de la décision.
La carte cannabis doit être appliquée au plus tard le 1er mai 2012 dans les provinces du sud des Pays-Bas, frontalières avec la Belgique et l'Allemagne, et en 2013 dans le reste du pays. Les six cent soixante-dix coffee-shops néerlandais deviendront des "clubs fermés" comptant au maximum deux mille membres, domiciliés aux Pays-Bas et âgés de plus de 18 ans. Les propriétaires de coffee-shop sont opposés à ces mesures, craignant un important manque à gagner.
La carte cannabis est destinée à lutter contre les nuisances - embouteillage, tapage nocturne et prolifération de vendeurs de drogue dans les rues - provoquées par l'afflux de millions d'étrangers venant s'approvisionner en cannabis aux Pays-Bas. La possession, la consommation et la vente au détail de moins de cinq grammes de cannabis, dans les coffee-shops, sont tolérées aux Pays-Bas depuis 1976. La culture et la vente en gros, contrôlées par des groupes criminels, sont, elles, interdites.
Sous la pression d’une partie de la population, les commerces de cannabis des provinces néerlandaises du sud seront fermés à tous les étrangers à partir du 1er mai. Les patrons de ces coffee-shops et des élus travaillistes protestent contre cette mesure
Maastricht (Pays-Bas) Envoyé spécial
Même quand on est prévenu, on ressent un petit choc en lisant l’affiche rouge placardée à l’entrée du coffee-shop Easy Going : " FRANCE : NON ". Depuis octobre 2011, seuls les résidents des Pays-Bas et des pays limitrophes - la Belgique et l’Allemagne - ont le droit d’entrer et d’acheter du cannabis dans les 14 coffee-shops de Maastricht. Pour appliquer cette nouvelle règle, la direction de l’Easy Going a installé à l’entrée un guichet de contrôle : un portier scanne les pièces d’identité, puis actionne un portique pour laisser entrer les clients, un par un.
La salle de ce coffee-shop est propre, bien décorée et, de l’avis général, la qualité du produit est impeccable. Mais les serveuses sont moroses, car elles risquent d’être bientôt au chômage. Dès le 1er mai, sur décision du ministère de la justice, tous les étrangers en seront bannis, sans exception. Par ailleurs, les clients néerlandais seront obligés de s’enregistrer : ils devront aller à la mairie se procurer un certificat de domicile, puis s’inscrire dans le coffee-shop de leur choix, qui leur délivrera un " wietpass " (carte-herbe).
Chaque établissement aura droit à 2 000 membres au maximum. Parmi les clients de l’Easy Going, le wietpass n’a pas la cote. Pedro, 31 ans, ouvrier manutentionnaire, est en colère : " Je refuse de me laisser ficher de cette façon. On ne me demande rien quand je bois de l’alcool, alors que c’est une drogue bien plus dangereuse. Je me débrouillerai autrement. "
Le wietpass sera d’abord introduit dans les provinces du sud, le long de la frontière belge : le Limbourg (où se situe Maastricht), leBrabant du Nord et la Zélande. Il sera étendu au reste du pays le 1er janvier 2013.
L’impact sera sans doute très fort à Maastricht, une ville-frontière : ses banlieues ouest et sud sont en territoire belge et, vers l’est, l’Allemagne est à 30 kilomètres. Or les étrangers représentent près des deux tiers de la clientèle des coffee-shops, selon une étude datant de 2008.
Pour expliquer à ses administrés cette nouvelle politique, le maire de Maastricht, Onno Hoes, membre du VVD (droite libérale, au pouvoir), avance des arguments très concrets : " Les coffee-shops accueillent plus de 2 millions d’étrangers par an, surtout belges, allemands et français. Or, ces "touristes de la drogue" créent des tas de nuisances : embouteillages, stationnement illicite, excès de vitesse, tapage nocturne, jets de détritus, bagarres. Les habitants en ont assez, c’est simple. "
Autre problème majeur, l’afflux d’amateurs de drogue a attiré des centaines de dealers de rue : " Des jeunes d’aspect marocain, je ne sais pas comment les définir autrement, viennent ici, enprovenance d’autres villes du pays, poursuit Onno Hoes. Ils suivent les voitures qui ont des plaques françaises, les arrêtent pour leur proposer de grosses quantités de cannabis et aussi des drogues dures. Le soir, ils rôdent dans le centre-ville à la recherche de clients. "
Onno Hoes affirme n’être " ni pour ni contre " les coffee-shops, mais selon lui, une chose est sûre : " Ces lieux ont été inventés pour permettre aux Néerlandais de fumer tranquillement dans leur quartier. Jamais ils n’ont été conçus comme des usines à touristes attirant des millions de gens du monde entier. "
Au-delà des aspects pratiques, le maire laisse entendre que les nouvelles restrictions ont aussi une dimension politique, et même morale : " Ce pays est plus conservateur qu’il y a vingt ans, c’est un mouvement de fond. Pour le cannabis, beaucoup de gens pensent que l’expérience est un échec, car la situation a échappé à tout contrôle. Nous voulons aussi être plus en phase avec nos voisins européens. "
Pour obliger les coffee-shops à appliquer le règlement, canaliser les étrangers refoulés et faire la chasse aux dealers de rue, le maire a obtenu des renforts de police. Il espère qu’après une période transitoire un peu difficile, les étrangers resteront chez eux : " Grâce à nous, les dealers français vont augmenter leur business ! "
Face à cette offensive, les patrons des coffee-shops de Maastricht - douze en centre-ville et deux installés dans des péniches sur la Meuse - tentent de contre-attaquer. Ils se sont regroupés dans une union professionnelle baptisée VOCM, dirigée par Marc Josemans, 53 ans, le propriétaire de l’Easy Going.
Puis ils se sont lancés dans une stratégie complexe, souvent mal comprise. Ainsi, l’interdiction des étrangers non frontaliers, en vigueur depuis octobre, est une initiative de VOCM : " Nous voulions prouver ce que tout le monde sait déjà, explique Marc Josemans, que les coffee-shops légaux et réglementés sont la meilleure protection contre le trafic illicite et les gangs. " Il estime que cette politique du pire a été efficace : " Depuis que nous excluons les non-frontaliers, le nombre de dealers de rue a déjà augmenté. Les associations de neuf quartiers l’ont déjà signalé à la mairie. Après le 1er mai, ce sera pire. "
Selon Marc Josemans, les coffee-shops sont un atout économique pour la ville : " Les étrangers qui viennent pour le cannabis dépensent plus de 115 millions d’euros par an dans les autres commerces de la ville. S’ils disparaissent, le manque à gagner sera rude pour tout le monde. " Les coffee-shops de Maastricht, qui emploient aujourd’hui 440 personnes, ont prévu d’en licencier 360, d’autant plus qu’il est aussi question de fermer les coffee-shops situés à moins de 350 mètres d’une école.
Marc Josemans veut aussi se battre pour ses principes : " L’interdiction des étrangers est une discrimination intolérable, contraire à la tradition des Pays-Bas. " Selon lui, les vraies motivations du ministère de la justice sont politiques : " Depuis 2010, le gouvernement est minoritaire au Parlement. Pour exister, il a besoin du soutien du parti d’extrême droite PVV, qui déteste tout, notamment les étrangers et les coffee-shops. Ils mènent contre nous une guerre culturelle, complètement irrationnelle. Nous serons les premières victimes. Ensuite, si on les laisse faire, ils s’attaqueront à l’avortement, à l’euthanasie... "
Les patrons de coffee-shops ne sont pas isolés dans leur combat. Sur les 39 membres du conseil municipal de Maastricht, 21 sont opposés au wietpass. Manon Fokke, responsable locale du parti travailliste (PVDA, principal parti d’opposition), se dit outrée par cette nouvelle politique : " Les Pays-Bas ont toujours été un moteur dans la construction de l’Europe unie. D’un seul coup, nous faisons marche arrière, en imposant cette discrimination bizarre et stupide à nos voisins. "
Elle est persuadée que ces mesures, inspirées par une idéologie d’extrême droite, vont créer de nouveaux problèmes : " Les étrangers viendront toujours s’approvisionner ici, car les Pays-Bas produisent un cannabis de bonne qualité, qui répond à une demande dans toute l’Europe. " Elle affirme que si les travaillistes reviennent au pouvoir, ils supprimeront le wietpass. En fait, ils souhaitent mettre fin au système actuel, très compliqué, de dépénalisation et de tolérance, et légaliser complètement le cannabis. Or, le 23 avril, à la suite d’un désaccord sur le budget entre la droite et l’extrême droite, le gouvernement a démissionné, et des élections anticipées auront lieu prochainement.
Les opposants au wietpass mènent aussi une offensive judiciaire. Trois associations de patrons de coffee-shops et de consommateurs ont porté plainte contre le gouvernement, arguant que les nouvelles règles violent la Constitution. Une première audience a eu lieu dans un tribunal de La Haye le 20 avril. Le jugement pourrait être rendu dès vendredi 27. Il est très attendu par les clients et propriétaires des quelque 650 coffee-shops néerlandais.
Si le tribunal confirme la légalité des nouvelles mesures, Marc Josemans entrera en résistance ouverte. Le 1er mai, il ouvrira son coffee-shop à tout le monde, sans vérifier les identités : " La police viendra constater le délit et fermera l’Easy Going, mais je suis prêt à ce sacrifice. Aussitôt, je lancerai des actions en justice contre la municipalité, pour contester la légalité du wietpass et obtenir des dommages et intérêts. "
Au milieu de la bataille, les clients sont un peu perdus. Pedro, le client de l’Easy Going, découvre qu’il est dans une situation ubuesque : " Je suis néerlandais, je travaille ici, mais j’ai déménagé en banlieue, à 5 km, du côté belge, parce que les loyers sont moins chers. Du coup, même si je voulais un wietpass, je n’y aurais pas droit. C’est dément. "
Au Mississippi, un grand coffee-shop-péniche amarré près de la mairie, Joseph, 30 ans, père de famille au chômage, est indécis : " Ça peut être dangereux d’être catalogué officiellement comme fumeur d’herbe, mais s’il n’y a pas d’autre solution... " Son épouse, Sandra, semble résignée : " S’ils n’en profitent pas pour augmenter les prix, je prendrai un wietpass. Sinon, il y a les dealers de rue. "
Un kilomètre plus loin, dans une ruelle du centre-ville, le Rastafari House Boni accueille encore tous les étrangers, qui représentent 80 % de sa clientèle. Si lewietpass est imposé, c’est la faillite assurée, mais la propriétaire, Edeltraud, et sa fille Sarina, qui tient le bar, semblent espérer un miracle. Dans la salle, cinq jeunes Belges sont venus d’Arlon, à 170 kilomètres, pour faire leurs provisions. Ils avaient entendu parler du wietpass, mais n’avaient pas compris qu’il entrerait en vigueur le 1er mai.
" Pas grave, assure l’un d’eux, un garçon espiègle, ouvrier dans une usine de beurre, nous irons plus au nord, où ce n’est pas encore appliqué. " A ces mots, Sarina ne peut s’empêcher de sourire : " Le problème avec les fumeurs d’herbe, c’est qu’ils sont trop relax, ils croient toujours que tout va s’arranger. Et parfois, ça marche. "
Yves Eudes, Le Monde daté du 27 avril 2012
A voir aussi: Le portfolio " Les coffee-shops en danger "
François Hollande serait bien avisé de lire ce petit livre précis et pragmatique. Il y comprendra peut-être pourquoi il a eu tort de rabrouer, la semaine dernière, son conseiller en sécurité, François Rebsamen, qui proposait de punir l’usage de cannabis d’une simple contravention, au lieu de la peine maximale d’un an de prison ferme prévue par la loi de 1970. «La nécessité de l’interdit ne doit pas être affaiblie», affirme le candidat PS, par peur de passer pour laxiste. Mais sa perception du sujet est erronée.
Car, comme l’explique Francis Caballero, non seulement la prohibition n’empêche pas une consommation massive depuis quarante ans, mais elle crée des «effets pervers» comme l’économie parallèle et le trafic. Quant à la répression des usagers que Hollande entend maintenir, elle ne résout rien, et s’applique de façon «injuste et arbitraire», en ne touchant que certains consommateurs, souvent issus des quartiers populaires.
A l’inverse, l’auteur, déjà à l’origine d’un Droit de la drogue (1989, Dalloz) qui fait autorité, milite depuis plus de trente ans pour une «légalisation contrôlée», qui permettrait de «lutter contre le trafic et protéger la santé publique». Comment ? L’avocat parisien créerait une «Française du cannabis», régie nationale de production, disposant d’un monopole sur la distribution à travers un réseau de «cannaboutiques». Objectif : «Prendre le marché aux trafiquants pour le confier à l’Etat.» Des «planteurs» seraient agréés et soumis à des contraintes, notamment sur la qualité des produits, dont le taux de THC, le principe actif du cannabis, serait limité.
Côté consommateurs, plutôt que l’abstinence, il faut viser la«modération», assure Caballero, comme pour les drogues légales (alcool, tabac). Il entend interdire la consommation sur la voie publique, prohiber la vente aux mineurs et appliquer au commerce des «conditions plus strictes» que pour le tabac ou l’alcool. Caballero veut taxer les «cannaboutiques» à 25% pour financer des actions de prévention. Il connaît les limites de son système : la «banalisation de l’usage» et une possible hausse de la consommation. Mais le risque n’est pas automatique : aux Pays-Bas, pays de tolérance depuis trente-cinq ans, la consommation, par rapport à la population, est deux fois moindre qu’en France.
«Legalize it !» Francis Caballero, L’Esprit frappeur, 271 pp., 10 euros.
Il y a un mois, je vous parlais d’un distributeur automatique de marijuana installé à Auckland dans les locaux de l’association antiprohibitionniste Norml. L’appareil est en fait un simple distributeur de sucreries dans lequel des sachets d’herbe ont été disposés. Une idée originale, mais rien de bien sorcier.
Comme on n’arrête pas le progrès, des Américains viennent de mettre au point un distributeur automatique conçu cette fois spécifiquement pour la marijuana médicale (légale en Californie, comme dans quatorze autres Etats américains).
L’Autospense de Dispenselab est équipé d’un double système d’identification, via une carte et une empreinte, le tout surveillé par caméra. Une fois identifié, le patient n’a plus qu’à choisir l’herbe de son choix et régler en carte de crédit ou en cash. Toutes les transactions sont enregistrées pour éviter les trafics et le tout est disponible 24 heures sur 24, comme un distributeur de billets.
Une première machine a déjà été installée dans un dispensaire de Santa Ana, dans le comté d’Orange. Attention toutefois, l’Autospsense n’est pas donné: entre 1500 et 2000 dollars par mois à la location. A ce prix-là, mieux vaut avoir de nombreux clients.
Mayonnaise infusée au cannabis, "cannabutter" ou beurre au cannabis, encore appelé Beurre de Marrakech, cannelloni "ganja" à l'ail, burritos végétariens, gnocchi aux champignons, space cupcakes...
Paru aux Etats-Unis, le High Times Cannabis cookbook offre un lot impressionnant de 50 recettes planantes. Le but: "créer des plats savoureux vous offrant une sensation agréable". Rien que ça.
Rappel des auteurs Elise McDonough et des membres de l'équipe du magazine High Times: avant de le fumer, le cannabis aurait d'abord été largement ingurgité. En introduction, on peut d'ailleurs lire l'hommage des auteurs à l'une des plus anciennes recettes à base de marijuana, à savoir le cocktail "bhang" indien (oui, oui, presque comme la fameuse pipe à eau) à base de cannabis, de lait, d'amandes et de garam masala.
Effets plus durables
L'intérêt de cette drôle de cuisine? "Quand vous mangez du cannabis plutôt que de le fumer, ses effets se libèrent (...) durant quatre à cinq heures au lieu de une à deux heures", explique Elise McDonough au Huffington Post, qui apprend même comment extraire le THC de l'herbe avec... du beurre.
La cuisine vue par High Times soulagerait les muscles endoloris, apaiserait les douleurs et aiderait à la relaxation. Mais "ceux qui ont mangé trop de cannabis peuvent se sentir paniqués, anxieux, agoraphobes, incohérents, voire au bord du pétage de plomb", prennent le soin d'indiquer les auteurs de cet addictif bouquin de cuisine en introduction.
Aux Etats-Unis, l'usage de marijuana est légal dans 16 états, dans la plupart des cas dans un cadre médical, même si la possession peut être tolérée dans d'autres cas bien précis, en fonction de la quantité trouvée. Précisons aussi que le 20 avril dernier, c'était la "journée nationale du cannabis".
The Official High Times Cannabis Cookbook: More Than 50 Irresistible Recipes That Will Get You High, par le High Times Magazine, 160 pages, éd. Chronicle Books, paru le 21 mars 2012 (anglais).
Ce matin, Rachida Dati était invitée sur le plateau de la Matinale de Canal+. Elle a créé la surprise en portant un gilet orné de ce qui semblait être une énorme feuille de cannabis.
Peut-être est-ce un cadeau de son frère, incarcéré pour trafic de cannabis ? Voici un extrait de l’émission en question, regardez bien à 14 secondes du début :
https://www.youtube.com/watch?v=siwLLaCovHM
L’émission entière se trouve sur le site de la Matinale de Canal+, l’extrait en question se trouve peu après à 18 minutes. Rachida y explique quand même que ce n’est pas une feuille de cannabis, mais « autre chose » : une feuille d’érable ? Ses réponses sont peu claires.
Photo : André Fournon
Par Moe Vaisherbe
Source: Mauvaise Herbe
Alors que la maire du 7e arrondissement de Paris, Rachida Dati commente le score de Nicolas Sarkozy, obtenu au premier tour de l'élection présidentielle, sur le plateau de la matinale de Canal , Maïtena Biraben l'interroge sur le motif de son veston, qui ressemble étrangement à une feuille de cannabis.
Rachida Dati réfute fermement :
Ce n’est pas une feuille de cannabis. Vous inquiétez pas, j’ai fait attention
.
Relance : C’est donc une feuille de ?
Ca n’est pas une feuille de cannabis
Relance : Du chanvre ?
Ca n’est pas du chanvre non plus
Relance : C’est de l’eucalyptus ?
Voila
Ci-dessous, une feuille d’eucalyptus (à gauche) et une autre de cannabis. Le Lab vous laisse juger.
Edit :
Contactée par Le Lab, l'entourage de Rachida Dati persiste et assure qu'il ne s'agissait pas d'une feuille de cannabis :
"
Il s'agit d'une feuille d'érable du Japon.
Rachida Dati souhaitait rendre hommage à l'opération Earth Day, qui se déroulait dimanche
".
"L'encalyptus"évoqué par l'ancienne garde des sceaux lundi matin sur le plateau de Canal Plus est donc devenu feuille d'érable.
Selon les constations du Lab, le motif du veston est très semblable aux motifs de la marque Lucien Pellat Finet, qui revendique haut et fort utiliser des feuilles de cannabis dans ses créations.
De son côté, la marque Zadig & Voltaire, contactée par Le Lab, et évoquée comme possible créatrice du gilet, assure que le veston de Dati ne venait pas de chez elle.
En 1851, le poète Charles Baudelaire rédigeait un texte en prose intitulé Du vin et du haschisch, comparés comme moyens de multiplication de l’individualité*. Cette évocation parallèle du vin et du haschisch (consommé alors sous forme de pâte : le dawamesk) est pour lui justifié par « le développement poétique excessif de l’homme » qui résulte de leurs consommation.
130 ans plus tard, les chemins du vin et du haschisch (ou cannabis, ou marijuana) se sont croisés dans les caves de certaines wineries californiennes. Dans les années 1980, des jus de raisin ont ainsi été mis à fermenter avec des feuilles de cannabis. Dans un article paru dans The Daily Beast, le journaliste Michael Steinberger avance que le cabernet sauvignon serait le cépage de choix pour ces cuvées particulières. Michael Steinberger rapporte les propos d’un vigneron produisant du vin au haschisch, qui « pense que ce type de vin est très important, car c’est réellement le seul style de vin qui ait été créé dans le Nouveau Monde viticole. »
L'alcool issu de la fermentation alcoolique permettrait d'extraire des feuilles de cannabis le Tétrahydrocannabinol (THC), la matière active psychotrope des drogues dérivées du cannabis. La production de tels vins reste confidentielle, le marché de niches lié demeurant illégal. En Californie, l'usage de cannabis est dépénalisé, mais sa consommation n'est pas légalisée.
Dans son texte, Charles Baudelaire restait ambivalent à propos du vin, qui est tour à tour fléau de l’alcoolisme ou source de la sensualité poétique : « ses crimes sont égaux à ses vertus ». Mais il condamnait fermement le haschisch, car si « le vin exalte la volonté, le haschich l’annihile. Le vin est un support physique, le haschisch est une arme pour le suicide. »
* : Ce court texte accompagne les diverses éditions des Paradis Artificiels de Charles Baudelaire.
L'influent homme politique péruvien prix nobel de littérature Mario Vargas Llosa, membre de l'académie royale espagnole et marquis d'Espagne vient d'accorder une interview fracassante à la RPP.
En effet, ses paroles sont sans équivoques il juge que la sortie progressive de la prohibition des drogues est le seul chemin à suivre pour lutter contre le narco trafic,la criminalité qu'il engendre et la consommation de drogue.
Il ajoute que cette décision ne peut être efficace que sil il se passe à un niveau international.
Ottawa — On s'attendait à ce que les salves proviennent du Parti conservateur, mais c'est finalement du côté des libéraux que les attaques contre le nouveau chef du NPD, Thomas Mulcair, sont arrivées. L'aile jeunesse du PLC lance une campagne pour mettre en lumière l'opposition du chef néodémocrate à la décriminalisation de la marijuana.
«On veut que les gens, et les jeunes surtout, sachent que sur une question de lutte contre le crime importante, la position de M. Mulcair est la même que celle de Stephen Harper», explique au téléphone le président des jeunes libéraux du Canada, Samuel Lavoie.
Les jeunes libéraux en ont contre la réponse qu'a fournie M. Mulcair pendant la course à la chefferie du NPD. Le journaliste Tom Clark lui demandait s'il décriminaliserait la marijuana s'il devenait premier ministre. Réponse: «Non. Je crois que ce serait une erreur. Parce que l'information que nous avons en ce moment est que la marijuana sur le marché est extrêmement puissante et pourrait causer de graves problèmes de santé mentale.»
À l'inverse, le Parti libéral a voté lors de son dernier congrès non pas pour la décriminalisation, mais pour la légalisation pure et simple de la marijuana. Les jeunes libéraux veulent donc faire savoir au monde, et aux progressistes en particulier, que leur formation est plus représentative que l'est le NPD de Thomas Mulcair. «Il y a un possible gouffre entre M. Mulcair et ce qui est reconnu comme les politiques de prédilection du mouvement progressiste», continue M. Lavoie.
Ainsi, 12 000 dépliants et 3000 affiches montrant M. Mulcair avec une feuille de marijuana barrée de rouge ont été imprimées, et 5000 épinglettes ont été produites. Elles ont été distribuées à Ottawa, Toronto et Vancouver. Des événements à Montréal suivront. Les dossiers ont été acheminés aux sections universitaires de l'aile jeunesse du PLC pour que ces éléments soient ajoutés à la trousse d'accueil fournie aux nouveaux universitaires en septembre prochain.
M. Lavoie reconnaît que la marijuana n'est pas nécessairement un enjeu capital pour les électeurs, mais il pense que cette prise de position en faveur de la légalisation démontre le désir de «renouveau» du Parti libéral. «C'est un point de départ, la première salve, dans la genèse d'un Parti libéral plus audacieux et présentant des options innovatrices aux citoyens», conclut-il.
Le bureau de M. Mulcair a répondu en fin de journée hier que le chef prônait plutôt la mise sur pied d'une commission qui étudierait l'usage non médical des drogues. (Le sénateur Pierre Claude Nolin en a piloté une il y a dix ans.) «Le chef est contre une criminalisation accrue», a indiqué son porte-parole, George Soule.
Thomas Mulcair a clarifié, hier, sa position sur le cannabis, indiquant qu'il croyait que personne ne devrait aller en prison pour possession de quelques joints.
Le candidat libéral démocrate pour l'élection à la mairie de Londres Brian Paddick en a assez de voire l'argent du contribuable londonien gaspillé dans la lutte contre le cannabis et il a décidé de le faire savoir en diffusant le poster ci dessous.
Il a par ailleurs déclaré qu'il voulait que la police de Londres fasse ce que Londres trouvait important qu'elle fasse et pas l'inverse.