Essonne Info a reçu Farid Ghehiouèche, 40 ans, sans emploi, père de famille et candidat aux législatives dans la huitième circonscription. Ancien militant pendant douze ans chez les Verts, il se présente aujourd’hui sous l’étiquette Cannabis, Santé, Liberté, Justice. Essonne Info dresse le portrait de ce militant de longue date.
Un candidat pas si ordinaire
A quarante ans, Farid Ghehiouèche est déjà un militant aguerri. Ce père de famille sans emploi se lance dans une nouvelle bataille politique. Après douze ans passés au comité des drogues chez les Verts, il est cette année candidat aux législatives dans la huitième circonscription de l’Essonne. Il aura face à lui Nicolas Dupont-Aignan, candidat à la dernière élection présidentielle et député sortant. « Je veux mettre le cannabis au centre de la campagne. Mais en France, on ne peut pas parler des applications thérapeutiques bénéfiques.
Ce serait aller contre la loi qui interdit de le présenter sous un jour positif », explique Farid Ghehiouèche. Pour faire entendre sa voix, il se lance dans une campagne à zéro euro. Il imprime lui-même ses bulletins et les distribue directement sur les marchés et dans les mairies. « Il y a beaucoup de jeunes qui pourraient se présenter. Mais ils ont peur des formalités administratives obligatoires à réaliser avant de se présenter. On aurait pu présenter mille candidats, issus de la vraie diversité, mais les jeunes n’y croient plus. L’important est de faire entendre sa voix. Alors j’y vais pour défendre, pour montrer la voie », ajoute-t-il.
Il faut encadrer la dépénalisation
Il publie sur son site des doléances recueillies auprès des habitants du Val d’Yerres. Parmi ses propositions, on retrouve le métissage de l’Assemblée nationale, la parité, ou encore la démocratie directe. Santé, liberté et justice sont des termes qui sont au cœur de sa campagne. De nombreuses actions sont prévues avec le soutien du collectif Cannabis Sans Frontières. Père de famille, Farid Ghehiouèche sait que certaines personnes peuvent être freinées par l’image négative que renvoient les drogues dans notre pays.
« On est effectivement pour une dépénalisation du cannabis. Mais il faut que cela soit encadré et que ce soit fait avec intelligence. Il existe des pistes : interdire la consommation aux mineurs de moins de quinze ans, développer les applications thérapeutiques, réglementer le commerce et d’autres. Il existe des alternatives à la prohibition et il faudrait les développer », précisait-il. Pour autant, Farid Ghehiouèche ne se fait pas d’illusions au sujet des résultats du vote, mais espère que son message sera entendu. « Ce serait bien d’être présent au second tour pour continuer à défendre mes idées », conclut le candidat à la feuille ciselée.
Photo: Farid Ghehiouèche, candidat pour la légalisation du cannabis, sur la huitième circonscription de l’Essonne.
Source: Essonne Info
« … Il n’y a pas de drogues douces ou dures, pas de petite consommation personnelle, pas d’expérience individuelle, pas de jeunes libres et branchés ; il n’y a que des drogues interdites, des usagers qui mettent en péril leur vie et transgressent la loi, des drogues interdites parce que, quoi que l’on ait pu dire parfois, toutes les drogues sont nocives. »
Vous avez reconnu le style musclé de Nicolas Sarkozy qui a instauré la chasse aux fumeurs de cannabis en payant ses policiers au rendement, puis une fois élu président a nommé à la tête de la Mildt Etienne Apaire, soldat fidèle et un des artisans de la loi de prévention de la délinquance de mars 2007. En dix ans, tout a été entrepris avec des arguments éculés et fallacieux pour présenter le cannabis comme le fléau de la jeunesse et les militants du changement comme des irresponsables et des nostalgiques.
BONJOUR LA FRANCE EN ROSE
« Le cannabis crée de la dépendance » ou encore : « il est toujours le tremplin vers les drogues dures, la cocaïne ou l’héroïne », ainsi s’exprime Manuel Vals, lequel est « fermement opposé, au nom même des valeurs de gauche à toute concession dans ce domaine. » Les arguments de notre nouveau ministre de l’Intérieur et sa réactualisation de la théorie de l’escalade ne devraient convaincre que la droite la plus réac. Nous comptons sur les représentants des autres ministères concernés par la question des drogues, mais aussi sur ses collègues au parti socialiste, pour persuader Manuel Vals que la loi de 1970 a fait son temps et que pour de multiples raisons, le moment est venu de la réformer.
Si vous en avez marre d’être pris en otage par des politiciens plus soucieux de leur électorat que du bien vivre de leurs administrés, si le cannabis est votre médicament et que vous galérez pour vous approvisionner, si vous vivez dans la crainte que la police découvre votre jardin secret… Si vous voulez que ça change, le CIRC vous invite à participer, partout en France, aux rassemblements organisés le 18 juin dans la cadre de « l’Appel du 18 joint ».
Lundi 18 juin à partir de 18 heures L’APPEL DU 18 JOINT
Quatre jeunes consommateurs de cannabis ont été condamnés hier après une expédition punitive menée contre un étudiant, cultivateur d'herbe qui avait été séquestré.
Deux des quatre garçons qui avaient bâillonné et séquestré un jeune étudiant cultivateur d'herbe de cannabis, dans la nuit du 31 mars au 1er avril, à Toulouse, avenue Jean-Rieux, ont été lourdement condamnés pour vols et violences aggravées, hier par le tribunal correctionnel.
Décrit comme l'instigateur de l'expédition punitive, Teddy, 21 ans, a écopé de deux ans de prison ferme, tout comme Kévin, 21 ans, qui, lui, a été condamné à deux ans d'emprisonnement assortis d'une peine de 12 mois de révocation d'un sursis antérieur.
La victime, âgée d'une vingtaine d'années, a expliqué son long calvaire hier à la barre.
Long calvaire
« D'abord, Teddy est venu chez moi vers minuit. Il tremblait, il avait bu et envoyait des textos. Lorsque je l'ai raccompagné à la porte pour sortir, des individus me sont tombés dessus. » Une agression préparée pour seulement « voler les pieds de cannabis cultivés dans son appartement », assurent les quatre prévenus, tous consommateurs d'herbe. La raison ? « Parce qu'il a refusé de me dépanner un jour, alors que pendant longtemps on avait l'habitude d'acheter en groupe entre 200 à 300 € d'herbe par semaine », explique Teddy.
Malmené et probablement frappé, ce que les prévenus contestent, l'étudiant propriétaire d'un T2 de 50 mètres carrés très bien tenu est bâillonné, pieds et poings liés et maintenu attaché dans sa salle de bain. Pendant de ce temps, ses agresseurs remplissent les sacs de pieds de cannabis installés sous une serre spécialement conçue. L'étudiant, choqué, reçoit une giclée de gaz lacrymogène de la part d'un des voleurs venu chez lui avec une matraque télescopique, « au cas où… » Traumatisée, la victime réussit à défaire ses liens pendant que ses agresseurs s'échappent en emportant également un chéquier, une montre et de l'argent.
Trois jours plus tard, l'étudiant se décide à porter plainte. « J'ai longtemps hésité car je pensais que les produits illicites retrouvés chez moi allaient me causer des ennuis. Finalement j'ai décidé de tout dénoncer », dit-il à la barre. Ce garçon, qui nie être un trafiquant de drogue, s'expose forcément à des poursuites pour détention de produits stupéfiants. Depuis cette affaire, il n'arrive plus à réintégrer son domicile en raison du traumatisme subi. Un choc et un statut de victime dont ces agresseurs ont pris conscience hier. Dans un exercice sincère de repentance collective, les quatre prévenus se sont excusés plaidant « l'erreur de jeunesse. »
« Méthodes de voyous »
Teddy et Kevin, ont été les plus lourdement condamnés au delà même des réquisitions de la procueure Claudine Viaud qui a assimilé ces actes de « méthode de voyous et de lâches. » Les faits de violence rapportés par la victime sont contestés par la défense.
Selon Me Séverine Bouchaib, qui défendait Teddy, « on ne peut pas parler de passage à tabac alors qu'il n'y a aucune lésion et que l'ITT est d'un jour. » Les deux autres prévenus, Thomas et Florian, 21 ans, défendus par Me Gilles Guiraud, ont été condamnés à une peine mixte dont huit mois de prison ferme sans mandat de dépôt. Ils sont repartis libres. Le cinquième individu, mineur, a été présenté devant un juge et a été placé sous contrôle judiciaire.
Farouche opposant à la légalisation et la dépénalisation du cannabis, le nouveau ministre de l'Intérieur Manuel Valls devrait maintenir le cap de l'interdit, malgré certaines propositions d'assouplissement émanant de son propre camp.
Interrogé sur le cannabis lors du premier débat des primaires socialistes organisé par France 2 mi-septembre, M. Valls s'était dit "fermement opposé, au nom même des valeurs de gauche (...), à toute concession dans ce domaine".
"Les ravages de la drogue sur des jeunes, des gamins, dès le collège (...) ça commence souvent - pas automatiquement - par ce type de consommation, par cette économie souterraine qui mine nos quartiers", avait poursuivi M. Valls.
En juin 2011, le nouvel homme fort de la Place Beauvau avait également critiqué la proposition d'un groupe de travail socialiste présidé par Daniel Vaillant, préconisant la "légalisation contrôlée du cannabis" et la mise en place d'une véritable "filière nationale". "L'idée de légaliser le trafic de cannabis, de l'officialiser, d'en organiser la diffusion, va à l'encontre de mes valeurs", avait alors réagi le député-maire d'Evry (Essonne).
D'autres ténors du PS, eux, avaient adopté une position plus mesurée. Jean-Marc Ayrault, ancien chef de file des députés PS et nouveau Premier ministre, avait estimé à l'époque que la question de la légalisation n'était "pas tranchée", et que la gauche, une fois au pouvoir, "organisera(it) une commission de consensus pour essayer de dégager des solutions".
François Hollande, en revanche, avait déclaré avant son arrivée au pouvoir qu'il souhaitait maintenir l'interdit et qu'il ne reprendrait pas la proposition du sénateur-maire de Dijon François Rebsamen visant à transformer en contravention le délit de consommation de cannabis. "Nous pouvons rester sur une logique pénale, y ajouter une logique de soin", avait souligné en avril le futur président.
La France, qui possède l'une des législations les plus répressives d'Europe, figure au cinquième rang européen au niveau de la consommation de cannabis.
En dépit de la politique de prohibition menée depuis 1970, près de 4 millions de personnes avaient, en 2010, consommé du cannabis au moins une fois dans l'année, et 1,2 million de personnes seraient des consommateurs réguliers, à un niveau stable par rapport à 2005.
Fabrice Olivet, de l'association Asud (Auto-support des usagers de drogues), qui milite pour la dépénalisation, "espère que le ministère de la Santé fera contrepoids" à l'Intérieur sur la question des drogues. M. Valls "fait partie de ces socialistes qui pensent que pour pouvoir être crédible sur le plan de la sécurité, il faut avoir un discours qui ne se distingue pas de celui de la droite au niveau des valeurs, notamment sur l'usage de drogue", juge-t-il.
"Or, on fait totalement fausse route, la politique de répression en œuvre frappe en majorité les plus faibles, les gens qui vivent dans les banlieues et issus de l'immigration", ajoute-t-il. "Ma crainte, c'est que le dossier drogue paie l'accusation de laxisme des socialistes sur le dossier de l'immigration."
Stéphane Gatignon, maire EELV de Sevran (Seine-Saint-Denis), qui voit dans la dépénalisation le seul moyen de lutter contre les trafiquants, prédit quant à lui que le débat sur cette "question de santé publique" refera nécessairement surface pendant le quinquennat.
"Valls est pragmatique. Il va devoir aborder cette question un jour ou l'autre s'il veut gagner la lutte contre les trafics", a-t-il déclaré à l'AFP.
Photo: afp.com/Bertrand Guay
Source: Le nouvel Observateur
Francis Caballero est un OVNI dans le monde judiciaire. Cet avocat et professeur de droit français ne cache pas son opinion en faveur de la légalisation du cannabis, et a défendu de nombreux consommateurs… Portrait.
Né il y a 71 ans à Sofia en Bulgarie, cet avocat agrégé en droit et diplômé de Harvard a fait grand bruit il y a quelques années. A cette époque, les éditions Dalloz lui confient la rédaction d’un ouvrage de droit international comparé sur la drogue.
Or, l’avocat se saisit de l’occasion pour rédiger une véritable bombe contre la prohibition, intitulée « Le Droit de la Drogue« . Dans ce livre, il met dans le même sac l’héroïne, le tabac et l’alcool, et prend position pour la légalisation des dogues au nom de la liberté de l’individu.
Le livre fait grand bruit dans le landernau juridique, et il décide de fonder avec d’autres avocats le Mouvement pour la légalisation contrôlée du cannabis (MLC).
A contrario, Me Caballero est fermement engagé contre la publicité pour le tabac, toujours au nom de la définition de la liberté des Droits de l’Homme et du Citoyen : « La liberté consiste à faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ». La publicité sur le tabac rompt donc l’équilibre entre la liberté individuelle et santé publique : l’Etat doit prendre ses responsabilités pour informer correctement le consommateur, quelle que soit la drogue.
« La France a suivi la politique de prohibition des Etats-Unis, un véritable fiasco : c’est là que la drogue fait le plus de ravages » affirme Francis Caballero. Au contraire, il dénonce ce «droit bête et méchant, qui aggrave la fracture sociale, enfonce des gens qui sont déjà au plus mal, au nom d’une morale de bourgeois qui se bourrent la gueule à l’alcool».
L’avocat a lui-même pu éprouver ce que peuvent vivre les consommateurs interpellés : en 1980, alors qu’il est assistant en Fac, ses vacances à Djerba en Tunisie sont interrompues par les forces de l’ordre. En effet, les policiers tunisiens affirment avoir trouvé quelques grammes de cannabis, dans un buisson à proximité de lui. Mis en préventive pendant 12 jours, il est finalement relaxé.
« Quelques grammes découverts en fait dans un buisson m’ont valu douze jours de préventive, explique-t-il. Mais c’est vrai j’étais en train de préparer l’agrégation, et je me suis rendu compte qu’à partir d’une telle peccadille, on pouvait bousiller la vie de quelqu’un ».
Lorsqu’on lui demande s’il est consommateur occasionnel, il préfère ne pas répondre : « Pas seulement parce que c’est un délit: cela fait partie de ma vie privée… » Une (non-)réponse très subtile.
Un défenseur des fumeurs
L’un de ses principaux atouts est qu’il connaît la procédure en profondeur, et sait trouver la faille. A Valencienne par exemple, il obtient gain de cause en affirmant que le cannabis est classé à tort comme stupéfiant, en se basant sur des rapports officiels qui admettent que son usage n’entraîne pas de dépendance. Le procureur Eric de Montgolfier obtiendra finalement le renversement de la décision en appel.
Il a également pris la défense d’un consommateur de cannabis atteint du SIDA, en plaidant l’usage thérapeutique. Il perd sur le fond, mais son client est finalement dispensé de peine.
L’avocat a récemment publié un livre au titre revendicatif : « Legalize it !« . Ce livre est une mine d’informations juridiques précises, rédigée par un juriste chevronné. C’est un modèle pour l’organisation d’une défense judiciaire, mais également un état des lieux sur ce débat de société.
Le nom de Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale est évoqué pour remplacer Étienne Apaire à la tête de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT). La rumeur fait réagir les professionnels impliqués dans le champ des addictions qui attendent un changement radical dans le mode de présidence d’une mission trop axée sur la répression.
Quelques lignes de Laurent Borredon, journaliste au Monde ont fait bondir la Fédération addiction et le Réseau français de réduction des risques. Dans son blog affilié au site internet lemonde.fr, ce spécialiste des questions de sécurité fait écho à une rumeur persistante concernant le changement de présidence de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT).
Une nomination très critiquée
Selon le journaliste, Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale pourrait ainsi succéder au magistrat Étienne Apaire à la tête de la mission. Ancien conseiller de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur (2002-2004), Étienne Apaire était depuis 2007 président de la MILDT qu’il quittera prochainement pour rejoindre l’inspection générale des services judiciaires.
Si la nouvelle se confirmait, « la nomination d’un fonctionnaire de police à la présidence de la MILDT (…) indiquerait une profonde méconnaissance des questions d’addiction et de l’impact de la société addictogène qui est la nôtre sur les difficultés vécues par nos concitoyens », estime la Fédération addiction. Cette nomination viendrait aussi « en contradiction avec la priorité donnée à l’éducation et à la justice sociale par le nouveau président de la république », poursuit la fédération dans un communiqué.
Inverser la tendance
Pour le Réseau français de réduction des risques, le choix de Frédéric Péchenard « ferait tâche alors que le nouveau gouvernement et son bras interministériel, la MILDT auront en charge de remettre la politique des drogues françaises sur les rails de la raison et de l’expertise ». Aujourd’hui, « la MILDT est devenue une annexe du ministère de l’Intérieur qui s’est non seulement coupée des associations et des acteurs de terrains mais aussi des experts français et internationaux, se perdant dans une surenchère de lois et de textes aussi bien répressifs que contre-productifs », souligne le Réseau dans un communiqué.
« Oubliant l’éducation et la prévention, délaissant la réduction des risques », la mission « n’a pas fait régresser les consommations », constate la Fédération addictions. « Les quelques déplacements d’usage obtenus entre substances cachent mal une situation globale préoccupante, comme le dévoilent les alcoolisations aiguës des adolescents et les souffrances qu’elles provoquent », poursuit la fédération. Pour inverser cette évolution, la mise en œuvre d’une nouvelle gouvernance des questions d’addiction s’impose, avec un changement nécessaire dans le mode de présidence de la MILDT, conclut-elle.
Des coffee shops fermés en signe de protestation alors que d'autres respectent la loi, des contrôles policiers inégaux et une hausse de la vente illégale : la mise en place de la "carte cannabis", en vigueur depuis une semaine dans le sud des Pays-Bas, est chaotique.
"Il faut du temps pour que tout se mette en place", reconnaît Charlotte Menten, une porte-parole du ministère néerlandais de la Justice et de la Sécurité, interrogée par l'Agence France Presse.
Entrée en vigueur le 1er mai dans le sud du pays, la "carte cannabis" doit permettre d'endiguer les embouteillages, tapage nocturne et prolifération de vendeurs de drogue provoqués par l'afflux de millions d'étrangers venus acheter du cannabis dans les coffee shops.
Nos journalistes, Myriam Schelcher, Patrick Duluc et Mickael Guiho, sont allés enquêter dans la ville de Breda, tout près de la frontière belge et ont pu constater les effets pervers de cette nouvelle législation :
La nouvelle législation, qui concerne dans un premier temps environ 80 des 670 coffee shops néerlandais, doit faire de ces établissements des "clubs fermés" comptant au maximum 2.000 membres domiciliés aux Pays-Bas et âgés de plus de 18 ans. Elle sera étendue à tout le pays en 2013
Les quatorze coffee shops de Maastricht (sud-est), foyer de la résistance contre la "carte cannabis", sont fermés depuis le 1er mai en signe de protestation contre cette mesure "discriminatoire" et qui entraînera une baisse importante de leur chiffre d'affaires, selon eux.
Un seul d'entre eux, l'"Easy Going", avait ouvert les 1er et 2 mai, le temps de recevoir un avis de fermeture temporaire de la municipalité pour avoir vendu du cannabis à des Belges et des Allemands. Par ailleurs, sept des onze coffee shops de Tilburg, fermés depuis le 1er mai en signe de protestation, ont rouvert lundi et respectent désormais la loi.
Les contrôles policiers "pas une priorité"
Ailleurs dans le sud du pays, la nouvelle législation se met en place "sans trop de problèmes", affirme la police.
Si à Breda, Maastricht, Venlo et Tilburg, les contrôles policiers sont réguliers, ailleurs comme à Eindhoven, ils n'ont pas encore débuté, les policiers chargés des contrôles étant en cours de formation.
A 's-Hertogenbosch, Oss et Uden, plus éloignées de la frontière belge, "les contrôles
ne sont pas une priorité" car les nuisances liées au tourisme de la drogue y sont "réduites", selon un porte-parole de la police locale.
La vente illégale de cannabis dans la rue a augmenté à Maastricht et Venlo (sud-est), selon la police, ce qui n'est pas le cas pour le moment au sud et au sud-ouest des Pays-Bas. La nouvelle législation ne décourage toutefois pas certains touristes de la drogue qui se rendent plus au nord, là où la "carte cannabis" n'est pas encore en vigueur, comme à Nimègue (est). "Depuis quelques jours, il y a des voitures avec des plaques belges dans le centre et qui sont clairement là pour les coffee shops", raconte Florian Vingerhoeds, porte-parole de la police locale : "avant, on ne voyait jamais de plaques belges".
Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés samedi à Paris, quelques dizaines à Lyon et une poignée à Lille pour réclamer la dépénalisation de la consommation de cannabis, la régulation de sa production et sa prescription dans un cadre thérapeutique.
"Nous sommes là pour que cesse la guerre à la drogue dans ce pays. La gauche est passée et on espère qu'elle fasse un peu plus de choses que la droite", a déclaré à l'AFP place de la Bastille (Paris XIe arrondissement) Jean-Pierre Galland, cofondateur du Collectif d'information et de recherche cannabique (Circ).
Selon les organisateurs, les manifestants étaient "plus d'un millier" à Paris. Une journaliste de l'AFP en a compté plusieurs centaines.
Cette "Marche mondiale du cannabis" -à Paris, Lyon, Marseille, Nancy, Toulouse, Lille, Bordeaux et La Réunion- était organisée à l'appel de nombreuses associations, dont Act Up, Aides, le Circ, Cannabis sans frontières, les Jeunes écologistes, le Mouvement des jeunes socialistes (MJS) ou la Ligue des droits de l'Homme (LDH).
Le cortège parisien, d'où s'échappaient des effluves de cannabis, a marché de la Bastille à la Bibliothèque nationale de France François-Mitterrand. "C'est avant tout symbolique mais il y a une urgence à ce que la question du cannabis soit abordée dans notre société car, jusque là, elle est tabou", a insisté Damien Hensens, responsable des Jeunes écologistes d'Ile-de-France.
Venue en famille, Nora Rezzag, infirmière durant 12 ans, estime qu'"il faut que le cannabis soit légalisé sur le plan thérapeutique en France, comme dans d'autres pays". "Pour atténuer le trafic, endiguer les réseaux d'économie souterraine, il faut absolument que la France rattrape son retard et légalise", a-t-elle martelé.
A Lyon, 80 personnes selon les organisateurs, 40 selon la police, ont marché derrière une banderole indiquant "Marche mondiale pour la libéralisation du cannabis". "Légalisez le cannabis! Libérez Marie-Jeanne! Enfermez Jean-Marie!" ont scandé les manifestants.
"Nous demandons la dépénalisation immédiate du cannabis, la fin des poursuites contre les consommateurs et la libération des personnes emprisonnées pour du cannabis", a déclaré un membre du Circ local. "Aujourd'hui, on réduit le cannabis à une plante qui se fume, alors nous appelons aussi à la reconnaissance de ses applications agricoles, écologiques et surtout thérapeutiques", a-t-il ajouté.
A Lille, ils n'étaient qu'une demi-douzaine sur la Grand Place pour réclamer une "dépénalisation et une régularisation" du cannabis, et pour plaider pour une taxe sur les ventes, comme pour l'alcool et le tabac, selon Dimitri Zawadzki, organisateur du rassemblement.
Le Musée du Chanvre (Museo del cáñamo) de Barcelone ouvre ses portes au public ce 11 mai, rapporte le quotidien El Pais. Filiale du "Hash, Marihuana & Hemp Museum" d'Amsterdam, le centre présente une insolite collection d'objets historiques liés à la plante.
Pipes tribales et autres ustensiles dédiés à la consommation côtoient une armure de samurai en chanvre, des médicaments à base de marijuana ou encore une collection de peintures flamandes du XVIIe siècle représentants des scènes de tavernes enfumées.
Le créateur du musée, le Hollandais Ben Donkers, propriétaire d'une importante entreprise européenne de production et de traitement du chanvre (textile, automobile...) et de Sensi Seeds entend "ouvrir un grand débat sur tous les usages du cannabis, depuis ses possibilités industrielles ou thérapeutiques, jusqu'à son usage à des fins récréatives", rapporte le journal.
Photo: MARCEL. LÍ SÁEZ
Source: Courrier International
La plupart des gens s'imaginent les fumeurs de joint plutôt jeunes, un brin avachi et vestimentairement négligés, au milieu de volutes de fumée apaisantes... Personne ne s'imaginerait une gentille petite retraitée qui a dépassé la soixantaine... Alors consommatrice mais aussi fournisseuse de cannabis pour sa maison de retraite, encore moins !
Et pourtant : cela s'est bel et bien avéré être la réalité, en Seine Maritime. Lorsqu'elle s'est faite coincée il y a quelques mois, cette "mamie pétard" n'en était d'ailleurs pas à son coup d'essai, puisqu'elle consomme quotidiennement cette substance illicite depuis près de 22 ans (souffrant d'hémiplégie, seul le cannabis apaiserait ses douleurs).
Mais cette grand-mère moderne, en fine épicurienne, ne s'est pas limitée à sa consommation personnelle, et a songé avec bienveillance aux copains et copines.
Elle en a ainsi fait profiter pendant des années ses collègues de la maison de retraite, en créant progressivement un véritable réseau de consommateurs du troisième âge, réseau alimenté par son fournisseur officiel parisien.
Elle s'apprêtait d'ailleurs à offrir une enveloppe de quelques grammes à une amie pour son anniversaire, lorsque son aide à domicile a découvert le pot-aux-roses et l'a dénoncée. Les policiers ont ainsi découvert une vingtaine de grammes à son domicile. Jugée pour "usage illicite de stupéfiants", la gentille mamie a écopé de 1 500€ d'amende, généreusement payable en plusieurs traites.
Elle a bien évidemment remercié son aide ménagère... afin de retrouver sereinement ses voisins de pallier devant un épisode de Derrick, en savourant un joint en toute convivialité ?