Des militants antiprohibitionnistes ont annoncé leur intention de se déclarer en préfecture comme producteurs de cannabis dans le cadre de ces associations dont le modèle est venu d’Espagne.
Si PS et UMP pensaient avoir enterré le débat sur le cannabis avec la fin de la campagne des législatives, ils se sont trompés. Des militants viennent en effet d’afficher leur détermination à faire évoluer la législation en annonçant, lors d’un Appel du 18 Joint anticipé à Tours, la création de nombreux “Cannabis social club” un peu partout en France, rapportent nos confrères de la Nouvelle République.
Un “cannabis social club” (CSC), c’est une coopérative de consommateurs réguliers de marijuana qui cultivent la plante pour satisfaire leurs propres besoins. Le but est de leur permettre de se fournir sans alimenter le trafic. Pour cela, les plantes poussent dans les jardins, les balcons et les placards des membres. A but non lucratif, ces associations prônent une “autoproduction contrôlée”. Elles visent également à couvrir les besoins “thérapeutiques”
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Ces structures ont vu le jour de manière formelle en Espagne et commencent à apparaître en Belgique, des pays où la détention, la consommation et la production de cannabis à usage personnel ne constituent pas un délit pénal. Interrogée par des élus espagnols en 2005, la Commission de Bruxelles avait estimé que ces clubs, assimilés à de l’autoproduction, étaient hors des compétences de l’Union et dépendaient donc uniquement du bon vouloir des autorités nationales.
Peu importe, en France, la situation est différente. La loi y interdit “toute présentation sous un jour favorable” de la substance, ainsi que sa production, sa détention et sa simple consommation sous peine de longs séjours en prison.
Illégaux dans l’Hexagone, ces “clubs” n’en resteront donc, pour l’instant, qu’au stade de groupes informels d’amateurs d’herbe ne réunissant chacun pas plus d’une dizaine de membres, selon les initiateurs du projet.
Comme dans les clubs espagnols, l’herbe sera répartie gratuitement entre tous, à condition de s’acquitter d’une adhésion d’environ 25€ à l’année et de participer aux frais de production (éclairage, engrais, entretien des plants). Ces structures s’appuieront sur le réseau existant de ceux qui font déjà pousser la plante chez eux. Des cannabiculteurs qui seraient déjà près de 200 000, selon une enquête de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies datant de 2007.
“Ceux qui prennent ce risque à titre personnel ne seront désormais plus tout seuls face à la Justice”, clame Dominique Broc, l’un des représentants du Collectif d’information et de recherche cannabique (mouvement réclamant la fin de la prohibition du cannabis), et porteur du projet de ces clubs sociaux du cannabis à la française.
Ce militant de longue date, passé par la case prison après avoir tenté de ramener de l’herbe des Pays-Bas pour sa consommation personnelle, en a eu assez de la “pression” exercée sur lui et les autres fumeurs. “C’est aberrant de savoir qu’on peut se faire envoyer en prison pour ça”, renchérit Farid Ghehiouech, candidat aux législatives en 2012 en Essonne sous l’étiquette “Cannabis santé libertés justice”.
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Si ces clubs apparaissent en France, ce n’est pas “pour avoir plus à fumer” selon Dominique Broc, mais dans une “volonté de collaborer avec les autorités en toute transparence” :
“Nous voulons être crédibles et irréprochables,
confie-t-il aux
Inrocks
.
Nous ferons de la prévention, en incitant par exemple les gens à utiliser des filtres en fumant leurs joints. On ne cherche pas à se cacher de la police. La semaine prochaine, j’irai signaler à la préfecture que je fais pousser de la Ganja dans mon jardin.”
Ce qui risque bien de ne pas se passer aussi simplement qu’en Espagne. Sur la page Facebook du Cannabis social club français, les militants affirment ne pas craindre les procès à venir :
Aussi, avons-nous décidé, consommateurs et jardiniers en herbe, de nous engager collectivement et solidairement afin d’imposer par un acte de désobéissance civile les changements nécessaires à la mise en place du Cannabis Social Club à la française.
Si par hasard on décidait de nous poursuivre, nous exigerions de l’être collectivement et demanderions à être jugés, en tant que producteurs de stupéfiants en bande organisée par la Cour d’assise spéciale prévue à cet effet.
Cette transparence a pourtant un prix. L’article 222-35 du Code pénal stipule que la production ou la fabrication illicites sont punies de vingt ans de prison et de 750 000 € d’amende. Mais lorsque les faits sont commis en bande organisée, la peine grimpe à trente ans de réclusion criminelle et à 7,5 millions d’euros d’amende.
“On est prêt pour un éventuel procès. Mieux : on ne demande qu’à être jugés”, affirme Dominique Broc. Avec les autres militants actifs, il compte se baser sur deux arguments “chocs” pour éviter des poursuites judiciaires : l’urgence thérapeutique pour les personnes gravement malades, et le rejet du trafic alimentant les organisations criminelles. “Ce n’est pas que de la provoc’, l’ambition est d’être solidaires”, précise Farid Ghehiouech.
150 clubs en France
Les deux hommes espèrent que le mouvement prendra de l’ampleur partout en France, jusqu’à arriver, pour Dominique Broc, à “un représentant dans chaque département”. 150 structures seraient selon lui déjà en place ou sur le point de démarrer la production. Elles s’inspirent d’une expérience menée à Tours depuis deux ans, où soixante consommateurs répartis dans une dizaine de “social clubs” font déjà pousser illégalement des pieds de cannabis. Un “mouvement citoyen qui vise à se légaliser”, selon les mots de Farid Ghehioueche, qui devait annoncer hier la création d’un Cannabis social club francilien.
“La meilleure chose à faire avec le cannabis c’est de ne pas le consommer, mais la pire, c’est de le prohiber”, lance Dominique Broc. Si la France possède l’une des législation les plus sévères d’Europe envers la marijuana, elle est le pays européen où les adolescents fument le plus de pétards.
A voir aussi: notre reportage vidéo à la Marche mondiale du cannabis 2012
Peu après la très solennelle cérémonie de commemoration du fameux appel radiophonique fait par le Général de Gaulle, le 18 juin 1940, pour organiser la résistance française à l’occupant allemand, c’est une tout autre cérémonie qui s’est tenue place Tarahoi, lundi 18 juin. Sous l’oeil attentif des forces de l’ordre, présentes en nombre, l’association THC, Tahiti Herbe Culture, a tenu son appel du 18-joint.
Une trentaine de personnes ont assisté à cette manifestation organisée pour appeler à la legalisation de l’usage et de la culture du cannabis.
En maître de cérémonie, Karl Anihia, le president de THC, a exposé les raisons qui le motivent à manifester en faveur de ce principe (voir interview). Un débat contradictoire s’est installé avec Jacqueline Lienard, président de l’association Vivre sans drogue, et farouche opposée à cette mesure, dévouée depuis 2005 à la cause de la lutte contre toutes formes de dépendances.
L’appel du 18-joint est organisé chaque année en France à l’initiative du Collectif d’information et de recherché (CIRC), depuis 1993. Tous les 18 juin ce rendez-vous se tient à Paris et à Lyon pour revendiquer la légalisation du cannabis. De nombreux représentants politiques d'extrême gauche prennent part à ce rassemblement.
En 1976, tout a commencé par un manifeste publié dans les colonnes du journal Libération. Le texte commençait ainsi : «Cigarettes, pastis, aspirine, café, gros rouge, calmants font partie de notre vie quotidienne. En revanche, un simple « joint » de cannabis peut vous conduire en prison ou chez un psychiatre ». Le manifeste demandait « la dépénalisation totale du cannabis, de son usage, sa possession, sa culture (autoproduction) ou son introduction sur le territoire français en quantité de consommation courante ». Le texte précisait clairement qu'il n'appelait pas à la consommation mais à la fin d'une politique qui nie le sujet. Les signataires demandaient la mise en place d'une législation identique à celle des Pays-Bas qui tolèrent la vente et la consommation de cannabis depuis 1976. De nombreuses personnalités du monde du spectacle, des intellectuels ou des médecins ont signé ce texte.
Marie-Line Reynaud n'est pas sur le même longueur d'onde que François Hollande sur la question de dépénalisation du cannabis.
"À titre individuel, j'y suis plutôt favorable. Il faut cesser d'être hypocrite, vu le nombre de personnes qui fument. Je suis pour la dépénalisation, mais en mettant l'accent, en parallèle, sur la prévention", a ainsi expliqué la députée PS de la 2e circonscription de la Charente.
Jérôme Lambert, lui, y est fermement opposé: "Il n'y en aura pas (de dépennalisation), le gouvernement a été très clair sur le sujet. Et je ne pense pas que les Verts en déposeront une au risque de créer un problème politique."
« Si la prohibition est un problème, le Cannabis social club est la solution ». Suivant ce slogan, une soixantaine de personnes se sont rassemblées hier au parc de la Colonne de Toulouse pour militer en faveur de la légalisation du cannabis. Ils répondaient à l'appel du 18 juin 1976, lancé par un Toulousain et repris depuis dans plusieurs villes de France.
À Toulouse, le mouvement s'était mis en sommeil avant qu'un groupe de fumeurs ne décide de le remettre au goût du jour l'an dernier. Depuis, la structuration de la dizaine de membres actifs, dont les cinq fondateurs, a évolué. Ils ont notamment créé l'association « Chanvre et Violettes » pour permettre d'entreprendre des actions, comme celle d'hier qui était légale et déclarée en préfecture.
« Nous militons avant tout pour la légalisation du cannabis thérapeutique, sans pour autant exclure le cannabis récréatif. Dans une ville comme Portland où le cannabis est légalisé, il représente 3 % des revenus de la ville », assure Franck Thomassin, porte-parole de l'association. Dans les mois à venir, la récente association compte rejoindre le mouvement des « Cannabis social club », qui réclame le droit de cultiver et fumer librement le cannabis, tout en ayant conscience des risques juridiques encourus, « quitte à devoir aller devant une cour d'assises ».
Leur consommation est différente, certains fument pour le plaisir, d'autres l'utilisent à but thérapeutique. Si peu s'estiment « dépendants », tous veulent « informer réellement sur les risques, plutôt que de diaboliser. Sans compter que plusieurs pays ont déjà franchi le pas ».
Source: La Dépèche.fr
A lire aussi: Cannabis et violettes.
Pour ceux et celles qui l’ont découvert sur les réseaux sociaux internet au lendemain de la Marche Mondiale du Cannabis le 12 mai, et dans un article de Cannaweed en date du 1 juin 2012, le premier cannabis social club français est en train de s’organiser... La liste officielle de ses membres (probablement 500) sera annoncé pour l’Appel du 18 joint.
OperationActeDeConscienceCitoyenne
Depuis sa création en 2009 le collectif Cannabis Sans Frontières, membre de l’ENCOD, promeut ce modèle. C’est une bonne nouvelle, enfin le véritable combat solidaire pour la légalisation du cannabis prend une forme concrète. Sans réserve, passons à l’action !
Lien vers un article posté sur Cannaweed.com
Description :
Action collective et solidaire en forme de désobéissance civile avec pour objectif la régulation du cannabis produit en France sous forme d’un club privé de consommateurs, le CSCF, Cannabis Social Club Français qui répond aux conditions du code de conduite suivant :
CODE DE CONDUITE DU CANNABIS SOCIAL CLUB FRANÇAIS (source ENCOD adapté pour la France)
En raison de l’absence de cadre légal pour la culture du cannabis à usage personnel, nous, quelques consommateurs et consommatrices de cannabis de toute l’Europe, avons été à l’origine de notre propre modèle de régulation et de contrôle.
Ce modèle, appelé Club Social du Cannabis , permet d’éviter que les consommateurs de cannabis soient impliqués directement dans des activités illégales, et de garantir un certain nombre de conditions quant à la santé publique et à la sécurité.
Les Clubs Sociaux du Cannabis (CSC) sont des associations déclarées, a but non-lucratif composées d’adultes qui consomment du cannabis. Ils peuvent être mis en place légalement dans des pays où la culture pour usage personnel a été décriminalisée.
En France ce n’est pas encore le cas, pour que le CSCF puisse agir de façon expérimentale afin de préparer le changement des lois sur la culture de cannabis pour usage personnel, il faut que nous, consommateurs* et des autoproducteurs* nous nous engagions collectivement dans une résistance citoyenne et solidaire et que dans un acte collectif de désobéissance civile, n’écoutant que notre conscience citoyenne imposions immédiatement les changements nécessaire à la mise en place du CSCF. Selon l’article 12 de la Charte des Droits Fondamentaux de l’Union Européenne, "toute personne a droit à la liberté de réunion pacifique et d’association à tous les niveaux".
Si malgré tout nous sommes poursuivi, nous exigerons d’être jugés collectivement et que la loi soit scrupuleusement appliquée, à savoir : cour d’assise spéciale et perpétuité...une telle cour serait une première en France...alors en + pour des centaines de "criminels vert auto-déclaré à l’avance"...ce serait embarrassant !!! voir encombrant pour la machine judiciaire...
Les CSC organisent la culture collective d’une quantité de cannabis correspondant à la consommation personnelle de ses adhérents. La capacité de production d’un CSC est basée sur l’estimation de la consommation annuelle globale et d’une réserve raisonnable pour compenser un risque de récolte réduite ou de vols, et avoir une "production de secours" pour des personnes qui consomment du cannabis pour des raisons médicales. Le règlement intérieur d’un CSC inclut un protocole sur la gestion d’excédents éventuels.
Avant d’être membre d’un club, le postulant doit déclarer être consommateur de cannabis ou fournir un certificat médical sur son diagnostic afin de vérifier si cette personne souffre d’une maladie pour laquelle le cannabis est indiqué. La référence étant la liste publiée régulièrement par l’IACM (International Association for Cannabinoid Medicines).
Les CSC ont un protocole d’adhésion de leurs nouveaux membres qui inclut une explication de leurs droits et de leurs devoirs, une estimation de la quantité consommée et une conversation privée sur l’histoire de leur consommation. Cela permet aux clubs d’identifier des consommations problématiques (psychopathologie) et de répondre à cette situation. Les Clubs Sociaux du Cannabis appliquent une politique effective de prévention et de réduction des risques, favorisant des pratiques plus sûres de consommation de cannabis pour ses membres.
Les Clubs Sociaux du Cannabis possèdent un registre exhaustif sur la consommation effective de leurs membres à partir de la culture collective, registre qui contiendra au moins le numéro du membre, la quantité retirée et la date du retrait. Ce registre devra être géré de façon à garantir la protection des données à caractère personnel. Par ailleurs, les quantités distribuées seront limitées afin d’éviter que soit facilité l’usage de tierces personnes.
Les Clubs Sociaux du Cannabis possèdent un registre exhaustif de la culture, dans lequel l’association relèvera les dates et les cultures programmées, ainsi que les méthodes utilisées pour la culture et les quantités récoltées propres à la consommation. Des inspections aléatoires auront lieu sur les cultures par des représentants de l’administration afin de vérifier l’emplacement, les mesures de sécurité et le volume estimé de la production.
Les méthodes de culture, traitement après récolte etc. répondent aux normes de l’agriculture biologique et de développement durable.
Une fois réalisé le contrôle de la récolte et quantifié le volume final de la production, l’association émettra une autorisation écrite pour le transport de la production depuis le lieu de culture jusqu’au local où est finalisée la distribution contrôlée.
Les Clubs Sociaux du Cannabis se caractérisent par leur transparence, leur organisation démocratique et non-lucrative. Ils fonctionnent comme une association, avec un libre accès à la comptabilité pour les membres de façon à ce qu’ils puissent voir comment les prix sont calculés et comment est dépensé l’argent. Les CSC organisent une assemblée générale au moins une fois par an où sont discutés et approuvés les rapports annuels. Ces rapports incluent un compte-rendu complet des recettes et des dépenses de l’année fiscale précédente, en accord avec les règles établies.
Les Clubs Sociaux du Cannabis peuvent décider d’employer du personnel qui devra recevoir une rémunération raisonnable.. Ils contribuent ainsi à la création d’emplois, à la relance économique et à l’économie du budget attribué à la prohibition.
Contrairement aux fournisseurs de cannabis qui opèrent sur le marché illégal, les Clubs Sociaux du Cannabis sont disposés à dialoguer avec les autorités pour faire connaître leur méthodes et le cadre de l’élaboration d’une régulation légale du cannabis. Les autorités locales auront un intérêt dans cette régulation qui facilitera le contrôle des CSC pour assurer une manière transparente et sûre de travailler . Ainsi, ils créent une alternative au marché noir, évitant l’accès des mineurs au cannabis, ils contribuent à la réduction de dépenses publiques et génèrent des impôts. Pour le CSC la régulation présente l’intérêt de garantir le statut légal de son organisation et de ses activités.
* : qui adhèrent pleinement au présent code de conduite ainsi qu’au moyen utilisé pour obtenir les changements nécessaires à son application
Avec deux jours d'avance sur le calendrier, l'appel du 18 joints a été organisé, samedi, place du Maréchal-Leclerc, à Tours.
Le rassemblement avait pour but aussi d'interpeller les passants au sujet de la politique française en matière de cannabis. Les militants du Circ (Centre d'information et de recherche cannabique) estiment que « la prohibition » en vigueur dans notre pays « n'empêche pas les consommateurs d'être toujours plus nombreux, notamment chez les jeunes ». Le mouvement prône quant à lui l'élimination du trafic grâce à « l'autoproduction contrôlée ».
D'ailleurs, cet appel du 18 joints 2012 est l'occasion pour les militants d'annoncer la création d'un « Cannabis social club » qui, depuis Tours, a déjà essaimé dans toute la France. « Il s'agit de produire du cannabis en cercle privé, précise Dominique Broc… Et de le distribuer soit à des fins thérapeutiques, soit pour la détente. De cette manière, on évite complètement le trafic. Nous ne sommes pas là pour faire du prosélytisme mais pour lutter contre le marché noir. La prohibition est le pire des systèmes ».
Rappelons que la loi interdit la production de cannabis et encore plus la cession à autrui, y compris à titre gratuit.
Photo: Les militants protestent contre « la prohibition » en vigueur envers le cannabis.
Source: La Nouvelle Republique
En Floride, une association cherche à convaincre les personnes âgées des bienfaits du cannabis employé à des fins thérapeuthiques. Avec un certain succès, constate The Wall Street Journal.
De LAKE WORTH, Floride
Pendant longtemps, Selma Yeshion, une retraitée de 83 ans, a considéré le cannabis comme une drogue dangereuse. "Je pensais qu'il rendait dépendant" et que sa consommation "conduisait à prendre des drogues plus dures". En avril dernier, elle a assisté à une conférence organisée à la synagogue locale L'Dor Va-Dor par Silver Tour [Tournée d'argent]. Cette association tente de persuader nos aînés aux cheveux grisonnants de soutenir l'utilisation thérapeutique de la marijuana en Floride. Toute une série d'intervenants, y compris un médecin, un patient et plusieurs avocats du haschich, ont expliqué au public que c'était précisément ce dont les seniors avaient besoin pour traiter des problèmes comme les douleurs chroniques et l'insomnie.
Selma Yeshion, elle, est séduite. "Je veux du cannabis, déclare-t-elle après la conférence, le sourire jusqu'aux oreilles. Ce serait bien pour mon mal de dos. Au diable, je veux essayer une fois dans ma vie."
Et voilà une convertie de plus pour Silver Tour, qui est allé faire son boniment sur le cannabis dans des maisons de retraite et des lieux de culte de toute la Floride. Silver Tour a été fondé en 2010 par un militant improbable : Robert Platshorn, qui a passé près de trente ans dans une prison fédérale pour son rôle dans ce que les autorités considèrent comme l'un des plus grands réseaux de trafic de marijuana des années 1970.
Sensibiliser les seniors
A sa libération, en 2008, la carrière de chantre du chanvre ne faisait pas partie de celles dont rêvait Platshorn. Mais il a rencontré une kyrielle de patients âgés, dont les problèmes de santé auraient pu être atténués par le cannabis, mais qui n'y avaient pas accès, et il a eu envie de plaider leur cause. Aussi a-t-il décidé de se consacrer à ses camarades seniors, que l'idée de la marijuana médicale ne fait pas exactement planer ; de fait, en 2010, les plus de 65 ans ont fait capoter un projet de légalisation en Californie. Selon des sondages effectués à la sortie des urnes, ils se sont exprimés à 66 % contre, plus que tout autre groupe d'âge.
"Dans le mouvement en faveur de la marijuana, personne ne s'adresse aux seniors", regrette Platshorn. Or, selon le think tank Pew Research Center, les plus de 65 ans représentent 24 % de l'électorat en Floride, contre 18 % à l'échelle nationale.
Dix-sept Etats ainsi que le district de Columbia ont déjà adopté des lois qui légalisent la marijuana médicale, rappelle Allen St. Pierre, directeur exécutif de la National Organization for the Reform of Marijuana Laws (NORML), une organisation qui milite en faveur du cannabis. Cette année, six autres Etats ont examiné des propositions de loi de légalisation lors de sessions législatives, poursuit-il. Selon une étude réalisée en 1999 par l'Institute of Medicine et commandée par le White House Office of National Drug Control Policy, le cannabis peut, entre autres, aider à soulager la douleur, à réduire les nausées et à stimuler l'appétit. L'étude souligne également ses effets indésirables : diminution des capacités motrices et dysphorie, sensations désagréables, etc.
Silver Tour, qui est financé par de petits donateurs, doit faire face à de forts vents contraires en Floride, où les républicains, qui contrôlent la législature, s'opposent à toute mesure de légalisation. Jeff Clemens, député démocrate à la Chambre des représentants de l'Etat, a présenté une proposition de loi sur la marijuana thérapeutique lors des deux dernières sessions législatives, la dernière s'étant achevée en mars. Mais la tentative a fait long feu.
Le chanvre et la "compassion"
Aujourd'hui candidat au sénat de Floride, Jeff Clemens déclare que, s'il est élu, il présentera à nouveau la proposition de loi en 2013. Pour avoir rencontré de nombreuses personnes au stade final d'une maladie, qui pensent que le cannabis les aiderait, il se sent en devoir de promouvoir le cannabis médical, explique-t-il. Cet habitué des conférences de Silver Tour ignore les taquineries occasionnelles de ses camarades législateurs. "Lorsqu'il est bientôt 4 h 20, ils me disent : 'C'est à toi, Jeff !'" (Les amateurs de joints utilisent le code "420" pour désigner le cannabis.)
Les réactions des seniors qui assistent aux conférences sont massivement positives, assure Silver Tour. Le tout, c'est de les faire entrer et s'asseoir dans la salle. Et, pour cela, Platshorn a deux mots magiques : "Buffet gratuit". Une quarantaine de seniors sont venus à la présentation de Silver Tour, ici, en avril. Barry Silver, le rabbin blagueur de la congrégation, explique au public que les membres du conseil étaient un peu nerveux à l'idée de laisser un groupe promouvoir la marijuana à la synagogue. Il leur a répondu : "Ne vous en faites pas. Pourquoi croyez-vous que le jour le plus sacré de l'année s'appelle le High Holy Day ?" ["Holy day" signifiant "jour sacré", et "high" correspondant à "haut" et à "défoncé" dans le langage familier.]
Parmi les intervenants figure ce jour-là Irvin Rosenfeld, un courtier de Fort Lauderdale qui fume légalement 10 à 12 joints par jour depuis trente ans pour traiter une maladie osseuse. Il est l'un des rares participants restants d'un programme fédéral qui fournit par "compassion" du chanvre cultivé par le gouvernement. Le programme, supervisé par la Food and Drug Administration, a été supprimé en 1992, mais M. Rosenfeld et une poignée d'autres participants continuent à bénéficier des droits qu'ils avaient acquis. Tout ce cannabis n'a en rien entamé sa capacité à analyser le marché et à traiter les chiffres. "Au contraire, la marijuana améliore mon travail. Je suis plus calme."
Les membres du public réagissent favorablement après les interventions, tandis qu'ils s'enfilent un buffet de houmous, de fromage et de brownies – normaux, sans haschich. Roberta Feinman, 76 ans, reconnaît que la présentation a dissipé certaines de ses craintes. "Je pensais que la marijuana, c'était seulement pour les jeunes qui sont, vous savez... des fumeurs de joints." Et de poursuivre : "Si c'était légal, j'envisagerais de prendre du cannabis pour m'endormir."
Evy Shareff, 85 ans, se dit prête à s'embarquer dans l'aventure de Silver Tour. "En entendant ça ce soir, j'ai senti que je devais leur apporter beaucoup plus de soutien." "C'est injuste d'en priver des personnes à qui ça ferait du bien, qui ne commettent pas de crime, ne tuent pas et ne font de mal à personne." Mais tout le monde n'est pas convaincu. Pour Lita Paritsky, 76 ans, la consommation de marijuana peut conduire à prendre des substances beaucoup plus dangereuses. Elle aimerait examiner la législation sur l'utilisation médicale de la marijuana.
D'après Platshorn, les seniors intéressés par le cannabis sont souvent rebutés par l'idée de le fumer. Aussi leur explique-t-il qu'il existe un tas d'autres façons de le consommer : "Vaporisateurs, sucettes, petits gâteaux, solutions huileuses, comprimés, boissons au cannabis – c'est sans fin !"
Le rabbin Barry Silver se déclare tout à fait favorable au cannabis médical. Il a même écrit une chanson inspirée de Silver Tour, un riff sur un classique de Johnny Nash. "J'y vois clair maintenant, mon glaucome a disparu." "Au revoir les douleurs de la chimiothérapie. Au revoir les symptômes qui me mettaient à plat. Ce sera une belle, belle journée grâce au THC [tétrahydrocannabinol, le principe actif du cannabis]."
Source:Courrier International
https://www.youtube.com/watch?v=sxj4aL0OCSw&hd=1
On en parle sur le forum....
Voici un dossier en 10 articles parus dans le journal mondialement connu Time, qui met à bat la prohibition du cannabis aux USA.
Culturellement, la marijuana est devenue à peine plus qu'un fait divers. Mais en réalité, aux États-Unis la loi sur le cannabis n'est pas une blague, elle provoque beaucoup de mal, à la fois directement et indirectement. Voici les 10 raisons les plus importantes pour lesquelles nos lois sur le cannabis méritent sérieusement d’être réexaminées.
Les Américains sont majoritairement favorable à la légalisation
Pour la première fois, une solide majorité d'Américains soutient la légalisation de la marijuana à des fins récréatives: 56%, selon le sondage Rasmussen le plus récent. La prise de position en faveur de la légalisation n'a cessé de croître depuis les années 1990; en 1994, seulement 25% y étaient favorable.
En Novembre 2010, les résidents californiens ont voté une initiative de loi pour légaliser la possession et la vente de la marijuana. Bien que la mesure n'ait pas été adopté - 46% à 54% - le fait que l'initiative soit arrivé jusque dans les urnes et ai recueilli un tel soutien était en soi-même historique. En effet, c'était la peur du passage de l'initiative qui a conduit ensuite gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger à décriminaliser la possession d'un maximum de 1 livre (28,5g) d’herbe peu avant le vote - un mouvement qui visait à saigner l'appui des électeurs de la question référendaire. Si cette proposition était passé en Californie, elle aurait été le premier Etat à légaliser la substance purement et simplement. En 2012, le Colorado et l'État de Washington vont voter sur la légalisation totale.
Parce que le soutien pour la légalisation évolue statistiquement avec l'âge, le changement semble inévitable à long terme. Le sondage Gallup le plus récent a révélé que 62% des personnes âgées de 18 à 29 ans support la légalisation totale, comparativement seul 31% des personnes âgées partagent ce point de vue. En ce qui concerne la marijuana médicale, les Américains sont presque unanimes dans leur approbation: 70% ou plus la soutienne.
Supporter des réformes visant le cannabis n’est plus un suicide politique
Certains politiciens découvrent peu à peu que les craintes persistantes au sujet d'être étiqueté de «laxiste sur la criminalité» pour soutenir la réforme du cannabis ne sont pas justifiées.
En mai, deux démocrates ont agacés les favoris du pouvoir en place en supportant ouvertement une réforme de la loi sur la marijuana. Beto O'Rourke, qui supporte une légalisation totale de la marijuana, a remporté la primaire pour le Congrès du 16ème district du Texas, un district acquis à la cause des Démocrates qui borde le Mexique, au nord de Ciudad Juarez la ville gangrénée par la violence des cartels. Ellen Rosenblum a remporté l’élection primaire de procureur général dans l'Oregon et n'a pas de challenger républicain, elle a battu son homologue démocrate en grande partie grâce à son support pour la marijuana médicale et en s'opposant à l'ingérence fédérale qui persiste.
Le 13 Juin, Rhode Island est devenu le 15e Etat à décriminaliser la marijuana. Le Gouverneur Lincoln Chafee a signé une loi rendant la possession de petites quantités de marijuana un équivalent à un P.V. de stationnement.
Le Gouverneur de New York Andrew Cuomo et maire de New York Michael Bloomberg ont tous deux récemment appelé à la décriminalisation de la possession de marijuana en publique. La possession a été dépénalisée en elle-même dans l'état en 1977, mais en raison d'une bizarrerie de la loi de l'État qui en fait un crime de montrer la drogue visiblement, les gens sont toujours arrêtés après que la police, à la suite de politiques de contrôles d’identités, leur ordonnant de vider leur poches.
Tandis que les politiciens nationaux restent engluées dans la mentalité de la fin des années 90- qui suggère de soutenir la « guerre des drogues » est la seule position viable, les tendances de vote nationaux (en particulier par tranche d'âge) et de mouvements politiques au niveau de l'Etat indiquent que l'examen sérieux de la réforme de la marijuana est logique.
Les ados ont plus de chances de fumer du cannabis que du tabac
Toutes les grandes enquêtes nationales sur le comportement de jeunes montrent que, pour la première fois, les adolescents sont plus susceptibles d'être des utilisateurs de cannabis que des cigarettes.
Par exemple, la dernière enquête de l'Institut National sur l'Abus des Drogues intitulée Observer le Future, a constaté que, en 2011, tandis que 19% des élèves à la fin du secondaire ont déclaré avoir fumé au moins une cigarette au cours du mois précédent, 23% ont dit qu'ils avaient fumé de la marijuana au moins une fois au cours de la même période. Les données provenant du rapport des Centers for Disease Control and Prevention’s Youth Risk Behavior Survey (centre de contrôle des maladies et la prévention des comportements a risque de la jeunesse) étaient pratiquement identiques.
Le cannabis n'augmente pas le risque de Cancer du Poumon, de Santé mental ou de Mort prématurée
Cigarettes ou cannabis: un de ces produits contient la drogue la plus addictive connue et tue environ 50% de ses utilisateurs, l'autre est illégal.
Le cannabis n’augmente pas le risque de cancer du poumon, de maladies mentales ou de mortalité
Un récent rapport de la British Lung Foundation (Fondation Britanique du Poumon) a fait les premières pages en clamant que le risque de développer un cancer était 20 fois plus élevés avec des joints de cannabis qu’avec la cigarette. Toutefois, les données scientifiques n'appuient tout simplement pas cette prétention.
Le Dr Donald Tashkin, professeur de médecine à l'Université de Californie, Los Angeles, est parmi les plus éminents chercheurs qui étudient les effets de la marijuana sur les poumons. Son étude de 2006, un des plus importants à examiner la consommation de marijuana et cancers du poumon et des voies aériennes supérieures, a constaté que l'association "de ces cancers avec la marijuana, même l'utilisation à long terme ou lourde, n'est pas fort et peut-être pratiquement en dessous des limites détectables ".
Une étude plus importante, à plus long terme, publiée en 2012 par un groupe distinct de chercheurs a montré que la marijuana n'a eu aucun effet néfaste sur la fonction pulmonaire. Tashkin, qui n'était pas impliqué dans l'étude, l’a considéré «bien menée» et a déclaré que les résultats ont confirmé ses propres conclusions.
Une petite étude récente a trouvée un lien entre la consommation de marijuana extrêmement lourd (au moins un joint par jour pendant 10 ans) et le cancer du poumon, mais cette étude a subi plusieurs failles méthodologiques. D'une part, Tashkin explique, elle comprenait très peu de gens qui ont réellement fumé de la marijuana fortement, ce qui rend ses résultats "imprécis." (à la différence du fumeur de cigarettes moyen, le fumeur de marijuana moyen ne fumera pas tous les jours - Et encore moins chaque jour pendant 10 ans ou plus.) D'autres chercheurs, pointant les différentes limites de l'étude, ont convenu que ses résultats auraient pu se produire par le seul hasard.
La littérature du tabac, en revanche, est sans équivoque: le tabagisme augmente les chances de développer un cancer du poumon par un facteur d'au moins 9.
Il est possible que la marijuana puisse augmenter le risque de mourir d'autres causes, mais jusqu'à présent, la recherche n'a pas été en mesure de fournir aucune preuve de cela. Encore une fois, en revanche, la recherche ne montrent que fumer des cigarettes est clairement liée à un doublement à un triplement de maladie cardiaque et le risque d'AVC.
Si la santé mentale est votre préoccupation, il existe certaines preuves que la marijuana puisse précipiter ou aggraver la schizophrénie chez ceux qui y sont prédisposés. Mais au cours des cinq dernières décennies, comme la consommation de marijuana a augmenté, les taux de la schizophrénie n'ont pas augmenté en tandem. En outre, il n'y a aucune preuve que la politique de répressions du cannabis réduit le risque pour ceux qui peuvent être vulnérables à développer le trouble: l'augmentation de 3500% du budget de lutte contre la drogue depuis les années 1970 n'a pas empêché la majorité des baby-boomers et les générations futures de fumer du cannabis. En outre, la légalisation de la drogue pourrait offrir un moyen de réduire le risque de psychose; par la régulation de l'équilibre chimique de la marijuana, sa sécurité pourrait être contrôlée. Cela ne peut pas être accompli si le médicament est illégal.
Les dispensaires médicaux ne sont pas liés au crime
La plupart des gens ayant une expérience personnelle en utilisant de la marijuana reconnaître l'absurdité de l'affirmation selon laquelle fumer de la marijuana peut se transformer en criminels des gens ordinaires. Mais la possibilité subsiste encore dans certains esprits Américains - comme en témoigne la couverture médiatique du cas de Trayvon Martin -17 ans-, dont le corps s’avérait contenir la marijuana après sa mort. Martin, qui était noir, a été abattu par George Zimmerman, un surveillant bénévole du quartier qui a mis de suite l'utilisation de drogues de Martin en avant suggérant que cela avait rendu l'adolescent violent et justifié son assassinat.
Une étude récente des dispensaires de marijuana médicale devrait aider à mettre ce bobard de lien entre la marijuana et le crime aux oubliettes. Comme les études précédentes, il n'a trouvé aucune association entre le nombre de dispensaires dans un quartier et les taux de crimes violents ou crimes contre les biens.
Le nombre de points de vente qui vendent de l'alcool dans un domaine, cependant - même après contrôle des facteurs démographiques et la pauvreté - est toujours liée aux taux de crimes violents, selon la recherche.
La plupart des arrestations mettant en cause les drogues sont pour possession de cannabis
La raison numéro 1 des arrestations aux États-Unis est la violation des lois sur les stupéfiants. Plus de gens sont arrêtés pour des crimes liés aux drogues que pour des crimes violents, y compris les agressions ivres. De toutes les arrestations liées à la drogue, 82% sont pour la possession, et plus de la moitié de ceux-ci concernent la marijuana. Fondamentalement, la guerre contre les drogues est porté sur la possession de cannabis, en dépit du fait qu'il est moins addictif que les autres drogues illégales et n'est pas pharmacologiquement lié à la violence ou au risque d’overdose contrairement à l’alcool.
Ces arrestations non seulement prennent un temps énorme à la police, mais aussi sont extrêmement coûteux: une estimation des coûts révèle des dépenses qui s’élèvent à 10,7 milliards de dollars. Et pour quoi faire? Il n'ya pas de relation entre les taux d'arrestation et les taux de consommation de drogues ou de toxicomanie.
La mise en application des lois visent les Noirs et les Latinos
Bien que les Afro-Américains utilisent et de vendent de la marijuana plus ou moins au même taux que les blancs, ils sont trois à six fois plus susceptibles d'être arrêtés pour ces infractions, en fonction du moment de l’interpellation et leur lieux de résidence, selon une étude de données du FBI entre 1980 et 2007 faite par Human Rights Watch.
En 2011 à New York seul, il y avait près de 51 000 arrestations liées au cannabis - 87% d'entre elles concernaient les Noirs et les Hispaniques, un taux qui est complètement hors de proportion comparé au paysage ethnique de la ville.
Les infractions liées aux drogues sont souvent une passerelle vers une vie de crime: elles qualifient les jeunes comme des criminels, elles perturbent leur éducation, les exposent à d'autres types graves de criminalité pendant l'incarcération et réduisent leurs chances d'emploi. Parce que plus de minorités se font arrêter pour du cannabis, ils sont de façon disproportionnée exposés à ce cercle vicieux, qui se termine souvent en longues peines de prison et la perte de droits de vote. Par conséquent, l'application de la loi sur les drogues des États-Unis cause un préjudice beaucoup plus grave pour la santé et le bien-être - en particulier parmi les minorités - que le cannabis lui-même.
Nouvelles application médicinal du cannabis
Des recherches récentes confirment l'efficacité de la marijuana dans le traitement de la douleur cancéreuse résistante aux opioïdes et la spasticité associée à la sclérose en plaques. Des drogues similaires au THC, l'ingrédient actif principal du cannabis, sont également prometteuses pour prévenir et traiter le syndrome de stress post-traumatique. En outre, un essai clinique récent a montré que le CDB, un autre composant du cannabis, peut traiter la schizophrénie de manière aussi efficace que les médicaments d'ordonnance standard, sans les mêmes effets secondaires de troubles du mouvement ou le gain de poids, ce qui peut augmenter le risque de diabète. Enfin, à la fois le THC et le CBD semblent avoir des effets anti-cancer - y compris, ironiquement, contre le cancer du poumon.
L'illégalité de la marijuana, cependant - ainsi que le fait que la plante ne peut pas être brevetée - est un obstacle majeur au développement pharmaceutique de ces médicaments prometteurs.
Le « vrai »cannabis est probablement plus sain (que les copies légales)
La montée du «euphorisants légaux», vendu sous des noms tels que Spice, K2 ou les plus-vilipendés "sels de bain," a poussé les législateurs à tenter désespérément de les interdire. Pendant ce temps, les chimistes clandestins se développent rapidement des substituts qui ne sont pas couverts par ces interdictions - une course qui est entraînée en partie par l'illégalité du cannabis.
En regardant la composition chimique de ces médicaments, il est plausible que parce que leurs principes actifs, -les molécules imitant la structure du THC pouvant déclencher la psychose - ne sont pas équilibrés avec le CDB, qui induit l'effet adoucissant de la marijuana naturelle, ils peuvent être plus susceptibles de provoquer des réactions psychotiques. Le faux cannabis a aussi tendance à être plus puissant que la vraie substance, ce qui pourrait accroître les risques pour les utilisateurs. Mais bien qu'ils aient été pointés du doigt pour provoquer la violence, on ne sait pas quels sont vraiment les effets à court ou à long terme de ces substances parce qu'ils n'ont pas été testés sur des humains.
Pendant ce temps, l'humanité a eu des milliers d'années d'expérience avec du cannabis, qui, tout en n'étant pas sans danger, n'est certainement pas porteur de risques de prise d'un médicament frais du laboratoire.
L’appel d’un juge
Dans un mouvement éditorial publié en mai dans le New York Times, le juge Gustin Reichbach de la Cour suprême de l'État de New York a décrit comment la marijuana médicale est le seul médicament qui a contribué à soulager sa nausée et lui a permis de manger ou dormir pendant le traitement brutal de son cancer du pancréas.
Il a conclu:
Parce que la criminalisation d'une technique médicale efficace affecte la bonne administration de la justice, je me sens obligé de parler à la fois comme un juge et un patient atteint de cancer qui souffre d'une maladie mortelle. J'implore le gouverneur et la législature de New York, toujours considéré comme un chef de file parmi les Etats, à se joindre la réflexion prospective et humain des 16 autres Etats et d’approuver le projet de loi de marijuana médicale cette année. La science médicale n'a pas encore trouvé un remède, mais il est barbare à nous refuser l'accès à une substance qui s'est avérée améliorer notre souffrance.
Reichbach n'a pas discuté de l'utilisation récréative de marijuana, mais son plaidoyer démontre avec éloquence pourquoi la loi fédérale contre la marijuana médicale est insensé.
Traduit par Poussain@cannaweed
Source: Healthland. The Time
Interview / Alors que les propos de Cécile Duflot sur la dépénalisation du cannabis ont agité la campagne des législatives et que Nadine Morano dénonce dans Minute les Verts qui en prônent la légalisation, le Collectif d’Information et de Recherche Cannabique (CIRC) lance comme chaque année son « Appel du 18 joint », un rassemblement festif au parc de Gerland. Christian Tarel, militant du CIRC Lyon depuis vingt ans n’a pas forcément apprécié la sortie de la ministre et la façon dont le débat a été mené.
Les propos de Cécile Duflot sur la dépénalisation vont-ils dans le bon sens selon vous?
Pas vraiment. Au CIRC les avis sont partagés. Certains pensent que la dépénalisation de l’usage du cannabis peut être utile dans un premier temps pour ouvrir le débat et éviter des poursuites judiciaires absurdes à l’encontre des consommateurs. Mais en rester là serait hypocrite si la détention, la production ou même la vente ne sont pas également autorisées.
Trouvez-vous que les responsables politiques connaissent bien ces questions?
Nous travaillons en partenariat avec certains partis comme Europe Ecologie-Les Verts ou le NPA, même si nous ne sommes pas d’accord sur tout. Mais la plupart sont mal informés. Quand je vois Arnaud Montebourg dire qu’il n’a pas envie « que les enfants de France puissant acheter du cannabis dans les supermarchés », c’est de la folie. Ce n’est pas du tout ce que nous proposons.
Justement, quelle serait votre modèle?
Quelque chose entre les coffee-shops néerlandais et les clubs sociaux espagnols. Il faut d’abord permettre l’autoproduction pour sa consommation personnelle, mais aussi autoriser la vente. Nous aimerions créer des associations ou des coopératives, avec un système d’adhésions et une limitation de la production, qui permettraient d’encadrer cette activité.
Vous souhaitez donc une légalisation du cannabis?
Oui, mais cette légalisation ne doit pas être brutale. Nous voulons surtout qu’il y ait un vrai accompagnement. Aujourd’hui l’interdiction du cannabis n’existe que dans les textes, à commencer par la loi du 31 décembre 1970, dont nous souhaitons l’abrogation. Il est en réalité très facile de s’en procurer. La prohibition ne fonctionne donc pas. Un jeune qui veut se droguer le fera malgré la loi. Il faut donc mettre en place un système de prévention et d’information sur cette question.
Une prévention contre la consommation de cannabis?
Non. Nous ne nions pas que la consommation de cannabis peut avoir des inconvénients, sur la santé et le psychisme. Tout comme l’alcool, le tabac et d’autres produits tout à fait légaux. Mais le fait est que ces drogues existent. Si, une fois bien informés, des gens veulent y goûter, ils doivent pouvoir le faire en étant accompagnés. Cela ne veut pas dire qu’on va fumer avec eux, mais plutôt qu’on va faire en sorte que cela reste un plaisir maîtrisé et pas un problème de santé publique.
N’est-ce pas une incitation à la consommation?
La consommation de drogue nécessite une connaissance de nous même et du produit. La légalisation n’est bien sûr pas synonyme d’obligation de fumer! Mais plutôt que de consommer des produits achetés dans la rue et sans information, il faudrait former des personnes à la vente de cannabis, capables de conseiller les usagers…qui se drogueraient de toute façon.
Pour l’économiste Pierre Kopp, légaliser le cannabis et le taxer comme le tabac rapporterait plus d’un milliard d’euros pas an, qu’en pensez-vous?
Nous sommes pour une taxe sur la vente. Mais ce n’est pas notre argument principal. Nous voulons justement éviter que le cannabis devienne un business comme celui du tabac, que ce soit pour les trafiquants, pour les hommes d’affaire ou pour l’Etat.
Par contre le développement de la filière du chanvre, qui est une autre de nos revendications, permettrait de créer des centaines d’emploi dans l’industrie textile, le bâtiment, les cosmétiques… A l’heure où les hommes politiques veulent produire français, nous aimerions être plus entendus.
Le CIRC, c’est quoi: Le Collectif d’Information et de Recherche Cannabique est né en 1991 avec la publication du livre Fumée clandestine, de Jean-Pierre Galland. Sous l’impulsion de cet écrivain et militant, l’association s’est donnée pour objectif « la collecte et la diffusion, dans un but non lucratif, de toute information relative au cannabis », affirme son site internet. Deux ans plus tard, en 1993, le CIRC Lyon était créé, Christian Tarel en a été le premier président.
Coup dur pour les amateurs de cannabis en Espagne : Le ministère des finances va revoir le crédit de 740.000 euros accordé à la ville de Rasquera, indique El Pais mercredi 13 juin. Une annonce qui risque de compliquer la tâche de la municipalité qui avait prévu de louer 7 hectares de ses terres à des cultivateurs de cannabis.
Association En Espagne, cultiver du cannabis est légal à partir du moment où il n'y a pas de vente. Des associations de planteurs existent, comme l'Association barcelonaise d'autoconsommation de cannabis, forte de 5.000 membres. Devant l'endettement de la commune, la municipalité de Rasquera a proposé de louer pour 550.000 euros par an 7 hectares de ses terres à cette dernière. Une décision approuvée à 56% par les habitants lors d'un referendum en avril dernier.
Quiproquo Dimanche, le ministère des finances espagnol avait garanti un prêt de 740.000 euros à la ville de Rasquera pour qu'elle rembourse ses créanciers. Un prêt accordé après l'étude d'un dossier où la ville assurait bénéficier de 600.000 euros de recettes en 2012, 2013 et 2014 grâce à un contrat avec « l'entreprise publique RRICA ». RRICA étant l'acronyme pour … Recherche et Analyse de la Variété Végétale de Cannabis Sativa L !
S'estimant berné, le gouvernement qui n'avait pas connaissance de l'acronyme, a décidé de suspendre sa décision d'octroyer le prêt jusqu'à nouvel ordre. La municipalité, elle, ne baisse pas les armes : « Après cette décision irresponsable, nous demandons au gouvernement de Madrid de prendres des mesures concrètes et extraordinaires. » Rasquera est la ville la plus endetté de Catalogne.