OTTAWA – Après avoir admis être mal équipé pour détecter les abus causés par les licences de production de marijuana qu’elle accorde, Santé Canada dit vouloir les éliminer complètement pour les remplacer par un système de vente par correspondance.
«Alors que plus de 20 000 Canadiens utilisent la marijuana à des fins médicales et que chacun d’entre eux est théoriquement en mesure de la cultiver dans leur maison, cela crée un système qui exigerait une grande quantité de personnes pour inspecter des milliers de maisons», a déclaré un porte-parole de Santé Canada à Sun News.
«Le nouveau système sera conçu pour éliminer autant d’abus que possible, tout en faisant en sorte que les patients à qui on a prescrit de la marijuana à des fins médicales soient en mesure d'y accéder», a ajouté le porte-parole.
Des informations ont fait état jeudi que Santé Canada n'avait procédé à aucune inspection des licences accordées pour la production de marijuana. La directrice du Programme d’accès à la marijuana à des fins médicales, Johanne Beaulieu, a toutefois affirmé à Sun News que le ministère avait procédé à des inspections.
«Nous faisons environ 160 inspections par an, a indiqué Mme Beaulieu. Nous avons fait 75 inspections de titulaires de permis en vertu du programme en 2010.»
Quoi qu’il en soit, Santé Canada veut arrêter l'émission des deux classes de permis, l’une qui donne la permission de produire de la marijuana à des fins médicales et l'autre qui permet à un individu de produire cette drogue pour le compte de l'utilisateur, et de les remplacer par un système de vente par correspondance.
Le nouveau programme permettrait d'empêcher que des groupes armés organisés mettent la main sur des licences, a expliqué Mme Beaulieu.
Selon un rapport de la GRC, près du tiers des cas de trafic de marijuana et de production concernaient des personnes qui avaient des licences et qui produisaient davantage de marijuana que ce qui était autorisé.
Une enquête du réseau anglais de Radio-Canada révèle des failles dans le système d'inspection de la production de marijuana à des fins thérapeutiques. Quelque 15 000 Canadiens sont autorisés à cultiver de la marijuana, mais Santé Canada n'a produit aucun rapport d'inspection de leurs plantations.
Le Règlement sur l'accès à la marijuana à des fins médicales est entré en vigueur en 2001. Il permet à des gens « atteints de maladies graves ou débilitantes » d'avoir accès légalement à cette drogue pour soulager leurs douleurs. Le patient doit envoyer une demande de permis par écrit à Santé Canada, accompagnée d'une déclaration signée d'un médecin. Si le ministère l'autorise à posséder de la marijuana, le malade peut également demander un permis pour cultiver ses propres plants ou désigner une personne qui le fera pour lui.
La tâche de faire respecter la conformité et la sécurité des plantations incombe aux 15 inspecteurs de Santé Canada, qui sont aussi chargés d'inspecter tous les médicaments d'ordonnance et produits pharmaceutiques du pays. Le ministère a toutefois admis qu'il ne disposait d'aucune trace du passage de ses employés chez les malades qui cultivent la marijuana. « Nous n'avons pu trouver de dossier correspondant à votre demande », a répondu Santé Canada à une demande d'accès à l'information de la CBC qui visait à obtenir une liste des inspections.
En 2010, la GRC a produit un rapport à l'intention de l'Association canadienne des chefs de police qui relève 190 cas d'abus des permis de production de marijuana à des fins thérapeutiques. Dans plus du tiers des cas, ceux qui possédaient un permis faisaient du trafic ou produisaient plus de marijuana que la quantité permise. Qui plus est, 37 détenteurs de permis avaient déjà été condamnés pour trafic de drogue par le passé.
La ministre de la Santé, Leona Aglukkaq, est d'avis que le règlement est à revoir. Elle indique que Santé Canada travaille à mettre sur pied pour 2014 un système de production industrielle de la marijuana qui fera en sorte que les malades n'auront plus à en cultiver. Il ne sera donc plus nécessaire de délivrer des permis ni de mener des inspections chez les particuliers, fait-elle valoir.
(OTTAWA) Le gouvernement Harper ne se laissera pas influencer par des sondages démontrant qu'une majorité des Canadiens sont favorables à la décriminalisation de la marijuana.
Un sondage publié plus tôt cette semaine dans le quotidien National Post a confirmé que deux Canadiens sur trois estiment que le gouvernement fédéral devrait changer la loi de manière à ce qu'un individu intercepté avec une petite quantité de cannabis ne soit pas condamné à avoir un dossier criminel ou contraint de payer une amende. Le quotidien avait publié un sondage aux résultats similaires en janvier.
Cette enquête démontre qu'une proportion importante des Canadiens n'appuie pas la ligne dure préconisée par le gouvernement Harper dans le cas des drogues douces. Mais celui-ci ne compte pas changer de cap pour autant.
«Nous n'avons aucune intention de légaliser la marijuana. Nous allons continuer de protéger l'intérêt de nos familles et de nos communautés», a indiqué hier Carl Vallée, porte-parole du bureau du premier ministre Stephen Harper.
Le gouvernement Harper a adopté l'automne dernier le projet de loi C-10, qui prévoit l'imposition d'une peine de six mois de prison pour quiconque cultive entre 6 et 200 plants de marijuana.
Pour le Nouveau Parti démocratique (NPD) et le Parti libéral, ce dernier coup de sonde prouve que le gouvernement Harper est déconnecté de l'opinion publique.
Le NPD soutient depuis des années que le pays doit décriminaliser l'usage du cannabis, une première étape vers une légalisation pure et simple de la substance. Le parti souhaite plutôt que la consommation soit réglementée comme le sont l'alcool et le tabac.
Une telle mesure aurait des conséquences pour les provinces, puisqu'elles devraient décider comment réglementer la substance. N'empêche, le pays est mûr pour une discussion, estime la chef adjointe du parti, Libby Davies.
Elle souhaite que le Canada s'inspire des Pays-Bas, où la tolérance à la marijuana a mené à une baisse de la consommation.
«C'est profondément préoccupant que ce gouvernement soit toujours aussi convaincu qu'une approche répressive va fonctionner. Il y a beaucoup de preuves que cette approche est un échec. Nous croyons qu'il faut changer l'approche du Canada et je crois que le public comprend cela.»
En janvier, les militants du Parti libéral ont adopté une résolution en faveur de la légalisation de la marijuana. Bien que les députés libéraux - et le prochain chef du parti - ne soient pas formellement liés par cette résolution à la Chambre des communes, ils ont épousé la position.
La députée Carolyn Bennett, qui est médecin, fait valoir qu'une approche thérapeutique - et non policière - permettra de contrer l'usage abusif de la marijuana.
«Je pense que les conservateurs ont, en quelque sorte, aidé à faire avancer le dossier parce que la plupart des Canadiens pensent que cette guerre contre la drogue est une politique stupide», a-t-elle dit.
Le sondage a été réalisé en ligne par la firme Ipsos Reid auprès de 1009 internautes. La marge d'erreur de ce coup de sonde est de 3,1 points de pourcentage, 19 fois sur 20.
Une décision de la Cour Suprême colombienne, prise le 28 juin dernier, a décriminalisé la consommation personnelle de cannabis et de cocaïne. Si les débats sur la marijuana sont devenus chose courante, l'Etat colombien frappe fort avec la cocaïne, drogue dure, qui n'a jamais montré de vertu médicale... Est-ce un premier pas vers la légalisation? Quels sont les enjeux sous-jacents à cette décision?
La position du gouvernement La Colombie a décriminalisé la cocaïne et la marijuana, prétextant que les gens ne devraient pas être emprisonnés pour leur usage personnel de la drogue.
Désormais, quiconque possède moins de 20 grammes de marijuana, ou 1 gramme de cocaïne, à des fins personnelles, ne sera ni poursuivi ni détenu, mais pourrait seulement être suivi d’un traitement physique ou psychologique, en fonction du niveau d’intoxication, selon Colombia Reports. Le ministre de la Défense colombien Juan Carlos Pinzon Bueno, a affirmé que les garants de la loi continueraient leur combat mené contre le trafic de drogue, mais n’a pas voulu faire plus de commentaire à ce sujet.
Un enjeu médical
D'autres pays, d'Amérique latine ou autre, sont aussi en faveur d'une décriminalisation, d'une manière ou d'une autre. Ainsi le Guatemala, le Costa Rica, l'Equateur et l'Argentine poussent leur législation vers cette direction.
Le modèle du mouvement pour la décriminalisation est... le Portugal, qui a voté la loi en 2001. Les effets constatés dans le pays européen sont plutôt positifs : baisse de la corruption des agents de police, qui peuvent se concentrer vers des affaires plus sérieuses, traitement du problème de l'addiction avec une approche médicale et non criminelle...
Dépénalisation mais pas légalisation : on joue sur les mots ?
La décision judiciaire du 28 juin remet en question la loi colombienne de sécurité du citoyen de 2011, qui stipule que quiconque possède jusqu’à 1 kg de marijuana ou 100 grammes de cocaïne (0,1 kg) devra écouler une peine de 64 mois de prison, selon Associated Press. Le procureur général, Eduardo Montealegre, a rappelé le 29 juin que décriminalisation ne signifiait pas légalisation.
La Chambre des Représentants a passé en mai la première version d’une loi qui viserait à décriminaliser les plantations illégales, de plus en plus nombreuses, permettant ainsi aux résidents de faire pousser des plantes de coca, de marijuana et des pavots à opium. Mais le représentant Hugo Velasquez Jaramillo s’est appliqué à justifier que même si les plantes étaient légalisées, « la mise en vente et le trafic de drogues resteraient toujours sujets à des peines criminelles. »
Des intérêts économiques à la clé
Selon une étude de l’Université des Andes à Bogota qui date de 2011, le trafic de la cocaïne colombienne bénéficie principalement aux banques occidentales. En effet, seulement 2,6% de tout l’argent généré par la production et le trafic de cocaïne reste en Colombie. Les 97,4% restant servent à enrichir les narcotrafiquants et les banques des États-Unis et d’Europe. La dépénalisation, si elle s'avérait être un premier pas vers la légalisation de la cocaïne, pourrait donc bien être un enjeu stratégique pour l’Etat.
Global Post / Adaptation Annabelle Laferrère - JOL Press
Photo: Juan Carlos Pinzon Bueno, ministre de la Défense colombien, au World Economic Forum à Rio en 2011, parlant du trafic de drogue en Amérique du Sud - Photo World Economic Forum / Flickr cc
La nouvelle invention des narcotrafiquants marocains: les «pommes» de cannabis.
Une nouvelle technique de dissimulation qui facilite le transport des résines de cannabis lors des contrôles douaniers, précise le Parisien.
Quasi-indétectable au scanner des douaniers, le haschich marocain compacté en boule de 200 grammes est une nouvelle forme de conditionnement qui inquiète vivement les policiers et gendarmes.
«
Des camions transportant plusieurs tonnes de pommes de cannabis ont été interceptés en Espagne et au Maroc. Si ces camions sont simplement contrôlés avec un scanner, cette drogue, conditionnée sous cette forme et glissée au milieu d’un chargement de fruits et légumes, est quasi indétectable
», confié un haut fonctionnaire des douanes françaises.
Fort d’un marché de la drogue «de plus en plus concurrentiel», dixit la direction centrale de la police judiciaire française(DCPJ), les narcotrafiquants marocains n’ont pas seulement modifié «l’emballage» du haschich mais en ont également modifié la teneur.
«
Les consommateurs [européens] se tournent de plus en plus vers du haschich au taux de THC (
tétrahydrocannabinol) important car cette molécule est à l’origine des effets psychotropes recherchés par les toxicomanes ». Or la résine de cannabis marocaine est moins élevée en THC que sa concurrente néerlandaise, baptisée « Amnesia
», souligne un expert de la DCPJ.
Selon Yabiladi, la résine de cannabis en provenance du Maroc et à destination de l’Europe serait en train de perdre des parts de marché face à la concurrence de l’herbe du même produit cultivée aux Pays-Bas.
D’où la nécessité pour les narcotrafiquants du royaume chérifien de s'adapter à l’évolution du marché de la drogue.
«
La teneur en THC de ces boules de haschisch atteint les 25%, alors que la moyenne nationale pour la résine de cannabis saisie est de 11%
», ajoute ce même expert.
Lu sur le parisien, yabiladi
Le célèbre réalisateur américain Oliver Stone à qui l'on doit entre autre des chefs d'oeuvre comme Platoon the Door et Wall Street est sur le point de sortir un nouveau film "Savages" dont le sujet, adapté de la nouvelle du même nom de Don Wislow, est la guerre qui oppose le plus gros producteur de cannabis légal californien au plus gros cartel mexicain.
Ce thriller sera sur les écrans le 6 juillet aux USA et en Europe et à la fin du moi de septembre. À l'affiche seront présent Bénito Deltorro Salma Ayek Uma thurman et John Travolta.
Lors de la présentation de son film au Mexique Oliver Stone a déclaré à la presse que le président Calderon était un désastre, une sorte de Georges W Bush mexicain et qu'il faisait vivre un véritable cauchemar au Mexique avec son obsession de la guerre à la drogue qui a plongé le pays dans une véritable guerre civile.
Trailer en VO
https://www.youtube.com/watch?v=KC2zbOwbeEs
Source: Végétaliné@cannaweed.com le 18/06/2012
Dans Savages, le cinéaste américain Oliver Stone met en scène le combat implacable mais encore «hypothétique» entre des néo-hippies californiens et un cartel de la drogue mexicain cherchant à s’implanter de l’autre côté de la frontière.
Adapté du livre à succès de l’Américain Don Winslow, Savages sort vendredi sur les écrans nord-américains.Oliver Stone y retrouve l’énergie qu’il avait un peu perdue dans Wall Street: Money Never Sleeps (2010), et un thème - la drogue - qui revient régulièrement dans sa filmographie depuis Midnight Express (1978) etScarface (1983), dont il avait signé les scénarios.
Il met en scène trois néo-hippies californiens, Ben (Aaron Johnson), Chon (Taylor Kitsch) et Ophelia (Blake Lively), qui partagent leur vie entre le surf, la fumette, le magasinage, les ébats à trois et une entreprise florissante de culture du cannabis.
Une vie des plus agréables, jusqu’au jour où le cartel d’Elena (Salma Hayek), désireux de mettre la main sur leur petit commerce, leur propose une alliance. Ben et Chon refusent et les sbires d’Elena (Benicio Del Toro et Demian Bichir) enlèvent Ophelia pour faire pression.
Les deux hippies décident alors de prendre les armes et de livrer un combat sans merci.
«C’est une fiction, une situation hypothétique», expliquait récemment Oliver Stone lors de la présentation du film à Beverly Hills. «Ce n’est pas Traffic (de Steven Soderbergh, sorti en 2000). Traffic était un film formidable, mais beaucoup plus proche du documentaire. (Savages) est une fiction.
Ce qu’il raconte n’est pas encore arrivé». Comme à son habitude, Oliver Stone s’est beaucoup documenté et a rencontré beaucoup de monde pendant la préparation du film, et en est revenu avec un certain nombre de certitudes.«Il n’y a encore eu aucune violence majeure (liée à la drogue) du côté américain. Rien d’important», dit-il, comparé aux 50 000 morts mexicains de la guerre contre les cartels, lancée par l’ex-président Felipe Calderon - remplacé à l’élection présidentielle de dimanche par Enrique Peña Nieto.
«C’est dans l’intérêt des cartels mexicains de rester de leur côté de la frontière, car s’ils venaient ici (en Californie), cela leur ferait une très mauvaise publicité et ne serait pas sans conséquences», ajoute-t-il.Il reconnaît cependant que les cartels ne sont pas complètement absents du marché californien. «Ils sont là, ils cultivent du cannabis (en Californie), on le sait, il y a eu des saisies.
Et ils ont peut-être des accords, parce que les meilleurs laboratoires du monde sont ici».Ce partisan résolu de la dépénalisation des drogues ne tarit pas d’éloge sur le cannabis californien, dont la vente est autorisée dans l’État, officiellement à des fins thérapeutiques.«Nous avons ici des cultivateurs indépendants, pour un marché à taille humaine, et ce sont des gens très bien», dit-il. «Il font pousser une herbe formidable, la meilleure que j’ai jamais fumée en 40 ans».
Si le cœur d’Oliver Stone penche clairement du côté des néo-hippies, son œil de cinéaste prend un plaisir évident à déstabiliser ce petit monde en laissant exploser une violence crue, sans laquelle «on expurgerait la situation», estime-t-il.Pour incarner l’impitoyable «marraine» du cartel, il a choisi la Mexicaine Salma Hayek, affublée pour l’occasion d’une perruque brune à la Cléopâtre.
«C’est une dure à cuire», dit Oliver Stone de l’actrice de 45 ans. «La première fois que je l’ai rencontrée, elle m’a dit: «Espèce d’enfoiré, tu ne m’as même pas auditionnée pour U-Turn (1997), tu as donné le rôle à Jennifer Lopez». J’étais abasourdi. Pour Savages, je lui ai envoyé un mot en Europe et j’ai juste dit: «C’est pour toi»».
Source:Lapresss
Le rapport fait état d'un marché du cannabis en «évolution constante» et présente comment l'Europe, un marché grand consommateur de cannabis, est désormais également un important producteur domestique de cette drogue illégale.
Le rapport indique qu'aujourd'hui 29 sur 30 pays font état d'une culture d'herbe de cannabis sur leur territoire et relate une transformation spectaculaire du marché européen du cannabis au cours des deux dernières décennies, due à une tendance générale de «substitution des importations» : le remplacement des produits du cannabis importés par des produits cultivés à l'intérieur des frontières de l'Europe. Il démontre également comment l'augmentation de ce type de culture est de plus en plus lié à des dommages collatéraux comme une violence et une criminalité accrues.
Parallèlement, on constate que le Maroc demeure le principal fournisseur de l'Europe en résine de cannabis. En effet, "bien que l'Europe soit un des plus grands et des plus riches marchés de consommation de résine de cannabis depuis plus de 30 ans, la production de résine de cannabis y est faible et pratiquement toute la consommation doit être importée de l'étranger», indique le rapport. Ce constat se reflète dans les données relatives aux saisies de cannabis. La quantité de résine de cannabis saisie en 2009, par exemple, était presque six fois supérieure à la quantité d'herbe de cannabis saisie (respectivement environ 600 tonnes et 100 tonnes).
En terme de consommation, plus de 78 millions d'Européens (15-64 ans) ont expérimenté le cannabis et environ 9 millions de jeunes Européens (15-34 ans) en ont consommé au cours du dernier mois. Cela représente un marché considérable mais qui a fortement évolué au cours des ans.
..Et qui rencontre le plus grand succès dans le monde. Cette revue bimestrielle gratuite est désormais répandue dans presque tous les continents et sa version numérique est quotidiennement téléchargée par des adeptes du monde entier. Peu de personnes savent que Soft Secrets est d'abord née comme une sorte de petit journal réservé au club des habitués du premier grow shop du monde, le Positronics d'Amsterdam. Quand l'entrepreneur du chanvre Boy Ramsahai a racheté le journal et a employé Cliff Cremer comme rédacteur en chef, la revue a connu une expansion constante au niveau global. Parcourons à nouveau la naissance de la désormais légendaire Soft Secrets.
Amsterdam, 1985. La culture de plantes de marijuana en Europe est une activité pratiquée sporadiquement. Seul un petit groupe de pionniers du cannabis s'en occupe dans la ville d'Amsterdam, des agriculteurs amateurs enthousiastes guidés par Wenard Bruining, un hippie idéaliste qui ouvrit en 1975 le premier coffee shop d'Amsterdam, le Mellow Yellow (il ne s'agit pas du même Mellow Yellow qui existe aujourd'hui à Amsterdam - ndr.).
Dans les années Soixante-dix, le gouvernement hollandais introduit la fameuse ‘politique de tolérance' et la vente de drogues légères fut légalisée. Une politique excellente, si bien que les marchés de drogues légères se séparèrent de ceux des drogues lourdes, puisque les consommateurs qui utilisaient du cannabis pour se détendre n'appartenaient plus au milieu criminel uniquement pour avoir acheté du haschisch ou de l'herbe. La politique de tolérance a aplani le chemin à la naissance de nombreux coffee shops aux Pays-Bas. Bien entendu, tous ces magasins avaient besoin d'être ravitaillés.
Les légendaires pionniers de la communauté internationale du cannabis (de gauche à droite) :
Soma, Wernard Bruining, Old Ed et Ed Rosenthal
Dans les années Soixante et Quatre-vingt, l'approvisionnement se déroulait encore à travers l'importation massive d'herbe provenant de pays comme la Colombie et la Thaïlande, et de haschisch de terres comme le Maroc, le Liban et l'Afghanistan. La politique de tolérance était donc une chose positive, mais elle comportait toutefois un point faible : ladite réglementation de la "back door" des coffee shops. Dans toute leur sagesse, les hommes politiques hollandais ont en effet établi que les coffee shops sont autorisés à vendre de l'herbe et du haschisch, mais pas à en acheter. Une façon étrange de tourner la loi, mais qui existe encore aujourd'hui.
Les coffee shops ayant été accusés pour l'achat d'herbe et de haschisch par des personnes qui, par définition, selon la loi hollandaise, sont des "criminels", il y aura toujours un voile de criminalité qui plane autour de cette activité.
Wenard Bruining est cependant convaincu que les choses peuvent changer. Cultiver de l'herbe dans son propre pays est une méthode meilleure et plus sûre que recourir aux importations. En 1984, il fonde à Amsterdam le premier grow shop du monde, le Positronics. Lentement mais sûrement, ladite culture domestique commence à devenir une pratique populaire parmi les fumeurs de cannabis d'Amsterdam, car l'herbe obtenue de sa propre plante est souvent meilleure que les ordures importées de Thaïlande ou de Colombie. Wenard Bruining apprend les techniques pour la culture des plantes à l'intérieur, en étroite collaboration avec Old Ed, un légendaire agriculteur américain de Californie, qui se consacrait déjà depuis le début des années Soixante-dix, à la culture, à la greffe et au croisement de différentes variétés de marijuana.
Wenard est formé par Old Ed et son magasin Positronics devient le premier au monde à vendre des articles utilisés pour la culture de la marijuana, comme des lampes, des nutriments et des graines. Le succès de Positronics dépasse toutes les attentes. Grâce à l'avancée continue des technologies, dans l'ensemble, les cultivateurs domestiques en tirent un énorme avantage, avec par conséquent un véritable "grow-boom" aux Pays-Bas, du moment que les cultivateurs commencent à vendre leur herbe au poids aux coffee shops.
La culture de la Sensimilla, des pousses de marijuana sans graines, devient ainsi le standard pour tout le secteur. Les clients peuvent devenir des associés de Positronics et Bruining décide de fonder un journal du club, appelé Soft Secrets. Sa femme en devient la rédactrice en chef. La revue ressemble à un petit journal scolaire et ne rencontre pas d'intérêt particulier. Si l'on n'est pas un habitué assidu de Positronics, on ne sait souvent pas de quoi parle la revue.
Soft Secrets débute donc comme le petit journal insignifiant d'un club, lu par une dizaine de personnes seulement. Dans les années Quatre-vingt-dix, le grow shop Positronics est ruiné et Bruining décide d'interrompre la publication de Soft Secrets, compte tenu aussi du fait que sa femme n'a plus le temps de se consacrer à la rédaction de la revue.
Entre temps, en 1994, une revue patinée sur le cannabis fait son apparition sur le marché hollandais : High Life. Le fondateur de ce bimestriel de grand succès, Boy Ramsahai, veut introduire sur le marché une autre revue et rachète à Wenerd Bruining le journal Soft Secrets pour quelques milliers de florins. Il nomme rédacteur en chef Cliff Cremer, un écrivain journaliste freelance originaire d'Amsterdam, qui avait précédemment collaboré avec lui pour High Life. Cliff Cremer a les idées claires concernant Soft Secrets.
Le rédacteur en chef de Soft Secrets, Cliff Cremer, à la Highlife Cup 2011
Sa formule tient à une seule chose : une revue consacrée aux cultivateurs, pour les cultivateurs. Et pour cela, le titre est parfait, car les ‘secrets de la culture' ne sont pas des ‘hard secrets' que personne ne peut connaître, mais uniquement des soft secrets, que tout le monde peut connaître. Et même bien volontiers ! Un an plus tard, la revue hollandaise Soft Secrets connaît déjà un grand succès, également par le fait qu'elle soit distribuée gratuitement dans tous les coffee shops, grow shops et head shops des Pays-Bas. Boy Ramsahai décide donc que le moment est venu de se faire connaître en Europe. Le premier numéro de Soft Secrets UK fait son apparition en Angleterre, puis Soft Secrets France, puis l'édition espagnole, qui s'appelle d'abord La Maria.
La revue est lancée partout et est immédiatement appréciée grâce à sa formule simple et du fait qu'elle est gratuite. En Angleterre, la revue connaît un tel succès que les grow shops la distribuent uniquement à leurs meilleurs clients, pour éviter qu'elle ne disparaisse des présentoirs en un rien de temps.Publiée en huit langues, la revue est désormais présente dans toute l'Europe, aux États-Unis et en Amérique Latine. Dans le monde entier, les consommateurs ont découvert que la culture domestique de l'herbe n'est pas seulement un passe-temps amusant, mais aussi la garantie d'une bonne qualité. Soft Secrets représente donc le compagnon d'aventure idéal, prêt à fournir tous les deux mois les meilleurs conseils aux cultivateurs. C'est ainsi que Soft Secrets, du petit journal inconnu du club du premier grow shop d'Amsterdam, est devenue la plus grande revue de cannabis, la plus populaire et la plus lue du monde !
JOURNÉES ORGANISÉES PAR EUSFAC (FÉDÉRATION DES ORGANISATIONS DE CONSOMMATRICES ET CONSOMMATEURS DE CANNABIS D’EUSKADI) LES 14 ET 15 SEPTEMBRE 2012
Par ce courrier nous vous invitons à assister à cet évènement qui se déroulera dans le Parc des Expositions FICOBA, Irun, Espagne. Nous tenterons d’approfondir les aspects juridiques, politiques et sociaux de la normalisation du cannabis en Euskadi en apportant des éléments d’appréciation et ainsi d’accomplir une vaste réflexion alimentée par une connaissance et une médiatisation plus conséquentes concernant ce débat.
La coordination, l’organisation et la logistique sont prises en charge par EUSFAC.
OBJECTIFS DE LA RENCONTRE :
1- Approfondir les questions relatives au cannabis dans une perspective sociale, ainsi que dans son aspect de santé et de droit de personnes consommatrices de cannabis.
2- Faire connaître différentes expériences de normalisation ou de régulation du cannabis au niveau mondial.
3- Élargir la connaissance des conséquences des actuelles politiques des drogues et de leur efficacité.
4- Utiliser des outils de connaissance pour aborder un débat technique en matière de cannabis.
5- Créer un cadre de réflexion permanent, ouvert à la société.
6- Créer un point de rencontre d’experts internationaux en cannabis.
7- Réaliser une plaquette et un DVD qui rendront compte de l’expérience.
EXPERTS INVITÉS :
Xavier Arana (IVAC-EHU)
Juan Muñoz (Université de Malaga)
Tom Decorte (Institut De Criminologie de Bruxelles)
Tikum Olam (Cannabis Israël)
J.C. Bouso (Psychologue et psychothérapeute)
Celina Pereda (Directrice Toxicomanie du Gouvernement Basque)
Frederik Polak (ENCOD)
Martin Barriuso (FAC)
Carel Edwards (Ex mandataire U.E.)
Todd McCormick (Activiste EE.UU.)
Pedro Caldentey (Avocats)
Koldo Callado (Docteur en pharmacologie)
Joep Oomen (Coordinateur ENCOD)
Juan Carlos Uso (Historien)
PROGRAMMATION DES JOURNÉES À L’AUDITORIUM FICOBA :
Vendredi 14, de 11h à 13h30. CANNABIS, SOCIÉTÉ ET DROIT
JUAN CARLOS USO
JUAN MUÑOZ
TOM DECORTE
Modérateur : Xavier Arana
Vendredi 14, de 16h à 18h30. CANNABIS ET SANTÉ
TIKUM OLAM
J.C. BOUSO
CELINA PEREDA
Modérateur : Koldo Callado
SAMEDI 15, DE 11h À 13h30. EXPÉRIENCES Y MODÈLES DE RÉGULATION
FREDERIK POLAK
MARTIN BARRIUSO
CAREL EDWARDS
TODD McCORMICK
Modérateur : Joep Oomen
Samedi 15, de 16h à 18h30. CONCLUSIONS ET PROPOSITIONS
PEDRO CALDENTEY
JOEP OOMEN
KOLDO CALLADOModérateur : Xavier Arana
DISCUSSIONS ET ATELIERS, CHAPITEAU EXTÉRIEUR EUSFAC :
Vendredi 14. Ouverture au public : 12h
12h30 – 14h Table ronde CSC : EUSFAC, FAC,CATFAC, ENCOD.
16h. – 18h Table ronde des avocats : Hector Brottons, Aitor Brión, Pedro Caldentey.
Samedi 15. ouverture au public : 12h
11h- 13h Table ronde formée d’activistes internationaux de France, de Hollande, d’Espagne, d’Euskadi et d’activistes latino américains.
16h – 17h Table ronde Secteur Cannabis, Salle 2 Annexe Auditorium
16h30-18h Table ronde usages thérapeutiques : J.C. Bouso, Chapiteau extérieur Eusfac
18h30 -19h30 Discussion avec Mr. Nice
CARACTERISTIQUES DE L’ÉVÈNEMENT:
Parallèlement au forum on célèbrera EXPO GROW, foire exposition du secteur ainsi qu’un festival de musique les 14, 15 et 16 septembre.
La coordination, l’organisation et la logistique sont prises en charge par EUSFAC (Fédération des consommateurs de cannabis d’Euskadi)
Pour assister au Forum de l’Auditorium il est indispensable de remplir un formulaire de préinscription sur la page web de https://www.expogrow.es, avant le 10 septembre 2012, l’auditorium est limité à 300 places
L’horaire de retrait des laissez-passer se fera de 9h à 11h le vendredi 14 septembre. Les tables rondes du chapiteau extérieur de l’EUSFAC sont libres et ne nécessitent pas d’inscription.
*Les laissez-passer ou les invitations sont indispensables.Places limitées
Une grande étude a été lancée pour évaluer la consommation de drogues des marins-pêcheurs d’Aquitaine et de Charente-Maritime.
Deux cent cinquante d’entre eux ont déjà été soumis à des tests de dépistage du cannabis et de la cocaïne.
L’usage de drogues illicites en mer n’est pas encore un fléau mais inquiète tout de même les autorités maritimes, qui souhaitent dresser un état des lieux de ces pratiques. Pour ce faire, depuis trois mois, une étude a été lancée auprès de 1 000 marins pêcheurs en Aquitaine et Charente-Maritime par le Service de santé des gens de mer ( SSGM) de la Direction interrégionale de la mer Sud-Atlantique.
Au total, les trois quarts des marins-pêcheurs de la région vont répondre à un questionnaire et se soumettront à un test urinaire, dont les résultats resteront anonymes et confidentiels. Cette enquête épidémiologique survient cinq ans après une première enquête menée auprès de toute la profession : 14 % des marins s’étaient alors révélés positifs au cannabis, ce qui signifie qu’ils avaient consommé cette drogue dans les cinq jours précédant le test. Aujourd’hui, la cocaïne fait également son apparition à bord des bateaux.
« Des conditions de travail éprouvantes »
« Les conditions de travail éprouvantes peuvent favoriser l’usage de substances addictives, explique le docteur Philippe Fruchaud, médecin-conseil du service du contrôle médical de l’ Énim, la sécurité sociale des marins, qui cofinance l’étude. Il existe une forte tradition de consommation d’alcool et le tabac dans ce milieu – des initiatives ont d’ailleurs été lancées pour lutter contre l’abus de boisson avec la création de bateaux dans lesquels l’alcool est prohibé. Mais, désormais, comme dans le reste de la population, on constate depuis les années 1990 l’usage de drogues douces et dures. »
Thierry Lassiège, médecin général des gens de mer pour la région Sud-Atlantique, a quant à lui constaté au cours de consultations et de visites sur les bateaux que c’est lors des longs séjours en mer que l’usage de drogues est le plus répandu, comme « par exemple chez les fileyeurs ou dans la pêche au large, car les hommes partent parfois un mois dans des conditions difficiles et sont un peu désœuvrés pendant le mouillage notamment », explique-t-il, rappelant toutefois que l’augmentation de la consommation de drogue touche l’ensemble de la population française.
« Des pratiques à surveiller »
Chez les marins, ce problème majore les risques d’accident en mer. « Nous savons que certains accidents sont causés par l’usage de drogues ou d’alcool, mais cela reste difficile à quantifier car nous ne retrouvons pas toujours les corps, souligne Patrick Berciaud, chef du service de santé des gens de mer. Ces pratiques sont à surveiller car elles représentent un risque important pour la sécurité de la navigation maritime. Il faudra peut-être renforcer les actions de prévention menées auprès des lycées professionnels. »
Et à terme, le dépistage urinaire aléatoire pourrait être généralisé.