Cannabis thérapeutique : Vaillant appelle le PS à avoir du courage
Par mrpolo, dans Justice, politique,

Daniel Vaillant repart en campagne pour la légalisation du cannabis à usage thérapeutique. L'ancien ministre de l'Intérieur, désormais député socialiste de Paris, s'apprête à déposer une contribution au congrès du PS en ce sens.
 
Au PS, son point de vue sur la question est clairement minoritaire.
 
Pas de quoi le décourager pour autant, bien au contraire. «Je suggère à mes amis de faire preuve d'un peu de courage», tance l'élu, dans une interview à «Libération» ce vendredi. Le député-maire du XVIIIe arrondissement de Paris estime que «la prohibition ne marche pas». «La France a la législation d'Europe la plus dure et c'est là où on consomme le plus», rappelle-t-il.
 
Daniel Vaillant souhaite l'ouverture d'un véritable débat sur la question, en dépit des réticences. «Ce n'est pas dangereux, mais ne rien faire, ça l'est : on est en échec par rapport au trafic, à l'économie parallèle, à la consommation dangereuse», estime-t-il.
 
Pour l'ancien ministre, légaliser le cannabis à des fins thérapeutiques permettrait de «soulager des hommes et des femmes lorsqu'ils souffrent de maladies neurodégénératives, de certains cancers ou du sida».
 
Ce dernier envisage d'ailleurs de déposer en 2013 une proposition de loi en ce sens. «J'essaierai de convaincre le groupe socialiste de la déposer. Ensuite, dans les trois ans, je veux que le PS et le gouvernement ouvrent le débat plus largement», poursuit-il.
 
En juin dernier, Cécile Duflot, ministre de l'Egalité des territoires et du logement, avait déjà jeté suscité des remous au sein du gouvernement en défendant ouvertement la légalisation du cannabis.
 
Pho:o: Le Parisien / Frédéric DUGIT
 
Source: Le Parisien
 
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Pour en finir avec la guerre contre la drogue
Par mrpolo,
Lutter contre la drogue coûte cher. De plus, les drogues douces, répètent certains, sont inoffensives et devraient être décriminalisées. En 2001, c’est un peu ce qu’a fait le Portugal en dépénalisant la consommation de stupéfiants. Plutôt que d’aller en prison, les toxicomanes sont soignés – et la société en bénéficie.
 
Aujourd’hui, les Portugais peuvent acheter des «champignons magiques» et du hachisch dans des magasins spécialisés. Certains appellent ces commerces des smartshops de style hollandais, car on n’y vend officiellement que des psychotropes d’origine végétale. Mais si vous savez où trouver de la drogue ailleurs, vous pouvez en acheter sans craindre de vous retrouver en prison.
 
En fait, la police n’envoie même plus les toxicomanes en Cour. Elle les dirige vers le système de santé, où ils peuvent obtenir des soins psychologiques et médicaux. Il y a 11 ans, le Portugal a pris une décision radicale en dépénalisant la consommation de drogue, mais la possession et le trafic demeurent toujours interdits.
 
Selon les partisans de la légalisation de la drogue, la dépénalisation de la consommation devrait être adoptée dans d’autres pays. Dans une récente étude, Jeffrey Miron, un professeur d’économie de l’Université Harvard, estime que le gouvernement américain économiserait 41,3 G$ en frais de police, de justice et de prison s’il légalisait la drogue – et qu’il percevrait du même coup 46,7 G$ en recettes fiscales. «Le bénéfice assuré le plus important de la légalisation est la réduction des dépenses gouvernementales, tandis que les recettes fiscales sont plus difficiles à estimer», déclare-t-il à Métro.
 
Depuis que le Portugal a libéralisé sa loi sur la drogue, il a enregistré des progrès remarquables. La proportion d’utilisateurs de drogues injectables y a diminué de moitié, pour s’établir à 0,5 % de la population. La consommation globale de stupéfiants y est inférieure à la moyenne de l’Union européenne. En 2011, seuls 6,6 % des Portugais âgés de 15 à 24 ans fumaient du cannabis, comparativement à 29,7 % en République tchèque et à 23,9 % en Espa­gne. Et les tribunaux portugais peuvent aujourd’hui se consacrer au traitement de méfaits plus sérieux.
 
«D’importantes économies ont été réalisées et ont permis d’alléger le fardeau du système judiciaire, du système carcéral et de la police», explique le professeur Pedro Portugal, du département des Recherches économiques de la Banque du Portugal. D’un autre côté, le système de santé compte désormais des équipes multidisciplinaires de médecins, de psychologues, de juges et de travailleurs sociaux qui sont assez onéreuses. Mais il ne fait aucun doute que ce système, même s’il coûte cher, est une excellente chose.»
 
Toutefois, certains spécialistes, comme le Dr Carlos Fugas, un psychologue qui traite les toxicomanes à Lisbonne, sont préoccupés par les conséquences de la dépénalisation. «Les drogues végétales que les gens achètent dans les smartshops n’apparaissent pas dans les statistiques, dit-il. Et il y a eu une augmentation du nombre de toxicomanes depuis que la crise économique a éclaté.» À cela, le Dr Manuel Pinto Coelho, un spécialiste de la désintoxication, ajoute : «Quand les gens conduisent vite, on ne change pas la loi pour permettre la vitesse. Pourquoi doit-on accepter la consommation de drogue?»
 
Le Portugal est frappé par une grave récession. M. Miron demeure néanmoins persuadé que la légalisation de la drogue est une mesure sensée. «Que la drogue soit légale ou non, cela a une incidence sur la santé des gens qui en consomment. Le fait qu’elle soit illégale pousse ces personnes vers les milieux marginaux, où elles se retrouvent exposées à la criminalité. Cela a des répercussions sur l’ensemble de la société, même sur les gens qui ne consomment pas de drogue.»
 
 
Entrevue : «Plus de libertés sauverait des vies»
Quelle a été l’incidence de la dépénalisation de la consommation de drogue sur les Portugais?
D’un point de vue économique, toute libéralisation a une incidence positive sur les consommateurs et les contribuables. Cependant, au Portugal, seule la consommation a été décriminalisée; le trafic demeure illégal. Néanmoins, il y a moins d’arrestations liées à la drogue. Par ailleurs, il faut ajouter que les crimes violents sont surtout attribuables à la prohibition de la drogue, et non à la drogue elle-même. Bref, dans ce domaine, plus de libertés permettrait de sauver des vies.
 
Les partisans de la légalisation répètent que la lutte contre la drogue est un gaspillage de fonds publics.
De 2004 à 2010, le nombre de toxicomanes traités par le service de santé national est passé de 30 266 à 37 983. La santé est le secteur où les dépenses publiques liées à la drogue sont les plus importantes. Mais pour démontrer que cette politique est un succès sur le plan économique, il faudrait comparer l’évolution des coûts avec les dépenses liées à la sécurité, aux traitements des toxicomanes ainsi qu’à la population carcérale associée à la drogue. Malheureusement, ces données ne sont pas disponibles.
 
Le nombre de toxicomanes a augmenté au Portugal depuis que le pays est frappé par la crise économique. Comment analysez-vous ce phénomène?
Je ne peux penser qu’à l’alcool pour expliquer cette augmentation. L’alcool demeure la drogue la moins chère qui soit et il ruine bien plus de vies, détruit bien plus de familles et tue bien plus d’innocents que toutes les drogues illégales réunies.
 
***
Fabriqué en Californie. De la drogue produite localement force les cartels à fermer boutique
Depuis 1990, les Californiens souffrant d’une maladie chronique peuvent acheter de la marijuana. L’an dernier, l’État a voté une loi sur la drogue encore plus libérale. Les Californiens ont désormais le droit de se procurer jusqu’à 28 g de marijuana sans être inquiétés par la police. Ceux qui sont en faveur de la légalisation de la drogue voulaient que tous les stupéfiants soient légalisés, disant qu’une telle mesure réduirait les profits des cartels mexicains.
 
Des chiffres rendus publics par le groupe de réflexion RAND indiquent que la marijuana consommée en Californie ne représente que de 2 % à 4 % des revenus des cartels mexicains. Il reste que les Californiens peuvent chasser ces derniers du marché du pot : même taxée, la marijuana cultivée en Californie est moins chère que celle qui vient du Mexique. Et, plus intéressant encore pour les amateurs, elle est deux fois plus forte.
 
***
Prostitution. Le plus vieux métier du monde devrait-il aussi être légalisé?
Plus tôt cette année, un tribunal canadien a déclaré que le bannissement des bordels représentait un risque pour les prostituées, car cela les obligeait à proposer leurs services dans la rue. Au Canada, les prostituées peuvent donc désormais louer un appartement à des fins professionnelles et établir des relations d’affaires. À Amsterdam, leurs consœurs opèrent déjà librement, et en Espagne, le gouvernement les tolère.
 
De plus en plus de pays envisagent de légaliser le plus vieux métier du monde, en arguant que réglementer la prostitution réduirait la crimi­nalité et améliorerait la sécurité des prostituées.
 
Cependant, selon Rachel Lloyd, directrice de l’organisme new-yorkais Girls Educational and Mentoring Services et ancienne prostituée, il n’a pas encore été prouvé que légaliser la prostitution améliore la sécurité des prostituées.
 

Par Elisabeth Braw
Metro World News


Source: Journal Metro
 
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Le Blogueur: les fumeurs l’ouvrent
Par mrpolo,
Ils ne portent pas de dread locks, ne squattent pas de cages d’escalier et mènent une existence tranquille. Pourtant, ils fument régulièrement du cannabis. Le Blogueur s’est intéressé à eux.


Corentin 27 ans, journaliste : « Fumer me rend plus humain »
 
« Cela fait plus de dix ans que je fume et j’ai toujours réussi à rester stable dans ma consommation. Je fume généralement une fois pendant la semaine et une autre le week-end. Souvent, il y a deux ou trois joints qui tournent, en général chez moi ou parfois chez des amis. Je préfère l’herbe au shit, à la fois pour le goût et les effets qu’elle procure.
 
Je fume presque exclusivement le soir, quand je n’ai plus besoin d’être productif. Cela me permet aussi de relativiser les choses. Fumer avec des amis entraîne parfois des fous rires. C’est un remède contre le stress, qui permet de couper avec un certain nombre de préoccupations.
 
Pour moi, fumer c’est comme faire du sport. Parfois, quand j’ai un souci ou une question qui me taraude, et que je fume (ce qui n’est pas toujours une cause à effet), je prends du recul sur les choses, et cela permet parfois de débloquer une situation, comme lorsque je me suis bien dépensé…
 
L’avantage est de couper avec la “journée de travail” et de voir les choses différemment. Si je me dis que beaucoup de trips, discussions ou idées que j’ai eu quand j’ai fumé ne me serviront pas, car c’est souvent un peu déconnecté du réel, j’ai aussi l’impression de m’évader, de m’extirper des contraintes et schémas de pensée qui me sont inculqués. A tel point qu’il m’arrive de trouver soit des solutions, soit d’avoir des délires qui égaient ma vie dans les jours qui suivent. En bref, fumer correspond à un bon moment, qui me permet d’aller bien les jours suivants, notamment quand j’y repense. »
 

Je ne vois pas d’inconvénients, à part les conséquences à long terme sur mon organisme et mes neurones (rires). Et puis on ne sait pas toujours sur quelle came on va tomber. Du coup, les effets, notamment secondaires, sont aléatoires. J’envisage d’arrêter un jour la cigarette, mais je ne pense pas arrêter le joint de si tôt. Le cannabis m’aide à rester serein, calme et me rend peut-être parfois plus humain. »


Thomas 27 ans, infographiste, travaille aussi dans la restauration et l’immobilier : « C’est devenu un geste automatique »
 
« Je fume environ 8 grammes par semaine depuis 14 ans. Essentiellement du shit car il est super bon en ce moment. Je fume mon premier joint avec le café le matin. Impossible d’avoir faim si je ne fume pas un pilon avant. C’est devenu comme une clope qui me détend un peu plus. C’est une échappatoire qui me permet de me détacher de la réalité qui fout la pression. Je suis moins stressé. À la base, je fume pour ça. Mais maintenant, c’est devenu un geste automatique.
 
Le problème, c’est que je n’ai plus de “mémoire vive”. Je n’oublie pas les choses importantes comme les rendez-vous, mais plutôt ce que me racontent les gens, les détails des histoires…
 
Par contre, ça ne m’empêche pas de m’épanouir au niveau professionnel. Je peux très bien travailler fonsdé, même si ça me ralentit un peu le cerveau. Quand t’es dans un studio en train de créer, c’est pas forcément un handicap, bien au contraire. Si j’étais avocat, ça serait plus compliqué. Mais là ça va.
 
Je n’envisage pas vraiment de fumer toute ma vie. Mais en même temps, c’est possible, je me vois bien fumer un petit pétard en fin de journée à 40 ans. Mais bon, je me laisse un peu porter. Je fume tant que j’en ai envie.
 



Bédave ne m’a jamais empêché de m’épanouir socialement. Tomber sur une meuf qui ne bédave pas ne me pose aucun problème. Ce qui me pose problème, c’est quand elle veut que j’arrête. Je suis déjà tombé sur ce genre de fille. Mais si ta copine souhaite te modifier, c’est qu’elle devrait changer de mec. Je tiens à dire que je préfère faire l’amour après avoir fumé. En plus, je tiens plus longtemps. »
 
Alix, 28 ans, maquilleuse : « Je ne considère pas ma consommation comme abusive ou handicapante. »
 
« Je consomme du hasch régulièrement depuis treize ans : en moyenne deux joints par jour le soir, le week-end, je ne compte pas… Lorsque j’ai commencé à fumer, je le faisais avec amis, pas seule, donc je l’envisageais de manière sociale. En vieillissant, je me suis rendue compte que les gens autour de moi fumaient de moins en moins. Aujourd’hui je fume seule.
 
Ma consommation a évolué : quand on a quinze ans on pense fumer pour se défoncer, trouver un échappatoire on a une consommation plus intense… Avec l’habitude on fume pour se détendre physiquement et psychiquement. Aujourd’hui, je fume en rentrant du travail et le week-end pour me détendre et me consoler quand je suis stressée. Je fume surtout par habitude mais aussi par plaisir du goût et de la sensation d’évasion…
 



 
 
 
Il y a de nombreux avantages à fumer quand on n’a pas une consommation malsaine. Mais dans le cas contraire, cela peut aussi engendrer du stress supplémentaire si on est déjà stressé et cela peut rendre parano. Et surtout, quand on fume trop on est fatigué ! Je suis très sportive et il m’arrive de pouvoir gérer une séance en ayant fumé sur joint avant mais ma productivité physique n’est pas la même…
Je ne considère pas ma consommation comme abusive ou handicapante. Elle ne m’empêche pas d’avoir une vie sociale. Autour de moi, peu de gens fument et ceux qui fumaient arrêtent de plus en plus. Mais le fait de fumer des joints n’est pas un obstacle au niveau social car je suis intermittente du spectacle et, on le sait, les intermittents du spectacle sont des gens cool, ouverts d’esprit et qui fument souvent ensemble à la fin de la journée…. Mon petit ami ne fume plus et cela ne le gène pas non plus car il sait que ça ne m’empêche pas de rester active au quotidien.
 
En revanche je ne fume jamais quand je travaille ou avant, car cela me ralentit. En vieillissant, j’apprécie de moins en moins le côté fatigant de la fumette, je ne supporte plus l’effet ralentissant. Mais comme toute addiction, je ne pense pas qu’une césure radicale soit bonne pour l’homme. Il vaut mieux diminuer, et avoir une consommation saine. »
 
Élie, 26 ans, travaille dans la finance : « Je ne conçois pas de mater un film sans un bon gros pilon, qui me fait plonger dans l’œuvre la tête la première. »
 
« Je fume principalement du shit, faute de pouvoir trouver de la weed de bonne qualité à Paname. Il m’arrive parfois de passer rapidement à Amsterdam pour fumer de la bonne der (deux fois par an). je fume mon shit dans des joints classiques, mais aussi dans des structures et des plateformes (des gros joints avec plusieurs filtres, des collages particuliers…) quand il s’agit de divertir mes potes.
 
J’ai aussi un pote avocat qui roule des blunts d’herbe de grande qualité mais je ne peux pas dévoiler comment il se fournit. Je bédave chaque jour, un ou deux joints le soir. J’aime principalement l’effet apaisant, relaxant, mais aussi le côté un peu plus mystique et artistique de la chose. Par exemple, je ne conçois pas de mater un film (ciné ou maison) sans un bon gros pilon, qui me fait plonger dans l’œuvre la tête la première.
 



 
 
 
Je dois tout de même reconnaître que parfois, fumer ne me donne pas spécialement envie de socialiser (uniquement quand je suis fonsdé). D’un point de vue professionnel, je n’ai pas de problème particulier, si ce n’est un léger syndrome “tête dans l’cul” qui me poursuit les lendemains de soirées très enfumées…
 
Je tiens à souligner que je bédave depuis si longtemps que je n’ai quasiment aucun recul sur les véritables effets de ma consommation sur mon organisme et mon psychisme. Mais je réaffirme ma thèse principale : il y a autant de toxicomanies que de toxicomanes, c’est-à-dire que même si on peut identifier que telle drogue produit principalement tels effets, ces derniers ne s’exprimeront jamais de la même manière et avec la même intensité d’un individu à un autre. C’est pourquoi à l’avenir, je compte continuer à bédave. »
 
Allemand, Viktor, 23 ans est étudiant en économie : « Je préfère avoir un bon pétard dans la poche qu’une bouteille de bière à la main »
 
La première fois que j’ai fumé du Haschisch, c’était à l’âge de 15 ans. On campait au bord d’un lac et c’était vraiment le grand cliché : une dizaine de potes, autour d’un feu et un joint qui tourne. Cette expérience était magnifique. L’ambiance était super, on ne faisait que rigoler, je ne sentais pas d’effets secondaires. Si ça avait été le cas, je ne sais pas si j’aurais continué à fumer par la suite. Depuis ce temps, je préfère avoir un bon pétard dans la poche qu’une bouteille de bière à la main. Comme la combinaison avec l’alcool peut être désagréable, je m’abstiens volontiers de boire de d’alcool.
 



 
 
 
Aujourd’hui je fume régulièrement avec des pauses de temps en temps pour épargner mon cerveau et pour réussir à mes partiels à la fac. Bien que je ne croie pas que l’herbe puisse me nuire à long terme, j’avoue qu’elle me défonce pas mal pendant un moment. Quand je suis stone, je ne suis pas réceptif à 100% et j’ai du mal à apprendre quelque chose par cœur par exemple.
 
En moyenne, je fume trois fois par semaine, selon mon humeur : quand je veux me la couler douce, une soirée tranquille sur le sofa, je préfère du cannabis fort, par exemple de l’Indica, c’est du lourd. Par contre quand je veux faire la fête, je prend du cannabis plus léger qui te donne la pêche. J’ai aussi essayé du coke et de l’ecstasy mais franchement, ça ne m’a pas convaincu. Je reste avec le cannabis.
 
Mais honnêtement, je ne sais pas jusqu’à quand je continuerai comme ça. Si le cannabis reste interdit, je peux imaginer qu’un jour, j’en aurais marre d’aller chez mon dealer. Quand j’aurai une famille, je n’aurai probablement pas envie de traiter avec des substances illégales. Mais évidemment que je suis pour la légalisation. Pour beaucoup de gens, le cannabis n’est qu’une étape car les dealeurs vendent souvent d’autres drogues. Alors le risque de prendre des drogues dures est quand même plus élevé chez des gens qui fument du cannabis, c’est sûr. Si on pouvait acheter de la beuh au supermarché comme de la bière, il y aurait moins de problèmes de drogue.
 
Allemand, Thomas, 22 ans est étudiant en biologie : « Je fume quand il y a de la beuh à la coloc »
 
J’avais 16 ans quand j’ai fumé mon premier pétard. J’étais à une fête avec des gens un peu moins âgés que moi. L’un d’entre eux avait de la beuh sur lui. On s’est alors caché derrière une haie et un de mes amis nous a fait une véritable introduction à l’art de fumer des joints. Comme à l’époque je fumais déjà des cigarettes, c’était simple pour moi d’avaler la fumée. Pourtant : zéro effet ! Et tous mes potes étaient complètement fonsdés… Je pense que j’ai dû mal faire quelque chose. C’est quand j’ai fumé mon deuxième joint que j’ai vraiment pris du plaisir. L’effet que j’ai ressenti était très différent de celui de l’alcool.
 
Après, je suis devenu un fumeur occasionnel. Tous les deux, trois mois, je tirais sur un pétard lors d’une fête mais je n’achetais jamais d’herbe. Aujourd’hui, ma consommation est très irrégulière. En fait, ça dépend de si on a de la beuh à la coloc. Quand on vient tout juste d’en acheter, ça peut m’arriver d’en fumer tous les jours – sauf en cas de partiels. Ensuite, il peut y avoir des mois où je ne fume quasiment rien, sauf peut-être le week-end lors d’une partie de frisbee.
 
D’habitude, je fume du cannabis pour me détendre, par exemple quand je fais des soirées de jeux de société à la maison. Lorsque je vais dans un club pour danser, je préfère l’alcool qui me rend actif quand je n’en bois pas trop. Le cannabis me donne envie de dormir.
 
Sur le long terme, je ne pense pas que fumer des pétards soit gênant pour ma santé. En tout cas, ça n’a pas de répercussions sur mes performances et ma condition sportives. Même si je fume beaucoup lors d’un tournoi de frisbee le samedi, je n’ai pas de problèmes de respiration le dimanche. En revanche, cette nouvelle étude sur l’impact de la consommation de haschisch sur le QI me trotte dans la tête : quand je fume beaucoup pendant quelques jours, j’ai l’impression de devenir débile ! J’ai alors vraiment du mal à me concentrer mais heureusement, cet effet se perd après quelques jours d’abstention.
 
J’ai du mal à dire si je continuerai à fumer à l’avenir. Bien sûr que j’aurai envie d’arrêter un jour mais je ne sais pas encore quand. Ça dépend de l’évolution des gens qui m’entourent. Si ma future femme s’y oppose complètement, alors j’arrêterais. Surtout quand j’aurai un enfant. Mais si au moins il me restent quelques potes qui eux fument aussi, je pense que je vais encore continuer pendant bon un moment.
 
*Pour des raisons évidentes, les prénoms ont été modifiés.
 
**Les photos ne correspondent pas aux personnes interviewées.
 
Source: Arte Le Bloggeur
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Los Angeles annule son interdiction de vente de marijuana à des fins médicales
Par mrpolo,
LOS ANGELES, États-Unis - Le conseil de ville de Los Angeles a renversé mardi l'interdiction des dispensaires de marijuana médicinale qu'il avait adoptée il y a seulement deux mois pour provoquer la fermeture de centaines de ces cliniques vendant du chanvre indien de façon légale.
 
Les membres du conseil ont ainsi voté à 11 voix contre deux pour annuler sa décision de juillet. Cette annulation est survenue après que des opposants à l'interdiction eurent amassé suffisamment de signatures pour forcer la tenue d'un référendum pour faire annuler la mesure.
 
Plusieurs villes ont éprouvé des problèmes avec les ordonnances de marijuana à des fins médicales, mais aucune n'en a eu autant que Los Angeles, où les «boutiques de pot» ont proliféré.
 
Si les propriétaires de dispensaires peuvent désormais garder leurs portes ouvertes sans craindre les autorités locales, ils peuvent toujours être condamnés à fermer par les autorités fédérales, qui ont commencé à cibler la métropole californienne la semaine dernière, affirmant que ces cliniques amassaient d'énormes sommes d'argent et attiraient le crime. La marijuana est encore illégale au niveau fédéral.
 
En vertu de l'interdiction municipale, les patients et les individus fournissant des soins de santé pouvaient faire pousser leurs propres plants. Au dire de responsables municipaux, plus de 750 organisations ont déposé une demande d'exploitation d'un dispensaire, et jusqu'à 200 pourraient être en activité.
 
En appuyant la levée de l'interdiction, certains membres du conseil municipal ont déclaré qu'ils avaient besoin de meilleures directives de la part des législateurs californiens et les ont pressés de s'attaquer aux passages inadéquats de la loi de l'État qui permet l'utilisation de la marijuana médicinale sans la recommandation d'un médecin.
 
Source:985fm via Cannactus
 
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ARTE : Le Blogueur - Cannabis : silence, on fume
Par mrpolo,
Pour tenter de faire avancer un débat fumeux,
 
Le blogueur enquête
 
en Espagne, où les "cannabis social clubs" réunissent des milliers d'amateurs soucieux de liberté, de légalité et de qualité ;
 
en Tchéquie, où les autorités ont choisi de réguler la fumette généralisée par de simples amendes ;
 
et en France, où l'interdit sur les drogues englobe même le cannabis thérapeutique...
 
https://www.youtube.com/watch?v=7GdlPa29UgE
 
Source: Arte
 
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l’Amérique latine interpelle l’ONU
Par mrpolo,
Concertées ou non, les interventions des présidents sud américains cette semaine à la tribune de l’Assemblée générale des nations Unis ont montré une grande cohérence dans l’approche que ces pays ont de la problématique du trafic de drogue. Les présidents Felipe Calderon, du Mexique, Juan Manuel Santos, de Colombie, Otto Perez, du Guatemala et Evo Morales, de Bolivie, ont formellement demandé, chacun à leur manière que l’ONU ouvre rapidement un débat sur la stratégie mondiale face aux drogues.
 
La Bolivie et la Colombie sont, avec le Pérou, les principaux producteurs de cocaïne, le Mexique et le Guatemala sont sur la route des drogues destinées aux Etats-Unis. S’ajoute au débat le projet de loi uruguayen de légaliser le cannabis. Ces chefs d’Etats ne sont ni des illuminés baba cool post soixante huitard, ni des gauchistes anti impérialistes cherchant la cause de tout leur maux dans l’attitude de Washington.
 
 



Felipe Calderon


Ce sont juste des pays qui ont payé un très lourd tribu à la lutte contre le trafic de drogue et qui constate que cette politique prohibitionniste n’a diminué en rien la production de drogue ni la consommation et que, par contre, les mafias se sont enrichis grâce à cette politique mondiale de prohibition jusqu’à être capable de défier un Etat comme le Mexique.
 
Felipe Calderon a déclenché la guerre contre les cartels de la drogue à son arrivée au pouvoir en 2006 ; Depuis on compte plus de 60 000 assassinats. La Colombie a certes réussi à diminuer la production de cocaïne sur son sol, mais au prix d’un programme couteux de plus de 6 milliards de dollars en 10 ans et la persistance d’une guérilla qui, sans le juteux commerce de la drogue, serait probablement tellement affaiblie qu’il ne serait plus la peine de négocier avec elle.
 




Juan Manuel Santos


A New York mercredi, le président colombien a donc mis en cause la politique de répression en réclamant une étude sur des « bases objectives scientifiques » permettant de faire le bilan de cette politique prohibitionniste. Le président du Guatemala a rappelé son projet de dépénaliser le trafic de drogue sur son sol estimant que le coup de la lutte contre la drogue était si élevé qu’il empêchait l’Etat guatémaltèque de remplir ses fonctions régaliennes les plus basiques comme assurer la sécurité de ses citoyens.
 
Le président mexicain Felipe Calderon a de son coté tentait de convaincre que le crime organisé financer par le trafic de drogue est « l’une des menaces les plus graves de notre temps ». Le Capo Guzman qui dirige le cartel de Sinaloa au Mexique est classé par le magazine Forbes 55e homme le plus puissant du monde grâce à sa richesse amassée grâce au trafic de drogue. «Aujourd’hui, je propose formellement que (les Nations Unies) … procéder à une évaluation en profondeur de l’état d’avancement et les limites de l’approche prohibitionniste actuelle à la drogue», a lancé Felipe Calderon.
 

Otto Perez


L’Amérique latine s’était déjà exprimée sur le sujet d’une seule voix au Sommet de Carthagène en avril dernier demandant une révision de la politique anti drogue mondiale. Quand les pays consommateur comme la France prendront-ils conscience de leur responsabilité dans la situation extrêmement difficile des pays latino américains ?
 
Des Etats comme le Honduras ont déjà quasi disparu face au déferlement d’argent que le passage de la drogue vers les Etats-Unis et l’Europe a provoqué. Si le Nord du Mali est entré en rébellion, c’est aussi parce qu’il est devenu un lieu de passage privilégié pour la cocaïne en provenance d’Amérique latine. Si les groupes comme Aqmi contestent l’autorité centrale du gouvernement malien, c’est peut-être surtout pour pouvoir se livrer au trafic de drogue sans contrôle de Bamako.
 
Le problème posé par les chefs d’Etat latino américain est mondiale. Il est urgent que la communauté internationale les écoute. (Photos EFE, Laprensalatina)
 
Par Patrick Bèle le 29 septembre 2012
 
Source: blog.lefigaro.fr
 
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Gourdon. Grève de la faim pour 40 pieds de cannabis
Par mrpolo,
Olivier Asteggiano a entamé hier une grève de la faim devant la sous-préfecture de Gourdon, interrompue par les gendarmes. Il revendique le droit de se soigner à l'aide du cannabis qui lui a été retiré. Retour sur un dossier très sensible…
 
L'affaire Asteggiano revient au cœur de l'actualité et prend même une nouvelle dimension sociale, après avoir défrayé la chronique sur le plan judiciaire en 2009 et 2010.
 
Olivier Asteggiono est cet homme de 53 ans qui apaisait les douleurs provoquées par sa sclérose en plaques, à l'aide de sa propre plantation de cannabis. Condamné en première instance, en 2009, au tribunal correctionnel de Cahors à une amende de 150 € avec sursis, il avait écopé l'année suivante de la même peine par la cour d'appel d'Agen. Malgré divers avis médicaux largement commentés dans les tribunaux et démontrant les vertus thérapeutiques du cannabis, la plantation d'Olivier Asteggiano, ainsi que l'ensemble du matériel destiné à son entretien, avaient été confisqués au principal intéressé, il y a exactement un an et un mois. «Depuis, je vais de plus en plus mal. Il a été prouvé scientifiquement que le cannabis calmait la douleur dans mon cas précis. J'en ai aujourd'hui besoin plus que jamais, car ma maladie a beaucoup évolué», assure Olivier Asteggiano à bout de force.
 
Le Gourdonnais a entamé une grève de la faim hier, devant la sous-préfecture de Gourdon, pour récupérer son «médicament» prohibé (soit 40 pieds) ainsi que le matériel dont il a estimé la valeur à 2 000 €.
 
Mais il demande bien plus que ça : «Je considère que j'ai été lourdement lésé. Je réclame 1 million d'euros de dommages et intérêts», annonce-t-il.
 
 
Placé en garde à vue
Son action a été de courte durée. En début d'après-midi, les gendarmes de Gourdon ont procédé à son interpellation. Celle-ci a été très mouvementée. «Cet individu a été placé en garde à vue pour outrage et rébellion à l'encontre des forces de gendarmerie», nous confirme un officier chargé du dossier. Avant ce nouvel épisode, pour la justice l'affaire Asteggiano était close.
 
En 2011, au terme d'une nouvelle procédure, le procureur d'Agen avait confirmé «l'abandon des charges» qui pesaient contre lui. «Je ne peux pas me contenter de cela. Je ne considère pas que l'on a réquisitionné mon cannabis et tout mon matériel, mais je prends plutôt cet acte comme un vol puisque la justice ne m'a pas condamné», insiste le Gourdonnais.
 
«Je ne m'en sors pas»
Sûr et certain de son droit, Olivier Asteggiano s'était fermement opposé à la confiscation de ses plants de cannabis à l'arrivée des gendarmes à son domicile il y a un an. Son échange avec les forces de l'ordre avait aussi été houleux et musclé.
 
«Je veux que l'on me comprenne. La douleur m'empêche également d'avoir la moindre activité professionnelle pour améliorer ma situation. Je ne perçois que 650 €s par mois. Ma fille vit à mes côtés. Je ne m'en sors pas. Une solution doit être trouvée au plus vite», conclut-il.
 
Olivier Asteggiano souhaiterait surtout que la justice partage l'avis de la médecine et le démontre dans les faits. L'abandon des charges est déjà un geste fort à son égard. Aujourd'hui, il en veut plus… car il n'en peut plus.
 
 
Que dit la loi ?
La législation française s'oppose en effet à la consommation de cannabis sous toutes ses formes et pour tout type d'usage. «Cependant, sur la base de rapports établis par d'éminents scientifiques, 13 états des USA ont décidé de n'engager aucune poursuite contre la consommation de cannabis à usage thérapeutique», a su rappeler Christophe Bernabeu, avocat du prévenu. Son système de défense s'appuie sur des sources à la fiabilité incontestable : «Les effets antalgiques de cette substance ont été reconnus. L'attestation fournie par le service de neurologie du centre hospitalier de Cahors abonde dans ce sens», poursuit l'avocat.
 
En première instance, le tribunal de Cahors avait avoué son scepticisme sur la question : «Nul ne peut nier l'attirance d'Olivier Asteggiano pour le cannabis. Il a reconnu qu'il était un fumeur régulier avant sa maladie», avait alors déclaré la représentante du Ministère public. L'ennui dans cette affaire, sur le plan strictement médical, ce sont les effets secondaires provoqués par les remèdes prescrits à ce patient. Ces derniers entraînent des vomissements, entre autres troubles. Seul le cannabis semble être en mesure de le soulager. La présidente du tribunal avait estimé que «le sujet méritait réflexion». Aujourd'hui, pendant ce temps de réflexion, Olivier Asteggiano passe à l'action.
 
Jean-Luc Garcia

 
Source: ladepeche.fr
 
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Le wietpas de plus en plus controversé
Par mrpolo,
Les maires de huit communes du Limbourg possédant des coffeeshops ont demandé au ministre Ivo Opstelten (Ministre de l’intérieur) de retarder l’introduction nationale des critères de tolérance plus strictes pour les coffeeshops (wietpas).
 
Dans une lettre adressée au ministre, ils lui demandent que les nouvelles règles, qui sont maintenant appliquées seulement dans les trois provinces du sud, ne soient pas appliquées au reste des Pays-Bas dès le 1 Janvier, comme prévu.
 
Selon les maires, la criminalité liée aux drogues dans la rue depuis l’introduction de règles plus strictes pour les clients de coffeeshops a augmenté. Ils veulent que le ministre prenne plus de temps pour enquêter sur les conséquences de l’introduction de ces nouvelles règles avant de les étendre à l’ensemble du territoire.
 
Ils veulent aussi mettre un terme à l’obligation d’enregistrement pour les visiteurs de coffeeshops, étant jugé trop dissuasif. Les gens préfèrent ainsi acheter du cannabis dans la rue. Selon ces élus, la présentation d’une pièce d’identité serait suffisante.
 
Cette nouvelle survient alors que de plus en plus de municipalités Néerlandaises voient d’un mauvais œil l’introduction du wietpas sur leur territoire.
 
Désormais ce sont les conseils municipaux de 4 des plus grandes villes du pays qui refusent la mise en place du Wietpas à compter du 1er Janvier.
 
Les villes d’Amsterdam, Rotterdam, Den Haag (La Haye) et plus récemment Utrecht ont en effet fait savoir leur aversion pour cette mesure qui ne semble bonne qu’à “augmenter les plaintes des riverains, le taux de criminalité et le nombre de dealers dans la rue” selon Rachel Crowe du parti D66 (parti démocrate néerlandais).
 
Le premier à avoir implémenté le wietpas, le maire de Maastricht Onno Hoes, reconnait lui-même que l’application de ces règles devraient être du ressort des municipalités elles-mêmes.
 
La nomination prochaine d’un nouveau cabinet gouvernemental devrait aider à clarifier une situation complexe et controversée.
 
Source: Sensi Seeds Blogs
 
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Changement de cap à la MILDT
Par mrpolo,
Nommée à la tête de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) le 12 septembre dernier, Danièle Jourdain Menninger détaille sa feuille de route. L’ancienne inspectrice générale des affaires sociales promet un changement de cap au sein de la mission où la prévention, le soin et la répression seront placés au même niveau
 
LE QUOTIDIEN DU MÉDECIN – Comment envisagez-vous votre présidence au sein de la MILDT ?
 
DANIELE JOURDAIN MENNINGER – Ce qui est pour moi un impératif, c’est de conforter l’équipe qui a été sans président depuis quatre mois (suite au départ d’Étienne Apaire, NDLR) et qui a très envie de reconstituer un groupe volontariste travaillant avec un sens, une directive. Je souhaite également recevoir tous les partenaires de la MILDT : les partenaires institutionnels, le secteur associatif, les professionnels – police, gendarmerie, douanes, professionnels de santé – sans oublier les travailleurs sociaux en contact avec des populations qui entrent dans notre champ de compétences. Je veux aller sur le terrain, c’est mon tropisme IGAS. Je pense qu’on ne peut pas parler des sujets liés aux drogues lorsqu’on n’a pas vu concrètement comment fonctionne, par exemple, un service des urgences qui accueille des jeunes en coma éthylique ou une équipe des douanes, de la police ou de la gendarmerie qui lutte contre le trafic tout en étant au contact de la population, des riverains.
 
Comment vous situerez-vous par rapport à la présidence d’Étienne Apaire ?
 
Le président sortant a mené sa politique dans un gouvernement à l’orientation politique différente de la majorité actuelle. La MILDT a des textes fondateurs qui lui permettent de conduire une politique conciliant à la fois la prévention, le soin et la lutte contre le trafic. Je ferai en sorte que tout cela fonctionne en complémentarité et de manière ouverte.
 
Dans un avis de 2011, la commission des Affaires sociales du Sénat a critiqué le caractère essentiellement répressif des mesures du plan gouvernemental de lutte contre les drogues et toxicomanies (2008-2011). Partagez-vous ce point de vue ?
 
Dire que l’on a centré l’action uniquement sur la répression ne me semble pas tout à fait approprié. Beaucoup de structures d’accompagnement existent depuis longtemps et font l’objet de financements parmi lesquels les centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (CAARUD), les centres de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) ou les dispositifs de consultation pour les adolescents. Il faut regarder comment tout cela fonctionne sur le terrain. Depuis très longtemps, la MILDT a mis en œuvre une vraie politique de prévention et de soins. Peut-être, cela n’a-t-il pas été suffisamment mis en valeur en termes de présentation ou à travers les orientations politiques. J’ai l’intention de tout placer au même niveau, sans privilégier un axe par rapport à un autre. Je pense que la prévention et l’application de la loi sont complémentaires. Il faut voir où l’on met le curseur pour trouver le bon équilibre. À l’avenir, je souhaiterais qu’il y ait davantage de crédits alloués à la prévention et j’essaierai de faire en sorte que la répartition en ce sens puisse devenir plus importante sachant que l’orientation majeure sera de soutenir des projets innovants.
 
Vous avez signé, au sein de l’IGAS, plusieurs rapports ayant trait à la prévention sanitaire. Quels axes forts souhaitez-vous soutenir durant votre présidence en ce sens dans le champ des drogues ?
 
Il ne faut pas se focaliser uniquement sur les produits mais sur les comportements addictifs. Je m’attacherai à coordonner des actions de prévention ciblées, notamment en direction des jeunes qui peuvent être confrontés à des problèmes d’addiction. L’autre axe important concerne la précarité car elle rend plus vulnérable en matière de comportements addictifs. Ces populations méritent un accompagnement et un suivi plus forts. J’accorderai également une priorité aux femmes enceintes car je pense qu’il y a encore beaucoup à faire pour lutter contre l’alcoolisation fœtale, le tabagisme ou les conséquences d’usages d’autres drogues. Je considère qu’il est aussi très important de travailler avec l’Outre-mer et j’ai d’ailleurs demandé un rendez-vous au ministre des Outre-Mer, Victorin Lurel.
 
La ministre de la Santé a déclaré que les conditions seraient bientôt réunies pour l’ouverture de salles de consommation de drogues supervisées. Quelle est la position de la MILDT ?
 
Les salles de consommation ne sont que l’un des éléments de la palette d’actions à destination des populations d’usagers de drogues les plus problématiques. Ceux qui pourraient fréquenter ces salles de consommation sont essentiellement les personnes SDF en très grand état de précarité. La ministre Marisol Touraine souhaiterait que l’on développe l’expérimentation de ce type de structures. Ces expérimentations, si le gouvernement en décide ainsi, se mettraient en place avec des maires de grandes villes volontaires, de droite comme de gauche. Il faut que les élus prennent bien la mesure de leur faisabilité. Un important travail de médiation sera nécessaire pour choisir les lieux d’expérimentation en faisant très attention à ne pas stigmatiser des quartiers. À ce stade, la MILDT apportera toutes ses capacités d’expertise et d’appui, sachant que les élus ont une parfaite connaissance du terrain et des enjeux. L’essentiel, c’est que tout le monde s’engage à être transparent sur l’évaluation de ce type de dispositif.
 
Y aura-t-il un prochain plan gouvernemental de lutte contre les drogues et toxicomanies ?
 
Un nouveau plan est en cours de préparation. J’espère qu’il pourra être rendu public dans le courant du premier trimestre 2013. Pour l’instant, chaque ministère prépare des orientations en lien avec la MILDT qui, de son côté, fait également des propositions. Il s’agit d’un très grand travail de concertation. Ensuite, nous proposerons une ligne directrice au gouvernement. Le prochain plan devra prendre en compte tous les éléments d’une politique de lutte contre les addictions, avec des priorités hiérarchisées dans un cadre budgétaire contraint. Il privilégiera donc ce qui est le plus efficace et le plus efficient. Je tiens à l’évaluation des actions engagées.
 
Propos recueillis par DAVID BILHAUT
 
 
Source: Le quotidien du médecin
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