Une 20aine de Cannabis social Clubs déclarés en préfecture
Par Invité, dans Ce que nous avons retenu...,

C'est une première en France, une 20aine de cannabis social clubs se sont déclarés en préfecture ce lundi 25 mars.
 
C'est ce que rapporte la porte-parole de l'association Les Amis du Cannabis Social Club Français, la partie émergée de l'iceberg des cannabis social clubs.
Les cannabis social clubs, ce sont des groupes de consommateurs et de producteurs de marijuana, des « associations autogérées de consommateurs d'herbe ».
 
En 3 mois, les cannabis social clubs se sont multipliés par 3
 
Quand Lyon Capitale a réalisé un dossier sur Le peuple de l'herbe qui défie Hollande, en novembre dernier, ils étaient entre 150 et 200 cannabis social clubs. Aujourd'hui, on parle de 425...
Sur les 400 CSC qui se sont créés, seulement 20 ont déclaré leurs statuts en préfecture, comme annoncés. A peine 5% de l'ensemble. « L'interpellation de Dominique Broc (ndlr : l'un des fondateurs du mouvement des cannabis social clubs) a probablement un peu refroidi les esprits. Mais le fait que les statuts de la Fédération des Cannabis social clubs aient été déposés en préfecture début mars et que le Journal Officiel les aient publiés, ça veut dire que la fédération existe en tant qu'association et que les cannabis social clubs pratiquent uniquement la désobéissance civile ».
À l'échelon Rhône-Alpes, de « nombreux clubs se sont déclarés ». Dans le Rhône néanmoins, selon la préfecture, personne n'est venu déposer, ce lundi 25 mars, de cannabis social club
 
23 000 auto-dénonciations
 
En parallèle, et en soutien, plus de 23 000 personnes se sont auto-dénoncées via Facebook et des "cartes vertes" : "XXX, 28 ans, étudiant, consommateur depuis 8 ans, et auto-producteur responsable sous peu, contre la répression faite aux consommateurs et pour un cannabis contrôlé".
Tous attendent la réponse des préfectures et.... de la justice.
 
Sources : Lyon Capitale
 
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Du vin infusé au cannabis ? Une délicieuse « touche végétale »
Par mrpolo,
En Catalogne, Juan (le prénom a été changé), ouvrier sur un domaine viticole, est également propriétaire de quelques pieds de vigne. Il produit ainsi, à son compte, environ 600 bouteilles de vin par an. De quoi régaler la famille, les amis, et approvisionner un restaurant des environs de son village.
 
Depuis 2007, en accord avec la législation espagnole qui permet de cultiver du cannabis pour un usage personnel, il s’est mis à élever une partie de son vin en y immergeant des sachets remplis de cannabis...
Un vigneron français, qui préfère rester anonyme, a eu l’occasion de le rencontrer lors d’un séjour en Catalogne, et de goûter le résultat de ces vinifications inédites, aux effets parfois inattendus. Il nous a parlé de ce vin qui fait rire.
 
8 grammes de cannabis pour 20 litres de vin
 
En Espagne, la culture et la consommation de cannabis sont autorisées à certaines conditions. Cette expérience n’est donc pas illégale :

« En Espagne, ils ont droit de cultiver le cannabis à condition de ne pas le vendre. Et vu que dans son village ils en produisent, mon copain s’est dit : “Tiens je vais essayer”. Sa première expérimentation, c’était en 2007, avec 8 grammes de cannabis pour un contenant de 20 litres, et il a recommencé ensuite chaque année, pour sa conso perso. » Concrètement, le vigneron catalan plonge des têtes de plants de cannabis dans le vin durant l’élevage :

« Il met le cannabis dans des sachets comme on en trouve pour le thé, parce qu’il ne veut pas avoir de débris, et il laisse infuser ça dans le vin pendant tout l’élevage, qui dure de 8 à 9 mois. » Et le résultat semble plutôt savoureux :

« Déjà, il travaille à partir de vieilles vignes, des carignans de 90 ans, plantées sur un sol de schistes. Là-dessus, le cannabis apporte une fine touche végétale au vin. C’est super bon. »  
Le cannabis comme substitut aux sulfites ?
 
Mais l’expérience a révélé un autre effet, plutôt inattendu, du cannabis sur le vin :
 

« Il s’est aussi rendu compte que ça remplaçait le soufre. Pendant les 8-9 mois que dure l’élevage, il n’en ajoute pas. Le vin est protégé. Du coup, c’est du vin au THC [tétrahydrocannabinol, principal constituant psychoactif du cannabis], mais sans soufre. »  
Le vigneron français a d’ailleurs prolongé l’expérience :

« Je suis rentré en France avec l’une de ses bouteilles, et on l’a bue par tout petits verres, pour voir comment ça évoluait. On s’est dit tant que ça tient, on va la garder, et la goûter régulièrement. Et ça a tenu une année entière, c’était bon de bout en bout...
Je ne sais pas si le THC a une fonction équivalente au soufre, peut-être aussi que d’autres substances présentes dans la plante [parmi les 483 composés connus – ndlr] ont fait une différence. Et le vin à la base a une grosse structure tannique, ça aide un peu. Mais une bouteille entamée qui tient la route toute une année, c’est vraiment long... »  
Et l’effet du cannabis à la dégustation ?

« Sur un verre, tu ne ressens aucune différence. C’est comme si tu tirais une ou deux lattes sur un joint... Si tu t’enfiles la bouteille, c’est une autre histoire. » Ce vin catalan infusé au cannabis est introuvable, et bien sûr illégal en France.
 
Par:Antonin Iommi-Amunategui
Blogueur, auteur
 
Source:Rue 89
 
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Les «cannabis social clubs» vont déposer leurs statuts en préfecture ce lundi
Par pepsibruce,
DROGUE – Réunis en clubs, les fumeurs de cannabis vont déposer, ce lundi, les statuts de leurs associations en préfecture pour pouvoir cultiver et consommer de l’herbe…
 
«Pour fumer tranquilles, cultivons cachés!» Ce vieil adage des fumeurs d’herbe est en passe de devenir obsolète. Réunis en «cannabis social clubs» (CSC), des fumeurs ont choisi, à partir de ce lundi, de se déclarer officiellement en associations dans toutes les préfectures de France. S’il a le temps, Farid devrait ainsi effectuer toutes les démarches administratives. Il y a un peu moins d’un an, ce quadragénaire parisien a monté un club avec trois amis. « On met chacun 50 euros par mois sur deux zones de culture, confie-t-il. Ça fait 6kg d’herbe par an pour quatre…»
 
Près de 130 plants détruits par la police
 
Gros fumeur, Farid reconnaît que son club ne suffit pas à subvenir à ses besoins. Profitant du contexte politique, c’est pourtant l’objectif que se sont fixé les CSC. «On fume de la bonne qualité sans en faire profiter les trafiquants, note Farid. Pourquoi ne pas nous accorder un statut dérogatoire à titre expérimental?» Sans doute parce que cela reste illégal. Chantre français des CSC, Dominique Broc en a fait l’amère expérience. Le 20 février, de bon matin, les policiers sont venus détruire les 126 plants qu’il soignait précieusement dans son club d’Indre-et-Loire.
 
Trente ans de prison et 7,5 millions d’euros d’amende
 
Mais, plutôt que de refroidir les ardeurs du peuple de l’herbe, cette expérience l’a encore plus solidarisé. «Depuis son arrestation, j’ai reçu une centaine de lettres de fumeurs qui se dénoncent comme produisant, eux aussi, du cannabis, témoigne Philippe Baron, l’avocat de Dominique Broc. Par cet acte de désobéissance civile, ils se disent prêts à être jugés avec lui…» Et assument le risque: en bande organisée, la production de stupéfiants est passible de trente ans de prison et 7,5 millions d’euros d’amende. «S’il faut en passer par là, on le fera, assure Farid. Les autorités ne se rendent pas compte de notre nombre. Les tribunaux vont être engorgés…» Il y aurait en effet environ 400 clubs aujourd’hui en France.
 
Par Vincent Vantighem
 
Source.20minutes.fr
 
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« Avec un Cannabis Social Club, je ferai des économies »
Par naywak,
CANNABIS - Les fumeurs sont plutôt ouverts à l'instauration de Cannabis Social Clubs.
 
Avant il suffisait de tendre l'oreille sur la ligne 13 du métro qui conduit à la station Mairie-deSaint-Ouen pour répérer les clients des vendeurs de haschish ou d'herbe qui pulullent dans ce coin de Seine-Saint-Denis. Mais ça s'était avant.
 
«Il est temps de réfléchir à une législation»
 
Valentin*, 35 ans, a renoncé à venir se fournir à Saint-Ouen «En septembre, l'herbe était correcte. Mais depuis janvier, ça a baissé. En qualité, comme en quantité.» Et s'il a entendu parler des Cannabis Social Clubs (CSC), il ne compte pas y adhérer. «Je suis un fumeur occasionnel : je ne consomme pas de cigarettes et je m'achète un sachet de 20 € pour le week-end, une à deux fois par mois en moyenne. Aujourd'hui, je suis père et j'en ai marre de me faire contrôler comme du temps où j'étais gamin. Il est temps de réfléchir à une législation, comme aux Pays-Bas.»
 
«Fouillée sur le quai du métro pour 20€»
 
«Depuis le début de l'année, les CRS multiplient les contrôles des clients à Saint-Ouen, croit savoir Marine*, la trentaine bien sonnée. Je me suis faite fouiller sur le quai du métro, alors que je venais d'acheter 20 € d'herbe. Ça m'a décidée à arrêter de venir me fournir ici.» Nathanael*, lui, s'est déjà fait arrêter avec trois pochons d'herbe, pour un total de 60 €. Mais ça ne l'a pas découragé. «Je fais plus attention, je rentre dans la cité par un chemin discret. Et je ressors par un autre. Je viens de province et je n'ai pas de contacts pour me fournir en région parisienne.» Adhérer à un Cannabis Social Club (CSC) ? «Pourquoi pas? Ça me permettrait de faire des économies.»
* Tous les prénoms ont été changés.
 
Source : 20minutes.fr mais la page n'est plus disponible maintenant
Source alternative : news.yahool
 
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Le CSCF existe officiellement !
Par Hellvice,
Hell'O la communauté,
 
Ce post afin de vous annoncer que le CSCF existe officiellement de par la parution au journal officiel :
 
Association : CANNABIS SOCIAL CLUB FRANÇAIS. No d'annonce : 704 Paru le : 23/03/2013
 
 
Identification R.N.A. : W372011570
 
No de parution : 20130012
Département (Région) : Indre-et-Loire (Centre)
Lieu parution : Déclaration à la préfecture d'Indre-et-Loire.
Type d'annonce : ASSOCIATION/CREATION
 
Déclaration à la préfecture d’Indre-et-Loire. CANNABIS SOCIAL CLUB FRANÇAIS. Objet : rassembler les CSC existant sur le territoire Français ; créer et maintenir une liaison entre les clubs. Siège social : 70, rue Camille Mortier, 37110 Saunay. Date de la déclaration : 4 mars 2013.
 
 
Source: journal-officiel.gouv.fr
 
 
Évidement, il ne faut pas crier victoire trop vite, car c'est à partir de cette parution que le procureur Varin va pouvoir lancer sa procédure, si il persiste dans cette voie...
 
Cannabiquement,
 
Hell'
 
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Le lobby international du cannabis arrive bientôt en France
Par BudmasterX,
Le lobby international du cannabis arrive bientôt en France
 
Le président Hollande a été très clair : pour la marijuana, le changement, ce n’est pas maintenant ! Pourtant, depuis quelques mois, le monde du cannabis est en ébullition. Le débat est enfin revenu sur la place publique. Avec les différents changements intervenus récemment en Europe et aux Etats Unis, la période est propice aux initiatives anti-prohibitionnistes. La puissante organisation américaine NORML prépare actuellement son arrivée en France.
 
Par Olivier F
 
NORML (prononcer normeul) signifie National Organisation for the Reform of Marijuana Laws. En effet au départ, l’organisation existait uniquement aux USA. Elle a été fondée en 1970 par Keith Stroup et financée par la Playboy Fondation à hauteur de 5000 $. Durant les années 70 elle a réussi à décriminaliser la possession de marijuana dans 11 états. Elle est maintenant devenue la plus importante organisation anti-prohibitionniste du monde. Des personnalités politiques de premier plan comme les sénateurs Jacob K. Javits, Philip Hart et Ross Mirkarimi ont fait partie du comité directeur. Il y-a 160 fédérations aux états unis et dans le monde. Plus de 550 avocats et juristes collaborent avec l’organisation. L’antenne californienne a été très active ces dernières années pour obtenir un changement des lois sur le cannabis médical et informer le public en vue des différents referendums. NORML reste avant tout une organisation américaine mais les branches britanniques et néo-zélandaises sont également très actives.
 

 
Parallèlement, la NORML Foundation a été créée en 1997. L’intérêt est que les fondations sont exemptées d’impôts aux Etas Unis. Cela s’avère donc intéressant pour la collecte de fonds. Ses activités concernent les domaines de l’éducation et de la recherche. C’est elle qui a financé au début des années 2000 les études sur la vaporisation qui ont abouti à la création du Volcano. Parmi ses nombreuses publications, citons NORML Report on U.S. Domestic Marijuana Production (1998), Crimes of Indiscretion: Marijuana Arrest in America (2005) et Emerging Clinical Applications For Cannabis (2006). La documentation éditée est souvent reprise par les médias généralistes et les politiques. Elle est utilisée dans le cadre de certains colloques ou conférences. NORML contribue depuis février dernier à theanswerpage.com, une société de formation en ligne des professionnels de la santé dans 120 pays. Elle propose un contenu éducatif sur le thème du cannabis médical.
 
Le 23 février dernier, à l’occasion du meeting annuel à Washington, DC, le director’s board ou comité directeur de NORML US a été partiellement renouvelé. L’ancien président, Paul kuhn est remplacé par Norm Kent. Steve Dillon, avocat à Indianapolis, occupe la place de vice président. Il y-a en tout, 20 personnes, dont 5 nouveaux membres, représentant toutes les régions des Etats-Unis.
 
Sur le NORML blog, le 28 fevrier, le nouveau président, Norm Kent a écrit un article intitulé, A vision for a new NORML. En effet, avec les récentes évolutions, on peut dire que les Etats Unis sont sur le chemin de la légalisation. L’organisation devra alors tenir un nouveau rôle. Norm Kent pense que les consommateurs auront besoin, plus que jamais, d’un groupe qui défende leurs intérêts. Le nouveau NORML devra s’assurer que le cannabis soit accessible à tous à un prix raisonnable et que les produits soient de bonne qualité que ce soit pour l’usage médical ou récréatif. Les nouvelles lois devront favoriser la liberté individuelle. Elles devront avant tout être conçues dans l’intérêt des citoyens et non pas des businessmen et opportunistes de tout poil.
 
Dans le cadre de cet article, nous avons contacté un représentant de NORML US, Allen Saint-Pierre qui nous fait part des résultats positifs de l’organisation sur le long terme : « Lorsque NORML a été créé, il y-a 43 ans, 10 % de la population supportait la légalisation, aujourd’hui, ils sont 50 % ».
 
Depuis plusieurs années les américains observent la situation du cannabis dans le monde entier : « Dans les trois grands pays européens, l’Angleterre, l’Allemagne et la France, il n-y a même pas d’accès au cannabis médical. Inversement, l’Espagne, le Portugal, la Hollande et la Suisse ont su faire évoluer leurs législations et sont sur la bonne voie. Il suffirait que l’un des trois grands fasse un pas vers la légalisation et le reste de l’UE suivrait ». Nous avons demandé à Allen ce qu’il pensait des cannabis social clubs européens : « Nous sommes pour une légalisation complète du cannabis. Dans certains pays ou il n-ya pas de possibilité de changement immédiat nous préconisons, faute de mieux, une dépénalisation de l’usage. Les cannabis clubs, comme les dispensaires aux USA, peuvent être de bons précurseurs pour une véritable légalisation ».
 
L’événement de l’année 2013 sera la création d’une branche française de l’organisation. Soft Secrets a rencontré l’un des membres du director’s board français récemment formé : « Suite aux succès rencontrés outre-Atlantique, l'idée a germée en France dans l'esprit d'activistes non convaincus par les initiatives en place, de lancer une version française du NORML. L'initiative est en cours de formation, d'organisation et devrait voir le jour prochainement courant 2013, probablement au début de l'été ». Les personnes intéressées peuvent d’ores et déjà s’informer ou rejoindre les participants. « Vous pouvez prendre contact avec le bureau actuel via l'adresse email normlfrance@gmail.com . Des pages sociales seront prochainement lancées afin de permettre une communication minimale d'ici au lancement officiel. »
 
Quelles seront les relations entre la branche française et la maison mère ? Allen Saint-Pierre de NORML US, nous donne quelques explications : « Toutes les fédérations sont indépendantes, politiquement et financièrement. Nous avons une charte qui doit être respectée et nous effectuons un contrôle qualité pour leur permettre d’utiliser notre marque ». Voila qui pourrait désamorcer les éventuelles critiques sur l’interventionnisme américain.
 
Le sérieux et l’efficacité de l’organisation ne sont plus à démontrer. Les activistes de NORML ont largement contribué à la légalisation de la marijuana dans les états de Washington et du Colorado. Espérons qu’en France, ils contribuent à faire évoluer ces lois sur le cannabis qui n’ont pas bougé depuis 40 ans.
 
Article paru dans le magazine Soft Secrets N° 2-2013
 
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Les Cannabis Social Clubs ont rendez-vous à la préfecture
Par mrpolo,
Plusieurs de ces groupes de producteurs de cannabis ont prévu d'aller lundi déposer des demandes de statuts associatifs en préfecture.
 
Par AFP
 
Des Cannabis Social Clubs (CSC), groupements de personnes qui cultivent du cannabis et partagent leur production entre eux sans en faire commerce, vont se déclarer dans plusieurs préfectures lundi, a expliqué vendredi à l’AFP le porte-parole du mouvement Dominique Broc.
 
L’objectif de ces groupements, qui prônent la dépénalisation du cannabis et l’autoproduction, est de se déclarer comme des associations à but non lucratif (loi 1901) et faire reconnaître légalement leur activité. Ces Cannabis social clubs, dont certains existent de fait parfois depuis plusieurs années, sont illégaux en France mais existent déjà en Espagne et en Belgique.
 
Au total, plus de 400 Cannabis Social Clubs existent, affirme Dominique Broc, mais tous ne vont pas se déclarer lundi, faute d’avoir établi leurs statuts dans les temps. Le 4 mars, il a déposé en préfecture d’Indre-et-Loire les statuts de la Fédération des Cannabis Social Clubs et a reçu quelques jours plus tard le récépissé délivré par la préfecture. «Désormais, la fédération existe en tant qu’association», a-t-il affirmé, attendant seulement qu’elle soit publiée au Journal officiel.
A lire aussi : Les efforts joints des Cannabis Social Clubs
 
Même si la justice ou le préfet peuvent intervenir à tout moment pour demander sa dissolution, il affirme que cette première étape, «un acte de désobéissance civile» selon lui, marque «le début de la reconnaissance pour "le peuple de l’herbe"». Selon lui, des membres des CSC vont se rendre dans les préfectures lundi autour de 16 heures dans plusieurs départements, citant notamment la Creuse, l’Indre-et-Loire, la Charente-Maritime, la Vendée ou la Loire-Atlantique.
 
«La question est de savoir ce que va faire le gouvernement face à tous ces clubs qui vont s’afficher ouvertement», a-t-il dit. La loi de 1901 sur les associations précise que «toute association fondée sur une cause ou en vue d’un objet illicite, contraire aux lois [...] est nulle et de nul effet».
 
Dominique Broc a été interpellé et placé en garde à vue fin février pour détention illégale de cannabis, après avoir annoncé dans la presse qu’il cultivait des plants chez lui. Il est convoqué au tribunal correctionnel de Tours le 8 avril.
 
Ces Cannabis Social Clubs «ne visent pas à faire du business, mais à contrecarrer les trafics et les dealers, et à mieux contrôler la qualité du cannabis, afin de protéger la santé des usagers», affirme Farid Ghehioueche, autre fondateur des CSC, créateur de l’association Cannabis sans frontières et ancien candidat aux législatives dans l’Essonne sous l’étiquette «Cannabis santé liberté justice».
 
Source: Liberation.fr
 
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Les nuisances liées à la drogue ont doublé dans le Limbourg après la carte cannabis
Par S@turnin,
Les nuisances liées à la drogue ont doublé après l'introduction de la carte cannabis (wietpas) dans la province du Limbourg, située au sud-est des Pays-Bas. c'est ce qu'il ressort mercredi d'une étude de EenVandaag, une émission d'actualité à la télévision néerlandaise et de la télévision régionale L1 menée dans huit communes frontalières de la province possédant des coffeeshops.
 
Les nuisances ont triplé à Maastricht et Venray. Le nombre de signalements est passé à Maastricht de moins de 1.000 à plus de 3.000. Le nombre de plaintes a grimpé de 70 à près de 200.
 
Le nombre de signalements a également presque doublé à Ruremonde. Le bourgmestre de la commune plaide pour la suppression de la carte cannabis.
 
La carte cannabis, qui limite l'accès aux coffeeshops aux seuls résidents néerlandais, avait été lancée le 1er mai 2012 dans les régions du sud des Pays-Bas et elle devait être généralisée au 1er janvier 2013. Le gouvernement avait fait marche arrière. Les communes sont libres de l'imposer ou non.
 
Source : 7sur7
 
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Casser la mécanique de la violence dans les quartiers
Par Invité,
J’ai longtemps hésité avant de commenter la tribune de Pierre Pelot publiée mardi sur Rue89. C’est un cri violent, sans nuance, un piège à trolls et commentaires bien hardcore. Ce brûlot expose brutalement une nette montée de la tension inter communautaire Je ne commenterais pas la forme, mais le fond.
 
Depuis mon retour en France il y a trois ans, j’observe aussi cette dégradation, surtout dans les zones de mélange entre la classe moyenne paupérisée, blanche mais pas seulement, et les populations les plus précarisées, très majoritairement issues de l’immigration récente.
 
L’immense majorité des Français se contrefout de ce qui se passe dans les ghettos des lointaines cités dortoirs. Mais les quartiers défavorisés des communautés urbaines et même des centres-villes connaissent aussi les nuisances liés au trafic de drogues, en premier lieu du cannabis, qui représente au moins 50% de l’activité criminelle dans ces zones.
Plus difficile de cacher les nombreuses frictions et la haine qui y monte chaque jour d’avantage. Le business crée une tension palpable qui exacerbe toutes les relations humaines et favorise la violence et la peur.
 
 
Narcotisation des quartiers
 
C’est la « narcotisation » de la société, bien décrite en Colombie par Vincent Taillefumier et Christine Renaudat dans « Les tribulations d’un gramme de coke », ou à Baltimore dans la série « The Wire »citée par Pierre Pelot. Les réflexes conditionnés de violence et d’agressivité liés au business envahissent toutes les relations humaines.
 
L’application à géométrie variable de la prohibition génère une rancœur contre les autorités, aussi bien chez les consommateurs écœurés par la chasse à la boulette que chez les riverains qui constatent l’inefficacité de la répression sous sa forme actuelle.
Elle provoque aussi la colère de tous les habitants des quartiers si des policiers fortement soupçonnés d’être corrompus échappent aux sanctions, comme cela a été le cas à Marseille.
 
 
Effets secondaires
 
Les nuisances du trafic provoquent souvent chez les habitants de ces quartiers une volonté de distinction, pour ne pas être assimilés à ces gangs. Cela débouche de plus en plus sur une pratique ostentatoire de l’islam ou d’autres religions, et un repli identitaire sur le mode de vie des pays d’origine, agrandissant ainsi le fossé entre les différents groupes et renforçant les peurs.
La tentation de l’auto-défense, en s’armant à l’américaine, se fait plus grande. Il suffit de lire certaines réactions sur ce fil ou sous d’autres affaires comparables. Les plus extrémistes parlent maintenant de préparer une « Reconquista », les armes à la main.
 
Je connais des gens absolument pas engagés dans des activités criminelles ou politiques qui cherchent à acheter des armes de gros calibre pour se protéger. Ils vont sans doute trouver.
D’autres penchent plutôt pour les patrouilles de « vigilants » ou les milices de défense, comme en Italie ou en Hongrie. Certains préfèrent le modèle des sociétés de sécurité avec gardes armés comme en Afrique du Sud. Il y a aussi la tentation de faire appel à plus méchant pour dégager la racaille, genre mafia de l’Est, avec gros risque de racket après le « nettoyage ».
 
 
Obstination inutile du gouvernement
 
Le gouvernement place ses espoirs dans une nouvelle offensive de la guerre à la drogue. Depuis Joseph Franceschi en 1983 (putain, trente ans !), tous les ministres de l’Intérieur et les responsables de la sécurité ont annoncé l’offensive finale, la der des ders, contre le marché noir de la drogue.
Comment 68% des Français peuvent-ils encore avoir une opinion favorable sur le nouveau général Nivelle de la prohibition, Manuel Valls ? La situation se dégrade dangereusement, mais aucun consommateur de cannabis n’a l’intention de s’abstenir à cause de cela.
 
Les plus responsables ont proposé la dépénalisation de la consommation et la tolérance de Cannabis social clubs comme alternative immédiate pour contrer le trafic. Leur leader, Dominique Broc, sera en procès le 8 avril prochain, et la réponse semble claire : pas de négociations.
 
Dans ce contexte, il semble très difficile d’obtenir, comme Asud et ses nombreux soutiens le demandaient récemment, une concertation sur la politique des drogues en vue d’une régulation publique du marché du cannabis, comme au Colorado et dans l’état de Washington, ou encore de la légalisation contrôlée proposée par Daniel Vaillant, et plus récemment par Esther Benbassa.
Il n’y a pourtant aucune autre alternative pragmatique et crédible. Il est vraiment urgent de s’en rendre compte avant que la prohibition ne pourrisse la situation, au point qu’elle n’explose. Mes quartiers vont craquer !




Laurent Appel
Journaliste (ASUD)
 
Sources : Rue 89
 
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La ruée sur l’or vert
Par Indi-Punky,
Passé la porte blindée, c’est un univers parallèle. Les plants de marijuana vous arrivent à l’épaule. Les lampes au sodium à haute pression qui remplacent le soleil douze heures par jour donnent à l’endroit un halo irréel (le reste du temps, la plante a le droit de se reposer).
 
Les fleurs sont énormes, soignées, pulpeuses. « Une photo » ? propose Andy Williams, le propriétaire des lieux, pas mécontent de l’effet. Photo, assurément, quoiqu’on ne sache pas de quoi il faut s’étonner le plus: poser au milieu d’une plantation de drogue ou être entouré de l’équivalent de 100.000 dollars dans des pots de fleurs.
 

 
Andy Williams, 44 ans, n’a rien d’un dealer. Ancien ingénieur militaire, il a une allure de patron de PME et son bureau est décoré d’une photo de Joe DiMaggio, le légendaire joueur de base-ball. Andy avait occupé plusieurs emplois dans l’industrie de l’armement quand la marijuana médicale a commencé à prendre de l’essor dans le Colorado. Il n’était pas consommateur mais son frère Pete avait quelque expérience de la culture du « pot ». Fin 2008, les deux frères ont fondé Medicine Man, un dispensaire qui fait maintenant plus d’un million de dollars de chiffre d’affaires et emploie 31 personnes (dont le fils de Pete, qui nettoie les plantes avec dévotion).

 



 
 
Andy Williams ne fume toujours pas –« ça ne me réussit pas », s’excuse-t-il- mais il s‘y connait, côté business. Son dispensaire est situé dans un quartier populaire, et à quelques kilomètres de l’aéroport, ce qui sera un atout, rêve-t-il, quand les touristes viendront de tout le pays gouter les paysages du Colorado et sa ganja. Devant l’immeuble, barré d’une croix verte, le parking ne désemplit pas. Pour franchir le sas de sécurité et entrer dans le magasin, il faut montrer sa carte de patient affecté d’une maladie –parfois incurable mais le plus souvent assez relative. Il y a dix ans, quand la marijuana a commencé à être tolérée, la moyenne d’âge des patients était de 55 ans. Aujourd’hui, elle est de 28 ans. Les deux tiers d’entre eux souffrent de mal au dos, « chronique », il est vrai.
 

 
Cinquante caméras balaient les locaux de Medicine Man. Dans la salle de contrôle, Dan, tête de bouledogue, vérifie que tout le monde se tient bien. Lui aussi est un ancien militaire, et boxeur professionnel qui entend profiter de la manne. « C’est la nouvelle ruée vers l’or », rigole Pete Williams. Andy, lui, cherche à agrandir la compagnie, puisque la marijuana ne sera bientôt plus réservée aux seuls malades. Il a pris contact avec ChineseInvestors.com, une entreprise qui met en relations les firmes américaines avec des investisseurs chinois…
 

 
Quatre mois après le référendum du 6 novembre qui a légalisé la possession d’une once de marijuana (28,34 g) pour les adultes de plus de 21 ans, le Colorado prépare la fin de la prohibition, une expérience sans précédent aux Etats-Unis et même dans le monde (Les Pays-Bas n’en sont qu’à la dépénalisation). Le groupe de travail créé par le gouverneur pour préciser les modalités d’application de l’amendement 64, adopté avec une majorité de 55 % des électeurs, a remis ses conclusions le 13 mars. Avant fin mai, le Congrès de l’Etat devra modifier la législation. Et le 1er janvier 2014, les magasins pourront servir de la marijuana pour tous et dans tous ses états: herbe mais aussi cookies, boissons pétillantes, pommade pour les rhumatismes, baklavas, cigarettes électroniques...
 
"Le régime de lutte contre la drogue est une création américaine"
 

 
A moins que Washington ne s’en mêle. Depuis son élection en 2008, Barack Obama –lui-même grand fumeur dans sa jeunesse- a brillé par sa réserve. Son administration a laissé se mettre en place plusieurs milliers de dispensaires de marijuana médicale dans le pays, intervenant au cas par cas, en cas d’excès trop voyant. A Denver, quand 61 établissements s’étaient installés trop près des écoles, la police les a menacés de fermeture s’ils ne déménageaient pas dans les 45 jours. « Ce jour-là, j’ai compris, raconte Kayvan Khalatbari, un militant de la première heure. Quand la seule sanction c’est de délocaliser votre opération illégale, c’est le signe que la police n’a pas l’intention de s’opposer ».
 

 
Mais le gouvernement fédéral va être forcé de se prononcer. Le 5 mars, le rapport annuel de l’OICS (organe international de contrôle des stupéfiants), une agence de l’ONU, a appelé les Etats-Unis à respecter leurs obligations internationales sur «l’intégralité de leur territoire ». Dans les cercles de réflexion, les experts s’interrogent. Un Etat peut-il s’affranchir des obligations de l’Etat fédéral ? Début janvier, la Brookings Institution, le think tank de Washington, avait organisé un débat sur la question. Dans le public, un diplomate néerlandais a protesté. « Vous demandez toujours aux autres d’obéir à ces traités internationaux. Si vous ne le faites plus, est-ce que cela signifie que d’autres pays producteurs de drogues pourraient décider de ne plus les respecter non plus » ? L’argument a été repris par un économiste d’origine colombienne. « Le régime de lutte contre la drogue est une création américaine. L’attitude du gouvernement va avoir des répercussions non seulement sur la guerre contre la drogue en Amérique latine, mais sur la crédibilité de la politique américaine ».
 
Mais dans le Colorado, les électeurs sont loin de penser aux répercussions sur les Pays-Bas. La marijuana a fait naître tout un secteur économique. La profession a maintenant ses cabinets d’avocat, ses experts-comptables, son logiciel de gestion des stocks (« Marijuana freeway ») et sa compagnie d’assurances : « Cannassure », refinancée par la Lloyds. Les banques sont les dernières à tergiverser. Elles ont envie d’en être mais craignent de perdre leur agrément fédéral. En attendant, les cultivateurs se débrouillent. Les « petits » n’acceptent que les paiements en liquide. Les plus gros contournent l’obstacle, comme Kayvan Khalatbari, qui a ouvert une pizzeria.
 

 
La marijuana a même son université : la THC University (du nom de son principal composant pyschoactif, le tétrahydrocannabinol). On y apprend à cultiver ses plants soi-même, ce qui apparemment ne va pas de soi : la formation dure toute une journée. A 175 dollars la séance, les cours sont pleins. En même temps que la consommation, l’amendement 64 a autorisé les plantations individuelles, une première aux Etats-Unis. Chaque adulte a le droit de cultiver 6 plants ; obligatoirement à l’intérieur de sa maison et s’il a des enfants de moins de 21 ans, les pots doivent être dans une pièce fermée.
 

 
L’université est une idée de Matt Jones, 24 ans, et de son camarade Freeman Lafleur, 25 ans, qui l’ont trouvée plus prometteuse que leur job de designers de sites web. Pour la leçon inaugurale, le 9 février, l’un des inscrits avait fait le déplacement depuis la Floride, et une autre du Nouveau Mexique. La classe se tient dans une salle louée à l’université. « Par souci de respectabilité, dit Matt Jones. On veut changer les stéréotypes ». L’université a hésité, de peur de perdre ses subventions publiques. Mais le campus est une zone « sans drogue » : les apparences sont sauves. Les élèves s’entraînent à faire des boutures sur des pieds de tomates. Après, ils ont droit à une séance de travaux pratiques dans les locaux de la plantation Karmaceuticals, où Brian Chalupa, 37 ans, un ancien aide-soignant reconverti dans le jardinage, leur explique les secrets du métier : la marijuana est une plante délicate qui a besoin d’un supplément de carbone. Et elle déteste l’eau du robinet non filtrée.
 
"Le Budweiser de la marijuana"
 

 
Comme Andy Williams, le medicine man, beaucoup sont là pour faire des affaires, attirés par la promesse de boom économique. « Chacun pense qu’il sera peut-être le Budweiser de la marijuana dans dix ans », décrit Brian Vicente, l’un des architectes de l’amendement 64, et qui est maintenant à la tête d’un cabinet de 6 avocats spécialisés dans le « droit » de la marijuana. D’autres sont des idéalistes, des militants de la dépénalisation, comme Kayvan Khalatbari, qui finissait ses études d’ingénieur en électricité lorsqu’il a rencontré un malade du SIDA dont le cannabis calmait les souffrances. En 2008, avec un copain, 4000 dollars d’économies et 200 g de « pot », il a ouvert Denver relief, sur Broadway, la grande avenue qui traverse Denver. C’est aujourd’hui un dispensaire high tech, doublé d’un hangar de production dans la zone industrielle. Investissement : 500.000 dollars, qu’il finit tout juste de rembourser. «C’est excitant, on a l’impression d’assister au départ d’une nouvelle industrie. Mais je ne fais pas cela pour essayer d’être milliardaire» , objecte-t-il.
 

 
Denver relief emploie 15 personnes à plein temps et 15 autres viennent aider à la récolte, tous les 35 jours. La compagnie produit environ 450 grammes par jour. Comme dans tous les dispensaires, il est strictement interdit de fumer dans les locaux et les caméras sont obligatoires. Chaque pied est numéroté. Voici le 20C24, variété « cold creek Kush », il est au stade de la « floraison ». L’ordinateur consigne tout : l’état des stocks, le déplacement des plantes, les achats des clients. La loi a imposé que les détaillants produisent au moins 70 % de ce qu’ils vendent, pour limiter les possibilités de détournements de la production vers le marché noir. Les employés, qui ont tous subi une vérification de casier judiciaire, ne se servent pas dans les stocks : ils ont droit à une réduction de 50 % .
 

 
Avec un chiffre d’affaires de 1 million de dollars l’an dernier, Denver relief en est déjà au stade de la diversification : création d’un fonds d’investissement de 100.000 dollars pour aider les start-up, consulting pour les entreprises traditionnelles qui essaient d’approcher le marché. Une fois par mois, Kayvan Khalatbari va à Boston, où il a été recruté pour aider à la mise en place de la marijuana médicale dans le Massachusetts. « Ici, nous vivons dans une bulle, dit-il. Il faut promouvoir la légalisation dans les autres Etats, sinon tout va se déliter ». A ce jour, dix-huit Etats et le District de Columbia ont autorisé la marijuana sur prescription médicale. Deux –le Colorado et l’Etat de Washington- ont franchi le Rubicon et décrété la fin pure et simple de la prohibition. Le retour en arrière serait difficile, assure Bran Vicente, le juriste installé à deux pas du Capitole. « Le gouvernement fédéral n’a pas les ressources ni la volonté politique de fermer les dispensaires dans 18 Etats ». Paradoxes du fédéralisme: la police fédérale (FBI) ne dispose pas d’effectifs suffisants et rien n’oblige la police locale à jouer les auxiliaires.
L’industrie du cannabis a rapporté l’an dernier 5,4 millions de dollars de taxes à l’Etat du Colorado, pour un chiffre d’affaires de 186 millions de dollars. Les électeurs espèrent tirer encore davantage de la légalisation: 40 millions de dollars, ont-ils prévu, iront automatiquement au financement de l’éducation, malmenée par la crise budgétaire. Lourdement taxée, la culture de l’herbe est beaucoup moins rentable qu’on ne le croirait. Les petits disparaissent déjà : de 1130 dispensaires fin 2010, ils ne sont plus que 675. « Pour l’instant, rares sont ceux qui s’enrichissent vraiment, assure Marco Vasquez, le chef de la division de la marijuana au service des contributions indirectes. Il revient beaucoup plus cher de faire pousser les plantes dans un environnement contrôlé qu’au marché noir ». Mais le nombre de consommateurs n’a pas changé : 108.000 « patients » enregistrés. Et tout le monde s’attend à ce qu’il augmente, avec la légalisation, même si personne ne peut prédire de combien.
 

 
La division de la marijuana est chargée de superviser les exploitants. Ses membres sont d’anciens inspecteurs de police, qui, bravement se sont reconvertis dans la réglementation de la culture du cannabis. Un témoignage à eux seuls de la révolution en cours. Ils chassaient les trafiquants. Les voilà chargés de surveiller que les dispensaires de marijuana ferment à l’heure prescrite par la loi (19 heures) et remplissent gentiment leurs bordereaux de transport quand ils se font livrer la récolte. « C’est un changement de paradigme, reconnait Marco Vasquez. Mais l’environnement change. La société est plus tolérante ». Ancien adjoint du commissaire de Denver, Marco Vasquez a passé 33 années dans la police, dont un certain nombre à la brigade des stupéfiants. Il n’était pas particulièrement favorable à l’amendement 64. « On a fait du chemin, soupire-t-il. Où cela va-t-il nous mener ? Je n’en sais rien. Nous risquons d’être complètement débordés. Est-ce qu’on peut autoriser la vente de la marijuana et maintenir la sécurité de la communauté » ?
 
"C’est un défi qui n’a jamais été relevé"
 
De l’aveu même du policier, son équipe est en sous-effectif chronique. «Le quart du personnel qui serait nécessaire », dit-il. La division devait être entièrement financée par la patente payée par les producteurs de marijuana (18.000 dollars la première année). Cela n’a pas suffi et les contribuables ont refusé de compenser. Les inspecteurs ont rarement le temps d’aller vérifier les videos tournées dans les dispensaires mais la dissuasion suffit. « Les entreprises ont tellement à perdre », dit le policier, qu’elles respectent la réglementation à la lettre. « Les exploitants ne demandent qu’à suivre la loi, observer la réglementation et payer leurs impôts », confirme le juriste Brian Vicente. « On ne veut pas travailler contre le gouvernement. On veut travailler avec le gouvernement », insiste Kayvan Khalatbari.
Le groupe de travail nommé par le gouverneur a fini ses travaux fin février. Composé de 24 juristes, élus, policiers, consommateurs, médecins, il s’est attaqué à toutes sortes de questions inédites, des plus lourdes de conséquences -Peut-on consommer du cannabis et prendre le volant?- aux plus anodines : pourra-t-on fumer un joint devant sa maison ou seulement dans la cour de derrière ? « C’est un défi qui n’a jamais été relevé, a souligné le juriste Jack Finlaw, qui représente le gouverneur. Nous créons des idées et passons en revue des questions qui vont être des modèles dans le monde ».
Sur le premier point –la conduite en état « d’ivresse »- les « sages » ont adopté le seuil de 5 nanogrammes de THC par millilitre de sang, tout en reconnaissant que le cannabis disparait de l’organisme beaucoup plus lentement que l’alcool. Le deuxième point a été très disputé. Impensable de fumer sur le porche, ont dit les uns. « Et si la maison est sur le chemin d’un établissement scolaire ! » Engrenage insidieux, ont répliqué les autres. «Si les végétariens se sentent offensés parce que je mange un hamburger bien moelleux sur mon porche, va-t-on l’interdire ?».
Le groupe a eu une discussion passionnée sur la question de réserver le droit à la marijuana aux résidents de l’Etat. Si tout le monde peut en acheter, le Colorado va devenir un Etat de « tourisme de la drogue », ont mis en garde les opposants. « Les autres Etats vont nous tomber dessus et pousser le gouvernement fédéral à intervenir ». A l’opposé, réserver l’achat aux résidents augmenterait le risque de voir un marché noir se développer. La commission a coupé la poire en deux. Les touristes pourront acheter, mais seulement un-huitième d’once à la fois (3,54 g).
 
Comment sortir de la prohibition ?
 
L’un des moments les plus emblématiques a été amené par le commissaire John Jackson. Le pauvre policier ne sait plus comment faire. Quand ses collègues conduisent des suspects à la prison, les gardes refusent de conserver la marijuana du prévenu avec ses effets personnels, au motif qu’il s’agit d’une substance illégale au regard de la loi fédérale. « Les policiers sont obligés de reprendre la marijuana, a-t-il expliqué. Ils ne savent pas quoi en faire ». Au point que certains la laissent dans leur voiture de patrouille… Le chef de la police voulait l’autorisation de détruire la drogue, bien qu’elle fasse partie des biens du suspect. Pas question, a répondu la présidente de séance, Lauren Davis, outrée. Ce serait absolument contraire à la Constitution. L’amendement a été rejeté. Les policiers devront entreposer la drogue et la rendre, s’il-vous-plait, au prévenu dès la fin de la garde à vue. « La situation est nouvelle pour tout le monde, a rappelé Mme Davis. Chacun doit évoluer ».
 
Comment sortir de la prohibition ? Tous les yeux sont maintenant tournés vers l’administration Obama. Va-t-elle laisser l’expérience du Colorado et de l’Etat de Washington se dérouler alors que cinq autres Etats sont prêts à leur emboîter le pas ? Va-t-elle porter le différend devant la justice, laissant in fine le soin de trancher à la Cour suprême, arbitre une nouvelle fois d’une de ces questions de société dont le Congrès préfère ne pas se mêler ? En 1933, quand les Etats-Unis ont renoncé à interdire les boissons alcoolisées, le choix de l’application a été laissé aux collectivités locales. Quatre-vingts ans après la fin de la Prohibition, le pays possède encore des comtés « secs » (où la vente d’alcool est interdite). Certains experts, frustrés par le manque de connaissances sur les conséquences sociales de la légalisation, espèrent que le gouvernement va laisser l’expérimentation se dérouler. « On ne peut plus continuer à décider dans le noir de notre politique sur la marijuana », plaide Angela Hawken, professeur de politique publique à l’université Pepperdine, en Californie.
 
Source: Le Monde
 
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