Tabac, alcool, cannabis, médicaments, jeux de hasard… à quoi les Réunionnais sont-ils accros ?
Par Boogerman, dans Ce que nous avons retenu...,

https://www.clicanoo.re/Societe/Article/2020/06/26/Tabac-alcool-cannabis-medicaments-jeux-de-hasard-quoi-les-Reunionnais
 
Tabac, alcool, cannabis, médicaments, jeux de hasard… à quoi les Réunionnais sont-ils accros ?
Photo d'illustration LYL    26 juin 2020, 12h04     vendredi, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies publie une étude sur l’usage des drogues dans les Outre-mer. Et la date n’a pas été choisie par hasard, il est publié à l’occasion de la journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues. Cela permet d’avoir une cartographie basée sur des données statistiques. Focus sur notre île et ses paradoxes. Pour exemple, les Réunionnais consomment moins d’alcool que les métropolitains, pourtant notre département affiche un niveau de mortalité prématurée liée à l’alcool plus élevée qu’au niveau national, le taux d’interpellation pour ivresse sur la voie publique réunionnais et les accidents corporels ou mortels sont également plus élevés qu’en métropole.
Tabac
À La Réunion, la population adulte présente des niveaux d’usage de tabac inférieurs aux moyennes métropolitaines. En revanche, les adolescents ne se distinguent pas de leurs homologues de métropole. La mortalité liée aux cancers des voies pulmonaires y est bien moins élevée à la Réunion. une situation « atypique » selon l’Observatoire.
26% des adultes (18-75 ans) déclarent consommer du tabac quotidiennement, trois points de moins qu’en métropole. Cependant, à La Réunion21% des adolescents de 17 ans sont des fumeurs quotidiens. Un chiffre qui tranche avec les autres départements ultramarins où les adolescents fumeurs sont moins nombreux : 15% en Martinique, 11% en Guadeloupe et 6% en Guyane.
Parmi les pistes d’explications évoquée par l’Observatoire, « cette prévalence tabagique distinctive de La Réunion pourrait s’expliquer par une plus forte accessibilité du tabac : La Réunion se distingue par un nombre très élevé de points de vente (un débit de tabac pour 450 habitants contre 1 pour 3 500 habitants en métropole). De plus, la vente aux mineurs est moins régulée que sur le territoire hexagonal.»
L’étude indique aussi que les Réunionnais fument leur première cigarette de plus en plus jeune.
Les niveaux élevés de consommation tabagique à La Réunion se traduisent par une forte mortalité : première cause de mortalité évitable dans la région, le tabac cause 560 décès par an (pour une population de près de 860 000 habitants). Parmi les Outre-mer, La Réunion figure au premier rang de la mortalité féminine et masculine par cancer du poumon (dont le tabagisme est le principal facteur de risque).
Par ailleurs, il ne faut pas oublier le contexte, les Outre-mer bénéficient d’un régime dérogatoire sur le tabac. « La loi du 27 décembre 2008 a certes établi le principe d’une licence pour les débits de tabac, mais son entrée en vigueur, initialement prévue en 2011, n’a jamais été effective faute de décret d’application. De même, la loi de finances de 2009 avait prévu la mise en place d’un dispositif d’encadrement de la vente du tabac (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, La Réunion) mais les DOM ne figurent pas dans les textes réglementant le contrôle du tabac. »
LIRE AUSSI : Le prix de certaines marques de tabac augmente le 1er juillet... mais pas à La Réunion
Alcool
Concernant l’alcool, quels que soient la population (adulte ou adolescente) et l’indicateur (expérimentation, usage récent ou régulier, alcoolisation ponctuelle importante) considérés, La Réunion présente des niveaux nettement en dessous de ceux observés en métropole. En termes de conséquences des usages, La Réunion affiche un niveau de mortalité prématurée liée à l’alcool (alcoolisme et cirrhose) légèrement plus élevé qu’au niveau national, un taux d’interpellation pour ivresses sur la voie publique supérieur et des accidents corporels ou mortels dus à l’alcool également plus répandus qu’en métropole.
La principale inquiétude concerne les jeunes. Concernant l’usage de l’alcool chez les jeunes, les ultramarins sont à contresens de la métropole. Les comportements d’alcoolisation ponctuelle importante (API) - ou binge-drinking en anglais - augmentent fortement parmi les jeunes ultramarins. À La Réunion, la hausse est continue depuis dix ans, et atteint en 2017 un pic chez les adolescents (32 % des jeunes ont eu un comportement d’alcoolisation ponctuelle importante au cours du dernier mois).
Par ailleurs les conséquences de la consommation d’alcool à La Réunion sont plus marquées qu’en métropole : « selon l’ORS de La Réunion, 230 décès par an seraient directement causés par l’alcool (Ricquebourg, 2018) : le taux de mortalité est deux fois supérieur à celui constaté en France hexagonale. La plupart des actes de violence (80 %) impliquent un usage d’alcool. »
Là encore, le contexte a son importance, l’observatoire rappelle « pour des raisons historiques, un régime de fiscalité d’exception, dit de l’« octroi de mer »25, a été instauré pour l’alcool dès le XVIIe siècle, dans un souci de préservation de la filière « canne à sucre-rhum » des DOM et pour compenser les contraintes spécifiques de ces territoires. […] Ainsi, La Réunion enregistre le prix de l’alcool pur le plus bas de France, alors que les produits alimentaires coûtent en moyenne 20 à 30 % de plus qu’en métropole, ce qui soulève des interrogations en termes de santé publique. »
L’observatoire ajoute : « par ailleurs, la publicité en faveur de l’alcool dans les Outre-mer relève d’une loi moins restrictive que dans le territoire hexagonal : elle autorise par exemple la publicité sur de multiples supports (en bord de route, etc.), qui contribue à normaliser la consommation d’alcool. »
Cannabis
Concernant le cannabis, le niveau d’expérimentation s’avère moins élevé qu’en métropole parmi les adultes mais, à contrario, plus haut parmi les adolescents. S’agissant des usages actuels ou réguliers, La Réunion ne se distingue pas de la métropole. Le nombre d’interpellations pour infractions à la législation sur les stupéfiants (ILS), concernant principalement le cannabis, y demeure à un niveau inférieur à celui observé sur le plan national.
Comme en métropole, le cannabis se place en tête des consommations illicites, avec des niveaux d’expérimentation très variables, compris entre 21 % (Guadeloupe) et 35 % (La Réunion) au sein de la population âgée de 15 à 75 ans, loin devant les autres drogues illicites (moins de 2 % de la population)
De plus, l’Observatoire précise « les jeunes générations ultramarines sont parfois plus nombreuses qu’en métropole à expérimenter le cannabis, comme à La Réunion où, pour la première fois en 2017, la proportion d’expérimentateurs de zamal à 17 ans a dépassé et surclassé la moyenne métropolitaine (47 % vs 39 %). C’est le niveau de diffusion le plus important en France à l’adolescence et il connaît une progression continue. »
  
 
Médicaments détournés de leur usage, une spécificité réunionnaise
L’usage détourné de médicaments, notamment l’Artane, le Rivotril, le Rohypnol et d’autres benzodiazépines, constitue un marqueur des consommations de produits psychoactifs à La Réunion. Ils sont en général associés à l’alcool et au zamal, parfois aussi à la cocaïne. « Ce phénomène, qui ne se retrouve ni en métropole ni dans d’autres DROM, est une préoccupation de santé publique depuis les années 1980 » rappelle l’observatoire.
La Réunion compte 3,2 % d’expérimentateurs de médicaments détournés de leur usage en population générale (15-75 ans). L’Artane est le produit le plus fréquemment déclaré par les consommateurs de médicaments détournés de leur usage (2,9 %), devant le Rivotril (1,6 %) et le Rohypnol (0,6 %). Parmi les consommateurs de médicaments détournés de leur usage, 91 % d’entre eux ont expérimenté l’Artane. « L’Artane fait l’objet d’un important trafic à La Réunion (11 000 cachets saisis en 2017), vendu entre 5 et 10 euros le « grain » (comprimé de 5 mg) et entre 100 et 120 euros sous forme de plaquette de 20 comprimés » précise l’Observatoire.
 
Jeux d’argent et de hasard : une problématique affirmée en Outre-mer
En termes d’addictions sans substance, tous les Outre-mer ont un haut niveau de dépenses dans les jeux d’argent et de hasard (JAH), nettement plus élevé qu’en métropole. Trois départements ultramarins se situent bien au-dessus de la moyenne métropolitaine (770 euros par an) pour l’ensemble des activités de jeux, en particulier les machines à sous et les paris hippiques : La Réunion, la Guadeloupe et la Martinique, qui dépassent de 25 % la mise moyenne métropolitaine.  
« Cette prévalence importante des JAH s’explique par l’accessibilité des points de vente de la Française des jeux dans les DOM, redoublée par la possibilité de jouer dans les épiceries de village et les stations-service (en sus des bureaux de tabac et diffuseurs de presse) » explique l’Observatoire.
Les données les plus précises sont rapportées à La Réunion. Elles montrent la disponibilité importante des jeux de tirage, de grattage et de loterie : La Réunion compte un point de vente pour plus de 2 900 habitants, contre un pour 2 100 habitants sur l’ensemble du territoire national. À La Réunion, comme dans les autres régions d’outre-mer, ce sont les jeux de tirage qui regroupent la majorité des mises, contrairement à ce qui est observé en métropole (les jeux de grattage étant plus prisés).
En matière de courses hippiques, La Réunion se distingue par un maillage grandissant des points de vente (200 points de pari pour les courses de chevaux, soit un pour 4 300 habitants vs un pour 5 100 au niveau national) et des mises moyennes plus élevées sur l’île : la mise hebdomadaire moyenne par habitant dépasse de 65 % la moyenne nationale. Là encore, les habitudes de jeux diffèrent de la métropole : à La Réunion, le pari le plus joué est le quinté+ avec 44 % de parts de marché (offrant des perspectives de gains élevés), tandis qu’au niveau national, ce pari se situe au deuxième rang (après le simple/couplé/trio qui est majoritaire).
L'étude intégrale de l'observatoire français des drogues et des toxicomanies à retrouver ICI
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CANNABIS MÉDICAL : C'est moins de prescriptions et moins d'hospitalisations
Par Boogerman,
https://www.santelog.com/actualites/cannabis-medical-cest-moins-de-prescriptions-et-moins-dhospitalisations
 
CANNABIS MÉDICAL : C'est moins de prescriptions et moins d'hospitalisations
Les consommateurs de cannabis médical utilisent moins de ressources médicales, prennent moins de médicaments et déclarent une meilleure qualité de vie, conclut cette analyse de la John Hopkins. Par ailleurs l’étude, présentée dans la revue confirme les bénéfices attendus de cet usage thérapeutique soit une diminution de la douleur, une meilleure qualité de sommeil et une anxiété réduite.
 
Aux Etats-Unis, à ce jour, plus de 2 millions de personnes sont enregistrées dans les programmes de cannabis médical pour des indications approuvées par l’Agence américaine, la Food and Drug Administration (FDA) dont, principalement, l'épilepsie pédiatrique, l'anorexie chez les patients atteints du sida et les nausées et vomissements chez les patients atteints de cancer. L’équipe de Baltimore qui a interrogé un échantillon d’utilisateurs rapporte des avantages médicaux collatéraux et appelle à d’autres essais cliniques pour préciser et évaluer ces avantages.
Moins de médicaments sur prescription, moins d’hospitalisations, moins de visites aux Urgences
En effet, au-delà des bénéfices attendus de réduction de la douleur et de l’anxiété et d’amélioration de la qualité de sommeil, les utilisateurs de cannabis médical ont un moindre besoin des ressources de santé, explique l’auteur principal, Ryan Vandrey, professeur agrégé de psychiatrie à l'Université Johns Hopkins :
L’enquête menée auprès de 800 consommateurs de cannabis médical et de plus de 460 témoins non-utilisateurs constate :
un score de qualité de vie supérieur de 8% chez les utilisateurs, une réduction d'environ 9% des scores de douleur, une réduction de 12% des scores d'anxiété ; une consommation de médicaments sur prescription est réduite de 14% ; un taux de visites aux Urgences réduit de 39%, un taux d’admission à l’hôpital dans les 30 derniers jours réduit de 46%.  
En synthèse, le cannabis médical pourrait permettre une économie en ressources et en soins de santé, à la fois bénéfique au patient et au système de santé.
 
Source: Cannabis and Cannabinoid Research June 8, 2020 DOI : 10.1089/can.2019.0096 A Cross-Sectional and Prospective Comparison of Medicinal Cannabis Users and Controls on Self-Reported Health
Plus sur le Cannabis sur Addiction Blog
Lire aussi CANNABIS MÉDICAL : Objectif réduire l’usage des opioïdes
 
Cette actualité a été publiée le 20/06/2020 par Équipe de rédaction Santélog
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Cannabis : vers un retournement de tendance long-terme pour le secteur ?
Par Boogerman,
https://www.zonebourse.com/actualite-bourse/Cannabis-vers-un-retournement-de-tendance-long-terme-pour-le-secteur---30784472/
 

Cannabis : vers un retournement de tendance long-terme pour le secteur ?
Après l'éclatement de la bulle du cannabis début 2018, le secteur a été littéralement laminé pendant plus de 2 ans. Entre crise du vapotage, problèmes de financement et interdiction pour bon nombre d’institutionnels de détenir des actions liées au secteur, difficile en effet de trouver une bonne raison de revenir à l’achat.
Des plus hauts de 2018 aux plus bas de mars dernier, l’index Bloomberg « Global Cannabis » affichait une chute libre de -92%...
Depuis, nous avons assisté à un renversement total de tendance, les valeurs cannabis ayant été l'un des secteurs les plus performants ces dernières semaines. Depuis mi-mars, le secteur a surperformé le S&P500 et affiche une performance insolente deux fois supérieure au Russel 1000.
Légalisation : où en sommes-nous ?
Nous pensons que la légalisation du cannabis récréatif est inévitable et va continuer à se propager à travers les USA, phénomène encore accéléré par la crise du Covid-19, car les États américains ont désespérément besoin de créer nouveaux emplois et recettes fiscales.
Outre les emplois et les revenus générés, la légalisation contribuera à réduire le coût des services de police et à vider les prisons américaines, ce qui représente à terme des milliards de dollars d’économie pour les états concernés.
En termes de calendrier, le New Jersey et l'Arizona voteront pour la légalisation en novembre 2020. New York, Pennsylvanie, Maryland et Connecticut devraient leur emboîter le pas rapidement. Une fois que ces États-clés seront passés à l’action, les autres états -notamment limitrophes- n’auront d’autre choix que de suivre le mouvement, sous peine de voir emplois, taxes et impôts leur filer sous le nez au profit du voisin !
En ce qui concerne l'important volet bancaire (les acteurs de l’industrie du cannabis ne peuvent toujours pas ouvrir un banal compte bancaire aux États-Unis et sont obligés de gérer toutes leurs transactions en espèces…), McConnell (Sénateur Républicain chef de la majorité au congrès) semble réticent à adopter la loi "SAFE Banking Act". Les Démocrates ont cependant la possibilité d'intégrer ce projet de loi bancaire dans leur package de relance Covid-19 n°4 qui devrait être voté au cours de l’été et ainsi faire avancer la législation.
L'élection présidentielle américaine de 2020 et le cannabis :
Joe Biden continuera probablement à mener la course dans les sondages, ce qui est positif pour le secteur. Si les Démocrates gagnent et contrôlent Chambre, Sénat et Maison Blanche, ils légaliseront rapidement au niveau fédéral.
Trump le sait et aurait donc un coup politique à jouer en légalisant avant novembre pour couper l’herbe sous le pied des Démocrates. N'oubliez pas que les directives de la FDA (Federal Drug Administration) sur le CBD sont déjà sur le bureau de Trump, en attente d'être approuvées.
Stock-picking : sur quelles valeurs se positionner ?
Les actions américaines sont bon marché par rapport aux valeurs canadiennes :bien que les revenus de Curaleaf aux États-Unis soient très similaires à ceux de Canopy Growth au Canada, la capitalisation boursière de Canopy est beaucoup plus élevée (voir le graphique ci-dessous).
Comme expliqué plus haut, la plupart des investisseurs institutionnels américains ne sont toujours pas autorisés à mettre ces valeurs en portefeuille, en raison de la législation locale. La plupart des investisseurs privés ne connaît même pas le nom de ces entreprises. Curaleaf se négocie à 60% de la valorisation de Canopy, Green Thumb se négocie à près de 40% et Trulieve à peine 20%, et ce malgré des chiffres d’affaire et des taux de croissance similaires des deux côtés de la frontière.
Nous croyons que les valeurs américaines rattraperont leur retard et surperformeront considérablement leurs cousines canadiennes au fur et à mesure que le cadre législatif évoluera en faveur du secteur.
Réalisé en partenariat avec The Bear Traps Report / Bastien Chenivesse
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Le cannabis thérapeutique pour réduire le stress post-traumatique
Par Boogerman,
https://destinationsante.com/le-cannabis-therapeutique-pour-reduire-le-stress-post-traumatique.html
 
S'ils ne sont pas pris en charge, les symptômes du syndrome de stress post-traumatique peuvent être très invalidants. Pour les atténuer, de nombreuses victimes consomment du cannabis. Aux Etats-Unis, où le cannabis thérapeutique est légal, une étude montre les effets bénéfiques mais temporaires de cette consommation.
© Luma creative/shutterstock.com
Néfaste pour la fertilité, associé à un risque accru de cancer du testicule, mais aussi porte d’entrée vers la dépression, les troubles de la motivation ou les altérations cognitives… Les méfaits du cannabis consommé à haute dose sont de mieux en mieux documentés. Ses bienfaits aussi, lorsqu’il est à visée thérapeutique : soulagement des douleurs liées au cancer, à l’arthrose, etc. Selon une nouvelle étude américaine, le cannabis médical présenterait aussi des effets positifs auprès des personnes atteintes de syndrome de stress-post traumatique.
Crises d’angoisse, anxiété, troubles du sommeil, flashbacks, repli sur soi, conduites à risques… font partie des conséquences d’un stress post-traumatique, déclenché par un événement où l’intégrité physique ou psychique d’une personne a été menacée ou atteinte, directement ou indirectement. Elle touche deux fois plus les femmes que les hommes. Pour l’étude conduite par Carrie Cutler, de l’Université de Washington, et publiée par le Journal of Affective Disorders, les données de plus de 400 personnes atteintes de ce type de troubles ont été collectées et analysées.
Effet à court terme
Comment les chercheurs ont-ils procédé ? Grâce à une application téléchargée par les participants, qui ont documenté les manifestations de leur syndrome avant et après avoir consommé du cannabis thérapeutique, dont la vente est strictement encadrée. Sur une durée de 31 mois, l’application a été utilisée plus de 11 000 fois. Résultats ? Après consommation, la sévérité des pensées intrusives liées au traumatisme a été réduite de 62%, les flashbacks de 51%, l’irritabilité de 67% et l’anxiété de 57%. Des effets manifestement bénéfiques.
Mais cette étude présente plusieurs limites : d’une part, ce sont les patients eux-mêmes qui se sont auto-qualifiés de personnes souffrant de syndrome de stress post-traumatique (sans validation médicale) et il n’y avait pas de groupe placebo. D’autre part, ces effets bénéfiques ne s’ancreraient pas dans le temps long : « il semble que le cannabis masque temporairement les symptômes, agissant comme un pansement, mais une fois la période d’intoxication terminée, les symptômes peuvent réapparaître », explique Carrie Cutler.
Pour prendre en charge un syndrome de stress post-traumatique, mieux vaut donc s’en remettre à des techniques qui ont fait leurs preuves : les thérapies comportementales et cognitives (TCC) ou l’EMDR.
A noter : En France, une expérimentation du cannabis à visée thérapeutique d’une durée de deux ans aurait dû démarrer à la rentrée. Pour cause de crise sanitaire, elle a été repoussée à janvier 2021.
Source : Journal of Affective Disorders, consulté le 10 juin 2020
Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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Près de 120 cultivateurs de cannabis stoppés par les gendarmes
Par Ex-UFCM-I Care,
Hey
 
coup dur pour les petits producteurs ... et tout ça en partant des growshop .....
 
@+
 

 
Près de 120 cultivateurs de cannabis stoppés par les gendarmes
«Bad trip» pour le circuit court… Pour remonter jusqu’à ces petits producteurs, les enquêteurs sont partis de magasins spécialisés dans la vente de produit liés à la culture du cannabis.
Le confinement, la fermeture des frontières, ont mis un coup dur à l'importation de cannabis en France ces derniers mois. Une situation qui n'a pourtant pas stoppé la consommation, et a même fait le bonheur de quelques cultivateurs de cannabis. Mardi, près de 115 perquisitions ont eu lieu dans la Marne et dans l'Aube. Au total, près de 120 personnes sont mises en cause dans cette affaire et seront poursuivies par la justice – les sanctions vont du simple rappel à la loi à des mises en examen pour cinq suspects, dont quatre ont été incarcérés. Ces 120 personnes étaient tous des cultivateurs de cannabis adeptes des « circuits court ».
Au total, dans ces petites plantations artisanales, les enquêteurs de la section de recherches de Reims (Marne) et les policiers rémois ont mis la main sur plus de 950 pieds de cannabis. Plus de 230 000 euros d'avoirs criminels ont par ailleurs été saisis par les gendarmes et les policiers. L'opération a aussi permis la découverte de plusieurs armes de poing et armes longues. Tous les mis en cause ont été piégés… par leurs fournisseurs.
«L'attirail parfait du cannabiculteur»
Au cours de l'année 2019, les gendarmes de la SR de Reims identifient trois magasins spécialisés dans la vente de matériels et de produits destinés à la culture du cannabis. Deux établissements sont situés à Reims, un à Troyes (Aube). « Il y a un paradoxe aujourd'hui sur ces commerces qui vendent l'attirail parfait du cannabiculteur, souligne Matthieu Bourrette, procureur de Reims. Ce qu'ils vendent est légal, mais l'usage qu'ils en font ne l'est pas. »
Rapidement, les enquêteurs constatent que ces boutiques sont très fréquentées, et ne vendent presque que du matériel ou des produits destinés à la culture « indoor » du cannabis. Les vendeurs et gérants de boutiques dispensent, en plus, de précieux conseils.
Pendant des mois, les enquêteurs surveillent les différents magasins et identifient un nombre important de clients. Certains sont simplement de petits cultivateurs, qui font pousser quelques pieds pour leur consommation personnelle. D'autres alimentent aussi des proches, et font parfois commerce de l'herbe auprès d'amis. « Sans être des vendeurs importants, il s'agit de gens qui arrondissaient les fins de mois », assure un proche des investigations.
«Faire pousser de la drogue chez soi, c'est interdit»
Pour ces derniers, le confinement tombe comme une aubaine. Comme partout en France, l'approvisionnement en drogue se tarit dans la région Champagne-Ardenne. Les prix explosent. Et ceux qui font pousser le produit à la maison en profitent. « Les prix étaient largement supérieurs à la normale du fait de la pénurie, souligne une source proche de l'enquête. En quelques semaines, certains ont fait de belles affaires. » Le report des interpellations, initialement prévues le 17 mars, aura d'ailleurs permis aux enquêteurs de découvrir les activités de vente - limitées à un cercle d'amis - de certains cultivateurs.
Finalement, mardi, près de 210 gendarmes et policiers passent à l'action. Les gérants et employés des trois boutiques spécialisées sont interpellés, et une centaine de cultivateurs découvrent les enquêteurs à leurs portes. « L'objectif n'est pas de battre un record, mais il y avait une volonté de frapper fort, salue une source proche de l'enquête. De rappeler que faire pousser de la drogue chez soi, c'est interdit. »
« Ce type de détention de stupéfiants se développe depuis plusieurs années, constate Matthieu Bourrette. Trouver, en quelques mois, une petite centaine de cannabiculteurs sur un ressort urbain comme celui de Reims n'est pas anodin. On ne peut pas laisser développer ces petites productions de proximité.
Par Vincent Gautronneau
 
https://www.leparisien.fr/faits-divers/pres-de-120-cultivateurs-de-cannabis-stoppes-par-les-gendarmes-26-06-2020-8342904.php?fbclid=IwAR0fdPhMZpX-JvKi5OP68-Ll30ZDss0TLc-UW98E3VaUPX2RRGYx669GA1Y
 
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Israël - Les projets de loi sur la légalisation du cannabis passent la première lecture
Par mrpolo,
Sharren Haskel, coauteure de la législation, affirme que la consommation de cannabis est un symbole de la liberté personnelle ; Smotrich dénonce une "expérience sociale dangereuse"

Un producteur de cannabis s'occupe de plants dans un champ de la société Tikun Olam près de la ville de Safed, dans le nord du pays, le 31 août 2010. (Crédit : Abir Sultan / Flash90)   Mercredi, deux projets de loi visant à légaliser la consommation de cannabis ont passé leurs lectures préliminaires avant les trois votes nécessaires pour qu’ils deviennent lois effectives. Les députés des partis ultra-orthodoxes se sont abstenus des votes.
 
Un projet de loi visant à dépénaliser la consommation a été approuvé par 61 à 11, et un autre réglementant la manière dont le cannabis pouvait être acheté et vendu l’a été par 53 à 12.
  Si les projets de loi deviennent lois – ils devraient être combinés en une seule et même législation – la vente et l’achat de marijuana pour un usage personnel seront légaux pour les personnes de plus de 21 ans dans les magasins autorisés, mais la culture privée de marijuana restera toujours illégale.
 
La législation a également proposé une réforme concernant le cannabis médical et la dépénalisation de la possession de marijuana jusqu’à 50 grammes, tout en légalisant pleinement la possession et la consommation de jusqu’à 15 grammes de cannabis par des personnes de plus de 21 ans.
 

La deputée Sharren Haskel (Likud) lors d’une réunion du groupe parlementaire à la Knesset, le 30 mai 2016. (Crédit : Miriam Alster / Flash90)   Sharren Haskel, députée du Likud, co-auteure de la législation avec le député Kakhol lavan Ram Shefa, a déclaré à l’assemblée que « la réglementation au sujet de la consommation personnelle de cannabis est l’un des symboles de la liberté de ma génération à faire ses propres choix ».
 
Selon l’explication jointe au projet de loi, 27 % des adultes israéliens consommeraient du cannabis.
La législation a été critiquée par Bezalel Smotrich, député de Yamina, qui selon la Treizième chaine l’a décrite comme « une expérience sociale très dangereuse qui, si elle échoue, détruira les générations futures de l’État d’Israël ».
 
Tamar Zandeberg, députée de Meretz, a salué la législation, affirmant que la consommation récréative de marijuana ne devrait pas être contraire à la loi.
 

Le ministre des Transports Bezalel Smotrich arrive à un bureau de vote dans l’implantation de Kedumim en Cisjordanie, le 2 mars 2020. (Crédit : Sraya Diamant/Flash90)   « Lorsque nous avons commencé ce combat, beaucoup de gens se moquaient de nous et nous désignaient avec des noms désobligeants. Mais au final, nous sommes en train de gagner. Fumer du cannabis récréatif ne devrait pas être un délit », a-t-elle déclaré. « Ce qui se passe aujourd’hui, c’est le début de la justice. »
 
Plus tôt ce mois-ci, les partis du Likud du Premier ministre Benjamin Netanyahu et Kakhol lavan du ministre de la Défense Benny Gantz ont déclaré dans un communiqué conjoint qu’ils feraient avancer une législation « pour résoudre le problème de la décriminalisation et de la légalisation ».
 
Le projet se ferait « via un modèle responsable qui conviendra à l’Etat d’Israël et à la population israélienne », selon le communiqué.
La déclaration notait qu’ils avaient également décidé de favoriser les réformes concernant le cannabis médical afin de faciliter l’accès des patients aux traitements et aux producteurs à la licence.
 

Image d’illustration d’une personne fumant du cannabis. (Crédit : Tunatura ; iStock by Getty Images)   Ces dernières années, Israël a pris des mesures pour rendre le cannabis médical davantage disponible. Le pays est sur le point de devenir un important exportateur, bien que les utilisateurs de cannabis médical se soient plaints d’un accès presque impossible aux quelques dispensaires autorisés à en distribuer.
 
L’usage récréatif de la drogue est actuellement illégal, bien que le ministère de la Sécurité publique l’ait partiellement dépénalisé en 2017, fixant des amendes et un traitement aux premiers contrevenants au lieu de procédures pénales.
 
Le ministre de la Sécurité publique, Amir Ohana, a annoncé plus tôt ce mois-ci son soutien à l’assouplissement des lois contre la consommation de marijuana. Ohana, dont le ministère supervise la police israélienne, répondait à une requête de la Haute Cour de justice exhortant le tribunal à annuler l’incrimination de l’usage et de la possession récréative de marijuana.
 
« La position du nouveau ministre de la Sécurité publique est… de minimiser autant que possible les dommages causés aux citoyens [autrement] respectueux des lois qui ont commis des infractions liées à la drogue », a indiqué la réponse du ministère.
 
Source: timesofisrael
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Suisse - Le cannabis à des fins médicales bientôt prescrit sans autorisation
Par mrpolo,
Les médecins devraient pouvoir prescrire du cannabis à des fins médicales sans autorisation. Les malades auraient accès à ces médicaments plus facilement. Le Conseil fédéral a transmis mercredi au Parlement son projet de révision de la loi sur les stupéfiants.
    Le cannabis, récréatif ou médical, est interdit en Suisse depuis 1951. Les médecins peuvent toutefois prescrire un médicament à base de cette substance s'ils obtiennent un feu vert exceptionnel de l'Office fédéral de la santé publique.
Cette procédure complique l'accès au traitement, retarde le début des thérapies et n'est plus adéquate vu le nombre croissant des demandes, estime le Conseil fédéral.
3000 autorisations en 2019
En 2019, près de 3000 autorisations de ce type ont été délivrées pour des patients cancéreux, souffrant de maladies neurologiques ou atteints de sclérose en plaques. Sans oublier les patients qui se fournissent directement sur le marché noir.
Pour faciliter l'utilisation du cannabis à des fins médicales, le Conseil fédéral propose la suppression de l'interdiction actuelle dans la loi sur les stupéfiants. La décision de l'opportunité de prescrire un tel médicament sera prise entre le médecin et le patient. Le cannabis récréatif continue d'être interdit.
Données sur le traitement à transmettre
La culture, la fabrication et la mise sur le marché du cannabis à usage médical seront possibles dans le cadre du système d'autorisation et de contrôle assuré par Swissmedic. L'exportation commerciale de cannabis à usage médical sera autorisée.
Les médecins traitants devront transmettre les données sur le traitement et l'usage de médicaments à base de cannabis. Ces données permettront de suivre l'évolution de l'utilisation du cannabis à usage médical et d'accroître les connaissances sur son efficacité.
Remboursement en jeu
La modification de loi ne prend pas en compte le remboursement des traitements à base de cannabis par l'assurance obligatoire des soins. Cet aspect fait l'objet d'une évaluation distincte.
Le Conseil fédéral veut notamment connaître l'efficacité et l'économicité des traitements à base de cannabis avant d'ouvrir la voie à un remboursement. Un rapport sur la question devrait être publié l'année prochaine.
Un grand nombre des parties consultées estiment que le but de la révision, à savoir faciliter l'accès aux médicaments à base de cannabis, est compromis tant que la question du financement n'est pas clarifiée.
ats/lan
 
Soutien lors de la consultation
Cette modification de loi a été largement soutenue lors de la consultation, tant par les cantons, que par les milieux concernés.

Tous les partis politiques donnent leur approbation, à l'exception de l'UDC qui émet des réserves.   Source: rts.ch
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La légalisation du cannabis est essentielle pour réformer la police, estime Bernie Sanders
Par mrpolo,
Le sénateur américain Bernie Sanders souhaite réformer la police et, pour lui, la légalisation du cannabis fait partie du processus

Bernie Sanders, sénateur démocrate et ancien candidat à la présidentielle américaine. [Bernie Sanders Presidential Campaign / AFP]
«Il nous faut mettre un terme aux arrestations et à l’emprisonnement des citoyens, principalement issus des minorités, pour usage de marijuana», a martelé mercredi, lors d'un discours au Sénat, l’ancien candidat à la nomination démocrate pour la présidentielle américaine.
  La légalisation du cannabis, l’une de ses promesses de campagne, pourrait mettre fin aux interactions inutiles avec les forces de l'ordre, a avancé l'homme de 78 ans.
Pour lui, il n’est absolument pas logique que le cannabis soit mis sur le même pied que d'autres drogues «tueuses» comme l’héroïne, alors que personne n'a jamais succombé d'une overdose de cannabis.
 
Durant son discours, Bernie Sanders a également demandé la fin de l’immunité pour les forces de l’ordre et la mise en place d’une police non armée.
 
Source: cnews.fr
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Le Covid-19, une opportunité pour réformer la politique des drogues
Par mrpolo,
La pandémie a amorcé un mouvement de réformes sur la réduction des risques et l'accompagnement des consommateurs de produits psychoactifs. Il serait temps aujourd'hui de les pérenniser et de les généraliser à l’échelle internationale.

Maraude de l'association Charonne auprès des SDF et consommateurs de drogue pendant le confinement, le 23 mars. Photo Stéphane Lagoutte. Myop
 
Tribune. «Soutenez, ne punissez pas !» Ce slogan – plus connu dans sa version anglophone «Support, Don’t Punish!» – nous, organisations internationales actives auprès des consommateurs·rices de produits psychoactifs, le portons haut et fort chaque 26 juin en appelant à une réforme profonde des politiques des drogues privilégiant le respect des droits fondamentaux et l’accès à la santé.
Plus que jamais cette année, ce slogan s’avère d’actualité au regard des effets induits par le Covid-19. En effet, la pandémie a conduit certains Etats à infléchir leur approche répressive des drogues et, mieux encore, en a incité d’autres à innover dans leurs méthodes de réduction des risques et d’accompagnement des consommateurs·rices de produits psychoactifs. Des effets inattendus mais extrêmement bienvenus qu’il faudrait non seulement pérenniser mais également généraliser à l’échelle internationale.
  La première action à saluer est la libération de près de 100 000 détenus dans le monde, dont une large partie consomme de la drogue ou est accusée d’infractions mineures liées à la consommation de drogues. Certes, ces libérations ont été décidées pour limiter la propagation du Covid-19 dans les prisons en raison des conditions sanitaires peu fiables qui y règnent. Néanmoins, elles illustrent le paradoxe de la répression exercée contre les usager·e·s de drogues. On ne soigne pas une addiction avec une peine de prison. Au contraire, on l’aggrave d’autant que l’accompagnement de ces personnes n’est quasiment jamais assuré en milieu carcéral.
Deuxième action de taille : la mise à l’abri des personnes sans domicile fixe dont des usager·e·s de drogues. En France, en Allemagne ou en Grèce, par exemple, elles ont été relogées dans des hôtels. Or, cela constitue une étape majeure dans l’accompagnement des personnes consommatrices de produits psychoactifs et sans domicile fixe. La garantie des moyens de subsistance (logement sûr, revenu minimum etc.) est en effet un préalable à la prise en charge des addictions.
De la réduction des risques
Enfin, les actions les plus prometteuses en termes de retombées sanitaires et économiques sont celles mises en place par certains Etats afin de maintenir et adapter au contexte pandémique leurs politiques de réduction des risques. Nées dans les années 80, ces politiques consistent à réduire les risques liés à la consommation de drogues sur la santé des consommateurs·rices (réduire les infections, prévenir la mortalité par surdose, réduire les effets indésirables que ce soit au niveau social, médical ou psychologique, etc.) et à leur apporter un soutien psychosocial. C’est ainsi qu’en France et dans de nombreux pays du monde, dès le début du confinement, la validité des ordonnances pour les thérapies de substitution a été étendue afin d’éviter des déplacements superflus vers le médecin. Le matériel d’injection (seringue à usage unique et kit d’injection) a été distribué plus massivement que d’habitude pour permettre aux usagers de constituer des stocks.
  Mais c’est en Suisse que l’une des initiatives les plus innovantes a été prise : ce pays pionnier dans la réduction des risques a autorisé la livraison à domicile de l’héroïne médicale. Du jamais vu ! Cela a été fait dans un double objectif : réduire les déplacements et éviter les risques de surdoses qui s’avèrent accrus en contexte pandémique en raison du trafic illicite plus tendu proposant des produits de qualité douteuse.
Le Covid-19 a, par ailleurs, mis en évidence le rôle essentiel des communautés dans la réponse aux crises sanitaires. Très rapidement, les communautés de consommateurs de drogues et les services communautaires sont intervenus dans plusieurs pays pour permettre aux consommateurs de drogues d’avoir accès aux services de réduction des risques même dans les zones les plus reculées.
Vers une véritable politique des drogues
C’est cela une véritable politique des drogues qui ne condamne pas mais qui respecte et accompagne les personnes qui en consomment. Toutes ces mesures d’exception prises dans l’urgence du Covid-19 devraient aujourd’hui devenir la norme. Elles constituent des avancées inestimables. Les abandonner serait faire un regrettable pas en arrière.
  Contrairement aux politiques répressives qui n’ont réduit ni la consommation ni le trafic de drogues, les mesures d’accompagnement et de réduction de risques ont fait leurs preuves. En Suisse, le modèle dit des «quatre piliers» qui combine prévention, thérapie, réduction des risques et répression, affiche des résultats impressionnants tant sur le plan sanitaire que sécuritaire : chute de l’incidence du VIH et des hépatites virales au sein des usager·e·s de drogues ; baisse du taux de mortalité due à la dépendance aux drogues ; recul de la criminalité liée à la drogue.
A lire aussi Opioïdes : contre les overdoses, un antidote sous diffusé
Prévenant de graves problèmes sociosanitaires, permettant aux personnes concernées de mieux gérer leur consommation et d’améliorer leur qualité de vie, ces stratégies d’accompagnement et de réduction des risques s’avèrent par ailleurs extrêmement efficaces par rapport à leurs coûts. En témoignent les résultats obtenus avec les expériences de traitement de substitution aux opioïdes en Indonésie, les programmes d’échanges de seringues en Russie ou encore la distribution de naloxone aux Etats-Unis. Ces programmes ont contribué à réduire le nombre de surdoses ainsi qu’à prévenir de nouvelles infections à VIH et aux hépatites ; ce qui induit d’importantes économies dans le domaine de la santé !
Une opportunité économique
Outre des dépenses à la baisse, une réforme des politiques des drogues peut engendrer un rebond économique particulièrement bienvenu, l’horizon économique post-pandémie restant des plus incertains. L’Organisation internationale du travail prédit d’énormes pertes de revenus estimées entre 860 et 3 400 milliards de dollars d’ici la fin 2020.
  Dans ce contexte de récession à venir, ouvrir le marché du cannabis thérapeutique ne serait-il pas une opportunité urgente à saisir ? Le marché mondial du cannabis thérapeutique ne cesse de prendre de la valeur. En Afrique, «l’or vert» pourrait représenter près de 7 milliards d’euros d’ici 2023 tandis qu’en Europe, l’industrie du cannabis pèse déjà plus de 18 milliards d’euros selon le cabinet Prohibition Partners.
Anticipant les opportunités économiques que peut offrir un tel marché, certains ont déjà saisi la balle au bond en adaptant leur législation. Face à un surendettement gravissime, le Liban a légalisé en avril dernier le cannabis thérapeutique pour relever l’économie du pays. Deux mois plus tôt, c’est Israël, pionnier du cannabis médical, qui en autorisait l’exportation.
Repenser les politiques des drogues est aujourd’hui une nécessité absolue pour notre santé et notre bien vivre ensemble. Mais cela ne pourra se faire qu’en accordant une priorité aux besoins des consommateurs·rices de produits psychoactifs, en respectant leurs droits fondamentaux et en les impliquant systématiquement dans l’élaboration des stratégies et des programmes de santé dont ils sont les bénéficiaires.
  A cet égard, la crise du Covid-19 a amorcé un mouvement inédit de réformes progressistes, poursuivons-le !
Signataires : Coalition PLUS réseau international d’associations de lutte contre le sida et les hépatites virales ; International Drug Policy Consortium (IDPC) ; Harm Reduction International (HRI) ; International Network of People Who Use Drugs (Inpud) ; International Network on Hepatitis in Substance Users (INHSU) ; Correlation–European Harm Reduction Network (C-EHRN).
Par Un collectif
Source:  liberation.fr
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Moment charnière pour le secteur de la marijuana: les actions américaines s’envolent
Par mrpolo,
Aux États-Unis, le secteur de la marijuana a connu une forte reprise le mois passé. Y prédominent des exploitants présents dans plusieurs États américains (les «EPPE»), c’est-à-dire des entreprises intégrées verticalement qui cultivent la marijuana, possèdent des dispensaires et assurent la vente au détail dans plusieurs États américains.

 
Si l’on en juge par le FNB Horizons Indice marijuana États-Unis («HMUS»), le seul ETF sur indice au monde exclusivement ciblé sur l’industrie américaine de la marijuana, le secteur a progressé de plus de 40% pour la période de 30 jours jusqu’au 22 mai 2020. En revanche, le FNB Horizons Indice marijuana sciences de la vie («HMMJ»), plus prisé des investisseurs, a stagné sur la même période. Pourquoi une telle disparité? Pour commencer, malgré l’absence de légalisation au niveau fédéral américain, Arcview Market Research et BDS Analytics prévoient que les États-Unis deviendront le plus gros marché du cannabis au monde d’ici 2024.
 
Toujours selon ces deux sociétés, les ventes de cannabis sur le marché américain ont atteint près de 12,2 milliards de dollars US en 2019, soit environ dix fois plus que celles réalisées au Canada. À ce chiffre devraient s’ajouter cette année des rentrées annuelles de l’ordre de 700 millions de dollars, générées par les derniers grands arrivants sur le marché du cannabis récréatif, comme l’Illinois et le Michigan. Ces États se joignent aux autres grands marchés tels que la Californie, le Colorado, le Nevada et le Washington, qui forment les principaux pôles de ventes de cannabis récréatif.
 
Selon Arcview Market Research et BDS Analytics, les plus grands EPPE cotés en bourse voient tous leurs chiffres d’affaires augmenter de plus de 10 % par trimestre.
Malgré cette croissance exponentielle, ces actions continuent de s’échanger avec une décote en termes relatifs par rapport aux nombreux producteurs autorisés (les «PA»), ou aux sociétés canadiennes ou d’autres pays où la production de cannabis est légale sur le plan fédéral. Cette situation s’explique tout simplement par le fait que le statut juridique de ces entreprises reste contesté du fait de l’absence de légalisation au niveau fédéral et que l’accès au financement à grande échelle, tant par l’emprunt que par les capitaux propres, est difficile dans ce contexte.
Dans certains cas, ces contraintes limitent le potentiel d’expansion de ces sociétés, qui finissent par stagner.
 
Toutefois, la crise du COVID-19 met peut-être en évidence que le secteur américain du cannabis n’a pas besoin d’une légalisation au niveau fédéral pour prospérer. De fait, bon nombre des principaux titres constituant le HMUS ont affiché une croissance de leur chiffre d’affaires, ce qui semble attirer les investisseurs.
 
Le graphique ci-dessous, tiré du Marijuana Business Daily, indique que dans les États américains dont les ventes de cannabis ne dépendent pas du tourisme, les ventes ont continué de grimper pendant que les restrictions liées au COVID-19 avaient cours. À noter que les destinations touristiques telles que le Nevada (Las Vegas) et le Colorado constituent un indicateur très étudié par les fournisseurs de données sur les ventes de cannabis. Toutefois, il serait prématuré d’affirmer que le commerce du cannabis est «imperméable à la récession». L’augmentation des ventes dans ce secteur dans un contexte où la plupart des ventes au détail ont fléchi a beaucoup surpris.
 
 
Ventes de cannabis destiné aux adultes par mois et par marché en 2020
Source : Marijuana Business Daily, 5 mai 2020.  
En avril, les valorisations des EPPE américains se sont envolées, et les plus grands d’entre eux, tels que Curaleaf, Cresco, Harvest Health et Trulieve, ont été nombreux à générer des rendements de plus de 10%. Quand l’on observe le chiffre d’affaires annuel d’une société comme Curaleaf au Massachusetts, par exemple, on constate qu’il a presque triplé en un an, passant de 77,1 millions de dollars US en mars 2019 à 221 millions de dollars US pour la même période. Ces chiffres dépassent ceux de plusieurs PA canadiens de plus grande taille.
À titre de comparaison, le chiffre d’affaires annuel du Canadien Canopy Growth (Ontario), s’élevait à 226 millions de dollars canadiens. Selon Bloomberg, la capitalisation boursière de Curaleaf avoisinait les 3,2 milliards de dollars US le 13 mai 2020 (celle d’US Canopy étant de 5 milliards de dollars US).
 
 
Source : Bloomberg, 22 mai 2020. * C’est-à-dire le 17 avril 2019  
 
Les taux de rendement indiqués dans le tableau correspondent à des rendements globaux composés annuels historiques, qui tiennent compte des changements de valeur unitaire et du réinvestissement de l’ensemble des dividendes ou des distributions. Ils n’intègrent pas les frais qui auraient réduit les rendements, tels que les frais d’acquisition, de rachat ou de distribution, les frais optionnels, ni les impôts à payer par tout porteur de titres. Ils ne sont pas destinés à refléter les rendements ultérieurs et ne sont pas non plus garantis: leurs valeurs fluctuent souvent et les rendements passés peuvent ne pas se répéter.
 
L’élan est-il tenable?
Si l’on compare le chiffre d’affaires généré par les EPPE à celui des PA, on dirait qu’il y a un écart.
 
Malgré leur présence internationale, les PA canadiens tirent leur principale source de revenus du marché canadien. La construction d’un réseau de vente au détail au Canada a été difficile; en effet, le plus grand marché du pays, la province de l’Ontario, a mis du temps pour déployer des points de vente indépendants tels que des commerces non tenus par les producteurs. Non seulement ceci a engendré des problèmes d’offre et de demande, mais qui plus est, ceci a tout simplement empêché les PA canadiens de faire leur entrée sur le marché du détail canadien comme beaucoup l’avaient prévu à l’aube de la légalisation en octobre 2018.
 
Par contre, les PA canadiens ont réussi à faire leur entrée sur les grands marchés boursiers tels que la Bourse de Toronto, la Bourse de New York et le NASDAQ. Et ceci leur a permis par défaut d’être bien plus accessibles aux investisseurs en Amérique du Nord, en particulier, par l’intermédiaire des courtiers en ligne. Les EPPE américains, bien qu’établis aux États-Unis, sont principalement cotés sur les bourses canadiennes telles que la Bourse des valeurs canadiennes et la Bourse NEO, auxquelles les investisseurs américains ont plus difficilement accès même si certains d’entre eux négocient ces valeurs sur le marché de gré à gré (marché OTC).
 
Il se pourrait que l’envolée récente soit surtout due aux investisseurs individuels canadiens et aux investisseurs du marché OTC qui injectent de nouveaux capitaux dans le secteur américain du marché mondial du cannabis. Certaines ouvertures pourraient aussi voir le jour si l’on mise sur le potentiel que ces valeurs réaliseraient en élargissant leur communauté d’investisseurs au cours des 12 à 18 mois à venir.
 
Entretemps, le HMUS est le seul ETF qui s’intéresse à ce secteur et offre des placements diversifiés dans toutes ces valeurs. Comme partout, le secteur américain fera des gagnants et des perdants, mais au fur et à mesure que le HMUS poursuivra sa croissance globale, il aura le potentiel de retirer une croissance significative de ce développement.
 
 
Source : Bloomberg, 22 mai 2020 * C’est-à-dire le 17 avril 2019  
 
Informations et contact

 
Pour toute information sur les stratégies citées : info@horizonsetfs.com
Le représentant en Suisse est Oligo Swiss Fund Services SA
 
Source: investir.ch
 
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