Le CHU de Nancy à la tête d’une vaste étude nationale sur le cannabis - www ici c nancy fr
Connaissons nous réellement les effets du cannabis sur la santé ? Si l’usage régulier et intensif du cannabis est reconnu comme ayant un impact sur la mémoire, l’attention ou la capacité à résoudre des problèmes, quelle est son influence à long terme sur des fonctions sensorielles ? Des questions sur lesquelles le CHU de Nancy s'est penché pour construire un projet, lequel a été retenu suite à un appel à projets national "comme particulièrement novateur et original" et a bénéficié d'un soutien financier à hauteur de 700 000 € par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) et la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et Toxicomanies (MILDT).
Étudier l’impact de la consommation régulière de cannabis
L'étude nationale est intitulée CAUSA MAP (CAnnabis USe And MAgnocellular Processing ou Evaluation du traitement magnocellulaire chez les fumeurs chroniques de cannabis) et son objectif sera d'étudier l’impact de la consommation régulière de cannabis sur le fonctionnement du cerveau humain en s’appuyant sur la vision. En effet, plusieurs équipes de recherche ont posé l’hypothèse que de fortes consommations de cannabis à l’adolescence pourraient modifier les systèmes de communications entre les neurones, lesquels sont particulièrement impliqués dans la vision humaine. Cette fonction cérébrale maintenant bien connue et accessible aux mesures, peut être un marqueur très précoce d’anomalies de fonctionnement du cerveau. La recherche permettra d’accroître les connaissances sur l’impact de l’usage de cannabis sur le cerveau humain mais aussi sur la vision, une fonction impliquée dans la conduite automobile et les accidents de la voie publique.
Sous la responsabilité du Dr Vincent Laprévote et du Pr Raymund Schwan, le CHU de Nancy a donc constitué un consortium de recherche. Il rassemble plus de 20 chercheurs non seulement du CHU, mais aussi du Centre de Recherche en Automatique de Nancy et du laboratoire INTERPSY de l’Université de Lorraine, de Strasbourg (Unité INSERM U1114) et de Paris (Unité INSERM U875, Université Paris VIII, Hôpital Necker).
Le CHU recrute des volontaires pour l'étude...
L’étude CAUSA MAP va comparer 3 groupes de volontaires, des personnes qui fument du cannabis, d’autres qui fument du tabac et des personnes ne fumant ni tabac, ni cannabis . Des questions leur seront posées sur leurs consommations et leur santé. Elles passeront ensuite un électrorétinogramme (examen mesurant l’activité électrique de l’oeil lorsqu’un signal lumineux lui est envoyé) avant de se soumettre à différents tests visuels.
C’est durant ces tests que l’activité électrique du cerveau sera mesurée par un système indolore et insensible d’électroencéphalogramme, afin de connaître le fonctionnement de différentes parties du cerveau impliquées dans ces tests. L’ensemble de ces étapes de recherche permettra d’établir une cartographie du fonctionnement du cerveau visuel lors de l’usage régulier de cannabis.
Pour cette étude qui se déroulera sur une année, le CHU de Nancy recherche des fumeurs de cannabis (au moins 7 fois par semaine), des consommateurs réguliers de tabac depuis plus d’un an (et qui ne consomment pas de cannabis) et pour finir des non-fumeurs (qui ne fument ni cannabis, ni tabac). Pour participer ou bénéficier de plus d'informations sur l'étude CAUSA MAP menée au CHU de Nancy par courriel causamap@chu-nancy.fr ou par téléphone 03 83 15 53 08 - https://causa-map.chu-nancy.fr/
Le petit chauve hystérique emballé dans des costards trop étroits, là, comment il s’appelle? Chaque fois qu’il y a un débat de merde, il prend une option sur la déclaration la plus réac... Mais si, ses costards brillent comme des sardines qu’on vient de sortir de l’eau... Ciotti ! Éric Ciotti. Secrétaire national de l’UMP. Sa dernière trouvaille, à Éric Ciotti : pratiquer un examen médical sur les lycéens afin de savoir s’ils consomment du cannabis.
Voir la pièce-jointe : 1128-14-Charb-Cannabis.jpg
Bon, et si le gamin est positif au cannabis, on fait quoi? Exclusion? Hospitalisation obligatoire ? Camp de travail ? Suppression des allocs pour les parents ? Peine de mort ? Non, Ciotti ne cherche pas à mettre en place une nouvelle forme de répression, il veut faire de la prévention. « L’objectif est de poser sur la place publique le problème de l’augmentation de la consommation des drogues chez les jeunes. » Non, l’objectif, c’est de foutre les jetons à des électeurs potentiels. Le cannaaaaaabiiiiis... De la drogue... Mon enfant prend peut-être de la drogue,
ça fait peur... Ça, ça parle aux parents. L’objectif, c’est de gratter un grain de beauté anodin dans l’espoir qu’il se transforme en tumeur cancéreuse. Le cannabis, c’est le tabouret sur lequel montent les nains en politique pour se donner une stature. Ceux qui mettent toutes leurs forces dans la bataille pour l’éradication du cannabis ou bien au contraire pour la légalisation du cannabis devraient être armés et envoyés sur une île déserte. Quelques mois plus tard, il suffirait d’éliminer les survivants si toutefois il y en a.
Ce n’est plus possible d’entendre que le cannabis est le danger qui menace notre jeunesse, notre société, la République, l’avenir de l’humanité et ta mère en tongs. Ce n’est plus possible que sur cette vieille blague des margoulins réussissent encore à faire une carrière politique. Mais ce n’est plus possible non plus, même s’ils sont moins nombreux, de se taper le naissant lobby de la fumette, qui essaie de nous faire croire que, sur les millions de plantes qu’il y a sur Terre, le cannabis est la meilleure pour lutter contre les douleurs et les bobos. Le cannabis n’est ni le pire des produits stupéfiants ni un médicament miracle. Mais le cannabis occupe une surface médiatique gigantesque, disproportionnée. Le cannabis est le chiendent qui recouvre tous les débats et dont se nourrissent tous les médiocres. Obama a sorti que le cannabis n’était pas plus dangereux que l’alcool ! Ouaaaaah, fait le monde des journalistes cocaïnés ! Obama, il a dit ! Obama descend dans l’arène des débats en polystyrène, des polémiques en carton, de la controverse en peau de lapin !
Légalisez le cannabis, rendez-le obligatoire, mettez-en dans la sauce tomate ou bien exécutez toute la famille du moindre couillon qui aura tiré une taffe, mais lâchez-nous la grappe avec l’herbe à nounouilles! La proposition de Ciotti aurait dû faire rire, mais non, elle fait sérieusement causer. La prise de cannabis serait dépistée au lycée, mais pourquoi pas l’alcool? Pourquoi pas la cocaïne, les antidépresseurs, le cholestérol, le sida, les quenelles (ah, si, les quenelles sont dépistées)? Tiens, tu sais que le sucre tue plus que le cannabis? Mais impossible de gagner une élection en s’attaquant à la prise de sucre par les jeunes. Les parents sont déjà défoncés au sucre, ça ne les empêche pas de vivre une vie normale... Ciotti veut protéger la société? Qu’il milite pour la fermeture des cantines! C’est l’endroit où les mômes apprennent à se boucher les artères...
La présentation mercredi d'un texte sur «l’usage contrôlé du cannabis» au Sénat est l'occasion, au delà des clivages politiques, de relancer la discussion sur un sujet polémique.
Après les récentes actualités dans le Colorado, en Uruguay et les propos du président américain Barack Obama, c’est une initiative écologiste au Sénat, présentée mercredi à la presse, qui proposera l’autorisation de «l’usage contrôlé du cannabis», allant dans le sens du rapport que j’avais présenté en 2011 au nom du Groupe socialiste à l’Assemblée nationale.
Si cette démarche a peu de chances d’aboutir, elle a au moins le mérite de relancer le débat, qui est certainement la condition sine qua non à une évolution législative sur la question en France. Appuyée sur l’une des législations les plus répressives en Europe, la France caracole pourtant en tête du classement des consommateurs de cannabis !
Mais avant l’acquisition, c’est toute une chaîne délinquante efficacement structurée qui s’affaire, de la production jusqu’à la transaction. Les habitants et les élus locaux qui sont confrontés au problème pourraient aisément témoigner des graves difficultés posées : deal et trafic dans les quartiers produisant tensions et insécurité, déscolarisation et échec scolaire des jeunes, circulation de produits frelatés et plus dangereux pour la santé publique, etc. La liste est longue des nuisances et des problèmes que rencontre la société française en raison du trafic de cannabis, et face auxquels la législation actuelle est inadaptée.
Confronté à cette question alors que j’étais ministre de l’Intérieur, je concède bien volontiers ne pas avoir envisagé d’autres solutions que la répression sur les trafiquants et les consommateurs pour enrayer le phénomène qui gangrénait déjà un certain nombre de nos quartiers.
C’est face à un constat d’échec objectif des politiques conduites sous la gauche comme sous la droite, que j’ai entamé une réflexion de plusieurs années, qui m’a notamment conduit à rejeter l’idée d’une dépénalisation, induisant dangereusement un «droit à consommer». Finalement, ce travail de longue haleine a abouti en 2011 à la remise d’un rapport au Président du groupe socialiste de l’époque, Jean-Marc Ayrault, préconisant une légalisation contrôlée du cannabis. Il faut bien avouer que les conclusions auxquelles nous sommes parvenus avec mes collègues parlementaires socialistes ne furent pas partagées par toute la classe politique, y compris au sein de mon propre parti.
En France, la question n’est donc pas encore de savoir s’il faut ou non légaliser le cannabis, mais s’il est simplement possible d’initier ou non un débat public sur la question avant d’envisager toute évolution législative.
Entre les crispations des uns - dues le plus souvent à une certaine méconnaissance du sujet, et le refus strictement électoraliste d’évoquer la question chez les autres, la recette est toute trouvée pour expliquer l’immobilisme français. Pourtant aujourd’hui, il m’apparait difficile d’imaginer une législation répressive plus efficace, ou des forces de l’ordre encore plus impliquées contre les trafics qu’elles ne le sont déjà et qui pourraient consacrer leur temps à des missions plus pertinentes.
C’est pourquoi j’appellerai toujours de mes vœux l’ouverture d’un débat public sur la question du cannabis en France et en Europe. Il m’apparait essentiel aujourd’hui qu’au-delà des clivages politiques, nous réfléchissions toutes et tous aux orientations à prendre pour enrayer les trafics et la consommation de cannabis dans notre pays, et enfin assumer la réalité qui est la nôtre. Parce que je reste convaincu que le laxisme, c’est le statu quo.
Daniel VAILLANT Député de Paris, maire du XVIIIe arrondissement
Depuis l'âge de quelques mois à peine, Zaki Jackson 10 ans souffre d'une forme rare d'épilepsie qui, au pire, lui provoque des milliers de crises par jour. Les crises, que sa mère décrit comme une "électrocution complète du corps," le rend incapable de parler ou de marcher, et parfois l’amène à cesser de respirer.
Au cours de la dernière décennie, sa famille a essayé de lutter contre son syndrome avec 17 médicaments pharmaceutiques différents, un régime alimentaire spécialisé et d'autres formes de traitement comme l'acupuncture. Les divers médicaments lui ont causé des prises de poids, devenir incohérent, subit des crampes extrême et a perdu sa capacité à dormir, mais ils n'ont jamais fait cessé les crises.
"Son cerveau n'aurait jamais bien fonctionner", a déclaré à The Huffington Post le Dr Margaret Gedde, l'un des médecins de Zaki, "Il pourrait ne jamais être présent."
Gedde a recommandé à Zaki de commencer à prendre une souche de marijuana médicale qui est riche en cannabidiol, un ingrédient non-psychoactif connu pour traiter les convulsions, et faible en THC, ce qui provoque le "High" chez les fumeurs de cannabis. Depuis que Zaki a commencé le traitement il y a plus d'un an, il n'a pas eu de crise.
"Il avait 10 ans de crises sans arrêt et une médication sédative", a déclaré Gedde. "Il est maintenant en mesure de commencer à se développer comme un enfant normal. Il est agréable, un charmant enfant. Avant il ne pouvait même pas être en contact avec les gens. C'était un changement complet ."
Zaki est l'un des 180 enfants du Colorado actuellement traités par une souche particulière de cannabis médical qui aide à lutter contre leurs crises extrêmes et d'autres conditions débilitantes. La souche, connu sous le nom "Charlotte's Web", a été élaboré par un groupe de frères qui gèrent the Realm of Caring Foundation à Colorado Springs. Son nom lui vient de Charlotte Figi 7 ans, dont le succès du traitement a été présenté sur CNN dans le documentaire "Weeds" du Dr Sanjay Gupta l'année dernière.
Charlotte's Web ainsi que des souches similaires sont administrés sous forme liquide ou en capsules et, Gedde dit, produisent peu ou pas d'effets secondaires. En raison de la faible numération de THC, les utilisateurs ne connaissent pas un "High" comme la marijuana traditionnelle.
"C'est incroyable, c'est tout à fait remarquable", a déclaré Gedde. "Il arrête les crises. Ca ne peu pas leur faire de mal."
La marijuana a une longue histoire de traiter efficacement les crises. En 1843, un médecin de l'armée britannique William O'Shaughnessy a publié un article documenter sur son utilisation de l'huile de cannabis pour arrêter les convulsions quasi constante d'un nourrisson. Mais parce que la marijuana demeure illégale au niveau fédéral, la recherche moderne se concentre à peine sur les prestations médicales de la plante.
L'utilisation du traitement de cannabis dans des cas comme Zaki est "révolutionnaire, en ce que nous n'avons pas eu la chance de le documenter," a expliqué Gedde. "Nous essayons de tirer les expériences de ces parents dans le travail publiable. Animaux de laboratoire et études permettent le soutien et expliquent ce que nous constatons."
Gedde, qui détient un doctorat en chimie biophysique de l'Université de Stanford, a passé des années dans l'industrie pharmaceutique avant de passer à une mise au point sur la médecine alternative. Elle a récemment décidé de consacrer sa clinique du Colorado uniquement au cannabis médical.
"J'ai réalisé que les substances choisies pour le développement dans les industries pharmaceutiques ne sont pas nécessairement ceux que les patients ont besoin," dit-elle. "La marijuana peut faire toutes ces choses, mais elle n'est pas toxique ou nocif."
Depuis la reprise de l'histoire du rétablissement de Charlotte aux nouvelles nationales, des centaines de familles dans des situations similaires ont déménagé au Colorado des Etats où la marijuana médicale est illégale dans l'espoir que leurs enfants malades pourraient rencontrer les mêmes résultats. Plus de 100 familles sont actuellement sur une liste d'attente pour the Charlotte's Web.
Hailey McGuire, la nièce de 7 ans du photographe Nichole Montanez du Colorado, est l'un des enfants sur la liste d'attente. Hailey souffre du syndrome de Dravet, la même forme sévère d'épilepsie qui provoque les crises de Charlotte. "Nous lui avons dit au revoir un certain nombre de fois", a déclaré Montanez. "Quand elle avait quatre ans, elle a été placée dans un coma artificiel."
Montanez a commencé le bénévolat dans des groupes de soutien pour les familles dans des situations similaires. Août dernièr, elle a lancé un projet de photographie, Face of Cannabis, avec des portraits de Zaki, Charlotte et les autres enfants qui utilisent la marijuana pour traiter leurs symptômes débilitants.
"Je m'identifiais à chaque enfant comme s'ils étaient les miens," dit-elle. "Ils ont des sentiments, ils rient, je veux que ce soit ce que les gens voient quand ils regardent le projet -.. Pas la maladie ou la brisure, juste l'enfant"
Realm of Caring n'est pas la seule clinique pour traiter avec succès les enfants malades avec de la marijuana médicale. Harborside Health Center de Californie, dont l'administration Obama a menacé de la fermer pendant des années au motif que c'est devenu une exploitation "trop grande", fournit des teintures de cannabis à faible teneur en THC pour un certain nombre de jeunes patients. Gedde a un autre programme dans le Michigan et a ajouté qu'un certain nombre de petits fournisseurs commencent à traiter les enfants dans les Etats où la plante est légal pour usage médicinal.
Et dans les États où le cannabis médical reste illégale, les individus se battent pour que les enfants malades puissent avoir accès en toute sécurité à la plante. Une coalition des mères mormons dans l'Utah a récemment formé un groupe de défense avec le soutien de leur représentant conservateur de l'Etat. Allen Peake, un député républicain en Géorgie, a dévoilé un projet de loi plus tôt ce mois-ci visant à légaliser l'huile de cannabis, un mouvement inspiré par la visite de Peake avec la fille d'un électeur qui souffre de centaines de crises par jour. Les législateurs de Floride envisagent actuellement une mesure similaire.
Montanez a dit elle-même être opposé à la légalisation de la marijuana médicale jusqu'à ce qu'elle voit l'effet qu'elle pouvait avoir sur les enfants malades. Elle espère que d'autres avec les mêmes croyances vont voir ses photos.
"Mon but ultime est que les gens pourraient être ouverts à la possibilité qu'il y a une meilleure façon - que le cannabis est un médicament," dit-elle. "Les enfants à travers le pays et à l'étranger devraient avoir accès à ce médicament."
Ci-dessous, jetez un œil à Zaki, Charlotte et la plupart des autres enfants que Montanez a photographiés, qui sont soit en utilisateur de marijuana pour leurs symptômes ou en attente pour l'accès afin qu'ils puissent commencer le traitement.
Maggie, 20 mois
Nichole Montanez
Maggie a souffert de crises d'épilepsie depuis l'âge de six semaines et a des centaines de crises sur un jour donné. Sa famille a déménagé du Tennessee au Colorado en fin d'année dernière afin d'utiliser une combinaison de thérapie intensive et l'huile de cannabis pour traiter ses symptômes.
Hunter, 7 ans
Nichole Montanez
Hunter souffre d'épilepsie réfractaire et un retard de développement. Il a été sur de nombreux médicaments qui ont échoué à soulager ses crises et il continue à décliner "cognitif, physique et émotionnel», selon sa mère. Il a récemment commencé des traitements au cannabis dans l'espoir que le cannabidiol puisse apporter un soulagement.
Piper, 2 ans
Nichole Montanez
Piper est né avec une maladie génétique rare qui provoque des crises d'épilepsie et l'a rendu muette, incapable de ramper ou de marcher et malvoyants. Elle a été sur neuf médicaments pour essayer de traiter ses symptômes, et a commencé à prendre de l'huile de cannabis en Octobre derniers. Depuis qu'elle a commencé à prendre une faible dose de cannabis, sa famille a commencé à voir de petites améliorations.
Calvin, 14 ans
Nichole Montanez
Calvin a une forme extrême d'autisme qui l'a rendu muet. Après 22 jours de prise de cannabis, il a commencé à utiliser les mots pour communiquer. Selon sa mère, il a d'habitude jusqu'à 20 crises "tête-battant" par jour, et a seulement eu un épisode dans les trois semaines ou il a été fait usage de cannabis. "J'ai pleuré tous les jours pendant la première semaine d'usage du cannabis," sa mère a écrit sur le blog de Montanez. "Nous n'avions plus à ranger et le retenir sur le chemin de la thérapie."
Sydni, 9 ans
Nichole Montanez
Sydni souffre du syndrome Doose, ce qui lui provoque des milliers de crises chaque jour. Elle fonctionne au niveau scolaire de trois ans et prend neuf médicaments différents. Sa famille a récemment commencé le traitement à l'huile de cannabis dans l'espoir qu'il réduira ses crises.
Emily, 4 ans
Nichole Montanez
Emily souffre d'une forme débilitante d'épilepsie qui n'a pas encore été diagnostiquée. Sa famille a récemment déménagé de l'Indiana au Colorado dans l'espoir d'une ordonnance de cannabis aider à soulager ses crises.
Jordan, 18 ans
Nichole Montanez
Jordan a été diagnostiqué avec le syndrome de Dravet quand elle avait six mois et a souffert de crises toute sa vie. Sur ses plus mauvais jours, elle est incapable de manger, de boire ou de fonctionner. Sa famille a récemment déménagé de Cleveland au Colorado pour essayer des traitements au cannabis.
Tyler, 11 ans
Nichole Montanez
Tyler a une forme rare, résistante aux médicaments d'épilepsie appelée syndrome de Lennox-Gastaut. Il a passé des mois vivant dans l'hôpital et a été placé dans un coma médicalement provoqué par deux fois. Il a commencé à prendre une faible dose de cannabis en Octobre et sa famille a commencé à voir de "petites victoires."
Kennedee, 2 ans
Nichole Montanez
Kennedee est né avec le syndrome de Walker-Warburg, une forme sévère et rare de dystrophie musculaire qui a coûté la vie de sa sœur aînée quand elle avait à peine deux mois. Lorsque Kennedee est née, on lui a seulement donné quelques mois à vivre. Depuis le début de son traitement au cannabis , nous avons vu une personnalité, nous ne savions pas qu'elle etait là, sa mère a écrit sur le blog de Montanez.
Charlie, 6 ans
Nichole Montanez
Charlie souffre du syndrome de Dravet et a des crises dans le milieu de la nuit, toutes les nuits. Sa famille espère que son utilisation de l'huile de cannabis le rendra capable de communiquer et de réduire sa dépendance à d'autres drogues.
Cora, 6 ans
Nichole Montanez
Cora est né avec un syndrome de multiple malformation rare qui provoque chez elle d'avoir des malformations du corps et de la tête et diverses anomalies de son cerveau, des membres et du système vasculaire. Elle souffre également de dizaines de crises par jour, a subi plusieurs opérations et utilise un commutateur de tête pour communiquer. Ses parents commencent à explorer des traitements au cannabis comme un moyen de soulagement.
KC, 9 ans
Nichole Montanez
KC a souffert de plusieurs crises quotidiennes depuis qu'il a trois ans et n'a pas encore répondu à tous les traitements. Après deux semaines en utilisant le cannabis, il a commencé à exposer des progrès. "Un garçon qui, auparavant, vacillait et tombait alors qu'il marchait, courait maintenant le long des sentiers de randonnée et saute dans les bras de son père," sa mère a écrit sur le blog de Montanez. "Il a même fait des blagues!"
Charlotte, 7 ans
Nichole Montanez
Charlotte à souffert de plus de 40 crises par jour, et maintenant, selon sa mère, "son fauteuil roulant et son casque sont stocké et collecte la poussière." Charlotte était le premier enfant dans le Colorado à être traitée avec de l'huile de cannabis, et son histoire a inspiré le nom de "Charlotte Web", qui est une souche à faible teneur en THC utilisé pour traiter d'autres enfants dans des conditions similaires.
Zaki, 10 ans
Nichole Montanez
Depuis l'âge de quelques mois, Zaki a souffert jusqu'à des milliers de crises par jour. Il n'a pas eu de crise depuis qu'il a commencé à prendre de l'huile de cannabis il y a plus d'un an.
L'Uruguay a adopté une loi autorisant la production et la vente de cannabis.
Image: Keystone
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La Commission fédérale pour les questions liées aux drogues (CFLD) veut relancer le débat sur la légalisation du cannabis en Suisse, à l'aune des expériences en cours aux Etats-Unis, en Uruguay ou en Espagne. Mais, de l'avis du président de cette commission, l'impulsion pour une libéralisation ne viendra pas de Berne.
«Plusieurs modèles qui existent actuellement à travers le monde doivent être étudiés et analysés, c'est la base de notre réflexion», a déclaré dimanche Toni Berthel, président de la CFLD et membre du comité de la Société suisse de médecine de l'addiction, revenant sur une information de l'hebdomadaire Schweiz am Sonntag.
M. Berthel cite notamment les expériences tentées depuis le début de l'année dans l'Etat du Colorado, aux Etats-Unis, lequel a ouvert ses premiers débits officiels de cannabis récréatif. Le thème de la légalisation suscite aussi un vaste débat en Amérique latine après l'adoption par l'Uruguay d'une loi autorisant la production et la vente de cannabis sous contrôle étatique. Sans compter l'expérience des «coffee shops» tentée depuis les années 1970 aux Pays-Bas.
«Les membres de notre commission désirent aussi être informés sur les différentes expériences en matière de commerce contrôlé des substances psychotropes», poursuit M. Berthel. «Nous souhaitons avancer dans ce dossier. Les consommateurs, les jeunes notamment, sont toujours exposés au marché noir en Suisse, ce qui n'est pas la panacée», note-t-il.
Pas de «révolution des mentalités»
«Des villes comme Zurich, Bâle, Berne ou Genève sont plus réactives que la Confédération dans le dossier du cannabis», constate encore le président de la CFLD, qui ne s'attend pas à une «révolution des mentalités» au niveau fédéral dans les prochaines années en Suisse.
Le cannabis reste pourtant la drogue la plus répandue, surtout chez les 15 à 24 ans. Selon une étude du Monitorage suisse des addictions publiée en octobre dans le Bulletin de l'Office fédéral de la santé publique, plus de 20% d'entre eux en avaient consommé au cours des douze mois précédant le sondage.
D'un point de vue légal, depuis octobre, un adulte pincé en train de fumer un joint peut échapper aux poursuites pénales en versant 100 francs d'amende. Cette révision de la loi sur les stupéfiants a pour but d'alléger les tâches de justice et police. Mais les lois cantonales restent en la matière très disparates. A Fribourg, une personne attrapée avec moins de 10 grammes risque de débourser 50 francs, alors qu'elle peut encourir jusqu'à 3000 francs au Tessin.
Ballon d'essai à Genève
A fin 2013, un groupe de députés genevois interpartis a proposé une expérience pilote: autoriser pendant trois ans dans le canton de Genève la culture, la distribution et la consommation de cannabis dans le cadre d'associations contrôlées, les «Cannabis Social Club», à l'instar d'une pratique déjà en vigueur en Espagne depuis 2002.
Cette solution vise, selon ses initiants, à limiter les effets du marché ouvert du cannabis. Le groupe genevois a livré un rapport sur son travail mené pendant un an et demi. Le groupe a examiné quatre modèles expérimentés à l'étranger: la vente dans les magasins spécialisés, les «coffee shops» néerlandais, le modèle d'accès médical et les associations de consommateurs de cannabis (ACC).
Tessinois sur les rangs
Dans un «Cannabis Social Club», les consommateurs s'organisent en association et s'acquittent d'une cotisation en fonction de leur consommation (autour de 2 grammes/jour) qu'ils peuvent effectuer au club ou chez eux. Ce système permet de contrôler la qualité des produits et leur teneur en THC et de séparer les marchés du cannabis des drogues plus dangereuses, selon les initiants genevois.
Le groupe souhaiterait que ce projet pilote soit lancé en collaboration avec d'autres grandes villes, afin de donner chair aux initiatives déjà lancées par Bâle et Zurich, (mais guère concrètes pour l'heure). Il espère aussi obtenir une dérogation au niveau fédéral pour une période d'essai de trois ans.
Ce projet suscite l'intérêt dans d'autres régions. Une association tessinoise - l'Associazione Cannabis Ricreativa Ticino - a récemment fait une proposition en ce sens pour l'ensemble du Tessin. (ats/Newsnet)
Si vous êtes arrivé sur ce blog, vous savez peut-être déjà que le 48e Super Bowl, qui se jouera dimanche, opposera les Seahawks de Seattle aux Broncos de Denver. Il s'agit incontestablement des deux meilleures équipes de la saison en la Ligue de football américain (NFL).
Les Seahawks, avec la meilleure défense, un jeune quarterback plein de sang-froid et un running-back brutal, ont dominé leur conférence et se sont débarrassés de leurs voisins des 49ers.
Les Broncos, avec la meilleure attaque, une défense qui tient la route quand il faut et un quarterback légendaire, ont battu les Patriots, les seuls qui auraient pu leur tenir tête.
La finale du 48e Super Bowl est d'une logique imparable. A mesure que les deux équipes avançaient dans les playoffs, et que l'affrontement ultime se dessinait, certains ont pris du recul par rapport au seul aspect sportif pour noter que ces équipes viennent des deux seuls Etats américains qui ont légalisé le cannabis. Le Colorado et l'Etat de Washington ont en effet approuvé la légalisation lors d'un référendum en 2012. Après une longue bataille avec le gouvernement fédéral, qui a tout tenté pour repousser l'échéance, et la mise en place des infrastructures nécessaires à la vente aux personnes majeures, on peut désormais acheter légalement de la marijuana dans le Colorado depuis le 1er janvier. Ce sera possible de le faire dans le Washington cet été.
Personne ne s'est risqué à trouver un lien de causalité entre ces deux événements, car il n'y en évidemment aucun. Mais tout le monde l'a souligné au cours de la semaine qui a précédé le match, tout le monde en a tiré une analyse plus ou moins sérieuse et cela aura au moins eu le mérite de braquer les projecteurs médiatiques (et ceux qui entourent le Super Bowl sont considérables) sur ces deux Etats, dissipant certaines idées reçues sur la réalité de la légalisation du cannabis aux Etats-Unis, deux ans après ce qui est toujours considéré comme un vote historique.
Regarder notre reportage en images Le Colorado face au business du cannabis légal
THC, "cupcakes magiques" et menaces de procès
Le 48e Super Bowl restera donc dans l'histoire comme le "Marijuana Bowl", le "Cannabis Bowl". Ou le "THC Bowl", le "Doobie Bowl", le "Stoner's Bowl" ou n'importe quelle variation avec le mot "Bowl" parce que, ca tombe bien, il désigne aussi le foyer dans un bong ou une pipe en argot.
Dans la grande tradition américaine, le "business" s'est très vite emparé du phénomène. Dans le Colorado, les boutiques vendant du cannabis se sont parées de l'orange des Broncos et s'attendent à faire des chiffres d'affaire stratosphériques. Tout au long de la saison, elles ont connu une hausse importante des ventes dans les heures précédant un match, souligne Time, et cela va se décupler avec le Super Bowl. "Les magasin d'alcool connaissent une hausse. Pourquoi cela devrait-il être différent avec nous", remarque Jess Vanderpool, responsable du magasin Denver Kush Club.
A Seattle, "tout ce qui est aux couleurs des Seahawks se vend comme des petits pains", raconte Nate Johnson, qui travaille au Queen Anne Cannabis Club. Il parle aussi bien de maillots, de casquettes que de pipes, de papier à rouler ou de "cupcakes magiques". Pour fêter la finale des Seahawks, Johnson et son équipe ont même mis au point une souche spéciale de cannabis baptisée "Beast Mode", en honneur du running back Marshawn Lynch, dont c'est le surnom. Généralement, la marijuana vendue dans l'Etat a un pourcentage de THC allant de 12 % à 20 %, raconte le Seattle Times. La "Beast Mode" atteint les 17,6 %. "Comme Lynch, elle part un peu lentement avant de monter en régime, note Johnson. Après, elle vous rentre dedans, comme lui".
On a eu la même idée à Denver, où une souche du nom de Manning, en honneur de Peyton, a été commercialisée. Mais le quarterback a peu apprécié l'hommage et a menacé les fabricants d'un procès s'ils ne changeaient pas de nom.
"La NFL n'a plus aucune raison d'interdire le cannabis"
Le cannabis joue un rôle conséquent dans ce Super Bowl, mais n'oublions pas que le match ne se jouera ni dans le Colorado, ni dans le Washington. La tradition veut que la finale se joue sur un terrain défini à l'avance, comme la Ligue des champions. Ce sera donc le New Jersey, où la possession de cannabis reste punie d'un peine maximale de 6 mois de prison. Aucune consigne n'a été donnée à la police locale pour se montrer plus "compréhensive" compte tenu des circonstances, et peu de fans des Broncos ou des Seahawks se risqueront à tenter le diable hors des frontières de leurs Etats.
Pour souligner les multiples paradoxes de cette situation, des organisations défendant la légalisation du cannabis en ont profité pour acheter des panneaux d'affichage autour du stade où se déroulera le match. La Marijuana Policy Project (MPP) a dépensé 5 000 dollars pour sensibiliser les spectateurs avec des messages comme "La marijuana est moins nocives pour nos corps que l'alcool" ou "Il y a eu 749 824 arrestations liées au cannabis aux Etats-Unis en 2012, soit presque l'assistance des 10 derniers Super Bowls".
Un autre panneau, payé par la National Organization for the Reform of Marijuana Laws, s'étonne que les joueurs de la NFL soient encore suspendus pour "l'usage récréatif de cannabis" alors que l'alcool n'est pas interdit. "Le cannabis n'améliore pas votre performance et pourtant les deux équipes qui jouent ont eu des joueurs suspendus pour des infractions liées au cannabis [Von Miller pour les Broncos, Walter Thurmond et Brandon Browner pour les Seahawks]", regrette l'ONG. Dans le Colorado et dans l'Etat de Washington, c'est désormais un produit légal. La NFL n'a plus aucune raison d'interdire son utilisation par les joueurs".
Preuve que ce lobbying commence à porter ses fruits, Roger Goodell, qui dirige la NFL, a indiqué au cours de la semaine qu'il n'était pas opposé au traitement de certaines blessures par le cannabis. Il ne s'est engagé à rien, mais c'est un premier pas avant de mettre fin aux suspensions liées au cannabis et, pourquoi pas, d'organiser le prochain Super Bowl à Seattle ou Denver.
Cannabis thérapeutique : “90% des malades restent toujours sur le bord de la route”
Un plan de cannabis (Reuters/Andres Stapff)
Le ministère de la Santé a annoncé, jeudi 9 janvier, l’autorisation de mise sur le marché (AMM) du Sativex, un médicament à base de cannabis. Une première en France depuis la prohibition de 1961. Bertrand Rambaud, président de l’association UFCM I-Care (Union francophone pour l’utilisation des cannabinoïdes en médecine), lutte depuis plusieurs années pour un retour de l’usage médical du cannabis. Entretien.
Cette autorisation de mise sur le marché (AMM) du Sativex, vous surprend-elle ?
Ce que l’on n’avait pas vu venir c’était la signature du décret. Maintenant, on savait que ça allait arriver incessamment sous peu. Ca s’est fait par la pression de l’Union européenne, tout simplement. La France s’était engagée, il y a une dizaine d’années, à signer un protocole d’uniformisation de la pharmacopée européenne. Cela signifie, en gros, que l’on doit trouver les même produits en pharmacie partout. GW Pharmaceuticals, la firme qui est à l’origine de Sativex est montée dans les instances européennes en rappelant que ce retard n’était pas normal. La France s’est trouvée acculée à signer un décret. GW l’avait aussi fait pour l’Italie.
Les Italiens n’autorisent-ils également que le Sativex ?
Non. En plus du Sativex, l’Italie est en train de mettre en place un système permettant de commercialiser le Bedrocan. C’est une entreprise en Hollande qui produit quatre variétés de fleurs séchées. On peut acheter par exemple “x” grammes de fleurs, sans préparation, puis ensuite on peut fabriquer des gélules, on peut les vaporiser ou encore faire des “teintures mères” (préparation pour extraire, avec de l’alcool, un principe actif d’une drogue végétale) .
Comment utilisez-vous le cannabis médical jusqu’à présent ?
Moi, je suis séropositif depuis trente ans. J’en suis à la quatorze ou quinzième trithérapie. Je ne supporte plus les traitements. On est suivi par des nutritionnistes et des nutri-détoxicologues. Eux nous disent que ce qui nous maintient en vie – nos traitements – sont également un poison pour le corps. Ils disent “si vous trouvez un élément naturel bio pour vous soulager des douleurs allez-y”. Aujourd’hui, parce que c’est du cannabis, il ne faudrait pas qu’on aille vers le naturel mais le chimique. On trouve que c’est incohérent dans le système de soins.
Que disent les malades que vous conseillez ?
Je suis en contact avec beaucoup de malades depuis hier. Même si l’arrivée du Sativex n’est pas pour demain matin, même si les critères sont très restrictifs, on se réjouit tous pour tous les malades qui ont la sclérose en plaque. Cette décision reste néanmoins une avancée majeure. Mais pour les autres, qui ont le VIH, un cancer, la maladie de Crohn… Bref les 40 pathologies recensés par l’IACM (Association internationale pour le Cannabis médical) il n’y a absolument rien de prévu. Pour l’instant, ils n’ont pas envie de voir d’autres molécules arriver et je pense qu’il vont faire les choses à la française.
C’est à dire ?
Debout sur les freins et n’importe comment. Souvenez-vous que la méthadone a été expérimentée pendant 22 ans. 22 ans ! Parce qu’à époque, donner des opiacées à des drogués, d’un point de vue moral, c’était considéré comme leur redonner de la drogue… Pour le Sativex, ils annoncent des tests mais il y a déjà eu des études à Lille, sur des patients ayant la sclérose en plaque. Si la ministre de la Santé est un peu courageuse, elle doit faire en sorte qu’on ne laisse pas, comme aujourd’hui, 90% des patients qui en ont besoin de cannabis médical sur le bord de la route. Pour le moment, on n’en prend que 10% en compte. Nous les malades, on est pas en train de s’amuser. Nous sommes juste en train de trouver un moyen de nous soulager.
Votre association est en relation avec les autorités publiques ?
On était en relation à un moment donné avec Daniel Vaillant (ex ministre de l’Intérieur), mais les autorités ne nous tiennent pas informés du tout. On n’a pas de contact officiel qui nous donne des informations. On aimerait bien que ça arrive. On va surement demander un rendez-vous à la personne en charge du dossier au ministère de la Santé.
A quand remonte cette interdiction des canabinoïdes en France ?
1961. Ce fut la prohibition du cannabis au niveau mondial après une décision de l’Onu. A partir de ce moment-là, tout ce qui était cannabis/chanvre a été interdit. Cela vient des Etats-Unis qui dénonçaient “les méchants mexicains”, “l’herbe du diable”, etc. Cela correspond aussi à l’émergence de l’industrie pétrochimique. Le chanvre était un adversaire redoutable face à ça car, avec le chanvre, on fait de tout : du plastique, de l’isolant, des vêtements,… C’était le grain de sable qui risquait de tout faire capoter. Je me dis, en fin de compte, qu’on arrive aujourd’hui à la fin des réserves de pétroles. Et ce qu’on voit arriver c’est la fin de la prohibition. A l’époque de Christophe Colomb les cordages, les voiles, tout était fait avec le chanvre à l’époque. Pour découvrir l’Amérique, on y allait pas à la rame. Cette plante a servi à développer l’humanité.
Fumer du cannabis pendant la grossesse? Mauvaise idée
SANTÉ - La consommation de cannabis serait le meilleur moyen de faire partir le cerveau de bébé en fumée. Selon une étude du très sérieux Karolinska Institutet (Suède), l'exposition du fœtus au cannabis aurait un impact clairement négatif sur le développement du cerveau.
Si les conséquences de l'usage de cannabis sont sujets à débats parmi les adultes, plusieurs études ont souligné ses effets négatifs sur le cerveau des adolescents ou des enfants.
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Cette nouvelle enquête réalisée à partir de cellules nerveuses d'humains et de rongeurs a voulu remonter plus loin en arrière, afin de savoir si la substance psychoactive du THC, le delta-9-tetrahydrocannabinol, a des conséquences lors d'une exposition in utero.
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Interruption de la communication entre cellules nerveuses
Le neurobiologiste Tibor Harkany et son équipe ont cultivé des cellules nerveuses de souris en présence de THC avant d'étudier les cerveaux de fœtus avortés dont les mères avaient consommé du cannabis.
Résultat: le cannabis toucherait particulièrement le système de communication entre neurones formés de synapses et axones. Le THC ciblerait entre autres une protéine clef (Stathmine-2) dont la perte provoque une mauvaise croissance des neurones.
Les aires les plus exposées lors du développement du cerveau seraient le cortex cérébral, la zone responsable des fonctions cognitives les plus importantes mais aussi de la mémoire.
Et ce n'est pas forcément une question de quantité. L'étude révèle que si tous les enfants qui sont exposés au THC pendant la grossesse n'en subiront pas nécessairement les conséquence, la provocation de dommages relativement subtils peut avoir des effets bien plus importants.
"Même si le THC ne provoque que de faibles changements, ses effets sont largement suffisant pour sensibiliser le cerveau aux agressions et maladies ultérieures au risque de provoquer des maladies neuropsychiatriques, explique le neurobiologiste Tibor Harkany, cela concerne aussi le cannabis thérapeutique dont l'usage devrait être proscrit pendant la grossesse".
Pourquoi la légalisation du cannabis gagne-t-elle du terrain?
D'après les spécialistes de la question, et même dans les plus hautes sphères institutionnelles, légaliser le cannabis apparaît comme la solution la plus efficace pour mieux atteindre l'objectif de santé publique. Voici pourquoi. sur le même sujet
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Cannabis légalisé : à quand la France ?
Faut-il légaliser le cannabis ? La question est de plus en plus prégnante depuis que l'Uruguay, mais aussi l'État du Colorado et celui de Washington aux Etats-Unis ont décidé de franchir le pas. D'autant plus que la défense de la légalisation n'est pas l'apanage de personnes souhaitant encourager la consommation.
Bien des noms issus des plus hautes institutions ont ouvertement manifesté leur soutien à la libéralisation de cette drogue. C'est notamment le cas de l'ancien ministre de l'Intérieur de Lionel Jospin, Daniel Vaillant, qui jure pourtant n'avoir jamais fumé, mais aussi ni plus ni moins de Barack Obama, qui a déclaré en début de semaine que "fumer de l'herbe" ne lui semble pas plus dangereux que "de boire de l'alcool".
La répression ne fonctionne pas
La raison de cet infléchissement dans la "guerre aux drogues" lancée dans les années 1970 par l'ONU et l'ancien président américain Richard Nixon est double. La répression ne fonctionne pas.
"La France est le pays européen le plus répressif en matière de lutte contre le cannabis, et pourtant, nous sommes les plus gros consommateurs en Europe,"
explique Christian Ben Lakhdar, économiste des drogues à l'Université catholique de Lille et ancien expert de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT).
Entre 2005 et 2010, le nombre des interpellations a doublé, sans qu'il n'y ait d'impact. "Cela aurait dû avoir un effet haussier sur le prix lié à la prime de risque exigée par les trafiquants. Or la seule hausse du prix observée est plutôt liée à une augmentation de la qualité du produit", relève le chercheur, qui fait état de statistiques de l'OFDT.
De fait, le marché est de mieux en mieux alimenté par la production locale qui fait l'objet d'une véritable sélection des meilleures graines et bénéficie des techniques hydroponiques, c'est-à-dire une culture optimisée en lieu clos et à lumière constante.
Pour lui, la politique de lutte contre la toxicomanie basée sur la répression est un "échec total". Constat partagé par ces pays qui dépénalisent, voire légalisent la production et la vente, non par laxisme, mais pour des raisons de santé publique et économiques.
La légalisation est bonne pour les finances publiques
D'après les travaux publiés en 2003 par Pierre Kop, professeur agrégé d'économie à la Sorbonne, et compilés par la suite par Christian Ben Lakthar, on peut estimer à 910 millions d'euros le coût social total du cannabis à la France.
Ce chiffre prend en compte les accidents de la route causés par la consommation de la plante ou de ses dérivés, le coût de la prévention, le coût pour la sécurité sociale, mais aussi ceux de l'engorgement des tribunaux et des prisons, des douanes et des enquêtes de police.
"Au final, 55% à 60% de ces 910 millions d'euros sont imputables au régime légal", note Christian Ben Lakhtar. En clair, le système répressif mis en place pour lutter contre le trafic et la consommation de cannabis coûte entre 450 et 500 millions d'euros à l'État chaque année, soit 5 milliards d'euros sur dix ans.
Aux prix actuels, c'est-à-dire entre 5 et 7 euros pour un gramme de résine et entre 7 et 9 euros pour un gramme d'herbe, on estime le marché total à 1 milliard d'euros par an. Au niveau de TVA actuelle, ce serait donc quelque 200 millions d'euros de recettes supplémentaires qui viendraient s'ajouter aux économies liées à la fin de la répression.
Dépénalisation ou monopole d'État ?
Alors pourquoi la question gêne-t-elle autant la classe politique, à l'image de François Hollande qui a cherché à éviter le sujet lorsqu'il était candidat à la présidentielle de 2012 ? Parce qu'au-delà de la peur d'une mauvaise réaction de l'opinion publique, un système idéal est très complexe à mettre en place.
Daniel Vaillant, lui, est pour un monopole d'État, à l'image de ce qu'était la SEITA. C'est-à-dire que l'État produirait et vendrait lui-même le cannabis.
"Mais attention à la variable cruciale qu'est le prix", met en garde l'économiste pour qui il ne faut pas perdre de vue l'objectif de santé publique, et non de renflouement des caisses de l'État. De fait, un prix trop élevé n'aurait aucun effet sur le narcotrafic, l'une des cibles originelles de la "guerre aux drogues". De même qu'un prix trop bas visant à lutter contre le marché noir inciterait à la consommation, selon lui.
En outre, les économistes des drogues ont le plus grand mal à évaluer les marges que font les trafiquants en fonction de la qualité et de la provenance du produit. Il est donc difficile de savoir à quel niveau de prix, dans des conditions de production respectueuses de la loi française, l'activité serait rentable. L'Uruguay, qui a fait le choix de produire lui-même, a décidé de s'aligner sur les prix du marché.
Porter atteinte à l'économie de la débrouille est risqué
Mais se pose alors aussi la question de l'impact social d'une telle révolution. Une étude réalisée en 1993 sous la direction de Michel Schiray pour le Conseil national des villes avait souligné l'importance de l'économie parallèle dans les quartiers sensibles, la qualifiant d'économie de la "débrouille". Or, on a du mal à évaluer l'impact d'une amputation des revenus du cannabis qui participent de cet amortisseur social dans les quartiers défavorisés.
Une des questions que s'était posé Dominique Vaillant était de savoir si les personnes impliquées dans le trafic pouvaient être embauchées par son "service public du cannabis". Avec un problème majeur : celui de la mise en concurrence de jeunes formés dans des écoles et universités, et donc aux rouages du commerce légal, avec des trafiquants plus habitués à l'économie parallèle, comme le souligne Christian Ben Lakhtar.
La question étant de savoir comment ces petits trafiquants s'en sortiraient sans ce "gagne pain". Le risque est celui de la fuite en avant. Michel Gandilhon, chargé d'études au pôle Tendances récentes et nouvelles drogues de l'OFDT, avait souligné l'explosion de la culture par des particuliers alimentant le marché local ainsi que la progression de l'autoculture pour subvenir à la consommation personnelle, qui a privé les organisations criminelles d'une partie de leurs revenus.
Résultat, elles ont mis l'accent sur d'autres drogues pour compenser le revenu manquant. Si ce phénomène se confirme, la maintien d'un système répressif sur ces autres drogues exigera des moyens supplémentaires, réduisant d'autant les économies réalisées grâce à la légalisation du cannabis et posant un nouveau problème de santé public.
Ne pas perdre de vue l'objectif de santé publique
Pour toutes ces raisons, la Commission mondiale pour la politique des drogues qui compte des personnalités telles que Kofi Annan, l'ancien secrétaire général de l'ONU, Paul Volcker, l'ancien président de la Réserve fédéral américaine qui a mis fin à la stagflation des années 1970, ou encore des chefs d'États, a appelé en 2011 à mettre fin à la "guerre aux drogues", dans leur ensemble :
"
Les dépenses considérables engagées pour la criminalisation et la mise en place de mesures répressives visant les producteurs, les trafiquants et les consommateurs de drogues illicites ne sont visiblement pas parvenues à freiner efficacement ni l'approvisionnement ni la consommation. (…) Les efforts de répression ciblant les consommateurs vont à l'encontre des mesures de santé publique visant à prévenir la transmission du VIH/sida, les décès par surdose et les autres dommages liés à la drogue
."
En ce sens, on peut étudier le cas du Portugal qui a lui-même décidé de dépénaliser toutes les drogues. Le pays européen ne voit désormais plus les consommateurs comme des délinquants mais comme des gens qui ont un problème de santé publique. Un objectif que la France a perdu de vue. "Pourtant, le législateur avait alors eu la présence d'esprit d'intégrer sa loi de 1970 contre les drogues non pas dans le Code pénal mais dans le Code de santé publique", rappelle Christian Ben Lakhtar.