La grande tendance du CBD se confirme en 2020. Ce business lucratif est encore risqué, mais de nombreux entrepreneurs sont prêts à braver les interdits pour avoir leur part du gâteau. Décryptage.
Vous n'avez jamais entendu parler du CBD ? Pour ceux qui ont échappé à cette hype, commençons par une petite mise au point.
Le cannabidiol est un des cannabinoïdes (substance chimique) présent dans la plante de cannabis. Vous connaissez sans doute le THC (Tétrahydrocannabinol), le cannabinoïde le plus connu du grand public qui est la molécule responsable de l'effet psychotrope du cannabis. Celle-là même qui agit sur le système nerveux.
Produits cosmétiques, huiles comestibles, tablettes de chocolat, les utilisations sont nombreuses pour le CBD qui, lui, n'est pas présenté comme un stupéfiant, même s'il contient un faible taux de THC. Très en vogue pour ses bienfaits thérapeutiques, c'est LA grande tendance auprès des jeunes trentenaires urbains, adeptes d'une alimentation saine, branchés yoga et Pilates.
« Dans un monde où l'on est de plus en plus stressée, l'usage du CBD c'est un peu comme de l'huile de lavande, mais en plus efficace» , assure Judith Samama-Patte, ancienne journaliste et cofondatrice de Fresh Body GreenMind, une marque d'huile à base de CBD, lancée en septembre 2019.
De nombreuses vertus thérapeutiques
Les défenseurs du CBD avancent de nombreuses vertus. « Vous avez mal à la tête, le CBD peut être une alternative au paracétamol, vous avez des règles douloureuses, le CBD vient remplacer un ibuprofène» , précise Judith Samama-Patte qui elle-même l'utilise pour lutter contre son anxiété. « Contrairement aux médicaments consommés en grande quantité en France, le CBD est une médecine douce et naturelle qui a de nombreuses propriétés, notamment pour les sportifs, parce qu'elle permet de lutter contre les courbatures, sans aucune somnolence », ajoute l'entrepreneuse. En un an, elle revendique près d'un millier d'utilisateurs. Pour elle, la prochaine étape est de démocratiser l'usage du CBD dans la grande distribution.
Aujourd'hui, les magasins commercialisant le CBD poussent comme des champignons. « Il en ouvre un presque tous les jours» , observe Ludovic Rachou, cofondateur de Rainbow, une start-up spécialisée dans le bien-être et trésorier du syndicat du chanvre, la plante dont est extrait le cannabis. Lancé l'an dernier, ce collectif qui rassemble près de 80 professionnels recense près de 200 boutiques en France.
Il y avait eu une première croissance de cette activité avant 2018, mais beaucoup de boutiques ont fermé, faute de législation claire. Malgré quelques condamnations, le secteur attire plus d'un. « Aujourd'hui, nous sommes toujours dans un flou juridique. Ce n'est pas autorisé, mais ce n'est pas interdit », analyse Ingrid Metton, avocate pénaliste et spécialiste dans le CBD qui accompagne de nombreux entrepreneurs. Elle dénonce l'hypocrisie des autorités françaises et pointe une politique trop répressive. « J'ai traité mon premier dossier en 2014, et depuis, on n'a toujours pas avancé sur le sujet »,regrette l'avocate qui milite en faveur d'un cadre plus structuré.
Que dit la loi ?
Concrètement, est-ce légal de lancer un business de CBD en France ? Le THC étant considéré comme stupéfiant, l'article R. 5.132-86 du code de la santé publique dispose que « sont interdits la production, la fabrication, le transport […] de cannabis, de sa plante et de sa résine, des produits qui en contiennent ou de ceux qui sont obtenus à partir du cannabis, de sa plante ou de sa résine ».
Quand on prend une grille de lecture large. L'Union européenne autorise l'usage de la fleur de chanvre pour une concentration de moins de 0,2 % de THC, et donc la commercialisation de produits au CBD.
La législation française est plus sévère. En France, seules les tiges et les graines de cette plante sont autorisées. « Mais pour produire de l'huile, il faut extraire la fleur », souligne Ludovic Rachou du syndicat du chanvre qui pointe un non-sens. Le syndicat du chanvre vient de rédiger un livre blanc à destination du gouvernement. Il propose de supprimer l'obligation de 0 % de taux de THC dans le produit fini.
Cette liberté permettrait de faciliter la vente de produits dérivés. Même si les produits sont proches de 0 %, il reste toujours des résidus. « En cas de contrôle, c'est un peu borderline », reconnaît Ludovic Rachou.
Un business lucratif
Malgré toutes ces complications, de nombreux entrepreneurs français sont prêts à prendre le risque pour avoir leur part du gâteau. A noter qu'aux Etats-Unis, ce marché représentait environ 591 millions de dollars en 2018, mais pourrait être multiplié par 40 d'ici à 2022, selon une étude du Brightfield Group, publiée en octobre 2019. « Quand on regarde le potentiel du marché à l'international, cela vaut le coup d'essayer » , estime David Miguerès, fondateur de Chilled, une boisson pétillante à base de CBD vendue en ligne qu'il a lancée en avril dernier, pendant le confinement. « Il y a un mini-risque juridique », reconnaît l'entrepreneur.
Malgré un marché prometteur, les entrepreneurs peuvent avoir du mal à convaincre les investisseurs de les suivre sur un terrain aussi glissant. « Notre banquier a eu un peu de mal à avoir l'accord de son N + 1 pour nous financer» , confie le cofondateur de Chilled. Une fois le financement assuré, impossible de trouver une plateforme qui accepte d'assurer nos transactions bancaires en ligne. « Nos fonds ont été bloqués plusieurs fois sur PayPal car ils estiment qu'on vend des stupéfiants. On a dû passer par un service en ligne aux Etats-Unis », confie l'entrepreneur.
Même type d'embûches rencontrées par Camille Chaigneau, cofondatrice de Slow CBD infusion, une marque d'infusion à base de CBD en phase de production, grâce à une campagne de crowdfunding réussie. À sa grande surprise, impossible de communiquer sur le projet via les réseaux sociaux. « Notre compte Instagram a été fermé plusieurs fois, parce que nous avons été accusés de faire l'apologie de la drogue , indique la jeune femme est venue au CBD pour soulager ses règles douloureuses. Elle propose une gamme d'infusions à base de CBD et de Maté (une plante qui a des vertus contre la fatigue, la dépression, NDLR).
Comment abandonner cette image controversée ?
L'enseigne 1.001 herbes, une franchise spécialisée dans les boutiques de CBD mise sur une déco soignée, léchée et minimaliste. « Nos boutiques sont des lieux de bien-être comme Nature et Découvertes , indique Romane Baudin, responsable de communication. Loin de l'image du coffee-shop, l'enseigne qui vient d'ouvrir deux boutiques à Marseille propose des chocolats, des sorbets ou encore des huiles à base de CBD. « Nous développons nos propres produits dérivés et nos vendeurs font beaucoup de pédagogie avec les clients », précise-t-elle.
Evangéliser pour normaliser l'utilisation du CBD, c'est la grande mission du syndicat du chanvre qui milite pour un cadre clair. « Cela offrira plus de sécurité aux consommateurs et la France a beaucoup à gagner , indique Ludovic Richou, cofondateur de Kaya, une marque de produits bien-être à base de CBD. Un cadre légal permettra aux entrepreneurs de vendre leur produit dans la grande distribution. «Aujourd'hui, c'est inenvisageable alors que c'est possible au Royaume-Uni» , compare celui qui a justement lancé sa marque outre-Manche où le marché est estimé à 374 millions d'euros en 2019, d'après CBD-Intel, une société qui fournit des données et des analyses relatives à l'industrie chanvrière. Le Centre des usages thérapeutiques du cannabis avance le chiffre d'un milliard d'euros en 2025.
Selon ses défenseurs, le chanvre pourrait être une chance pour la reprise économique française. L'Hexagone est le premier pays producteur en Europe.
Fabiola Dor
Source: lesechos.fr
Encore peu connu de tous, mais utilisé dans un large panel de domaine, le CBD s'invite dans notre assiette, notre intérieur et même notre salle de bain ! Découvrons ensemble les bienfaits de ce produit aux connotations parfois péjoratives.
Par Elisa Dell'Aiera. Photos : Pixabay. | Le 05 juillet 2020
Souvent confondu avec le cannabis brut, le CBD n'est pas un psychoactif. En réalité ils proviennent tous deux du chanvre. Ce sont les molécules qui les constituent qui sont différentes. Le THC est la molécule qui va faire planer tandis que le CBD n’a qu’un effet apaisant sur le système nerveux. C’est finalement un peu comme boire une bière sans alcool : on profite de ses bienfaits sans prendre de risque pour sa santé ! Il est légal et sans danger, même pris à grosses doses. Au vu des boutiques de cannabidiol qui poussent comme des mauvaises herbes (ou plutôt de la bonne herbe…), il est possible de se procurer une multitude de produits à base de CBD non loin de chez soi.
Des plats savoureux
Vous avez peut-être regardé « Cooked With Cannabis » sur Netflix, une émission où l’ingrédient vedette n’est autre que le cannabis et où les chefs doivent faire preuve d’ingéniosité pour composer des assiettes à base d’herbe et de THC. Rassurez-vous, ici, il ne s’agit pas de finir « high » comme les membres du jury et de cuisiner des space cakes et cookies au shit ! La cuisine à base de CBD qui connaît de plus en plus de succès n’utilise en réalité que les vertus relaxantes et fortifiantes de la plante en mettant de côté les effets psychotropes. Les graines de chanvre contiennent tous les acides aminés principaux et les acides gras essentiels à l’organisme. C’est un apport nutritif exceptionnel. Charly Löwy, le patron d’une boulangerie à Forest depuis 1947, l’a bien compris et propose un succulent « cannabread » à base de ces graines pour bien commencer la journée.
Souvent sous forme de beurre ou d’huile, il a un goût dit « organique » et des saveurs plutôt terreuses qui se marient parfaitement avec les féculents et les légumes par exemple. L’avantage de ce produit en cuisine c’est qu’il est extrêmement polyvalent. On le retrouve en infusion, sauce, cake, cookie, bonbons et même en nourriture pour chats comme le propose la marque américaine Soflo CBD!
Une routine beauté
De nombreuses marques telles que The Body Shop, American Eagle ou encore NYX et Bybi Beauty se sont lancées dans la création de produits de beauté à base de CBD. Allant du maquillage, aux soins de la peau, en passant par des sérums pour les yeux, ces produits auraient des propriétés relaxantes et anti-oxydantes. Aussi, grâce au PH neutre du CBD, il est adapté à tous les types de peau. La base de ces cosmétiques est une huile extraite des graines de chanvre. Riche en vitamines B et E ainsi qu’en omégas 3 et 6, elle aide à prévenir de nombreuses affections cutanées comme les rougeurs, l’acné, l’exéma ou le psoriasis. Étant donné qu'il s'agit d'une plante, privilégiez les produits issus d'une culture biologique, comme Asabio, une marque 100% bio au chanvre et au CBD. Ils proposent des crèmes pour le visage, pour le corps, des lotions pour les mains ou encore des baumes à lèvres.
Une déco écolo
Pour les tissus et matériaux, on fait appel à la plante mère du CBD : le chanvre. Le chanvre est utilisé depuis la nuit des temps dans l'industrie du textile mais se popularise aujourd'hui pour ses qualités écologiques. De nombreux artisans comme Sébastien Moray et Romy Di Donato exploitent le concept et s’efforcent de créer des pièces entièrement biodégradables. Cultiver cette plante ne nécessite que peu d'eau et aucun pesticide. Elle a également la capacité d'absorber énormément de CO2 et enrichi les sols dans lesquels on la cultive. C'est une matière douce, très solide, hypoallergénique et anti bactérienne. De plus, sa couleur très naturelle donne un ton chaleureux à vos intérieurs. Tant le milieu du design que de la construction exploite le chanvre. En construction il est apprécié pour ses qualités isolantes par exemple. Le chanvre remplace facilement la fibre de verre !
En bref, le CBD est donc une véritable tendance qui s’invite de plus en plus dans notre quotidien. Vous pouvez encore le retrouver dans le médical, la carrosserie et bien d'autres secteurs. Solide, naturel et déstressant... En plus de son côté écolo, ce produit apporte un vrai plus bien-être.
En 2018, elle a fondé avec un capitaine de police à la retraite, Thierry Tintoni, le collectif Police contre la Prohibition (PCP). "Moi et mon collègue, nous pouvons donner nos noms car nous ne faisons plus partie de la police. Nos collègues en activité restent discrets, vous ne pourrez pas les identifier en tant que tels. Notre position est assez marginale, mais on n'est pas tout seul. En général, on ne devient pas flic en rêvant de courir après les fumeurs de cannabis..." ironise-t-elle.
"A la fois malade et délinquant" : en France, la vieille école
En France, le texte qui encadre l'usage de drogues est la "loi du du 31 décembre 1970". Elle "considère l'usager de drogues comme un individu à la fois malade et délinquant. Délinquant puisqu'elle incrimine spécifiquement l'usage solitaire et prévoit une peine d'emprisonnement ferme. Malade puisqu'elle prévoit une exemption de poursuites pénales pour les toxicomanes usagers " simples " qui acceptent de se soumettre à une cure de désintoxication" décrit sur son site internet la Mission interministérielle de lutte contre les drogues (Mildeca).
Pour le PCP, la formule est à la fois liberticide, et inutile. Inutile, d'abord, parce qu'elle n'a jamais fait baisser ni le trafic, ni la consommation de drogues. En Europe, la France est l'un des pays qui mène l'une des politiques les plus répressives sur l'usage des drogues. C'est aussi le pays où les jeunes de 15 à 34 ans consomment le plus de cannabis, et le troisième pays où ils consomment le plus de cocaïne.
Pour le PCP, la diabolisation des usagers de drogues ne fait pas sens non plus sur un plan philosophique. "On les considère comme des gens qui font valoir une liberté, assume Bénédicte Desforges. L'immense majorité des usagers de drogues n'ont aucun problème avec leur consommation. Comme certaines personnes sont alcooliques et d'autres boivent un verre de Saint Emilion le weekend entre amis. On est attachés à la liberté parce qu'on sait ce que c'est que d'en priver les gens."
Même si l'immense majorité du trafic français concerne le cannabis, le PCP ne veut pas limiter son combat à la légalisation de cette substance. "On veut se garder d'être des "cannactivistes" : pour nous, ce serait un mauvais calcul de faire une partition entre le cannabis, qui serait une drogue vertueuse, et le reste. Cette opposition drogue dure / drogue douce ne fonctionne pas. Il y a des usages durs et des usages doux. Il y a des drogués heureux, qui à côté de ça sont des citoyens comme les autres, avec un travail, et qui passent inaperçus. Ils ne sont pas plus délinquants que les gens qui prennent de l'alcool ou du tabac."
Car ce sont bien les drogues légales qui font le plus de dégâts en France. La consommation d'alcool est tenue responsable de plus de 40 000 morts par an, le tabac 75 000. Bien loin des 44 morts imputés à l'usage de cocaïne en 2015. Concernant le cannabis, les données sont peu nombreuses, et anciennes. Sur France Culture, la chercheuse Marie Jauffret-Roustide déclarait en 2019 : "Il y a une étude anglaise qui a montré que la mortalité liée au cannabis était 200 fois moins importante que la mortalité liée au tabac ou à l’alcool."
Pendant ce temps, selon la députée Caroline Janvier, "la dépense publique française destinée à lutter contre le cannabis est évaluée à 568 millions d’euros, dont 90 % sont liés aux actions policières et judiciaires".
La répression des stups, bras armé de la politique du chiffre
Pour le PCP, la politique française en matière de drogues est hypocrite, et en fait tourner une autre : la politique du chiffre. L'obsession du résultat et de la bonne statistique est dénoncée par plusieurs syndicats de police depuis sa mise en place, dans les années Sarkozy.
Officiellement enterrée, elle semble pourtant couler de beaux jours à l'ombre. Car les commissaires peuvent encore toucher ce qu'on appelle une "indemnité de responsabilité et de performance". La partie responsabilité, elle, va de soi. En revanche, la prime de performance n'est attribuée qu'à un tiers des commissaires. Pour la fonction la plus récompensée, commissaire général de police occupant un poste "très difficile", cette prime peut atteindre plus de 1100 euros. "Résultat, tous les coups sont permis" soupire Bénédicte Desforges.
Et pour faire du chiffre, la répression des drogues, c'est la baguette magique. "C'est est un délit qui est résolu dès qu'il est constaté, c'est du 100% de taux d'élucidation, et ça c'est très précieux pour les chiffres de la délinquance. 56% de l'activité d'initiative des flics, c'est la répression de l'usage de drogues, faire vider les poches et mettre en garde-à-vue pour le quart de gramme de shit qu'on a au fond de la poche." Le circuit se vide peut-être de quelques consommateurs, mais bien moins des gros trafiquants.
"On ne va pas faire ces contrôles à la sortie du lycée Henri IV"
Récemment, le PCP a pris la parole sur un sujet où on l'attendait moins : le racisme dans la police. Le ton tranche avec celui des syndicats de la profession.
"Tous mes collègues qui ont une audience hautement supérieure à la nôtre et qui parlent d'une petite minorité... Dans ce cas, comment peuvent-elles être là depuis si longtemps ? Si les autres brebis ne disent rien, est-ce qu'elles ne sont pas galeuses, elles aussi ? Je ne voulais pas parler de tout ça, mais on ne pouvait plus faire autrement, on ne supporte pas ce qu'on voit."
Pour le collectif, le lien entre répression des stup' et violences racistes est plus qu'existant : il est intime. "Le prétexte des contrôles d'identité, souvent, c'est la répression de l'usage de drogue. Et on ne va pas faire ces contrôles à la sortie du lycée Henri IV, on le sait ! On va au pied des tours, et au bout d'un moment, il y aura un loulou qui aura un pétard dans la poche, ça commence toujours comme ça", regrette la représentante du collectif.
Pour elle, qui connaît bien son Histoire, le procédé a même un goût de déjà-vu. "La répression des drogues est un vrai vecteur de discrimination. Ça l'a été aux Etats Unis quand ils ont commencé à employer le mot marijuana, dans le but de faire directement référence aux mexicains. Le combat contre le LSD ciblait les anti-guerre du Vietnâm. Nous n'échappons pas à la règle."
Dépénalisation, légalisation : ce qui marche à l'étranger
En Europe, les anti-prohibition se tournent comme un seul homme vers le Portugal. En 2000, le pays a décidé de dépénaliser l'usage de toutes les drogues, pour des résultats spectaculaires. "Il semblerait que quand on supprime l'interdit, la chose devienne tout de suite moins séduisante, notamment pour les jeunes" analyse Bénédicte Desforges. Pragmatique, le PCP milite "dans un premier temps" pour la dépénalisation, plus audible auprès du grand public et du politique, et pour la légalisation du cannabis en tant que processus déjà enclenché.
Va-t-elle entraîner une disparition du marché noir ? Bénédicte Desforges n'y croit pas. "Le marché noir ne disparaîtra jamais complètement, parce que les mineurs ne pourront pas s'approvisionner en cannabis légal, et certains voudront rester sous le radar, estime-t-elle. Le grand discours des idéologues, c'est de "recycler les acteurs du marché". Si vous me trouvez un seul dealer qui a envie de bosser à des horaires fixes et de payer l'URSSAF et des impôts, vous me le présentez !"
Peut-être la bonne idée est-elle Outre-Atlantique : en légalisant, le Canada et certains états américains ont entrepris d'effacer les casiers judiciaires pour possession de cannabis. Un marché qui pourrait intéresser les actuels commerçants. "L'usage de stupéfiants, c'est 68 000 inscriptions au casier judiciaire par an. Il suffit que vous soyez un peu jeune, un peu pas blanc, c'est pas terrible pour trouver un premier boulot avec ce casier. Est-ce que ça va marcher sur le long terme ? Je n'en sais rien."
Le collectif Police contre la Prohibition n'est de toute façon pas là pour pondre des solutions miracle. "On a souvent le sentiment de faire du Don Quichotisme, mais on ne peut pas taire la voix du flic dans ce débat. Elle est très importante. Qui mieux que nous peut en parler ?"
Julian Stobbs, la moitié du "couple Dagga" qui a mené une bataille de cinq ans devant les tribunaux pour la légalisation du cannabis, a été tué dans un vol près de Lanseria à Johannesburg.
Stobbs et Myrtle Clarke exploitaient un club privé et une salle de musique sur la propriété. Le vol à main armée a eu lieu aux premières heures de vendredi matin.
"Les attaquants sont entrés dans la chambre du couple et ont tué par balles Jules Stobbs. Il a été blessé mortellement. Myrtle était indemne et les attaquants sont partis avec deux téléphones portables et deux ordinateurs portables", a déclaré l'organisation à but non lucratif Fields of Green For All, où ils occupaient des postes de responsables.
"La communauté du cannabis pleure le décès de notre héros. La famille demande au public de respecter sa vie privée et de laisser de la place à Myrtle et à la famille pendant cette période difficile. Merci pour l'effusion d'amour que nous avons déjà reçue", indique le communiqué.
Le directeur de la sécurité communautaire à AfriForum, Ian Cameron, a confirmé que Stobbs avait été abattu lors d'un vol dans leur petite exploitation à Sunrella.
«Ils ont tout volé dans la maison, sont revenus et sont entrés dans la chambre à coucher et ont abattu le mari.»
Cameron a déclaré qu'ils avaient également volé les téléphones portables du couple.
Le porte-parole de la police, le capitaine Kay Makhubele, n'a pas pu immédiatement commenter la question.
Les hommages et les condoléances sont partagés sur les réseaux sociaux par leurs amis.
Rastafarian Gareth Prince, qui a mené la lutte pour la légalisation de la marijuana en Afrique du Sud pendant 21 ans, a déclaré à TimesLIVE qu'il avait été très choqué par la mort de Stobbs.
«C'était un guerrier intrépide, quelqu'un qui n'avait pas peur d'exprimer ses pensées et de défendre ce en quoi il croyait. C'était un grand guerrier pour la liberté du dagga. Sa mémoire durera aussi longtemps que nous nous souviendrons du cannabis. "
Prince a déclaré qu'ils n'étaient pas en mesure de joindre vendredi son partenaire de toujours, Myrtle Clarke.
"C'est une grande perte et on peut comprendre qu'elle est très désemparée, alors nous allons lui permettre de pleurer et d'attendre qu'elle fasse une déclaration."
Stobbs et Clarke ont été arrêtés en 2010 à leur domicile pour possession et trafic de drogue.
"Nous étions tellement indignés par notre traitement aux mains de la police que nous avons poursuivi sept départements gouvernementaux pour avoir promulgué des lois illégales", avait-elle déclaré précédemment.
Depuis la Haute Cour de Pretoria en 2013, leur bataille juridique s'est poursuivie jusqu'à la décision de la Cour constitutionnelle en septembre 2018 qui a décriminalisé l'utilisation, la culture et la possession de dagga en privé et pour la consommation personnelle. Le tribunal, qui a précisé le montant autorisé pour un usage personnel, a donné au Parlement deux ans pour mettre à jour la législation afin de refléter son verdict.
Le couple a ensuite rejoint d'autres militants sociaux du mouvement Fields of Green For All, pour faire face aux obstacles à la réglementation légale du cannabis en Afrique du Sud, y compris ceux arrêtés pour son utilisation, sa culture et son commerce.
Petit article de soft-secret ....
https://softsecrets.com/fr/2020/06/29/le-gouvernement-macron-intensifie-sa-lutte-contre-le-cannabis/
QCM:
Pourquoi vouloir taper un grand coup sur l autoproduction ? :
a) parce que quand on voit les gang et mafia lourdement armée se balancer des véhicules béliers a la tronche, on se dit qu il vaut mieux taper sur des petits fumeurs qui font pousser chez eux leur consomation
b) parce que le lobbying des gros trafiquants a réussit à convaincre Mr Macron 1er et OMC avec plein d'arguemnt de 500€ dans des valises que la concurrence des auto-producteurs est déloyal car il n ont pas de guetteur ou main noirs a payé et tout un tas d'autre personnel , de douanier et de stup à corrompre , qu il n ont pas de frais d avocat exorbitant ect ect
c) parce qu'en vu d une légalisation et d une production d Etat, il serait bon d 'éliminer la concurrence
d) a+b+c
A++
Le gouvernement Macron intensifie sa lutte contre le cannabis
Le but du gouvernement Macron est-il
d’éradiquer totalement le cannabis du territoire français ? Trois
nouvelles mesures particulièrement répressives ont récemment été mises
en place par le gouvernement. Leur stratégie est de s’attaquer à la fois
à l’offre et à la demande.
Les amendes cannabis de 200 euros sont actuellement expérimentées dans 4 villes françaises. A la mi-juillet l’expérimentation sera étendue aux villes de Lille et Marseille, puis à toute la France. Les personnes interpellées en train de consommer sur la voie publique ou dans leur véhicule devront payer cette contravention dans les 45 jours et l’infraction sera inscrite au casier judiciaire.
L’un des objectifs du « plan anti-stup »du gouvernement est de lutter contre l’autoculture et les growshops. La surveillance de trois growshops de l’est de la France pendant plusieurs mois a permis l’interpellation simultanée de 120 cultivateurs le mardi 23 juin. 210 gendarmes et policiers ont été mobilisés pour cette gigantesque opération.
Malgré les réserves de la CNIL (Commission nationale informatique et libertés), la loi autorise désormais la surveillance automatisée d’internet et des réseaux sociaux par les services de douane, grâce à l’intelligence artificielle (AI) Pourrons-nous continuer à nous exprimer librement sur le thème du cannabis, sur les blogs et les réseaux sociaux, comme nous le faisons actuellement ?
L’heure est grave ! Nous appelons bien sûr tous les consommateurs et les cultivateurs à la plus grande prudence. Ces mesures portées par le trio infernal (Macron, Philippe, Castaner) se révèlent particulièrement efficaces. Il y a quelques mois, le Premier ministre a présenté son nouveau plan anti-drogue et a annoncé la création de l’OFAST (Office anti-stupéfiants) La lutte contre le trafic et la consommation de cannabis fait partie des priorités d’Emmanuel Macron pour la fin du quinquennat. Le président choisit de suivre les aspirations sécuritaires de son électorat de droite plutôt que de « renverser la table » en légalisant le cannabis, comme on avait pu l’espérer il y quelques années.
Il y a actuellement 5 millions de consommateurs dans notre pays, soit environ 8 % de la population. Est-il possible de faire de 5 millions de citoyens, de vulgaires délinquants ? L’expérimentation du cannabis médical est sans cesse reportée. Les usagers thérapeutiques n’ont donc que deux solutions : se fournir au marché noir ou cultiver eux-mêmes du cannabis adapté à leur pathologie. Il y avait probablement de nombreux usagers thérapeutiques parmi les cultivateurs interpellés dans l’est de la France.
Cultivateurs, revendeurs, transporteurs, consommateurs : le problème est le même pour tous. Face à l’adversité, devrions-nous adopter une stratégie plus offensive ? Depuis plus de 40 ans, des manifestations pour la légalisation sont organisées par différentes associations. Le cannabis fait partie de la vie quotidienne de nombreux français mais peu de gens se rendent dans ces manifestations. Il est plus que temps de se mobiliser.
Après ces mauvaises nouvelles, il reste toute de même quelques raisons de croire en un avenir meilleur. Hier, des maires écologistes ont été élus dans plusieurs grandes villes françaises. La légalisation du cannabis a toujours fait partie du programme d’EELV (Europe Ecologie Les Verts).
Espérons qu’en 2022, les français élisent un nouveau président anti-prohibitionniste.
Texte et photo : Olivier F
Source: softsecrets.com
En France, les aprioris autour de la consommation du cannabis sont toujours très présents. La loi prévoyant une peine de prison ferme pour les fumeurs de joints est par exemple toujours en vigueur. Pour tenter de lever les tabous, Michka, consommatrice et spécialiste de cette plante, nous raconte son quotidien de femme peu ordinaire et nous livre les secrets de son mode de vie inspirant.
FemininBio : Vous êtes une pionnière du chanvre, une "grande dame" comme nous pouvons le lire sur la couverture de votre prochain livre, comment s'est éveillée cette prise de conscience pour le cannabis et quelles ont été vos principales actions ?
Michka : En 1970, après un an de croisière sur un vieux voilier, j’ai quitté l’Europe pour le Canada. Je suis arrivée en Colombie-Britannique, non loin de Vancouver, et j’ai trouvé un poste de prof de français dans un lycée au nord de la province. Et un soir, lors d’une réunion avec d’autres profs, on m’a passé un joint… ou plutôt un stick, comme cela se pratiquait là-bas, c’est-à-dire une mince cigarette ne contenant que du cannabis, sans tabac. Je n’avais jamais été confrontée à cette plante et j’ai été très décontenancée. J’ai fait semblant de tirer une bouffée et, bien sûr, je n’ai rien senti. C’est seulement à la troisième occasion que je me suis laissé aller suffisamment pour sentir quelque chose. Là, j’ai su très vite qu’avec l’Herbe, comme j’aime l’appeler, j’avais trouvé une amie. Soudain, je découvrais un nouveau continent. Aux antipodes de l’image que ma culture en donnait. Non sans une certaine naïveté, j’ai voulu faire savoir au monde que nous avions des idées fausses sur la question. Cela a pris la forme d'un livre, co-écrit avec Hugo Verlomme, Le Dossier vert d’une drogue douce, paru chez Robert Laffont en 1978. Mais c’est seulement quinze ans plus tard que mon rôle d’écrivain allait me précipiter dans l’arène…
Un jour de 1994, je crois, la moutarde nous est montée au nez, au docteur Bertrand Lebeau et moi-même, en découvrant qu’un professeur de médecine, conseiller de l’OMS et de différents chefs d'État, mettait en avant des « études scientifiques » menées en dépit du bon sens, dans le but d’alimenter sa croisade anti cannabis. Nous avons écrit deux articles incisifs… et le croisé en question nous a poursuivis en justice. Il en est résulté un procès qui fit un certain bruit. Il faut rappeler qu’en France, la loi votée en 1970, toujours en vigueur, prévoit une peine de prison pour les fumeurs de cannabis. Dans les années 1990, les forces de police réprimaient jusqu’à la représentation de sa feuille, allant jusqu’à faire pression sur les libraires pour qu’ils cachent les livres non conformes.
Au tout début des années 2000, j’ai pris plaisir à braver cet interdit en présentant, au salon de l’Agriculture de Paris, un petit livre intitulé Pourquoi et comment cultiver du chanvre... avec, en couverture, une gracieuse Ève voilant sa nudité derrière une feuille de chanvre. Ce qui me valut d’être embarquée manu militari au quai des Orfèvres pour y être interrogée. Les Verts m’apportèrent leur soutien, le Journal de 20 heures sur Canal+ présenta « le livre que l’on n’a pas le droit de montrer », et il en résulta une certaine commotion. Fondamentalement, je m’exprime par ma plume ; mais j’ai le goût de l’aventure…
On vante de plus en plus les bienfaits du chanvre ou du CBD, mais vous militez depuis des années pour la légalisation du cannabis. Comment expliquer les bienfaits d'une plante qui, avec sa teneur en THC, possède des effets psychotropes parfois risqués (bad trip, etc.) ?
Je vois là deux sujets différents : les éventuels bienfaits du cannabis d’une part et, de l’autre, sa légalisation. S’il faut le légaliser, ce n’est pas en vertu d’éventuels bienfaits, mais parce que la prohibition elle-même entraîne des effets pervers. On l’a vu avec la prohibition de l’alcool aux États-Unis qui, pendant la quinzaine d’années qu’elle a duré, a eu des conséquences dévastatrices sur la santé publique et la société en général. Il faudrait légaliser le cannabis quand bien même il serait dangereux. Car la prohibition crée de nouveaux risques.
Un peu comme pour l’avortement, qui était dangereux tant qu’il était clandestin.
Personnellement, je suis prête à aller plus loin : l’individu n’est-il pas souverain quant à ce qu’il souhaite introduire dans son propre corps ? Et même : en tant qu’êtres humains, ne recevons-nous pas, à la naissance, le droit d’utiliser à notre guise toutes les plantes qui poussent sur notre belle planète ? Oui, le THC possède des effets psychotropes, c’est ce qui fait sa beauté. À condition de l’honorer et de respecter un code des bons usages qui, justement, n’a pas encore eu la possibilité de voir le jour chez nous du fait de sa prohibition !
Pour quelle(s) pathologie(s) le cannabis thérapeutique a-t-il fait le plus ses preuves ?
La recherche sur les aspects thérapeutiques du cannabis a longtemps été bannie, car les gouvernements craignaient que des résultats favorables affaiblissent leur position prohibitionniste. C’est donc par la bouche des malades eux-mêmes qu’on a commencé à savoir, dès le début des années 1970, que les troubles de la vision liés au glaucome disparaissent chez ceux qui en fument, ou qu’il supprime les redoutables nausées des chimiothérapies. Les recherches ont enfin repris il y a quelques années et, depuis, c’est une avalanche de nouvelles pistes de guérison. Les chercheurs ont découvert que notre corps produit des « endocannabinoïdes », substances très proches des principes actifs du cannabis, ce qui explique l'incroyable diversité de ses effets thérapeutiques.
Dans votre ouvrage, vous parlez de "dimension sacrée" du cannabis. Quelle est-elle et où est-elle la plus répandue ?
Le cannabis est originaire des contreforts de l’Himalaya. Il demeure sacré en Inde, où il est lié au dieu Shiva et où des ascètes qui ont fait vœu de renoncement, les Sâdhus, le fument rituellement, au moyen de longues pipes non coudées, les shiloms. Par ailleurs, sur le continent indien, la boisson alcoolisée est considérée comme sale, impure. Un membre de la caste sacerdotale des brahmanes qui en a absorbé doit se purifier avant d’entrer dans un temple. On touche là aux racines cachées de la prohibition du cannabis : un clash culturel entre l’Est et l’Ouest. Car, chez nous, c’est le vin qui est sacré. Il est le sang du Christ lorsqu’un fidèle le porte à sa bouche dans le rituel de la Sainte communion. Et il faut une bouteille (au moins !) pour consacrer toute célébration, qu’il s’agisse de l’obtention d’un diplôme, d’un mariage ou du lancement d’un navire.
Ce sont les Hippies qui ont fait passer la marijuana, comme on disait alors, du ghetto où elle inspira les premiers joueurs de jazz jusqu'aux familles blanches bourgeoises des États-Unis, puis d'Europe. Pour les flower children des années 1960-70, qui incitaient à « faire l’amour, pas la guerre », le cannabis était le vaisseau qui allait transformer la société. En ouvrant les consciences, il allait permettre que la violence et la compétition soient remplacées par une coopération bienveillante.
Une variété de graines porte votre nom. Comment est-ce arrivé et quelles sont les particularités de la Michka ?
C’est la banque de graines Sensi Seeds qui a créé la Michka. Quand ils m’ont contactée pour me faire savoir qu’ils souhaitaient m’honorer pour ma « contribution exceptionnelle à la connaissance du cannabis » en donnant mon nom à une nouvelle variété, j’ai été très claire : à condition qu’elle me plaise. J’aime les variétés qui stimulent la créativité, qui me mettent en contact avec mon intuition – avec cette partie de nous qui est connectée à plus grand que nous. Donc j’ai demandé que ce soit une sativa, et si possible une Haze. Or les variétés de type sativa sont de plus en plus rares, parce qu’elles mettent plus longtemps à atteindre leur maturité et qu’aujourd’hui tout le monde est pressé. Mais j’ai été exaucée : la Michka est claire et lumineuse. Parfaite pour se livrer à une activité artistique comme l’écriture !
Comment devrait être abordée la question du cannabis en France, de son utilisation et de sa régulation (pour limiter les addictions) ?
Comme chacun sait, prévenir est plus facile que guérir. On aurait pu prévenir en le traitant comme on traite le vin ou le tabac. Au lieu de cela, on l’a prohibé, ce qui l’a fait passer aux mains d’organisations en marge de la loi, et a dressé la jeunesse contre les forces de l’ordre. Les messages de prévention ne peuvent pas être entendus par des jeunes qui savent pertinemment que « l’information » institutionnelle est biaisée. Pour avoir une chance d’être entendu, il faut parler vrai. Le premier message de prévention, à mon sens, porterait sur l’importance de séparer le cannabis et le tabac, comme cela se pratique depuis le début sur le continent américain. En Europe, il est traditionnel de les fumer mélangés. Et cela complique tout, car le tabac est tellement accrochant ! Un manuel du bon usage pourrait suggérer qu’avant d’allumer un joint, on se donne une seconde de réflexion pour s’assurer que c’est une bonne idée, là, maintenant. Et, si la réponse est oui, que l’on prenne une autre seconde pour poser une intention, pour énoncer mentalement ce que l’on souhaite favoriser, par exemple la créativité, la convivialité ou, au contraire, l’intimité, ou encore le sentiment d’union avec la nature… Le cannabis ne convient pas à tout le monde. On en revient à l’éternelle question d’être attentif aux messages de son corps, d’identifier ce qui nous sert et ce qui nous entrave, et d’en tenir compte. D’agir en conscience.
Notre experte
Michka partage actuellement son temps entre Paris et la Colombie Britannique, entre sa maison d’édition et l’écriture de la série autobiographique dont ce livre, La grande dame du cannabis se dévoile aux Editions MAMA, est le nouvel épisode.
Les abeilles raffolent de cannabis et cela pourrait les sauver
Mathias L
Environnement
17/06/2020
Et c’est une bonne nouvelle pour la restauration des populations d’abeilles.
Selon une nouvelle étude, les abeilles adorent le cannabis. En effet, les plants de chanvre de grande taille seraient un réel aimant pour les populations d’abeilles.
Menées par les chercheurs de l’université de Cornell, les dernières recherches ont été publiées sur le site de Entomological Society of America, une communauté scientifique de recherche sur les insectes. Tout comme une étude précédente publiée à l’Université de l’État du Colorado, les résultats concluent que les abeilles sont très attirées par les plants de cannabis en raison des quantités abondantes de pollen qui se trouvent dans les fleurs.
Une découverte qui peut potentiellement ouvrir la voie à des recherches visant à soutenir les populations d’abeilles en difficulté. Selon l’étude, les plus grands plants attirent 17 fois plus d'insectes que les plus petits.
Ces résultats sont étonnants. Les variétés florales qui attirent tant les insectes possèdent un nectar bien plus sucré que le cannabis. Les couleurs vives propres aux fleurs sont aussi un attrait pour les abeilles, contrairement aux plants de chanvre aux couleurs ternes.
rgbspace sur IStock
Une découverte importante
Cette étude pourrait être cruciale. Le chanvre est une culture de fin de saison, il pourrait donc combler les lacunes de la pénurie de pollen en fin de saison et améliorer la survie des populations de pollinisateurs.
Sans oublier que le rôle des abeilles est essentiel. Elles sont responsables dans le monde entier de la reproduction des plantes qui, sans ces pollinisateurs, disparaîtraient. D'après les chercheurs, le pollen riche en cannabinoïdes n’aura pas d’impact sur notre alimentation ou « sur le développement des abeilles en raison de la perte des récepteurs de cannabinoïdes chez les insectes ».
La culture du chanvre est déjà bien développée en France. Il est également au cœur des débats politiques, de par ses vertus thérapeutiques. Le cannabis thérapeutique serait donc à la fois un remède pour les humains et les abeilles, ce qui pourrait pousser le gouvernement à finalement penser à autoriser sa production.
https://trustmyscience.com/cannabis-pendant-grossesse-dommages-confirmes-pour-bebe/
Cannabis pendant la grossesse : des dommages confirmés pour le bébé
Fleur Brosseau
19 juin 2020
Médecine & Bio
Il est aujourd’hui prouvé et admis que le tabac et l’alcool consommés pendant la grossesse nuisent au développement de l’enfant. Peu d’études ont en revanche établi avec précision les conséquences de la consommation de cannabis ; certaines ont néanmoins déjà montré que l’exposition du fœtus au cannabis pouvait entraîner un poids plus faible à la naissance et des séquelles plus tardives durant l’enfance ou l’adolescence, liées à l’action de cette substance psychoactive sur le cerveau. Des chercheurs australiens se sont penchés sur la question et ont étudié les effets délétères du cannabis pendant la grossesse.
Une enquête menée en Australie en 2016 révélait que 10 à 20% des femmes en âge de procréer avaient consommé du cannabis au cours des 12 derniers mois. De plus, une étude publiée en 2019 dans le Journal of the American Medical Association rapportait que le nombre de femmes enceintes consommant du cannabis avait doublé entre 2002 et 2017. Il était donc essentiel de mener une étude sur le sujet, afin de mieux informer la population sur les risques encourus.
Une substance qui nuit à la croissance du bébé
Pourquoi une telle augmentation de la consommation ? Car depuis quelques années, plusieurs pays ont assoupli la législation concernant le cannabis. Les Pays-Bas, le Canada, quelques États américains (Californie, Colorado…) et l’Afrique du Sud autorisent complètement sa consommation (que ce soit dans un cadre récréatif ou thérapeutique). D’autres pays comme l’Australie, le Royaume-Uni, la Pologne ou l’Allemagne autorisent son usage à des fins thérapeutiques uniquement.
Prévalence ajustée de la consommation de cannabis chez les femmes de 12 à 44 ans, d’après les données de l’Enquête nationale sur la consommation de drogues et la santé, menée aux États-Unis en 2002-2017. Crédits : JAMA/N. Volkow et al.
Le fait que le cannabis donne de bons résultats lorsqu’il est utilisé dans un cadre médical – pour soulager les douleurs réfractaires aux médicaments traditionnels, inhérentes aux maladies chroniques comme le cancer – contribue à une perception globale plus « positive » de cette substance. Certains considèrent ainsi que le cannabis est une drogue sûre et sans danger. Dans les régions où sa consommation est légale, les dispensaires lui prêtent même des vertus anti-nauséeuses pendant la grossesse. Mais aucune étude scientifique n’a confirmé, ni infirmé, son efficacité dans ce contexte.
Conséquence de cette bonne réputation : une étude parue dans le Journal of addiction medicine en 2017 a montré qu’une femme enceinte sur trois ne pensait pas que le cannabis pouvait nuire à son bébé. 35 % des 306 femmes interrogées ont déclaré consommer du cannabis au moment du diagnostic de grossesse et 34 % d’entre elles ont continué à en consommer. En outre, 10 % ont déclaré qu’elles consommeraient plus de cannabis pendant la grossesse s’il était légalisé.
Dans le cadre de cette nouvelle étude, une équipe de l’Université d’Adélaïde, menée par le Dr Luke Grzeskowiak, a recruté 5610 femmes nullipares (en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Irlande et au Royaume-Uni), présentant des grossesses à faible risque, entre 2004 et 2011. À 14-16 semaines de grossesse, les participantes ont été classées en 4 groupes distincts selon leur consommation de cannabis autodéclarée : jamais consommé, consommé mais arrêté avant la grossesse, consommé mais arrêté en début de grossesse (avant 15 semaines), toujours consommé à 15 semaines de grossesse.
Puis, les scientifiques ont analysé plusieurs paramètres néonatals pour établir un éventuel lien de cause à effet : le poids à la naissance des nourrissons, leur tour de tête, leur taille, l’âge gestationnel (le nombre de semaines d’aménorrhée), et le taux de morbidité ou mortalité néonatale.
Parmi la cohorte étudiée, 314 femmes (5,6%) ont déclaré avoir consommé du cannabis au cours des 3 mois précédant ou pendant leur grossesse. 19 % consommaient encore du cannabis à 15 semaines de grossesse : leurs bébés présentaient un poids de naissance plus faible que celui des bébés de mères qui n’avaient jamais consommé de cannabis (-127 g en moyenne), ainsi qu’un tour de tête réduit (-0,5 cm en moyenne) et ils étaient plus petits (-0,8 cm en moyenne). Des résultats plutôt inquiétants, sachant qu’il est désormais prouvé que les nourrissons de faible poids à la naissance présentent une morbidité et une mortalité relativement élevées.
Par ailleurs, leur naissance s’est faite plus précoce : l’âge gestationnel était abrégé de 8,1 jours en moyenne. Un résultat qui n’est guère surprenant: une étude antérieure menée au Canada en 2019 avait déjà mis le doigt sur le fait que consommer du cannabis pendant la grossesse favorisait – jusqu’à doubler le risque – une naissance prématurée (avant 37 semaines de gestation).
L’équipe de Grzeskowiak précise que les écarts observés étaient encore plus importants lorsque les femmes concernées consommaient du cannabis plus d’une fois par semaine (sauf dans le cas de l’âge gestationnel, qui n’était a priori pas impacté par la fréquence de consommation). À noter que les effets recensés par les chercheurs sont ici indépendants de la consommation de tabac (contrairement à de nombreuses études passées). Conclusion : oui, consommer du cannabis pendant la grossesse a bel et bien des conséquences sur le développement du bébé.
Deux fois plus de risques de complications postnatales
L’impact de la consommation de cannabis pendant la grossesse ne s’arrête pas là : les chercheurs ont également observé des complications graves postnatales, telles que des problèmes respiratoires ou autres complications nécessitant une admission en unité néonatale spécialisée. Ces complications étaient deux fois plus susceptibles de survenir chez les bébés dont la mère consommait encore du cannabis à 15 semaines (par rapport aux bébés dont la mère n’était pas consommatrice). Des résultats qui viennent corroborer une étude antérieure réalisée aux États-Unis en 2017, qui faisait part d’un risque accru de morbidité néonatale lié à la consommation de cannabis.
Autre constat important : l’équipe n’a pas relevé de différences significatives dans les résultats néonatals entre les bébés dont les mères avaient arrêté de consommer du cannabis juste avant ou au tout début de leur grossesse, et les bébés dont les mères n’étaient pas consommatrices. Conclusion : il est recommandé aux futures mamans de stopper leur consommation dès qu’elles envisagent d’avoir un enfant ou qu’elles constatent être enceintes.
Comment le cannabis agit-il concrètement sur le développement du fœtus ? Ceci n’est pas encore clairement défini, mais les composés toxiques qu’il produit lorsqu’il est fumé, comme le monoxyde de carbone – que l’on retrouve également dans le cas du tabac – pourraient expliquer la réduction globale des paramètres néonatals : le futur bébé reçoit moins d’oxygène, pourtant essentiel à sa croissance. L’explication peut également provenir directement des composés contenus dans le cannabis et qui peuvent traverser le placenta. En effet, le THC (tétrahydrocannabinol) et le CBD (cannabidiol) influencent les fonctions corporelles, y compris dans le cerveau (sinon personne ne l’utiliserait de façon récréative…). Si ces substances atteignent le fœtus, quid de son développement cérébral et de ses facultés cognitives à venir ?
À noter que les chercheurs avouent que leurs résultats sont toutefois à prendre avec des pincettes. Bien qu’ils aient veillé à écarter de leurs analyses tout autre facteur pouvant nuire au développement du fœtus (tabac, alcool ou autres substances psychoactives), ils soulignent que leur étude à ses limites. Pour commencer, la consommation de cannabis était autoévaluée par les participantes et le nombre de femmes qui ont déclaré continuer à en consommer pendant leur grossesse était, en fin de compte, relativement faible. Ensuite, ils n’ont pas tenu compte de la nature du cannabis consommé (quantité, teneur en THC).
Cependant, étant donné le nombre croissant de preuves suggérant des dommages potentiels sur le futur bébé, les scientifiques jugent plus sûr d’éviter de consommer du cannabis pendant la grossesse, et même dès qu’une grossesse est envisagée.
Par
Paul Laurent
-
27 juin 2020
Par Brendan Bures de The Fresh Toast, fourni exclusivement à Benzinga Cannabis.
Un nouveau sondage montre à quel point le cannabis est enraciné dans le courant dominant, en particulier par rapport à d’autres questions controversées.
Sept Américains sur 10 pensent que fumer de la marijuana est moralement acceptable, selon un nouveau sondage Gallup publié mardi. Cela représente un petit bond par rapport à un sondage précédent qui avait révélé que les deux tiers des personnes étaient favorables à la légalisation de la consommation de cannabis dans le pays.
Le sondage saisit les opinions américaines sur 21 questions différentes considérées comme controversées maintenant ou à un moment donné dans le passé. D’autres mesures jugées moralement acceptables au même titre que la consommation de cannabis étaient le contrôle des naissances, le jeu, les relations sexuelles avant le mariage et le divorce. Bien que le cannabis puisse être fermement ancré dans le courant dominant, de nombreuses Américaines considèrent les idées comme tabou. Les questions que plus de gens considèrent comme moralement répréhensibles que moralement acceptables comprennent l’avortement, la pornographie et la polygamie.
On pouvait s’y attendre, l’idéologie influence considérablement la façon dont les Américains ont répondu au sondage et fumer de la marijuana représentait l’un des plus grands écarts entre ceux qui se sont identifiés comme conservateurs vs libéraux. Cinquante et un pour cent des conservateurs ont trouvé que fumer de la marijuana était moralement acceptable, mais 83% des libéraux ont dit la même chose. Seuls six autres problèmes, y compris le sexe avant le mariage, l’avortement et les relations homosexuelles ou lesbiennes, avaient des écarts d’opinion plus importants.
CONNEXES: Probiotiques et cannabis: ce que les prestataires de santé devraient savoir
« L’opinion publique continue d’évoluer de manière drastique en faveur du statut juridique et culturel de la marijuana et il est temps que les lois fédérales évoluent également », a déclaré le directeur politique de NORML, Justin Strekal. « Alors que nous approchons de la fête de l’indépendance, il est rassurant de voir que des majorités des deux côtés du spectre idéologique conviennent que les adultes devraient être libérés des entraves de l’interdiction de la marijuana. »
Aurora Cannabis ferme sa production au Québec
PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE
Les plantations du producteur de cannabis Aurora, à Lachute
L’entreprise albertaine Aurora Cannabis fermera ses deux installations de production au Québec lors d’une deuxième ronde de coupe d’activités et d’effectifs annoncée mardi, et qui s’inscrit dans la suite de son plan de restructuration entamé en début d’année.
Cette fois-ci, les deux installations québécoises qui seront fermées sont localisées à Pointe-Claire – la division Aurora Vie dotée d’une production de 4000 kg par an – ainsi qu’à Lachute, nommée Aurora Eau et dotée d’une capacité de 4500 kg par an.
Elles font partie des cinq centres de production qui seront retranchés de l’actif d’Aurora Cannabis d’ici le début de l’an prochain. L’entreprise établie à Edmonton a décidé de concentrer sa production canadienne dans trois installations plus grosses situées en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique. Aurora Cannabis veut aussi augmenter sa production outre-mer dans sa division Aurora Nordic, située au Danemark.
Côté effectifs, les coupes s’annoncent aussi vives au cours des prochains mois, pouvant toucher jusqu’à 700 employés selon l’estimation faite mardi par Aurora Cannabis. L’entreprise entend d’abord retrancher le quart (25 %) de son personnel administratif et commercial, ce qui sera suivi d’une réduction de près d’un tiers (30 %) de ses effectifs de production.
« Il ne s’agit pas simplement d’un exercice de réduction des coûts. Nous avons entrepris un réalignement stratégique de nos opérations afin de protéger la position d’Aurora en tant que leader sur les principaux marchés mondiaux des cannabinoïdes, notamment le Canada », explique Michael Singer, président exécutif et chef de la direction par intérim d’Aurora Cannabis. En matière d’impact financier, Aurora Cannabis prévoit comptabiliser pour près de 200 millions en charges spéciales de dépréciation liées à des actifs de production et des stocks dans ses prochains résultats de quatrième trimestre et de fin d’exercice 2020, attendus au début de septembre.
En février dernier, Aurora Cannabis avait annoncé qu’elle comptabiliserait une première charge spéciale de restructuration de 1 milliard de dollars en dépréciation d’actifs dans ses prochains résultats. L’entreprise avait aussi indiqué qu’elle prévoyait licencier au moins 500 de ses 3000 employés au cours des mois suivants.
Du point de vue de l’analyste John Chu, chez Desjardins Marchés des capitaux à Toronto, « avec cette autre étape de leur plan de restructuration, les dirigeants d’Aurora Cannabis affirment que l’entreprise demeure alignée pour un retour à un résultat d’exploitation (EBITDA) positif à son premier trimestre 2021, alors que le consensus d’analystes tend encore vers un déficit d’environ 3 millions. Pour ma part, je préfère m’en tenir à ma prévision d’un léger bénéfice d’exploitation d’environ 150 000 $. »
Dans ses plus récents résultats financiers, au terme de son troisième trimestre 2020, Aurora Cannabis avait comptabilisé une perte d’exploitation cumulative rendue à 280,5 millions sur des revenus nets (hors taxes) de 206 millions depuis le début de son exercice 2020.
Quant au résultat net durant cette période, il s’affichait en énorme déficit cumulatif de 1,4 milliard, en incluant le milliard de dollars en charges spéciales comptabilisées durant le troisième trimestre.
En Bourse, mardi, les investisseurs en actions d’Aurora Cannabis ont d’abord semblé apprécier cette autre annonce de coupes d’activités et d’effectifs – la deuxième cette année – en poussant leur prix en hausse de 10 % en mi-journée.
Mais cet élan favorable s’est dégonflé ensuite, vers une fin de séance en recul de 0,8 %, à 18,40 $ par action. Par conséquent, la valeur boursière attribuée à Aurora Cannabis demeure inférieure de 85 % à son niveau de 118 $ par action d’il y a un an, et au dixième seulement du sommet de 180 $ par action atteint en octobre 2018.