Genève devrait tester le marché régulé et taxé du cannabis
Par Invité, dans International,

Le groupe interpartis, qui planche sur la régularisation du marché du cannabis à Genève, vient de publier son deuxième rapport. Il dit avoir bien entendu les critiques émises en décembre 2013 et les préoccupations des opposants, mais il tient à son idée, celle d'implanter à Genève le modèle de consommation espagnol. Il s'agirait d'autoriser pour les adultes exclusivement, sur une période d'essai de trois ans, la distribution, la vente et la consommation de cannabis dans le cadre d’associations contrôlées par l’Etat. Le groupe bannit le terme de «Social Club», car, écrit-il, il ne veut pas conférer à son projet «une impression de «lounge» qui ferait la promotion de cette consommation».
 
Présidé par le professeur Sandro Cattacin, le groupe composé de membres de tous les partis sauf l'UDC et Ensemble à gauche *, a modifié la feuille de route qu'elle propose aux autorités, notamment sur les mineurs et le financement du système. Le groupe de réflexion admet que la diminution attendue des coûts de la sécurité qui devrait résulter de la quasi disparition des trafiquants de cannabis, puisque les consommateurs pourraient se ravitailler à bon compte dans des lieux spécialisés, ne couvrira sans doute pas le coût du système. Il propose donc de lever une taxe sur le cannabis sur le modèle de ce que fait l'Etat américain du Colorado ou de proposer aux consommateurs une cotisation pour s'affilier au système.
 
Pour le groupe, entre deux maux de choisir le moindre. Il s'agit, écrit-il dans un communiqué de presse diffusé vendredi, que l'Etat gagne en efficacité dans la lutte contre le trafic de drogue. Et, «plutôt que de jeter l'argent du contribuable dans une guerre contre la drogue qui s'avère onéreuse et inefficace», il convient d'offrir aux adultes exclusivement la possibilité de fumer leur joint dans un environnement sécurisé et régulé.
 
Pour éviter que les mineurs soient la proie des trafiquants, le groupe Cattacin pense que le modèle portugais peut être une solution (lire ici une étude en anglais). Une commission de dissuasion recevrait les dénonciations des enseignants, des infirmiers scolaires ou des travailleurs sociaux de mineurs problématiques. L'idée étant là d'orienter rapidement ces jeunes vers les bons thérapeutes et de conseiller les parents.
 
Les militants* des partis politiques représentés au Grand Conseil estiment que leur projet est viable et présente une solution crédible pour lutter contre le crime organisé qui se nourrit du trafic de stupéfiant et proposer aux consommateurs un produit certifié moins dangereux. Ils estiment que d'autres villes suisses pourraient être intéressées de se joindre à cet essai.
 
* Les membres du groupe sont Sandro Cattacin, professeur ordinaire à la faculté de sociologie de l'Université de Genève, Sophie Buchs, secrétaire générale du PDC, Marie-Thérèse Engelberts, députée MCG, Andreas Saurer, constituant, et Mathias Bushbeck député des Verts, Lydia Schneider Hauser, députée socialiste, Rollin Wavre, PLR, et Arnaud Moreillon, secrétaire général du Parti socialiste genevois et coordinateur du rapport 1.1.
 
(TDG)
 
Source:https://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/geneve-devrait-tester-marche-regule-taxe-cannabis/story/23794737
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Cannabis thérapeutique : la mère d'une enfant épileptique en appelle à François Hollande
Par Indi-Punky,
Lola est atteinte du syndrome de Dravet, une forme rare et sévère d'épilepsie. Et selon sa maman, Sandrine, seul le cannabidiol, une molécule dérivée du cannabis, permettrait de soulager les souffrances de sa fille.
 
"Le Cannabidiol va accroitre les effets des médicaments qu'elle prend déjà. L'avantage serait de pouvoir diminuer son traitement qui est très lourd pour le moment en effets secondaires", explique-t-elle au micro de RTL.
 
Sandrine a découvert ce traitement en faisant des recherches sur Internet : "chez des enfants qui sont déjà sous cannabidiol on remarque qu'il y a moins de crises, les enfants sont plus posés, n'ont plus de tremblements, des enfants qui ne marchaient plus remarchent", avance-t-elle.
 
Son courrier transmis au ministère de la Santé
 
Mais ce médicament, autorisé dans plusieurs pays d'Europe et aux Etats-Unis, est interdit en France. Cette mère de famille d'Ornans, dans le Doubs, en appelle donc à la responsabilité des autorités de santé.
 
"Quand on sait qu'on a une médecine alternative sous la main et qu'on ne fait rien, j'appelle ça de la non-assistance à personne en danger", affirme-t-elle, "voilà ce que j'ai marqué à François Hollande. J'ai eu une réponse, il transmet ce courrier au ministère de la Santé."
 
 
Selon elle, le temps est compté : "il y a beaucoup de décès d'enfants qui ont le même syndrome, quand on sait qu'on a l'opportunité d'essayer une médecine alternative, je pense qu'il faut se dépêcher."
 
En France, certaines personnes testent déjà, sans autorisation, l'Epidiolex, composé à 98% de cannabidiol et destiné aux épileptiques, rapporte l'Est Républicain.
 
Source: https://www.rtl.fr/actu/cannabis-therapeutique-la-mere-d-une-enfant-epileptique-en-appelle-a-francois-hollande-7768344172
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Et si le cannabis était le tabac de demain ?
Par Invité,
Ou faut-il préférer la dépénalisation ou la légalisation, afin de limiter la criminalité associée à la vente de ce produit et de faciliter la demande de soins de ceux qui le nécessitent ? Les états ont diversement tranché face à cette question, mais ceux qui se sont orientés vers la voie de la dépénalisation ont dans la très grande majorité des cas laissé la production et la commercialisation du cannabis aux mains d’industries privées. Ces dernières deviendront-ils demain l’égal des cigarettiers d’aujourd’hui ?
 
Ce que cache l’argumentation sanitaire
 
C’est la question que soulèvent Kimber P. Richter et Sharon Levy du département de médecine préventive et de santé publique de l’Université du Kansas dans un éditorial publié en ligne sur le site du le New England Journal of Medicine. Ces deux spécialistes établissent de nombreux rapports entre le cannabis et le tabac afin de démontrer que le premier pourrait devenir demain un fléau semblable au second. Elles notent ainsi tout d’abord, qu’à la manière du cannabis, hier, les bénéfices du tabac sur la santé ont pu être évoquées. Elle rappellent en effet que les campagnes de publicités des cigarettiers ont ciblé « les femmes, les enfants et les populations fragiles en associant le fait de fumer à l’idée de liberté, de sex-appeal (…) et dans les premiers temps aux effets bénéfiques pour la santé ». Ce petit rappel fera peut-être écho à ceux qui aujourd’hui s’intéressent aux bienfaits du cannabis. « Il existe des preuves de l’effet du cannabis sur la réduction des nausées associées aux chimiothérapies (…) et on a observé des effets antispasmodiques ou analgésiques prometteurs. Cependant, les fabricants de cannabis et ses défenseurs lui attribuent de nombreux autres effets – par exemple face à l’anxiété – qui ne sont assortis d’aucune preuve », ajoutent-elles
.
En ce temps là, le tabac n’était pas une arme mortelle
 
Outre cette mise en garde contre une trop grande importance accordée aux effets bénéfiques du cannabis, le parallèle des deux spécialistes invite à se souvenir que le « tabac n’a pas toujours été aussi dangereux et addictif qu’il l’est aujourd’hui ». Ils s’agit ici de lancer un avertissement à ceux qui affirment que le cannabis serait moins dangereux que le tabac et présenterait un risque de dépendance moins élevé, puisque par exemple seuls 9 % des consommateurs de cannabis répondent aux critères de dépendance contre 32 % des consommateurs de tabac. Cependant, les deux auteurs remarquent qu’avant la forte industrialisation de la production du tabac, ce dernier n’était pas le danger qu’il est devenu désormais. « Dans les années 1880, (…) seul 1 % du tabac était consommé sous forme de cigarettes manufacturées » remarquent-elles en guise de préambule. Cependant, l’industrialisation massive a fait exploser le nombre de fumeurs et le nombre d’utilisateurs de produits manufacturés. Cette évolution a contribué à la forte progression de l’addiction (puisque celle-ci est en grande partie liée aux produits ajoutés dans les cigarettes) et au fléau qu’est aujourd’hui le tabagisme. Aussi les deux spécialistes mettent en garde contre une évolution comparable pour le cannabis, s’il est laissé aux mains d’industriels ayant pour objectif naturel le développement de sa consommation. Elles notent en outre qu’aujourd’hui, ces producteurs disposent d’une arme redoutable qui n’existait pas lors de l’explosion du tabac : internet.
 
Cette démonstration n’est cependant pas un plaidoyer absolu pour le maintien des législations punitives. C’est une mise en garde contre un désengagement des institutions publiques dans la production de cannabis. A cet égard, Kimber P. Richter et Sharon Levy jugent intéressant le dispositif mis en place en Uruguay qui repose sur une nationalisation de la production de cannabis, même si elles notent que ce système devra faire ses preuves.
 
Aurélie Haroche
 
Source:https://www.jim.fr/medecin/actualites/pro_societe/e-docs/et_si_le_cannabis_etait_le_tabac_de_demain__145955/document_actu_pro.phtml
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Marijuana à des fins médicales: avertissement aux investisseurs
Par Invité,
Le conseil composé des autorités provinciales et territoriales en valeurs mobilières du Canada a souligné lundi qu'un nombre important d'émetteurs assujettis ont annoncé leur intention de se lancer dans la culture et la vente de marijuana à des fins médicales.
 
Cette situation découle de la nouvelle réglementation prise par le gouvernement canadien le 1er avril dernier. En vertu de la modification à la règlementation fédérale, seule des entreprises peuvent être autorisées à produire de la marijuana à des fins médicales.
 
Les ACVM disent avoir constaté que plusieurs émetteurs assujettis de petite taille ou inactifs ont présenté des plans d'affaires axés sur ce type de produit.
 
Dans bon nombre des cas, le seul fait d'annoncer une intention de se consacrer à ce type d'activité s'est traduit par une hausse immédiate du cours de l'action de la société.
 
Les ACVM craignent que les investisseurs s'exposent à un préjudice financier en faisant l'acquisition de telles actions à un prix gonflé avant que l'entreprise ne soit viable.
 
Quelque 850 entreprises ont jusqu'ici présenté une demande d'autorisation.
 
Source:https://www.lesaffaires.com/bourse/analyses-de-titres/marijuana-a-des-fins-medicales-avertissement-aux-investisseurs/569944
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Albanie: offensive de la police au royaume du cannabis
Par Invité,
Lazarat, un village de 2 200 habitants au sud de l’Albanie, s’est transformé en deux jours en champ de bataille. Huit cents policiers y sont actuellement déployés, appuyés par des blindés et des membres des forces spéciales. Face à eux, des narcotrafiquants lourdement armés leur opposent une farouche résistance pour défendre leurs précieux plants de cannabis. Des négociations sont en cours avec les villageois pour qu’ils rendent les armes.
 
L’opération a débuté lundi 16 juin au matin lorsque plusieurs centaines de policiers ont tenté d’entrer à Lazarat pour détruire les champs de cannabis. Selon un communiqué de la police, des villageois ont alors tiré à la mitrailleuse lourde et aux roquettes antichars pour les stopper. Pour l’heure, un policier a été blessé. Le ministre de l’Intérieur Saimir Tahiri a appelé les habitants de Lazarat à prendre « leurs distances d’avec les criminels ».
 
900 tonnes de cannabis produites chaque année
 
Il s’agit de la première opération de grande envergure menée par la police albanaise contre ce village surnommé « le royaume du cannabis ». Bénéficiant d’un climat chaud et situé près d’un réservoir d’eau, l’endroit est idéal pour la culture de « l’or vert ». Selon la police italienne, Lazarat compterait 319 hectares de champs de cannabis et en produirait 900 tonnes chaque année, pour une valeur estimée à la revente d’environ 4,5 milliards d’euros, soit le tiers du PIB de l’Albanie. Pour les villageois, l’exploitation du chanvre est nettement plus lucrative que l’agriculture « traditionnelle » : on estime que deux kilos de cannabis valent le prix d’une tonne de blé.
 
Une journaliste de l’AFP s’est rendue sur place en novembre dernier. Elle raconte que des milliers de personnes originaires des régions les plus pauvres du pays affluent chaque matin à l’entrée du village pour travailler comme journaliers dans les plantations de chanvre cultivées en toute impunité. Jusqu’à ce lundi, la police n’osait pas intervenir en force à Lazarat de peur de déclencher une guerre. A chaque fois, la moindre tentative d’y pénétrer s’était soldée par des affrontements armés. « La culture de la marijuana, à une telle dimension, montre l’incapacité de l’Etat à contrôler ce territoire et à faire respecter l’Etat de droit », expliquait en octobre dernier le journaliste albanais Gjergji Erebara dans un article de l’Observatoire des Balkans et du Caucase.
 
Donner des gages à l'Europe
 
D’après l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, c’est en effet principalement d’Albanie que provient le cannabis consommé sous forme de marijuana en Europe, après avoir transité par la Grèce ou l’Italie. Et selon l’International Narcotics Control Strategy, un rapport publié annuellement par le département d’Etat américain, le pays a enregistré en 2012 une hausse de 175% sur les saisies de marijuana par rapport à l’année précédente. Un chiffre qui peut être expliqué par un renforcement de l’activité policière, mais également par une augmentation de la production.
 
Des chiffres qui valent régulièrement à l’Albanie des remontrances de la part de ses voisins européens, alors que le pays souhaite obtenir lors du sommet européen des 26 et 27 juin prochains le statut de candidat à l’UE, première étape du long processus d’adhésion. En décembre 2013, plusieurs pays, dont la France, s’y étaient opposés, justement en raison des insuffisances dans la lutte contre la corruption et le crime organisé. A l'approche du sommet de l'UE, le Premier ministre albanais Edi Rama doit donc convaincre. C'est pour faire entendre ses arguments qu'il a rencontré le président François Hollande le 11 juin dernier à Paris. Cette offensive contre le « royaume du cannabis » pourrait être un gage de sa bonne volonté. « La police albanaise doit rendre la fierté de l'Albanie en Europe en effaçant Lazarat de la carte européenne de la drogue », a d'ailleurs déclaré Edi Rama dans un message publié sur Facebook.
 
Source:https://www.rfi.fr/europe/20140617-albanie-offensive-police-lazarat-royaume-cannabis/
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Pourquoi ne réagissons-nous pas tous de la même manière au cannabis?
Par Invité,
Maureen Dowd, 62 ans, lauréate du prix Pulitzer, est éditorialiste au New York Times. Au début de l’année, elle a été victime d’un bad trip sous cannabis. L’Etat du Colorado avait peu auparavant légalisé l’usage récréatif de cette drogue, et elle avait décidé de faire des recherches sur place. Recherches qui l’ont conduite à goûter une barre chocolatée imprégnée d’herbe. Quelques bouchées de trop, visiblement: elle dit être entrée dans un «état hallucinatoire».
Elle dit aussi avoir passé huit heures recroquevillée sur le lit de sa chambre d’hôtel, paralysée par la paranoïa.
 
L’éditorialiste s’est appuyée sur cette expérience pour lancer un débat sur les dangers de l’overdose à la marijuana comestible –problème majeur dans les Etats américains pro-cannabis.
Il est toutefois possible que Maureen Dowd fasse partie des personnes qui supportent mal le cannabis. Car si l’herbe apaise la plupart de ses consommateurs, nous avons tous en tête quelques exemples du contraire; un copain de fac qui s’est barricadé dans sa chambre après avoir inhalé quelques bouffées sur un bang, par exemple (cela vous est peut-être même arrivé). Comment se fait-il qu’une même drogue puisse avoir des effets aussi différents?
 
Cette question est en elle-même problématique. Le cannabis n’est pas une seule et même drogue: il contient des dizaines de composés chimiques, qui semblent avoir des effets variés –et parfois même opposés– sur le cerveau. Le tetrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD) ont fait l’objet d’études fort intéressantes. En 2010, des chercheurs ont montré que le fait de prétraiter une personne avec une dose de CBD permettait de la protéger contre les effets les plus déplaisants du THC, la paranoïa par exemple.
 
Dans une étude similaire publiée en 2012, les participants ont ingéré des comprimés comprenant une seule de ces deux molécules (qui sont combinées dans le cannabis). Les volontaires qui avaient pris les comprimés au THC avaient plus tendance à souffrir de paranoïa et d’hallucinations que ceux qui avaient ingéré du CBD.
 
Les chercheurs sont allés plus loin: ils ont cherché à savoir quels effets cognitifs spécifiques du THC sont susceptibles de provoquer la paranoïa –entre autres symptômes psychotiques. Après avoir ingéré du THC ou du CBD, les participants ont été installés face à un écran où apparaissait une série de flèches; on leur a demandé d’indiquer la direction de chacune d’entre elles. La plupart des flèches pointaient directement vers la gauche ou la droite, mais certaines d’entre elles étaient légèrement inclinées (ces dernières étaient surnommées «excentriques» par les chercheurs).
 
Les participants à qui l’on avait donné du CBD jouissaient d’une activité cérébrale accrue, et remarquait donc les flèches excentriques plus facilement. C’est là le comportement habituel d’une personne qui n’est pas droguée: la répétition d’un même stimulus ne nous intéresse pas, mais le moindre changement soudain nous saute aux yeux.
 
Les participants qui avaient pris du THC n’ont pas réagi de manière normale. Les flèches pointant vers la gauche et la droite (qui constituaient la quasi-totalité des images) étaient pour eux plus intéressantes que les excentriques. Les chercheurs estiment ainsi possible que le THC sape notre capacité à mettre la routine en arrière-plan.
 
Savoir ne pas prêter une attention démesurée aux choses ordinaires est pourtant une compétence des plus importantes. Si nous étions fascinés par le moindre gazouillis d’oiseau, par la moindre affiche, notre vie deviendrait impossible. Cette tendance à se focaliser de manière obsessionnelle sur le moindre détail de leur environnement contribue peut-être au sentiment de paranoïa qui gagne certains consommateurs de cannabis.
 
Cette différence d’effets entre le THC et le CBD explique en partie pourquoi les connaisseurs considèrent que certaines variétés de cannabis (qui ne contiennent pas toutes les mêmes proportions et les mêmes doses de THC et de CBD) provoquent des pics d’excitation et d’euphorie, tandis que d’autres ont tendance à procurer un sentiment d’apaisement –et ce quel que soit le profil neuropsychologique du consommateur.
 
Le cannabis contient du THC et du CBD, mais il se peut que votre cerveau soit plus réceptif à l’une de ces deux molécules. Ainsi, le cerveau de Maureen Down a peut-être une forte affinité pour le THC; inversement, peut-être que les fumeurs plus tranquilles assimilent mieux le CBD.
Il existe sans doute aussi un facteur psychologique en plus de l’explication neurochimique.
Prenez les effets de l’alcool: il y a les buveurs qui ont l’alcool mauvais, les buveurs tapageurs, ceux qui se lancent dans des tirades enflammées, ceux qui se mettent à pleurer... la liste et longue. Ici, le produit reste le même: contrairement au cannabis, l’alcool ne contient qu’une substance psychotrope. Il doit donc exister une autre explication.
 
Il existe des tonnes d’études consacrées aux différents effets de l’alcool; la plupart d’entre elles s’intéressent aux variations dans les agressions liées à l’ébriété. Malheureusement, aucune d’entre elles n’est entièrement satisfaisante –ce qui est le cas de beaucoup de travaux de recherche en psychologie (ceci n’est pas un attaque contre les psychologues et les psychiatres; c’est un domaine de recherche particulièrement complexe, voilà tout).
 
Il existe une théorie selon laquelle certaines personnes ne s’intéressent pas vraiment aux conséquences de leurs actes, et ce même quand elles sont sobres. Lorsque ces personnes boivent, elles ont l’alcool mauvais –et comme elles manquent de recul sur elles-mêmes, elles ne modèrent pas leurs pulsions agressives. Des chercheurs de l’université d’Etat de l’Ohio ont consacré une étude à la question en 2012.
 
Les résultats ont montré que les participants qui se moquaient des conséquences de leurs actes étaient particulièrement excités, sous l’effet de l’alcool, à l’idée d’administrer un choc électrique à leurs adversaires dans une épreuve de réflexe. L’étude a fait grand bruit; toutefois, il y a une différence entre un choc électrique administré en laboratoire et un coup de poing administré dans un bar.
 
Par ailleurs, les conséquences de la –tristement– célèbre expérience de Milgram sont aujourd’hui connues: toute personne participant à une expérience de psychologie ayant recours à des chocs électriques est en mesure de savoir que la douleur est entièrement simulée.
 
D’autres traits de personnalité, comme le niveau d’anxiété, ont été évoqués pour expliquer le comportement des personnes en état d’ébriété. La plupart de ces études sont fondées sur des scénarios organisés en laboratoire, peu semblables aux situations rencontrées par les buveurs d’alcool dans la vie de tous les jours.
 
Les différences de comportement face à l’alcool pourraient aussi dépendre de facteurs génétiques. Selon les conclusions d’une étude de jumeaux réalisée en 2010, un tiers des variations du niveau d’agressivité des personnes en état d’ébriété serait lié au patrimoine héréditaire. Notons tout de même que cette enquête a été réalisée par auto-évaluation, et que la capacité à évaluer sa propre colère et sa propre agressivité peut nettement varier d’une personne à l’autre.
 
Le monde de la recherche n’est pas encore parvenu à un consensus, mais il est clair que la façon dont nous réagissons face aux produits stupéfiants dépend d’une série de facteurs (traits de personnalité, génétique, expérience). On ne peut pas tout mettre sur le dos de la substance en question.
 
Pourquoi Maureen Dowd a-t-elle passé la nuit à angoisser dans son hôtel, à Denver? Parce qu’elle a consommé une certaine dose et une certaine variété d’herbe, et aussi parce que son cerveau réagit d’une certaine manière quand il est face à des molécules psychotropes. Mais son profil psychologique a sans doute également joué un rôle dans l’histoire.
 
Source:https://www.slate.fr/story/88565/cannabis
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Més que un Cannabis Social Club
Par Indi-Punky,
Welcome to Barcelona


 
 
 
 
Barcelone – Carrer Santa Monica. « J’essaie de ne pas trop me faire remarquer pour le moment, moi je veux être là pour des années. » Voilà la première chose que nous dit, enregistreur éteint, Oscar, propriétaire du Strain Hunters Club ouvert il y a à peine quelques semaines dans le centre historique de Barcelone. La bataille fait rage à Barcelone entre Cannabis Social Club pour prendre leur part du gâteau de l’énorme business du tourisme cannabique.
 
300, c’est le nombre astronomique de Cannabis Social Club qu’il y a à Barcelone, alors qu’ils étaient à peine une vingtaine il y a quatre ans. Un Cannabis Social Club ? Un mot poli pour dire un point de vente de marijuana. Dans les Cannabis Social Club, « les associés » viennent « chercher » leur marijuana comme à la pointeuse . Les fauteuils, la musique et la Playstation en plus.
 
Au départ, des associations parfaitement légales. La loi espagnole autorise chaque citoyen à cultiver à titre privé 3 plants de marijuana. Les Cannabis Social Clubs réunissent en coopératives des petits cultivateurs qui partagent leur récolte, sans bénéfice et en toute transparence. Mais les entrepreneurs de la ganja se sont engouffrés dans la brèche en montant eux aussi leurs clubs privés. Aujourd’hui ils caressent le rêve de transformer Barcelone en nouvelle Amsterdam.
 
 
 
 
 
 
Association de gens normal
Au Strain Hunters Club, c’est Oscar, quadra sûr de lui, qui nous accueille. Teint orange, allure sportive, et mâchoire serrée, il se présente comme « le président » de son association de « cultivateurs ». Son club : peut-être l’un de plus beaux de toute la ville. A deux pas de La Rambla, le Strain Hunters vous attend dans son ambiance boisée, avec des photos sous verre d’icônes de la culture canna et des fauteuils en skai. Les boissons sont servies par des créatures de rêve pendant que des gros bras distribuent les pochons de beuh à l’aide de balances électroniques über-high-tech. Oscar est fier comme un coq que son club aux faux-airs de datcha accueille la gent féminine :
 
« D’habitude, les femmes ne se sentent pas à l’aise. Ici, la fille vient avec son copain et elle est contente parce que le club est joli. »
 
Pour avoir l’honneur d’acheter un gramme de cannabis dans ce club qui veut taper une clientèle haut-de-gamme, venir « parrainé» par un ami et armé d’une pièce d’identité. Pas la peine de présenter le moindre engagement auprès de l’association, ni même de justifier d’un domicile en Espagne. Une petite signature, votre adresse, et le numéro de votre passeport… bravo, vous êtes désormais socio ! Chaque mois, vous pouvez retirer entre 10 et 80 grammes de cannabis pour la modique somme de 10 euros le gramme.
 
 
CSC | Ze story
En Espagne, le mouvement des Cannabis Social Club s’est lancé à la fin des années 1990 sous l’impulsion de militants pour la dépénalisation de la marijuana. Au départ, des idéalistes un brin tête brûlée qui profitent des largesses de la loi espagnole sur les stupéfiants : ici, chaque résident est autorisé à cultiver 3 plants et à consommer dans un espace privé. Les petits malins créent des associations et montent des clubs privés pour mettre en commun leurs récoltes et fumer en toute tranquillité.
 
Autre objectif pour les pionniers des Cannabis Social Club : donner une voix à tous les potheads du pays et mettre la pression sur l’État espagnol pour qu’il dépénalise. Plusieurs Cannabis Social Clubs sont dissous par les autorités mais d’autres affaires font jurisprudence. Comme au Pays Basque en 2001 où pour la première fois, un tribunal donne raison à une association de cultivateurs interdite en première instance.
 
 
 
 

Le Strain Hunters, quelque part entre la taverne et la datcha


 
 
 
 
Cannabiz’ Social Club
Dans les quartiers touristiques de Barcelone, les Cannabis Social ont tous les apparats d’immenses machines à fric. À La Mesa, situé dans le quartier du Born, à deux pas d’une des cathédrales les plus visitées de la ville, un vestibule sombre et dépouillé, à la manière d’un bar lounge pour nouveaux riches. Il faut montrer patte blanche pour accéder à la salle de consommation de 140 mètres carrés, située derrière un muret à l’abri des regards. La déco est « bohémienne-chic » dixit le patron : ici des canapés chinés de haute volée, un DJ permanent et des projections aux murs de vidéos d’art et d’essai. Les échanges se font par système informatisé dernier cri. L’équipe d’une quinzaine d’employés est tout droit sortie des pages mode de Vice – d’ailleurs le magazine le plus branché du monde trône partout dans le club.
 
Ce lundi soir à La Mesa, des socios se présentent continuellement au bar. Le business des Cannabis Social Club est en train de péter tous les chiffres à base de frais d’inscriptions allant de 20 à 50 euros et d’un gramme qui s’échange en moyenne à 10 euros. El Pais estimait en décembre que les clubs de la ville généraient 5 millions d’euros par mois. Joint par StreetPress, Jaime Prats, fondateur de la revue culte Cañamo qui suit l’actu du cannabis depuis 20 ans, évoque des clubs écoulant jusqu’à 2 kilos de cannabis par jour. Les plus gros, comme le Kush, revendiquent 25.000 socios. La Mesa en a 8.000. Le BCN THC qui a ouvert il y a à peine deux semaines compte déjà 500 adhérents.
 
Clandestino
Dans ces machines-à-frics à ciel ouvert, un seul point vient noircir la vie rêvée des « cultivateurs ». Déclarées sous le statut d’association à but non lucratif, les Cannabis Social Club n’ont pas le droit de faire de pub. Dans les rues des quartiers touristiques, les clubs – qui ne peuvent même pas poser d’enseigne – sont invisibles. Pas le droit non plus au sacro-saint flyer, ni même d’ouvrir une page sur Internet. Sur le web, les Cannabis Social Club sont aussi introuvables. Pour arriver au Strain Hunters, il nous a fallu arpenter pendant une demi-heure des forums consacrés au cannabis, avant de se résoudre à passer un coup de fil a un autre gros « cultivateur ».
 
Pour débaucher leur clientèle, les Cannabis Social Club usent et abusent des réseaux sociaux. Sur Instagram, Twitter et Facebook, leurs comptes postent et repostent. Oscar nous présente trois lascars habillés streetwear derrière un comptoir en bois brillant : son équipe de community managers. Nous aurons même la semi-obligation d’être pris en photo pour les réseaux sociaux en compagnie du Big Boss, qui se félicitera qu’on voit à l’image mon magnétophone et mon carnet de notes :
 
« Ca fait sérieux ».
 
 
 
D’habitude, les femmes ne se sentent pas à l’aise
 

Mais que se cache derrière cette devanture ?


 
 

Oscar nous fait poser pour son Instagram


 
 
 
 
Enrôlement toujours, Robert Mosterd, patron hollandais de La Mesa, propose de monter un partenariat avec StreetPress. Votre site d’information préféré pourrait devenir « socio » et avoir le droit de « parrainer de nouveaux adhérents ». Il y aurait bien sur rémunération, sachant que pour s’inscrire à la Mesa un nouveau membre doit s’acquitter d’une somme de 20 euros…
 
Lumpen proletariat
Interdit de publicité, le juteux business des Cannabis Social Club attire toute une faune de rabatteurs qui sent fort la misère sociale. Comme Mr. Green, un espagnol d’une trentaine d’années décrit par ses concurrents au mieux comme un vagabond ou un junkie, au pire comme un… tueur. Armé d’une tablette Samsung nouvelle génération d’un blanc éclatant, Mr. Green arpente les rues de Barcelone à la recherche de touristes qu’il pourrait faire entrer dans des Cannabis Social Club. Grande tige sèche, vêtue d’une casquette verte et d’un baggy, Mr. Green confie être un gamin de la DASS. Il a aussi un fils qu’il n’a jamais rencontré. Petit dealer depuis ses douze ans, il vit des miettes de l’économie des Cannabis Social Club. Sur chaque personne qu’il fait entrer dans un club grâce à son parrainage, il touche – d’après ses chiffres – de 25% à 50% des 20 euros de la cotisation obligatoire. Une misère au vue de sa moyenne haute de 5 adhésions par jour. En contrepartie, Mr. Green essaye de fourguer sa marchandise – MDMA, coke, viagra – aux jeunes touristes qu’il a alpagués. Il acceptera de répondre à nos questions une fois que nous aurons versé 20e au président du club pour lequel il fait le trottoir.
 
 
 

“Més que un club”, slogan du Barça


 
 
 
 
Un peu plus haut dans la hiérarchie sociale des crève-la-faim, il y a Mark , Hollandais d’une trentaine d’année qui se touche souvent les narines. Visage émacié et beaucoup trop parfumé, ce sosie de Robbie Williams à l’œil vitreux s’est installé à Barcelone il y a un an et demi, avec pour ambition de faire son beurre dans ce qu’il voit déjà comme « une nouvelle Amsterdam ». *L’idée de génie de Mark : monter une agence touristique qui permette aux touristes de fumer le matin dans des clubs et de visiter la Sagrada Familia foncedé l’après-midi. Concours Lépine toujours : il prépare une application pour proposer aux touristes des réductions dans des magasins de fringues partenaires de Cannabis Social Club.
 
Pour le moment il est rabatteur et « cultivateur » de marijuana – il dit fournir un des plus gros clubs de la ville. Pendant notre interview, Mark disparaîtra mystérieusement quelques minutes après avoir reçu un coup de fil.
 
 
 
Ils veulent faire le maximum de fric, le plus rapidement possible avant que la législation change
 
 
 
 

A l’Ariam, les dealers sont des mama espagnoles


 
 
 
 
Business model
Pour remplir leurs caisses, certains clubs n’hésitent pas à enfreindre la loi. Comme le Kush, vraisemblablement le plus rentable de la ville. Devant le Kush, nous verrons sortir en à peine 15 minutes presque une dizaine de très jeunes Français. Le Kush prend un maximum de risques en envoyant une armée de rabatteurs dans les rues de Barcelone – ce qui est interdit – taper les touristes au profil de spring breakers. Certains parlent même de 50 chalands. Romain, à peine 19 ans, a pu rentrer tranquillement alors que l’entrée lui avait été refusée dans d’autres clubs à cause de son âge. A l’intérieur, le personnel est presque exclusivement composé de jeunes noirs – en majorité des Cubains et des Dominicains. L’endroit est étouffant avec au mur des écrans de télé qui diffusent du gros rap pendant que des touristes, vêtus courts et rougis par le soleil, viennent s’approvisionner au « dispensaire » – le comptoir à weed. Un jeune homme, qui a travaillé au Kush, assure que les gérants font un classement des rabatteurs. Avec promotions et humiliations à la clé. D’après lui le club serait tenu par deux allemands, « des noirs » :
 
« Ce qu’ils veulent, c’est faire le maximum de fric, le plus rapidement possible avant que la législation change. »
 
Oscar et le Strain Hunter adoptent une autre stratégie. Le « cultivateur » fait profil bas et espère fidéliser une petite clientèle de qualité pour que le jour où la législation évolue, il soit parmi les clubs les plus réputés de la ville. En ligne de mire : le rêve de faire partie des pionniers d’une nouvelle Amsterdam. Mr. Green, qui lui a proposé ses services de rabatteur, s’est fait rembarrer comme un malpropre. « Le street-promoting, c’est pour des clubs qui n’ont pas les mêmes objectifs que nous », clame Robert Mosterd, propriétaire de La Mesa, qui vise aussi une clientèle select et le long terme.
 
 
 

Albert Tio, des discothèques au cannabis


 
 
 
 

A la Mesa, il est interdit de prendre en photo les socios


 
 
 
 
Hypocrisie
Dans la ville, c’est l’hypocrisie la plus totale. Vous n’entendrez jamais un entrepreneur prononcer les mots de « vendre » ou de « clients ». On dit « partager » et « socios ». A l’entrée du Kush trône un immense panneau qu’on imagine faire beaucoup rire le personnel : « En este local ni se compra ni se vende marijuana » * . Le cannabis serait officiellement cultivé par les adhérents de l’association qui mettraient en commun leurs récoltes. Pourtant, les adhérents du Kush sont bien tous de passage en Espagne…
 
Plus lol encore, le syndicat de la FedCac, qui doit en théorie porter la voix des petits cultivateurs de cannabis, est dirigé par … Albert Tio, un des dirigeants de la Terrassa, une des plus grosses boites de nuit de Barcelone ! Albert Tio est aussi le boss de l’Airam, un club qui bénéficie d’un spot imprenable à deux pas de la Rambla et qui fait régulièrement le plein. Accompagné de sa splendide épouse paraguayenne, il nous reprend quand on prononce devant lui le mot « client » :
 
« Il faut que tu changes de logiciel : ici on parle d’associations et d’adhérents. »
 
Robert Mosterd, fondateur de La Mesa, y va de son petit sketch :
 
« Je fais ça pour l’amour de cette plante. A La Mesa tout est réinvesti dans l’association. Il n’y a pas de chiffre d’affaire. »
 
Tout comme Albert Tio, Robert Mosterd est représenté par le cabinet d’avocats Nieto Povedano qui veille aux affaires d’une bonne partie des Cannabis Social Club les plus rentables de la ville.
 
 
 
 
 
 

StreetPress peut vous parrainer dans plusieurs Cannabis Social Club


 
 
 
 
Entrepreneurs
Qui se cache derrière les Cannabis Social Club ? D’abord des entrepreneurs un brin aventuriers comme Robert Mosterd, actuellement en procès pour s’être fait prendre avec … 22 kilos de cannabis ! Ce hollandais de 47 ans et boss de La Mesa prétend vivre de ses activités de photographe et de décorateur d’intérieur, après un passé dans le business de la restauration. Le teint hâlé, l’allure élégante – malgré l’embonpoint – dans son ensemble blanc, le businessman aux cheveux blonds-délavés reçoit au second étage du club dans un open-space digne d’une start-up de la Silicon Valley. Ses deux partenaires hollandais : des trentenaires à l’allure de yuppies en vacances. L’un d’entre eux admet vivre de ses « cultures » de marijuana et de la vente de graines. Il s’est installé en Espagne il y a 1 an et demi pour profiter du boom des coffee shops version barcelonaise. « Par contre, tu n’écris pas ça dans l’interview ».
 
 
 
 
 
 
Oscar, président du magnifique Strain Hunters club à 5 mètres de La Rambla, bénéficie, lui, de l’appui d’un gros investisseur : l’empire Green House qui gère des coffee shops en Hollande, vend des semences de chanvre et produit même des programmes de télévision diffusés sur National Geographic. Le club porte d’ailleurs le nom de cette émission. Oscar travaillerait pour eux comme réalisateur et photographe. Le quadra dynamique, au profil de requin de la weed, confie « cultiver » depuis plus de 20 ans.
 
D’autres gérants ont des airs de petites frappes. Comme au BCN THC, un club à l’allure de MJC bas-de-gamme avec sa table de billard, sa Playstation et ses graffiti pour ados. Au BCN THC, on cultive son look gangsta et la moyenne d’âge ne dépasse pas les 22 ans . Les 6 jeunes fondateurs ont investi près de 70.000 euros, de l’argent qui proviendrait de leurs économies … Pourtant son président de 21 ans, Alejandro, est chômage depuis ses 19 ans après une carrière furtive de maçon. Un des habitués ira jusqu’à nous menacer si on écrit des choses qui ne lui plaisent pas.
 
 
 
Il parait qu’ils ne veulent plus donner de licences
 
 
 

Le président Alejandro et Mr. Green


 
 
 
 
Marché noir
Lorsque que l’on s’inscrit comme membre à La Mesa, l’hôtesse au look de DJ electro explique aux nouveaux adhérents qu’ils doivent cacher dans leur caleçon les pochons quand ils sortent du club. Les proprios du club nous offrent un petit panel de 4 de leurs délicieuses herbes mais attention ! Le barman met tout dans un seul pochon en séparant chaque weed d’une feuille à rouler pour ne pas les mélanger :
 
« Si tu te fais arrêter par la police avec 4 pochons différents, ils peuvent te mettre en garde-à-vue pour trafic. »
 
Contrairement aux apparences, transporter de la marijuana, la fumer en public et la cultiver en quantité suffisante pour alimenter un commerce est interdit en Espagne. Pour fournir « le dispensaire » du Strain Hunters, Oscar explique que ses « cultivateurs » lui amènent ses herbes en petite quantité, dans des sac-à-dos, dans la plus grande clandestinité. Officiellement, une partie des membres de l’association s’occupe de cultiver. D’autres se chargent du transport jusqu’au club. Robert Mosterd de La Mesa concède, lui, se fournir parfois au marché noir.
 
Fournir de la weed en masse à ses socios n’est pas quelque chose de facile pour le commun des mortels : « Faire pousser de la bonne haze comme celle que tu trouves dans certains clubs, c’est super chaud ! Il faut être un pro », assure Mr. Green. Ramon, 30 ans et fumeur depuis toujours, a vu les Cannabis Social Club fleurir dans sa ville natale de Tarragone, à 100 bornes de Barcelone :
 
« Ce sont tout simplement les dealers de toujours qui ont ouvert leur commerce. »
 
 
 
 
 
Attention à la parano ! Le patron du Strain Hunters nous fait fumer. Et voilà qu’on s’attend à ce que déboule d’un moment à l’autre des hommes armés de kalachnikov venu détruire le point de vente d’un « cultivateur » concurrent…
 
 
 
 
 
 
 
Régulation
« Et toi, en tant que journaliste, tu penses qu’on va pouvoir tenir ? » s’inquiète un des partenaires hollandais de Robert. La poule aux œufs d’or des entrepreneurs de la weed est menacée. Joint par StreetPress, le ministère catalan de la santé explique qu’une loi devrait sortir d’ici deux à trois semaines. La régulation est en marche et c’est la course à l’armement. « Il parait qu’ils ne veulent plus donner de licences. Mais ils ne les retirons pas à ceux qui les ont déjà », croit savoir Alejandro. Le président du BCN THC souffle : les travaux de mise aux normes de son local pour obtenir une licence ont mis près de 6 mois… mais son club a pu ouvrir juste à temps avant la loi ! Ouf ! Mr. Green, le petit dealer à la dégaine de grande gigue, explique que la spéculation est déjà en marche : certains entrepreneurs auraient acheté des licences par dizaines dans le but de les revendre, une fois la nouvelle loi passée.
 
 
 
 
 
 

A la Meca, Cannabis Social Club version roots


 
 
 
 
Dans les locaux de La Maca, une association militante pour la dépénalisation du cannabis, Jaume Xaus porte-parole de la fédération de la CatFac, reçoit. Ici, le Cannabis Social Club a des airs de squat entre potes : un dreadeux zone sur un canapé pendant qu’un étudiant passe du blues depuis un ordinateur d’un autre âge. Vous êtes dans le quartier populaire de Sants où il n’y a pas de touristes. Jaume prétend incarner la pureté des Cannabis Social Club : des coopératives de petits cultivateurs qui fonctionnent en circuit fermé, à but non lucratif et qui font vœux de transparence. Le militant craint que les clubs qu’il fédère deviennent « les victimes collatérales » de ceux qui ont « de mauvaises pratiques ». Il demande à ce que la future régulation limite à 500 le nombre d’adhérents par association. Il voudrait aussi faire justifier les socios d’une présence d’au moins 15 jours sur le territoire espagnol.
 
De quoi mettre des bâtons dans les roues des entrepreneurs de la weed ? Ce filou de Mr. Green tape une barre :
 
« Et comment ils vont faire ? Vérifier qu’on demande bien aux touristes leur billet d’avion aller/retour ? »
 
Le rabatteur, qui squatte tous les forums consacrés au chanvre à Barcelone pour y laisser ses coordonnées, se prépare avec optimiste au début de l’été :
 
« Je m’attends à recevoir des centaines de messages et de mails. L’année dernière je tournais à 9.000 euros par mois. »
 
 
 

Jaume Xaus, militant anti-prohibition


 
 
 
* : Mark ne s’appelle pas Mark
* En VF: “Ici, on ne vend pas et on n’achète pas de marijuana”
 
NB: L’article a été écrit sous l’influence d’adjuvants
 
Source: https://www.streetpress.com/sujet/137318-mes-que-un-cannabis-social-club
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Condamné sans peine, Bertrand Rambaud, militant du cannabis thérapeuthique, va faire appel
Par Invité,
Atteint du VIH et d’hépatite C depuis 30 ans, Bertrand Rambaud vit une souffrance permanente. Né en 1961, il ne trouve de repos que par la prise de cannabis. Une substance qu’il doit aller chercher aux Pays-Bas, sur prescription. Pour s’éviter des allers-retours, il cultive de l’herbe chez lui. Seulement voilà, le cannabis est classé comme une drogue, et donc interdite à la consommation et a fortiori à la production.
 
Mardi 1er avril, Bertrand Rambaud a été arrêté dans la rue à Strasbourg. Porteur de quelques grammes de cannabis sur lui, il a été arrêté par les policiers et placé en garde à vue. Son appartement a été perquisitionné, 87 grammes de cannabis thérapeuthique ont été saisis ainsi qu’une trentaine de plants. Son procès correctionnel se déroule aujourd’hui devant le tribunal de grande instance de Strasbourg.
Une audience à suivre en direct sur Rue89 Strasbourg ci-dessous.
 
11.05
Fin de ce compte-rendu en direct. A très vite pour un résumé de l’audience.
 
 
11.03
Le tribunal annule la prolongation de la garde à vue, et déclare coupable Bertrand Rambaud. Il est dispensé de peine.
 
 
11.01
Le tribunal est de retour dans la salle d’audience.
 
 
10.48
Le tribunal se retire pour délibérer. Pause dans ce compte-rendu en direct. Reprise avec le retour du tribunal et le prononcé du délibéré.
 
 
10.47
Me JB : « C’est pourquoi je ne vous demande pas une dispense de peine car le droit, ce n’est pas arrondir les angles. Oui M. Rambaud a commis une infraction et va le refaire. LA seule voie qui s’impose à vous, c’est la dispense de peine. »
 
 
10.45
Me JB : « On a un homme qui se bat, non seulement pour lui mais aussi pour les autres, et ce depuis des années. Qui n’a jamais été condamné et qui décéderait s’il venait à cesser son traitement.
 
Aujourd’hui, on retient en France trois magistrats, un greffier pour une loi qui n’est jamais appliquée car aucune peine de prison ne sera appliquée. Je pense qu’une position claire, nette et tranchée permettrait de rendre toute sa valeur à la loi et qui vous placerait aussi dans un courant jurisprudentiel de plus en plus fourni. »
 
 
10.42
Me JB : « Plusieurs médecins témoignent que l’arrêt de la prise de cannabis par M. Rambaud mettrait en danger directement sa vie. »
 
 
10.40
Me JB : « Un médecin a attesté que tous les médicaments autorisés par la pharmacopée française avaient été essayés sans succès. Donc M. Rambaud a un dilemme : soit il respecte la loi mais il meurt, soit il survit mais il risque 10 ans de prison. »
 
 
10.39
Me JB : « A peine quelques heures après sa garde à vue, il a déjà commencé à vomir et à se plaindre de douleurs abdominales, un mot un peu soft pour décrire ce qu’il lui est arrivé. »
 
10.38
Me JB : « Certes, vous n’êtes pas là pour prédire. Vous êtes là pour dire le droit pour M. Rambaud. Vous êtes là pour comprendre pourquoi M. Rambaud a commis un acte illégal pour sa survie. »
 
 
10.34
M JB : « On nous dit qu’il n’y a rien dans le dossier ? Ah bon, et les attestations des médecins, dont le Dr Alexandre Feltz, adjoint au maire de Strasbourg, et la lettre de Daniel Vaillant, ancien ministre de l’intérieur ? »
 
 
10.32
Me Joseph Breham : « on vient de nous plaider « dura lex sed lex »… ah d’accord mais alors toute la loi française, y compris l’art 122-7″.
 
 
10.31
SH : « On sollicite une dispense de peine. Il faut la refuser, ce serait envoyé un message de dépénalisation. M. Rambaud doit être condamné car il contrevient à la loi. Il est malade et n’a pas de casier judiciaire, je propose donc une peine de trois mois de prison assortie du sursis simple. »
 
 
10.28
SH : « Le Sativex est un médicament qui dispose d’une autorisation de mise sur le marché, il sera bientôt prescrit. »
 
 
10.27
SH : « prédire, ce n’est pas mon métier ni le vôtre Mme la présidente. Mon métier est de dire le droit et le vôtre de le faire respecter. Les effets thérapeutiques du cannabis ont beau être reconnus, sa détention est interdite. Il n’y a pas d’état de nécessité car aucun expert n’est venu nous expliquer qu’il s’agissait là du seul moyen pour M. Rambaud pour se soigner ou se soulager. »
 
 
10.25
Sébastien Hauger prend la parole pour le ministère public et rappelle la loi en France, la détention du cannabis sous toutes ses formes est punie de dix années d’emprisonnement.
« Je ne suis pas là pour dire que demain, dans 10 ou 20 ans, le cannabis sera peut-être légal ou dépénalisé ».
 
 
10.23
Dans la saisie effectuée par les policiers, il y a des feuilles de cannabis qui sont utilisées par Bertrand Rambaud dans son alimentation, ainsi que du chanvre, utilisé dans ses tisanes. Il y avait aussi un peu de « shit », que Bertrand Rambaud indique s’être constitué pour « dormir quand ça ne va pas » et au cas où ses plants seraient contaminés, par de la moisissure par exemple.
 
 
10.20
Interrogé, Bertrand Rambaud explique que parmi la saisie effectué chez lui, il y a une variété qui est produite par une entreprise aux Pays-Bas, sous licence du gouvernement, et qui est dédiée à un effet thérapeuthique.
 
 
10.18
Le procureur n’a pas de question à poser aux témoins, ni à Bertrand Rambaud.
 
 
10.17
Ce témoin indique qu’il n’a pas pris de cannabis pendant 48h, dans le cadre d’un voyage familial, ce qui a provoqué le retour des spasmes, qu’il avait réussi à éviter pendant un an.
 
 
10.16
Cette personne est victime de spasmes incontrôlables. C’est un médecin qui lui a conseillé de s’intéresser au cannabis comme traitement pour réduire ses spasmes.
 
 
10.15
On appelle à la barre un autre malade du Sida, membre de l’association présidée par Bertrand Rambaud.
 
 
10.13
Me Breham demande quel est l’usage thérapeutique du cannabis. Le Dr GHM rappelle comment les effets du cannabis soulagent les maux des victimes du VIH et des effets secondaires des tri-thérapies.
 
 
10.12
Le procureur Sébastien Hauger demande si tous ces rappels sont bien nécessaires. La présidente indique que l’état de nécessité va être plaidé en vue d’obtenir la relaxe.
 
 
10.10
Dr GH M : « Il nous a aidé à travailler sur le projet de salle de consommation à moindres risques. Un programme d’héroïne médicalisée, qui obtient de bons résultats. Et l’installation de distributeurs automatiques de seringues. Il a été également à l’origine de deux colloques au Parlement européen pour permettre de connaître les études et les expériences autour du cannabis médical. »
 
 
10.08
Dr GHM : « Les premières trithérapies étaient très dures. M. Rambaud ne supportait pas ses traitements et il a trouvé les moyens de se soulager. Je souligne que M. Rambaud, plutôt que de penser à sa survie, a travaillé avec nous au centre d’addictologie dès le départ. »
 
 
10.07
Le Dr Georges-Henri Melenotte, psychiatre, est membre du comité national hépatite. Il est addictologue également.
« Je suis extrêmement surpris de ce qui arrive à M. Rambaud. C’est un survivant de l’époque où le Sida faisait des ravages. »
 
 
10.05
La présidente l’interroge sur l’opportunité de se soigner avec un nouveau médicament autorisé à base de cannabis, le Sativex. Mais ce médicament ne sera autorisé qu’à partir de l’année prochaine et selon Me Breham, ne s’applique par à M. Rambaud.
 
 
10.04
La parole est donnée à M. Rambaud par la présidente :
« J’utilise le cannabis pour me soulager des douleurs provoquées par le VIH et l’hépatite C. Je n’utilise plus de trithérapie grâce au cannabis. »
 
 
10.02
Me Breham demande l’annulation de l’extension de la garde à vue au tribunal. Pour le Parquet, Sébastien Hauger, justifie cette extension par la garantie de présentation du prévenu.
 
 
10.00
Me Breham : « aucun motif légal ne justifie cette prolongation. »
Bertrand Rambaud a du mal à se tenir debout devant le tribunal.
 
 
09.59
Me Breham : « il s’agit d’un combat de principe. On a prolongé la garde à vue de M. Rambaud sur le seul motif de « connaître la cause de la séropositivité de M. Rambaud » et ce, après 22h durant lesquelles mon client a vomi et s’est tordu de douleurs. »
 
 
09.57
La présidente rappelle les faits : on a retrouvé du cannabis chez vous, de l’herbe, du matériel et une balance pour peser, ainsi que des ordonnances pour du cannabis aux Pays-Bas.
 
 
09.56
Bertrand Rambaud n’a jamais été condamné auparavant.
 
 
09.55
Le procès commence.
 
 
09.55
La présidente appelle les intervenants du dossier Bertrand Rambaud.
 
 
09.52
Deux témoins sont cités par la défense, le psychiatre strasbourgeois Georges-Henri Melenotte et une personne souffrante et qui soulage ses douleurs avec du cannabis, comme Bertrand Rambaud.
 
 
09.50
Mais Bertrand Rambaud et son conseil, Me Joseph Breham, vont tenter d’obtenir une relaxe du tribunal, présidé par Sophie Thomann.
 
 
09.48
Cependant, la jurisprudence pour une détention de quelques grammes sans revente oscille autour de quelques mois de prison.
 
 
09.47
Bertrand Rambaud est poursuivi pour consommation et détention de stupéfiants, il risque jusqu’à 10 ans de prison.
 
09.45
Le dossier de Bertrand Rambaud a été renvoyé en fin d’audience correctionnel. Elle devrait donc débuter vers 10h30.
 
Source:https://www.rue89strasbourg.com/index.php/2014/06/16/societe/proces-bertrand-rambaud-cannabis/
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Ce type veut ouvrir le premier camion à cannabis
Par Invité,
Avec un nombre croissant de dealers – dont la plupart n'ont pas de visa et aucun autre moyen de subsistance –, le parc est devenu le théâtre d'agressions fréquentes et attire de plus en plus l'attention des médias. L'an dernier, Monika Hermann, maire de Kreuzberg, a proposé l'ouverture d'un coffee shop afin que les autorités reprennent la situation en main. Le Sénat a rejeté sa proposition alors que la situation ne cessait de se dégrader.
 
Ces derniers jours, une vidéo YouTube est apparue sur les réseaux sociaux allemands. Face à un van hippie garé au milieu du désert du Sahara, un type annonce qu'il ouvrira un coffee shop à Görlitzer Park le 21 juin prochain. Il prétend que son entreprise est déjà enregistrée et dit détenir une autorisation à vendre du haschisch marocain. Il présente ensuite les différentes variétés de cannabis qu'il compte vendre, avant de crier « Venez à Görlitzer Park ! J'aurai des tonnes de cannabis avec moi ! »
 
Ce type s'appelle Oliver Becker et se présente comme « militant pro-cannabis de la première heure ». Je l'ai appelé afin d'en savoir plus sur son projet.
 
VICE : Bonjour Oliver. Je viens de regarder votre vidéo sur YouTube. Vous êtes sérieux ?
Oliver Becker : Bien sûr que je suis sérieux ! Ce n'est pas une blague. Je suis membre de l'Association du Chanvre en Allemagne depuis très longtemps. Pour moi, le 21 juin est le jour idéal – l'Allemagne affrontera le Ghana à la Coupe du monde – et le Görlitzer Park est l'endroit parfait pour débuter. L'inauguration d'un coffee shop est le signal qu'il faut, et je suis la personne nécessaire à ça. J'aimerais beaucoup que ça devienne un gros truc, une sorte de Woodstock berlinois.
 
Quel est votre plan ?
Je vais me pointer en camping-car au parc et installer une pancarte sur laquelle sera écrit « coffee shop itinérant ». J'ai aussi un sound system. On verra ce qui va se passer.
 
Donc, vous avez une autorisation ?
Je suis allé à la Chambre de commerce. Je savais que le mec qui s'en occupait était assez jeune, alors j'en ai profité pour y aller franco. Ça se voyait qu'il avait fait la fête la veille. Je lui ai annoncé que je voulais ouvrir une entreprise d'import/export de cannabis marocain. Il m'a dit que c'était illégal, ce à quoi j'ai répondu du tac au tac : « Nan, il faut juste une autorisation ». Et il m'a donné une licence.
 
Pas mal.
Oui, mais 45 minutes plus tard, après vérification, il m'a rappelé et m'a demandé de revenir afin d'annuler ma licence – ce que j'ai fait.
 
Vous y êtes retourné ?
Oui, je n'ai pas voulu lui causer du tort. Cette licence m'a coûté 45€. Mais même annulé, ce certificat me donne une grande liberté d'action avec les autorités marocaines. J'ai désormais quelque chose qui prouve que l'import de haschisch marocain en Allemagne est mon activité principale. En parallèle, j'ai aussi décidé d'écrire au roi du Maroc afin de le rencontrer.
 
Vous n'avez pas peur des autorités marocaines ?
Pas du tout. Je n'ai jamais le moindre gramme sur moi. Si je me trimballais avec plusieurs kilos de cannabis, il est évident que je pourrais avoir des problèmes. Mais ils ne trouveront rien sur moi. J'ai même arrêté de fumer. Ils pourraient me faire une analyse sanguine, ils ne trouveraient rien.
 
Comment comptez-vous vous y prendre pour importer du cannabis en Allemagne ?
Importer la came personnellement est un autre problème. Je fais partie du milieu pro-cannabis depuis longtemps, j'ai quelques contacts en Allemagne qui dealent de grandes quantités, donc je me tournerai vers eux.
 
Vous ne prendrez pas l'avion avec une valise remplie de cannabis ?
Non. Et même si je compte installer mon camion dans le parc, ça ne veut pas dire que j'aurai quoi que ce soit sur moi ou à bord. Je pense plutôt travailler avec quelqu'un d'extérieur qui me livrerait ce qu'il faut. Il y a plein d'options.
 

 
Le camping-car d'Oliver dans le désert du Sahara
 
Que se passera-t-il si la police veut vous arrêter ? Désormais, tout le monde est au courant de vos intentions.
Si on m'arrête, je ferais une grève de la faim. Je refuse que cette histoire prenne une tournure violente ; je ne veux pas que des gauchistes radicaux viennent jeter des pierres. Je me rendrais sans faire d'histoires. Si ça arrive, j'espère que je recevrais assez de soutien pour tenir jusqu'au 9 août, date de la marche annuelle pour la légalisation du cannabis à Berlin.
 
Vous feriez donc une grève de la faim de 50 jours ?
Oui, et je vais m'y tenir, même si je suis diabétique.
 
Espérons que vous n'aurez pas besoin d'en arriver là.
Oui. Je ne pense pas que les choses prendront une telle tournure. Je compte tenir la police au courant de ce qui se passe. J'ai d'ailleurs écrit au maire et au député de Kreuzberg en leur demandant de discuter de mon projet avec le préfet de police. Je compte invoquer la Constitution en cas d'interpellation.
 
C'est donc un acte de résistance avant tout ?
Totalement. C'est de la résistance au sens de l'article 20 de la Constitution : « Tout Allemand a le droit de résister quand les autres moyens sont hors de sa portée ». Selon moi, tout individu emprisonné pour une histoire de cannabis est un prisonnier politique. Il faut savoir qu'en parallèle, Marlen Mörtele, notre commissaire aux drogues, fait la promotion de l'alcool. Ça me paraît inacceptable. Je souhaite m'élever contre ça.
 
Quand 120 spécialistes du droit conseillent au Parlement de légaliser le cannabis et que rien ne change, la parole revient aux citoyens. C'est la raison pour laquelle je compte agir. Je veux une révolution – ou une évolution. Je veux que les choses changent.
 
Vous avez aussi écrit un livre ?
Oui, il s'appelle Autobiographie d'un légalisateur. Je gravite dans ce milieu depuis le début des années 1990. En Allemagne, j'ai été un des premiers à distribuer des graines de cannabis. Malheureusement, j'ai aussi ma part de responsabilité dans la hausse des ventes de dispositifs d'éclairage artificiel. Pour moi, ce n'est pas un quelque chose de sain. Je privilégie un retour à des méthodes plus naturelles.
 
Comment ça ?
Pour produire du THC dans des conditions naturelles, le mieux, c'est l'altitude. Toutes les régions réputées pour faire pousser du chanvre sont situées dans des montagnes : dans le Rif au Maroc, dans l'Himalaya, ou encore dans les Montagnes Bleues jamaïquaines. Cela permet au THC d'atteindre un niveau inégalable. Mais maintenant, il est devenu difficile de faire pousser dans ces régions.
 
Toutes les graines qui se trouvent sur le marché ont été produites sous éclairage artificiel. Ça ne me convient pas. Je ne fume plus du tout, parce que maintenant l'herbe rend beaucoup plus léthargique. Il faudrait encourager un débat sur les drogues pour régler ce problème.
 
Votre livre a l'air intéressant.
J'ai plein d'histoires à raconter. Je révèle aussi des choses qui ne feront pas forcément plaisir à tout le monde. Mais je défends mes idées – je ne suis pas un criminel parce que j'ai déjà acheté ou vendu de l'herbe. Je pense qu'un caissier qui laisse un mineur acheter une bouteille de whisky fait quelque chose d'aussi grave qu'un dealer de cannabis
 
source:https://www.vice.com/fr/read/oliver-becker-veut-ouvrir-le-premier-camion-a-cannabis
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Jamaïque/cannabis: possession décriminalisée?
Par weedofnigga,
Le ministre de la Justice Mark Golding a annoncé jeudi que la possession de moins de deux onces (environ 57 grammes) de cannabis, appelée "ganja" en Jamaïque, ne donnerait plus lieu qu'à une simple amende. Le gouvernement de la Première ministre Portia Simpson-Miller veut également légaliser la possession et l'usage de marijuana pour raisons religieuses, médicales, ou à des fins de recherche.
 
"Ces changements envisagés ne sont pas nouveaux", a souligné Golding. "La décriminalisation de la ganja en Jamaïque a fait l'objet de nombreuses études au fil des ans". Golding a également expliqué que cette proposition était motivée par la volonté de "réduire la charge qui pèse sur le système judiciaire". "Une condamnation pénale et les conséquences significatives à long terme ne sont pas justifiables lorsqu'il s'agit d'une infraction mineure", a-t-il dit.
 
Le ministre a aussi indiqué que le gouvernement allait proposer un texte prochainement devant le Parlement pour nettoyer les casiers judiciaires des personnes condamnées par le passé pour la possession de petites quantités de cannabis. Dès 1977, une commission parlementaire avait proposé la décriminalisation du cannabis pour usage personnel et sa légalisation en cas d'usage médical.
 
Si le Parlement approuve la proposition du gouvernement, la Jamaïque suivrait les traces de l'Uruguay, et des Etats américains de Washington et du Colorado, qui ont récemment légalisé l'usage du cannabis. Il n'a pas été précisé quand le Parlement allait examiner les propositions du gouvernement.
 
 
Source https://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/06/13/97001-20140613FILWWW00454-jamaiquecannabis-possession-decriminalisee.php
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