Jai, un patient souffrant d’épilepsie pendant son électro-encéphalographie
Il faut se poser deux questions : le cannabis thérapeutique est-il vraiment thérapeutique ? Si c’est le cas, le supprimer aura-t-il des incidences négatives sur les enfants malades ? Pour en savoir plus, j’ai discuté avec quelques-uns des parents qui utilisent la teinture officinale Mullaway pour soigner leurs enfants.
Melinda avec son fils, Mitchell
VICE : Quand est-ce que votre enfant est tombé malade ?
Melinda : Mitchell avait 19 mois quand il a fait sa première crise. On lui a diagnostiqué le syndrome de Lennox-Gastaut, une forme rare d’épilepsie. On a essayé toutes sortes de médicaments pour arrêter les crises d’épilepsie – Epilim, Keppra et Clobazam –, mais les effets secondaires de ces produits étaient presque aussi néfastes que les crises elles-mêmes. Maux de tête, excédent de salive, perte d’équilibre, perte d’appétit, rétrécissement des gencives et syndrome des os de verre. Il suffisait que Mitchell tombe pour se casser tous les os du corps. C'est la triste conséquence de 10 ans d’Epilim. Le pire, c'est qu'il allait encore plus mal. Ça lui arrivait de faire 20 crises par jour, chaque crise durant entre trois et cinq minutes. Je ne pouvais vraiment pas le regarder souffrir comme ça.
Comment avez-vous décidé d’utiliser de la marijuana ?
Je commençais à être désespérée et je me suis mise à chercher des solutions sur Internet. J’avais déjà lu quelques articles sur la marijuana, mais je n’en avais jamais consommé et je ne connaissais rien de ses effets. J’ai mis un an à me décider. Finalement, je me suis dit : «Très bien, si c'est ce qu'il faut faire, je le ferai. » J’ai acheté la teinture officinale à Tony, mais je n'en ai donné qu’un tout petit peu à Mitchell parce que j'avais peur que ça ne fonctionne pas.
Et qu’est-ce que ça a donné ?
Ça peut sembler absurde mais j’ai immédiatement remarqué la différence. Mitchell était toujours instable sur ses jambes à cause des médicaments qu’il prenait, mais avec cette dose uniquement, j’ai vu que sa manière de marcher avait changé. On a donc continué ce traitement, et aujourd’hui il ne fait plus que deux ou trois crises par jour – et elles ne durent que quelques secondes.
Qu’allez-vous faire si Tony va en prison ?
Je n’arrêterais pas d’utiliser ce traitement pour autant. Ils peuvent arrêter qui ils veulent, mais je ferais tout ce qui sera nécessaire pour en avoir. Tout ce que je veux, c'est un enfant qui va au cinéma, qui nage, qui va à Disneyland – un gosse qui grandit normalement et qui finira peut-être par se marier. C'est tout ce que je désire, et je ferai tout pour y arriver.
Cheri, avec son fils Sean et sa fille Tara
Vous avez deux enfants atteints d’épilepsie ?
Cheri : Oui, ma fille Tara a été diagnostiquée épileptique quand elle avait six semaines – quant à Sean, on a découvert sa maladie quand il avait neuf ans. On a toujours pensé qu’il y avait quelque chose d'anormal chez lui. Il était autiste et ses professeurs pensaient juste qu’il rêvassait pendant la journée. Mais parfois, il tombait de son lit pendant la nuit. Un jour, il a fait une crise à l'école et on a compris qu'il était épileptique.
Mais c’est l’état de santé de Tara qui vous a fait envisager l’utilisation du cannabis ?
Oui, son état s’est dégradé pendant un bon bout de temps. En 2012, elle a finalement été réanimée huit fois et on nous a dit qu’elle n’avait plus beaucoup de temps à vivre. On nous a dit qu’elle devrait faire une ultime crise dans les 24 mois suivants, et que ce serait la fin. C’est à ce moment-là qu’on est devenu prêt à tout. On avait entendu parler de la marijuana depuis déjà un certain temps, mais je m'y étais toujours opposée. Mais un de nos amis, dont la fille était décédée pendant une crise, nous a demandé : « Qu’est ce que vous avez à perdre ?»
On taxe souvent les utilisateurs de cannabis – médical ou non – de « hippies ». J'espère que ça ne vous est pas arrivé.
Je viens juste de finir un cursus chrétien pour devenir pasteur – ça devrait vous donner une bonne idée de mon avis sur la drogue. Je ne suis pas une hippie, ni même une personne qui prend beaucoup de risques. Mon mari est comme moi. Quand j’ai reçu la teinture officinale, je n’arrêtais pas de penser que quelqu’un allait venir chez moi et m’enlever mes enfants. Mais ensuite, j'ai réalisé : « Que va faire la police ? Ma fille a besoin d’une assistance médicale qui coûte 1000 dollars tous les mois. S’ils veulent me l’enlever, ils devront acheter tout ça eux-mêmes. »
Qu'en pensent les gens de votre église ?
Tout le monde a été incroyablement encourageant. En revanche, j’ai reçu des appels énervés de personnes extérieures à l’église qui avaient toutes perdu un proche à cause de la drogue. Je leur dis juste que Tara n’a pas fait de crise depuis 17 mois et Sean depuis 14 mois, alors qu'ils en faisaient plus de 1000 par an avant le traitement.
Qu’allez-vous faire si vos fournisseurs vont en prison ?
Je ne suis pas sûre. Je sais que je suis prête à enfreindre la loi pour mes enfants, mais je ne veux pas perdre mon certificat d’aptitude à travailler avec les enfants. C’est injuste de devoir faire ce choix.
Michelle et Andrews avec leur cinq enfants. Jai, en chaise roulante, est atteint d’épilepsie.
Bonjour Michelle. Quel est votre avis sur la drogue ?
Je n’ai jamais touché aux drogues douces. Mon mari sert dans l’armée et je suis diplômée en droit, donc nous n’avons jamais enfreint la loi. Nous sommes une famille de sept personnes et nous n’avons jamais touché à la drogue. Mais il faut faire la différence entre drogue récréative et drogue thérapeutique.
Comment le cannabis thérapeutique a-t-il aidé votre enfant ?
Notre fils, Jai, souffre de trois formes différentes d’épilepsie. Il y a deux ans, il était devenu un légume. On lui a fait faire une électro-encéphalographie à Brisbane – en gros, c'est un scan du cerveau avec de nombreuses petites électrodes placées sur la tête. On a découvert une activité de crise de 92 %. A 100 %, il y a un risque de mort – on savait qu’on n’avait pas très longtemps pour agir. On a ensuite décidé de donner des graines de cannabis à Jai pendant un mois.
Pourquoi des graines de cannabis ?
On a pensé à la teinture officinale, mais comme c’est illégal, on a opté pour l'achat de graines. Elles sont autorisées dans la fabrication de savon, il y a juste un autocollant sur l’emballage qui déconseille de les ingérer. L’Australie et la Nouvelle-Zélande sont les seuls pays où il est interdit de manger des graines de cannabis. Quoi qu’il en soit, on a donné des graines de cannabis à Jai pendant un mois et il a ensuite subi une nouvelle électro-encéphalographie. Il était descendu à 85%, c’était la première fois que les crises diminuaient.
Il continue de prendre des graines ?
Aujourd’hui, il a arrêté de prendre des graines de cannabis parce qu’il est en phase de rémission. L’épilepsie fonctionne par cycles, et nous espérons juste que la prochaine fois qu’il fera une crise, la teinture officinale aura été légalisée.
« Il ne s’agit pas de libéraliser la marijuana mais de faire preuve d’ouverture d’un point de vue pharmacologique et médical », a toutefois souligné la ministre de la Santé, Beatrice Lorenzin. Selon l’accord peaufiné à la fin de l’été par les ministères de la Défense et de la Santé, seule l’armée pourra cultiver la marijuana et dans des conditions particulières.
Un coût trop exorbitant pour la sécu
Depuis l’adoption en 2010 de la loi antidouleur, les patients atteints de pathologie importantes et particulièrement douloureuses, peuvent avoir accès aux traitements à base de cannabis dont les propriétés antidouleur sont reconnues par la communauté médicale internationale. Mais seulement en théorie, le coût exorbitant de ce type de produits pris en charge par la sécurité sociale italienne imposant des restrictions au niveau du nombre d’utilisateurs. Une enquête réalisée par un site médical italien a révélé que seulement une soixantaine de patients ont accès, en l’état actuel, aux protocoles antidouleur à base de cannabis.
Selon les calculs des experts, le cannabis made in Italie devrait faire chuter les prix des médicaments. À titre d’exemple, une ampoule remplie d’un produit pharmaceutique à base de cannabis peut coûter jusqu’à 700 euros. Trop pour la sécurité sociale italienne dont les comptes sont déjà complètement plombés par les coupes budgétaires et les erreurs de gestion dans le service public. À l’origine de ces prix exorbitants, l’obligation pour l’Italie et l’ensemble de la chaîne pharmaceutique d’importer la totalité de ses besoins pharmaceutiques de cannabis. Pour mettre un terme à cette dépendance qui se traduit par une réduction du nombre de patients ayant accès aux médicaments remboursés par la sécurité sociale, le gouvernement a décidé de monter ses propres plantations.
Première production au printemps
Selon l’accord peaufiné par les ministres de la Défense et de la Santé impliqués dans ce dossier, la marijuana sera cultivée dans les établissements chimiques de l’armée situés à Florence et construits en 1853 lors de la création à Turin d’un dépôt pharmaceutique militaire. Le gouvernement prévoit de lancer les premiers médicaments dès le printemps prochain.
« La marijuana est un excellent produit, un sédatif qui agit contre la nausée et les vomissements, par exemple. Mais comme il s’agit aussi d’une substance classée dans la catégorie des stupéfiants, on a toujours un peu peur de l’utiliser », estime Umberto Veronesi. L’ancien ministre de la Santé et cancérologue, ajoute : « Le même problème s’est posé pendant des années avec la morphine, un autre antidouleur important, interdite pour des questions d’ordre moral. Cultiver et utiliser la marijuana est une bonne chose, si c’est à des fins thérapeutiques. »
Les investisseurs peuvent donc miser sur la marijuana comme les centaines d’entrepreneurs qui tentent de devenir producteurs.
La semaine dernière, Bedrocan Canada (BED) (TSX) et OrganiGram Inc. (OGI) (TSX) se sont joints à Tweed (TWD) (TSX), dont les actions sont échangées depuis quelques mois. La capitalisation boursière des trois producteurs totalise déjà environ 282 millions $. OrganiGram vaut 110 millions $, Tweed 98 millions $ alors que Bedrocan a une valeur boursière de 74 millions $.
Le gouvernement fédéral estime que la production de marijuana médicale est destinée à un bel avenir. On prévoit que les ventes atteindront 1,3 milliard $ annuellement, d’ici 10 ans. Durant cette période, le nombre de Canadiens se faisant prescrire de la marijuana par un médecin devrait passer de près de 47 000 à 450 000.
«Il y a un énorme potentiel dans ce secteur. Depuis que les médecins peuvent prescrire directement la marijuana, sans l’intermédiaire de Santé Canada (NDLR: depuis le 1er avril 2014) près de 10 000 nouveaux patients se sont ajoutés pour les quatre premiers mois», a indiqué Denis Arsenault, président et chef de la direction d’OrganiGram.
L’homme d’affaires du Nouveau-Brunswick, actif dans le secteur immobilier avant de joindre l’entreprise, croit que la clientèle des producteurs de marijuana médicale pourrait grimper de près de 30 000 personnes par année. Cela signifie que les revenus de l’industrie pourraient grimper de près de 92 millions $ annuellement, car les patients consomment en moyenne 1,2 gramme par jour, au prix de 7 $. OrganiGram cible les provinces de l’Est et le Québec où elle a déjà recruté un employé.
«En plus, on entend parler de projets de légalisation de la marijuana avec le Parti libéral du Canada. Un autre marché pourrait se greffer au marché médical», a commenté Dany Lefebvre, fondateur de Vert médical, une entreprise québécoise qui tente de décrocher un permis auprès de Santé Canada.
Le Québec dans la course
Pour le moment, Santé Canada a accordé 22 permis de production à travers le pays, dont un au Québec. Parmi la vingtaine de compagnies, seulement 13 ont aussi le droit de distribuer leur production auprès de patients. Mais aucune firme québécoise ne détient le permis complet actuellement.
Plusieurs entreprises du Québec et d’ailleurs au pays ont cependant déposé des demandes auprès de Santé Canada. À la fin août, l’organisme fédéral avait reçu 1009 demandes de permis. Environ la moitié a été rejetée et les autres sont à l’étude. Parmi ces projets, 45 sont destinés au Québec. En plus de Vert médical, la société minière Axe Exploration, basée à Laval, a dévoilé récemment son intérêt pour la production de marijuana médicale.
Jusqu’à maintenant, les titres des trois producteurs transigés en Bourse sont demeurés plutôt stables malgré l’atteinte de sommets passagers. En après-midi jeudi, Bedrocan valait 1,08 $, près de 8 % de moins que sa valeur lors de sa première séance le 25 août. OrganiGram s’échangeait à 2 $, soit 1,5 % de plus que le 25 août, tandis que Tweed se transigeait à 2,45 $, 5 % de moins que le cours observé lors des premières transactions en avril.
Les trois producteurs sont entrés en Bourse en procédant à des prises de contrôle inversées. C'est-à-dire en prenant le contrôle de sociétés publiques actives dans d’autres secteurs.
Jusqu'à maintenant, seules deux nouvelles licences ont été approuvées cet été.
Santé Canada affirme qu'au 25 août, le ministère avait reçu 1009 demandes de licence pour la production de marijuana à des fins thérapeutiques depuis un appel d'offres lancé l'an dernier. Sur ces demandes, 462 ont été retournées parce qu'elles étaient incomplètes, 201 ont été rejetées et 32 ont été retirées. Il reste donc 300 demandes qui sont actuellement en traitement.
Quelque 13 producteurs autorisés fournissent en ce moment de la marijuana à des patients, et neuf autres s'apprêtent à mettre leurs produits en marché.
Seules deux nouvelles licences ont été émises dans les trois derniers mois, ce qui pousse des aspirants producteurs à s'interroger quant aux raisons expliquant ces délais.
En juillet, Santé Canada a resserré les règles pour les aspirants producteurs, haussant les exigences en matière de sécurité afin de s'assurer que la marijuana thérapeutique est conservée dans des endroits protégés. Un porte-parole du ministère a cependant assuré que ces nouvelles règles n'ont eu aucun effet sur le processus d'approbation.
« La hausse des exigences de sécurité n'a pas eu d'impact sur le traitement des demandes », a expliqué Gary Scott Holub dans un courriel.
Certains aspirants producteurs croient malgré tout que ce geste vise à décourager les plus petites entreprises à déposer une demande, et certaines firmes dont la demande n'a toujours pas été traitée ressentent la pression de leurs investisseurs, puisqu'ils ont déjà loué un établissement, embauché du personnel et payé des frais juridiques.
La peur de voir sa demande rejetée
« Tout le monde vit avec la peur » que sa demande soit refusée, a déclaré une source. « La situation est sur le point d'exploser. »
Santé Canada a radicalement changé ses règles concernant la marijuana médicale le 1er avril dernier afin de mettre fin à la production indigène de marijuana en faveur d'un produit commercial sous un nouveau mécanisme de délivrance de permis.
Le ministère s'attend à ce que le nouveau système crée une industrie privée dont les ventes atteindront éventuellement 1,3 milliard de dollars par année avec éventuellement 500 000 clients. Certains aspirants producteurs tentent de faire leur place sur le marché de la marijuana médicale en prévision du jour où la consommation récréative du cannabis deviendrait légale.
En date du mois d'août, 9448 clients s'étaient enregistrés sous le nouveau système afin de commander de la marijuana médicale auprès des nouveaux producteurs commerciaux licenciés.
Le sujet de la marijuana se retrouve actuellement au coeur des débats politiques puisque le chef libéral, Justin Trudeau, a suggéré la légalisation de la marijuana à des fins récréatives, tandis que les conservateurs s'opposent à cette décision, sous prétexte qu'elle ne ferait qu'augmenter la consommation, particulièrement chez les jeunes.
Par ailleurs, le ministre de la Justice, Peter MacKay, a indiqué que le gouvernement étudiait l'idée d'offrir la possibilité aux policiers de remettre des contraventions pour possession de marijuana, à la place de congestionner les tribunaux avec des poursuites criminelles.
Santé Canada n'a imposé aucune limite au nombre de licences pour les producteurs.
Selon des estimations, 500 000 Canadiens consomment de la marijuana à des fins médicales, mais la majorité d'entre eux ne l'obtiennent pas par l'entremise de fournisseurs approuvés par Santé Canada.
A l’initiative de l’association Aurore et en association avec la Fédération Addiction, une délégation uruguayenne est à Paris du 1er au 3 septembre 2014 pour y rencontrer les pouvoirs publics français et échanger avec les acteurs de terrain et leurs partenaires sur les politiques en matière de drogues.
Depuis décembre dernier, l'Uruguay a légalisé cette "drogue douce" sur son territoire. Pendant ces trois jours à Paris, l'idée des responsables uruguayens est d'expliquer la démarche entreprise dans leur pays. Composée de représentants des politiques publiques qui ont œuvré à l’élaboration et au vote de la loi pour la légalisation du cannabis, les membres de cette délégation rencontraient certains de leurs homologues français. Ensemble, ils participeront à une réunion publique mardi, de 17h à 20h à la mairie du 11e arrondissement de Paris.
Promotion d'un modèle qui "ne banalise pas l'usage du cannabis"
L'Uruguay, 3,3 millions d'habitants, est actuellement l'unique pays au monde à autoriser la culture, la distribution et la vente de marijuana sous autorité de l'Etat. Les premières ventes sont attendues début 2015. "Nous ne banalisons pas l'usage du cannabis, comme nous ne banalisons pas l'alcool et le tabac", a assuré Julio Calzada, du secrétariat national aux drogues, l'organisme uruguayen chargé de ces questions. Selon lui, la loi de son pays doit permettre "une meilleure prévention et une meilleure information" auprès des consommateurs.
"Eduquer, ce n'est pas promouvoir la consommation de drogue", a-t-il insisté. Il fait partie d'une délégation de responsables politiques et de professionnels uruguayens invitée par l'association française Aurore, qui souhaite promouvoir le débat sur la consommation de cannabis, tout en adoptant, précise-t-elle, "une position neutre".
Le sénateur à l'initiative de la loi, Luis Gallo, a fait valoir que "la légalisation ne signifie pas libération à outrance". En effet, le texte prévoit que l'Etat supervise toute la chaîne de production, de l'importation des semences à l'enregistrement des consommateurs, en passant par la culture et la vente en pharmacie. Selon lui, cela "protège les habitants des risques liés aux trafics".
"La pensée est paralysée en France. Le cannabis est devenu un objet politique très compliqué à aborder", a regretté François Hervé, de l'association Aurore. "En parler, c'est être sûr de mécontenter 50% de la population, sans être certain de satisfaire les 50% restants."
Mi-août, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait réaffirmé l'hostilité du gouvernement à la dépénalisation du cannabis, tout en assurant être "favorable au plus large débat". Selon l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies, 1,2 million de personnes fument régulièrement du cannabis (plus de 10 fois par mois) en France. Le chiffre d'affaires du trafic est estimé entre 700 millions et un milliard d'euros.
Autoproclamé le « Uber du cannabis », Eaze est une nouvelle application lancée à San Francisco le 29 juillet, proposant un service de livraison de ganja à domicile. Selon le site de la star-up, les utilisateurs peuvent recevoir leur achat chez eux en moins de 10 minutes, soit plus rapidement qu’une pizza. Les détenteurs de l’application peuvent également suivre en temps réel l’avancée de leur commande. Les seules conditions pour en bénéficier, pour l’instant, sont d’être résident de San Francisco, et surtout de disposer d’une ordonnance. Car en Californie, seul l’usage médical du cannabis est autorisé. Flairant le bon filon de l’économie légale de la fumette en plein développement, Ezae compte bien s’étendre dans les 20 autres états où le cannabis thérapeutique est autorisé, mais aussi et surtout au Colorado et à Washington, les deux seuls états américains à avoir franchi le cap de la légalisation de l’usage récréatif de la weed.
Une véritable manne pour le Colorado et Washington qui perçoivent des taxes sur le cannabis, un produit aussi réglementé que l’alcool. Le gouvernement du Colorado a ainsi relevé en avril 3,5 millions de dollars (soit 2,6 millions d’euros) liés au commerce du cannabis. Outre le côté industriel de cette économie, qui voit se développer des producteurs à grande échelle, un ensemble de nouveaux services émerge autours du cannabis, dont certains renverraient le bon vieux spliff aux méandres de la ringarditude.
Car tirer sur un joint n’est plus aujourd’hui la seule manière de consommer le chanvre. Désormais, il se cuisine. A Seattle par exemple, la société Magical Butter est à la tête de food trucks où l’on vend toutes sortes de plats assaisonnés à la marijuana. A Denver, 3D Cannabis Center produit des sucreries au THC, tandis que Dixie Elixirs & Edibles, une PME du Colorado, fournit les détaillants en chocolat et autres huile d’olive à la marijuana.
S’envoyer un paquet de biscuits à l’herbe, se rouler un tarp en toute tranquillité … ce genre d’activités attire également un tourisme d’un nouveau genre dans ces états où légalisation est en œuvre. Des tour operators comme My 420, Green Tours ou Weed Tours l’ont bien compris et proposent depuis peu des circuits shopping adaptés, ou renvoient à de bonnes adresses comme des clubs fumoirs qui fleurissent un peu partout pour contourner l’interdiction de consommer la drogue dans les boutiques.
Alors que le cannabis est toujours interdit au niveau fédéral, le Colorado et Washington représentent deux cas uniques de transition d’une économie noire à une économie légale. Bien conscients d’être au bon moment au bon endroit, les nouveaux investisseurs du cannabusiness présents dans ces deux états ne prennent pas la chose à la légère. Loin du cliché du gros hippy de retour de vacances à Katmandou, ce sont de véritables entrepreneurs, pas toujours eux-mêmes consommateurs, et dont certains se forment même sur les bancs de l’université dans des cours dédiés à ce nouveau secteur.
Face au développement de l’économie du chanvre, de nombreuses voies s’élèvent pour réclamer la légalisation à l’échelle fédérale. Le très sérieux New York Times à comparé dans son éditorial du 27 juillet, l’interdiction actuelle du cannabis à l’époque de la prohibition. Pour le journal, si les effets de la fumette sur le cerveau des ados peut être dangereux, aucune raison en revanche de l’interdire pour les adultes, au même titre que l’alcool ou le tabac. De plus, l’interdiction entraine un coût pour la société, dû aux nombreuses arrestations de détenteurs de marijuanna, sans parler des dérives racistes que cela peut entrainer, alors qu’en revanche, sa légalisation peut rapporter de l’argent, beaucoup d’argent selon le quotidien. Comme dit le sage, « le tabac, c’est tabou, on en viendra tous a bout, la beuh, c’est bien mieux, on en fumera tous un peu ».
Hello, je vous transmet cette invitation à plusieurs évènements qui se dérouleront à Paris à partir du 2 septembre.
Vous êtes cordialement invité(e)s à diffuser l'info et à participer à :
Maintenant, la légalisation du cannabis
Nous sommes tous Uruguayens !
Mardi 2 septembre de 12h à 14h, Place de la Bastille à Paris
L’Uruguay est le premier pays au monde à avoir voté une loi régulant la production et la vente de cannabis sous autorité de l’Etat.
« Maintenant, la légalisation du cannabis - Nous sommes tous Uruguayens »
Le Mardi 2 Septembre 2014
De 12h à 14h
Place de la Bastille - Esplanade de l’Opéra Bastille
75011 Paris
Ce rassemblement pacifique et convivial souhaite réunir tous les amis de l’Uruguay, tous les soutiens à la candidature et à la nommination du Président de la République de l’Uruguay, Monsieur Pépé Mujica, pour le Prix Nobel de la Paix 2014, et toutes les personnes favorables à un changement de politique concernant les drogues - à commencer par le cannabis.
À cette occasion nous souhaitons manifester notre solidarité en France, à Paris, Place de la Bastille avec la politique de l’Uruguay, premier pays au monde à avoir voté une loi régulant la production et la vente de cannabis sous autorité de l’État.
Nous exigeons, comme en Uruguay, une politique française et européenne en matière de drogues harmonisée de façon novatrice et audacieuse, en total respect des droits humains fondamentaux.
Soyons nombreux, pour une pause déjeuner militante !
A l’initiative de l’association Aurore, et en lien avec la Fédération Addiction, une délégation uruguayenne se rendra à Paris du 1er au 3 septembre 2014 pour y rencontrer les pouvoirs publics français et échanger avec les acteurs de terrain et leurs partenaires sur les politiques en matière de drogues.
Composée de représentants des politiques publiques dans leur pays, et/ou qui ont œuvré à l’élaboration et au vote de la loi pour la légalisation du cannabis, les membres de la délégation rencontreront certains de leurs homologues français et participeront à une réunion publique le 2 septembre de 17h00 à 20h00, à la Mairie du 11ème arrondissement, à Paris (salle des Fêtes).
La Délégation uruguayenne :
Luis YARZABAL, président du Comité
interministériel en charge de
l’évaluation de la loi ;
Luis GALLO,
sénateur ;
Amalia LABORDE, médecin
addictologue ;
Julio CALZADA,
secrétaire général de la SND
(Secretaria Nacional de Drogas),
sociologue.
Monsieur Omar MESA GONZALEZ,
ambassadeur de l’Uruguay en France.
DEUX événements publics sont prévus :
Conférence de presse mardi 2 septembre de 10h00 à 12h00
Siège de la Fédération Addiction, 9 rue des Bluets, Paris 11ème
Réunion publique mardi 2 septembre de 17H à 20H
Mairie du 11ème arrondissement, Paris.
Voir en ligne : Télécharger l’invitation pour la réunion publique le mardi 2 septembre 2014 de 17h à 20h, à la Mairie du 11ème, à Paris (Salle des Fêtes)
À l'attention : le ministre de la santé Marisol Touraine, le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve, et le président de la république François Hollande
Je demande par la présente au peuple de s'unir face à cette requête, celle du cannabis médicinal.
En ce jour, certains de nos concitoyens se voient obligés de subir un traitement lourd, imposé et addictif comme rarement. Moi même, étant épileptique, j'ai subi un traitement pendant des années. Celui-ci augmenté le syndrome dépressif de l’épilepsie, causant des pertes de mémoire colossales et me faisant grossir très rapidement.
Comme le traitement fonctionne et que les symptômes selon les médecins ne sont pas trop graves il faudrait que je continue ce traitement.
Par la suite, après quelques recherches auprès de divers système de soins à travers le monde, je suis tombé sur le système canadien qui a légalisé le cannabis thérapeutique. Pendant un an, j'ai alors essayé ce médicament et miracle, je ne souffre plus des effets secondaires d'un traitement pharmaceutique.
Mais récemment la Brigade Anti Criminalité a trouvé sur moi 2.43g de cannabis. J'ai eu le droit à un interrogatoire, une fouille et un rappel à la loi. Ainsi que des réprimandes morales de la part de plusieurs agents de police.
Je me fais aujourd'hui porte parole d'une MAJORITÉ SILENCIEUSE, porte parole de la raison que l'on entend plus beaucoup de nos jours.
Mesdames Messieurs du gourvernement ce que nous attendons de vous est de mettre en place :
- Une liberté dans le choix des soins, prescription médicamenteuse ou cannabis médicinal
- Réformer les institutions pharmaceutique qui se font un argent monstre avec la santé de vos concitoyens. Voir qui la mette en danger (voir effet secondaire de mon médicament "Lamictal" Maux de tête, troubles de la vision, tremblements, somnolence, agitation, fatigue, vertiges, troubles digestifs, augmentation paradoxale de la fréquence des crises d'épilepsie. et ce ne sont que les effets secondaires les plus légers)
- Dépénaliser le cannabis pour les malades.
- Ouvrir des officines spécialisées et créer par la même de l'emplois.
- Laisser les malades faire pousser un pied de cannabis tous les 4 mois.
Mesdames Messieurs les membres du gouvernement :
Le cannabis est une plante, une plante, je le dirais jamais assez mais c'est une plante. Je pourrais vous citer des plantes légales bien plus dangereuses que celle ci et qui poussent dans beaucoup de jardin. Il n'y a aucun bien fondé à laisser une telle source de soins hors de notre système. Mais en régulant le marcher de consommation du cannabis vous contrôlez toute la chaîne et créez de l'emplois.
Je vous prie Madame Marisol Touraine, Monsieur Bernard Cazeneuve, et Monsieur François Hollande (ainsi que tous mes concitoyens) d'entendre raison. Nous ne voulons plus être traité comme des délinquants. Nous sommes vos frères et nous avons besoin de votre aide.
Cordialement Arthur Beaulieu
Il s'est déclaré heureux d'être de retour chez lui, tout en soulignant les conséquences négatives de son incarcération, dont la fermeture de son magazine et son bannissement à vie des États-Unis.
M. Emery a aussi précisé qu'il avait fumé de 10 à 15 joints par jour depuis son arrivée au Canada.
Par ailleurs, des drapeaux arborant la feuille de cannabis flottent au parc Victory Square près du Downtown Eastside où une foule lui a réservé un accueil chaleureux en après-midi.
Lors d'un discours et sous l'œil discret de policiers, Marc Emery a rappelé l'importance de poursuivre le combat pour obtenir la légalisation de la marijuana.
Des drapeaux à la fleur de cannabis flottent devant Victory Square Photo : Charlotte Landry
Libéré la semaine dernière, il a rejoint sa femme, Jodie Emery, mardi, à Windsor, en Ontario.
Emery avait été arrêté en 2010 et extradé aux États-Unis, où il avait été condamné pour avoir vendu sur des graines de cannabis à des Américains sur Internet.
Le Canada avait refusé de lui permettre un transfert dans une prison canadienne, alors même que les États-Unis ne s'y étaient pas opposés.
Marc Emery promet désormais de se venger du gouvernement conservateur, à qui il reproche son incarcération.
Sa femme, Jodie Emery, souhaite remporter l'investiture du Parti libéral du Canada pour se présenter dans la circonscription Vancouver Est contre la députée néo-démocrate Libby Davies lors des prochaines élections générales, en 2015.
La Mairie de Barcelone a ordonné les fermetures après une inspection de 145 clubs de cannabis ou il a été trouvé un certain nombre de "déficiences dans leur fonctionnement et les problèmes de coexistence avec les voisins", a t'il déclaré dans un communiqué.
Les autorités ont accusé les clubs de vendre illégalement du cannabis et de tenté d'attirer les touristes dans leurs locaux.
Le trafic de cannabis est illégale en Espagne, mais la loi n'interdit pas la croissance pour la consommation privée. Il permet également l'existence des associations de fumeurs ou des clubs de cannabis.
Les membres du club paient des frais d'abonnement annuel, plus une redevance variable pour couvrir le coût de production du cannabis qu'ils consomment.
Un club de cannabis est légal tant qu'il contrôle la consommation et s'abstient de faire de la publicité et la distribution de la drogue pour le profit.
Les groupes de fumeurs disent qu'environ 700 de ces associations ont vu le jour en Espagne en raison d'un vide juridique.
Certains clubs sont soupçonnés d'enjamber la ligne, tentant de s'aventurer au-delà des activités de l'association à but non lucratif dans le trafic de drogue à part entière.
La moitié des clubs de cannabis d'Espagne se trouve à Barcelone, ce qui met la ville en tête du classement sur WeBeHigh, un site de conseils Voyage pour les utilisateurs de drogues douces, battant ainsi Amsterdam.
Les autorités locales, concernées par leur croissance, ont imposé un moratoire l'année dernière sur l'ouvertureles d'associations de locaux pour fumer la drogue.
Après la fermeture, le mercredi, la fédération catalane des associations de cannabis, CatFAC, a appelé à un dialogue entre les autorités et les clubs.
"Nous sommes conscients que l'administration fait bien son travail et assure le bien commun, mais cette situation serait plus facile si, avant d'agir, ils établissaient des règles claires pour toutes les associations de cannabis", a t'elle indiquée dans un communiqué.