Le cannabis médical bientôt plus accessible en République tchèque
Le cannabis utilisé à des fins médicales sera très probablement plus accessible et abordable en République tchèque à compter de cet été. Si son usage est autorisé depuis bientôt deux ans, dans les faits, très peu nombreux sont les patients, dix au total, à y avoir eu recours. En cause notamment : son prix prohibitif. A 320 couronnes (environ 11,50 euros) le gramme en pharmacie, le cannabis, pour l’heure importé exclusivement des Pays-Bas, est trop cher pour l’immense majorité des malades tchèques.
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« Autorisé depuis un an, le chanvre médical reste introuvable » : tel était le titre du papier mis en ligne sur notre site le 1er avril 2014. Bien entendu, il ne s’agissait nullement d’un poisson d’avril. Un an après l’entrée en vigueur de la loi permettant son usage thérapeutique, le cannabis en question, ou plus précisément les médicaments à base de cannabis, n’était effectivement vendu nulle part. Sauf dans la rue, où le gramme d’herbe se trouve entre 150 et 250 couronnes (entre 5,50 et 9 euros). Jusqu’à présent, pour ce qui est de son usage, certes alors uniquement festif, mieux vaut donc encore fumer le cannabis, la possession d’une « petite » quantité étant tolérée en République tchèque, pays européen parmi les plus libéraux en la matière.
Pour autant, la loi n’a pas été adoptée pour rien et la situation a quelque peu évolué. Depuis novembre dernier, tout d’abord, le cannabis thérapeutique est disponible dans quelques pharmacies du pays. Seul hic, le produit reste encore 30 à 50% plus cher que sur le marché noir ; un obstacle de taille puisque son remboursement, à la différence par exemple de l’Allemagne voisine, n’est pas pris en charge par les caisses d’assurance maladie.
Photo: Břetislav Tureček, ČRo
C’est pour ces différentes raisons qu’un appel d’offres a été lancé à l’automne dernier par l’Institut national pour le contrôle des médicaments (SÚKL).
Le vainqueur, la société tchèque Elkoplast Slušovice, a été autorisé à semer, récolter et proposer son produit à la vente en tant qu’unique cultivateur. Selon l’accord convenu avec les autorités, 40 kilos devront été produits par an pour un montant maximal de 4,2 millions de couronnes (153 000 euros).
Mais le ministère de la Santé souhaite aller plus loin encore et faire en sorte que le cannabis soit disponible à meilleur marché. Mercredi, alors que démarrait à Prague une conférence internationale de quatre jours sur le sujet, le ministre Svatopluk Němeček a fait savoir qu’une nouvelle réglementation devrait entrer en vigueur en juin prochain :
« Cela introduira d’abord une plus forte concurrence entre les producteurs. Nous le souhaitons car le cannabis reste pour l’instant inabordable financièrement pour une immense majorité de gens, notamment parce qu’il est importé uniquement par une société néerlandaise. »
Svatopluk Němeček, photo: Filip Jandourek, ČRo
A plus ou moins long terme, les autorités tchèques souhaitent que le gramme de cannabis, qui ne peut être obtenu que suite à la délivrance préalable d’une ordonnance électronique pour empêcher les abus, se vende à un prix inférieur à 100 couronnes (3,60 euros).
La nouvelle réglementation élargira également la liste des différentes sortes de cannabis autorisées et fera passer la quantité limite pour les patients de 30 à 180 grammes.
Reste à savoir si ces différentes mesures seront suffisantes. Car si l'usage du cannabis peut soulager de certaines souffrances et atténuer les symptômes du cancer, de la maladie de Parkinson ou encore de la sclérose en plaques, il s’agit là d’autant de maladies dont sont atteintes essentiellement les personnes âgées. Or, en 2013, le montant moyen d’une pension de retraite en République tchèque dépassait à peine les 400 euros… Même moins cher, le cannabis thérapeutique pourrait donc être encore trop cher.
Usine de culture de cannabis thérapeutique: Brossard se prépare
La zone visée par Brossard est située à la limite de Carignan et longe le boul. Grande-Allée, non loin du Bois de Brossard.
BROSSARD - Même si elle se défend de «souhaiter» la venue d’une usine de culture de cannabis thérapeutique sur son territoire, la Ville de Brossard s’assure de pouvoir l’accueillir si l’occasion se présente. La municipalité désire en effet modifier son règlement de zonage pour permettre l’établissement d’une éventuelle usine de culture du cannabis à des fins médicales dans le district 9, aux limites de Carignan.
L’administration municipale a adopté un premier projet de règlement en ce sens lors de la séance du conseil du 18 février. Une nouvelle zone serait ainsi créée à même la zone existante X02A, cette dernière étant majoritairement occupée par des terres agricoles et par le Bois de Brossard.
«La nouvelle zone sera située à la limite de Carignan et longera le boul. Grande-Allée, a expliqué le directeur des communications de la Ville, Alain Gauthier. Un 2e projet de règlement sera déposé lors d’une prochaine assemblée.»
Pas de demande d’entrepreneurs
Ce projet de changement de zonage survient même si la Ville n’a reçu aucune demande officielle d’entrepreneur intéressé à établir à Brossard une usine de fabrication de cannabis thérapeutique sur son territoire.
«Le projet de règlement vise seulement à préciser clairement l’endroit où une entreprise pourrait effectuer ce type d’opérations, si on reçoit une demande un jour, souligne le directeur des communications. C’est dans ce contexte-là que la Ville prend les devants et dit que c’est dans cette zone-là – qui est plus en retrait de la Ville, dans un secteur agricole – qu’une entreprise pourra effectuer ce type d’opérations.»
Le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) a été informé des démarches de la Ville, mais n’a pas été impliqué spécifiquement pour le choix final de la zone, selon Alain Gauthier.
Une demande il y a deux ans
De son côté, le chef du cabinet du maire, Yves Lemire, indique qu’il y a eu une seule demande d’information à propos de ce genre de culture à la Direction de l’urbanisme de la Ville, il y a près de deux ans, mais qu’il n’y a pas eu de suite à cette demande. «Ni le maire et ni les conseillers n’ont été approchés à ce sujet.»
Questionné à savoir si le conseil adoptait un tel changement de zonage parce que la venue d’une usine de production de cannabis sur le territoire était souhaitée, Yves Lemire répond que non. «La Ville ne souhaite pas attirer ce genre d’installation sur son territoire. Ce sont la Direction de l’urbanisme et le SPAL qui, face à l’augmentation de ce type d’établissements au pays, ont recommandé au conseil de prévoir un endroit pour ce genre d’activités en zone agricole, loin des zones résidentielles. Si on reçoit une demande, on sera ainsi en mesure d’y répondre et d’exiger plus de conditions, s’il le faut.»
Changement des règles à Santé Canada
C’est à la suite de changements apportés par Santé Canada à la règlementation sur la marijuana à des fins médicales, qui autorise seulement les producteurs autorisés, que le SPAL a fait la tournée des Villes de son territoire.
«À cet égard, nous avons rencontré les cinq villes de notre agglomération afin de les sensibiliser aux impacts de la nouvelle règlementation», indique l’unité des affaires publiques du SPAL.
Depuis le 31 mars 2014, la production de cannabis thérapeutique à domicile, à des fins personnelles, est interdite. Cependant, à la suite d’une injonction provisoire de la Cour fédérale, les personnes auparavant autorisées à en cultiver et répondant aux conditions de l'ordonnance du tribunal peuvent poursuivre leurs activités, et ce jusqu'à ce que la Cour ait rendu une décision définitive.
Un seul producteur au Québec
Selon les dernières données compilées par Santé Canada, il y aurait présentement 16 producteurs autorisés pour la culture et la distribution de marijuana à des fins médicales au pays. De plus, il y aurait 9 producteurs autorisés uniquement pour la culture au Canada.
Un seul de ces producteurs est situé au Québec, soit la compagnie Hydropothicaire de Gatineau. Trois autres villes québécoises ont des projets d’usine de cannabis médicinal sur leur territoire, soit Cowansville, Saint-
Lucien et Granby. L’organisme fédéral n’a pu confirmer si les entrepreneurs associés à ces projets étaient en attente d’une accréditation pour devenir producteurs.
La grande majorité des producteurs autorisés par Santé Canada sont situés en Colombie-Britannique et en Ontario.
En date du 27 février, l’organisme fédéral affirme avoir reçu 1201 demandes d’accréditations. De ce nombre, 881 demandes ont été refusées ou retirées et 320 sont toujours en traitement.
Un long processus
Les démarches pour devenir un mariculteur thérapeutique sont longues et fastidieuses.
Selon les règles en vigueur à Santé Canada, les deux premières étapes consistent à effectuer un examen détaillé de la demande et du site proposé, ainsi que des mesures de sécurité envisagées. Vient ensuite un examen des qualifications de la personne suggérée comme préposé à l'assurance de la qualité.
Les membres clés du personnel sont par la suite soumis à une étape d'habilitation de sécurité coordonnée par la GRC. Cela peut impliquer l’analyse complète des dossiers de la police, le travail de terrain et la coordination avec d'autres organismes d'application de la loi, afin de déterminer si le demandeur ne pose aucun risque pour
l'intégrité du contrôle de la production et la distribution de cannabis.
La demande est ensuite examinée en détail pour confirmer les pratiques de production appropriées, la tenue des dossiers, des plans de sécurité physique et des procédures.
Le service peut alors choisir de délivrer une lettre de «prêt à construire», si le demandeur en a besoin. Les candidats sont avisés que cette lettre n’est pas une garantie que le permis sera délivré; le ministère procédera à une inspection pré-licence.
Une fois que tous les termes de la réglementation ont été remplis, une licence est alors émise.
Planer en toute légalité dans le monde entier avec un joint électronique néerlandais
La société néerlandaise E-njoint a récemment lancé un nouveau produit de vapotage pour son célèbre joint électronique, infusé avec un goût et une odeur authentiques de cannabis. Ce joint électronique aromatisé au cannabis est totalement légal et fait planer légèrement les fumeurs du monde entier ne pouvant fumer légalement du cannabis là où ils vivent.
Lorsque la société E-njoint BV a introduit le premier joint électronique en 2014, il ne contenait que des saveurs naturelles de fruits. La société a développé secrètement l'an passé une formule unique et authentique de cannabis, en travaillant avec des laboratoires de recherche de pointe en Europe et aux États-Unis. Grâce à ces recherches, la société à découvert que les composants organiques donnant au cannabis son goût et sa saveur, appelés terpènes, aident aussi à orienter et augmenter les différents niveaux d'intoxication associés aux différentes variétés de cannabis. La société espère provoquer une petite révolution dans l'univers des fumeurs avec le lancement récent de cette nouvelle formule. « Ce joint électronique va faire certainement réagir de nombreux gouvernements et autorités puritains », a déclaré la direction de la société E-njoint.
Un joint qui donne la sensation de planer
Comme le joint électronique ne contient pas de THC, de CBD, de nicotine, de goudron ni de toxines, il est totalement légal mais apporte néanmoins aux fumeurs la sensation de planer. Les terpènes utilisés pour créer l'arôme de cannabis du joint électronique ont été personnalisés pour provoquer une gamme d'effets sur l'utilisateur, tels que la relaxation musculaire, l'amélioration de l'humeur, la vivacité et autres. Tous les ingrédients sont naturels et largement utilisés dans le secteur de l'alimentation et de la boisson. Les ingrédients sont non-toxiques et parfaitement légaux dans le monde entier.
L'effet du vrai cannabis accru
L'E-njoint aromatisé au cannabis peut aussi augmenter les effets du vrai cannabis tout en diminuant la dose utilisée. Des études ont montré que lorsque des terpènes sont consommés en conjonction avec du vrai cannabis, les effets de ce dernier sont accrus de façon importante, diminuant ainsi la dose de cannabis dont le fumeur a besoin pour obtenir l'effet qu'il souhaite. Pour les clients qui ne consomment pas de cannabis, l'arôme de cannabis du joint électronique offre une alternative sûre et légale continuant de garantir des moments agréables.
Les fondateurs de Ben & Jerry's ont révélé que si la marijuana venait à être légalisée partout aux Etats-Unis, ils ne seraient pas contre proposer une glace saveur cannabis. Alors à quand une BJ's saveur Stoner's Delight .
meltyFood n'a pas besoin de vous rappeler que Ben & Jerry's est l'une des marques de glace les plus excitantes du marché. Elle parvient à proposer des produits combinant gourmandise et humour. On est ainsi très fan des packaging et des saveurs originales que proposent la marque. Dernièrement c'est Jimmy Fallon qui bénéficiait de sa propre Ben & Jerry's intitulée "The Tonight Dough". Les américains les plus chanceux ont ainsi pu goûter une glace caramel, chocolat, pépite de chocolat et beurre de cacahuète venant célébrer le présentateur élu "humoriste de l'année". Invités du Huffington Post Live, les fondateurs de la marque , Ben Cohen & Jerry Greenfield, ont expliqué qu'ils ne seraient pas contre lancer une Ben & Jerry's saveur cannabis. On vous en dit plus juste après la vidéo.
Ben Cohen & Jerry Greenfield sont, comme vous avez pu le voir ci-dessus, fermement en faveur de la légalisation de la marijuana aux Etats-Unis. Il est d'ailleurs déjà possible de consommer du cannabis dans 5 Etats-Américains (Alaska, Colorada, Oregon, Washington et Washington DC). Après lesupermarché américain Whole Foods qui s'est dit prêt à vendre du cannabis, on n'est pas étonné que Ben & Jerry's se prononce en faveur d'un produit contenant de la marijuana. Aux Etats-Unis, la food s'est emparée depuis quelques années du phénomène, on trouve ainsi des livres de cuisine pour cuisiner le cannabis, y compris dans des Etats où celui-ci n'a pas (encore) été légalisé. Les amateurs de fumette n'ont plus qu'à surveiller les congélateurs pour voir apparaître dans le futur une Ben & Jerry's saveur Stoner's Delight...
Des experts estiment que « le système actuel de contrôle des drogues a échoué » et que les autorités de santé doivent se prononcer sur la consommation de cannabis.
Les preuves scientifiques des bienfaits médicaux du cannabis s'avèrent être de plus en plus convaincantes. Et d'après les experts, les résultats de nombreuses études pertinentes et le recul des interdictions légales (1) devraient forcer les responsables de la santé publique à statuer rapidement au sujet de l'usage du cannabis.
« L'Organisation mondiale de la santé (OMS) devra probablement adopter bientôt une nouvelle position sur le cannabis, vu la pression qu'elle subit », a ainsi expliqué Pavel Pachta, ancien secrétaire adjoint de l'organe international de contrôle des stupéfiants (INCB), devant un parterre d'experts réunis à la Conférence internationale sur l'utilisation médicale du cannabis et des cannabinoïdes, qui se tient depuis mercredi à Prague.
La prohibition doit laisser la place à la « régulation légale »
« Dans de nombreux pays à travers le monde, les gouvernements, les responsables politiques, les chercheurs et les citoyens (...) se demandent aujourd'hui si la manière actuelle de gérer les drogues est la plus appropriée », a souligné, de son côté, Michel Kazatchkine, envoyé spécial de l'ONU pour le sida en Europe orientale et en Asie centrale.
Un expert qui estime également que « le système international actuel de contrôle des drogues a échoué » et que la prohibition doit laisser la place à la « régulation légale », qui affaiblira le marché clandestin et réduira les risques pour les consommateurs.
Les majors pharmaceutiques dans les starting-blocks ?
Les critiques accusent le cannabis de causer le cancer du poumon ou des psychoses, alors que ses partisans invoquent une série d'utilisations médicales, contre la douleur et les crises épileptiques. « Et ce qui est formidable, c'est que nous avons plus de deux millions de personnes qui utilisent le cannabis légalement », a renchéri Steph Sherer, un patient traité à la marijuana et fondateur de l'organisation Americans for Safe Access
Si la plupart des grands groupes pharmaceutiques ont renoncé à faire la promotion de produits liés au cannabis, surtout à cause des problèmes d'image, « les choses changent et j'entends que quelques majors pharmaceutiques développent de tels produits, mais aucun d'entre eux n'est encore arrivé à l'étape de son introduction en tant que médicaments », a relevé Raphael Mechoulam, professeur à l'Université Hébraïque et pionnier des applications médicales de la marijuana. Une étape de plus qui soulève, elle aussi, l'obligation pour l'OMS de se prononcer sur la légalisation ou l'utilisation du cannabis dit « thérapeutique ».
(1). En Europe le cannabis a été légalisé par la République Tchèque, la Finlande, les Pays-Bas, le Portugal et l'Espagne. Aux États-Unis, 23 États ont autorisé l'utilisation de la marijuana à des fins médicales. Quatre d'entre eux et la capitale Washington l'ont légalisée. L'Uruguay est devenu en 2013 le premier État à la légaliser complètement.
Alors que
le marché de l’or vert semble se stabiliser en Colombie Britannique, différentes études tentent de mieux comprendre les effets de cette substance complexe. Selon les résultats, le cannabis peut causer des psychoses mais aussi être un agent thérapeutique.
Une récente étude britannique, publiée dans The Lancet, a fait le lien entre trouble psychotique et consommation de cannabis, et plus particulièrement de skunk. Ce type de cannabis est très puissant et concentré en THC, le tétra-hydro-cannabinol, la substance active du cannabis.
Dans le reportage de Richard Massicotte, diffusé dans Les Années Lumières, la Dre Marta Di Forti, psychiatre à l’Institut de psychiatrie du King’s College de Londres, explique qu’ils se sont rendus compte que les gens qui disaient consommer du skunk étaient ceux qui vivaient un risque accru, c’est-à-dire qu’ils avaient trois fois plus de risque de vivre un épisode psychotique pour lequel ils avaient besoin de consulter des services en santé mentale. Elle ajoute que, si la consommation est quotidienne, le risque de souffrir d’un trouble psychotique peut être multiplié par cinq comparé aux autres consommateurs.
Pour la Dre Gabriella Gobbi, chercheuse au département de psychiatrie de l’Université McGill, il ne faut pas faire d’amalgame entre trouble psychotique et schizophrénie, qui est une maladie chronique. Outre atlantique, la Dre Di Forti avoue qu’elle ne sait pas si les fumeurs de skunk peuvent devenir des patients psychiatrisés : « il faudrait une étude à plus long terme pour pouvoir le dire. »
« L’autre aspect du cannabis dont on ne parle pas assez concerne les risques de développer de l’anxiété et de la dépression », déplore la Dre Gobbi, alors que des études longitudinales ont été réalisées sur ces risques. Elle aborde également la baisse des facultés intellectuelles et le syndrome a-motivationnel entraînés par la consommation de cannabis, notamment lorsque le sujet commence à fumer jeune, à l’adolescence.
Une substance complexe
Concernant les effets du cannabis, le Dr Didier Jutras-Aswad, psychiatre et directeur du l’Unité de psychiatrie des toxicomanies au CHUM, met en garde contre toute généralité : « on ne connaît pas tout, on ne comprend pas tout et c’est une substance qui est extrêmement complexe. »
Il déclare que la littérature leur en apprend plus sur la nature des différentes composantes du cannabis, dont le cannabidiol, un cannabinoïde, qui possède des vertus antipsychotiques. Il ajoute que ce constituant pourrait induire moins de problèmes sur le plan de la santé mentale.
« La littérature sur le cannabis est extrêmement complexe et ça part à mon avis de deux choses : d’abord il s’agit d’une substance complexe qui a à la fois des vertus thérapeutiques, positives, qui, dans la majorité des cas, pour la majorité de la population, ne va pas avoir d’effets délétères importants, mais qui, d’autre part, peut aussi avoir des effets néfastes, extrêmement significatifs, pour une partie de la population qui est plus vulnérable », explique le Dr Jutras-Aswad.
Vers un usage thérapeutique
L’usage médical du cannabis est toléré dans certains pays, dont le Canada, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et un certains nombres d’États américains. Par ailleurs, depuis 2005 au Canada, le Sativex, un médicament à base de cannabis, est autorisé.
Sous forme de spray à vaporiser dans la bouche, le produit, à garder sous la langue avant de l’avaler, est prescrit en tant que traitement d’appoint pour soulager les douleurs neuropathiques, notamment en présence de sclérose en plaques chez les adultes.
La France sera l’un des derniers pays européens à permettre à ses patients de bénéficier du Sativex et ce, avant l’été 2015, soit un an après sa légalisation.L’intérêt d’un usage médical du cannabis a retenu l’attention de l’Association américaine pour l’avancement de la Science (AAAS) qui lui a dédié son Congrès annuel, du 12 au 16 février 2015 à San José (Californie, États-Unis).
Selon une étude intitulée Cannabis and Medicine : A New Frontier in Therapeutics, et présentée lors d’un Symposium du congrès, le cannabis aurait des propriétés anti nauséeux, antispasmodiques et analgésiques. Les chercheurs explorent de nouvelles perspectives quant au rôle que jouent les différents cannabinoïdes dans l’inflammation, l’épilepsie, la neurodégénérescence et les troubles anxieux.
Une drogue qui stimule l’appétit et les neurones
Le cannabis a aussi des effets sur l’appétit, qualifiés de « trip-bouffe » par les consommateurs. Les chercheurs ont là une substance qui pourrait les aider à comprendre le fonctionnement de l’appétit, comment le stimuler mais aussi le supprimer.En effet, le dronabinol, un des composants du cannabis (sativa), est également présent dans les médicaments anti nauséeux. Il agit sur les récepteurs CB1, présents partout dans le corps, qui vont s’activer et ordonner la sécrétion des hormones de la faim. Cependant, le mécanisme de ces récepteurs reste encore flou : les scientifiques ne comprennent pas comment le récepteur CB1 déclenche ou arrête la sécrétion des hormones de la faim.
En Roumanie, Ana Iorga, une pionnière en neuromarketing, a réalisé une expérience afin de mesurer l’effet du cannabis sur le cerveau. À l’aide d’un casque EEG, conçu pour mesurer l’activité cérébrale, elle a comparé le rythme cérébral de deux personnes avant et après que celles-ci aient consommé du cannabis. La première a fumé un joint de cannabis et la seconde a ingéré un cookie contenant du cannabis.
Chez les deux sujets, les résultats ont montré une accélération du rythme cérébral. La neurologue Laura Crăciun explique qu’ « il est clair que le rythme cérébral était plus rapide après avoir fumé et que l’amplitude des ondes était plus grande, ce qui ne signifie pas que les choses fonctionnent de façon chaotique, mais que le cerveau est en état d’alerte élevé. »
Alors que
le marché de l’or vert semble se stabiliser en Colombie Britannique, différentes études tentent de mieux comprendre les effets de cette substance complexe. Selon les résultats, le cannabis peut causer des psychoses mais aussi être un agent thérapeutique.
Une récente étude britannique, publiée dans The Lancet, a fait le lien entre trouble psychotique et consommation de cannabis, et plus particulièrement de skunk. Ce type de cannabis est très puissant et concentré en THC, le tétra-hydro-cannabinol, la substance active du cannabis.
Dans le reportage de Richard Massicotte, diffusé dans Les Années Lumières, la Dre Marta Di Forti, psychiatre à l’Institut de psychiatrie du King’s College de Londres, explique qu’ils se sont rendus compte que les gens qui disaient consommer du skunk étaient ceux qui vivaient un risque accru, c’est-à-dire qu’ils avaient trois fois plus de risque de vivre un épisode psychotique pour lequel ils avaient besoin de consulter des services en santé mentale. Elle ajoute que, si la consommation est quotidienne, le risque de souffrir d’un trouble psychotique peut être multiplié par cinq comparé aux autres consommateurs.
Pour la Dre Gabriella Gobbi, chercheuse au département de psychiatrie de l’Université McGill, il ne faut pas faire d’amalgame entre trouble psychotique et schizophrénie, qui est une maladie chronique. Outre atlantique, la Dre Di Forti avoue qu’elle ne sait pas si les fumeurs de skunk peuvent devenir des patients psychiatrisés : « il faudrait une étude à plus long terme pour pouvoir le dire. »
« L’autre aspect du cannabis dont on ne parle pas assez concerne les risques de développer de l’anxiété et de la dépression », déplore la Dre Gobbi, alors que des études longitudinales ont été réalisées sur ces risques. Elle aborde également la baisse des facultés intellectuelles et le syndrome a-motivationnel entraînés par la consommation de cannabis, notamment lorsque le sujet commence à fumer jeune, à l’adolescence.
Une substance complexe
Concernant les effets du cannabis, le Dr Didier Jutras-Aswad, psychiatre et directeur du l’Unité de psychiatrie des toxicomanies au CHUM, met en garde contre toute généralité : « on ne connaît pas tout, on ne comprend pas tout et c’est une substance qui est extrêmement complexe. »
Il déclare que la littérature leur en apprend plus sur la nature des différentes composantes du cannabis, dont le cannabidiol, un cannabinoïde, qui possède des vertus antipsychotiques. Il ajoute que ce constituant pourrait induire moins de problèmes sur le plan de la santé mentale.
« La littérature sur le cannabis est extrêmement complexe et ça part à mon avis de deux choses : d’abord il s’agit d’une substance complexe qui a à la fois des vertus thérapeutiques, positives, qui, dans la majorité des cas, pour la majorité de la population, ne va pas avoir d’effets délétères importants, mais qui, d’autre part, peut aussi avoir des effets néfastes, extrêmement significatifs, pour une partie de la population qui est plus vulnérable », explique le Dr Jutras-Aswad.
Vers un usage thérapeutique
L’usage médical du cannabis est toléré dans certains pays, dont le Canada, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et un certains nombres d’États américains. Par ailleurs, depuis 2005 au Canada, le Sativex, un médicament à base de cannabis, est autorisé.
Sous forme de spray à vaporiser dans la bouche, le produit, à garder sous la langue avant de l’avaler, est prescrit en tant que traitement d’appoint pour soulager les douleurs neuropathiques, notamment en présence de sclérose en plaques chez les adultes.
La France sera l’un des derniers pays européens à permettre à ses patients de bénéficier du Sativex et ce, avant l’été 2015, soit un an après sa légalisation.L’intérêt d’un usage médical du cannabis a retenu l’attention de l’Association américaine pour l’avancement de la Science (AAAS) qui lui a dédié son Congrès annuel, du 12 au 16 février 2015 à San José (Californie, États-Unis).
Selon une étude intitulée Cannabis and Medicine : A New Frontier in Therapeutics, et présentée lors d’un Symposium du congrès, le cannabis aurait des propriétés anti nauséeux, antispasmodiques et analgésiques. Les chercheurs explorent de nouvelles perspectives quant au rôle que jouent les différents cannabinoïdes dans l’inflammation, l’épilepsie, la neurodégénérescence et les troubles anxieux.
Une drogue qui stimule l’appétit et les neurones
Le cannabis a aussi des effets sur l’appétit, qualifiés de « trip-bouffe » par les consommateurs. Les chercheurs ont là une substance qui pourrait les aider à comprendre le fonctionnement de l’appétit, comment le stimuler mais aussi le supprimer.En effet, le dronabinol, un des composants du cannabis (sativa), est également présent dans les médicaments anti nauséeux. Il agit sur les récepteurs CB1, présents partout dans le corps, qui vont s’activer et ordonner la sécrétion des hormones de la faim. Cependant, le mécanisme de ces récepteurs reste encore flou : les scientifiques ne comprennent pas comment le récepteur CB1 déclenche ou arrête la sécrétion des hormones de la faim.
En Roumanie, Ana Iorga, une pionnière en neuromarketing, a réalisé une expérience afin de mesurer l’effet du cannabis sur le cerveau. À l’aide d’un casque EEG, conçu pour mesurer l’activité cérébrale, elle a comparé le rythme cérébral de deux personnes avant et après que celles-ci aient consommé du cannabis. La première a fumé un joint de cannabis et la seconde a ingéré un cookie contenant du cannabis.
Chez les deux sujets, les résultats ont montré une accélération du rythme cérébral. La neurologue Laura Crăciun explique qu’ « il est clair que le rythme cérébral était plus rapide après avoir fumé et que l’amplitude des ondes était plus grande, ce qui ne signifie pas que les choses fonctionnent de façon chaotique, mais que le cerveau est en état d’alerte élevé. »
En Angleterre, le présentateur du JT teste le cannabis en directSkunk ou haschich : que choisir ? Pédagogique, scientifique… et spectaculaire, la chaîne privée Channel 4 fait expérimenter les deux drogues à des volontaires. Une initiative inimaginable à la télévision française.
Il y a quelques mois, France 4 avait presque défrayé la chronique avec le programme Alcootest. Adaptée d’un programme danois diffusé en Norvège, en Irlande et aux Pays-Bas, la version française avait la particularité d’être encadrée de messages préventifs dissuasifs sur la consommation d’alcool.
La télévision publique française s’essayait alors avec des pincettes aux méthodes britannique, hollandaise et nordique d’éducation des téléspectateurs jeunes adultes : montrer des expériences « interdites » et « inédites » aux résultats visuellement édifiants afin d’amener le téléspectateur choqué à faire des choix adaptés.
Dans ce même esprit pédago-scientifico-spectaculaire, la chaîne publique britannique Channel 4 vient de diffuser le programme Drugs live : cannabis on trial » (« Drogue en direct : le cannabis à l’essai »). Moment fort : Jon Snow, le présentateur du journal télévisé de la chaîne, un ancien député conservateur et une ancienne journaliste de la BBC se soumettent à un test présenté comme révolutionnaire en examinant l’effet comparé sur le cerveau de deux variétés de cannabis : la skunk et le haschich.
La bande-annonce de l'émission Drugs Live Cannabis on Trial sur Channel4.
Au Royaume-Uni, environ un tiers des 16-24 ans ont consommé au moins une fois du cannabis. La skunk, qui représente 80 % du marché, serait plus addictive que le haschich et pourrait provoquer des épisodes paranoïaques, des symptômes psychotiques et des pertes de mémoire. Dans une séquence préenregistrée, Jon Snow, 63 ans, journaliste vedette de la chaîne, coprésentateur et cobaye vedette de la soirée, en inhale sous forme gazeuse dans un ballon, puis se soumet immédiatement à une IRM cérébrale. Pris de panique, il doit interrompre le scanner. L’ancien correspondant de guerre témoigne : « J’ai tenu à Gaza, j’aurais dû tenir… J’ai déjà fumé du cannabis, mais, après avoir pris de la skunk, j’ai été envahi par la pire peur de ma vie…Je ne le referai jamais. » Après ce premier test concluant, les réactions des candidats suivants sont moins violentes : l’ancien député, 65 ans, se sent assommé et idiot, il déteste l’odeur. L’ancienne journaliste de BBC spécialiste de la famille royale ne trouve pas désagréable de flotter et d’avoir quelques hallucinations. Un autre volontaire subit ensuite le même traitement, mais en direct dans le studio.
Extrait de Drugs Live Cannabis on Trial, émission de Channel 4.
Si les célébrités et le test « live » sont là pour attirer le grand public, le dispositif est partie intégrante d’une véritable recherche universitaire. Channel 4 a financé majoritairement une étude « en double aveugle » avec seize volontaires anonymes — dont certains visibles à l’écran en piteux état — visant à comparer les effets des composants de la skunk et du haschich sur la mémoire, l’appréciation de la musique et le bien-être psychologique. L’émission se termine par un débat en studio sur l’efficacité de la législation britannique qui calme tout le monde.
Channel 4 n’en est pas à son premier test de drogue en direct. Il y a deux ans et demi, l’ecstasy avait déjà été évaluée sous les yeux du même Jon Snow. Deux millions de jeunes téléspectateurs avaient été touchés (le même nombre que les consommateurs de cannabis au Royaume-Uni !), preuve selon la chaîne de sa capacité unique à remplir à travers ce type de programme choc sa mission éducative. Cette année, le test de cannabis a reçu l’approbation du gouvernement : le cannabis médical utilisé a été importé avec son autorisation des Pays-Bas. C’est ça aussi la télé de service public !
L'ONU déplore la légalisation progressive du cannabis et s'inquiète des «nouvelles drogues»
Depuis 2014, de nouveaux pays, de la Jamaïque à certaines zones des Etats-Unis, ont assoupli leur législation liée au cannabis. (Désirée Martin. AFP)
DOCUMENT Dans son rapport annuel, l'Organe international de contrôle des stupéfiants s'inquiète des nouvelles substances arrivées sur le marché, et note le recul de la consommation de cocaïne.
L’Organe international de contrôle des stupéfiants, rattaché à l’ONU, s’alarme de la multiplication des nouvelles drogues élaborées pour contourner les interdictions, pointant un «problème de plus en plus grave» de santé publique dans le monde.
«L’apparition de plus en plus massive, ces dernières années, de nouvelles substances (...) est devenue un grave problème de santé publique et un phénomène véritablement mondial», note l’OICS, un organe rattaché aux Nations unies, dans son rapport annuel publié mardi lisible ci-dessous.
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Au 1er octobre 2014, 388 substances distinctes nouvelles avaient été répertoriées dans le monde, soit 11% de plus que l’année précédente et deux fois plus qu’en 2009. Elaborées à grande vitesse dans des laboratoires, les nouvelles substances, parmi lesquelles des cannabinoïdes de synthèse et des phénéthylamines, prennent de vitesse les législations des différents pays. Ces nouveaux stupéfiants bénéficient d’une période de vide juridique pendant laquelle ils parviennent à être commercialisées, notamment via internet avec des sites comme Silk Road. Un tel constat avait déjà été fait en mai 2014 dans le rapport annuel de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies.
«Ces substances sont souvent présentées comme des produits "légaux" ou "naturels" remplaçant les drogues placées sous contrôle, ce qui donne à penser à tort que, si elles ne sont pas placées sous contrôle (...), c’est qu’elles sont sans danger», s’alarme l’OICS. Les pouvoirs publics s’essouflent à suivre leur rythme de mise sur le marché, déplore encore l’organisation.
Grâce à une loi sur les «produits analogues», les Etats-Unis sont toutefois parvenus, l’an passé, à saisir des «centaines de milliers de boîtes» destinées à la vente au détail ainsi que des centaines de kilos de substances en vrac. Cent cinquante trafiquants avaient été arrêtés à cette occasion. Les Etats-Unis sont depuis quelques années un des pays les plus touchés par les nouvelles drogues. Le phénomène s’est aujourd’hui étendu au reste du monde et constitue selon l’OICS un «problème de plus en plus grave». La Chine, considérée comme «l’une des principales sources d’approvisionnement en nouvelles substances psychoactives», selon l’organe, n’est elle-même pas épargnée.
Moins de cocaïne sur le marché
L’organisation note par ailleurs une baisse importante de l’offre mondiale de cocaïne sud‑américaine, avec à la clé «un effet perceptible sur les principaux marchés de consommation». En Amérique du Nord et, dans une moindre mesure, en Europe, l’offre en 2014 «est restée très en dessous des niveaux records atteints autour de 2006», souligne le rapport.
A l’origine de cette évolution, une diminution d'«un tiers environ» des superficies consacrées à la culture du cocaïer - l’arbre à coca - en Colombie, en Bolivie et au Pérou, les trois principaux producteurs mondiaux, entre 2007 et 2013. Aux Etats-Unis, environ 1,8% de la population consommerait actuellement de la cocaïne, contre 2,5% en 2006, et les prix ont augmenté de moitié en six ans, note l’OICS.
L’organisation salue en particulier la Bolivie, où la culture du cocaïer est tombée à «son niveau le plus bas depuis 2002», et où 67 laboratoires clandestins ainsi que près de 6 000 sites de production de cocaïne base y ont été fermés en un an. L’OICS a aussi déploré mardi les légalisations du cannabis en Uruguay et dans certains Etats des Etats-Unis, les jugeant contraires au droit international. L’inquiétude de l’OICS est d’autant plus grande que la teneur moyenne en THC, la substance active du cannabis, a augmenté de 37% en moyenne dans les drogues saisies aux Etats-Unis entre 2007 et 2012, la hausse atteignant même 75% pour le chanvre importé.
L’organisation onusienne s’inquiète enfin de la relance de la culture du pavot en Birmanie, alors que la production d’opium a parallèlement bondi de 17% en un an en Afghanistan, principal fournisseur mondial. Dans ce pays, l’OICS dit craindre à l’avenir «une nouvelle augmentation» de ces cultures avec le départ des forces étrangères de l’Isaf : «Plus la sécurité se dégrade, plus les cultures illicites prolifèrent», rappelle-t-il. En septembre dernier, l'ONU avait reçu des leaders internationaux venus présenter un projet pour «prendre le contrôle» de l’économie des stupéfiants, pointant l’échec de quarante ans de guerre contre le trafic. Parmi les recommandations de cette Commission, elle appelait à «cesser de criminaliser l’usage et la possession de drogues» et à trouver «d’autres options que l’incarcération pour les acteurs non violents du bas de l’échelle du trafic e drogue , tels les fermiers et les passeurs».
Comme le Colorado, l'Etat de Washington et l'Alaska, Washington a autorisé mercredi l'usage de cannabis à des fins récréatives. (Photo Pablo Porciuncula. AFP)
Le district de Columbia a autorisé mercredi soir la consommation de cannabis à des fins récréatives, mais pas sa vente.
Fumer du cannabis est devenu légal jeudi à Washington, mais certains conservateurs au Congrès américain n’y goûtent pas et cherchent à bloquer cette nouvelle règlementation. La légalisation de la consommation du cannabis à des fins récréatives, largement approuvée par la capitale américaine lors d’un référendum, est entrée en vigueur mercredi soir à minuit (jeudi à 6 heures, heure française).
La capitale fédérale marche ainsi sur les pas du Colorado (ouest), l’Etat de Washington (nord-ouest) et l’Alaska où la consommation du cannabis est déjà autorisée. Ces quatre Etats seront bientôt imités par l’Oregon (nord-ouest), qui légalisera le cannabis en juillet. A Washington désormais, la possession de petites quantités de marijuana, mais pas sa vente, est autorisée.
Les adultes peuvent posséder jusqu’à 60 grammes de cannabis - de quoi confectionner quelque 80 cigarettes - et peuvent cultiver jusqu’à six pieds de cannabis chez eux. La vente de pipes, de pipes à eau ou de papier à rouler est également autorisé mais la vente ou l’achat de cannabis ne l’est pas. «Fumé à la maison. Cultivé à la maison», est le nouveau slogan lié à cette nouvelle réglementation qui a provoqué une levée de boucliers chez les conservateurs du Congrès.
Et la nouvelle maire de la ville, Muriel Bowser, qui sait que sa marge de manœuvre est étroite, est en première ligne face à l’offensive lancée par ces derniers.
«La prison» pour la maire
Le District de Columbia, appellation officielle de Washington, fort de 650 000 habitants, n’est en effet pas un Etat. Or, la loi fédérale interdit le cannabis, au même titre que l’héroïne ou le LSD. Les forces de police fédérales peuvent ainsi arrêter n’importe qui pour possession de drogue sur un terrain fédéral, comme par exemple un monument ou un parc national à l’instar de la grande esplanade du Mall de Washington au centre de la ville.
Si la nouvelle réglementation est mise en place, «vous le ferez en sachant pertinemment que vous violez la loi», a tonné mardi Jason Chaffetz, un élu républicain de l’Utah et membre du très conservateur Tea Party, en agitant le spectre de la «prison» pour la maire, dans une interview au Washington Post.
Les républicains ont essayé de court-circuiter la nouvelle réglementation en ajoutant en dernière minute une ligne à la loi budgétaire, interdisant de la mettre en pratique. La ville a estimé de qu’elle venait trop tard, la mise en pratique ayant été de fait approuvée lors du référendum.
51% des Américains sont en faveur de la légalisation, selon un sondage Gallup d’octobre, et les militants pro-cannabis voient Washington comme une étape importante dans la fin de la prohibition aux Etats-Unis.
L’administration du président Barack Obama a de son côté estimé que la capitale devrait pouvoir gérer ses propres affaires, quel que soit son statut. «Si le président peut brasser sa propre bière à la Maison Blanche, les adultes doivent pouvoir cultiver et consommer chez eux une substance moins dangereuse», plaide Robert Capecchi, du Marijuana Policy Project.