EN FRANCE, UNE DÉLINQUANCE ORGANISÉE… PAR L’ÉTAT !
Enquêtes et études ont beau se suivre et se ressembler, démontrant chaque fois un peu plus l’échec cuisant de la prohibition du chanvre/cannabis, sénateur(trice)s et député(e)s n’en démordent pas. Si ça ne fonctionne pas, c’est que le Droit n’est pas bien appliqué et qu’il doit être durci ! Mais qu’en est-il d’une société criminalisant près de 40 % de la population (1) et pas loin d’un jeune Français sur deux (2).
Dans d’autres pays ou sur d’autres sujets, il n’en faudrait pas plus pour que soit immédiatement remis en cause une législation responsable d’une telle gabegie.
Mais en France, en matière de drogues en général et de cannabis en particulier, rien n’y fait. À un message de tolérance, à une politique pragmatique, on préfère la punition et la culpabilisation pour moitié d’une jeunesse qu’on prétend par ailleurs protéger. Doit-on ensuite s’étonner de la défiance qu’elle manifeste à l’égard des institutions et de la police ?
Combien de temps encore accepterons-nous que nos enfants, cannabinophiles raisonnables pour la plupart, se voient pris en tenaille entre les réseaux douteux qu’ils sont amenés à fréquenter pour se procurer quelques grammes d’herbe ou de résine, et le harcèlement policier quotidien dont ils sont victimes ?
Alors que les interventions policières ridicules et veines au sein d’établissements scolaires semblent se répéter, jetant opprobre et méfiance entre l’administration et les élèves ; que les quartiers populaires et leurs habitant(e)s, souvent issu(e)s de l’immigration, sont toujours plus stigmatisé(e)s et que l’argent brassé par le trafic contribue à alimenter les réseaux criminels en facilitant celui d’armes de guerre, nos dirigeant(e)s maintiennent le cap.
L’abandon progressif par les autorités nord-américaines, d’une politique qu’elles ont imposé au monde entier, devrait pourtant les interroger. De même que les prises de position antiprohibitionnistes de personnalités insoupçonnables telles que d’anciens chefs d’État, ministres, scientifiques, philosophes, entrepreneurs ou humanistes (3).
À cet aveuglement, le CIRC espère que les cannabinophiles seront capables de répondre par une importante mobilisation à l’occasion de la Marche Mondiale du Cannabis le 2 mai un peu partout en France et le 9 à Paris, puis le 18 juin pour le traditionnel Appel du 18 Joint.
Des mobilisations que toutes les organisations cannactivistes ainsi que celles qui les soutiennent, veulent festives et conviviales afin de démontrer une fois de plus que le chanvre/cannabis ne se pose pas en terme de problème sanitaire mais qu’il s’agit bien d’une question culturelle !
(1) 4 personnes sur 10 chez les 15-64 ans selon le récent rapport de l’OFDT et de l’INPES !
(2) 47,8 % des jeunes de 17 ans selon une autre note de l’OFDT.
(3) Rapport de la Global Commission on Drug Policy.
"La Marche Mondiale du Cannabis est Organisée chaque année dans le monde depuis 1999, et en France depuis 2001, la marche mondiale pour le cannabis s’effectue le premier Samedi du mois de Mai, dans plus de 700 villes et 65 pays."
Organisée chaque année dans le monde depuis 1999, et en France depuis 2001, la marche mondiale pour le cannabis s’effectue le premier Samedi du mois de Mai, dans plus de 700 villes et 65 pays
Paris
Vendredi 1er mai 10 h 00 : Rassemblement des anti-prohibitionnistes Place des fêtes, sur le parcours de la « Fête des travailleurs » du 1er mai. Mots d’ordre : « Légalisons 100 000 emplois non-délocalisables », « Dépénalisons le pouvoir d’achat de la ganja », « Dopés et accros au travail – Unissons nous pour défendre nos droits ! », « Halte à la criminalisation des étudiants, des sans emploi, des retraités qui cultivent pour leurs besoins », « Cannabis : le service public de la santé et de l’environnement » Samedi 9 mai 14 h 00 : Rassemblement national Place de la Bastille 15 h 00 : Départ du cortège en direction de la Place de la République (sous réserve de modification du trajet) Ailleurs sur le web : L'évènement Facebook Des infos sur le site de Cannabis Sans Frontières Restez branchés en suivant @mmcannabis sur Twitter
Marseille
Vendredi 1er mai 15 h 00 : La Jetée ( Cinéma le Variété ) 17 h 00 : RENCONTRE AVEC ALEXIS CHANEBAU auteur du livre : Le Chanvre, du rêve aux mille utilités (les solutions à la crise) MEMOIRE DU CHANVRE installation, street art 19 h 00 : MUSIC LIVE & Restauration au Chanvre REYA SUNSHINE ( SISTA FARMER ) SQUAALY ( BIG BUDDHA ) HUMBLE HOUSE 21 h 00 : Le Drop DRUM&BASS FAÏANATUR Samedi 2 mai 15 h 00 : Ombrelle du Vieux-Port pour une marche de la Canebière jusqu'aux Réformés 17 h 00 : Kiosque des Réformés - Sound System / Artistes 19 h 00 à 4 h 00 : Le Drop • Restauration au Chanvre • LEGALIZE IT TOUR - REYA SUNSHINE - RANKING SAIDEN - DADA BENS- DANI DENJA - JAH SOUND - SHAI (RWA CREW) + SURPRISE GUEST Ailleurs sur le web : L'évènement Facebook Des infos sur le site de Massilia Cañamo Des infos sur le site de Chanvre & Libertés Restez branchés en suivant @mmcannabis sur Twitter
Toulouse
Venez nombreux à la Marche toulousaine pour le Cannabis, organisée par le groupe toulousain "Chanvre & violettes" de la coordination Chanvre & Libertés pour la 5ème année dans la foulée de la Million Marijuana March qui se tient tous les ans dans le monde entier ! Vendredi 1er mai 10 h 30 : Un cortège anti-prohibitionniste prendra part au défilé de la « Fête des travailleurs » du 1er mai, derrière une grande banderole cannabique. Dress-code : venez habillé-e-s en vert et avec vos pancartes ! Samedi 2 mai 14 h 00 : Rassemblement à la Prairie des filtres Ailleurs sur le web : L'évènement Facebook Des infos sur le site de Chanvre & Libertés Restez branchés en suivant @mmcannabis sur Twitter
Lyon
Samedi 2 mai
15 h 00 : Rassemblement place Carnot Lyon 2
Ailleurs sur le web : L'évènement Facebook Des infos sur le site du CIRC Lyon Restez branchés en suivant @mmcannabis sur Twitter
Rennes
Vendredi 1er mai description Ailleurs sur le web : L'évènement Facebook Des infos sur le site de Massilia Cañamo Restez branchés en suivant @mmcannabis sur Twitter
Bayonne
Samedi 2 mai description voir ci-dessous Ailleurs sur le web : L'évènement Facebook Des infos sur le site de Massilia Cañamo Restez branchés en suivant @mmcannabis sur Twitter
Poitiers
Samedi 2 mai 14 h 00 : Rendez-vous devant l'Hôtel de Ville (Place du Maréchal Leclerc) Ailleurs sur le web : L'évènement Facebook Des infos sur le site de Massilia Cañamo Restez branchés en suivant @mmcannabis sur Twitter
Nice
Vendredi 1er mai
Sur le parcours de la « Fête des travailleurs » du 1er mai.
Quelques mots d’ordre anti-prohibitionnistes pour animer les cortèges : « Légalisons 100 000 emplois non-délocalisables », « Dépénalisons le pouvoir d’achat de la ganja », « Dopés et accros au travail – Unissons nous pour défendre nos droits ! », « Halte à la criminalisation des étudiants, des sans emploi, des retraités qui cultivent pour leurs besoins », « Cannabis : le service public de la santé et de l’environnement » Samedi 2 mai
14 h 00 : Point de RDV avec Stands sur la place Garibaldi
16 h 00 : Marche sur la Promenade des Anglais ou à l’intérieur de la Coulée Verte (sous réserve)
14 h 00 : Point de RDV avec Stands sur la place Garibaldi
16 h 00 : Marche sur la Promenade des Anglais ou à l’intérieur de la Coulée Verte (sous réserve) Ailleurs sur le web :
L'évènement Facebook
Groupe Facebook
Restez branchés en suivant @mmcannabis sur Twitter
Organisée chaque année dans le monde depuis 1999, et en France depuis 2001, la marche mondiale pour le cannabis s’effectue le premier Samedi du mois de Mai, dans plus de 700 villes et 65 pays
Organisée chaque année dans le monde depuis 1999, et en France depuis 2001, la marche mondiale pour le cannabis s’effectue le premier Samedi du mois de Mai, dans plus de 700 villes et 65 pays
Toutes les informations sont dispo sur le site : https://www.mmcannabis.fr/
Si je suis passé à côté d'un communiqué, ou si vous avez d'autre infos, n'hésitez pas à venir enrichir ce sujet ! Merci.
Source: mmcannabis.fr
Organisée chaque année dans le monde depuis 1999, et en France depuis 2001, la marche mondiale pour le cannabis s’effectue le premier Samedi du mois de Mai, dans plus de 700 villes et 65 pays
Le gouvernement fédéral a critiqué un projet de la ville de Vancouver de réguler les dispensaires de marijuana à des fins médicales, soutenant qu'il n'appuyait pas les mesures rendant la drogue plus accessible.
Un porte-parole de la ministre de la Santé, Rona Ambrose, a rappelé que la consommation de marijuana était toujours illégale au Canada et que le gouvernement s'attend à ce que les autorités municipales et les services policiers respectent et appliquent les lois.
Le personnel de la Ville va présenter un rapport au conseil municipal la semaine prochaine dans lequel il recommande la régulation de l'industrie grandissante de la marijuana à des fins médicales. Le rapport propose divers règlements incluant des frais de 30 000 $ pour obtenir une licence et une restriction empêchant l'établissement de dispensaires à moins de 300 mètres des écoles et des centres communautaires.
Le conseiller Kerry Jang a déclaré que les lois restrictives du gouvernement fédéral en matière de marijuana à des fins médicales avaient forcé la ville à réguler les dispensaires.
Il a ajouté que les lois actuelles empêchant les gens de cultiver leur propre marijuana rendaient l'accès à la marijuana à des fins médicales difficiles pour les patients et ont créé des problèmes de santé publique et de sécurité à Vancouver.
Les défenseurs de la marijuana sont partagés sur les nouveaux règlements. Le «Prince du pot» Marc Emery les a qualifiés de cyniques et inutiles, alors que son épouse Jodie Emery a déclaré qu'il s'agissait d'un pas positif vers la légalisation de la marijuana.
C'est avec une pensée pour sa famille, ses proches, ainsi que pour la communauté de Chanvre-Info que je viens partager avec vous la triste nouvelle du décès d' André Furst, grand défenseur de la cause chanvrière et de la cause cannabique.
Nous souhaitons rendre hommage a ce militant brusquement disparu! Merci André pour ton engagement.
Le chanvrier André-Peter Fürst neurologue suisse fondateur de Chanvre-Info.
Les chimistes Alexis St-Gelais, Laurie Caron et Hubert Marceau ont une nouvelle spécialité: l'analyse de marijuana thérapeutique. Il y a quelques mois, leur laboratoire de Jonquière, PhytoChemia, a obtenu les certifications de Santé Canada en vertu de la réglementation sur la consommation de cannabis thérapeutique.
PhytoChemia est le seul laboratoire à effectuer ce genre d'analyses au Québec.
PhytoChemia, dont les locaux sont situés sur le boulevard Saint-François à Jonquière, se spécialise dans la standardisation et le contrôle de la qualité chimique de produits naturels médicinaux, cosmétiques ou alimentaires. C'est en 2013 que les trois chimistes ont demandé une licence auprès de Santé Canada. Il aura fallu près d'un an pour que la demande soit acceptée.
Les chimistes Alexis St-Gelais, Laurie Caron et Hubert Marceau sont les fondateurs du laboratoire PhytoChemia.
(Photo Le Quotidien, Jeannot Lévesque)
«C'est assez compliqué. Santé Canada doit s'assurer que nos motivations sont sérieuses et que nous avons la formation adéquate pour ce genre d'analyses. Santé Canada vérifie également nos antécédents judiciaires et notre formation universitaire», explique Alexis St-Gelais.
Selon les chimistes, analyser de la drogue n'est pas différent d'un autre produit. «Nous étions déjà spécialisés dans l'analyse de plantes dédiées à la fabrication de produits naturels et même de cosmétiques. Analyser du cannabis n'a rien de différent. Nous faisons de l'extraction et nous analysons les produits présents dans les plantes. La particularité avec la marijuana, c'est que nous avons l'autorisation de Santé Canada pour détenir de la drogue légalement», ajoute le jeune homme, qui réalise actuellement son doctorat à l'Université du Québec à Chicoutimi. Le laboratoire ne peut conserver plus de 50 grammes de cannabis à la fois et les stupéfiants doivent être entreposés dans un coffre-fort.
Très peu de laboratoires canadiens offrent l'analyse de cannabis thérapeutique. «Au Québec, nous sommes les seuls à avoir cette licence», indique Hubert Marceau.
Analyses de qualité
Chaque producteur autorisé par Santé Canada doit se soumettre à des analyses de qualité. C'est à ce moment que le laboratoire PhytoChemia entre en jeu. «Santé Canada réglemente la production de cannabis thérapeutique. Nous devons analyser les substances psychoactives (THC et CBD) et la présence possible de métaux lourds et de pesticides, par exemple. Les médecins qui prescrivent de la marijuana ne veulent pas détériorer l'état de santé de leur patient et Santé Canada doit s'assurer que le cannabis produit légalement respecte certaines normes médicales», explique Alexis St-Gelais.
INFOGRAPHIES - Aux États-Unis, le 20 avril, 4/20 (prononcé four-twenty en anglais), est une journée dédiée à la marijuana. Outre-Atlantique, 55 sociétés liées à la légalisation de la marijuana pèsent 3 milliards de dollars, selon Bloomberg.
Le code 420 fleurit sur la toile en particulier sur les statuts Facebook et les comptes Twitter avec le #420. Ce chiffre, à prononcer «four-twenty» en anglais, fait référence à la date du 20 avril - écrit 4/20 aux Etats-Unis. Une journée dédiée outre-Atlantique à la consommation de cannabis et à la légalisation de la Marijuana.
Aux États-Unis, où 24 Etats sur 50 ont déjà légalisé la consommation de cannabis, plusieurs entreprises du secteur célèbrent cette journée. Les comptes Twitter et Facebook de Tweed Marijuana, le groupe canadien qui propose des traitements à base de cannabis, faisaient ainsi mention de ce jour sur ses réseaux sociaux.
De même, le groupe Northsight Capital qui regroupe plusieurs sites d'information sur la consommation de Marijuana prépare ses lecteurs à cette journée depuis déjà plusieurs semaines.
General Cannabis, groupe américain qui fournit des services aux entreprises qui se lancent dans l'industrie du cannabis affiche également depuis quelques jours des messages en lien avec cette journée.
Au total, ce sont près de 55 sociétés nord-américaines dont l'activité est liée à la commercialisation de la Marijuana, indique Bloomberg.
Et les perspectives de croissance de ces entreprises sont alléchantes, même si le boom de l'activité de ces sociétés a été atteint en 2014 avec la légalisation du cannabis dans plusieurs états. l'industrie est en effet aujourd'hui en attente sur les lois à venir concernant l'autorisation de la consommation de marijuana. De fait, ces derniers mois l'administration Obama et le Département de la Justice américaine ont freiné une vaste légalisation de la marijuana dans tous les états.
La tendance mondiale en faveur de la dépénalisation du cannabis s’amplifie, se consolide et se centralise dans une direction claire. Le gouvernement espagnol décide cependant de faire marche arrière en introduisant des réformes législatives qui mettent en péril les avancées obtenues ces vingt dernières années. Cette approche annonce une augmentation des offensives contre les consommateurs de la plante et le secteur du cannabis dans les prochains mois.
Avec l’approbation de la très controversée Loi sur la sécurité des citoyens le 26 mars dernier, les amendes pour consommation, possession et culture de cannabis augmentent de façon considérable et excessive, comme le dénoncent les partisans de sa légalisation, qui affirment qu’il s’agit d’une véritable « campagne » contre le cannabis dans le pays.
L’Espagne se démarque de la tendance régulatrice mondiale en faveur du cannabis
Bon nombre de pays ont décidé de changer de cap et de mettre en œuvre de nouvelles stratégies afin de lutter contre le marché noir du cannabis et, au passage, de tirer profit d’un négoce extrêmement rentable. En outre, la lutte des institutions contre le trafic et la consommation de cannabis a toujours été liée à l’interdiction et aux amendes. Mais la tendance s’inverse.
Sur le continent américain, l’Uruguay est devenu le premier pays au monde à légaliser le marché et la libre consommation de cannabis, ce qui a incité huit pays voisins à instaurer de nouvelles formes de régulation. Aux États-Unis, la consommation à des fins récréatives a récemment été légalisée dans les états de Washington, Alaska et Oregon et l’usage thérapeutique est autorisé dans plus de 20 états.
En Europe, la situation est plus calme et la régulation se produit de façon plus modérée. Avec la Hollande en tête, d’autres pays viennent s’ajouter à la tendance, notamment le Danemark, la Suisse ou le Royaume-Uni, sans oublier le Portugal, où la possession de drogues est dépénalisée depuis 2001. En revanche, en Espagne, la situation est différente. Ici, les politiques préfèrent accroître les sanctions infligées aux personnes aperçues sur la voie publique en possession d’une petite quantité de marijuana, le fait qu’elle soit destinée à la vente ou à la consommation personnelle n’ayant aucune importance.
Selon le dernier rapport mondial sur les drogues publié par l’UNODC, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, on compte actuellement entre 125 et 227 millions de consommateurs de cannabis et ses dérivés à travers le monde. Le marché européen est l’un des principaux et l’Espagne occupe la troisième place dans le classement des consommateurs de cannabis européens, et la première position en ce qui concerne la consommation quotidienne.
Est-ce la raison pour laquelle l’exécutif a décidé de se démarquer de la tendance régulatrice mondiale et d’augmenter les amendes ? S’agit-il d’un simple désir d’accroître les recettes ? Évidemment, il semble que quelqu’un ait décidé de ruiner les consommateurs de cannabis à coup d’amendes et de saisies, puisqu’il n’était pas si facile de les mettre en prison.
La nouvelle loi sur la sécurité des citoyens : un coup de massue pour le cannabis
Le 26 mars dernier, le Congrès des députés a adopté la controversée Loi organique sur la sécurité des citoyens, grâce à la majorité absolue du PP, le parti au pouvoir, et contre l’avis de tous les partis de l’opposition, qui ont unanimement critiqué « l’état policier » et le « despotisme » implicite de la loi.
Le texte a finalement vu le jour, après un passage incognito devant le Sénat, et a été définitivement approuvé, après l’incorporation de seulement une demi-douzaine d’amendements, presque tous purement symboliques, sur les plus de 270 présentés. La nouvelle norme, qui entrera en vigueur en juillet, met fin à 16 mois de procédure d’un texte qui, selon l’exécutif, augmente les libertés et sur lequel plane toutefois la menace d’une abrogation au prochain changement de gouvernement. Cette loi, populairement baptisée Loi-bâillon, prévoit des sanctions pouvant atteindre 600 000 euros pour les infractions considérées comme très graves, et bien que son contenu ait provoqué un important débat centré sur les graves sanctions que l’on prétend infliger contre certaines formes de protestation sociale et d’autres conduites publiques, un autre aspect de la loi semble passer plus inaperçu : les nouvelles amendes relatives au cannabis.
En ce qui concerne le cannabis, la loi durcit considérablement les sanctions pour la consommation, possession et culture, en triplant l’amende minimale (300 euros) pour détention de stupéfiants sur la voie publique, en interdisant la culture domestique et en supprimant la possibilité de suivre un programme de désintoxication à la place de l’amende.
Les partisans de la légalisation du cannabis assurent que ces amendes sont excessives et que la loi laisse beaucoup d’aspects fondamentaux à l’appréciation des organes de sécurité de l’État. En outre, ils affirment que cette loi entraîne une véritable « campagne » contre le cannabis. Ils estiment qu’elle met en péril les importants succès obtenus, dans un contexte légal prohibitionniste, à l’aide d’initiatives telles que les clubs sociaux de cannabis, qui offrent un nouveau modèle d’approvisionnement en marge du marché illégal et qui sont devenus un référent international, à tel point que l’on parle du « modèle espagnol », comme l’on parlait jusqu’à présent du « modèle hollandais ». Mais ces avancées, et bien d’autres encore, sont remises en question et pourraient être réduites à néant.
Classification des infractions et amendes correspondantes
La nouvelle Loi sur la sécurité des citoyens suppose l’abrogation de la « Loi Corcuera » de 1992 et va passer de 39 à 55 articles. Les amendes sont réparties en fonction des fautes ou infractions :
- Infractions très graves : amendes de 30 000 à 600 000 euros
– Infractions graves : amendes de 1 000 à 30 000 euros
– Infractions mineures : amendes de 100 à 1 000 euros
Comme l’a expliqué le ministre de l’Intérieur, Jorge Fernández Díaz, les amendes pour des infractions très graves et graves sont divisées en trois tranches de même ampleur. En règle générale, on infligera l’amende minimale ; s’il existe une circonstance aggravante, une amende de niveau intermédiaire ; le montant maximal sera infligé uniquement si le nombre et la gravité des circonstances concomitantes le justifient.
La future loi prévoit ce qui suit concernant le cannabis :
Consommation et possession : Le paragraphe numéro 20 stipule que « La consommation ou la détention illicite de drogues toxiques, de substances stupéfiantes ou psychotropes, même si elles ne sont pas destinées au trafic, dans des lieux, voies, établissements ou transports publics, ainsi que l’abandon des instruments ou d’autres effets employés à cette fin, dans les lieux cités et la tolérance d’une telle consommation dans des locaux ou établissements publics de la part des propriétaires, administrateurs ou responsables de ceux-ci » sera passible d’une amende minimale qui passe de 300 euros, en vertu de la loi précédente, à 1 001 € et peut atteindre 30 000 euros si elle est considérée comme une infraction grave
Culture : On retrouve également dans cette classification comme infraction grave le nouveau paragraphe 23 qui punit « L’exécution d’actes de plantation et de culture illicites de drogues toxiques, de stupéfiants ou de substances psychotropes, qui ne constituent pas un délit ». Le montant est le même que dans le cas de la consommation et de la possession. De cette façon, toute activité de culture s’avère, non seulement illégale, mais également passible de sanctions administratives, ce qui signifie qu’il n’y aurait pas de règlement judiciaire pendant la procédure, comme c’est le cas avec les sanctions actuelles pour détention et consommation dans des lieux publics.
On inflige des sanctions aux locaux dans lesquels il est autorisé de fumer des joints.
Il sera possible de remplacer les amendes par un programme de désintoxication uniquement lorsque les personnes sanctionnées seront mineures.
L’ancienne directrice générale du Plan national sur les drogues, Araceli Manjón-Cabeza, indiquait dans une interview au quotidien El País que « le gouvernement va à contre-courant » avec cette loi et que le fait d’« éliminer la possibilité de suivre des programmes de désintoxication nous met sur un pied d’égalité avec des pays comme la Russie, où le consommateur est considéré comme un délinquant ».
Il semble que le fait que la consommation privée soit légale ne change pas grand-chose. Quiconque cultive chez lui un plant de cannabis pour sa propre consommation peut se voir infliger une amende. De plus, il faut encore déterminer si les autorités auront besoin d’une ordonnance judiciaire pour accéder au domicile ou s’il suffira qu’un agent de police voit le plant depuis la rue, s’il se trouve sur un balcon ou une fenêtre. Il est évident que la plupart des consommateurs de cannabis auront beaucoup de mal à faire face au montant de ces amendes simplement en vidant leurs poches.
Et ce n’est pas tout. L’exécutif prévoit également de modifier la Loi sur la circulation routière pour sanctionner les conducteurs testés positifs aux drogues, quelle que soit la quantité consommée, que le conducteur soit un fumeur passif ou non, parce que la plus infime substance détectée sera passible d’une amende. En outre, les consommateurs dépendent entièrement de l’appréciation des agents de police qui ont le pouvoir de décider, même sur la base de l’allure générale, si une quantité déterminée est destinée à la consommation personnelle ou à la vente.
Même l’ONU a demandé à l’Espagne de retirer la « loi-bâillon »
L’inquiétude que suscite cette loi au niveau national a trouvé un écho dans des organismes internationaux comme l’ONU elle-même, qui a manifesté sa préoccupation vis-à-vis des droits de l’homme et a demandé au gouvernement espagnol de renoncer aux projets de loi sur la sécurité des citoyens et de réforme du Code pénal, puisqu’ils « constituent une menace aux droits et libertés fondamentales des individus » et « portent atteinte aux droits de manifestation et d’expression » dans le pays.
Cet appel international émane d’un groupe de cinq rapporteurs membres des Procédures spéciales, le principal organe d’experts indépendants de l’ONU en charge des droits de l’homme, qui regroupe les mécanismes de recherche et de surveillance établis par le Conseil des droits de l’homme pour le suivi d’affaires nationales concrètes ou de questions thématiques ponctuelles au niveau mondial.
Il faut réglementer ce qui fonctionne déjà
Il est indubitable que les clubs et associations cannabiques défendant les bienfaits du produit, surtout au niveau médical, se sont multipliés. En Espagne, il existe plus de 700 clubs ou associations qui regroupent près de 200 000 personnes. L’entrée est réservée aux majeurs déjà consommateurs recommandés par un membre. Le nombre de ces établissements a surtout augmenté en Catalogne et au Pays basque, où on a tenté de réglementer la situation malgré les obstacles continuels.
Des obstacles qui se multiplient avec la nouvelle loi sur la sécurité des citoyens, qui a fait grand bruit dans le secteur et où l’on croit fermement que la loi a été conçue simplement à des fins fiscales. L’opinion générale est qu’il n’était pas nécessaire au niveau social de prendre ce genre de mesures régulatrices, et que la loi ne répond pas à la réalité sociale actuelle dans laquelle la consommation de cannabis ne suscite aucune crainte et se banalise.
En conséquence, il semble plus que jamais urgent d’encourager le parlement espagnol à faire ce qu’il refuse de faire depuis la transition démocratique : réglementer légalement tout ce qui se rapporte à la consommation et à la culture personnelle de cannabis pour créer un espace de légalité en marge du marché noir. Une réglementation claire et efficace pour toute une industrie déjà existante qui s’est développée autour de la plante de cannabis.
Implications de la nouvelle loi pour le cannabis
La nouvelle Loi sur la sécurité des citoyens révèle un point de vue répressif sur le phénomène des drogues, que ne partage pas la majorité de la société espagnole et qui explique difficilement le fait que l’on prenne des mesures basées sur la santé publique, les droits de l’homme et les preuves scientifiques.
Les consommateurs de cannabis se retrouvent en situation de grande vulnérabilité et de persécution puisque la sanction minimale pour consommation ou possession dans les lieux publics est triplée.
En supprimant le remplacement des amendes par un traitement de désintoxication, on élimine l’approche sanitaire.
On punit l’auto-approvisionnement de cannabis en infligeant des amendes pour les actes de plantation.
On asphyxie administrativement les clubs sociaux de cannabis en fermant et en retirant la licence des locaux dans lesquels on consomme des drogues.
Plus de 300 000 plaintes pour possession et consommation de drogue ont été présentées en Espagne en 2010, près de 83 % d’entre elles (environ 4 sur 5) concernaient le cannabis. Différents forums scientifiques et forums de réflexion sur les politiques de lutte contre les drogues ont mis en évidence le fait que, en ce qui concerne le cannabis, une législation aussi punitive peut entraîner davantage de préjudices personnels, familiaux et sociaux que le cannabis lui-même.
Il apparaît contradictoire que l’Espagne, qui occupe la troisième place dans le classement des consommateurs de cannabis dans toute l’Europe, ne suive pas le courant réglementaire suivi au niveau mondial. Cette loi se démarque totalement de la tendance internationale et criminalise de plus en plus le consommateur, infligeant des sanctions qui, dans le contexte économique actuel, peuvent détruire la vie de très nombreuses personnes.
La légalisation, en comparaison, apporterait bien plus d’effets bénéfiques, puisque tout ce qui est réglementé peut être contrôlé, évalué et même fiscalisé. Nous avons tous le droit de décider librement de ce que nous consommons et la meilleure façon d’éviter les abus, c’est une réglementation.
Le gouvernement espagnol s’obstine à suivre un chemin qui ne mène nulle part. En même temps qu’ils tentent de tirer profit des ressources naturelles dont ils disposent, les pays américains reconnaissent également les droits des consommateurs de cannabis et restreignent le champ d’action des cartels. En revanche, en Espagne, le chemin choisi par l’exécutif va dans la direction opposée : on réduit les droits des consommateurs de cannabis et, au lieu d’essayer de priver le marché noir des bénéfices générés par les ventes, le seul objectif du gouvernement est de remplir les caisses de l’État avec l’argent de ceux qui consomment du cannabis.
Malgré une législation qui compte parmi les plus sévères d’Europe, la France est un des pays où la consommation de cannabis atteint les niveaux les plus élevés parmi les jeunes. Ce paradoxe doit être mis en perspective pour saisir les enjeux et les controverses liés à la pénalisation de l’usage de ce produit.
Le « paradoxe français »
Le cannabis est, de loin, la drogue illicite la plus disponible et consommée en France . Une personne sur quatre, entre 11 et 75 ans, déclare en avoir déjà fait usage, ce qui représente 13,4 millions d’expérimentateurs [1] (un quart environ de la population). La diffusion du cannabis touche tout particulièrement les jeunes générations (15-30 ans), deux fois plus nombreuses que leurs aînées à l’avoir expérimenté [2]. Au-delà de l’initiation, les niveaux de consommation des jeunes Français dépassent nettement la moyenne européenne : à 15-16 ans, un élève sur quatre déclare avoir consommé du cannabis dans le dernier mois. Paradoxalement, en dépit d’une législation parmi les plus sévères d’Europe (supposée être dissuasive), la France est un des pays les plus consommateurs de cannabis, surtout parmi les jeunes.
Ce « paradoxe français » alimente des controverses récurrentes sur l’efficacité de l’interdit et le statut légal du cannabis. Certains plaident pour une dépénalisation [3] de l’usage, voire de la détention de petites quantités destinées à l’usage personnel, ce qui permettrait, selon eux, de rendre la consommation moins transgressive et donc à la fois moins attractive et mieux contrôlable. Pour d’autres, la dépénalisation pourrait être perçue comme un relâchement, au risque d’aggraver les maux liés à l’usage du produit, qui sont aujourd’hui bien connus [4]. Sans prendre parti dans ce débat, cette contribution se propose d’en clarifier les termes, en dressant un état des lieux de la consommation de cannabis, au regard des réponses publiques disponibles en France.
Les adolescents français, champions d’Europe de la consommation de cannabis
Le cannabis atteint en France des niveaux d’usage particulièrement élevés dans les jeunes générations. En 2011, près de 4 adolescents sur 10 déclarent, à 15-16 ans, l’avoir déjà expérimenté (39 %), proportion deux fois supérieure à la moyenne européenne et, de surcroît, en essor (+ 26 % depuis 2007) [5]. Si la France fait partie des pays les plus expérimentateurs, elle se singularise aussi par l’amplitude de cette diffusion, qui concerne autant les filles que les garçons. Ces chiffres reflètent une relative facilité d’approvisionnement depuis une dizaine d’années : en 2011, 43 % des adolescents français de 15-16 ans estimaient que, s’ils le voulaient, il leur serait « facile » d’obtenir du cannabis, contre 29 % de leurs pairs européens. Au sein de l’UE, seuls les jeunes Tchèques et Slovènes jugent le cannabis encore plus facile d’accès. En dépit de l’interdit légal, le cannabis est donc perçu comme aisément accessible en France, par les mineurs comme par les adultes : près de 60 % des 15-64 ans jugent qu’il est facile de s’en procurer [6], le don étant largement majoritaire par rapport à l’achat, dans un contexte de hausse de l’auto-culture [7]. En matière d’approvisionnement, le rôle de l’entourage (amis fumeurs de cannabis) se révèle particulièrement déterminant, surtout pour les jeunes filles [8]. Les données les plus récentes confirment que le cannabis connaît une diffusion massive dès le collège, plus concentrée dans le temps que celle de l’alcool ou du tabac, avec une accélération très marquée entre la 4e et la 3e (la part d’expérimentateurs passe de 11 % à 24 %) [9], avant de se généraliser au lycée : en terminale, la moitié des adolescents l’ont expérimenté (52 %) . Cette diffusion large du produit concerne toutes les régions métropolitaines mais se révèle un peu moins marquée en outre-mer.
Au-delà de la seule expérimentation, la France affiche aussi des niveaux de consommation plus importants que les autres États-membres de l’UE : un adolescent sur quatre (24 %) déclare avoir récemment (au moins une fois dans le dernier mois) consommé du cannabis. La République tchèque, au deuxième rang, affiche un taux de prévalence récente bien en-deçà (15 %). Ainsi, malgré une inflexion de la consommation depuis 2003 en France (après une forte croissance observée tout au long des années 1990), les niveaux d’initiation et d’usage de ce produit restent très importants au sein des jeunes générations.
Si une majorité de ces initiations reste limitée, dans le temps comme dans les quantités consommées, une proportion non négligeable de jeunes s’adonne, pendant une période de la vie où la maturation cérébrale n’est pas terminée, à des consommations susceptibles d’affecter leur scolarité, leur développement, voire, à plus long terme, leur santé et leurs capacités cognitives. On dénombre ainsi 7 % d’usagers réguliers de cannabis l’année du bac, pour la plupart expérimentateurs précoces. Or il est établi que l’âge du premier joint constitue résolument un signe d’alerte à prendre en compte pour prévenir l’évolution vers un usage nocif de ce produit. Aujourd’hui, l’âge moyen d’initiation au cannabis se situe autour de 15 ans, un peu plus d’un an après la première cigarette de tabac [10].
Prévention et prise en charge de l’usage de cannabis
La réponse publique à l’usage de cannabis en France se décline d’abord sous la forme de divers dispositifs d’information, de prévention et prise en charge. La première grande campagne médiatique d’information sur les risques spécifiquement liés au cannabis a été mise en place en 2005. Elle visait à faire reculer la consommation chez les jeunes, après la forte hausse des années 2000. À cette occasion, une ligne téléphonique « Écoute Cannabis » et un réseau de « consultations jeunes consommateurs » (CJC) ont été mis en service sur l’ensemble du territoire. Les messages de la campagne, sous forme de spots radio et télé et d’informations dans la presse quotidienne nationale, mettaient l’accent sur les données scientifiques établies. La campagne insistait notamment sur l’existence d’une dépendance au cannabis, estimée alors entre 10 % et 15 % des consommateurs réguliers.
Les demandes de soins liées à l’usage du cannabis, déjà en essor, se sont sensiblement accrues après cette initiative institutionnelle. Dans un contexte de croissance générale du nombre de patients vus dans les centres de soins, la part du cannabis n’a cessé de progresser : elle représente désormais un tiers des recours aux soins [11]. Adossées à ces centres, les CJC [12] offrent une réponse spécifique (anonyme et gratuite) aux jeunes usagers et à leurs familles, auparavant réticents à consulter dans une structure dédiée aux toxicomanes : bilan des consommations, information et conseil, aide à l’arrêt de la consommation, prise en charge brève ou orientation vers une structure spécialisée si besoin. Aujourd’hui, le dispositif comprend quelque 400 points de consultation, qui accueillent en majorité des jeunes de moins de 25 ans et qui développent des stratégies de ciblage, sous la forme, par exemple, de consultations avancées en milieu scolaire. Le produit à l’origine des recours est le cannabis dans la quasi-totalité des cas, souvent associé à d’autres (tabac, alcool…). La moitié du public est orientée par la justice : il s’agit surtout de jeunes majeurs (18-25 ans), de sexe masculin [13]. Les professionnels des CJC considèrent, à cet égard, avoir accès, grâce au statut illégal du cannabis, à une population qui ne viendrait pas spontanément au titre de l’alcool [14].
La réponse pénale à l’usage de cannabis
La réponse publique s’incarne également dans les politiques pénales visant l’usage et le trafic. En France, l’usage de stupéfiants – intégrant le cannabis depuis la Convention de Genève signée le 19 février 1925 – constitue un délit depuis un siècle (loi du 12 juillet 1916). Avec la ratification des conventions internationales sur les stupéfiants, la France s’est engagée à incriminer l’offre de ce produit (production, trafic, cession et détention) et, contrairement à la plupart des pays de l’UE, elle en incrimine également la consommation.
L’usage (privé ou public) de cannabis est ainsi puni d’une peine maximum d’un an d’emprisonnement assorti de 3 750 euros d’amende, aux termes de la loi du 31 décembre 1970 [15], en vigueur depuis plus de quarante ans malgré les controverses dont elle fait l’objet.
Votée dans un climat d’émotion lié au décès d’une adolescente des suites d’une surdose, la loi de 1970 visait d’abord à répondre au problème causé par l’héroïne. Elle instaure un statut ambigu de l’usager, considéré à la fois comme malade (victime de son propre usage) et comme délinquant (auteur d’un délit passible de prison), dès lors que la loi prévoit une alternative sanitaire permettant à l’usager d’éviter les poursuites pénales s’il accepte de se faire soigner. Dès les premières années, les services de police, de gendarmerie et les magistrats ont souligné les difficultés pratiques d’application de la loi de 1970, arguant que la sanction à appliquer aux différents types d’usagers (occasionnels ou réguliers) n’étant pas définie par la loi, elle laisse une marge d’interprétation, qui met à mal le principe d’égalité des citoyens devant la loi [16].
Le débat sur la dépénalisation du cannabis a émergé en France dans le sillage de ces critiques. Il a ressurgi avec plus de vigueur encore avec la forte diffusion du produit au cours des années 1990-2000. Certains considèrent cependant qu’il y aurait, en France, une « dépénalisation de fait », dans la mesure où la loi n’est pas appliquée à la hauteur des sanctions prévues par les textes [17]. Qu’en est-il exactement ? Quel est le niveau d’application effectif de la loi ?
Contrairement aux idées reçues, la pénalisation de l’usage de stupéfiants n’a pas diminué : elle est au contraire de plus en plus systématique, si l’on en juge par la croissance conjointe des interpellations, du taux de réponse pénale, du taux de poursuites et des condamnations pour usage en infraction principale [18]. En France, la part des interpellations liées aux stupéfiants visant le cannabis atteint près de 90 %, contre moins de 60 % au sein de l’UE : elles ont été multipliées par six entre 1990 et 2010, représentant aujourd’hui un contentieux de masse, avec plus de 122 000 procédures.
Cette focalisation sur les usagers de cannabis s’est renforcée au cours des deux dernières décennies, à rebours de l’évolution européenne, où les sanctions réprimant la détention de drogues pour usage personnel diminuent, alors qu’elles s’accroissent en France [19]. Ainsi, alors que le taux de réponse pénale aux affaires d’usage était en baisse au cours des années 1990, il a repris une évolution à la hausse depuis 2000, du fait de dispositions spécifiques, telles que le stage de sensibilisation aux dangers de l’usage de produits stupéfiants [20], imposé aux usagers occasionnels de cannabis, non-dépendants et socialement insérés.
Les travaux menés à partir des statistiques officielles concluent donc à une repénalisation de l’infraction d’usage simple en France dans la période récente [21], après une période de recul des poursuites judiciaires et des peines de prison pour usage seul. Si, parmi les condamnations punissant l’usage, le recours à la prison reste rare, l’amende s’est généralisée.
La loi, un outil de prévention ?
L’existence d’un lien univoque entre la législation et les niveaux de consommation de cannabis est, aujourd’hui encore, largement discutée. Dans les pays de l’UE, pour des sanctions encourues comparables, les niveaux de consommation de cannabis diffèrent largement. Les interactions sont donc complexes : l’interdit ne suffit pas à décourager la diffusion et la consommation, pas plus que l’assouplissement de la loi n’induit leur recul.
L’impact limité de l’interdit légal sur les dynamiques de marché est donc aujourd’hui communément admis. Les données disponibles montrent que le cannabis est moins cher, plus dosé et plus accessible que jamais, en France comme dans la plupart des pays les plus consommateurs (Espagne, République tchèque…). Le prix de détail (au gramme) y est l’un des plus bas d’Europe (6 euros pour la résine, 8 euros pour l’herbe). En moins de dix ans, la résine (la forme de cannabis la plus consommée) a perdu près d’un tiers de sa valeur et le prix du gramme d’herbe a été divisé par deux. Le développement de l’auto-culture, en accroissant l’offre, a amplifié la baisse des prix.
Désormais, la France, comme l’Europe, sont devenues des terres de production : le marché européen s’est transformé, avec le remplacement progressif du cannabis importé par des produits cultivés à l’intérieur des frontières de l’Europe, notamment l’herbe, dont le niveau de consommation progresse en conséquence [22]. En France, environ 80 000 usagers de cannabis s’approvisionneraient exclusivement par l’auto-culture (2 % des usagers dans l’année [23]). La production domestique est estimée à 32 tonnes d’herbe, soit 11,5 % des volumes consommés.
En outre, l’offre de cannabis se diversifie (montée en charge de l’herbe parmi les formes de consommation, développement de différentes variétés de résine et des cannabinoïdes de synthèse) et s’élargit à des produits à forte concentration en principe actif, qui comportent un risque accru d’addiction et de bad trip : le taux moyen de tétra-hydrocannabinol (THC) a doublé en dix ans, dépassant désormais 15 % [24].
Le nombre de saisies et les quantités interceptées témoignent de la mobilisation des services répressifs. En 2012, 3 tonnes d’herbe et 51 tonnes de résine ont été saisies, ce qui place la France au deuxième rang de l’UE. Mais la loi n’empêche pas le renouvellement des vecteurs de diffusion du cannabis. La culture d’herbe, cantonnée jusqu’alors à une production individuelle, sans but lucratif, destinée à l’entourage, prend de nouvelles formes (usines de cannabis dirigées par des réseaux criminels, cannabis social clubs, cultures indoor de particuliers destinées à un marché local), qui témoignent de la réactivité des filières de production et de trafic [25]. L’offre et la délinquance associée continuent donc de se transformer rapidement, en dépit de la loi.
Le coût de la répression imputable à la lutte contre le cannabis (incarcération comprise) est estimé en France à 523,5 millions d’euros par an : il est quatorze fois supérieur aux dépenses de santé (prévention et prise en charge), évaluées à 36,5 millions d’euros [26].
Conclusion
Chez les jeunes, l’expérimentation du cannabis est devenue, en deux décennies, un « modèle dominant ». Son usage régulier atteint aujourd’hui un niveau comparable à celui de l’alcool. Face à ce phénomène, la réponse publique se décline sous plusieurs formes : information, prévention, prise en charge mais aussi répression. La lutte contre l’usage de cannabis apparaît en effet fortement judiciarisée en France, où l’usage et la détention représentent la majorité du contentieux des stupéfiants, à rebours de la tendance européenne à l’allégement des sanctions pour ce type d’infraction. Par ailleurs, les débats sur le statut juridique du cannabis se sont intensifiés au cours des dernières années.
Ainsi, l’option de la légalisation du cannabis a tour à tour été défendue, en 2011, par le maire d’une ville particulièrement touchée par le trafic de drogues (Sevran, en Seine-Saint-Denis) puis par un ancien ministre de l’Intérieur (PS), prônant une légalisation contrôlée. Ce débat a été amplifié par les travaux de la Commission mondiale pour la politique des drogues qui a conclu, en 2012, à la nécessité d’« agir de toute urgence » pour mettre fin à la pénalisation de l’usage, inefficace et même contre-productive, selon elle, pour faire baisser l’offre et la demande de drogues. Dans ce contexte où le principe d’interdiction des drogues, au fondement des conventions internationales, fait l’objet d’une contestation montante, plusieurs États expérimentent de nouveaux modes de régulation du cannabis.
En 2012, dans le pays qui a déclaré quarante ans auparavant la « guerre à la drogue », le Colorado et l’État de Washington ont adopté, par référendum local, le principe d’une légalisation de la production, du commerce et de la consommation récréative de cannabis. Dans un esprit similaire, le Parlement uruguayen a institué, en 2013, le premier marché réglementé du cannabis au monde, régi, de surcroît, par un monopole d’État. Ces différentes initiatives constituent des expériences susceptibles d’éclairer de façon objective les controverses actuelles.
Source: Ivana Obradovic, « Le cannabis en France . État des lieux et réponses publiques », La Vie des idées, 15 avril 2015. ISSN : 2105-3030. URL : https://www.laviedesidees.fr/Le-cannabis-en-France.html
Durant le mois de mars, comme chaque année, on célèbre la Semaine internationale de l’endométriose, une maladie qui touche uniquement les femmes. Nous allons aborder cette grande inconnue et analyser les principaux bienfaits potentiels de l’usage thérapeutique du cannabis dans le traitement de l’endométriose.
L’endométriose est une maladie chronique et extrêmement
invalidante, qui provoque des conséquences dévastatrices
Bien qu’elle soit connue comme la maladie du silence, le nombre de femmes souffrant d’endométriose s’élève à plus de 176 millions à travers le monde. Leurs vies sont liées à la maladie, à la souffrance et à l’incompréhension, en raison de l’ignorance et du silence qui l’entourent. C’est une maladie chronique et extrêmement invalidante, qui provoque des conséquences dévastatrices sur la fertilité féminine.
La faible connaissance clinique et l’absence de ressources dédiées à la recherche sur les causes et le traitement n’ont pas été considérées comme des priorités, c’est pourquoi une infinité de femmes ont dû passer par plusieurs spécialistes ou par le bloc opératoire pour obtenir un diagnostic, alors que le nombre de femmes touchées augmente considérablement chaque année.
L’endométriose est un trouble qui se produit lorsque le tissu endométrial, le tissu que les femmes perdent chaque mois pendant la menstruation, se développe généralement uniquement autour des ovaires, mais aussi parfois dans d’autres parties du corps telles que le péritoine, l’intestin et d’autres parties de la cavité abdominale, formant ce que l’on appelle des endométriomes ou des kystes endométriosiques. Dans certains cas, le tissu endométrial a même atteint les poumons.
Symptômes
La maladie se caractérise essentiellement par de fortes douleurs, ainsi que des saignements irréguliers et des problèmes de stérilité. Les douleurs produites pendant les règles, également appelées dysménorrhées, sont des douleurs normalement physiologiques provoquées par les altérations inflammatoires que subissent les femmes pendant la menstruation. Mais dans le cas de l’endométriose, les périodes douloureuses se manifestent aussi à d’autres moments : douleurs abdominales et crampes avant et pendant la menstruation, douleurs pendant et après les rapports sexuels, douleurs à la selle, douleurs pelviennes ou lumbago. En plus de toutes ces douleurs insupportables, bon nombre de femmes souffrent également de vomissements, d’évanouissements et d’une irritabilité extrême.
Beaucoup de spécialistes pensent que le cycle menstruel normal ne doit pas être douloureux et que le cycle prémenstruel ne devrait pas exister ; la présence de ces deux symptômes indique donc une altération neuroendocrine du corps.
Diagnostic
Alors que le retard moyen de diagnostic de l’endométriose tourne autour de 7 à 8 ans, certaines femmes ont dû attendre près de 30 ans. Bien que l’endométriose commence habituellement à se manifester au début de la menstruation régulière, c’est-à-dire pendant l’adolescence, les patientes souffrent irrémédiablement jusqu’à ce que le médecin pose le bon diagnostic. Et après également, comme le rapportent les patientes de ce documentaire révélateur et très intéressant, « Endométriose, le sommet de l’iceberg », réalisé par RTVE en 2010.
Parfois, pour obtenir le diagnostic, la patiente doit consulter en moyenne 5 à 6 spécialistes, voire davantage. On estime que 40 % des femmes qui rencontrent des difficultés à être enceinte et 8 à 10 % des femmes en âge de procréer souffrent de cette maladie. Actuellement, c’est la pathologie gynécologique la plus importante et le nombre de femmes atteintes a considérablement augmenté ces dernières années.
Traitements plus habituels
Le type de traitement dépend de l’âge, de la gravité des symptômes, de la gravité de la maladie, et de si l’on souhaite ou non avoir des enfants dans l’avenir. Selon chacun de ces cas, il existe différentes options de traitement.
La douleur représentant l’un des principaux symptômes de l’endométriose, l’un des traitement de base consiste à réduire cette symptomatologie à l’aide d’analgésiques, en vente libre, comme le paracétamol et l’ibuprofène, ou sur ordonnance si la douleur est plus forte. De même, on recommande d’effectuer des exercices et des techniques de relaxation, ainsi que des examens médicaux réguliers pour vérifier que la maladie ne s’aggrave pas.
Lorsque les symptômes sont légers, on utilise également des thérapies hormonales qui permettent d’éviter une aggravation de l’endométriose, mais évidemment, pas de la guérir. Les pilules contraceptives soulagent habituellement la plupart des symptômes, mais n’empêchent cependant pas la cicatrisation et ne soignent aucun mal déjà produit. Les comprimés ou injections de progestérone et les médicaments agonistes de gonadotropine contribuent à réduire la taille des tumeurs et empêchent les ovaires de produire respectivement des œstrogènes, mais présentent d’importants effets secondaires.
Le traitement le plus fréquent lorsque les symptômes sont graves et ne s’estompent pas avec d’autres traitements est le recours à la chirurgie. On réalise normalement des laparoscopies, qui permettent de diagnostiquer définitivement la maladie et également d’éliminer les tumeurs ou kystes et le tissu cicatriciel ou endométrial. D’autres techniques utilisées sont la laparotomie et la hystérectomie, cette dernière représentant la chirurgie la plus agressive de toutes et normalement la solution ultime.
Mais le problème est que, après la plupart de ces interventions chirurgicales, les chirurgiens n’éliminent pas complètement la plaque d’endométriose et les cellules se reproduisent aussitôt, formant une plaque de tissu dur comme le marbre, puisque la maladie récidive généralement. Par conséquent, il est essentiel d’extraire tous les nodules d’endométriose en une seule opération chirurgicale drastique. De même, il est évident qu’un consensus doit être obtenu au sein de la communauté médicale au sujet du traitement de l’endométriose, puisqu’il faut trouver et développer de nouveaux traitements moins agressifs pour cette maladie, qui pourraient évidemment exploiter les multiples bienfaits que procure le cannabis.
Quelles sont les causes de l’endométriose ?
Différentes théories expliquent l’origine de l’endométriose. Les spécialistes désignent des facteurs génétiques et personnels intrinsèques, même s’ils n’écartent pas de possibles facteurs environnementaux comme déclencheurs de cette maladie agressive.
Selon le Dr Carme Valls Llobet, endocrinologue médicale et directrice du Programme femmes et santé (CAPS), il semble que l’endomètre des patientes atteintes présente des caractéristiques immunohistochimiques moléculaires, qui font que ces molécules sont capables d’adhérer à la surface du péritoine et de proliférer, entraînant une augmentation de la vascularisation autour de leurs implants. Ces altérations immunologiques peuvent également résulter de facteurs environnementaux. Dans l’endométriose, le tissu qui conduit à la cavité abdominale génère un nouveau tissu au moyen de l’angiogénèse. Cette grande prolifération interne est due à une hormone qui la stimule énormément, les œstrogènes. Toutefois, on peut également trouver des œstrogènes dans l’environnement, où il existe plus de 15 000 substances de ce type, autant dans l’eau (les bisphénols), que dans l’air (les hydrocarbures qui sortent du tuyau d’échappement des voitures en combustion), et dans les aliments (les dioxines dans les fourrages).
Dans des recherches menées par l’Endometriosis Association, au début des années 90, on a découvert un chaînon initial entre l’exposition à la dioxine (TCCD) et le développement de l’endométriose. La dioxine est une substance chimique toxique issue de la fabrication de pesticides, de pulpe blanchie et de produits à base de papier et de l’incinération des déchets médicaux et municipaux. Dans une étude réalisée par l’EA, on a découvert qu’une colonie de chimpanzés avait développé une endométriose à la suite d’une exposition à la dioxine. 79 % des chimpanzés exposés à la dioxine ont développé une endométriose et, en outre, lorsque l’exposition à la dioxine était forte, l’endométriose était plus grave.
En quoi le cannabis et les cannabinoïdes contribuent-ils au traitement de l’endométriose ?
Comme nous l’avons déjà expliqué, l’endométriose est une maladie chronique pour laquelle il n’existe encore aucun remède. Nous disposons de nombreuses preuves médicales et scientifiques qui démontrent que les cannabinoïdes que contient la plante de cannabis (les phytocannabinoïdes) peuvent soulager la plupart des symptômes dus à l’endométriose, tels que la douleur, la dépression, les maux de tête, l’hypoglycémie, l’anxiété, la fatigue, la fièvre, l’inflammation et bien d’autres encore.
Propriétés anti-inflammatoires et immunorégulatrices
Bon nombre de patientes affirment que la consommation de cannabis les a aidées pendant les crises de certaines maladies à caractère inflammatoire, notamment si elles présentent un composant auto-immune. Dans certains cas, il semble que le cannabis agisse non seulement comme analgésique, mais entraîne également une action anti-inflammatoire avérée jusqu’à présent dans plusieurs études expérimentales menées sur des animaux.
On croit que les antagonistes, tel que le CBD, et les agonistes, tels que le THC et l’agoniste endogène 2-AG, diminuent l’inflammation en inhibant la fonction des macrophages, qui sont des globules blancs sanguins spécialisés, de grande taille, indispensables à différentes réponses immunes.
Les recherchent montrent que le cannabidiol (CBD), le composant non psychoactif du cannabis, est responsable de la réduction de l’inflammation associée aux états inflammatoires chroniques, comme l’ont démontré dans une étude de 2004 des chercheurs italiens de l’Université de Milan-Bicocca. Dans le cas de l’endométriose, les cellules qui recouvrent l’utérus (endomètre) sont présentes à l’extérieur de celui-ci et peuvent entraîner des saignements qui libèrent des médiateurs inflammatoires et provoquent localement des douleurs. L’administration de cannabidiol permet une grande amélioration de la qualité de vie des patientes car elles peuvent contrôler la douleur, voire même cesser complètement de prendre un autre médicament.
Le cannabis est largement utilisé dans le traitement des douleurs chroniques liées à un large éventail de maladies. C’est peut-être l’application thérapeutique de la marijuana à laquelle on a fait le plus référence au fil des siècles, depuis son apparition dans la première pharmacopée de l’empereur Shen Nung (3750 av. J-C) jusqu’aux références de son usage par la Reine Victoria au XIXe siècle, sur les recommandations de son médecin personnel qui lui prescrivit une teinture de cannabis pour soulager les douleurs et crampes menstruelles (dysménorrhée) dont elle souffrait. De plus, au cours de ce siècle, avant la commercialisation des dérivés de l’opium, on considérait le cannabis comme l’un des médicaments les plus précieux.
Des chercheurs de l’Université d’État de Floride à Tallahassee (États-Unis) ont étudié le rôle du système cannabinoïde endogène dans la douleur associée à l’endométriose. En utilisant une variété de rat, ils ont découvert que les agonistes des récepteurs CB1 diminuent l’hyperesthésie associée à l’endométriose, tandis que les antagonistes de ces mêmes récepteurs l’augmentent. Le blocage des récepteurs CB1 augmentait la sensibilité à la douleur, alors que leur stimulation la réduisait. Les auteurs de cette étude en ont conclu que le système endocannabinoïde jouait un rôle dans le développement des croissances anormales et des douleurs liées à l’endométriose, ce qui suggère que les cannabinoïdes pourraient fournir « une nouvelle approche permettant le développement de nouveaux traitements de la douleur due à l’endométriose qu’il faut trouver d’urgence ».
Les cannabinoïdes possèdent également des propriétés qui permettent de contrôler un autre aspect principal de l’endométriose sévère : l’hyperprolifération.En raison de leur implication dans la prolifération, l’apoptose et l’angiogénèse, les cannabinoïdes contrôlent la croissance des cellules et régulent la migration cellulaire. Leurs effets antiprolifératifs sont le résultat de l’inhibition des facteurs de croissance et de la dérégulation des voies de signalisation. Ces mécanismes ont suggéré de nouveaux objectifs dans le traitement de l’endométriose, puisque les cellules endométriales possèdent un phénotype hyperprolifératif et des propriétés pro-angiogéniques.
Dans une étude menée en 2010, des chercheurs de différentes institutions parisiennes ont démontré que les cannabinoïdes réduisent la croissance du tissu endométrial humain implanté chez des souris et sont parvenus à la conclusion selon laquelle « les agonistes cannabinoïdes produisent des effets antiprolifératifs sur les cellules du stroma de l’endomètre. »
Endométriose et système endocannabinoïde (SEC)
Les endocannabinoïdes sont les cannabinoïdes naturels endogènes produits par le corps humain, qui assurent différentes fonctions biologiques et activent les récepteurs cannabinoïdes (CB1 et CB2). Étant donné l’importance du système endocannabinoïde, on considère aujourd’hui les médicaments qui peuvent interférer sur l’activité des endocannabinoïdes comme des candidats au traitement de diverses maladies, dont l’endométriose.
Bon nombre des composants du système endocannabinoïde se trouvent dans le tissu endométrial et leurs niveaux sont régulés par le cycle menstruel, comme on a pu le vérifier chez des espèces de rongeurs avec la maladie. Parmi ces composants, on trouve les récepteurs cannabinoïdes de type 1 et de type 2 (CB1 et CB2), N-acyl phosphatidyléthanolamine phospholipase D (NAPE-PLD), une enzyme qui synthétise les endocannabinoïdes, et l’hydrolase d’amide d’acides gras (FAAH), une enzyme qui décompose les endocannabinoïdes. La concentration la plus forte de l’endocannabinoïde anandamide (AEA) dans le système reproductif se trouve dans l’utérus.
Dans une étude récente, que nous avons déjà évoquée, dans laquelle on a utilisé une espèce de rat, on a découvert que les récepteurs cannabinoïdes CB1 s’expriment aussi bien dans le soma que dans les fibres des neurones sensoriels et sympathiques qui innervent les croissances anormales de l’endométriose. En outre, on a observé que les agonistes du récepteur CB1 diminuent l’hyperalgésie associée à l’endométriose, tandis que les antagonistes des récepteurs CB1 l’augmentent. Dans l’ensemble, ces découvertes suggèrent que le système endocannabinoïde contribue aux mécanismes sous-jacents de l’innervation périphérique des croissances anormales et de la douleur associée à l’endométriose, offrant ainsi une approche inédite dans le développement de nouveaux traitements indispensables.
Ainsi, il est clair que l’endométriose est liée à la déficience endocannabinoïde (DEC). Les femmes souffrant d’endométriose présentent des niveaux plus bas de récepteurs CB1 dans le tissu endométrial. La réduction de la fonction du SEC conduit à la propagation de l’endométriose dans tout le corps et engendre une douleur plus forte, et la douleur de l’endométriose intervient à travers le récepteur CB1.
On a démontré que les cellules endométriales humaines proliféraient (se divisaient et grossissaient) moins lorsqu’on les stimulait avec un cannabinoïde synthétique appelé WIN 55212-2. Les études sur l’endométriose réalisées sur des rongeurs ont révélé que les animaux ressentaient davantage de douleur lorsqu’on les traitait avec AM251, un médicament qui inhibe les récepteurs cannabinoïdes, et moins de douleur lorsqu’on les traitait avec WIN 55212-2.
De même, on a établi une relation entre les toxines environnementales, comme la dioxine, et la déficience endocannabinoïde et l’endométriose. La dioxine diminue les niveaux de CB1 dans le tissu endométrial. Comme nous sommes soumis à la pollution dans l’air, l’eau et l’alimentation, il n’est pas étonnant qu’un si grand nombre de femmes dans les pays développés souffrent aujourd’hui d’endométriose sévère. Il est très probable que, à l’avenir, on établisse une relation entre la présence accrue de toxines et le risque d’endométriose, ainsi que la déficience endocannabinoïde.
Il est nécessaire de poursuivre la recherche
De nombreuses études indiquent que les femmes
atteintes d’endométriose retirent des bienfaits des thérapies à base de
Il est indispensable de réaliser des recherches plus approfondies sur les niveaux des endocannabinoïdes chez les femmes pour pouvoir déterminer s’ils sont plus faibles dans le plasma ou dans les cellules endométriales des femmes atteintes d’endométriose, ou pour savoir si les niveaux d’endocannabinoïdes changent tout au long du cycle menstruel de l’être humain comme c’est le cas chez les rongeurs. De cette façon, nous pourrions déterminer précisément si les femmes qui ont recours aux thérapies à base de cannabinoïdes ressentent moins de douleur et subissent une diminution de la prolifération endométriale, ou si les femmes qui consomment du cannabis ont moins de chances de développer une endométriose, comme l’indiquent de nombreuses études réalisées jusqu’à présent.
Comme nous l’avons déjà expliqué, le diagnostic de cette maladie est pour l’instant très compliqué, c’est pourquoi un simple biomarqueur (marqueur biologique) de l’endométriose, comme un niveau réduit d’endocannabinoïdes dans le sang ou dans les tissus endométriaux, permettrait aux systèmes de santé du monde entier d’économiser des millions et aux 176 millions de femmes qui souffrent de cette maladie d’éviter des années de douleur inutile.
Les prohibitionistes des drogues, pour la plupart, seraient des hypocrites qui cacheraient des comportements psychiatriques déviants plus ou moins latents par le biais d’un masque sociétal !
Pfff : deux dolipranes et trois joints pour pondre le titre ! Mais "ce n’est pas faux" dans le rendu du sens !
Par Jean-Louis Bouvarel, le 18 avril 2015
https://www.chanvre-info.ch/info/fr/...
Récemment, j’ai relayé l’article : "Pourquoi Ne Réagissons-Nous Pas Tous De La Même Manière Au Cannabis ?" par PurKif. Bien m’en a pris parce qu’une lectrice nous a produit le commentaire suivant :
Dans "La politique de l’extase" (publié en 1979), Timothy Leary donnait pourtant déjà l’explication : certaines drogues augmentent le niveau de conscience, alors que d’autres l’abaissent. On fume de l’herbe ou on gobe un trip pour augmenter ses perceptions, alors qu’on se saoule pour oublier. De même, certains préfèrent le parachutisme ou le kite-surf (adrénaline) alors que d’autres préfèrent la course à pied (endorphines).
Beaucoup de drogues psychotropes rendent apparentes, voire flagrantes, d’éventuelles failles psychiatriques pré-existantes, mais soigneusement cachées, souvent depuis l’enfance.
C’est pourquoi cet effet de révélateur des psychotropes expanseurs de conscience fout une trouille phénoménale aux individus à la fois instables psychiatriquement et socialement bien insérés. La haine que vouent les politiciens de droite et d’extrême-droite au cannabis vient de là : le cannabis (ou les psylos, ou le LSD) met à nu les hypocrites les plus expérimentés. C’est la trouille d’être vus ou de se voir tels qu’ils sont au fond d’eux-mêmes qui pousse les individus malsains à haïr les expanseurs de conscience.
Lucy Hinzescail
Fin du commentaire.
Implications en sens :
Ce texte m’a foudroyé par sa clairvoyance !
Non seulement, cette description est un argument à produire à l’encontre de la prohibition - elle est si vraie du point de vue psychanalyste - mais elle possède en elle un thème fédérateur qui manquait précisément à la cause des activistes jusqu’à ce jour ! Je ne sais pas si un lecteur qui ne s’intéresse pas au cannabis, peut comprendre l’importance de la portée de ce commentaire. Mais je sais que les activistes vont tout de suite saisir les conséquences de la chose.
Avant tout, précisons que ce qui suit, ne concerne que les "prohibitionnistes intégristes" et non pas celles et ceux qui auraient des griefs raisonnables et fondés à l’encontre du cannabis.
Prenons un exemple : Galibert (Hé-hé) ! Il a tout du pervers : il le sait et le retient fort bien d’un point de vue sociétal, c’est tout à son honneur ! Il canalise sa perversité sur ses analyses et actions anti-cannabiques (mensonges, exagération, cannabinophobie, fascisme anti consommateurs de cannabis) Car il sait - de façon plus ou moins consciente d’après Lucy, que s’il prenait des drogues, (accidentellement, dans l’hypothèse d’une société permissive, par exemple des biscuits au cannabis) cela risquerait de "ne plus le faire" ! C’est pourquoi alors, il serait viscéralement opposées à celles-ci, spécialement le cannabis ... la part de conscience du phénomène de rejet, à son niveau, n’étant pas établie (il n’y a que lui qui pourrait nous répondre). Quand on connait le personnage, ça colle, cela colle même très bien et cela explique pourquoi il use de mensonges : il ne peut pas avouer pourquoi il déteste la drogue .... ! Je n’ose pas reproduire la même logique avec Costentin, autre personnage, autre carrure, mais très addict aux titres et à l’hypocrisie et clone intellectuel de Galibert, toutefois bien plus précis en termes médicaux !
Nous avons là une clef d’explication (de compréhension). S’il fallait trouver une logique qui fédère tous les chantres de la prohibition, différent entre eux en premier coup d’œil, en une force telle qu’on la subit, c’est celle-ci ! Oui, parce que quand même ... les seins qui poussent, l’impuissance sexuelle, le cancer du poumon (un joint = 10 ou 20 clopes), la théorie de l’escalade ... (pourquoi pas celle du trampoline, aussi), ça a duré un temps mais c’est depuis prouvé que c’est faux (études et expérimentations : consulter les Bulletins IACM) ! Et souvenez-vous que c’est sur cette base-là d’argument FALLACIEUX que l’interdit de 1970 a été posé ! Et tous les arguments actuels, sont autant de rustines pour boucher les trous de la vieille argumentation qui s’est mise à fuir de toutes parts (une "porosité généralisée").
Les arguments d’aujourd’hui pour faire maintenir l’interdit ne sont plus les mêmes que ceux qui en avaient justifié celui-ci ! Il faut bien en avoir conscience. Pratiquement toutes les grandes thèses de la prohibition n’étaient que des bobards, des baudruches ! A propos, l’argumentation réfléchie contemporaine tend plus vers la réglementation que vers le maintient de la stricte prohibition !
Je vais le redire autrement : cela fait un bon moment que nous, médias cannabiques, comptons les points. La Schizophrénie : c’est faux, l’escalade : c’est inexact. Le cancer du poumon : c’est faux, les atteintes du QI et du volume cérébral : c’est faux, (sauf pour ceux qui y associent une consommation d’alcool !). La folie, c’est faux : les cannabinoïdes sont neuroprotecteurs. Nous avons aussi dénoncé quelques études « pipées » ... la liste est longue et on comprend mieux pourquoi ces gens faisaient interdire les études sur le cannabis : parce que celles-ci, libérées et réclamées depuis peu, sont en train de démonter tout le Mensonge. Nous sommes toujours dans l’Hypocrisie, voyez ... permettez que je lui mette un H majuscule ! Car c’est la Marque de Fabrique de la maison Prohibition !
Cependant, cela ne fait pas du cannabis à THC un produit innocent : certes, la prohibition a eu tort dans ses arguments – elle en aura des comptes à rendre très certainement - mais on ne va pas mettre du THC dans le biberon des bébés pour autant ! Le cannabis fumé ne donne pas le cancer ... si on en fume modérément. On ne peut pas affirmer la même chose au sujet de quelqu’un qui fumerait 20 joints par jours ! Tout le monde en convient : il faut donc réglementer. Si la question de protéger la jeunesse reste du bon sens, celle de continuer à persécuter les consommateurs de cannabis s’avère excessive, injuste, cruelle et anticonstitutionnelle !
Avec la prohibition, nous avons affaire à une sorte de pharisaïsme laïque qui se dit républicain, mais là encore c’est un mensonge et j’en ai pour preuves toutes les atteintes aux articles de la Déclaration des Droits de l’Homme (DDHC 1793), base de notre toute première Constitution, qu’ils ont bafoué pour mettre en place leurs lois et les principes répressifs. Menteurs et hypocrites qu’ils sont, ils font passer leurs lois comme des lois d’exceptions (Guerre à la Drogue), sauf que la Démocratie et la Liberté, par définition, ne peuvent tolérer d’exceptions à leurs principes. Nous avons donc bien à faire à une Tyrannie !
Et comme ils sont hypocrites par nature, ils maquillent leurs forfaits sous couvert de la Santé Publique et de la Sécurité. Moins de Liberté pour plus de sécurité, c’est d’actualité dans tous les domaines n’est-ce pas ? Ne reconnaissez-vous pas là leur signature ? La cerise sur le gâteau, pour nous autres activistes, c’est qu’il semblerait que ce soit la même sorte de personnages qui posent problème à d’autres niveaux de nos sociétés, ou l’hypocrisie est reine !
Nulle génération ne peut prétendre contraindre à ses lois les générations futures ... parait-il ! Eh bien, nous évoluons pourtant dans ce cadre-là ! Nulle industrie ne peut être interdite à l’usage de ses concitoyens (réglementée oui, mais pas interdite)... , la loi ne peut interdire ce qui ne nuit pas à autrui ... ce n’est pas la peine que je vous le détail : lisez cette DDHC et tout devient évident ! Quand on est victime d’une Oppression, on sait reconnaitre dans ces lignes, la définition même du Mal qui nous frappe ! Apprenez alors vos Droit de sortes à pouvoir résister à ce qui se révèle être par définition, une Oppression ! C’est expliqué dans le même texte !
On a regardé du coté d’une explication laïque puisque républicaine, voici sur le plan religieux une remarque sur les Hypocrites qui date de 2000 ans :
" ... Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Parce que vous parcourez la mer et la terre pour faire un seul prosélyte, et quand il l’est devenu, vous le rendez fils de la géhenne deux fois plus que vous ... (Jésus Christ - Matthieu 23.15 - Nouveau testament")
(Note : géhenne, lieu des morts, sorte d’enfer pour le judaïsme)
Ce n’est pas pour vous convertir à cette religion que ces propos ressortent ici, regardons les plutôt d’un point de vue purement historique. Ces propos vieux de 2000 ans, je les trouve extraordinairement d’actualité au sujet précisément de la Prohibition, de la pensée antidrogue unique imposée, de son discours mensonger et de ses effets qui transforment une démocratie en dictature !
Pour une fois, même les athées donneront raison à Jésus :
2000 ans plus tard, ce sont toujours les mêmes sortes d’hypocrites qui se posent en fléau sociétal !
Bref, voyez, en deux coup de cuillères à pot, nous partons du commentaire de Lucy Hinzescail et, au sujet des implications de cette réalité : cette nature hypocrite qui cache des comportements déviants plus ou moins latents, nous en arrivons à décrire un pouvoir qui renie ses origines et idéaux républicains pour se perpétuer, se maintenir à son poste ... Je vous le dit, les propos de Lucy sont une clef : essayez-là à votre tour dans d’autres domaines ...
Lucy Hinzescail, bien « ouéj » le pseudo !
JLB