REPORTAGE - Le gouvernement développe la recherche, mais les médecins sont hésitants car peu d'études démontrent son efficacité.
Tel-Aviv
La société Tikun Olam est l'une des entreprises chargées par le ministère israélien de la Santé de cultiver, conditionner (notre photo) et distribuer le cannabis à usage thérapeutique.
C'est dans une officine anonyme de Tel-Aviv, à la vitrine dissimulée par un rideau de fer, que Shmuel Desalei Mashasha vient retirer chaque mois le remède aux douleurs qui le hantent. À l'entrée, l'ex-officier de l'armée israélienne, 31 ans, présente sa carte d'identité et une ordonnance signée par le ministère de la Santé. Puis il récupère un petit sachet transparent contenant 70 grammes de cannabis, qu'il fumera à raison de cinq joints par jour. «Avec ce traitement, la douleur passe de 10 à 2, dit-il, souriant. L'herbe me permet d'avoir une vie normale : travailler, dormir ou mener une conversation banale sans me crisper à tout moment.»
Shmuel a perdu une jambe en 2004, au cours d'une opération dans la bande de Gaza, et souffre depuis lors de douleurs fantômes aiguës qu'aucun médicament ne parvient à soulager. Comme 22.000 Israéliens atteints de maladies incurables, il s'est vu prescrire du cannabis médical dans le cadre du programme mis en place en 2007 par le ministère de la Santé. Selon le Dr Michael Dor, médecin chef de l'agence qui pilote le projet, «le nombre de patients concernés augmente tous les mois» et pourrait atteindre 30.000 en 2016.
Plusieurs indications
Quelques années après s'être engagé sur cette voie, Israël est devenu un pionnier de la recherche sur les propriétés thérapeutiques du cannabis. La plante peut aujourd'hui y être prescrite en cas de cancer, de douleurs résistantes aux médicaments et dans certaines pathologies neurologiques comme les maladies de Charcot et de Parkinson, ou le syndrome de Gilles de La Tourette. Récemment, l'indication a été étendue aux enfants souffrant d'épilepsie sévère et aux cas de stress post-traumatique.
«L'efficacité du cannabis pour augmenter l'appétit, réduire nausées et vomissements, améliorer le sommeil et combattre la douleur est établie, souligne Michael Dor. Des travaux ont par ailleurs montré que sa consommation diminue les convulsions.» Mais la preuve scientifique de ces bénéfices manque. Les études, encore rares, portent le plus souvent sur des effectifs très réduits de patients ou sont peu concluantes.
Garde-fous
Prudent, le gouvernement multiplie les garde-fous. Le cannabis médical est conçu comme une médecine de dernier recours, employée après échec des traitements classiques, dans des indications précises. Chaque prescription est approuvée par le ministère de la Santé. Contrairement à certains États américains qui en ont légalisé l'usage récréatif, la plante reste une substance illégale en Israël: hors du cadre pharmaceutique, sa consommation et sa vente sont interdites.
Huit entreprises privées se sont vu confier la culture de ce traitement palliatif. L'herbe que fume Shmuel Desalei Mashasha pousse ainsi dans le nord du pays, dans un parc national montagneux. Derrière un haut mur cerclé de barbelés et de capteurs électroniques anti-intrusion, la plus grande ferme d'Israël s'étend sur 3 hectares. Les plants y prospèrent à la lumière naturelle dans des serres chauffées, ventilées et humidifiées par un système entièrement automatisé. Tous les deux mois, des travailleurs saisonniers portant gants et blouses blanches récoltent les fleurs dans une odeur entêtante. Par mesure de sécurité, le reste de la plante est brûlé.
Plusieurs variétés pour les besoins spécifiques
Un laboratoire de recherche complète le dispositif. «Nous développons sans cesse de nouvelles variétés de plantes pour répondre aux besoins spécifiques des patients», souligne Ma'ayan Weisberg, porte-parole de la compagnie Tikun Olam. Pour ses douleurs violentes, Shmuel fume de l'Erez, une herbe très concentrée en tétrahydrocannabinol, ou THC, molécule à l'origine de l'ivresse typique entraînée par la consommation de marijuana. À l'inverse, une espèce à forte teneur en cannabidiol, ou CBD, un anti-inflammatoire sans propriétés psychoactives, est cultivée pour les enfants.
Tikun Olam se charge enfin de conditionner le cannabis (en sachets, joints préroulés, huile, capsules ou cookies pédiatriques) et de le délivrer. Après des années d'investissements, les cultivateurs voudraient tirer profit de leur expérience en obtenant le droit d'exporter leur produit. Craignant une mauvaise publicité, le gouvernement le leur refuse pour le moment.
Effets indésirables graves
En Israël même, l'usage médical du cannabis ne va pas encore de soi, concède le Dr Dor : «Les autorités sont réservées : selon un rapport, environ un quart du cannabis thérapeutique finirait sur le marché noir.» Le traitement fait aussi peur à nombre de médecins qui redoutent des effets indésirables graves. L'herbe est contre-indiquée chez des patients présentant des antécédents psychiatriques, car sa consommation peut déclencher des dépressions sévères ou une exacerbation de troubles paranoïaques. Elle peut aussi provoquer une déshydratation, une accélération du rythme cardiaque ou une baisse de la tension artérielle. Mais ces incidents sont rares, selon les études scientifiques.
«Prise avec précaution, en ajustant les doses au patient et sous contrôle médical, l'herbe peut aider de nombreux malades», affirme Yohai Golan Gild, usager du produit et responsable d'une ferme qui milite, à l'instar d'autres producteurs, pour un accès encore plus facile au cannabis médical.
Sénatrice écologiste du Val-de-Marne et partisane d'une légalisation contrôlée du cannabis, Esther Benbassa réagit aux annonces de Bernard Cazeneuve concernant le trafic en Seine-Saint-Denis.
Lutter contre le trafic de drogue en s'en prenant aussi bien aux vendeurs qu'aux consommateurs. C'est le choix de Bernard Cazeneuve après une série d'actes violents qui ont secoué ces dernières semaines Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis. Jeudi 14 mai, le ministre de l'Intérieur a annoncé une opération policière de grande ampleur dans la ville, où de nombreux consommateurs franciliens viennent s'approvisionner, notamment en cannabis.
"Une fausse solution", dénonce Esther Benbassa. La sénatrice Europe Ecologie-Les Verts (EELV) du Val-de-Marne, qui milite pour un encadrement par la loi de la consommation et de la vente de cannabis, répond aux questions de francetv info.
La sénatrice EELV Esther Benbassa, le 4 avril 2015 lors d'un colloque de son parti organisé à l'Assemblée nationale, à Paris. (MAXPPP)
Francetv info : Approuvez-vous l'intervention policière massive décidée par Bernard Cazeneuve à Saint-Ouen ?
Esther Benbassa : Que le ministre de l’Intérieur souhaite veiller à la sécurité des habitants de Saint-Ouen, c’est parfaitement normal. Mais ne mener qu'une politique répressive n'aboutira à rien. Bernard Cazeneuve doit regarder les statistiques en face : notre législation est l'une des plus sévères d'Europe envers les consommateurs de cannabis, et pourtant, la consommation ne cesse d'augmenter dans notre pays.
Augmenter la présence policière à Saint-Ouen ou généraliser la vidéosurveillance est une fausse solution, qui ne fera que déplacer le problème du trafic ailleurs et n'asséchera pas les mafias. Les Etats-Unis, pays pourtant bien plus conservateur que le nôtre, l'ont bien compris : certains Etats comme le Colorado ou l'Oregon ont décidé de faire preuve de pragmatisme et de se tourner vers une légalisation contrôlée du cannabis, avec de premiers résultats très positifs.
Cibler les consommateurs n'est donc, selon vous, pas une solution viable ?
C'est la plus mauvaise des solutions ! Ils continueront à s'approvisionner ailleurs, et prendront toujours les mêmes risques. Il faut que l'Etat encadre la consommation : certains consommateurs ont un usage problématique du cannabis et ont besoin d'un vrai suivi, les adolescents doivent être protégés de l'accès à ce produit pour leur éviter des problèmes sanitaires, et d'autres ont un simple usage récréatif qui n'est pas problématique.
A quoi ressemblerait l'encadrement que vous appelez de vos vœux ?
A une légalisation contrôlée. Si nous légalisions la seule consommation, l'Etat ferait des dizaines de millions d'euros d'économies rien que sur les procédures judiciaires. Et s'il contrôlait la production et la vente dans des lieux spécialisés, il pourrait assécher les réseaux criminels et atteindre 2 milliards d'euros de recettes fiscales par an [selon l'estimation du think tank Terra Nova, dans un rapport publié en décembre ]. Au Colorado, cet argent sert à rénover les écoles et à alléger la pression fiscale. Les revenus pourraient en outre être investis dans la prévention, et des milliers d'emplois pourraient être créés.
Hélas, le gouvernement répète les mêmes erreurs que la droite dans ce domaine. Lorsque j'ai déposé une proposition de loi en ce sens au Sénat, en 2014, la ministre de la Santé ne m'a même pas répondu, alors que ce sujet la concerne directement. A la place, c'est la secrétaire d'Etat chargée des Droits des femmes qui est intervenue. Cela montre bien à quel point le gouvernement ne prend pas ce sujet au sérieux.
Propos recueillis par Vincent Matalon
Source: francetvinfo.fr
Afrique du Sud: Il allume un joint en direct à la télé
Un homme invité en Afrique du Sud a causé une polémique dans le pays en allumant un joint de cannabis en direct sur la télévision nationale.
Invité à intervenir par satellite lors d'un débat sur la légalisation du cannabis lundi, en direct sur la chaîne de télévision nationale SABC, Andre du Plessis, un militant pro-légalisation, a allumé un joint et a commencé à le fumer.
"Je pense que c'est tout ce que j'ai à dire", a-t-il répondu à la présentatrice qui lui a demandé de commenter.
"Il n'a pas pu rester discipliné (...) et nous ne pouvons pas croire qu'ils [ceux qui appellent à la légalisation] peuvent montrer de la discipline dans le futur", a déclaré au site News 24 David Bayever, vice-président de la Central Drug Authority en Afrique du Sud et vis-à-vis de M. du Plessis durant cette émission.
Xavier Trias, maire de Barcelone, a décidé, de manière unilatérale et sans préavis, de lancer une offensive contre les associations cannabiques de la ville catalane. Il a affirmé qu’il allait fermer pas moins de 80 % des clubs situés à Barcelone. Purement et simplement.
Triomphe électoral aux dépens des citoyens
Le hasard n’existe pas, c’est pourquoi le coup impitoyable et féroce du maire semble aussi suspect. À l’approche des élections municipales, tout porte à croire qu’il cherche plus à remporter une victoire électorale (ce qui lui vaudra évidemment quelques points supplémentaires) qu’à véritablement réglementer et conclure le dur labeur qu’il a réalisé au cours de l’année dernière pour une infinité de professionnels et d’activistes de l’industrie du cannabis. Si je dis au cours de l’année dernière, c’est parce que c’est le laps de temps qui s’est écoulé depuis que, comme l’affirme la Fedcac, « Trias a décidé de créer un moratoire des licences relatives aux activités dans les clubs et associations demandant instamment un processus participatif avec l’ensemble du secteur, pour trouver un modèle satisfaisant pour toutes et tous dans notre ville ».
Xavier Trias, Maire de Barcelone
Ce coup en traître laisserait les associations (je fais référence à celles qui respectent scrupuleusement les règles et ne se trouvent pas en situation irrégulière) entièrement démunies. Elles ne se retrouveraient même plus dans le vide juridique dans lequel elles semblaient se mouvoir constamment grâce aux allées et venues des politiques, mais seraient prises dans une situation « in extremis » à cause des caprices injustifiés du chef du conseil municipal.
Xavier Trias a affirmé qu’il fermerait toutes les associations situées à moins de 150 mètres de « mineurs ». C’est-à-dire des écoles, bibliothèques, piscines, salles de sports, ludothèques et tout autre espace similaire, tant public que privé. Alors ? Que reste-t-il ? Quiconque se promène à Barcelone se rendra compte qu’on trouve des espaces de ce type dans quasiment toutes les rues de tous les quartiers. Trias cherche-t-il à créer des espaces stériles spéciaux destinés à la consommation de cannabis dans un terrain vague invisible à l’œil nu ? Barcelonais et Barcelonaises ! Le billet pour un aller simple vers Mars ne vous paraît plus aussi insensé, n’est-ce pas ? Il y aura là-bas suffisamment de place pour tous, ne vous inquiétez pas !
Le maire trouve dans le cannabis l’excuse parfaite
Il est curieux, voire comique, de voir comment le maire met en relation la consommation de cannabis avec l’échec scolaire, sans prendre en compte les tranches d’âge, l’usage à des fins médicales, etc. En fait, Joaquim Forn, premier adjoint au maire, affirme que l’objectif du plan est de « limiter la prolifération des clubs et, ainsi, de protéger les enfants ». Est-ce que cela signifie que, aujourd’hui, les jeunes barcelonais abandonnent leurs études, jettent l’éponge et se résignent à un avenir sombre à cause du cannabis ? Êtes-vous sûr que cela n’a rien à voir avec les réductions budgétaires dans l’éducation, la privatisation absolue de tout ce qui devrait être gratuit et les faibles ressources allouées pour aider ces jeunes ?
Il se peut que tout s’explique et que M. Trias souffre d’une sorte d’amnésie transitoire.
Generalitat de Catalogne
On sait que les campagnes pré-électorales sont stressantes et épuisantes et le politicien souffre peut-être d’une forme d’amnésie. Une amnésie qui porte surtout sur les processus menés à bien par la mairie de Barcelone elle-même (y compris le Conseil sur les dépendances aux drogues) pour élaborer des critères et des directives consensuelles. En résumé, un cadre légal visant à créer une série de règles et de bonnes pratiques pour toutes les associations et entités. Il se peut également qu’il ait oublié les 300 000 consommateurs de cannabis recensés dans la ville. J’ose penser qu’il a peut-être même oublié l’existence du marché noir et des mafias. Que Dieu me protège ! Trias a effacé de sa mémoire le trafic de drogues, mais ne cédons pas à la panique ! Maintenant que les associations vont fermer, tous les délinquants qui se trouvaient à leurs têtes vont enfin pouvoir reprendre leurs études. Soyez tranquilles.
Fermeture sans fondement
Malheureusement, Monsieur le maire a fait des déclarations ridicules. Il n’a pas réfléchi à la portée de ses propos ni même au fait que l’existence des associations a rendu la consommation de cannabis plus responsable et sûre. Il n’y a pas de trafic dans les rues, le marché noir est quasi nul et il n’est pas nécessaire de consommer de la marijuana en public. Comble de l’ironie, avec ce nouveau plan, le moratoire pour l’ouverture de nouveaux clubs, qui devait être finalisé au mois de juin, est prolongé jusqu’à l’automne prochain.
Malgré tout, bien que l’avenir soit incertain et le contexte peu encourageant, des obstacles plus difficiles ont été franchis. Nous espérons donc que l’amnésie qui a frappé notre maire soit rapidement remplacée par la sagesse, le bon sens et la raison qui caractérisent la personne à la tête d’une ville comme Barcelone.
Comme toujours, Sensi Seeds vous tiendra informés des tout derniers développements.
Le conseil consultatif de l'Illinois veut étendre significativement l'accessibilité au cannabis médical
Le programme de cannabis médical de l'Illinois a été lent à décoller. Lorsque l'Assemblée législative a adopté le projet de loi qui par la suite est devenu le programme pilote le plus strictes aux Etats-Unis. La liste des conditions d'admissibilité ne comprenait pas beaucoup de maux donnant accès au soins par apport aux autres états ou le cannabis médical est légal.
Listes des maladies approuvées par le ministère de la santé publique de l'Illinois pour la demande de cannabis médical actuellement.
• Syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA)
• L'agitation de la maladie d'Alzheimer
• la sclérose latérale amyotrophique (SLA)
• Arnold-Chiari et Syringomelia
• La cachexie / syndrome de dépérissement
• Cancer
• Causalgie
• Polyneuropathie inflammatoire démyélinisante chronique
• la maladie de Crohn
• SDRC (syndromes douloureux régional complexe de type II)
• Dystonie
• La fibromyalgie (sévère)
• La dysplasie fibreuse
• Glaucome
• Hépatite C
• Virus de l'immunodéficience humaine (VIH)
• hydrocéphalie
• cystite interstitielle
• Lupus
• Sclérose en plaques
• La dystrophie musculaire
• myasthénie
• myoclonies
• Syndrome Nail-patella
• Neurofibromatose
• la maladie de Parkinson
• Le syndrome post-commotion cérébrale
• RSD (douloureux régional complexe de type syndromes I)
• douleur du membre résiduel
• La polyarthrite rhumatoïde (RA)
• Convulsions, y compris celles qui sont caractéristiques à l'épilepsie (A partir du 1er Janvier, 2015)
• syndrome de Sjögren
• maladie de la moelle épinière, y compris, mais sans s'y limiter, l'arachnoïdite, les kystes de Tarlov, hydromyélie, syringomyélie
• lésion de la moelle épinière
• ataxie spinocérébelleuse (SCA)
• le syndrome de Gilles de la Tourette
• lésion cérébrale traumatique (TBI)
Lors d'une récente réunion du conseil consultatif, composé de médecins, d'infirmières, de patients et de pharmaciens, une recommandation a été approuvée qui ajouterait 12 autres conditions d'admissibilité à la liste ci-dessus.
Certaines des conditions qui ont été recommandées par le conseil consultatif étaient l'arthrose, la migraine,la neuropathie,le syndrome de stress post-traumatique, et la neuropathie diabétique. Le groupe a décidé de ne pas ajouter l'anxiété et le diabète à la liste, mais acceptera une autre série d'ajout de qualification en Juillet.
Marijuana médicale : le père d’une fillette épileptique demande de changer le règlement
Alex Repetski transforme la marijuana en huile pour sa fille épileptique. Photo : Alex Repetski
À Thornhill, en Ontario, le père d'une fillette de deux ans atteinte d'épilepsie la soigne avec de l'huile de marijuana, ce qui constitue une infraction. Il demande au gouvernement de changer le règlement qui interdit de transformer la plante en liquide à des fins médicales.
Les parents de Gwen Repetski, qui aura trois ans le mois prochain, racontent que jusqu'à tout récemment leur fille avait constamment des crises d'épilepsie sévères qui ralentissaient son développement mental et physique.
Gwen Repetski, qui aura bientôt trois ans, est atteinte d'épilepsie.
Photo : Alex Repetski
Aucun traitement traditionnel ne fonctionnait, mais depuis le mois de novembre, son père, qui a obtenu une autorisation du médecin, lui administre de la marijuana sous forme d'huile, par voie orale. « Elle peut maintenant marcher à quatre pattes, se tenir debout et se nourrir par elle-même », dit son père, Alex Repetski.
Il assure que c'est le seul traitement qui améliore la qualité de vie de sa fille. Il est tellement convaincu des bienfaits, qu'il a quitté son ancien emploi pour se joindre à une entreprise de production et de recherche sur la marijuana médicale.
Trafic de stupéfiants?
Comme le rappelle Santé Canada, « la transformation de la marijuana dans d'autres préparations, incluant l'huile de marijuana, ne relève pas du champ d'application du Règlement sur la marijuana à des fins médicales ».
La loi autorise uniquement à utiliser de la marijuana médicale sous forme de plante sèche. « Mais ma fille n'a que deux ans, dit Alex Repetski, elle ne peut pas fumer. » Son avocat, Daniel Brown, explique qu'il pourrait être accusé de trafic de stupéfiants.
Un cas semblable en Colombie-Britannique est actuellement devant la Cour suprême du Canada.
Essais cliniques
Santé Canada dit croire que les essais cliniques « représentent le meilleur mécanisme grâce auquel des patients peuvent avoir accès à des médicaments qui n'ont pas encore été approuvés pour être mis sur le marché au Canada ».
Selon l'agence fédérale, cela permet de protéger les intérêts des patients. Elle précise qu'un fabricant, un professionnel de santé ou un hôpital peut proposer de mener des essais cliniques « pour des extraits de cannabis (huile incluse) en soumettant une demande à Santé Canada ».
Les vrais dangers du cannabis : les lois sur les drogues
Pendant très longtemps, les faux rapports sur les dangers du cannabis l'ont écarté de la société. Mais si vous demandez son avis à quiconque connaît les vrais faits, ils répondront tous...
... la même chose : c'est la prohibition le réel problème.
C'est bien cela, nous l'affirmons : le vrai danger n'est pas le cannabis, mais les lois qui l'entourent. D'innombrables ONG, organisations scientifiques, conseillers gouvernementaux et groupes politiques pensent tous que c'est la Guerre contre les Drogues le réel ennemi et que la prohibition du cannabis fait bien plus de dégâts que la substance elle-même. Rien de plus clair que le rapport de 2011de la Commission Globale sur les Politiques de Drogues (Global Commission on Drug Policy), qui déclare : « la guerre globale contre les drogues a échoué, avec des conséquences dévastatrices pour les individus et les sociétés […] des réformes fondamentales dans les politiques de contrôle des drogues sont urgemment nécessaires à un niveau national et mondial. »
Le besoin de réforme pour modérer les dégâts de la prohibition est si urgent qu'il a poussé un groupe de dirigeants mondiaux (dont d'anciens dirigeants de l'ONU) à se rassembler pour demander la fin de la croisade contre les consommateurs de drogue. Ce sentiment était déjà présent en 2002, quand un rapport du Sénat canadien a conclu que la plus grande menace venait du statut illicite et non pas de la consommation en elle-même.
CANNABIS : UN PRODUIT ENIVRANT PAS SI MORTEL
Pour commencer, regardons pourquoi le cannabis a une si mauvaise réputation et pourquoi ce point de vue est si erroné.
Au fil des années, le cannabis a été blâmé pour une multitude de problèmes. Les accusations ont commencé par être énormes et très fortes, mais comme la science a mis en lumière la réalité, elles sont devenues de plus en plus faibles, à tel point que les groupes anti-cannabis s'inquiètent maintenant d'éventuelles propriétés allergènes du cannabis. Quand le cannabis a été tout d'abord déclaré illégal, il était blâmé pour provoquer des crimes chez les minorités ethniques. Ensuite, la Guerre contre les Drogues a été lancée sur des fondations mensongères avec les déclarations de Ronald Reagan :
« j'ai maintenant des preuves absolues que même une seule cigarette de cannabis équivaut aux dégâts sur le cerveau provoqués par le fait d'être présent sur l'île Bikini pendant l'impact d'une bombe H. »
Partant de là, de nombreux mythes ont pris racine : le cannabis est une passerelle vers d'autres drogues, favorise la consommation des adolescents, provoque le cancer, est très addictif et fait pourrir le cerveau, autant de mythes qui persistent largement de nos jours. Heureusement, la science a aidé à dissiper toutes ces légendes et elle permet lentement d'éduquer l'opinion publique, ce qui entraîne un changement de position des politiciens. Il est triste que les politiciens se préoccupent de leur image auprès du public plutôt que de s'intéresser aux preuves et d'éduquer le public sur le sujet, mais les choses sont ainsi. Nous en sommes maintenant au point où des rapports mettent en lumière le fait que le cannabis est moins dangereux que l'alcool et le tabac, ce qui souligne bien l'hypocrisie des lois et positions actuelles sur le cannabis.
COMMENT LA PROHIBITION DU CANNABIS NUIT À TOUT LE MONDE
La prohibition est nuisible à bon nombre de niveaux, à la fois pour l'individu et la société. De plus, ces aspects néfastes sont si profonds que nous pourrions probablement écrire un très long article sur chacun de ces aspects. Mais nous allons plutôt vous en donner un aperçu.
Premièrement, la prohibition du cannabis encourage la police à cibler les petits consommateurs. Dans la plupart des pays, la police reçoit des financements pour aider à combattre la consommation de drogue, et souvent ces financements sont proportionnels aux performances. Ceci entraîne l'établissement d'un circuit, dans lequel la police commence à dépendre des arrestations et saisies de drogue pour garantir son budget. Ceci entraîne non seulement l'utilisation de beaucoup de temps et de ressources limitées pour la chasse de consommateurs de drogue au lieu de criminels dangereux, mais en plus des consommateurs normaux et non-violents se retrouvent avec un casier judiciaire qui peut ruiner leur vie.
Ensuite, il y a un point très important : la prohibition empêche l'accès à un remède potentiellement puissant pour ceux qui en ont besoin. De plus en plus de régions se mettent à légaliser le cannabis à des fins médicales, comme on lui trouve de plus en plus en bienfaits. Cependant, les personnes vivant dans des pays plus conservateurs se voient refuser l'accès à une substance qui pourrait changer leur vie et rendre des conditions de vie ingérables beaucoup plus supportables.
Il faut également considérer le coût pour la société. Des milliards sont dépensés pour appliquer la prohibition du cannabis. Imaginer si cet argent pouvait être libéré, il pourrait être bien mieux utilisé : éducation, soins de santé, infrastructures et même redirection de l'action des forces de police. Ceci peut être renforcé par la régulation du cannabis, qui peut potentiellement générer des milliards supplémentaires en taxes et créer de nouveaux secteurs florissant créant des emplois. S'il vous faut un exemple, ne cherchez pas plus loin que le Colorado, où les taxes récoltées ont été si importantes que l'État envisage maintenant de redistribuer l'argent aux résidents, sans oublier le fait que le crime et la consommation chez les adolescents ont diminué.
Le dernier argument que nous voulons avancer concerne le marché noir illégal pesant des milliards de dollars que le statut illégal du cannabis alimente. Cet argent finance les crimes violents, le trafic d'êtres humains, le terrorisme et la rébellion, et même des guerres. S'il vous faut un exemple, ne cherchez pas plus loin que les effets de la légalisation aux États-Unis sur le trafic illégal de drogues au Mexique. Les cartels mexicains sont bien connus pour être la principale source de cannabis aux États-Unis, et depuis la légalisation, les revenus des cartels ont été sérieusement atteints. De plus, comme le trafic de drogue reposant sur le cannabis illégal a décliné au Mexique, les crimes violents liés aux cartels ont également diminués et les taux d'homicide ont baissé par milliers.
De quoi bien montrer les effets pervers de la prohibition du cannabis. Les sociétés et les individus ont tant à gagner de la légalisation. Alors, comment le fait de maintenir le statut illégal du cannabis pourrait être sûr, juste et bon ?
Le ministre de la sécurité nationale de la Jamaïque affirme que la décriminalisation a fait son travail
Depuis que la Jamaïque a pris la décision plus tôt cette année de décriminaliser la possession de jusqu'à deux onces (56.68Gr) de cannabis,le ministre de la sécurité nationale Peter Bunting prétend que l'application de la loi en raison de décennies de prohibition a cédé la place à une paix globale dans la communauté et une réduction significative des arrestations liées au cannabis.
Bien qu'elle reste inflexible , l'île ne tolérera pas les opérations de culture illégale, et ne traitera pas les trafiquants de drogues avec moins de sévérité, Bunting a déclaré le déménagement de la Jamaïque à décriminaliser la marijuana a créé un meilleur environnement en éliminant la possibilité d'affrontements brutaux entre la police et les citoyens consommateurs de cannabis.
«Les communautés ont vu les jeunes hommes qu'ils ne considèrent pas comme des criminels arrêtés, condamnés à une amende, et, parfois, condamné pour possession de" ganja, " Bunting déclaré dans un communiqué publié lundi. "Cela leur a donné un casier judiciaire ... et éventuellement limiter leurs chances dans la vie."
En Février, le législateur jamaïcain a approuvé une mesure visant à éliminer les sanctions pénales associées à la possession de cannabis par une infraction civile avec une pénalité d'un billet plutôt que la prison. La loi donne également aux résidents la liberté de cultiver jusqu'à cinq plantes.
Ce simple ajustement de la loi n'a pas seulement créé un environnement sans conflit, mais, comme l'a dit Bunting, il a contribué à la baisse des arrestations liées au cannabis.
«Je crois que la police doit utiliser ses ressources et d'énergie pour contrer les vrais problèmes de la criminalité», a déclaré Bunting.
Le ministère de la Justice prédit que la nouvelle loi aura des "implications positives» pour la communauté, tout en continuant à faciliter un système judiciaire surchargé de l'île. Dans l'intervalle, les législateurs utilisent une disposition de la nouvelle loi pour créer une autorité qui distribue les licences de cannabis et supervisera l'industrie du cannabis médical dans l'île , une cannabis Cup a Negril est envisagée pour 2016 .
USA : La commercialisation de croquettes pour chien enrichies au cannabis fait débat
Aux Etats-Unis, l’usage du cannabis à visées thérapeutiques est en train de s’étendre aux animaux de compagnie. Il faut dire que l’année dernière, le marché légal du cannabis a rapporté 2,7 milliards de dollars de revenus. Certaines firmes pharmaceutiques ont décidé de surfer sur l’énorme potentiel de croissance de ce nouveau marché légal en proposant des produits destinés aux animaux domestiques malades.
La légalisation de la marijuana à usage vétérinaire n’a pas encore été votée. Pourtant, plusieurs Etats commercialisent déjà des produits dérivés au cannabis pour les chiens, notamment des croquettes à base de THC. Mais l’usage de cannabis à usage vétérinaire divise. Pour certains professionnels, ces produits dérivés ont de réels bienfaits sur les animaux. Mais pour d’autres, il manque encore de preuves scientifiques.
Le docteur Doug Kramer milite depuis plusieurs années pour la légalisation. Il applique lui-même de l’huile de cannabis sur la peau de son chien et il est convaincu des bienfaits de la substance sur les animaux. La proposition de loi n’en est qu’à ses débuts et il devrait encore falloir du temps avant qu’elle ne soit promulguée. Néanmoins, dans certains Etats comme le Colorado, la commercialisation d’aliments « santé » pour chiens enrichis au cannabis a d’ores et déjà commencé, même si le sujet continue de faire débat dans le milieu vétérinaire.
Une nouvelle étude publiée par la revue JAMA Internal Medicine, a révélé que les Etats américains qui ont légalisé l’usage de la marijuana médicale ont également signalé des taux plus bas de décès liés à des analgésiques pharmaceutiques.
Il ressort de cette étude que les personnes ont moins de risques d’avoir un accident fatal à cause du surdosage dans les Etats qui ont légalisé le cannabis pour soulager la douleur. Les chiffres montrent que ces États ont un taux de mortalité liés aux opiacés 25% inférieur aux autres. L’étude, menée par des chercheurs à la fois de l’Université de Pennsylvanie et de l’Université Johns Hopkins, révèle ainsi que 60% des décès étaient liés à l’ingestion d’antalgiques obtenus par prescription médicale.
Le cannabis bien moins dangereux que les antalgiques
Certains experts estiment que les analgésiques agissent comme une drogue et que le risque de dépendance est bien plus élevé qu’avec le cannabis. Olga Khazan a écrit un article sur le site The Atlantic dans lequel elle décrit les analgésiques comme étant plus dangereux pour celles et ceux qui développent des toxicomanies :
« Il y a eu une augmentation considérable de prescriptions d’analgésiques forts depuis 1999, et les drogues tuent plus de personnes que les accidents de voiture. Ces pilules sont très addictives, et lorsqu’elles sont combinées avec de l’alcool ou d’autres substances, elles peuvent être mortelles », explique-t-elle.
Les résultats de cette recherche plus récente semble étayer cette idée, car il semble que les patients souffrant de douleur chronique optent plutôt pour la marijuana, considérant que c’est une option plus sûre pour traiter leurs symptômes.
« Les prescriptions abusives et les décès liés aux surdosages médicamenteux sont apparus comme un véritable problème de santé publique. Comme notre prise de conscience des risques de toxicomanie et de surdoses liés à l’utilisation d’analgésiques opioïdes comme l’OxyContin et la Vicodin augmente, les personnes souffrant de douleurs chroniques et leurs médecins peuvent choisir de traiter la douleur entièrement ou en partie avec de la marijuana médicale, dans les Etats où cela est légal », relève Colleen L. Barry, l’auteur de cette étude.