Les jardins secrets du cannabis
Par Invité, dans Ce que nous avons retenu...,

Dans leurs placards, cave ou potager, ils seraient de 80 000 à 200 000 en France à faire pousser du cannabis pour leur usage personnel. Rencontre avec ces fumeurs de joints devenus des botanistes éclairés.
 
Comme environ 17 millions de ses compatriotes qui s’adonnent, les beaux jours venus, à leur passion du binage, Jean-Luc aime tirer profit de son grand terrain enclos de 700 m2. Depuis dix ans qu’il habite un vieux corps de ferme picard, ce militaire de 56 ans – « encore d’active pour quelques semaines » – cultive des légumes et des arbres fruitiers. « Tout en bio » et avec du compost maison pour nourrir le sol. Pas exempt de fierté jardinière, il offre volontiers un tour du propriétaire à ses visiteurs.
 
Il y a cependant un petit recoin que Jean-Luc évite soigneusement de montrer. Un espace invisible de l’extérieur. Son jardin secret. Derrière une rangée de maïs doux et de poiriers, bordés par une haie de forsythia et de cotonéaster, cinq à dix pieds de cannabis poussent chaque année en pleine terre. « Je taille pour que ça ne monte pas trop haut et je tire les branches au sol pour que ça parte en largeur, mais c’est à peu près tout. Je n’arrose même pas, ça pousse comme du chiendent. »
 
Sur son calendrier lunaire, Jean-Luc, qui préfère évidemment taire son patronyme, a entouré les 3, 4 et 5 juillet. Des journées propices pour semer une deuxième vague de carottes, quelques courgettes et son précieux cannabis.
 
Si les cieux sont favorables, il récoltera fin octobre de quoi obtenir environ 500 grammes d’herbe sèche. Pas assez pour fumer pendant un an, mais peu importe, « quand y en n’a pas, y en n’a pas. C’est comme les tomates, quand la saison est finie, on n’en mange plus. Néanmoins, j’y suis attaché : c’est le seul psychotrope que je cultive. Ça me détend et, surtout, je suis content d’en disposer pour presque rien. » Comptez une soixantaine d’euros pour dix graines quand la valeur du gramme d’herbe se négocie entre 9 et 20 euros dans les cages d’escalier. Même une éventuelle descente de ses anciens collègues ne semble pas de nature à troubler la sérénité potagère de Jean-Luc : « Dix pieds au fond du jardin, ça n’irait pas bien loin. »
 
L’Europe, un producteur majeur d’herbe
 
Cette placidité bucolique, dont on ne sait si elle est liée à sa consommation d’herbe, contraste avec l’analyse de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), qui parle d’un « bouleversement global du marché à l’échelle continentale ». En clair, l’Europe, située du côté « importateur » du marché du cannabis, est en train de devenir un producteur majeur d’herbe, et la France tient son rang avec un contingent de 80 000 à 200 000 cultivateurs.
 
« Même si la résine de cannabis en provenance du Maroc [le shit] domine encore le marché, les chiffres des saisies sont particulièrement éclairants, indique Michel Gandilhon, chargé d’étude au sein du pôle Tendances récentes et nouvelles drogues de l’OFDT. Jusqu’en 2010, on découvrait en moyenne de 50 000 à 60 000 plants par an en France. On en a saisi 158 592 en 2014, le triple. »
 

 
Une autre manière de prendre la mesure du phénomène consiste à entrer les mots-clés « cannabis » et « cultivait » dans Google Actualités : à chaque jour son lot de faits divers et de saisies, souvent fortuites, tissés sur la trame mystérieuse et implacable du destin où s’entremêlent guigne, délation et relevés inopinés de compteur EDF.
 
C’est d’ailleurs pour éviter d’éveiller les soupçons en forçant sur le kilowattheure que François s’est récemment équipé d’un éclairage à LED. Cadre dirigeant, ce trentenaire veille le jour sur le réseau informatique d’une très grande entreprise française et, chaque soir, sur sa production d’herbe, méticuleusement calfeutrée dans la cave de sa maison versaillaise. « Ça fait maintenant dix ans que je suis dans l’autoproduction. Je ne fume plus de cigarettes, mais j’ai encore besoin d’un joint le soir. C’est ça ou le Xanax. »
 
François reconnaît sans détour avoir longtemps apprécié le versant dit « récréatif » du cannabis (« A 20 ans, j’étais une loque, je fumais matin, midi et soir »). Il préfère désormais explorer la pente « médicinale ». « J’ai une femme, deux enfants, des responsabilités professionnelles importantes, j’ai besoin de cette coupure qui me relaxe. Mais je ne vais pas courir le risque d’aller acheter un produit de mauvaise qualité dans un endroit malfamé. »
 
Initié à la fumette dans sa prime jeunesse par un cousin plus âgé, François s’est d’abord adonné à la culture sauvage avec un groupe d’amis. Débroussaillant les sous-bois d’une forêt vendéenne pour semer de-ci, de-là. « On repassait quelques mois plus tard pour récolter ce qu’on pouvait. » C’était la vieille époque, celle où la nature naturante faisait superbement ce qu’elle voulait. Mais ce temps-là est révolu. Au moins pour ce qui concerne la production de cannabis. Depuis une bonne vingtaine d’années, la communauté mondiale des cultivateurs d’herbe est entrée dans l’ère de la rationalité technique, bénéficiant du travail des banques de graines américaines et surtout hollandaises entamé dès les années 1970.
 
Des techniques de pointe
 
S’il est naturellement présent en zone tempérée sous la forme du chan­vre Ruderalis, le cannabis a fait l’objet de croisements multiples entre souches asiatiques, africaines ou encore sud-américaines. Il s’agissait à la fois d’améliorer les rendements et de garantir un produit fini plus riche en principe actif (le fameux THC notamment) à des fins récréatives aussi bien que médicinales.
 
Mieux – ou pire, c’est selon –, ces plantes hybrides, dont les variétés se dénombrent par centaines, ont été adaptées à la demande.
 
Puisque seuls les pieds femelles fournissent les fleurs consomma­bles par les fumeurs, les sélectionneurs ont mis sur le marché des graines féminisées. Puisque, au naturel, la plante ne fleurit que si elle est soumise à un certain cycle d’ensoleillement, on a créé des variétés à autofloraison. Puisqu’il est difficile de dissi­muler une plante de deux mètres de haut, voici des variétés courtes sur pattes. Puis­qu’il faut recréer dans un placard ou une cave les conditions naturelles, faites votre choix dans un vaste catalogue légal comprenant engrais flash, lampes, cabines occultan­tes, filtre à charbon, gel contre les odeurs, extracteurs d’air silencieux…
 

 
Le stade ultime de cette frénésie culmine dans la technique de l’aéroponie. Il ne s’agit pas ici de chevaucher un pégase nain, mais de faire pousser les racines d’une plante dans une boîte hermétique remplie d’un brouillard d’eau et de nutriments pulvérisés par un système haute pression : c’est de cette manière que la NASA peut faire pousser des salades en orbite. Aucun gramme de terre, mais contrôle des filtres et du PH quotidien obligatoire. Les résultats sont, dit-on, spectaculaires.
 
“Je n’ai mis que deux personnes dans la confidence. Mon frère et un ami. Je peux compter sur eux pour venir prendre soin de mes ‘girls’. Les filles, c’est comme ça que je les appelle” François, cultivateur d’herbe
 
Le problème de la culture « indoor », c’est le fil à la patte. Difficile de s’absenter très longtemps quand on fait la pluie et le beau temps. « Je n’ai mis que deux personnes dans la confidence. Mon frère et un très bon ami, lui-même cultivateur, précise François. Je peux compter sur eux pour venir prendre soin de mes “girls”. Les filles, c’est comme ça que je les appelle. Après tout, ce sont des fleurs. »
 
Ces multiples « progrès » ne sont pas pour rien dans l’épanouissement cannabique actuel. Et dans la diffusion des savoirs horticoles. « On cultive par passion, affirme François. On lit, on se documente, on fait des recherches sur Internet, et c’est sûr qu’au bout d’un certain temps, on acquiert des compétences pour soigner les plantes. Ça me sert aussi dans mon jardin extérieur où je fais pousser des framboises, des haricots… Je rêve du jour où je pourrais tout cultiver au même endroit. Naturellement. »
 
Sortir du placard. Tester la culture en pleine terre. « Ça n’a rien à voir, confirme Patrick, qui se l’autorise dans la campagne du Languedoc. A partir du moment où vous plantez dans une terre bien éclairée… Evidemment, il faut préparer les sols avant. Mais ensuite, c’est simple. On peut même compter sur le travail des auxiliaires type coccinelles pour être débarrassé des pucerons. Et le résultat est incomparable. Visuellement et “gustativement”. »
 
L’embarras des parents
 
Installé à Marseille depuis une dizaine d’années, Ben a, lui, opté pour une solution de compromis entre la culture du placard et les joies du grand air. « Je plante ça dans des pots que j’installe ensuite au jardin en fonction de l’ensoleillement. Ça me permet de les déplacer facilement quand on reçoit de la famille. Et de les remettre ensuite, ni vu ni connu. »
 
Graphiste et père de deux enfants de 12 et 8 ans, Ben n’a jamais cherché à expliquer à sa progéniture le pourquoi du comment des trois plantes à côté desquelles papa ne veut pas trop les voir jouer. « Une année, ils m’en ont plié une en deux en lui donnant des coups d’épée. » Reste qu’avec le temps, les questions finiront par fleurir. « Pour eux, c’est une plante comme une autre. J’imagine bien qu’un jour ils découvriront ce que c’est. » Que faire alors ? Leur expliquer que ce « petit plaisir interdit » permet à leur père de se « détendre après le travail » et de « stimuler sa créativité » ? « Je n’ai pas trouvé la réponse », admet-il. Peut-être que le cas de Marie pourra l’éclairer.
 
Comme beaucoup, cette galeriste installée dans une belle maison en lisière d’une forêt du Médoc a découvert il y a quelques années que son fils n’ignorait plus les « vertus » du cannabis en retournant ses poches de jeans devant la machine à laver. « J’avais déjà jeté une boulette aux toilettes. Et puis, un jour, je remarque un sentier inhabituel qui s’enfonçait dans la forêt. » Au bout du sentier, une petite clairière. Et dans la clairière, quatre plants de cannabis. « Je savais ce que c’était pour en avoir déjà consommé. Vu la quantité, je n’étais pas inquiète concernant le fait qu’il fasse du deal. Sinon, j’aurais tout arraché. Je préfère voir ce qu’il fait et savoir qu’il ne va pas consommer ailleurs. »
 

 
La mère et le fils, lui-même formé aux métiers de la vigne, se retrouvent finalement dans une approche biologique du jardinage. « Comme je fabrique de l’engrais de purin d’ortie pour mon potager, je lui en ai proposé. Et j’ai parfois fait l’arrosage pour lui. » Marie est également là pour couper court à toute paranoïa quand, une année, son fils découvre ses plantations ravagées. « Il a tout de suite pensé à du vandalisme, mais en fait, en regardant les traces, je lui ai montré qu’il s’agissait d’une bande de sangliers attirée par la terre meuble. »
 
Règlements de compte
 
Certains raids nocturnes ne sont cependant pas l’œuvre de cochons sauvages. Il y a un an, Maurice a été brutalement réveillé en pleine nuit dans sa maison du Pays basque par trois hommes encagoulés qui se sont emparés de son stock de cannabis après l’avoir roué de coups. Ils étaient bien informés : Maurice hébergeait sur son terrain les plants des six membres de son « cannabis club ». Tout en sachant qu’il risquait des poursuites, il a tout de même choisi de porter plainte : « Je ne voulais pas que ces gens-là continuent à sévir. » Résultat : ses agresseurs viennent d’être jugés et lui comparaîtra le 15 octobre pour détention de cannabis.
 
Or, comme le rappelle le chercheur David Weinberger de l’Institut des hautes études sur la sécurité et la justice, même si les tribunaux « essaient de contextualiser les délits, en distinguant la consommation personnelle du trafic en fonction des quantités saisies, le producteur, lui, encourt toujours une peine beaucoup plus forte. Surtout en bande organisée. Et pour ça, il suffit d’être deux. » En attendant son procès, Maurice n’a pu se résoudre à tout abandonner. « Je peux arrêter de consommer, mais pas de cultiver. C’est une si belle plante. C’est la reine des plantes. A côté, le plant de tomates n’a aucune dignité. Il s’effondre sur lui-même. »
 
Par Julien Guintard
Journaliste au Monde
Source: lemonde.fr
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CONDUITE SOUS L’EMPIRE DE STUPÉFIANTS, Pourquoi la contre-expertise
Par mrpolo,
Le délit de conduite sous l’empire de stupéfiants est sanctionné sévèrement en droit pénal routier français.
 

Illustration - contrôle à l'entrée de Papeete


 
Il est sanctionné sévèrement au regard de ses règles de procédure, et de son fondement, puisque toute personne ayant consommé des stupéfiants, même trois à quatre semaines avant le jour où elle est interpellés, peut être poursuivie « pour conduite sous l’empire d’un état de stupéfiants » dès lors, qu’il sera retrouvé des traces du produit stupéfiant suite l’analyse toxicologique qui sera opérée, à savoir la prise de sang.
 
Nombreux de mes clients se font donc surprendre par un dépistage positif alors qu’ils sont parfaitement à même de conduire et qu’ils ne sont absolument pas dans une situation de perte de discernement et que la consommation de cannabis peut résulter d’une soirée tout à fait occasionnelle et très éloignée du jour de l’interpellation.
Dans ce contexte particulier, lorsque comme toujours la perte des points liée à l’infraction peut avoir des conséquences dramatiques pour le conducteur, il est essentiel de se défendre, de ne pas se résigner aux poursuites de conduite du fait de stupéfiants.

Sur les poursuites

La conduite sous l’empire des stupéfiants ressemble aux règles qui s’appliquent en matière de conduite sous l’empire d’un état alcoolique ; pour autant, la jurisprudence a établi quelques différences de même que les textes.
Le fondement de la similitude repose sur le fait que l’analyse toxicologique est seule à même de faire condamner le prévenu.
Il ne peut pas y avoir de faisceau d’indices faisant penser à un état de consommation ; seule une prise de sang positif dans laquelle seront révélés des taux de THC et THC-COOH conséquents permettra la mise en place des poursuites.
Le délit est sévèrement réprimé ; l’usage de stupéfiants au volant entraîne :
L'usage de stupéfiants et le fait de refuser de se soumettre aux vérifications sont passibles des peines suivantes :
2 ans d'emprisonnement,
et amende d'un montant de 4 500 ,
et retrait de la moitié du nombre maximal de points du permis (6 points).

Le titulaire d'un permis de conduire probatoire voit donc son permis invalidé par perte totale des points.
Les peines sont majorées si le test relève également l'empire d'un état alcoolique.
Des peines complémentaires peuvent être prescrites (suspension ou annulation du permis de conduire, travaux d'intérêt général,...).
 
Le délit entraîne également la perte de six points sur le permis de conduire.
 
Enfin, la conduite sous l’empire de stupéfiants est analysée en termes de récidive à l’équivalent d’une conduite sous l’empire d’un état alcoolique ; ce qui signifie qu’en cas de récidive conduite sous l’empire de stupéfiants, conduite sous l’empire d’un état alcoolique, l’annulation judiciaire du permis de conduire sera prononcée de plein droit.
C’est donc dans ce contexte de sévérité qu’il convient de faire valoir les moyens. Or, l’argument essentiel repose sur les modalités de contrôle de la prise de sang ; en matière de stupéfiants comme en matière d’alcool, le conducteur doit pouvoir bénéficier de deux contrôles.
2. La contre-expertise
En matière d’alcool, il est bien connu du grand public l’obligation de demander deux souffles ; de la même manière, en matière de prise de sang en relevant l’existence ou non de produits stupéfiants, il y a possibilité de demander une contre-expertise.
Libre à l’intéressé de demander cette contre-expertise ou pas.
Il peut y renoncer et ce sera expressément mentionné dans la procédure, mais il doit avoir été en mesure de le faire.
 
En ce sens, la jurisprudence de la Cour de Cassation est également favorable au conducteur puisque un arrêt très récent de la Chambre criminelle vient de rappeler qu’il n’y a pas de délai légal pour demander cette fameuse contre-expertise.
En matière de conduite sous l’empire d’un état alcoolique, le délai légal est de cinq jours pour demander une contre-expertise dans l’hypothèse où les traces d’alcool seront retrouvées dans le sang ; cinq jours à compter de la notification.
 
Or, en matière de stupéfiants, il n’y a pas de délai légal.
La Cour de Cassation l’a jugé dans un arrêt du 21 janvier 2015.
Une exception de nullité avait été soulevée par le prévenu pris en violation des articles R. 235-4 et suivants du Code de la route en ce que la fiche « F » retraçant les résultats de la recherche et du dosage des stupéfiants et, le cas échéant, de la recherche de médicaments psychotiques ne mentionnait pas le prélèvement du deuxième flacon mais ne mentionnait que le prélèvement d’un seul flacon.
 
La Cour a alors jugé que devait être infirmé le jugement qui peut rejeter la demande d’expertise de contrôle formée par le prévenu en application de l’article R. 235-11 du Code de la route.
L’arrêt attaqué retient qu’elle était tardive et qu’elle ne pouvait pas avoir été présentée au cours de la procédure de vérification.
En l’espèce, le prévenu avait présenté tardivement sa demande de contre-expertise ; il n’en demeure pas moins qu’un deuxième flacon devait être mis à la disposition du prévenu ; le deuxième flacon devait faire l’objet d’une contre-expertise.
A défaut de présenter ce deuxième flacon, la procédure en l’espèce a été considérée comme nulle et le contrôle pas suffisamment probant pour poursuivre la personne prise pour conduite sous l’empire de stupéfiants.
 
C’est donc essentiellement autour de cette notification des résultats de la prise de sang, de la notification et des modalités de taux et de la possibilité de demander un délai de demander une contre-expertise que se jouent les éventuelles nullités. Il est donc essentiel de faire appel à un avocat spécialisé en la matière pour vérifier la procédure, vérifier la manière dont la prise de sang a été effectuée et la qualité des résultats qu’elle fournit et surtout la possibilité ou non de la faire contre-expertiser.
 
Reste un problème pratique : en cas de demande trop tardive, l’échantillon sera-t-il conservé par le laboratoire ? Pourra-t-il faire l’objet d’une contre-expertise alors qu’il n’est plus à la disposition du parquet ?
Il est évident que plus la demande de ce contre-expertise sera formulée tardivement par rapport à la date des faits, plus les risques sont réels de ne plus pouvoir retrouver ce fameux second flacon.
Dans cette hypothèse, la procédure sera déclarée irrégulière puisque le prévenu n’est pas en mesure de contester la légalité de la prise de sang.
 




Pour votre défense pénale dans le cadre de la conduite sous l’empire de stupéfiants, contactez Maître FITOUSSI.-Photo Twitter


 
Par Vanessa FITOUSSI
Avocat au Barreau de Paris
 
Source: juritravail.com
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Farid Ghehiouèche, hasch de raison
Par mrpolo,
PORTRAIT: Le cofondateur de Cannabis sans frontières est persuadé que la France finira, comme d’autres pays, par légaliser cette drogue douce.
 
Après plusieurs essais, notre photographe doit s’y résoudre : Farid Ghehiouèche n’arrive pas à tirer sur la cigarette électronique qu’il lui a prêtée. Tant pis pour le respect de la loi Evin, il faudra une bonne vieille cigarette pour la photo enfumée. L’allure élégante, le cofondateur du collectif Cannabis sans frontières tutoie d’emblée et reçoit dans son QG, la librairie Lady Long Solo, rue Keller à Paris, dans le XIe. Entre deux bouquins sur la ganja, les écrits de l’ex-Femen Amina Sboui y côtoient Nietzsche ou Hugo, des ouvrages anticolonialistes et écologistes, une annonce pour des graines de chanvre et des moulins à moudre l’herbe. Une forte odeur de tabac règne et, dans la même pièce, Michel, son ami éditeur, évoque au téléphone la publication d’un pamphlet. Réjouissante ambiance.
 

Farid Gheiouèche. (Photo Charlélie Marangé)


 
On s’installe dans la cour, près de quelques plantes licites. C’est lorsqu’il roule un pétard qu’on remarque que ses mains sont très soignées. Il est un enfant du mélange «tabac et haschisch», mais préférerait fumer davantage de beuh, et pouvoir en contrôler la qualité : «Le problème avec le shit, c’est que c’est mélangé avec du henné, de la paraffine, du pneu.»C’est l’une des raisons qui le font se battre pour la légalisation. Libé, qui avait lancé «l’appel du 18 joint» en 1976, il y a pile 39 ans, et qui titrait en 1991 «La guerre aux drogues est un échec», l’a sensibilisé à la question.
 
Lui qui a goûté ses premiers joints au lycée et qui, à bientôt 44 ans, en fume jusqu’à cinq par jour, estime que la répression ne marche pas : «La loi n’a pas permis de protéger la jeunesse. L’idée, c’est de supprimer la zone grise du marché noir. La chasse à la boulette, ça fait tourner lescomicos [commissariats, ndlr], mais la prohibition, c’est des jeunes qu’on a brisés en leur donnant l’impression qu’ils étaient des délinquants.»
 
Une barrette lui a valu sa première garde à vue, alors qu’arrêté par un flic il a finassé sur la ganja qui amènerait à «la quintessence des sens». Légaliser, c’est aussi «retirer une partie de la manne au crime organisé», pouvoir taxer et remplir les caisses de l’Etat, réduire les risques - il nous conseille, au passage, de troquer nos feuilles à rouler industrielles contre du papier«pas blanchi au chlore».
 
Du cannabis, il aime le goût, le sens de la convivialité qui va avec, l’impression que la vie est plus exaltante. Il l’apaise, le relaxe, et l’a, assure-t-il, aidé à réduire sa consommation de clopes. «Avant, j’avais pris des bitures où j’étais mal dans mon corps, mais ça ne fait pas ça avec le THC. Ça apporte la sensation d’être sur un nuage», avance-t-il.
 
Il donne pourtant l’impression d’avoir les pieds sur terre. Comme Manuel Valls, qui habite à deux pas de la librairie - ce qui crée un amusant contraste entre la présence policière dans la rue et cet îlot libertaire du numéro 38 -, Farid Ghehiouèche a commencé sa vie militante à Evry, dans l’Essonne. Il y débarque jeune adulte, de Bourg-en-Bresse où il a grandi. Sa mère est du cru, son père d’Algérie. Ils se rencontrent pendant les vendanges, s’aiment, l’ont en juillet 1971, avant deux filles.
 
A la fin des années 70, le père perd son travail, «se met à picoler». La mère part pour Coligny, dans l’Ain, rencontre un type du coin. «Mon père était devenu le mec dont il fallait avoir peur, qui allait nous emmener en Algérie… Alors qu’avec lui j’ai mangé du porc, même si j’ai aussi tué le mouton dans la baignoire. Il nous a élevés dans cette idée qu’on devait être plus français que les Français. » A 17 ans, lesté d’un «problème d’identité assez fort», crête punk sur la tête, Farid fugue et débute son apprentissage de la rue.
 
Dans la foulée, lui qui rêve de devenir steward, rate son bac G «de deux points», s’amourache d’une mère célibataire camée, et commence à voir trop de ses potes tomber dans la schnouf. Joints, cachetons, alcool, il essaye un peu tout mais évite de s’approcher des seringues. «Il m’est arrivé de chasser le dragon une ou deux fois, mais je n’avais pas envie de me défoncer pour me défoncer», dit-il.
 
Direction Evry, chez son père. Il y rejoint une association de solidarité internationale où l’on parle réfugiés kurdes, paix en ex-Yougoslavie, Palestine. Pendant deux ans, flanqué de son statut d’objecteur de conscience, Farid Ghehiouèche participe à des réunions aux Pays-Bas et en Espagne, va se former à l’animation de groupe et à la pédagogie de la non-violence au Cun du Larzac. Il troque sa crête contre des dreadlocks. Pendant les grèves de 1995, il déménage à Paris, rue de Tombouctou, dans un immeuble où l’on vit en communauté. Il y reste dix ans, crée une association «pour mêler fêtes et solidarité internationale», s’engage pour la démocratie en Birmanie.
 
Son ami Joy, réfugié politique birman, lui fait réaliser qu’il n’est qu’un «révolutionnaire de salon». Il se rapproche du PS, est déçu de n’y être que «le rebeu de service», va voir du côté des Verts, dont il partage la conviction qu’on «agresse trop la planète», et où il veut faire avancer la sortie de la prohibition du cannabis. «Ce n’est pas un truc d’hédoniste baba cool mal fini, plaide-t-il. En France, on s’interdit d’y réfléchir mais, avec la culture du chanvre, on peut aussi faire de l’isolation thermique, du textile, des soins médicaux…»
 
En 2003, il assiste en Autriche à une commission de l’ONU sur les drogues et apprend sur le fonctionnement du système prohibitionniste. Et découvre, scié, que les hôpitaux d’Afghanistan, pays plus gros producteur de pavot, sont en rade de morphine, contrairement à la France «qui envoie Sanofi fournir à la Suisse les kits d’héroïne médicalisée dont elle ne veut pas pour elle-même».
 
L’aspect thérapeutique le touche d’autant plus que sa compagne, une infographiste avec laquelle il a deux enfants, est atteinte de sclérose en plaque. Elle, qui ne supporte pas la fumée, ne veut pas entendre parler d’alternative antalgique : «C’est un gros sujet de désaccord entre nous»,raconte Farid, persuadé qu’elle pourrait vivre mieux. A ses enfants, des jumeaux de 9 ans, il n’a pas dit ce qu’il fumait, bien qu’aux dernières législatives, où il a récolté 4 000 voix pour Cannabis sans frontières, son nom était en gros sur le panneau devant leur école.
 
«Il n’y avait pas ma ganache sur l’affiche mais ils savent ce que veut dire "cannabis". Je leur ai un peu menti, je parle de "cigarette spéciale"», reconnaît-il, leur souhaitant de «repousser au maximum l’expérience pour mieux la comprendre».
 
Père au foyer, il s’est un peu éloigné du militantisme, a parfois eu l’impression de «pisser dans un violon», même s’il n’a pas abandonné l’ambition de présenter 50 candidats aux prochaines législatives. Il a«plein d’idées» de ce qu’il pourrait faire dans «la chanvrologie», sur un modèle écolo et solidaire. Alors que plusieurs pays légalisent, il est convaincu que la France n’y échappera pas.
 
25 juillet 1971 Naissance dans l’Ain. 1998 Rejoint les Verts. 1er mai 1999 Assiste à sa première marche mondiale du cannabis en Angleterre. Avril 2003 Participe à la commission de l’ONU sur les stupéfiants à Vienne. Juin 2012 Candidat aux législatives pour Cannabis sans frontières
 
Kim HULLOT-GUIOT‏
 

source : liberation.fr
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Légaliser le cannabis médical n'augmente pas la consommation chez les jeunes
Par mrpolo,
La légalisation de la marijuana thérapeutique aux Etats-Unis n'a pas fait augmenter la consommation de cannabis chez les adolescents, selon une vaste étude.
 

Photo: John Chapple / Rex Feat/REX/SIPA


 
Au cours des 20 dernières années, de nombreux Etats américains ont légalisé l'usage de cannabis thérapeutique pour atténuer les effets de la chimiothérapie ou les douleurs intenses liées à la sclérose en plaques. Mais pour ses détracteurs, les lois en faveur du cannabis médical envoient un mauvais signal aux consommateurs, notamment les plus jeunes. Ils craignent ainsi une augmentation de sa consommation grâce un accès facilité. Des arguments aujourd’hui battus en brèche par une étude publiée ce mardi dans la prestigieuse revue The Lancet Psychiatry.
« Notre étude apporte la preuve la plus solide à ce jour que la consommation de marijuana n’a pas augmenté chez les adolescents depuis la légalisation du cannabis médical », affirme le Dr Deborah Hasin, professeur d’épidémiologie à l’université de Columbia et responsable de l’étude.
 
Aucun impact sur la consommation
 
La chercheuse américaine et son équipe ont analysé 24 ans de données (1991 à 2014) provenant de plus d'un million d'adolescents américains à travers tout le pays. Il ressort que les jeunes habitant dans les 21 Etats ayant légalisé le cannabis médical ne fument pas plus qu'avant. Ils soulignent toutefois que, dans dans ces Etats, les adolescents consommaient déjà plus de cannabis que les autres, avant la légalisation du cannabis thérapeutique.
Pour les auteurs, ces travaux apportent un nouvel éclairage sur la consommation des adolescents. Ils devraient guider les décideurs pour adopter de nouvelles mesures dissuasives dirigées vers les jeunes consommateurs.
 
Le cannabis thérapeutique en France : des produits très encadrés
 
En janvier dernier, le ministère de la santé annonçait la première autorisation de mise sur leur marché (AMM) d’un médicament à base de cannabis, le Sativex. Les ordonnances pour ce cannabinoïde devraient être disponibles d’ici quelques mois, mais elles seront très restrictives. Seuls les patients atteints de sclérose en plaques et souffrant de douleurs résistantes aux autres traitements pourront en bénéficier.
Le Sativex est le second médicament à base de cannabis à être commercialisé. Le premier, le dronabinol, peut être prescrit aux patients sous chimiothérapie pour soulager leurs nausées et les vomissements. Pour le prescrire, les médecins hospitaliers doivent obtenir une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) auprès de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Depuis 2001, une centaine d’ATU ont été délivrées pour plus de 150 demandes.
 
par Anne-Laure Lebrun
Source:pourquoidocteur.fr
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Ganja, le nouveau rêve américain
Par mrpolo,
Dans le Colorado, on achète sa marijuana comme un café chez Starbucks. Plantations industrielles, tourisme cannabique, pluie de dollars: reportage au cœur de la nouvelle filière du pétard et de ses dérivés.
 
Texte Xavier FIlliez
 
«Power Cheese», «Kurple Fantasy», «Jackie White»: au comptoir de chez Medicine Man, dans la grise banlieue de Denver, Colorado, à côté d’une usine d’embouteillage Nestlé, les jolis sobriquets de la marijuana en vente libre mettent du soleil dans l’hiver. Mais le plus exotique n’est pas dans les vitrines, entre les pipes à eau, les barres chocolatées et les bonbons Cheeba Chew chargés en THC. Il est derrière, en coulisses.
 






Photo@Didier Ruef


 
Savoir-faire artisanal et production à large échelle ne sont pas incompatibles. Du clonage à la récolte en passant par la taille et la vente au comptoir: 80 employés travaillent dans cette plantation de 10 000 unités. Il y a 300 distributeurs de marijuana licenciés dans le Colorado
 
Deux mille mètres carrés d’entrepôts, des bonbonnes de CO2, des climatiseurs de marque allemande menant aux flower rooms (chambres de floraison), 30 000 dollars par mois d’électricité pour alimenter les centaines de lampes aveuglantes qui simulent le printemps: nous sommes bien dans une plantation de cannabis à l’échelle industrielle.



 

Photo@Didier Ruef


 

L’entreprise Dixie, à Denver


 
Les panneaux «No smoking» le rappellent au besoin: l’homme qui nous fait visiter les lieux est sobre. Pete Williams a d’autres raisons de sourire que l’ivresse du tétrahydrocannabinol. L’entreprise qu’il a cofondée avec son frère Andy, et dans laquelle ils ont investi 600 000 dollars prêtés par leur maman, compte 80 employés et a bouclé 2014 sur un chiffre d’affaires de 9 millions de dollars. «Ce sera fois deux l’an prochain.»




Photo@Didier Ruef


 

L’entreprise Dixie, à Denver


 
«Nous sommes en train de réaliser le rêve américain», sourit Pete en ouvrant et humant un bidon de «Girl Scout Cookie», «la meilleure des meilleures, 6400 dollars la pound (ndlr: 450 g), 12 800 dollars le kilo». Lorsqu’on lui demande quelle quantité de marijuana il stocke dans son dépôt avant de la mettre en rayon, Pete Williams roule des yeux et estime grossièrement: «… jusqu’à 300 pounds. A 4000 dollars la pound en moyenne, ça fait… 120 000 dollars… Euh, à moins que ça ne fasse 1,2 million de dollars… Oui, c’est ça, 1,2 million de dollars.»
L’Amérique en est exactement là: à l’aube d’un déluge de billets verts provenant de la culture, de la vente et de la consommation de cannabis mais ne sachant encore trop comment compter ses sous. Après avoir légalisé la marijuana sur prescription médicale, en l’an 2000, le Colorado a été le premier Etat, en janvier 2014, à ouvrir le marché récréatif à la suite d’un vote populaire. Vingt-huit grammes autorisés par client résident, le quart pour un touriste.




Photo@Didier Ruef


 

L’entreprise Dixie, à Denver


 
Colorado Cannabis Tour
Downtown, par un beau samedi matin. Un chapelet de touristes, joyeux fumeurs de joints, s’installe sur les banquettes dodues d’un van aux vitres teintées. Mike, le fondateur de Colorado Cannabis Tour, prend quelques précautions auprès de ses clients du jour: «Qui n’a plus fumé un joint depuis 1969? (Rires.) Si vous vous sentez un peu chargé, nauséeux, pas bien, dites-le-moi, je vous donnerai un Coca. A la fin de la tournée, vous pourrez avoir l’impression de mourir. Ce ne sera qu’une impression.» Direction Medicine Man, justement.
La visite guidée se déroulera comme une promenade d’école au musée. Selfies devant les plants de marie-jeanne, rires et confidences. Il y a un couple en lune de miel. Des jeunes du Nebraska, «où l’on est plus habitués aux cultures de maïs que de cannabis». Un jardinier texan. Une sexagénaire qui veut réessayer après de longues années d’abstinence. Ce soir, ils dormiront tous dans des hôtels cannabis-friendly (tolérants avec la fumette).




Photo@Didier Ruef


 

Chez iBake, dans la banlieue de Denver, Colorado, on termine la journée par quelques «hits» de «shatter» (du concentré de cannabis pouvant atteindre 90% de THC), dans une pipe à eau. Hollywood et sa petite amie se marieront au printemps à la Cannabis Cup.


 
Avant de repartir dans le van enfumé pour la suite du circuit en direction de chez Dixie, une usine de consommables au THC, chocolats, bonbons, biscuits; l’un des hôtes, largement plus désinhibé que les autres mais pas moins lucide, lâche à la troupe en désignant Pete Williams: «Ce type est le Steve Jobs de la marijuana.» Il ne croit pas si bien dire: un groupe industriel a déjà mis son grappin sur l’entreprise et veut en faire des franchises.
 




Photo@Didier Ruef


 
 

Chez iBake


Entre deux éloges et raclements de gorge, le patron au look et aux éclats de rire d’adolescent résume son engagement sans crainte des clichés: «Je dors très bien la nuit parce que je sais que nous ne faisons de mal à personne. Si je vendais de la vodka, je ne dormirais pas bien à cause des problèmes sociaux causés par l’alcool. Franchement, les fumeurs de marijuana mangent des chips et regardent la télé. Ils ne tapent pas leur femme.»
 
73  millions de dollars de recettes de taxes
A la mairie de Denver, Ashley Kilroy a une approche autrement plus prosaïque de l’industrie. C’est elle qui est chargée d’implémenter la légalisation de la marijuana dans la Mile High City après que les citoyens de Denver ont accepté l’amendement de la Constitution, «à hauteur de 66%», rappelle-t-elle, façon de dire que l’administration et les politiques ne sont en rien les artisans de cette révolution verte si fructueuse pour l’Etat.
 
 

 

Photo@Didier Ruef
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L’argent du cannabis est encore tabou aux Etats-Unis où la loi fédérale en bannit officiellement l’usage, la culture et la consommation. Toutes les transactions se font en cash. Au comptoir. Et lorsqu’il s’agit de payer les impôts à la ville et à l’Etat
 


 
Car elle l’est. Le Colorado affiche des recettes stratosphériques: 73 millions de dollars de recettes de taxes depuis janvier 2014 pour un chiffre d’affaires (marijuana médicale et récréative) de 700 millions de dollars. Il devrait grimper à 1 milliard d’ici à 2016.
 
C’est tellement que cela dépasse le plafond fixé par la Constitution (selon l’inflation et la démographie): l’Etat pourrait devoir rétrocéder de l’argent à ses citoyens. Une étude récente a montré que le chiffre d’affaires de la marijuana légale aux Etats-Unis se monte à 1,53 milliard de dollars et pourrait dépasser celui de la NFL (National Football League, 10 milliards) avant 2020. Des fonds d’investissement y sont exclusivement consacrés. L’un d’entre eux s’apprête à lancer la marque Marley Natural avec les héritiers de Bob Marley.
Ashley Kilroy n’aime pas trop les chiffres et insiste sur l’ampleur du chantier alors que l’Amérique et les Etats qui s’apprêtent à légaliser ont les yeux rivés sur elle. «Trente-sept emplois ont été créés dans les services de la municipalité pour gérer les licences, le contrôle des plantations, les normes sanitaires concernant les denrées alimentaires au THC, la gestion de l’électricité, etc. Nous avons dû concevoir le cadre légal depuis zéro.»
«L’Etat du Colorado est en train de compiler toutes les études internationales pour être plus au clair en termes de santé publique», reprend-elle. Des programmes de prévention dans les écoles sont déjà financés par l’argent de la marijuana à Denver: «Nous savons par exemple que les jeunes font leur première expérience avec l’alcool et la drogue entre 3 et 5 heures de l’après-midi. Il faut des programmes after-school.»
 
Pipes à eau surchargées
Des colonnes marbrées du City Hall aux épais effluves du coffee shop iBake: changement d’ambiance radical. Les bars à cannabis ne sont pas encore légion à Denver où il est interdit de fumer dans des lieux publics. IBake fonctionne sur «carte de membre», 5000 à ce stade. Ici, ce n’est pas l’heure des pétards mais des «dab» surchargés. Des pipes à eau où l’on brûle au chalumeau du «shatter», une sorte de sucre candi qui peut contenir 90% de THC.
 



 

Photo@Didier Ruef



Chez iBake


La patronne d’iBake, Petit Arbre (c’est littéralement son nom, «Little Tree»), est attablée avec un groupe de copains. Emergeant d’un nuage de marijuana concentrée, Hollywood, un jeune homme d’une trentaine d’années, et sa petite amie viennent finir leur journée ici. Lui est boulanger. Il a un lourd passé de conduite en état d’ébriété. Fumer l’aide à gérer ses crises d’angoisse. «Quand ma sœur est morte, les médecins ont voulu me prescrire des médicaments. Je n’ai pas voulu. Et ils ont compris ça.» Les tourtereaux se marieront à la prochaine Cannabis Cup, en avril.
Chez iBake, on «chill» (traîne), on joue, on rit. On tousse beaucoup. Et, entre deux shoots, on s’offusque de l’hypocrisie qui règne, plus que jamais, aux Etats-Unis en matière de marijuana. «C’est quoi, cette idée qu’on peut être un junkie dans un Etat et un patient de l’autre côté de la frontière?» lance un client. Certains voisins comme le Nebraska et l’Oklahoma poursuivent en justice le Colorado parce que la légalisation provoque un trafic de marijuana entre les Etats.
 
 




Photo@Didier Ruef


 
 
 

Andy (l’entrepreneur) et Pete (le cultivateur) Williams ont cofondé Medicine Man en investissant 600 000 dollars prêtés par leur maman. Depuis la libéralisation du chanvre récréatif, leur chiffre d’affaires a doublé, de 5 à 9 millions de dollars. Un groupe industriel s’apprête à les racheter.


A quelques milliers de kilomètres de là, buvant un jus de chaussette dans un Denny’s de la zone industrielle de Seattle, James Lathrop attend son heure. Il a été le premier à bénéficier de la légalisation de la marijuana récréative dans l’Etat de Washington et a ouvert Cannabis City en juillet 2014. Or, il estime beaucoup trop élevées les taxes perçues ici sur la vente de cannabis, et le système pervers. Trois cents «dispensaires» à travers la ville, qui vendent de la marijuana sur prescription médicale, moins chère car moins taxée, font encore concurrence à son magasin.
Pour animer cette fin de semaine et créer le buzz, James a fait venir un père Noël vert, «la contrepartie rigolote au père Noël rouge alcoolique», plaisante-t-il. Au comptoir défilent des dizaines de clients comme dans le Starbucks du coin: «Dynamite», «Tangerine Dream», «Swiss Cheese», au choix sur fond de Jingle Bells. Du fun et de l’exotisme en sachet qui s’échangent contre des montagnes de dollars. Bientôt un refrain quotidien à travers les Etats-Unis?
 
Source; illustre.ch
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CannaCamp : le premier resort pour fumeurs de weed a ouvert
Par sensi93,
Le paradis des fumeurs de weed existe : le CannaCamp
 
Depuis qu’on a appris l’existence de l’Eglise du Cannabis dans l’Indiana, on pensait que le paradis sur Terre se trouvait là-bas, parsemé de plans de beuh bénis, aussi hauts que les buildings new-yorkais…puis au détour d’Internet, je suis tombée sur le CannaCamp, le tout nouveau resort installé dans les plaines du Colorado - où d’autre ?
 
Ce véritable jardin d’Eden a été imaginé et conçu spécialement pour les amoureux de Marie Jeanne sur 69 hectares – vous ne vous rendez pas compte de ce que ça donne ? Moi non plus mais c’est grand, très grand- et propose aux fumeurs de weed de passer du bon temps dans les herbes folles du Colorado comme dans n’importe quel autre camp d’été américain à la différence près qu’au CannaCamp, tu amènes ta weed et tu la fumes où tu veux, quand tu veux, avec qui tu veux et avec la bénédiction de tous les saints (et le petit-dèj inclus.)
 

 
Le camp du bonheur propose aussi des activités concentrées autour du cannabis : cours de cuisine, massages thérapeutiques infusés à la weed, classes de l’enseignement du cannabis, feu de joie et le meilleur pour la fin : les happy hours 4:20, l’heure sacrée – les vrais savent.
 
Heureusement, le CannaCamp propose aussi des activités plus traditionnelles pour ne pas ressortir de là plus drogué qu’on ne l’était - oh wait… Ainsi, défoncé comme jamais, tu pourras tester la tyrolienne du resort, faire de la rando, de l’escalade, du vélo… bref, tout ce qui assainira tes poumons pour mieux les violenter après sur le porche de ton bungalow de luxe.
 

 

 
En effet, le CannaCamp met au service de ses clients des cabanes en bois tout confort à 395 $ la nuit et pour un minimum de trois nuits. J’ai calculé combien coûterait une semaine dans ce camp paradisiaque : 395 $ x 7 + 900 € l’aller- retour Paris -Colorado : 3500 euros.
 
C’est cher ? Terriblement mais c’est le prix à payer pour flâner dans l’herbe, le joint à la bouche et les yeux transis d’amour et de dévotion en la vie sans que personne ne puisse vous dire quoi que ce soit : à peu de chose près, la définition du bonheur, non ?
Bon.

 
La seule chose qui est interdite dans le camp est de fumer à l’intérieur des cabines mais le balcon-terrasse reste tout à vous pendant la durée du séjour. « Nous apportons un élément de luxe à cette ambiance aventureuse, exploratoire du camp d’été de l’enfance, dans un cadre magnifique où les visiteurs peuvent apprécier la marijauana dans un environnement sûr, confortable et social » explique Joel Schneider, chef du groupe de gestion d’ouverture du CannaCamp.
 
Mais la chose la plus incroyable que propose le Canna Camp ne se trouve pas sur ses terres mais sur le trajet pour s’y rendre : les membres du resort viennent chercher les résidents à l’aéroport et les déposent au dispensaire pour qu’ils puissent se fournir en cannabis et passer une semaine de défonce parfaite.
 
Qui dit mieux ? VIVE LE CANNA CAMP, VIVE LE COLORADO.
 

 
Source: opnminded.com
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Le Sativex est désormais autorisé en Belgique.
Par LP2,
La ministre de la Santé Maggie De Block autorise pour la première fois un médicament qui contient du cannabis comme ingrédient. La ministre a signé jeudi l’arrêté royal qui permet de la distribution dans notre pays du Sativex, un spray oral, le seul médicament qui dispose d’une autorisation et qui contienne comme principe actif du tétrahydrocannabinol, plus communément appelé THC, présent dans le cannabis.
 
Le médicament n’est enregistré que pour lutter contre la spasticité qui affecte jusqu’à deux tiers des patients atteints de sclérose en plaques, de manière modérée à sévère. La spasticité consiste en un étirement rapide d’un muscle qui entraîne trop facilement sa contraction réflexe, et qui se prolonge dans le temps. Le THC présent dans le médicament diminue ce mécanisme particulièrement invalidant pour les malades.
 
L’achat et l’usage de ce médicament, évidemment strictement délivré sur prescription médicale, seront donc désormais légaux, une dizaine de jours après publication au Moniteur, ce qui devrait intervenir d’ici la fin du mois, selon le cabinet de la ministre. Pour autant, cette décision n’entraîne aucune autre conséquence vers une tolérance de l’emploi du cannabis lui-même.
 
L’autorisation du Sativex rappelle même explicitement l’interdiction actuelle pour les pharmaciens de fabriquer des médicaments à base de cannabis sous forme de préparation magistrale. Une pratique qui, dit-on, a parfois prévalu pour venir en aide à des patients qui auraient pu être soulagés par un médicament de ce type, mais qui restait indisponible en Belgique. L’autorisation sera également valable pour de futurs médicaments basés sur la même substance active et qui seraient enregistrés dans le futur. Les négociations pour son remboursement sont en cours.
 
Le cannabis comme anti-douleur
 
Ce médicament n’est pour l’instant enregistré que contre la spasticité des malades atteints de sclérose, mais des essais médicaux sont en cours pour son usage contre la douleur. Interrogé récemment par la RTBF, le docteur Dominique Lossignol, fervent défenseur de l’usage du cannabis à des fins thérapeutiques, la décision de Maggie De Block va évidemment dans le bon sens : « C’est une bonne nouvelle dans la mesure où il était temps qu’on remette le débat concernant l’usage du cannabis médicinal sur le tapis. C’est une avancée par rapport au produit mais je pense qu’il faudrait davantage élargir les indications ».
 
Car pour le spécialiste de la douleur au sein de l’Institut Bordet, c’est surtout dans le traitement de la douleur qu’il y a une grande attente chez les patients. Il a lui-même pu tester le Sativex pour cette indication, dans le cadre d’essais cliniques. « On en a fait plusieurs à l’Institut Bordet avec chaque fois une grande satisfaction pour les patients. En tout cas, ça me conforte dans l’idée qu’il faut avancer dans ce domaine »
 
Mais pour le moment, l’Agence Fédérale des Médicaments et des Produits de Santé estime qu’il n’y a pas encore assez de preuves scientifiques de l’efficacité du cannabis comme anti-douleur. Ce n’est donc pas encore à l’ordre du jour.
 
Source: lesoir.be
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Pourquoi le CBD ne suffit pas: L'effet d'ensemble
Par Indi-Punky,
Plusieurs États ont ou sont en processus de légalisation des extraits de cannabis, généralement les huiles, riches en cannabidiol (CBD) et très faible en THC. Parce que ces médicaments manquent de THC (le cannabinoïde dans la marijuana qui produit l'effet euphorique), les politiciens conservateurs ont été beaucoup plus disposés à adopter cette approche pour la marijuana médicale.
 
Cependant, il y a des dizaines d'autres cannabinoïdes et des terpénoïdes (terpènes) dans la marijuana qui ont prouvé fournir des prestations médicales. De nouvelle recherche pointe vers un effet synergique de ces molécules miraculeuses, révélant qu'un cannabinoïde isolé (comme le CBD) peut offrir des avantages pour certains patients, mais seulement une petite minorité. La combinaison de plusieurs ou de la totalité des cannabinoïdes peut mieux fonctionner en médecine.
 
Selon l'institut national de la santé, l'interaction délicate des cannabinoïdes et des terpénoïdes - parfois appelé «effet d'ensemble" - peut être utilisé pour traiter "la douleur, l'inflammation, la dépression, l'anxiété, la toxicomanie, l'épilepsie, le cancer, ainsi que les infections fongique et bactérienne ».
 
Avec autant de bénéfices éventuels attribuables à la plante entière et aux extraits de plusieurs cannabinoïdes, pourquoi y a t-il une course folle pour produire des huiles a partir d'un unique cannabinoïdes uniquement pour un petit pourcentage de patients qui pourraient bénéficier d'un traitement au cannabis limitée? Les états peuvent ils réellement se targuer de venir en aide aux patients en ratifiant les lois CBD-only ne traitant ainsi qu'un nombre relativement faible de patients qui souffrent?
 
Aider seulement deux pour cent?
 
Selon le projet Marijuana Policy (MPP), "... seulement deux pour cent des patients enregistrés a la fois à Rhode Island et au Colorado rapportent leurs crises comme conditions de qualification." Malheureusement, le groupe a indiqué que "La grande majorité des patients ont des symptômes qui bénéficient de souches de marijuana qui comprennent plus que des traces de THC ".
 



 
Les médias ont porté beaucoup d'attention sur les enfants qui utilisent l'huile de CBD pour lutter contre une épilepsie réfractaire et d'autres troubles neurologiques graves.
Certains de ces patients gagne un soulagement significatif grâce a un extrait unique de cannabinoïdes. Les enfants qui ont vécu des centaines de crises par semaine pour seulement quelques par mois en utilisant uniquement de l'huile CBD ont acquis une grande attention des médias.
 
Une patiente, de neuf ans, Charlotte Figi du Colorado, a connu une baisse de 99 pour cent de l'activité de crise en utilisant uniquement de l'huile de CBD. Figi a été l'affiche officieuse des partisans de l'huile CBD pour les enfants et les efforts pour le légaliser.Elle a également inspiré un produit d'huile de CBD appelé Charlotte Web de CW Botanicals dans le Colorado.
 
Rapports émanant des parents
 
Les parents désespérés d'autres enfants avec des conditions similaires ont également expérimenté les huiles CBD. Beaucoup, malheureusement, ont signalé que le manque de THC dans les huiles CBD ne fonctionne pas pour leurs enfants. Jason David a traité son fils de sept ans, Jayden, qui a le syndrome de Dravet - une forme sévère d'épilepsie qui ne répond pas aux traitements conventionnels - avec le cannabis médical depuis 2011 (la mère de Charlotte Figi pris connaissance de l'huile de CBD par David) .
 



 
«Je souhaite que la Charlotte Web fonctionne pour tous les enfants épileptiques, mais ce n'est pas le cas. Les pires crises que Jayden ait jamais eu avec le cannabis médical ont eu lieu pendant que nous utilisions La Charlotte Web ", dit David.
 
Brian Wilson, un ancien résident du New Jersey qui a déménagé au Colorado en 2014 en raison de sa loi libérale sur la marijuana médicale, est un autre parent d'un enfant souffrant du syndrome de Dravet. Dans une interview avec Ladybud en 2014, il a dit:
 

"CBD est une partie très importante du mélange, mais seulement une partie. Nous avons vu le contrôle des crises mineures et des progrès de développement avec le CBD seul, mais nous ne voyons pas de contrôle de crise réelle jusqu'à ce que nous ayons ajouté des niveaux mesurables de THC au mélange ".  
 
Wilson a continué:
 

"D'autres voient de grands résultats avec l'ajout de THCA . Certains y voient de très bons résultats sans CBD, comme dans le New Jersey, où il y a peu ou pas de CBD disponibles.
Le point est, qu'il se agit de médecine hautement individualisée. Il n'y a pas de balle magique. "  
Rebecca Hamilton-Brown est le fondateur de Pediatric Cannabis Therapy, un groupe de soutien pour les parents d'enfants épileptiques avec plus de 2500 membres. Elle a soigné son fils avec le cannabis pendant deux ans et obtient des commentaires de plusieurs membres du groupe.
 

"C'est l'ignorance qui conduit les gens à croire que le CBD est le seul chemin à parcourir."  
Hamilton-Brown a déclaré :
 

"Ils n'ont soit jamais dosé (médicamenté) leurs enfants ou ils sont totalement naïf quand il s'agit de la façon dont la machine politiques fonctionne."  
Le gouvernement tient il compte des miliers d'enfants malades et d'adultes qui pourraient tirer un bénéfice d'un traitement multi-cannabinoides ou d'un extrait total de la plante, en cherchant à ne légaliser que l'huile CBD-only?
 
L'histoire miraculeuse de Charlotte Figi est certainement une source d'inspiration; tous les patients méritent que la médecine les soulages de leur souffrance. Cependant, les politiciens sont paranoïaques, ils ont peur de légaliser des extraits de cannabis contenant du THC simplement a cause de 80années de stigmatisation? Est ce l'héritage de Reefer Madness - et la perception que l'euphorie est un péché dans certaines religions - responsable de l'adoption de lois de l'Etat qui, tout en étant utiles pour un petit nombre de patients, laissant plus de souffrances sans médicaments?
 
 
Source: https://mantis.link/41GZvFI8
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États-Unis: La première église du cannabis ouvre ses portes le 1er juillet
Par mrpolo,
C’est l’une des conséquences inattendues de la loi très controversée sur la restauration de la liberté religieuse promulguée par l’état de l’Indiana (nord des États-Unis). « L’église du Canabis », reconnue comme corporation religieuse, va ouvrir ses portes ce 1er juillet.
 
Même si l’usage du cannabis pour une consommation personnelle ou à des fins médicales reste interdit en Indiana, le « Religious freedom restauration act » affirme, lui, qu’il est désormais illégal pour l’État « d’entraver substantiellement la liberté religieuse d’un individu ».
 
« Si quelqu’un fume dans notre Église, que Dieu le bénisse »
Bill Levin, le fondateur peroxydé de l’Église, a donc foncé sur l’occasion pour créer sa congrégation dédiée à la plante aux vertus médicinales. Et comme le souligne le Washington Post, la secrétaire d’État de l’Indiana Connie Lawson, n’a pu faire autrement qu’approuver sa requête en précisant toutefois que l’Église devrait être « basée sur l’amour, la compréhension et la compassion pour tous ».
 



 
Celui que certains médias surnomment déjà le « pape de la Weed » ne l’entend pas autrement. « Nous projetons de faire toutes les bonnes choses que les autres églises font. Célébrer la vie, l’amour, la compassion, et la santé. Tout le monde vivra de façon heureuse, spirituelle, et en bonne santé. », a répondu Bill Levin… avant de préciser que l’église pourrait faire pousser ses propres plants de cannabis et que la plante serait utilisée comme sacrement. Et de lâcher : « Si quelqu’un fume dans notre Église, que Dieu le bénisse ».
 

 
Et ce n’est plus qu’un toit qui manque à celui qui porte haut feuille de cannabis et Bible. Ben Levin, par ailleurs dirigeant d’une entreprise de marketing et de consulting et militant pour l’usage médical de la marijuana, a donc créé une page Facebook. Ses quelque 40.000 « likers » fidèles lui ont déjà fait don de plus de 2.000 dollars. Quant au projet de financement participatif lancé sur le site « Go Fund Me », il a, lui, déjà permis de rassembler plus de 15.000 dollars sur les 20.000 requis.
 
Bill Levin a annoncé, ce mercredi sur sa page Facebook, que la première messe, « pétard en bouche », devrait donc bel et bien être célébrée, avec ses ouailles appelées les « cannibiterians », le 1er juillet.
 
Source: 20minutes.fr
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La vente du Sativex ajournée en raison de son prix
Par mrpolo,
Ce médicament, le premier en France à base de cannabis, devait arriver dans les pharmacies en début d'année, pour être prescrit aux malades atteints de la sclérose en plaques. Mais sa vente a été bloquée par le Comité économique des produits de santé, qui estime que le laboratoire Almirall espagnol qui le fabrique, en demande un prix trop élevé.
 

Le Sativex va devoir attendre avant de pouvoir être commercialisé dans les pharmacies françaises © MAXPPP


 
La commercialisation du Sativex, le premier médicament à base de cannabis pour soulager les douleurs des patients atteints de sclérose en plaques, est pour l'instant ajournée. Il devait arriver dans les pharmacies en début d'année mais le Comité économique des Produits de Santé, chargé de fixer son prix, bloque le dossier. En cause : le prix demandé par le laboratoire Almirall est trop élevé.
 
C'est une mauvaise nouvelle pour les 5.000 malades français qui attendent ce médicament. Pourtant, tout semblait bien parti. En janvier 2014, le Sativex recevait son autorisation de mise sur le marché, puis la Haute autorité de santé donnait son feu vert.
 
Bataille sur le prix
Tout devait normalement aller très vite, puisque ce médicament est déjà commercialisé dans 17 pays. Mais il y a actuellement un bras de fer entre le laboratoire Almirall et le Comité économique des produits de santé. Les deux parties ne parviennent pas à s'accorder sur le prix de vente.
 
Et pourtant, le directeur général du laboratoire, Christophe Van de Putte a proposé pour la France un prix inférieur à celui pratiqué dans le reste de l'Europe.
 
"Ce que nous avons proposé", explique Christophe Van de Putte, "c'est 20% en dessous du prix européen. Il faut bien savoir que le Sativex, c'est un produit au statut très particulier, c'est-à-dire qu'il s'agit d'un stupéfiant qui doit être gardé au froid. Cela engendre des coûts énormes pour l'entreprise. Donc là où nous sommes dans une situation de blocage, c'est que le Comité économique me présente un prix beaucoup plus bas, pour moi c'est impossible d'un point de vue économique, ça ne couvre même pas mes frais fixes, donc je ne peux pas non plus vendre à perte !"
 
Je ne peux pas non plus vendre à perte", se défend le directeur général du laboratoire, Christophe Van de Putte
 
Le laboratoire demande maintenant un arbitrage de la Ministre de la santé, Marisol Touraine. S'il n'obtient pas gain de cause, il menace de ne pas vendre ce médicament en France.
 
Source: franceinfo.fr
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