France - Cannabis : les jeunes du sud plus accros que ceux du nord
Par mrpolo, dans Ce que nous avons retenu...,

Plus de 9% des jeunes de 17 ans disent consommer du cannabis au moins 10 fois par mois. Mais ce ratio va du simple au double selon les régions.
 

Photo:Lors d'une manifestation appelant à la légalisation du cannabis, le 18 juin 2014 à Paris. (MIGUEL MEDINA / AFP)


 
Menée régulièrement par l'Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT), l'enquête Escapad, menée sous la forme d'un questionnaire de santé anonyme au cours de la journée Défense et citoyenneté, permet depuis 2000 de décrire les habitudes de consommation des jeunes Français de 17 ans. Elle révélait ainsi en avril que pour la première fois depuis 2003, la consommation de cannabis avait progressé chez les jeunes de l'Hexagone.
 
Les résultats de mars 2014, qui regroupent les réponses de plus de 23.000 adolescents, viennent d'être déclinés par région dans la revue "Tendances" et démontrent une véritable disparité culturelle entre jeunes du Nord et du Sud.
Selon cette huitième édition de l'étude, 9,2% des jeunes Français de 17 ans déclarent anonymement avoir une consommation de cannabis régulière, c'est-à-dire, selon les critères de l'OFDT, au moins 10 occurrences dans le mois précédant l'enquête. Mais tandis que le Nord-Pas-de-Calais, la Haute-Normandie et la Picardie affichent des niveaux compris entre 6 et 7% des jeunes, les régions PACA, Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées se caractérisent par un usage régulier deux fois plus répandu, (12 à 13%).

- Sur toutes les cartes, la couleur rouge indique une consommation significativement supérieure à la moyenne nationale ; la couleur verte, une consommation significativement inférieure ; le gris, une consommation proche de la moyenne nationale.
- "Usage régulier" signifie ici au moins 10 consommations au cours des 30 derniers jours.
L'Alsace connaît elle aussi un faible niveau (6%), en contraste avec la région voisine de la Franche-Comté, au niveau très élevé (14%). L'OFDT retrouve néanmoins de façon homogène "une hausse globale de près de 3 points entre 2011 et 2014".
 
"Les progressions les plus nettes (6 points de hausse) sont observées dans les régions Pays de la Loire – dont le niveau était pourtant inférieur à la moyenne métropolitaine en 2011 – Franche-Comté et Languedoc-Roussillon", note l'étude. En ce qui concerne la simple expérimentation, 47,8% des jeunes de 17 ans ont goûté au moins une fois au cannabis, contre 41,5% en 2011. En 2003, ils étaient 50,3% à avoir testé cette drogue.
 
#Alcool : la jeunesse de l'ouest se distingue
 
En matière d'alcool aussi, le "bloc du nord" se distingue par une consommation plus faible que la moyenne chez les jeunes de 17 ans (de 8 à 10% en boivent 10 fois par mois). En revanche, c'est ici un bloc de l'ouest (Bretagne, Pays-de-la-Loire, Basse-Normandie) qui se distingue. La consommation régulière atteint 22% chez les jeunes de Pays-de-la-Loire, un record national.

- Au moins 10 consommations d'alcool dans les 30 derniers jours.
On retrouve une hiérarchie sensiblement parallèle concernant ce que l'OFDT appelle les API (alcoolisations ponctuelles importantes), que l'on connait aussi depuis plusieurs années sous le nom de "binge drinking" (au moins 5 verres en une même occasion). Pour que ces API soient dites "répétées", elles doivent être survenues au moins 3 fois au cours des 30 derniers jours. Les jeunes Bretons décrochent la palme des beuveries, avec plus d'un tiers de réponses positives.
 

- Ici, l'OFDT retient le seuil d'au moins 3 séances de "binge drinking" dans le mois.
 
#Tabac : consommation plutôt homogène
 
Le tabagisme quotidien paraît davantage répandu sur la façade ouest, de la Basse-Normandie au Poitou-Charentes ainsi que dans le Sud (Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et Corse) et en Bourgogne, note l'étude. À l’inverse, seules deux régions (Alsace et Île-de-France) affichent des niveaux de tabagisme significativement inférieurs à la moyenne (respectivement 28 % et 27 %).

 
La légère progression du tabagisme à l’échelle nationale entre 2011 et 2014 s’observe dans la plupart des régions avec un mouvement orienté globalement à la hausse, même si seules la Bourgogne et les Pays de la Loire voient leur niveau croître de manière significative. Celui des jeunes Bourguignons augmente même de plus de 10 points.
Par ailleurs, 64,7 % des jeunes de 17 ans déclarent avoir déjà expérimenté la chicha (autre nom du narguilé).
 
#Autres substances illicites : PACA en tête
 
"Les niveaux régionaux d’expérimentation de substances illicites autres que le cannabis, qui demeurent faibles à 17 ans (compris entre 3 % et 5 %), forment une distribution des usages qui n’offre pas de grille de lecture géographique simple", pointe l'étude.


 
Comme pour le cannabis, la région PACA affiche des usages au cours de la vie toujours plus élevés pour les quatre produits étudiés : poppers, MDMA/ecstasy, cocaïne et amphétamines. À l’opposé, l’Île-de-France est la seule région dont trois des quatre niveaux d’expérimentation se révèlent inférieurs à ceux mesurés pour l’ensemble du territoire.
Toujours est-il que l'étude confirme l'existence de particularismes régionaux liés à une culture régionale. Elle montre aussi que dans certaines régions, comme le Nord-Pas-de-Calais, les nouvelles générations tentent de s'échapper du modèle de consommation des adultes, note François Beck, de l'OFDT.
 
Source: tempsreel.nouvelobs.com
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En grande surface Test urinaire de dépistage du cannabis : la fausse bonne idée
Par mrpolo,
Les tests urinaires de dépistage du cannabis ont débarqué en grande surface. Ils s’adressent aux parents soucieux de la consommation de leurs enfants.
 
 
« Medic’Aid Test Cannabis est non seulement un moyen de déterminer s’il y a une consommation de cette substance illicite, mais surtout un outil de prévention afin d’entamer un dialogue constructif ». Vraiment ?
 
Depuis quelques semaines, les rayons des grandes et moyennes surfaces proposent un nouveau test de dépistage, qui permet de déceler la présence de THC (substance psychoactive de la marijuana) dans les urines. Dans un communiqué, l’entreprise promeut le recours à cet outil, alors qu’une « recrudescence importante de l’expérimentation du cannabis a été observée », ainsi qu’une « progression de son usage régulier chez les adolescents français ».
 
« La main dans le sac »
La cible principale de ce produit : les parents qui s’interrogent sur la consommation de leur adolescent. « La prévention est primordiale et le dialogue indispensable », observent avec clairvoyance les auteurs du communiqué. Un argument marketing qui ne convainc pourtant pas les spécialistes de l’addiction au cannabis.
 
« C’est vrai que l’aveu spontané d’une consommation est rare chez les adolescents, concède Jean-Pierre Couteron, psychologue clinicien et président de la Fédération Addiction. Pour autant, je vois mal comment cette manière de piéger l’adolescent en le prenant la main dans le sac puisse mener à un quelconque dialogue constructif ! »
 
Laurent Karila, psychiatre et porte-parole de SOS Addictions, n’en pense pas moins, lui qui se dit « très sceptique » sur la valeur ajoutée du produit en termes de prévention. « Une fois que l’on a un résultat positif, que fait-on ? Les tests de dépistage doivent être réservés aux professionnels de santé dans le cadre d’une prise en charge globale. Sinon, ils placent les parents dans une situation de gardien de la consommation de l’adolescent ». Ce qui risque de briser pour de bon un dialogue déjà fragilisé.
Consulter plutôt que piéger
Pour ces médecins, nul besoin d’un test de dépistage. Si des soupçons pèsent autour de la consommation de cannabis des adolescents, le meilleur moyen de bâtir un dialogue et de prodiguer des messages de prévention reste encore la consultation spécialisée. Tous deux citent les « Consultations Jeunes Consommateurs », des espaces de rencontre entre les jeunes et leur entourage familial, chapeautées par des professionnels, experts des questions d’addictions en tout genre.
 
Ces consultations se veulent suffisamment réalistes pour trouver un écho auprès des jeunes usagers. Elles ne diabolisent pas leur consommation, mais tentent d’insuffler aux adolescents un regard critique et lucide, afin qu’ils ne dérivent pas vers l‘addiction et demeurent dans le contrôle de leur comportement. Elles font du libre-arbitre un élément central de la thérapie, ce qui tend à s’éloigner de la philosophie du test de dépistage.
Le cannabis n’est pas l’alcool
« La consommation de cannabis est un problème complexe parmi les adolescents, insiste Laurent Karila. Face à cela, un test de dépistage ne saurait constituer une réponse efficace ».
Par ailleurs, selon Jean-Pierre Couteron, ces tests de dépistage du cannabis se calquent sur le modèle des alcotests, alors que les deux produits et leur consommation diffèrent en bien des points. « L’alcotest mesure les niveaux d’une drogue légale, sur laquelle on a défini des seuils, des règlementations… Ils permettent de se mettre en conformité avec ces règles et de se responsabiliser, d'une certaine manière. Les tests de dépistage du cannabis tendent à considérer le cannabis comme un produit similaire, alors que, par expérience, ce n’est pas aussi simple ».
 
par Marion Guérin
 
Source: pourquoidocteur.fr
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L’Uruguay, le paradis des cannabiculteurs
Par baf,
L’Uruguay est devenu, il y a un an et demi, le premier pays au monde à contrôler la culture et la commercialisation du cannabis. Toute la chaîne de production n’est pas encore régulée. En revanche, l’auto-culture est en plein boom. Au mépris, souvent, d’une loi qui fait toujours débat parmi les consommateurs.
 
« Doucement mais sûrement », semble être le leitmotiv du nouveau gouvernement uruguayen en ce qui concerne la vente de marijuana en pharmacie. C’est le dernier point de la loi sur la régulation du marché du cannabis à mettre en place. C’est aussi le plus ambitieux.
L’Uruguay, petit pays d’Amérique du Sud de 3,3 millions d’âmes, coincé entre les deux géants brésilien et argentin, est devenu le 10 décembre 2013, le premier État au monde à contrôler la production et la commercialisation de la marijuana.
Outre la dépénalisation de l’auto-culture, cette loi propose de réguler toute la chaîne de production du cannabis sous l’autorité de l’Etat. Lequel vient d’octroyer cinq licences à autant d’entreprises pour produire dix tonnes de cannabis par an, vendu 1 $ le gramme en pharmacie. Les consommateurs pourront acheter jusqu’à 40 grammes par mois. « Le nombre de cannabiculteurs multiplié par quatre »
Le 1er mars, Tabaré Vázquez (Frente Amplio, centre-gauche) a remplacé le géniteur de la loi, Pepe Mujica (Frente Amplio), à la tête du pays. Le nouvel exécutif a annoncé ne pas être « pressé » afin de « ne pas commettre d’erreurs » dans l’application de la loi.
D’autant plus que l’opposition guette le faux pas. Veronica Alonso, députée du Parti national (droite), craint que « la marihuana soit subsidiée par l’État » : « Je ne comprends pas comment on va pouvoir la vendre 1 $ le gramme alors que ça coûte dix fois plus cher aux Pays-Bas ». Selon elle, cette loi est « trop ambitieuse » : « Notre pays n’est pas prêt structurellement à mener de front la culture domestique, les clubs et les licences privées ». Son parti proposait une simple dépénalisation de l’auto-culture, et sans registre.
 
Le 27 août 2014, le gouvernement a ouvert le registre national pour tous les Uruguayens majeurs qui souhaitent produire du cannabis. C’est, avec la vente en pharmacie, l’une des trois modalités mises en place par l’État pour en acquérir. Une fois inscrit auprès de l’Ircca (Institut de régulation et de contrôle du cannabis), chacun peut cultiver chez lui, légalement, jusqu’à six plantes pour une production maximale de 480 grammes par an (soit 40 grammes par mois, la consommation maximale autorisée quelle que soit la modalité choisie). Autre possibilité, ajoutée fin octobre : créer un club cannabique sous la forme d’une association civile à but non lucratif (entre 16 et 45 personnes pour 99 plantes).
« Cette loi a été faite par des gens qui n’y connaissent rien en cannabis »
Depuis l’implantation de la loi, « le nombre de cannabiculteurs a été multiplié par quatre », avance Juan Vaz, porte-parole de l’Association d’études sur le cannabis d’Uruguay (Aecu). Ils seraient aujourd’hui quelque 40 000 pour 200 000 consommateurs.
Juan fut le premier à s’inscrire comme auto-cultivateur. Pour cet activiste de 47 ans qui a passé onze mois en prison, en 2008, pour avoir cultivé la fleur défendue, c’est une revanche sur le système. D’autant plus qu’il a été condamné pour moins de plantes que la loi en autorise aujourd’hui.
 
Juan, comme d’autres militants, a participé aux débats avec le gouvernement lors de l’élaboration de la loi, mais il a le sentiment de ne pas avoir été entendu. « Elle a été faite par des gens qui n’y connaissent rien en cannabis », clame-t-il. Pour Julio Rey, 41 ans, président de la Fédération nationale des cannabiculteurs d’Uruguay, également présent lors des discussions, « il y a un haut niveau de restrictions parce que c’est une loi de synthèse. Tout le monde a été écouté, tant ceux qui étaient en faveur que ceux qui étaient contre ».
 
Aussi, la mise en place d’un registre national est restée en travers de la gorge de la plupart. « Ce fut la condition sine qua non de l’État pour que ça avance », affirme Julio. Beaucoup semble déjà le bouder : sur 40 000 possibles cannabiculteurs, quelque 2 000 se sont inscrits… Et on dénombre vingt clubs, selon l’Ircca.
 

Alicia Castilla « Ce registre sert à contrôler la population qui fume »
Le gouvernement a assuré la protection des données, mais certains imaginent Big Brother tout contrôler et voient ressurgir les démons du passé : « Ceux qui ont connu une dictature savent très bien ce que l’État peut faire avec toutes ces informations », prévient Alicia Castilla, 70 ans dont 50 le pétard aux lèvres. Cette écrivaine et activiste argentine vit en Uruguay depuis 2010. Elle a également connu la prison, durant trois mois, en 2011. Les médias et la population découvrent le visage de celle qui a inspiré la loi : une dame à la chevelure argentée accusée de planter de la marijuana pour sa propre consommation. « Ce registre sert à contrôler la population qui fume », peste-t-elle.
 
Concernant ce présumé flicage, Juan prend l’exemple de la Californie : « Quand ils ont légalisé le cannabis thérapeutique et qu’il fallait donner son nom pour en obtenir, tous mes amis californiens me disaient que le gouvernement fédéral allait leur supprimer l’assistance sociale… 18 ans plus tard, rien de tout ça n’est arrivé, et ils ont tous leur carnet ! »
 
Manolo, 25 ans, propriétaire du growshop (magasin de jardinage spécialisé sur le cannabis) Urogrow dans le centre de Montevideo, n’a pas l’intention de s’immatriculer auprès de l’Ircca « pour que l’État ne sache pas combien de plantes [il a] ». Il précise que la majorité de ses clients pense comme lui. Et ajoute : « De toute manière, ils ne peuvent pas contrôler tout le monde ». Werner et Rodrigo, la vingtaine également, partagent un appartement à Montevideo. Six plantes poussent dans un petit placard. Ils cultivent pour la première fois. Ils assurent qu’ils iront s’inscrire, mais « plus tard, quand on aura plus de recul sur la loi ».
« Mujica pense que consommer de la drogue est un vice bourgeois »
Autres sujets de discorde : le nombre de plantes et la limitation de la consommation à 40 grammes par mois. « La simple fait de mettre un nombre est aberrant, juge Juan. On ne compte pas un champ de maïs en nombre de pieds, mais en hectares ! D’autant plus que la production est beaucoup plus importante en extérieur que dans un placard ! ». « Comment sont-ils arrivés à 40 grammes ? interroge Alicia. Quand tu demandes, on te répond que si tu fumes plus, il faut t’interner. Mujica est un ex-guerillero des années 70 qui pense encore que consommer de la drogue est un vice bourgeois ».
 
Les activistes auraient également préféré que la vente se fasse dans des dispensaires, comme c’est le cas dans l’État du Colorado aux États-Unis, et non en pharmacie. « Cela aurait permis de créer des emplois », assure Diego García, vendeur au growshop Planeta Ganja et jardinier du club cannabique El Piso. « Les utilisateurs de marijuana vont dans les growshops ou les coffee shops. Il faut vendre le produit là où vont les consommateurs. Et ce n’est pas à la pharmacie ! ». Selon ce trentenaire à la main verte, il a gagné la Cannabis Cup (festival où sont récompensés les meilleures variétés de cannabis) à Montevideo l’an dernier : «l’État a peur que les cultivateurs vendent. Je ne vois pas où est le problème si c’est légal. Pourquoi ne puis-je pas faire vivre ma famille avec mon travail ? »
« Cette loi a permis de décriminaliser les cannabiculteurs »
D’autres vont peut-être perdre leur emploi : les narcos. Cette régulation a pour principal objectif de couper l’herbe sous le pied des trafiquants. Jusqu’à présent, une marijuana de très mauvaise qualité était importée du Paraguay. Pour Juan, pas de doute, l’auto-culture a déjà commencé à leur mettre un coup derrière la tête : « Tout ceux qui se sont mis à cultiver ne s’approvisionnent déjà plus sur la marché noir ». Diego est plus critique : « Quelle est la réalité du pays ? Rien n’a changé. Il n’y a toujours pas de cannabis dans les pharmacies, et les consommateurs continuent d’acheter chez leur dealer ».
 
Selon Victoria de Pro Derechos, une ONG qui soutient la régulation depuis le début, cette loi, qui interdit la vente aux touristes, laisse « une niche aux trafiquants». Diego confirme : « Beaucoup de touristes nous demandent si l’on vend du cannabis. C’est une erreur de la loi de les exclure du marché légal ».
« Bien sûr que la loi est perfectible, mais au moins on en a une, analyse Juan, pragmatique. Nous avons déjà fait un grand pas. C’est grâce à la loi, les cultivateurs n’ont plus peur de se montrer ».
Même si 60% de la population uruguayenne est contre la régulation, Juan estime qu’« elle a permis de décriminaliser les cannabiculteurs ». Car, si la consommation de drogues est dépénalisée en Uruguay depuis 1974, il était interdit de vendre et de produire…
 

Alvaro Calistro « Nous devons lutter contre les mensonges de la prohibition »
Chaque jour, une quarantaine de personnes montent les quelques marches qui mènent au growshop Planeta Ganja. « Pour beaucoup, la culture, c’est quelque chose de nouveau. Ils viennent s’informer et apprendre, affirme Juan, l’un des propriétaires. Mais il y en a aussi beaucoup qui sortent du placard et viennent acheter de quoi ils ont besoin en toute tranquillité ». Federico, gérant du growshop MedioGrow, a noté « une forte augmentation de la fréquentation » depuis le vote de la loi. Selon lui, « la société uruguayenne est dans un processus d’adaptation ». Et imagine que « dans un an, on verra des growshops comme on voit des quincailleries ».
 
Victoria précise que « la consommation est acceptée » dans le pays: « Un tiers des Uruguayens a déjà fumé dans sa vie, cela signifie que ce n’est pas quelque chose de si éloigné de la société ». Mais, ajoute-t-elle, « il y a encore beaucoup de mythes associés à la marijuana comme la théorie de l’escalade (on commence par un joint, on continue avec la cocaïne)». « Nous sommes face à trois générations conservatrices qui ont toujours reçu un message négatif sur cette plante, analyse Alvaró Calistro, 44 ans. Cet artisan, chapeau vissé sur la tête et pétard à la main, cultive depuis vingt ans dans sa maison de Porvenir, un quartier ouvrier de Montevideo.
 
Il est membre du Réseau d’utilisateurs de drogues et cultivateurs de cannabis d’Uruguay. Nous devons lutter contre les préjugés et les mensonges de la prohibition. Depuis le temps, tout le monde sait qu’il y a une culture de cannabis, ici. Avec la loi, certains voisins ont entendu parler des propriétés médicinales de la marijuana et posent des questions. Il n’y a pas de meilleure manière que d’informer pour faire tomber les préjugés ».


Daisy Benitez Facundez « Avec quatre taffes, ça calmait mes douleurs »
Julio est lui aussi optimiste : « Ceci est un processus. C’est comme un jeu de domino, la première fiche vient de tomber. Il y en a une infinité d’autres qui vont suivre, notamment en ce qui concerne les aspects thérapeutiques de la plante. Cela permettra d’amener la marijuana à des gens qui sont peut-être totalement contre son usage récréatif ou qui ne connaissent tout simplement pas ».
 
C’est le cas de Daisy Benitez Facundez. La dame a 69 ans, et quatre plantes de cannabis qui poussent dans sa salle de bain. Jusqu’à ses 67 ans, elle n’avait jamais entendu parler du cannabis. Daisy a de gros problèmes de santé : sa colonne vertébrale se tord sur la droite depuis une trentaine d’années. Elle a perdu sept centimètres et ses mains frêles s’accrochent fortement à sa canne pour se déplacer. « Les douleurs sont insupportables et les cachets de morphine n’y font rien», dit-elle, assise sur une chaise dans un appartement exigu de Montevideo. Depuis deux ans, sur les conseils de son médecin, elle consomme de la marijuana.
 
Elle pensait « voir des éléphants roses », elle a découvert un médicament : « La première fois que j’ai fumé, je ne pouvais pas y croire. Avec quatre taffes, ça calmait mes douleurs. En plus, c’est naturel ! Tout le monde devrait pouvoir l’utiliser, du moins si ils souffrent ».
Mais, pour le moment, toujours pas de cannabis en pharmacie. Les consommateurs de marijuana médicinale ou récréative devront patienter. Ou cultiver.
 
Source: ijsbergmagazine.com
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RMC Débat GG - Faut-il dépénaliser le cannabis?
Par mrpolo,
L'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies a rendu publique en juin dernier une enquête qui est formelle sur ses conclusions : les Français consomment de plus en plus de cannabis et détiennent même la palme des usagers en Europe. Une consommation repartie à la hausse après dix ans de baisse. Débat GG - Faut-il dépénaliser le cannabis?
Émission du 21 juillet 10h à 13h
 


lien pour participer au sondage

 

Réécouter le débat

 
Source: rmc.bfmtv.com
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France Inter - Le cannabis bientôt en vente libre ?
Par pruno27,
l'émission du

jeudi 16 juillet 2015
 
Le cannabis bientôt en vente libre ?

 
 
Le débat de midi, avec les invités :
 

Esther Benbassa
Historienne, universitaire, spécialiste de l'histoire des Juifs, directrice d'études à l'EPHE, Sénatrice du Val-de-Marne (EELV)
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Romain Perez
Coordinateur du pôle économie du think tank Terra Nova
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Georges Fenech
Député du Rhone, Secrétaire national de l'UMP en charge de la justice. Président de Force d'Avenir / Conseiller municipal de Lyon
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Bertrand Lebeau
Médecin addictologue, membre de la commission addiction auprès du ministère de la santé
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https://www.youtube.com/watch?v=RJ-TAE2SVK4
 
Source: France Inter
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Cannabis social club 974 : "oui au zamal contre la maladie"
Par mrpolo,
En février 2015, l'état américain du Colorado a perçu 30 millions d'euros de "trop" d'impôts suite à la légalisation du cannabis. Pendant ce temps, en France, le débat concernant une éventuelle dépénalisation reste au point mort. A La Réunion, des groupes contournent la loi, afin de lutter contre le marché noir et promouvoir les usages médicinaux du zamal.

 
Lancés en Espagne et aux Pays-Bas, les "cannabis social clubs" fonctionnent sur le modèle d’une association à but non lucratif, avec secrétaire et trésorier, la discrétion en plus. Leur but : affaiblir le marché noir et permettre à ses adhérents de se procurer un produit issu de cultures biologiques saines et non industrielles.
 
Sous forme de cotisation annuelle, le membre paye au prorata de ce qu’il consomme et se doit de mettre en commun sa production. A La Réunion, on compte 14 centres installés dans toutes les régions de l’île et plus d’une centaine de membres selon Gab Pacino, le président des Cannabis social club 974 La Réunion.
 
La principale "clientèle" de ces centres recherche les vertus médicinales de la plante de cannabis. La reconnaissance légale de ces "CSC", tentée en 2013 par Dominique Broc, le porte-parole des cannabis social clubs de France, a finalement abouti à leur dissolution. L'homme avait été condamné à 6 mois de prison avec sursis, laissant les CSC’s dans l’illégalité.
A La Réunion, l’ancien maire de Sainte-Rose, Bruno Mamindy-Pajany avait déjà montré son intérêt pour la culture de cannabis thérapeutique. "J’ai d’ailleurs envoyé un courrier à ce dernier pour l’informer qu’un groupe pro-cannabis est bien en place à La Réunion. [...] Mais je n’ai jamais eu de réponse", regrette Gab Pacino.
 
"Pouvoir se soigner avec le zamal"
 
"Tous les membres de nos CSC’s et beaucoup de personnes de mon entourage, se soignent de pathologies plus ou moins graves. Certains pour combattre les effets négatifs et nuisibles d’une chimio-thérapie par exemple, d’autres membres se soignent contre la maladie de Krowne, le cancer du poumon ou le SIDA. On dispose d’un laboratoire qui travaille uniquement pour ce genre de maladie", poursuit le président du CSC's 974. Mais les traitements au zamal - bien qu’efficaces selon plusieurs études - restent illégaux en France, favorisant l'expansion du marché noir.
 
"Ayant une consommation responsable à but thérapeutique, il est très difficile, de nos jours, de se fournir en zamal de qualité dans la rue et encore moins lorsqu’on recherche du matériel de bonne qualité pour faire nos extractions médicales. On connait tous maintenant les vertus du cannabis pour la santé, je ne vois pas pourquoi il nous serait défendu de nous soigner de la façon dont nous le voulons", témoigne le président du cannabis social club de La Réunion.
 
Une dépénalisation, c’est-à-dire, une autorisation partielle de la détention et la consommation de cannabis, "laissant le consommateur libre de pouvoir cultiver son propre zamal, choisissant l’auto-médication par les plantes comme seul remède à ses maux", serait la législation idéale pour les CSC de l'île. Cependant, une légalisation totale de la vente de zamal pourrait avoir des effets bénéfiques pour les finances de l'Etat et le développement économique de La Réunion.
 



 
Un business florissant
 
"Une légalisation apporterait de l’emploi. On parle même de 150 nouvelles entreprises. Cela pourrait être un élan économique pour notre département qui voit son taux de chômage augmenter", s'enthousiasme le président du cannabis social club de La Réunion. Dans cette hypothèse, "le rôle des centres sociaux de cannathérapie serait de […] proposer aux malades, un suivi de leur pathologie et un traitement aux cannabinoïdes adapté à leurs besoins."
 
Pour autant, le représentant des CSC’s "ne fait pas l’apologie du zamal" et pointe du doigt les marchés noirs de l'île. Il s'explique : "les traficants, de plus en plus, sans vergogne, ont dévié l’utilisation de la plante à des buts commerciaux, générant chaque jour une manne de bénéfices qui pourraient être utilisés pour le développement de notre département, au lieu d’être utilisés pour générer de nouveaux trafics."
 
Par ailleurs, dans une étude publiée le 19 décembre 2014, la estime que "la politique de répression est en échec en France." D'après le think-thank, une légalisation permettrait une économie budgétaire de 311 millions d’euros par an, et prévoit un bénéfice compris entre 1,8 et 2,1 milliards d’euros de recette fiscale si le cannabis devient un monopole public. Mais pour l’heure, le débat reste au point-mort en France, au grand dam des millions de consommateurs et des défenseurs de la cannathérapie.
 
Pour rappel, la législation française en vigueur prévoit jusqu’à 3750 euros d’amende ou un an d’emprisonnement pour consommation de cannabis. Quant à la production, même pour usage personnel, celle-ci est passible d'une peine maximale de vingt ans de réclusion criminelle ou d'une amende pouvant aller jusqu'à 7,5 millions d’euros.
 
par IPR
Source: ipreunion.com
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Sous-couche routière : Charier prend du chanvre
Par Indi-Punky,
L’Entreprise Charier présente le procédé Satis, une technique qui incorpore des fibres de chanvre naturel dans la couche de forme supportant les chaussées neuves.


 
Selon l’entreprise bretonne, cette solution apporte de multiples avantages : augmentation d’environ 20% de la résistance à la traction et à la fatigue des sous-couches, réduction des risques de fissuration, diminution de l’apport de granulats, réduction des épaisseurs d’enrobés bitumeux de 4 à 5 cm, diminution du coût. "Même si la fibre de chanvre est un produit relativement cher, les économies de bitume et de granulats compensent largement ce surcoût. Au final, l’économie réalisée sur la structure de la chaussée complète est suffisamment significative pour que les donneurs d’ordre y trouvent un intérêt", affirme Valéry Ferber, directeur Environnement et Innovation de l’Entreprise Charier.
 
Economie, écologie
 
Des assertions confirmées par une étude sur l’analyse du cycle de vie réalisée par des étudiants de Polytech Nantes dans le cadre d’un projet d’études mené avec la chaire Génie Civil Eco-Construction : le procédé Satis améliore les huit principaux indicateurs de 2 à 9% par rapport à un procédé classique.
 
Pour arriver à ce résultat, l’Entreprise Charier a noué des partenariats, notamment avec le laboratoire LMDC de l’Université Paul Sabatier de Toulouse et avec l’IFSTTAR, spécialisés dans la durabilité des matériaux du génie civil. Afin de valider en grandeur nature la capacité à mettre en œuvre ce procédé, deux chantiers expérimentaux ont été réalisés récemment. L’un de 4.000 m² sur la déviation Nord-Est de Bourges pour le compte du Conseil Général du Cher, l’autre de 10.000 m² pour la réalisation d’une voirie communale à Theix dans le Morbihan.
 
 
Source: constructioncayola.com
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Légalisation du cannabis au Québec: appel au premier ministre Harper
Par mrpolo,
Le 14 juillet, notre voisin le président des États-Unis, Barack Obama, a commué la peine de mort de 46 condamnés pour trafic de drogues.
Le geste sans précédent s'insère dans une réforme et un adoucissement des sentences, incluant celles associées à l'usage de la marihuana et la non objection déclarée du fédéral américain devant la vingtaine de référendums à venir en novembre 2016 sur la légalisation dans autant d'États. Par sa visite historique de la prison à sécurité moyenne d'El Reno en Oklahoma, Obama se dissociera ainsi de tous ses prédécesseurs pour joindre alors les plus hauts échelons parmi les grands de l'histoire de l'Humanité.
 
Il se distancera comme jamais de l'ère précédente de George W. Bush, champion tous azimuts pour bâtir et privatiser toujours plus des prisons débordantes, de même que ce temps révolu où le gouverneur du Texas a refusé de commuer la peine à la chaise électrique à plus de 152 prisonniers, malgré les appels répétés de milliers de défenseurs de détenus, dont la Louisianaise Helen Préjean, de la communauté des Sœurs de Saint-Joseph, réputée pour ses témoignages de justice sociale et d'amnistie, contre les exécutions et son influence illustre au film oscarisé Dead Man Walking. La plupart de ces condamnés, on le sait, étaient Afro-Américains.
 



 
Ici et ailleurs, des prisons à reconvertir...
 
Cette visite de prisonniers, une première, sera pour le président Obama une amère compensation de la promesse non tenue de son premier mandat, soit celle de fermer la prison de Guantanamo à Cuba, symbole universel de la torture institutionnalisée et du non respect des droits humains fondamentaux.
 
Située sur un îlot géographiquement névralgique de moins de 32 kilomètres carrés, cette prison pourrait assurément mieux être convertie selon les spécialistes - grâce à une aide humanitaire du Canada? - en un véritable centre de recherche, de traitements et de vaccins concernant diverses maladies tropicales et infections (Ebola, tuberculose, hépatites, VIH), incluant celles plutôt liées aux drogues injectables qui tuent chaque année des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants appauvris, dans les Amériques et ailleurs.
 
Au début de l'année 2015, décrétée par l'ONU et l'UNESCO, Année internationale de la lumière, du laser et de l'optique dans les avancées médicales, le Canada et le Vatican ont favorisé et aidé au rapprochement inattendu des relations diplomatiques entre les États-Unis et Cuba, après 60 ans d'un embargo économique dégradant et complètement inutile.
 
Dans ce contexte et cette lancée, et à moins de 100 jours des prochaines élections fédérales canadiennes du 19 octobre, voilà pourquoi, au nom de milliers de citoyens et électeurs d'ici qui l'ont exprimé lors de sondages favorables successifs, j'ose vous inviter à venir visiter quelques prisons et détenus du Québec... à la condition de mieux fermer au plus tôt plusieurs de ces pénitenciers en donnant, rien de farfelu, tous les pouvoirs au Québec de les désengorger.
 
Comment?
 
Par une nécessaire décriminalisation et une légalisation du cannabis de qualité contrôlée par l'État au bénéfice du Fonds consolidé de la province, soit par une vente en SAQ (pour la marijuana psycho-récréative) et dans les pharmacies et cliniques spécialisées Compassion (pour le cannabis médical et sous présentation d'une prescription d'un médecin et la carte-soleil) et grâce, surtout, à tous ces cliniciens et pharmaciens formés et en première ligne pour désengorger le système de santé et les urgences d'hôpitaux
 
Aucun cas documenté à ce jour de mortalité dû au cannabis
 
Mais oui, Santé-Canada craint au même moment les allergies et les décès associés au «beurre de peanuts» en vente libre sur les tablettes des supermarchés, à la vue de tout enfant.
Voilà pourquoi une légalisation est aussi nécessaire et urgente, comme on l'a fait en quelque sorte il y a 80 ans, soit au temps de la prohibition de l'alcool, en créant notre distincte Commission des liqueurs, devenue Société des alcools du Québec. En plus, ces SAQ réussissaient, il y a 25 ans, cette autre révolution qu'a été la vente de vin dans les dépanneurs et les supermarchés.
 
Une vente libre, sans qu'il n'y ait eu depuis la moindre augmentation ou diminution marquée de taux d'alcoolisme prouvé, en raison des programmes mis en place d'éducation du public axés sur la responsabilité des individus et des collectivités. Des programmes de sensibilisation comme l'ont été ÉducAlcool ou Opération Nez rouge, exportés depuis, avec succès, sur tous les continents.
 
Légaliser le cannabis pour désengorger également les cours de justice, les prisons et les hôpitaux
 
Ainsi, je suis persuadé que le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, ouvrirait pour vous grandes les portes de la prison de sa circonscription de Roberval où sont entassés, pour simple possession, jeunes et moins jeunes usagers de cannabis. Vous y découvririez là aussi des victimes collatérales d'une récolte et contrebande guerrières de cette mari quasi industrielle qui pousse dans les champs de mais; une production chimique de plus en plus sophistiquée qui pousse à vitesse grand V en marge des forêts, et ce, au détriment de la sécurité des agriculteurs, des travailleurs forestiers, de simples randonneurs en plein air et, évidemment, des policiers en exercice... qui ne peuvent, durant tout ce temps, faire de prévention dans les écoles.
 
De son côté, je suis convaincu que M. Pierre Karl Péladeau, chef de l'opposition officielle à Québec, accepterait de survoler avec vous (dans l'hélicoptère de TVA?) la prison de Saint-Jérome, son comté, pour vous démontrer l'inutilité d'instaurer des zones d'exclusion aériennes ou d'hyper-sécuriser les barrières et grillages des cours de telles forteresses. Celle de Saint-Jérôme par exemple, n'a jamais empêché quelques détenus de s'échapper en hélicoptère de manière spectaculaire en mars 2013, avec ou sans cellulaires, et de démontrer à la face des grands médias de la planète l'inefficacité gênante de notre guerre à la drogue.
 
Celle-ci a coûté l'an dernier aux contribuables canadiens plus d'un demi-milliard de dollars et a fait à ce jour plus de victimes qu'en a fait à elle seule la consommation combinée de drogues douces, dures, chimiques ou de synthèse. Rien en fait pour que le Canada atteigne le rang de «plus meilleur pays au monde» ou qu'il regagne une place de choix au Conseil de sécurité de l'ONU.
Enfin, et pour leur part, François Legault, chef de la CAQ, et Françoise David, chef de Québec Solidaire, vous guideront eux aussi dans leurs circonscriptions respectives aux prises avec les gangs de rue. La députée de Gouin vous fera entrer sans doute au Tribunal de la jeunesse dans son comté de Gouin, où de plus en plus de femmes autochtones en milieu urbain reçoivent des peines d'emprisonnement et se retrouvent derrière les barreaux.
 
En 2014, la Presse canadienne révélait une augmentation de 92% de ces femmes dans les pénitenciers fédéraux entre 2002 et 2012. La semaine passée, le maire de Montréal dénombrait plus de 3 000 itinérants vulnérables au profilage et aux arrestations dans la Ville, dont 24% sont des femmes et 10% d'ex-militaires...
D'ailleurs, près de son comté de L'Assomption, le chef de la CAQ pourra vous faire découvrir les salles et unités - comme la célèbre Unité 9 ! - de l'établissement pour femmes de Joliette. Tout autour du pénitencier, le territoire est reconnu pour sa production historique et sa culture renommée du tabac. Les jeunes en production agricole formés au cégep local ne demandent pas mieux que d'obtenir des emplois spécialisés dans la production de cannabis de qualité contrôlée comme le suggérait déjà le président Groleau de l'Union des 42 000 producteurs agricoles (UPA) du Québec.
 
Sortir la marijuana de l'économie souterraine, au lieu de mesures d'austérité imposées comme en Grèce
 
Selon une étude importante réalisée par le professeur Jeffrey Miron du département d'économie de l'Université Harvard, étude appuyée de surcroit par plus de 500 économistes américains, une telle légalisation du cannabis aux États-Unis rapporterait au gouvernement fédéral plus de 17 milliards de dollars par année.
 
Ramenée à la population du Québec, une telle légalisation équivaudrait à des revenus annuels récurrents estimés entre 192 et 230 millions par année, soit le tiers environ de ce que rapportent actuellement les revenus d'Hydro-Québec. Une telle péréquation serait autant de leviers financiers pour plus de services de sécurité et d'alarmes incendie dans nos résidences pour aînés; pour rénover des écoles aux prises avec la moisissure, pour rehausser le niveau des réseaux de transport urbain électrifiés, ou pour construire des routes et des ponts. Sinon, ils seraient de solides réinvestissements dans le capital humain afin de réembaucher les 19 200 postes et emplois de fonctionnaires et vérificateurs des services frontaliers perdus suite au dépôt par le ministre des Finances lors du budget fédéral de 2012.
 
D'ailleurs, s'il était vivant Louis Hébert, l'apothicaire, il y a 407 ans, de Samuel de Champlain, fondateur de Québec et premier à découvrir des Autochtones les vertus médicinales du cannabis, vous encourageait sûrement aujourd'hui comme premier ministre à légaliser. De tels revenus diminueraient le ratio dette-PIB du Québec (et l'instauration de mesures d'austérité à la grecque), soit une recommandation finale de tous les chefs d'État des pays membres du G7 et du G20 réunis lors du Sommet de Toronto que vous avez présidé en 2010.
 
Par Gérard Briand
 
Source: huffingtonpost.ca
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L'étude santé du jour : du cannabis pour soigner les fractures osseuses
Par mrpolo,
Une nouvelle application médicale du cannabis pour traiter les fractures des os vient d'être découverte par des scientifiques.
 

De précédents travaux ont montré que le cannabis a pour effet de stimuler la formation osseuse tout en ralentissant le phénomène de l'ostéoporose. Photo : John Chapple / Rex Feat/REX/SIPA


 
Les connaissances sur les propriétés thérapeutiques du cannabis remontent à l'Antiquité. On l'utilisait déjà à cette époque au Moyen-Orient pour soigner les douleurs, la constipation et certaines maladies infectieuses. Mais son usage a été interdit dans la plupart des pays au XXème siècle. A en croire les conclusions d'une étude publiées dans la revue Journal of Bone and Mineral Research, l'un des composants de la plante contribue de manière significative à guérir les fractures osseuses.
 
Depuis quelques années, le cannabis fait son retour dans les officines. Et cette découverte vient s'ajouter à la longue liste des applications médicales prometteuses de la plante de cannabis. En France, le premier médicament à base de cannabis, le Sativex, devrait être disponible pour les personnes souffrant de sclérose en plaques d'ici la fin de l'année. En attendant, les études laissant entrevoir de nouvelles applications médicales prometteuses se multiplient.
 
Les scientifiques de l'université de Tel-Aviv avec la collaboration de l'université Hébraïque de Jérusalem ont utilisé de leur côté un cannabinoïde, le cannabidiol (CDB), pour développer un traitement qui contribue de manière significative pour guérir les fractures osseuses. En seulement huit semaines, et sans les effets psychotropes, puisque la molécule responsable, le THC, a été isolée. Les résultats des tests, qui ont été menés sur des souris de laboratoire souffrant de fractures fémorales. Le traitement a permis de renforcer le capital osseux pendant la cicatrisation, tout en renforçant le tissus osseux.
 
Une fois ressoudé, l'os est plus résistant
 
Résultat, une fois ressoudé, l'os est plus résistant. De précédents travaux ont montré par la passé que les récepteurs cannabinoïdes ont pour effet de stimuler la formation osseuse tout en ralentissant le phénomène de l'ostéoporose. "Le potentiel clinique des composés liés aux cannabinoïdes est tout simplement indéniable à ce stade", a déclaré le Dr Gabet, le principal auteur de l'étude. Bien qu'il reste encore beaucoup de travail à faire pour développer des thérapies appropriées, le médicament a un effet anti-inflammatoire, sans provoquer d'effets psychotropes"
 
Par

MATTHIEU DELACHARLERY
Source: metronews.fr
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Les promesses médicales inexplorées du cannabis
Par mrpolo,
Face aux difficultés d’obtenir des médicaments à base de THC, les malades se tournent vers le marché noir. Rencontre avec le «pharmacien du cannabis» à Langnau, dans l’Emmental
 
 

Une fiole contenant un gramme de THC coûte 1700 francs. (Eddy Mottaz)


 
 
 
Pour Emilie*, 53 ans, ex-toxicomane séropositive, le cannabis est une béquille. Alors quand en juin, le Conseil national acceptait la motion de la députée vert’libérale saint-galloise Margrit Kessler, exhortant le gouvernement à faciliter l’accès au THC thérapeutique, elle s’est mise à espérer le début d’un changement.
 
Depuis la révision de la Loi sur les stupéfiants (LStup) en 2011, les patients atteints de pathologies sévères, telles que cancer ou Parkinson, peuvent obtenir une autorisation exceptionnelle pour un médicament contenant du tétrahydrocannabinol (THC), composant psychoactif de la plante. Mais, remarque la motion, ceux qui trouvent dans le chanvre un remède sont tentés d’opter pour la voie illégale, plutôt que de passer par des procédures administratives et payer au prix fort des substances souvent pas remboursées.
 
C’est le cas d’Emilie. Elle a subi des traitements lourds ces vingt dernières années, entre une cure de désintoxication à la méthadone et une trithérapie. Il y a un an, on lui a diagnostiqué un cancer des poumons. Se succèdent alors chimiothérapies, radiothérapies, morphine, anti-douleurs, antibiotiques. Le cannabis l’aide à «tenir le coup psychiquement». Pour éviter les effets nocifs de la combustion, elle a remplacé les joints par un inhalateur de vapeur. «L’herbe me rend l’appétit et calme les nausées dues à la chimiothérapie». Il lui permet aussi de réduire les doses des médicaments antidouleurs aux puissants effets secondaires.
 
Chaque semaine, Emilie défie la loi pour se procurer les fleurs qui l’aident à dompter ses maux. A Genève, dans un lieu qu’elle préfère tenir secret, ils sont plusieurs dizaines, réunis en association, à se retrouver les jeudis pour partager quelque 500 grammes d’herbe provenant de plantes disséminées dans leur réseau.
 
Chaque membre peut emporter jusqu’à 20 grammes, vendu 10 francs le gramme. Ils sont tétraplégiques, séropositifs, atteints de sclérose en plaque, d’hépatite, de cancers ou d’épilepsie, tous passés par des traitements lourds. «On leur évite de devoir se fournir dans la rue», dit Emilie. Une règle intangible vaut pour les 80 adhérents de l’association: pour en faire partie, il faut présenter un certificat médical. Emilie montre le sien, signé par un médecin genevois. Le document précise qu’elle «prend du cannabis pour supporter les traitements, maintenir son appétit et surtout contrôler les douleurs».
 
La députée au Grand conseil genevois Salika Wenger milite pour que cette association soit reconnue d’intérêt public. Elle aussi a utilisé du cannabis durant plusieurs mois, pour soulager des nausées dues à une thérapie. «Je prenais 27 pilules par jour, je ne pouvais pas en avaler une de plus», se souvient-elle.
 
Brandir un certificat médical ne constitue pas un rempart contre la police pour ceux qui naviguent en zone grise. Le mois dernier, quatre membres de l’association étaient jugés et condamnés à des jours-amendes pour avoir cultivé, vendu et donné du chanvre à des tiers. Depuis, le local où ils entretenaient des «plantes mères», destinées à produire des plantons distribués aux malades de l’association, a été détruit. Se procurer de l’herbe est devenu plus difficile, mais pas assez pour qu’ils renoncent à leurs échanges prohibés.
 
«Les politiciens savent qu’on existe. Les médecins nous envoient des patients», souligne Raphaël*, un autre membre. Dans son appartement à Genève, 65 plantes ont déjà remplacé celles qu’ont saisies les policiers. De quoi produire deux kilos d’herbe d’ici la fin de l’été. Une partie est destinée à sa propre consommation, l’autre ira à l’association. Ce peintre en bâtiment indépendant a traversé plusieurs zones de turbulence: dettes, faillite, burn-out. On lui a diagnostiqué une dépression chronique. «Fumer deux ou trois joints tous les soirs m’aide à dormir et m’évite de prendre des antidépresseurs». S’il devait se fournir dans la rue, il en aurait pour 10 000 à 15 000 francs par an, estime-t-il, soit un quart de son salaire. En cultivant lui-même, les coûts de sa consommation s’élèvent à 2000-3000 annuels.
 
La doctoresse Barbara Broers, médecin, responsable de l’unité des dépendances aux HUG, a parmi ses patients quelques membres de l’association, dont elle atteste par certificat qu’ils consomment du cannabis pour des raisons médicales. «Je ne recommande jamais à un patient de fumer de l’herbe. Mais je rencontre des malades chez qui les traitements classiques ne fonctionnent pas et qui découvrent que le cannabis les soulage».
 
Barbara Broers plaide, aux côtés d’autres médecins, pharmaciens ou scientifiques réunis au sein de la Swiss Task Force for Cannabinoids in Medicine (STCM), pour que l’usage médical du cannabis soit facilité. «Nous nageons en plein paradoxe: je peux prescrire de la morphine ou des benzodiazépines, mais pas du cannabis, alors qu’il possède moins d’effets secondaires». Pas question en revanche de militer pour la légalisation du cannabis: «c’est un autre débat».
 
La révision de la Lstup entrée en vigueur en 2011, ouvrant la voie au cannabis thérapeutique, avait suscité l’engouement de malades et d’une poignée de scientifiques. Un seul médicament a été homologué depuis par Swissmedic, en novembre 2013: le Sativex, un spray bucal contenant du THC, prescrit aux patients souffrant de spasmes liés à la sclérose en plaque. Les coûts du traitement s’élèvent à 645 francs par mois, remboursés à bien plaire par les caisses d’assurance.
Pour toute autre indication, un individu souhaitant recourir au cannabis médical doit réclamer, au travers de son médecin, une autorisation exceptionnelle auprès de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).
 
Depuis le 1er juillet 2011, ils sont 1800 à avoir bénéficié de cette exception, valable six mois, renouvelables. Mais ils sont toujours plus à la réclamer. L’OFSP a octroyé 350 autorisations en 2012, 740 en 2013 et plus de 1000 en 2014. Actuellement, elle en délivre 30 par semaine. Cette inflation de la demande a poussé l’Office à commander une synthèse de 79 essais cliniques sur les effets du cannabis, dont les conclusions publiées le 23 juin relèvent qu’il «renferme un potentiel thérapeutique prometteur».
 
Des barrières subsistent face à une plante qui n’a pas perdu sa réputation sulfureuse. «Les médecins ne sont souvent pas prêts à reconnaître les vertus du cannabis. Pour eux, cela reste une drogue. Ou alors ils sont rebutés par les lourdeurs administratives des demandes d’autorisations», souligne Claude Vaney, médecin de la clinique bernoise de Montana.
Le THC ne suscite pas non plus l’enthousiasme de l’industrie pharmaceutique. Il reste un produit de niche, comme pour le chimiste Markus Lüdi, qui fabrique dans l’Emmental bernois des teintures au THC: «Seul un tiers des patients réagissent très favorablement. Mais à ces personnes, le cannabis offre une nouvelle vie».
 
*Prénoms d’emprunt
 
Par Céline Zünd
 
Source: letemps.ch
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