Des panneaux pro-légalisation du cannabis à Washington DC, le 4 novembre 2014.
REUTERS/Gary Cameron/Files
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Rediffusion du 20 mai 2015
Le cannabis est en vente libre dans l'Etat de Washington, un Etat américain voisin du Canada, tandis que cette drogue sert de traitement thérapeutique aux malades d’une vingtaine d’Etats à travers les Etats-Unis. Le Canada permet lui aussi à certains patients de bénéficier des effets calmants de cette plante. Poussé par les tribunaux, le gouvernement a autorisé plusieurs dizaines de milliers de malades d’en consommer chez eux. Depuis peu, l’association des médecins vient de mettre en place une recherche concernant l’usage thérapeutique du cannabis. Il s’agit de recueillir des informations sur les effets bénéfiques que leur procure cette drogue ainsi que ses effets secondaires. Son statut demeure cependant flou car pour les autres consommateurs, elle reste une drogue illégale, dont la possession est réprimée par la police.
Les législations des Etats membres en matière de drogues diffèrent encore beaucoup. Alors que certains distinguent "drogues légères" et "drogues dures", dans d'autres pays les peines sont systématiquement très lourdes.
Fumer ou posséder du cannabis est un crime dans plusieurs pays européens et il est sanctionné par des amendes, voire des peines de prison. Dans trois Etats membres par contre, il n'est pas interdit d'avoir sur soi une quantité très petite de cannabis. Dans d'autres pays, enfin, les peines sont plus légères pour les consommateurs de cannabis que pour les consommateurs d'autres drogues.
Si un citoyen européen décidait de traverser son continent avec la quantité de cannabis qui est autorisée aux Pays-Bas (5 grammes), il ne réussirait pas à terminer son voyage sans se faire arrêter.
S'il décidait de partir vers l'ouest depuis les Pays-Bas, ses problèmes commenceraient déjà en Belgique. Dans ce pays, si la possession de cannabis pour usage strictement personnel constitue le degré le plus bas de la politique des poursuites, elle fera toutefois l'objet d'un procès verbal. Le trafic (plus de 3 grammes de cannabis), quant à lui, est punissable de 1 à 5 ans (voire même 15 ans) de prison.
Et une fois débarqué en France ? Cet aventurier risquerait jusqu'à un an de prison et 3 800 euros d'amende, si sa quantité de cannabis était considérée "pour usage personnel" et non pas destinée à la vente.
En Espagne, il serait à nouveau dans la légalité (s'il fait attention à ne pas fumer en public). En effet, selon la loi espagnole, l'usage des drogues et la possession pour usage personnel et dans des lieux privés ne sont pas considérés comme des crimes.
Au Portugal, enfin, la possession de cannabis (jusqu'à 25 grammes) est dépénalisée et fait l'objet d'une amende.
La possession de cannabis, dépénalisé ou illégal ?
Aucun pays ne légalise la possession de cannabis. Certains, comme l'Espagne ou les Pays-Bas, la tolèrent et l'encadrent (usage dans des lieux privés en Espagne, quantité à ne pas dépasser aux Pays-Bas).
Selon la carte comparative ci-dessus, douze pays européen ont fait le choix de la dépénalisation du cannabis : l'Allemagne, la République tchèque, la Belgique, le Danemark, l'Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, Malte, la Croatie, le Portugal et la Slovénie.
Le cannabis n'est donc pas toléré dans ces pays, mais les amendes prévues sont plus légères. Les législations de ces pays se construisent donc sur le principe de la différences entre drogues "légères" et "dures".
Au Danemark, par exemple, si une personne est arrêtée avec une quantité de cannabis inférieure à 9,99 grammes, elle payera une amende de 260 euros sans finir en prison. Cependant, si elle est arrêtée à nouveau pour le même motif, l'amende sera augmentée de 50 % (ou de 100 % à partir de la troisième fois).
En Italie, la loi interdit toute possession de drogues. Cependant, elle prévoit des peines différentes pour la "possession à usage personnel" et le trafic. La possession de plus de 5 grammes de cannabis est assimilée à du trafic. En-dessous de 5 grammes, la personne arrêtée recevra un simple avertissement et elle sera interrogée par le préfet de police.
En République tchèque, malgré la réputation libérale du pays vis-à-vis des consommateurs de cannabis, la possession de cannabis (jusqu'à 15 grammes) est officiellement toujours punie par la loi et valoir un avertissement ou une amende de 550 euros. En pratique, cette pratique est largement tolérée par les autorités et les poursuites pour détention de cannabis sont rares.
Dans les autres Etats membres, le cannabis reste illégal et sa possession constitue toujours un crime. Cela ne veut pas dire que la personne arrêtée finira en prison (dans certains pays c'est le cas), mais elle risquera des peines beaucoup plus sévères.
À Chypre, la possession de cannabis peut être punie de huit ans de prison, et sa consommation vous y enfermer à perpétuité.
La question de l'usage du cannabis
La majorité des pays européens n'incriminent pas directement la consommation de cannabis. Les seuls Etats punissant cette activité sont : la Belgique, dans un contexte d'usage collectif, l'Espagne, lorsque la consommation se fait en public, la Finlande (sauf pour un usage médical), la France et la Suède.
En cette après-midi estivale, le district de Fremont, quartier élégant et bohème de Seattle (Washington), a organisé un carnaval nudiste, suivi d’un concert rock. Sur l’une des avenues, les fêtards sont interceptés par une femme souriante, qui crie sur un ton enjoué : « Bienvenue chez Oz, la nouvelle boutique de marijuana du quartier ! Pour fêter notre ouverture, promotion spéciale, 5 dollars [4,50 euros] le gramme ! »
Amusés, les passants s’arrêtent pour regarder le magasin : un grand espace lumineux, au décor contemporain, avec en vitrine tout l’arsenal du fumeur de marijuana – pipes, bongs, rouleuses… Pour voir le produit proprement dit, il faut s’avancer jusqu’au comptoir, situé en retrait : à Seattle, la marijuana est légale, à condition de ne pas être visible de la rue.
A l’intérieur, le choix est vaste : 28 variétés de fleurs à fumer, de 5 à 15 dollars le gramme, 13 sortes de joints déjà roulés, de la pâte, des cristaux… Le produit le plus demandé est la cigarette électronique avec une cartouche d’huile de marijuana – utilisable n’importe où, en toute discrétion. Bob Ramstad, le patron de Oz, 48 ans, ex-chercheur en informatique, puis vendeur de préservatifs sur Internet, explique aux clients : « Avec une recharge à 40 dollars, vous pouvez tirer 80 à 100 taffes… » Pour les non-fumeurs, Oz propose des produits à avaler contenant du THC, la substance psychoactive du cannabis : concentrés liquides à verser dans une boisson, gâteaux, confitures, barres chocolatées, macarons… : « L’effet est plus doux qu’avec un joint, explique Bob, il se fait sentir au bout de trois quarts d’heure. »
Toute la marchandise est présentée dans des emballages soignés, avec des noms comme Séisme, Eruption, Veuve Blanche, Fête de l’esprit, Satin… Pour l’arôme, les jeunes vendeurs ont développé un discours inspiré de l’œnologie : légère fragrance de sapin ou de raisin, parfum boisé avec un arrière-goût de cacao ou de café corsé…
Entrepreneurs high-tech
A Seattle, patrie de Boeing, de Microsoft, d’Amazon et de Starbucks, la marijuana, en vente en magasin depuis seulement un an, est déjà entrée dans l’ère du marketing. Diverses agences de conseil se sont positionnées sur ce créneau, et démarchent les planteurs, les producteurs et les détaillants. Elles appliquent les méthodes classiques : sondages, études de la qualité, tests de préférence pour les visuels, enquêtes de terrain sur l’expérience d’achat, segmentation du marché par catégories… Ainsi, l’agence States of Matters a identifié pour un client une cible intéressante : la femme mariée de moins de 45 ans qui n’a jamais fumé de marijuana, mais qui peut être attirée par ce produit à présent qu’il est légal, à condition de l’associer à un style de vie décontracté et sophistiqué. En clair, il faut l’inciter à remplacer le martini-gin qu’elle boit après sa journée de travail par un joint. States of Matter a aussi créé une marque de marijuana virtuelle, avec tout son matériel promotionnel, qu’elle vendra au plus offrant.
En aval, l’agence Online Marijuana Design (OMD) propose aux professionnels du secteur un service complet : studios photo, vidéo et audio, rédaction de matériel promotionnel, site Web, présence sur les réseaux sociaux, prototypes de packaging sur imprimante 3D… OMD travaille en liaison avec la société Kaléidoscope, spécialisée dans les logiciels de gestion, qui a sorti une version spécialement adaptée à l’industrie de la marijuana en tenant compte des contraintes juridiques, fiscales et commerciales.
Ce secteur attire aussi des entrepreneurs high-tech venus du monde d’Internet. Ainsi, Red Russak, directeur commercial d’une société de logiciel, a créé un réseau informel de riches geeks désireux de se diversifier dans cette nouvelle industrie : « Elle correspond à notre culture fondée sur le goût du risque, l’envie de faire bouger la société et les perspectives de profits rapides. » Son réseau compte près de 600 membres, et ses rencontres mensuelles sont très fréquentées.
On voit apparaître des holdings créées par des promoteurs immobiliers et des professionnels de la finance venus d’autres Etats. Le groupe C & C, installé dans un vieil immeuble du centre-ville, est en train de créer une chaîne de boutiques de marijuana. Il rachète des sociétés qui ont gagné une licence lors du tirage au sort, mais qui préfèrent la revendre. Il propose aussi aux boutiques existantes, récréatives ou médicales, des contrats de franchise qui leur donneront accès à la marque, aux produits et aux capacités de financement de C & C. Son directeur, Peter O’Neil, affiche ses ambitions : « Je rêve de créer le Starbucks de la marijuana, en liaison avec des cultivateurs. » C & C invente ses propres marques, avec des noms exotiques comme « Berlin-Est », et travaille sur l’agencement des boutiques, en s’inspirant des méthodes mises au point par les chaînes comme Gap.
A Fremont, la clientèle de Oz est à l’image du quartier, aisée et décontractée. Les jeunes montrent des papiers prouvant qu’ils ont plus de 21 ans, achètent des joints à toute vitesse et les allument sur le trottoir : la loi prévoit qu’on peut fumer uniquement dans les lieux privés, mais qui s’en soucie ? Les trentenaires et les quadras, souvent en couple, racontent tous la même histoire : ils fumaient quand ils étaient étudiants, puis ils ont arrêté – trop compliqué, trop risqué. Mais depuis que c’est légal, ils ont recommencé, entre amis. Deux femmes expliquent qu’elles vont venir ici régulièrement, car leur voisin, qui cultive illégalement dans son grenier, va arrêter – plus assez de clients, et il se fait vieux.
Tout se paie en liquide
Chez Bob, tout se paie en liquide : « Les banques refusent de travailler avec nous, car le gouvernement fédéral considère toujours le cannabis comme une drogue illégale. J’ai eu de la chance, j’ai pu ouvrir un compte dans une caisse d’épargne locale. » Il a loué un distributeur automatique de billets, installé à côté de la caisse. Aujourd’hui, tout semble facile, mais Bob a dû batailler pendant un an et demi. Après le référendum de novembre 2012 légalisant la marijuana récréative, l’Etat de Washington a confié le dossier à l’agence de contrôle de l’alcool (Liquor Control Board, LCB), rebaptisée agence de contrôle de l’alcool et du cannabis (LCCB).
Pour obtenir une licence de vente ou de production, il faut déposer un dossier complexe, accepter que le FBI fasse une recherche sur ses antécédents, et détenir un bail sur un local adéquat : « La recherche a été éprouvante, explique Bob. La loi stipule que les boutiques doivent se trouver à plus de 300 mètres des lieux accueillant des enfants, des parcs, des cliniques, etc. Par ailleurs, beaucoup de propriétaires refusent de louer leur boutique pour ce genre de commerce. » Pour les candidats dont le dossier est jugé recevable, les licences sont attribuées par tirage au sort : « A Seattle, le tirage portait sur 21 licences. Je suis arrivé 25e, mais quelques semaines plus tard, des gagnants ont été éliminés. J’ai eu ma licence au rattrapage. »
Dans cette affaire, l’objectif essentiel de l’Etat est d’augmenter ses recettes fiscales. Après quelques errements, il a instauré une taxe de 37,5 % sur les ventes au détail. Le LCCB a aussi imposé l’installation d’un système de traçabilité sans faille. Chaque semence, chaque plante, chaque sachet est pesé, doté d’un code-barres, et enregistré dans une base de données centralisée. Les lieux de culture, de transformation et de vente sont équipés de caméras de surveillance fonctionnant vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Pour parfaire ce dispositif, l’Etat a interdit la culture individuelle du cannabis, sauf quelques pieds pour les malades chroniques qui l’utilisent comme médicament. Il va aussi obliger les centaines de dispensaires distribuant de la marijuana médicale, jusque-là peu réglementés, à s’insérer dans le circuit commercial, ou à disparaître.
« En vente en supermarché »
Du fait que le commerce entre Etats reste interdit, les boutiques doivent s’approvisionner auprès de producteurs locaux. Cette contrainte a donné naissance à une industrie en pleine expansion, qui crée des milliers d’emplois. Michael Devlin, ancien cadre dans une grande firme agroalimentaire, a monté une société baptisée 3DB, qui produit des « aliments enivrants » contenant de la marijuana. L’usine, un bâtiment anonyme dans une zone industrielle du sud de Seattle, fabrique à la chaîne des cookies, des brownies, des bonbons et des concentrés, vendus sous la marque Zoots – un nom censé évoquer les années folles. La partie principale de l’usine ressemble à une fabrique de chocolat classique, avec des machines toutes neuves importées d’Italie et des ouvriers en blouse blanche. Seule différence, le concentré de THC injecté dans le beurre de cacao.
Dans un hangar attenant à l’usine, 3DB fait pousser elle-même son cannabis : 1 800 pieds cultivés hors sol, en lumière artificielle. L’usine abrite aussi des salles de séchage et de cueillette, et un laboratoire d’extraction.
Récemment, 3DB a monté une filiale de distribution avec une femme d’affaires, Jodie Hall, propriétaire de Cupcake Royale, une chaîne de pâtisseries. La loi interdit à Jodie de vendre ses « cookies infusés » dans ses pâtisseries, mais elle le regrette : « A Seattle, il y a des milliers de bars qui servent de l’alcool, ce serait normal qu’il y ait des lieux de dégustation de marijuana. En fait, nos produits devraient être en vente en supermarché, à côté du rayon des vins. Ce sera la prochaine étape du processus législatif. »
Pour compléter le dispositif, l’Etat a délivré des licences à des centaines de planteurs de marijuana, qui livrent le produit brut aux boutiques et aux industriels. Une amie de Jodie Hall, Christi Masi, a monté, avec son mari Scott Masengill, une petite ferme de marijuana à Benton City, à 330 km au sud-est de Seattle. Scott, ancien chef de projet chez Boeing, est devenu cultivateur à plein-temps : « Pour commencer, j’ai dû construire une clôture de 2,50 m de haut pour que les plantes ne soient pas visibles de l’extérieur, et installer les caméras de surveillance exigées par le LCCB. Ensuite, j’ai mis en place un système d’irrigation, puis monté des serres en plastique. » Il obtient une seule récolte par an, à l’automne. Christi, ancienne cadre chez Starbucks et championne d’alpinisme, avait prévu de se consacrer à plein-temps à la commercialisation, mais la première récolte a été insuffisante. Elle a dû reprendre un emploi en ville, au service de santé du Comté. Elle passe ses week-ends dans la petite remise sans fenêtre de la ferme, à peser et empaqueter la marijuana. Dans chaque sachet, elle place un petit drapeau américain en papier, pour rappeler qu’en Amérique le cannabis est un produit du terroir et sa consommation une tradition nationale.
De Marco Torres Wake Up World ,La raison pour laquelle le cannabis est si efficace médicalement est directement liée à sa capacité à interagir avec des récepteurs dans le corps qui inhibent l’inflammation et préviennent la maladie.Le cannabis le fait si bien, que peu de médicaments peuvent rivaliser avec son niveau d’efficacité qui ne provoque aucun effet secondaire. Il s’agit seulement de 5 maladies qui se sont révélées mieux répondre au cannabis qu’aux médicaments, cependant, il existe de nombreuses études menées aujourd’hui qui pourraient en révéler des dizaines d’autres.
De nombreux chercheurs ont noté qu’il y avait des données « insuffisantes » depuis des décennies pour déterminer si fumer du cannabis était sûr ou efficace dans le traitement des symptômes de douleur et pour prévenir les maladies. La principale raison du manque de données était liée au National Institute on Drug Abuse, ou NIDA, qui était la seule source de cannabis pour les recherches et ils bloquaient les études les plus sérieuses en raison des liens étroits avec les laboratoires pharmaceutiques.
Ce point de vue était soutenu par le Dr David Bearman, vice-président exécutif de la Société des cliniciens de cannabis. « Une partie du problème aux États-Unis est que la NIDA a bloqué presque toutes les études sérieuses sur le cannabis», a déclaré Bearman. Bearman soutient que même si les pilules de cannabis synthétique soulagent la douleur, le cannabis est moins cher, a peu d’effets secondaires et peut être plus efficace.
Maintenant des décennies de propagande s’inversent car les scientifiques et le public sont exposés au véritable potentiel du cannabis et à sa capacité à soigner et prévenir les maladies. On retrouve les variétés de cannabis capables de traiter les diverses conditions médicales dans les livres La Toile de Charlotte’s Web, Harlequin,Sour Tsunami etCannatonic.
Pensant que le cannabis a de grands effets secondaires, le juge administratif et titulaire du DEA, Francis L.Young a pris deux longues années avant de reclassifier le cannabis en 1998 :
«Presque tous les médicaments ont des effets toxiques, potentiellement mortels. La marijuana n’est pas n’a pas ces effets. Rien n’indique dans les ouvrages médicaux poussés, qu’il y ait une mortalité causée par le cannabis… En termes médicaux stricts le cannabis est beaucoup plus sûr que de nombreux aliments que nous consommons quotidiennement… Le cannabis, sous sa forme naturelle, est l’une des substances thérapeutiques actives les plus sûres qu’on connaisse.
On a prouvé que 5 maladies répondent mieux au cannabis qu’aux médicaments prescrits
1 Cancer
Les cannabinoïdes, les composants actifs du cannabis, inhibent la croissance des tumeurs et tuent également les cellules cancéreuses. Le tétrahydrocannabinol (THC), le principal composant psychoactif (ou cannabinoïde) de la plante de cannabis, vise les récepteurs de cannabinoïdes qui jouent un rôle très semblable aux endocannabinnoïdes, qui sont les cannabinoïdes produits naturellement dans le corps et activent ces récepteurs.
Les chercheurs ont maintenant trouvé que le cannabidiol a la capacité de «désactiver» le gène responsable de la métastase dans une forme agressive de cancer. Surtout, cette substance ne produit pas les propriétés psychoactives de la plante de cannabis.
Une équipe espagnole, dirigée par le Dr Manuel Guzmon,, voulait voir s’ils pouvaient empêcher une forme de cancer (glioblastome multiforme) de se développer en coupant son approvisionnement en sang. Le globalistome multiforme est l’un des cancers les plus difficiles à traiter : il répond rarement à une intervention médicale, en particulier aux méthodes classiques qui empoisonnent et détruisent principalement les cellules comme la radiothérapie, la chimiothérapie et la chirurgie.
Les gènes associés à la croissance des vaisseaux sanguins dans les tumeurs par la production d’un produit chimique appelé facteur de croissance de l’endothélium vasculaire (VEGF) réduisent leur activité lorsqu’ils sont exposés à des cannabinoïdes.
Les cannabinoïdes stoppent la production de VEGF en produisant de la céramide.
Le Dr Manuel Guzmon a testé une solution à base de cannabinoïdes sur des patients qui avaient un glioblastome multiforme et n’avaient pas répondu à la chimiothérapie, la radiothérapie ou à la chirurgie. Les scientifiques ont prélevé des échantillons avant et après le traitement à base de cannabinoïdes, celui-ci a été administré directement dans la tumeur.
Étonnamment, les deux patients ont eu une réduction des niveaux de VEGF dans la tumeur à la suite d’un traitement à base de cannabinoïdes.
Une étude publiée dans l’édition de juillet 2002 de la revue médicale Blood, qui a constaté que le THC et d’autres cannabinoïdes avaient produit « une mort cellulaire programmée » dans différentes variétés de leucémie humaine et des lignées cellulaires de lymphome, détruisant ainsi les cellules cancéreuses tout en laissant les cellules saines intactes.
Une étude a publié dans une édition de 1975 du Journal de l’Institut national du cancer, qui a montré que le THC a ralenti la croissance du cancer du poumon, du cancer du sein et la leucémie virale chez les rats.
Intitulée Activité antinéoplasique des cannabinoïdes, cette étude a été financée par l’institut national de la santé des Etats-Unis, et réalisée par des chercheurs de la Medical College of Virginia. Malgré les résultats prometteurs, aucune autre recherche n’a été effectuée, et l’étude a pratiquement disparu des ouvrages scientifiques.
Selon un document d’une étude de 1994, le THC pourrait protéger contre les cancers malins et cela aurait été dissimulé par le gouvernement américain. L’étude de 2 millions de dollars financée par le ministère de la Santé et des Services Sociaux des Etats-Unis, a cherché à démontrer que de fortes doses de THC provoquaient le cancer chez les rats.
Au lieu de cela, les chercheurs ont constaté que de très fortes doses de THC avaient un effet positif, en fait elles ralentissaient la croissance des cancers de l’estomac. Les rats ayant reçu du THC ont vécu plus longtemps que ceux qui n’en ont pas eu.
L’étude n’a pas été publiée et les résultats ont été cachés pendant près de trois ans, jusqu’à ce qu’on les divulgue enfin en 1997. (CC#17, du THC pour les tumeurs)
2 Fibromyalgie
De plus en plus de patients atteints de fibromyalgie trouvent que le cannabis les soulage. Voici les résultats d’un récent sondage en ligne sur plus de 1300 sujets mené parThe National Pain Foundation et NationalPainReport.com. Parmi les personnes interrogées, 379 ont déclaré avoir consommé du cannabis thérapeutique. Soixante-deux pour cent d’entre eux ont évalué que la substance était « très efficace » dans le traitement de leur maladie.
En comparaison, parmi les patients atteints de fibromyalgie qui avaient utilisé de la Duloxétine, seulement huit pour cent ont évalué le médicament comme « très efficace », et soixante pour cent ont déclaré qu’il « ne faisait aucun effet ». Parmi ceux qui avait utilisé de la Prégabaline, dix pour cent ont dit que le médicament était « très efficace », contre soixante-et-un pour cent qui n’ont noté aucun soulagement.
Commentant les résultats de l’enquête , le Dr Mark Ware, professeur agrégé en médecine familiale et en anesthésie à l’Université McGill à Montréal, a déclaré au rapport national de la douleur, « Nous avons désespérément besoin de quelqu’un pour renforcer et explorer ce potentiel pour l’efficacité du cannabis. »
Ware, dont la recherche clinique a démontré l’efficacité par inhalation chez les sujets souffrant de douleurs réfractaires difficiles à traiter, a ajouté : « Les arguments scientifiques sont là. Il y a quelque premiers essais cliniques préliminaires pour prouver l’efficacité du cannabis. Maintenant, votre étude ajoute un poids supplémentaire, les patients rapportent que le cannabis pourrait être plus efficace que les thérapies existantes. Je pense que cela devrait inciter les chercheurs à examiner de près les essais cliniques pour les explorer de manière vraiment plus détaillée. »
Certains chercheurs l’ont déjà fait.
En 2006, des scientifiques allemand ont rapporté que l’administration de THC par voie orale réduisait de manière significative à la fois la douleur chronique et induite expérimentalement chez les patients atteints de fibromyalgie. Les participants à l’essai ont reçu des doses quotidiennes de 2,5 à 15 mg de THC, mais ils n’ont reçu aucun autre médicament pour la douleur au cours de l’étude. Parmi les participants qui ont terminé l’essai, tous ont présenté des réductions significatives de la douleur quotidienne et la douleur induite par voie électronique.
Plus récemment, des chercheurs espagnols ont évalué l’utilisation d’un traitement de cannabis de la fibromyalgie. Un examen rapide des résultats indique pourquoi tant de patients fibromyalgiques préfèrent l’inhalation aux pilules.
Les enquêteurs ont déclaré, « La consommation de cannabis a eu des effets bénéfiques sur certains symptômes de fibromyalgie… Deux heures après l’avoir consommé, les résultats de l’échelle visuelle analogue(EVA) ont montré une réduction statistiquement significative de la douleur et de la raideur, une amélioration de la relaxation, et une augmentation de la somnolence ainsi qu’une sensation de bien-être. »
3 Épilepsie
L’approche la plus commune pour traiter l’épilepsie est de prescrire des médicaments antiépileptiques. Les médicaments couramment prescrits sont le clonazépam, le phénobarbital et le primidone. Il y a certains médicaments relativement nouveaux pour traiter l’épilepsie : l’includetiagabine, la gabapentine, le topiramate, le lévétiracétam, et le felbamate. Beaucoup de médicaments amplifient les effets secondaires comme la fatigue et une perte de fatigue. Les médicaments pour traiter l’épilepsie peuvent aussi prédisposer les gens à la dépression ou aux psychoses.
Plusieurs indices donnent à penser que les cannabinoïdes sont anticonvulsivants et les preuves empiriques chez les enfants établissent des preuves concluantes que la thérapie à base de cannabinoïdes pourrait être le traitement le plus efficace pour les épileptiques.
Dans « le système cannabinoïde endogène régule la fréquence des crises et la durée dans un modèle d’épilepsie du lobe temporal », Robyn Wallace a expliqué que les données ne montrent pas seulement l’activité anticonvulsivante de l’application de cannabinoîdes de façon exogène mais suggèrent que le cannabinoïde endogène augmente la levée de la saisie et de la durée via l’activation du recepteur CB1 .
En démontrant le rôle du système cannabinoïde endogène dans la régulation de l’activité épileptique, ces études définissent le rôle du système cannabinoïde endogène dans la modulation de la neuroexcitation. Le système cannabinoïde endogène assure donc une protection contre l’excitotoxicité aiguë dans les neurones du système nerveux central.
Les médicaments anticonvulsivants ont des effets secondaires potentiellement graves, incluant le ramollissement des os, la réduction de la production de globules rouges, le gonflement des gencives, et des troubles émotionnels. D’autres effets secondaires occasionnels incluent des mouvements rapides incontrôlables des yeux, une perte de la coordination motrice, le coma et même la mort.
En outre, ces médicaments sont loin d’être l’idéal car ils arrêtent complètement les crises chez environ 60% des patients. De nombreux rapports anecdotiques et des études de cas sur des patients indiquent que le cannabis aide à contrôler des crises. On a montré que des produits de synthèse analogues au cannabis prévenaient les crises. Les patients signalent qu’ils parviennent à se sevrer des médicaments sur ordonnance, et ne font plus de crises s’ils ont un approvisionnement de cannabis régulier.
La société britannique , GW Pharmaceuticals qui a poursuivi les essais cliniques avancées pour le géant pharmaceutique mondial, a développé des médicaments à partir de cannabis brut à la place des équivalents synthétiques. En réponse au besoin urgent exprimé par les parents d’enfants atteints d’épilepsie réfractaire, la US Food and Drug Administration permet désormais les études de CBD purifié (cannabidiol) pour les convulsions.
Ben Whalley et ses collègues de l’University of Reading, en utilisant des modèles de souris d’épilepsie, ont établi une sécurité et ont montré que le CBD et un autre cannabinoïde, le CBDV, ont des effets anti-inflammatoires et anti-épileptiques. Cette recherche est parvenue aux familles qui avaient des proches épileptiques.
La British Medical Association a déclaré que le cannabis peut s’avérer utile comme un «traitement d’appoint» pour les patients qui n’arrivent pas à faire cesser complètement les crises avec les médicaments actuels.
Charlotte’s Web est une variété de cannabis sativa qui a gagné en popularité comme une bonne option pour le traitement des crises ainsi que de nombreux autres troubles médicaux. Ce pouvoir médical est dû à sa teneur élevée en CDB, qui a été spécialement cultivé par les Frères Stanley éleveurs au Colorado pour une jeune patiente épileptique nommée Charlotte. Cette variété est efficace avec peu ou pas d’effets psychoactifs, le rendant idéal pour ceux qui ne veulent pas prendre leurs médicaments affecter leurs activités quotidiennes.
4 Sclérose en plaques
La US Food and Drug Administration (FDA) a alerté le public que les patients diagnostiqués avec la sclérose en plaques (MS) ont développé des infections graves du cerveau après la prise du médicament Gilenya (fingolimod).
D’autres médicaments comme le Tysabri sont des traitements par anticorps destinés à bloquer certains globules blancs qui causent la SP quand ils attaquent les nerfs. Le problème, c’est qu’ils rendraient les patients vulnérables aux infections. Biogen et Elan les ont retirés du marché après la confirmation de deux cas de maladie cérébrale chez les patients qui prenaient ce médicament. Un mois plus tard, un troisième cas a été confirmé. La FDA a autorisé la remise sur le marché de ce médicament en 2006 après avoir déclaré que les avantages étaient plus nombreux que les risques, sans doute grâce à l’aide des grandes entreprises pharmaceutiques.
GW a reçu une autorisation du gouvernement en 1998 pour développer des extraits de plantes à base de cannabis. Leur produit phare Sativex est un extrait hautement défini contenant un mélange d’environ 50-50 de CDB et de THC qui a été approuvé par les organismes de réglementation au Royaume-Uni et plus de 20 autres pays pour traiter la douleur et la spasticité de la sclérose en plaques.
Certaines formes de cannabis médical ont fait leurs preuves pour soulager certains symptômes chez les patients atteints de sclérose en plaques, conformément aux lignes directrices publiées dans la revue Neurology.
Dans un examen de 2608 études, les chercheurs ont pu évaluer quelles thérapies avaient suffisamment de preuves pour indiquer qu’elles pourraient être efficaces pour les patients atteints de SEP. Dans l’ensemble, les chercheurs ont découvert que certaines formes de cannabis médical , une sous forme de pulvérisation et une sous forme de pilule, semblaient avoir le plus de preuves qui indiquaient qu’elles pouvaient être utiles chez les patients atteints de SEP.
« Ce que nous avons appris c’est que ces formes spécifiques de cannabis médical peuvent soulager les symptômes des patients, des symptômes spécifiques de la spasticité, ou la rigidité musculaire … et ont contribué à la miction fréquente, » selon une étude de l’auteur Dr Pushpa Narayanaswami.
Dans une étude de 2011, des chercheurs israéliens ont montré que la CDB aide à traiter les symptômes de la SP, comme en empêchant les cellules immunitaires de se transformer et d’attaquer les couvertures isolantes des cellules nerveuses dans la moelle épinière. Après avoir induit une condition semblable à la SP chez les souris, en paralysant partiellement leurs membres, les chercheurs leur ont injecté de la CDB. Les souris ont réagi en regagnant du mouvement, d’abord avec des secousses leur queue, puis elles ont commencé à marcher sans boiter.
Les chercheurs ont constaté que les souris traitées avec la CDB avaient beaucoup moins d’inflammation de la moelle épinière que leurs homologues non traités.Dans une autre étude de Neuroscience, des chercheurs ont utilisé l’encéphalomyélite allergique expérimentale (EAE), un modèle animal de la SEP, et ont trouvé que les cannabinoïdes ont réduit l’activation de la microglie, la formation de mitrotyrosine, l’infiltration cellulaire, la toxicité des oligodendrocytes, la perte de myéline et la détérioration axonale de la substance blanche de la moelle épinière des souris et a diminué les score cliniques lorsqu’il est administré avant ou après l’apparition de la maladie.
5 Le déficit d’attention (ADD) et le déficit d’attention lié à l’hyperactivité (ADHD)
La procédure normale de traitement pour un enfant diagnostiqué avec le ADD /ADHD est le traitement par le méthylphénidate, mieux connu sous le nom de Ritalin. Pour l’enfant diagnostiqué avec le ADD /ADHD, les effets secondaires de l’utilisation de Ritalin sont nombreux, y compris la psychose (pensées anormales ou hallucinations), troubles du sommeil, maux d’estomac, la diarrhée, des maux de tête, coupe de faim (conduisant à la perte de poids) et desséchement buccal. Dans certains cas, l’utilisation de Ritalin a conduit à la mort. La mort peut arriver à la suite d’une rupture de vaisseaux sanguins, d’insuffisance cardiaque et de fièvre. La violence liée à la consommation d’amphétamines est la principale cause de décès. Les tendances violentes des médicaments peuvent se développer même après une utilisation régulière.
Les enfants meurent à des taux sans précédent de médicaments comme le Ritalin. Un excellent documentaire nommé Generation Rx parle des détails troublants et des abus chimiques sur les enfants par la médecine conventionnelle. La prescription des médicaments psychiatriques en masse, en particulier chez les enfants, sont en train de modifier leur esprit, leur corps et leur vie en général.
Pendant que certains adoptent l’idée préconçue que le cannabis accentue le ADD /ADHD, une grande majorité de cannabinologistes est convaincue que le cannabis et les cannabinoïdes ont sensiblement amélioré les conditions de vie des personnes souffrant de ADD /ADHD avec beaucoup moins d’effets secondaires indésirables que les médicaments stimulants utilisés dans le traitement du TDAH.
Nous en sommes venus à mieux comprendre le cerveau, le rôle de la dopamine et le système endocannabinoïde et nous commençons à comprendre comment le cannabis, l’anandamide et le dronabinol réagissent de manière à libérer de la dopamine et à diminuer la stimulation excessive du mésencéphale.
Les résultats dans le traitement de l’ADD /ADHD avec le cannabis sont souvent spectaculaires. Les patients donnent au traitement des notes allant de A à D. Le Dr David Bearman à Santa Barbara, en Californie, rapporte que certains de ces patients ont déclaré des phrases comme, « Je suis diplômé de l’Académie maritime parce que je fumais du cannabis», et «j’ai eu mon doctorat grâce à ma consommation de cannabis. » Presque tous les patients atteints d’ADHD qui ont consommé du cannabis thérapeutique disent que ça les a aidés à se concentrer dans la lecture et à être plus concentré dans leur intention au lieu de penser à plusieurs choses en même temps, ça leur a permis de rester concentré sur une tâche et ça a facilité leurs devoirs.
70 pour cent du travail du cerveau est d’inhiber l’information sensorielle de l’autre 30 pour cent. Les symptômes de l’ADHD comprennent des scénarios de distractions. La théorie la plus acceptée au sujet de l’ADHD repose sur le fait que près de 70% de la fonction du cerveau est de contribuer à l’autre 30%. La cause de l’ADHD est probablement une diminution de capacité à s’accorder avec l’information sensorielle à l’information interne et externe (Besoin d’une référence ici). En gros, le cerveau est submergé avec trop d’informations qui viennent trop vite.
Avec l’ADHD le cerveau est encombré par beaucoup de courant et de nuances des expériences d’une personne au quotidien. Ce phénomène est causé par le dysfonctionnement de la dopamine.
Comme le système endocannabinoïde a été découvert, de nombreuses études ont révélé que le cannabis module également le système de la dopamine et a donc le potentiel de traiter l’ADHD. Comme relaté dans les récits des médecins ci-dessus, la marijuana peut être moins coûteuse et plus sûre que tout traitement efficace disponible dans les entreprises pharmaceutiques.
Le Dr Claudia Jensen, pédiatre de 49 ans en Californie et mère de deux filles adolescentes explique que le cannabis pourrait être le meilleur traitement pour l’ADHD. Dans une interview avec la chaine télé FOD news network, elle a dit:
«Pourquoi quelqu’un voudrait donner une pilule chère à son enfant… avec des effets secondaires inacceptables pendant qu’il ou elle pourrait simplement aller dans la cour cueillir un peu de feuilles de la plante et en faire du thé …» «Les cannabinoïdes sont une alternative de traitement très fiable pour soigner les adolescents de l’ADD /ADHD… J’ai beaucoup de patients adultes qui ne jurent que par ce traitement naturel. »
Dans son témoignage devant le Comité de surveillance de l’action gouvernementale de la Chambre du cannabis (2004), le Dr. Jensen a discuté de la pratique de recommandation du cannabis pour les patients atteints d’ADHD dans une déclaration de 11 pages. Son témoignage résumait des centaines d’articles scientifiques publiés sur l’efficacité du cannabis qui ont mené à des preuves scientifiques solides sur le fait que le cannabis est un médicament important.
Ses raisons pour la recherche du cannabis en tant que traitement contre l’ADD?
« Les autres médicaments utilisés pour traiter l’ADD sont utiles pour de nombreux patients mais ils ont tous des effets secondaires … les cinq autres des neuf médicaments utilisés pour traiter l’ADD dans ce pays n’ont pas encore été scientifiquement testés … pour l’ADD chez les enfants. Ce sont des médicaments pour la dépression et l’hypertension artérielle … De tous les médicaments utilisés pour traiter l’ADD, le cannabis est le seul élément à avoir le moins d’effets secondaire graves.
Son explication sur l’opposition des sociétés pharmaceutiques sur le cannabis :
« Le vrai problème de l’autorisation du cannabis est sur le point de vue économique … Si le cannabis était approuvé pour l’utilisation dans tout le marché de l’ADD / ADHD à lui seul, il pourrait avoir un impact significatif sur les ventes estimées à environ 1 milliard d’euros par an des produits pharmaceutiques traditionnels pour traiter l’ADD /ADHD. »
Sources maladies qui répondent mieux au cannabis:
cancerresearchuk.org
leafly.com
preventdisease.com
davidbearmanmd.com
ms-uk.org
medicalmarijuana.com
alternet.org
sciencedaily.com
Premières marchandises qui ont circulé à travers le monde, les drogues psychotropes ont été aussi les premières à faire l’objet de traités internationaux. Pourtant, lorsqu’en 1909 et 1912 ces traités sur l’opium ont été signés, les pays signataires acceptent tout au plus de réguler ce commerce fort lucratif. Pourquoi cette politique internationale a-t-elle abouti à la prohibition? Comment a-t-elle été mise en place, qu’est-ce qui justifie la sélection des substances prohibées? Et comment a-t-elle abouti à la fin des années soixante à une guerre internationale qui va progressivement gagner tous les continents?
Pourquoi et comment mettre fin à «la guerre à la drogue»? Les politiques publiques devraient être mises en œuvre pour la réduction des risques ou la limitation des dommages induits par les drogues en se fondant sur des preuves scientifiques et non idéologiques. Notamment en raison de «l’effet ballon», ou comment, une fois chassés par les lois répressives et ses outils coercitifs, un territoire de vente, une route d’importation, un réseau de trafiquants se déplacent et s’implantent ailleurs. Pour reconstruire le même phénomène.
La prohibition internationale commence avec «la plus grande intoxication du monde» engendrée par l’opium que l’empire britannique a imposé à la Chine les armes à la main. Antérieurement, l’opium faisait partie de la pharmacopée traditionnelle en Asie que la médecine arabe introduit peu à peu en Europe. Jusqu’au XIXe siècle, la diffusion de cet usage purement thérapeutique n’a pas suscité d’inquiétude, l’opium mangé ou bu est un remède apprécié et, à vrai dire, le seul réellement efficace pour soulager la douleur.
Les Chinois sont les premiers à découvrir les dangers de la dépendance à l’opium, car dès le début du XVIIIe siècle, une innovation technique va profondément transformer l’usage de ce produit. Les marins hollandais avaient pris l’habitude de le fumer mêlé au tabac, dans un usage purement hédonique, et c’est avec ce nouveau mode de consommation que l’opium s’introduit en Chine suscitant une demande grandissante.
En 1729, il entre en Chine quelque 200 caisses d’opium par an, et l’empereur Yongzheng prend une première mesure de prohibition sans parvenir à limiter ce trafic. à la fin du XVIIIe siècle, le nombre de caisse d’opium s’élève à 4 000, tous les Occidentaux y contribuent, mais avec la Compagnie des Indes orientale, l’Empire britannique met au point un système particulièrement avantageux: plutôt que d’acheter les richesses qu’ils convoitent, la soie, le thé ou les matières premières, ils exigent de les échanger avec l’opium cultivé dans leur colonie indienne, le Bengale et dont ils se sont arrogés le monopole de la production et de la vente. à partir de 1821, c’est l’invasion brutale et, en 1837, près de 40 000 caisses arrivent en Chine.
Les guerres de l’opium
Traité signé le 29 août 1842, à bord du Cornwallis, entre l’Angleterre et la Chine et qui mit fin à la guerre de l’opium.
La Cour impériale avait pourtant tenté de résister: de 1729 à 1836, près de 40 décrets avaient été édictés. Un débat s’ouvre à la Cour impériale: faut-il maintenir l’interdit ou bien l’autoriser pour mieux le contrôler et lutter contre la corruption? En 1839, l’empereur choisit le renforcement de l’interdit et Lin Zexu ferme les fumeries d’opium, sanctionne les consommateurs, confisque et détruit les stocks de Canton. Il écrit en outre à la reine Victoria pour l’informer de l’interdiction de l’opium et lui demander d’en faire cesser le trafic. Le débat s’ouvre alors en Angleterre.
Des sociétés charitables, des missionnaires, des journalistes, dénoncent ce commerce honteux: a-t-on le droit d’encourager le vice et de pousser les misérables Chinois à la mort, au nom de la liberté du commerce? Mais en 1839, les revenus financiers de l’opium représentent 34 % de ceux que la Couronne tire de sa colonie, ce qui fait de ce trafic un vecteur déterminant de l’expansionnisme britannique et la reine Victoria tranche rapidement: il lui semble inopportun de renoncer à une source de revenu aussi importante. Lorsque Lin Zexu met en prison le surintendant Charles Elliot, représentant de la Reine et jette à la mer 20 000 caisses d’opium, soit plus d’une tonne, l’empire britannique mobilise ses armées.
En avril 1840, une armada arrive au large de Canton, parvient à conquérir Hong Kong, et remonte le Yangzi Jiang jusqu’à Nankin. L’empereur chinois prend peur, il capitule et signe le traité de Nankin le 29 août 1842. Cette première guerre à l’opium a mis la Chine à genoux: les Chinois sont contraints d’indemniser les Anglais (frais militaires, destruction des stocks) et cinq ports sont ouverts à la liberté du commerce. Mais l’histoire ne s’arrête pas là, de 1856 à 1860, les Anglais, aidés des Français, mènent la seconde guerre à l’opium, débarquent sur le sol chinois et imposent un nouveau traité.
Port commercial de Canton (Chine), 1847. Le traité de Nankin de 1842 signé à la fin de la première guerre de l'Opium ouvre les 5 principaux ports de Chine aux Européens. Dessin de B. Clayton, d'après une peinture de Piqua
Cette fois, tous les ports sont ouverts au commerce extérieur, le territoire chinois est bientôt parsemé de concessions étrangères, dont celle de Shanghai obtenue par la France. Le nombre de tonnes d’opium passe de 2 735 en 1938 à 5 200 en 1860 pour atteindre 6 500 en 1880. Entre 1870 et 1900, environ 120 millions de Chinois étaient intoxiqués, soit de 5 à 20 % selon les sources qui, sur le terrain, décrivent le désastre: l’opium sévit sur tout le territoire et dans tous les milieux sociaux. Si les plus riches consomment généralement l’opium chez eux, les fumeries d’opium sont fréquentées par toutes les professions, des manœuvres aux fonctionnaires. Les plus pauvres errent dans les rues, les membres grêles, les yeux éteints, mais tous sont condamnés à la déchéance et à la mort.
C’est du moins ce qu’affirment les missionnaires mais que contestent les partisans du libre commerce: «l’usage modéré est possible», affirment les libéraux, qui estiment que, quoi qu’il en soit, il n’appartient pas à l’état de contrôler les choix de l’individu.
De la liberté de commerce à la santé publique, le modèle européen
En 1859, le livre de John Stuart Mill «De la liberté» prône la liberté du commerce. Comme Adam Smith, il pense que les intérêts privés travaillent à l’intérêt général et il se méfie de l’intervention de l’état: chacun doit être le gardien de sa moralité et de sa santé. «La seule raison légitime d’user de la force contre un individu est de l’empêcher de nuire aux autres». John Stuart Mill refuse ainsi toute intrusion de l’état dans la vie privée, et ce dans toutes les sociétés, y compris lorsque celles-ci font des choix qui ne sont pas les nôtres: «Je ne crois pas qu’une communauté ait le moindre droit d’en civiliser une autre».
Chacun doit être jugé responsable de lui-même, chacun doit être en droit de se livrer aux expériences qu’il souhaite, même si elles conduisent à d’inévitable faux pas. Plutôt que de mettre sous tutelle les Chinois incapables de contrôler leur consommation d’opium, ou encore les ouvriers qui s’adonnent à l’alcool, mieux vaut les rendre pleinement responsables de leurs actes.
A cette théorie libérale s’oppose une théorie des droits sociaux, défendue par des réformateurs sociaux, associations féministes et quakers qui veulent protéger l’homme contre lui-même. Plus que l’opium, l’alcool est au cœur de ce débat.
Les philanthropes anglais ont ainsi créé une alliance pour les abstinents, considérant que l’alcool entrave notre droit premier à la sécurité, en créant des désordres publics, notre droit à l’égalité par le profit, et notre droit au développement moral et intellectuel, par l’affaiblissement et la démoralisation de la société.
Or, si au cours du XIXe siècle, les grandes puissances européennes imposent la liberté de commerce au reste du monde, dans leur propre pays, en Angleterre, comme en France ou en Allemagne, les réformateurs sociaux ne cessent de gagner du terrain. Les grandes enquêtes ouvrières du milieu du XIXe siècle ont révélé l’ampleur de la catastrophe sociale engendrée par une industrialisation sauvage, et des réglementations sont élaborées en partie par le corps médical au nom de l’hygiène publique dans une alliance avec l’état. En Angleterre, l’opium est à l’origine de la première réglementation des médicaments avec le Pharmacy Act de 1869, car l’opium cultivé en Inde avait envahi l’Angleterre, mangé seul ou dans différentes préparations. Le gin et autres spiritueux étaient lourdement taxés depuis 1751, mais l’opium très bon marché est consommé en particulier par les ouvriers pour supporter les terribles conditions de travail.
Des sirops contenant de l’opium sont donnés même aux bébés pour qu’ils dorment pendant que leurs parents travaillent. Or, plusieurs enquêtes sociales ont mis en relation une surmortalité, en partie due à la méconnaissance à des surdosages. Le Pharmacy Act invente le médicament moderne, désormais distingué de la recherche du bien-être ou du plaisir. Vendu exclusivement en pharmacie, il est étiqueté, avec un contenu précis et contrôlé par les professions médicales. En France, la révolution industrielle s’est faite avec le vin tandis que l’opium est resté limité aux militaires coloniaux et aux artistes, mais les Français sont à l’origine d’un imaginaire des drogues qui, depuis «Les paradis artificiels» de Baudelaire fascinent artistes et intellectuels.
«Les dieux du jouir» célébrés par le poète Ségalem sont exotiques, mais c’est avec la morphine, médicament moderne, que s’invente une maladie qui se propage à la façon des épidémies. Pour les Français, ce poison de l’esprit relève des médecins aliénistes, alors que la politique anglaise relève des médecins de santé publique, mais les premières mesures prises en France relèvent de la même logique de contrôle des produits, associée à une formation des professions médicales, responsabilisées et chargées de l’éducation. Ces contrôles sanitaires ont contribué à l’invention de nouveaux modes d’intervention, qui fait appel à la protection de l’état sous différentes modalités, en fonction de l’histoire propre à chaque pays européen.
L'invention du modèle prohibitionniste américain
Aux états-Unis, un tout autre modèle d’intervention se forge dès la fin du XIXe siècle. Comme en Europe, les produits psychotropes se diffusent massivement avec l’industrialisation mais, contrairement aux pays européens, la surveillance des produits psychotropes se fait contre le monde médical, peu formé et mal contrôlé. Ce mode d’intervention fait appel à trois outils: la loi, le contrôle des consommateurs et la mobilisation de la population dominante, à l’exclusion de ses minorités.
Trois forces vont s’allier pour dénoncer les méfaits des drogues: les mouvements de tempérance, le syndicalisme ouvrier et la presse populaire. Chacun de ces groupes de pression a sa logique propre. Les mouvements de tempérance allient puritanisme et réformisme social. Des associations féministes, telle la Woman’s Christian Temperance, mènent le combat au nom de la protection de la femme et de l’enfant. Tous dénoncent les vices d’une société du «laisserfaire» et entendent protéger l’homme contre lui-même. Le principal danger est bien sû r l’alcool mais sont également dénoncées toutes les substances où l’homme risque de perdre le contrôle de lui-même.
Les premières mesures de prohibition portent sur l’alcool, diabolisé dans les prêches enflammés de pasteurs, souvent quakers. Après l’état du Maine, douze autres états instaurent la prohibition de l’alcool en 1855, «les états secs» ou Dry States. La prohibition de l’opium est un peu plus tardive, elle est demandée par les syndicats ouvriers blancs pour se protéger de la concurrence des ouvriers chinois, embauchés à bas prix dans la construction du chemin de fer.
La presse populaire, en pleine expansion, est appelée en renfort, elle dénonce le péril jaune avec des faits divers qui font sensation: ainsi, dans les arriè re-boutiques des blanchisseries chinoises, des jeunes seraient séquestrés, des femmes violentées. La criminalisation de la concurrence s’avère remarquablement efficace. En 1875, ces campagnes obtiennent d’abord la fermeture des fumeries d’opium en Californie, puis 27 états vont prendre différentes mesures de contrôle jusqu’en 1914.
à l’opium des Jaunes succède la cocaïne des Noirs ou enfin la marijuana des Chicanos, stigmatisés avec les mêmes procédés et avec les mêmes effets. En 1887, l’Oregon interdit la cocaïne à priser, puis c’est le tour du Kansas et du Tennessee. En 1914, quarante-six états ont pris des mesures de contrôle de la cocaïne. C’est nettement plus que les mesures qui frappent l’opium qui se heurte à des intérêts économiques américains.
Une loi fédérale de 1887 avait interdit aux Chinois d’importer de l’opium et réservé aux Américains le droit de le transformer, une loi dont l’enjeu est économique plutôt que moral. En vente libre aux Philippines, à Cuba ou Porto Rico, tous sous influence américaine, l’opium entre librement aux états-Unis si bien que deux militants prohibitionnistes, le révérend Charles Brent et le Dr Wright, sont désormais persuadés qu’il faut d’abord interdire le trafic international de l’opium pour parvenir à en protéger les Américains.
Dr Hamilton Wright
Vers un combat mondial
Rédigé à la demande de Roosevelt, un rapport officiel dénonce les trafics internationaux et le révérend Charles Brent suggère d’aider les Chinois dans leur bataille contre l’opium. Impératif moral et intérêts économiques pourraient ainsi être heureusement conjugués, car les Américains pénètrent difficilement dans l’empire chinois, dominé par les Britanniques. Le président Roosevelt se range à son avis et préfère l’organisation d’une conférence internationale à une expédition militaire. Après de difficiles négociations, la première Conférence internationale est réunie à Shanghai en 1909. Outre la Chine, le Japon, la Thaïlande et l’Iran, sept pays européens y participent.
Tous les pays signataires se sont engagés à éliminer progressivement l’opium de leur territoire, mais chacun soupçonne l’autre de préserver ses marchés. Non sans raison: ainsi la France justifie sa régie de l’opium en Indochine qui, selon son représentant, garantit un contrôle de l’état, censé protéger la population indigène. Au reste, presque tous les signataires participent peu ou prou au trafic de l’opium tandis que l’Allemagne entend protéger son industrie pharmaceutique qui produit massivement morphine, cocaïne et héroïne, associée dans les réclames à l’aspirine. Aussi la conférence aboutit-elle à des déclarations de principe et des recommandations, sans aucun engagement précis.
Mais l’évêque Brent et le Dr Wright ne perdent pas courage: ils veulent une nouvelle conférence avec un texte plus ambitieux qu’ils ont rédigé. La conférence de La Haye en 1912 élargit la liste des drogues prohibées à la morphine, l’héroïne et la cocaïne. Sur le terrain, cette conférence n’aboutit pas à un meilleur résultat, mais chacun des pays s’est engagé à élaborer une législation nationale avec pour objectif le contrôle du commerce. Aussi ces deux conventions ont bien instauré un nouvel ordre international.
Après la Première Guerre mondiale, la création de la Société des nations offre un cadre à la mise en œuvre de cette politique internationale. En 1919, une Commission consultative de l’opium et autres drogues nuisibles est créée et elle instaure en 1925 le système des certificats. Chaque pays devra désormais fournir des statistiques de la production et du commerce. La convention de 1931 se fixe un objectif encore plus ambitieux, la stricte planification de la production, de la fabrication et du commerce de ces drogues.
Mais si le trafic international est toujours florissant, entre 1912 et 1931, l’ambiance a changé, l’idéologie prohibitionniste a gagné du terrain. Chaque pays a élaboré une législation nationale. Les états-Unis ont montré l’exemple avec la première loi fédérale de prohibition, l’Harrison Act voté en 1914. à vrai dire, la prohibition s’avance masquée: la loi fédérale ne prétend pas interdire l’opium, la cocaïne ou la morphine, consommée alors par environ un million d’Américains, mais elle justifie l’exigence d’une prescription médicale par la protection du consommateur ainsi que par les revenus de ces produits désormais taxés.
Une bureaucratie est née, renforcée par la prohibition de l’alcool en 1919, et une police spécialisée est chargée de son application. Or la première des cibles de cette police sera la prescription médicale de maintenance, qui, selon le psychiatre Thomas Szasz, va aboutir à l’incarcération de nombreux médecins jusqu’en 1939.
En France, la loi est votée en 1916, en pleine guerre mondiale. Une campagne de presse contre la cocaïne, «l’arme des Boches», convainc la Chambre des députés. Contrairement à ce qui se passe aux états-Unis, ces mesures ont été préparées par des médecins hygiénistes, qui faute d’un traitement efficace de la toxicomanie, se sont convertis à la prohibition. Ils espéraient ajouter l’alcool, mais ils n’obtiennent des parlementaires que la prohibition de l’absinthe. Comment s’en étonner, puisque «c’est le bistro qui les nomment», comme le dénonce en 1924 l’héroïne du roman «La garçonne», qui apprécie la coco et l’opium, encore en vogue à cette date.
Mais une page se tourne avec l’invention de la drogue moderne, définie par la loi. Son caractère d’exception est dû à l’échec de la prohibition de l’alcool. Même si aux états-Unis, cette prohibition perdure jusqu’en 1933, les ligues de tempérance ont perdu leur bataille. Ni les Américains ni les Européens ne veulent renoncer à leur consommation habituelle, l’alcool reste licite au contraire des produits consommés par des minorités, voire des populations entières qui n’ont pas voie au chapitre: elles sont dominées par l’Occident.
Le modèle américain l’emporte dans le cadre légal, si ce n’est dans les esprits, et les Occidentaux vont imposer au monde entier les produits qu’ils consomment. En Amérique, les opposants à cette politique comme Thomas Szazs dénonce son caractère raciste, mais les Européens n’en ont pas conscience. Dans les discours, la santé publique est toujours invoquée pour justifier le cadre prohibitionniste. Les médecins français sont convaincus que l’interdit est la meilleure des protections de la santé puisque, même si la toxicomanie reste une maladie, il n’est pas de traitement efficace.
Les médecins anglais sont plus compatissants. Puisque la maladie se révèle chronique, ils recommandent une prescription médicale de maintenance, ce qui devient la politique officielle avec le rapport Rolleston de 1926. Ni les Anglais ni les Français n’ont pris conscience qu’en acceptant que les produits illicites soient définis par la loi, et non par des critères de dangerosité des psychotropes, ils ont perdu la main.
Au-delà du statut juridique, un marché en pleine expansion
Jusqu’à la fin des années soixante, tout semble aller pour le mieux. En Europe, la prohibition des drogues a, semble-t-il, réussi à contenir la toxicomanie à quelques cas, coloniaux ou artistes à la dérive, grâce à la prohibition pour les Français, avec prescriptions médicales pour la Grande-Bretagne. Il y a bien quelques signes inquiétants aux états-Unis: héritage de la prohibition de l’alcool, des trafiquants se sont reconvertis à l’héroïne qu’ils vendent aux Noirs des ghettos.
Ces jeunes héroïnomanes voient se succéder incarcérations et cures de sevrage inévitablement suivies de rechutes. Les Drs Dole et Nyswander souhaiteraient s’inspirer du système anglais mais il ne saurait être question de prescrire comme les Anglais, héroïne ou cocaïne, définitivement diabolisées. Aussi choisissent-ils la méthadone, réputée pour ne pas donner de plaisir. La prohibition l’a emporté dans les esprits tandis que les bureaucraties spécialisées de prohibition se renforcent continûment dans une logique interne, aux états-Unis comme au niveau international. En 1961, la Convention unique des stupéfiants se propose de donner un fondement scientifique à la prohibition.
Chargée de cette tâche difficile, l’OMS finira par reconnaître en 1969 qu’il n’y a pas de toxicomanie propre aux drogues illicites et pas de justification scientifique à la liste des substances prohibées. Mais qui s’en inquiéterait? Les profits en progression continue des produits alcoolisés, du tabac et des médicaments psychotropes sont protégés par des trusts si puissants qu’ils peuvent détourner les réglementations. Ces marchandises se répandent partout dans le monde avec la domination de l’Occident.
La politique des drogues s’est inventée au XIXe siècle pour répondre à la multiplication des échanges internationaux, à l’invention de produits de plus en plus puissants et à l’industrialisation et la commercialisation d’une production de masse. Il faut y ajouter une demande sans cesse croissante de psychotropes diversifiés. Avec les barbituriques, les amphétamines et les anxiolytiques, l’industrie pharmaceutique y pourvoit et offre aux hommes la possibilité de contrôler leurs états de conscience, supprimer toute douleur, s’endormir ou s’éveiller, améliorer ses performances ou jouir d’un état de bien-être.
à partir de la fin des années soixante, les jeunes vont explorer de nouveaux usages, pour exacerber leurs sensations ou les anesthésier, se conformer ou se singulariser, faciliter leurs relations affectives et sexuelles ou se retirer dans leur monde intérieur. Ces consommations vont terroriser leurs parents et le débat public, focalisé sur les drogues illicites, a masqué l’extraordinaire expansion des drogues licites. Jamais les hommes n’ont consommé aussi massivement des produits psychotropes au point que l’historien David Courtwright considère que cette «révolution psychoactive» participe de la construction du monde moderne.
Images from Woodstock. Photography by Robert Altman.
La santé publique exigerait de traiter chacun des psychotropes en fonction de la réalité des risques liés à l’usage et l’abus, mais cette approche de raison devra s’affronter aux énormes profits des trusts pour les drogues légales et des organisations trafiquantes pour les drogues illicites. Nous en sommes encore très loin: à la fin des années soixante, un nouveau chapitre s’ouvre avec le renforcement continu de la prohibition internationale.
Bibliographie
«Drogues: sortir de l’impasse», Anne Coppel, Olivier Doubre. éditions La Découverte, collection Cahiers libres, octobre 2012, 296 pages, 24 euros.
Carl Hart, neuroscientifique et professeur à l'Université de Columbia, a donné une conférence TED puissante plaidant pour la dépénalisation de toutes les drogues, défiant les stéréotypes racistes et classicistes à propos de l'usage des drogues et appelant à une nouvelle approche de la consommation des substances psychoactives.
Hart souligne que les usagers de drogues ne doivent pas être diabolisés et tous regroupés dans la même catégorie avec quelques puissants exemples:
- "J'ai grandi dans la hotte à Miami dans un quartier pauvre. Je viens d'une communauté dans laquelle l'usage de drogues prévalait. Je gardais un pistolet dans ma voiture. Je me suis engagé dans la petite criminalité. Je utilisé et vendu des médicaments. Mais dit-il, je me tiens devant vous aujourd'hui, mettant l'accent sur le fait qu'il est également professeur à l'Université de Columbia et étudie la toxicomanie ".
-"80 à 90 pour cent des personnes qui utilisent des drogues illégales ne sont pas toxicomanes. Ils n'ont pas de problématique de drogues. La plupart sont des membres responsables de notre société. Ils travaillent. Ils paient leurs impôts. Ils prennent soin de leurs familles. Et dans certains cas, ils sont même devenu président des États-Unis ".
Ce serait même le président des États-Unis qui aurait récemment dit que nous devions "suivre la science, et non l'idéologie" en ce qui concerne la législation sur la drogue.
Le discours de Hart dure 19 minutes, mais vaut bien ce temps, le voyant mettre en avant des modèles pour traiter les infractions relatives aux drogues de bas niveau, comme des amendes de trafic et en soulignant la spirale descendante auto-entretenue d'incarcération qui vient avec une approche punitive de l'usage de drogues.
Quelques citations clés:
"Les gens vont toujours consommer des drogues. Ils ont toujours utilisé des drogues. Nous devons apprendre à vivre avec cet état de fait."
"Ce que je sais c'est que les drogues proprement dites ne sont pas le problème."
"Chaque année, nous arrêtons 1,5 million de personnes dans ce pays pour des violations du droit de la drogue, et 80% de ceux-ci le sont pour simple possession de drogue. La dépénalisation de la possession aurait un impact énorme."
"Je pense que nous devrions dépénaliser toutes les drogues."
[Référence à une étude] "Quand $ 20 était l'alternative, les utilisateurs de méthamphétamine n'ont presque jamais pris le médicament."
Toujours dans le cadre de notre séjour au Pays bas, nous avons souhaité rencontrer certains patrons de coffee. Poser quelques questions, gouter quelques spécialités...^^
Nous allons donc commencer par The 1eHulp Coffeeshop.
Il est situé au 194 de Marnixstraat
A un peu moins de 20 min a pied du centre d'Amsterdam, dans une zone moins touristique que le quartier rouge, vous serez accueilli par Mo et Larby sans oublier Ms Rizzla (le chat du coffee).
Nous ne sommes bien entendu pas arrivés les mains vides:
L'ambiance du coffee est un savant dosage de bouddhisme intégré dans un cadre oriental.
Vous trouverez de tout pour vous poser. Banquettes, niches, fauteuils etc.. tout est là pour vous satisfaire.
Passons maintenant a ce qui nous intéresses au final, la carte!
La carte des boissons et autres grignotages en cas de munchies aigüe!
Le menu!!
Il y en a pour toutes les bourses et tout les gouts.
La qualité des produits et la rareté de certains est intéressante.
Loin des herbes coupées trop jeunes du quartier rouge, ici vous allez tomber sur du lourd.
Je reviendrais sur l'aspect rareté plus tard.
La plupart des produits présents mettraient une claque à pas mal de consommateurs habitués.
Notre hôte nous a accueillis avec un plateau de dégustation de choix:
Strawberry sour diesel, Thin mint cookies, Lemon kush, Pineapple express ainsi que du zero zero.
Et en détail:
Strawberry Sour diesel:
Certainement la plus forte de tout le plateau, une claque sur les yeux qui se ressent direct et cela malgré la consommation d'autres herbes depuis le début de la journée.
Niveau gout, le Sd est dominant, le coté strawberry ressort en fond de bouche / palais.
Thin Mint Cookies:
La découverte gustative du moment, une fraicheur en bouche assez surprenante, le coté Thin Mint sans le gout de la menthe. Très agréable, herbe de journée.
Lemon Kush:
Fort gout de lemon et odeur terreuse classique du kush.
Très agréable, bonne herbe de journée.
Pineapple Express:
Rien a dire dessus, rien de transcendant niveau gout effets etc.
Bonne mais sans plus. Grosse attente du gout pineapple mais non, un coté floral se dégage en expiration.
Le zéro zéro:
Un classique, de très bonne qualité.
Au gout il est agréable comme un bon marocain, il gratte un peu la gorge, il est très sec.
Nous avons décidé de ne pas nous arrêter en si bon chemin, tant qu'a faire autant prendre ici plutôt que dans les coffee du centre.
Sont donc venu s'ajouter a cela:
Amnésia:
Le coffee possède un cut fait et offert par Soma directement.
Très forte niveau gout/odeur typique amnésia. L'effet est beaucoup plus "stonant" que les amnésia habituelles.
Yellow lebanon:
Voila typiquement de quoi je parlais en disant rareté, voila bien 20ans que je n'avais pas vu du vrai libanais, celui qui part en mousse à la première chauffe, si goûtu et parfumé.
Et cette indescriptible odeur typique du libanais. Un High clair qui laisse progressivement place a un état de détente du corps et de l'esprit. Apaisé.
Ils ont rentré du libanais rouge le jour de notre départ..Dommage...
Sweet n'sour:
Elle mérite son nom aussi bien à l'odeur qu'au goût ! Une douceur sucrée très agréable et un effet sativa bien présent : une bonne weed de journée !
Casey jones:
Fidèle à elle même, une sativa bonne pour la journée.
White Widows:
Une herbe de base pas trop chère et plutôt légère.
Cherrypie:
Petit gout de cherry en fin de bouffée, mais faut le chercher.
BlackberryKush:
A l’exhale un léger gout de mure.
Strawberry Banana:
Le nom peut desservir cette weed, car si on doit avoir ce gout fruit, ce serait le gout des fruits qui ont trop muris ( pour la banane imaginé le gout d'une banane "noire" ), mais elle reste pour autant une bonne weed très agréable.
Sensi Seeds a réalisé une interview de Tommy Chong, acteur, comédien, auteur, musicien et activiste dédié, durant son « Weed & Greet » aux Pays-Bas, qui était sponsorisé par Futurola et RollingStoned.
Notre conversation a vite montré que ses connaissances et son dévouement à la plante de cannabis vont au-delà de ses talents humoristiques. Il nous le prouve dans cet épisode en expliquant comment la DEA (Drug Enforcement Administration) opère partout dans le monde.
SensiBilisation est une série de Sensi Seeds mettant en valeur une variété de personnalités de l’industrie du cannabis. Il nous reste une vidéo en compagnie de Tommy Chong à vous dévoiler. Puis, nous nous pencherons sur notre rencontre avec l’ancien Secrétaire General du Comité National des Drogues en Uruguay, Julio Calzada.
http://vimeo.com/133453062
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L’Uruguay, l’État de Washington et le Colorado ont re-légalisé le cannabis au cours de la même période et ont commencé à établir un ensemble de règles visant à créer un marché du cannabis légal et contrôlé. À Seattle, il a fallu attendre plus de 18 mois avant l’ouverture des premières boutiques, alors qu’en Uruguay, il n’existe encore aucun point de vente près de deux ans après la légalisation.
Seul le Colorado dispose d’un semblant de marché légal du cannabis depuis 2013, qui s’est développé plus ou moins selon les règles d’une économie de marché libre alors qu’il est strictement réglementé. L’Alaska, l’Oregon et Washington D.C. ont peut-être légalisé le cannabis par référendum, mais l’ensemble de règles est toujours en cours d’élaboration. Il n’y aura aucune boutique de cannabis spécialisée dans ces trois États avant 2016. Pourtant, au Colorado, en Uruguay et dans l’État de Washington, les connaisseurs peuvent se procurer de l’herbe, ce qui est illégal partout ailleurs sans pénalité.
Uruguay
L’ancien président José Mujica
L’ancien président José Mujica et son gouvernement ont voté une loi réglementant le cannabis à la fin de l’année 2013, sans examiner au préalable les détails. Aujourd’hui, alors que les Uruguayens peuvent légalement faire pousser du chanvre puissant à des fins personnelles et former des clubs sociaux, on ne trouve encore que de l’herbe illégale en vente. À l’heure actuelle, le gouvernement a seulement dressé de vagues plans pour autoriser la vente d’un maximum de 30 grammes de cannabis par personne et par mois par l’intermédiaire des pharmacies. Des licences de culture du cannabis ont peut-être été accordées, mais le détenteur final du contrat reste encore inconnu. Les plans décrivant le mode de traitement et de contrôle de l’herbe à usage thérapeutique sont encore plus nébuleux. Selon les plans du gouvernement, les fleurs de cannabis seront marquées radioactivement afin d’être différenciées de celles provenant du marché noir. Le gouvernement pense aux détails impliquant des mesures répressives avant de définir le cadre.
Tabaré Vázquez, est également un partisan reconnu de la légalisation.
Le successeur du président pro-cannabis Mujica, Tabaré Vázquez, est également un partisan reconnu de la légalisation. Il était plutôt réticent à reprendre le projet et ne semble pas pressé de le mettre en œuvre. La seule chose qui fonctionne vraiment en Uruguay, ce sont les clubs sociaux cannabiques. Ils sont autorisés à accueillir un maximum de 99 membres de façon à empêcher la commercialisation. Ces clubs de consommateurs font pousser leurs propres fleurs et constituent actuellement le seul moyen d’obtenir légalement du cannabis, mise à part la culture chez soi. Mais même l’enregistrement obligatoire des clubs traîne en longueur. En fait, les clubs qui ne sont pas enregistrés sont également illégaux, mais cela n’ennuie personne en Uruguay. Même les cultivateurs hésitent à faire enregistrer leurs plants comme exigé. Pour l’instant, seuls 3 000 producteurs de chanvre sont enregistrés. Depuis que le président Tabaré Vázquez a annoncé que le système d’enregistrement des utilisateurs de cannabis pourrait servir à la désintoxication des toxicomanes, les cultivateurs uruguayens hésitent à confier leurs données à l’État.
Dans l’ensemble, on peut dire que l’Uruguay s’est quelque peu endormi sur la légalisation, moins de deux ans après la décision de légaliser le cannabis. Pendant ce temps, le nouveau président ne semble pas mécontent de ce retard.
Colorado
La station du cannabis, un dispensaire à Denver, Etats-Unis.
Le Colorado a été le plus rapide à mettre en place les réglementations les plus cohérentes. Là-bas, il a été relativement facile pour les pharmacies de chanvre qui étaient déjà enregistrées d’obtenir une licence de boutique de cannabis spécialisée. La plupart des expériences et chiffres du Colorado décrivent un marché du cannabis réglementé, même si certains problèmes doivent être résolus en raison d’expériences négatives. Le meilleur exemple est celui des produits dits « comestibles ». Le dosage de ces produits destinés aux patients a été facilement transféré aux consommateurs à usage récréatif, ce qui a entraîné quelques problèmes. Toutefois, la réglementation a permis d’aborder ouvertement le phénomène et de le résoudre à l’aide d’un décret. Aujourd’hui, une dose maximale et un conditionnement sûr pour les enfants sont prescrits. En outre, les sucreries enivrantes doivent être fournies de façon à être facilement portionnables. Il en va de même pour la production d’extraits de cannabis qui a récemment fait l’objet d’une réglementation: Depuis début juillet 2015, seuls les producteurs de cannabis sous licence sont autorisés à produire des extraits avec du butane. L’utilisation d’une flamme ouverte est en principe interdite pendant le processus d’extraction. Les infractions sont passibles d’une peine d’emprisonnement maximale de 16 ans. Les individus qui souhaitent produire à titre privé leur propre huile d’herbe ou de haschich doivent recourir aux méthodes traditionnelles telles que l’extraction à l’alcool ou à la glace carbonique ou se contenter d’un haschich de bonne qualité cultivé chez soi. En outre, les municipalités sont autorisées à identifier des zones spéciales pour la production d’extraits de cannabis, comme Denver l’a déjà fait.
Les comestibles: une dose maximum et un pack à l’épreuve des enfants sont obligatoires
Les lois sur le cannabis utilisé comme médicament restent inchangées et la culture de quelques plants pour un usage personnel sur un terrain privé clos, ou en intérieur sous un éclairage artificiel, est autorisée. Ce qui gêne vraiment les amateurs de cannabis au Colorado, c’est l’interdiction de sa consommation en public. Les clubs sociaux cannabiques et même les pubs cannabiques dans lesquels les gens peuvent fumer un joint ensemble sont interdits. La police a tué dans l’œuf les simples tentatives de création de CSC par des activistes ou des citoyens par désobéissance civile. En conséquence, l’activiste cannabique le plus connu du Colorado, Mason Tvert, du Marijuana Policy Project, a lancé le nouveau référendum en faveur de la légalisation de l’utilisation des fleurs de chanvre. Tvert s’efforce de recueillir les signatures de personnes qui soutiennent « l’usage social limité du cannabis ». Son objectif est d’autoriser les visiteurs et individus privés à consommer du cannabis non seulement seuls et en cachette, mais également dans des environnements sociaux appropriés. L’initiative du Colorado, qui a entraîné un référendum sur la légalisation, était connue en 2012 sous le nom « Treat Cannabis like Alcohol » (Traiter le cannabis comme l’alcool). Tvert affirme que cela implique sans ambigüité de traiter les consommateurs de cannabis comme les buveurs de vin ou de bière à tous les niveaux. Outre l’instauration des clubs, l’initiative visait à autoriser des boutiques de chanvre spécialisées qui proposeraient à leurs clients un espace pour consommer leurs produits. Dans un sondage récent du Denver Post, Tvert a obtenu une majorité de 56 %. Les initiateurs sont sûrs d’atteindre l’objectif de 5 000 signatures de partisans dans les temps.
a déclaré Mason Tvert au Denver Post.
État de Washington
Comme le système de boutiques n’est pas encore prêt, les recettes fiscales estimées à 70 millions de dollars doivent être considérées avec une certaine prudence et devraient même augmenter.
L’État de Washington n’a ouvert la première boutique que le 8 juillet 2014. Même le processus d’octroi des licences n’est pas encore terminé. Comme le système de boutiques n’est pas encore prêt, les recettes fiscales estimées à 70 millions de dollars doivent être considérées avec une certaine prudence et devraient même augmenter. La réglementation mise en place dans l’État de Washington est un peu plus stricte et conservatrice que celle du Colorado. Contrairement au Colorado, il n’a pas été aisé pour les pharmacies de chanvre existantes d’étendre leur licence à la vente aux consommateurs adultes à des fins récréatives. Au résultat, le nombre total de boutiques est limité à un maximum de 334 dans tout l’État et les produits « comestibles » ont été réglementés uniquement dans une annexe à ‘I-502′. Ils étaient totalement interdits dans le projet de loi initial. Le cannabis coûte actuellement beaucoup plus cher à Washington que dans le Colorado. Même la culture de quelques plants chez soi reste interdite dans l’État de Washington. Seuls les patients se soignant au cannabis sont autorisés à posséder un maximum de 15 plants jusqu’en juillet 2016. À partir de cette date, ils pourront former des collectifs médicaux et cultiver des fleurs à des fins thérapeutiques, à condition que la culture soit enregistrée et conforme aux réglementations du Ministère de la santé.
Résumé
Le vainqueur est sans conteste le Colorado. En Uruguay, tout semble loin d’être contrôlé dans les canaux réglementés et l’État de Washington semble un peu effrayé de prendre son courage à deux mains. Mais notamment là où le cannabis est déjà légal, toute cette hésitation ne sert qu’à renforcer le marché noir, alors que l’objectif était de l’affaiblir. C’est seulement à cause des erreurs que le Colorado était prêt à faire que la Marijuana Enforcement Division (MED), qui est responsable du cannabis, a pu tirer des conclusions et élaborer un ensemble de règles sûr.
L’État fédéral interfère dans les lois du Colorado.
Par George Selgin
Un article du Cato Institute
marijuana joint
by torben hansen(CC BY 2.0)
C’est vrai, la Réserve Fédérale américaine (Fed) s’occupe maintenant de faire respecter les lois anti-drogues du gouvernement américain, même si cela signifie aller à l’encontre du droit des états à définir leur propre politique en matière de drogue, et des statuts de gouvernance de la Fed.
L’implication de la Fed dans la prohibition des drogues est devenue officielle le mois dernier, quand la Réserve Fédérale de la Banque de Kansas City a informé le Fourth Corner Credit Union de Denver – une banque coopérative à but non lucratif créée par des producteurs de cannabis licenciés auprès de l’État du Colorado – de sa décision de refuser son inscription à un compte principal. Or, demander à une institution de dépôt d’opérer sans ce type de compte, et donc sans accès aux facilités de paiement permis par la Fed qui incluent la compensation interbancaire, les virements, le système sécurisé de transfert des paiements, revient à demander à une compagnie d’avions de se contenter d’avions à hélice. De plus, les banques établies ne veulent pas s’embêter à traiter avec des producteurs de cannabis. L’action de la Fed de Kansas City force donc l’industrie de marijuana du Colorado à commercer seulement en liquide, avec tous les risques et inconvénients que cela comporte1.
cannabis station by
simon Berlin(CC BY-SA 2.0)
Le Fourth Corner Credit Union ne baisse pas les bras. Au contraire, il fait un procès à la Fed de Kansas City. D’habitude, une action civile typique n’est pas vraiment captivante. Pourtant, celle-ci se lit comme une histoire d’épouvante, principalement parce que c’est exactement cela. Si vous aimez une bonne histoire d’horreur, je vous suggère d’en lire la totalité. Mais pour ceux qui sont pressés, en voici un résumé. Sauf indication, les détails sont conformes au rapport du procès.
Tels qu’ils sont décrits dans le document, les faits juridiques de base sont, d’abord, l’essence du soi-disant système bancaire « dual » qui stipule qu’à la fois les administrations des États, ici du Colorado et le gouvernement fédéral ont le droit d’accorder un statut financier aux banques et autres institutions de dépôt et que, selon le Monetary Control Act de 1980, « tous les services bancaires de la Fed… doivent être disponibles pour les institutions de dépôt non membres et que de tels services doivent être accordés aux mêmes tarifs que ceux appliqués aux banques membres .»
De plus, pour lever tout doute concernant la possibilité d’accès aux services de paiement de la Fed pour les institutions de dépôt commerçant avec des producteurs de cannabis, le 13 août 2014, le Conseil des Gouverneurs de la Fed, avec la FDIXC (Federal Deposit Insurance Corporation), le Contrôleur de la Monnaie et l’ Autorité nationale des coopératives bancaires, ont publié des directives déclarant que :
« Généralement, la décision d’ouvrir, de fermer, ou de refuser un compte en particulier est prise par une banque classique ou une banque coopérative, sans l’implication du superviseur. Cette décision peut être fondée sur les objectifs commerciaux particuliers de la banque, son évaluation du risque associé à son offre de services ou produits particuliers, et sa capacité à effectivement gérer ses risques »2.
Maintenant, place aux faits, comme cela a été présenté pendant le procès. Le 19 novembre 2014, Fourth Corner Credit Union a acquis un statut sans conditions auprès de l’État du Colorado, après avoir reçu un statut sous condition de la part de l’État quelques mois auparavant, son inscription étant alors en attente d’une assurance-dépôt. Fourth Corner a postulé à la Fed de Kansas City pour un compte principal le même jour.
Comme elle avait précédemment postulé et reçu un Numéro de Routage de l’ABA (American Banking Association), et avait également fait une demande au National Credit Union Authority pour une assurance-dépôt (elle explorait aussi des options relatives à une assurance privée dans le cas où sa demande à la NCUA serait rejetée), elle a ainsi rempli la seule obligation pour être éligible à un tel compte, et avait seulement à présenter une « résolution » autorisant la Fed à lui ouvrir un compte, avec une « Liste officielle des autorisations » de la FRB (Federal Reserve Bank). Une fois que ces documents ont été approuvés, la Fed de Kansas City devait accepter et lancer le processus d’Agrément de Compte Principal d’une page préalablement remplie par la banque coopérative. Aucun autre document n’était nécessaire.
The federal reserve bank of Kansas City-
ctj71081(CC BY 2.0)
Selon la Fed de Kansas City, le processus de signature d’un Agrément de Compte Principal peut prendre 5 à 7 jours ouvrés. Cela dit, il faut habituellement seulement une semaine pour établir un compte une fois que les documents administratifs sont présentés. Cependant, bien que les fonctionnaires de la Fed de Kansas City aient approuvé rapidement les documents de la banque coopérative, la banque refusa de lancer le processus d’Agrément du Compte Principal, arguant que son application serait traitée « dès l’approbation des crédits et des risques ». Quand les avocats de Fourth Corner ont demandé à la Fed de Kansas City quelles était les règles pour un tel agrément, on leur a d’abord répondu qu’il n’existait pas de telles règles.
Quelques mois plus tard, le 7 janvier 2015, la Présidente de la Fed de Kansas City Esther George adresse une lettre aux avocats de Fourth Quarter. Dans celle-ci, elle note que la Fed Bank’s Operating Circular, en plus de définir explicitement les obligations en vue d’ouvrir un compte principal,
«précise aussi qu’un compte principal est soumis à d’autres politiques et réglementations de la Réserve Fédérale. Ces dernières incluent des règles liées aux risques encourus par une institution financière, à la manière dont ces risques peuvent être atténués, avant que soit déterminé si et sous quelles conditions un compte peut être ouvert. La délivrance d’un compte principal est à la discrétion de la Fed et requiert que la Fed soit en position d’identifier clairement les risques posés par une institution financière et comment ces risques peuvent être gérés de manière satisfaisante pour la Fed. (J’insiste)»
Etant donné la durée normalement autorisée pour traiter une demande de compte principal, il est peu probable que la Fed de Kansas City ait pris la peine d’investiguer les risques posés par les précédents demandeurs de ce type de compte. De plus, on peut également se demander si des Fed locales, ou la gouvernance de la Fed, ont déjà été en mesure de « clairement » identifier les risques posés par différentes institutions financières – laissons de côté celles qui n’avaient pas encore démarré leurs activités.
Cependant, le point le plus important que les avocats de la banque coopérative ont déclaré avoir signalé à la Fed de Kansas City, concerne simplement le fait cette dernière n’avait aucune autorité pour refuser à leur client un compte principal, pour quelque motif que ce soit, étant donné qu’il avait déjà mis à disposition toutes les données requises par la loi.
Pourtant, Fourth Corner n’a reçu ni compte ni aucune explication. Deirdra O’Gorman, sa présidente, a écrit en vain à Esther George et Janet Yellen pour demander une entrevue afin de discuter des risques auxquels cette première a fait allusion. Non seulement elles ont toutes les deux refusé cette rencontre, mais la Fed de Kansas City a répondu en demandant à la banque coopérative d’arrêter de leur soumettre des documents, que cela témoigne de sa sécurité ou non. En effet, un ancien courrier adressé à MrsYellen et Mrs George de la part du Sénateur du Colorado Michel Bennet faisait remarquer que des situations préoccupantes pour la sécurité publique étaient générées par la nécessité pour l’industrie du cannabis du Colorado de commercer en liquide. Ce courrier ne semble pas avoir fait de différence.
Et ainsi de suite jusqu’au 2 juillet, presque neuf mois après que Fourth Corner eut fait sa demande pour un compte principal. Ce jour là, le Bureau de Protection des Consommateurs de la NCUA (National Credit Union Administration) refusa la demande de la banque coopérative qui souhaitait obtenir une assurance-dépôt fédéral. Selon la plainte, une copie de sa lettre confidentielle à l’adresse de la NCUA a été secrètement et illégalement partagée avec la Fed de Kansas City3.
Deux semaines plus tard, le 16 juillet 2015, la Fed de Kansas City a refusé la requête de Fourth Corner pour un compte principal, justifiant sa décision en s’appuyant en partie sur le fait que la NCUA ait rejeté sa demande d’une assurance fédérale. Cette décision reste le seul exemple pour lequel la Fed de Kansas City a refusé un compte principal à un demandeur depuis la publication du Monetary Control Act de 1980.
Bien que la Fed de Kansas City ait tenté de justifier sa décision en se référant au refus de la NCUA d’accorder une assurance fédérale à Fourth Corner, cette justification n’a aucune base légale selon les avocats de la banque coopérative. Une banque coopérative reconnue par l’État est en effet autorisée à détenir un compte principal « indépendamment du fait qu’elle ait obtenu ou non une assurance-dépôt fédérale ; elle a seulement besoin d’être éligible pour faire une demande et devenir assurée assurée sur le plan fédéral ».
En fait, les lois fédérales ne nécessitent pas qu’une banque coopérative reconnue par l’État ait une assurance. De toute façon, comme je l’ai noté, la Fourth Quarter Credit Union était préparée à prendre une assurance privée quand sa demande de compte principal a été refusée. En ce moment, 129 banques coopératives reposent principalement, et si ce n’est pas uniquement, sur des assurances privées, et toutes ont des comptes principaux4.
Selon les avocats de la Fourth Quarter, la Fed de Kansas City a agi de concert avec la NCUA :
La NCUA indique officiellement qu’elle est contre les assurances-dépôt privées car elle n’a alors aucun pouvoir de supervision, de réglementation, ou d’examen de ces banques coopératives reconnues par l’État mais assurées par une entreprise privée. Apparemment, sans une supervision de sa part, la NCUA ne fait pas confiance aux régulateurs de l’État hautement qualifiés et disposant d’une connaissance locale supérieure pour superviser les banques coopératives reconnues par l’État.
C’est pourquoi, afin de mener à bien leur infâme plan d’empêcher illégalement Fourth Corner de profiter du système de paiement de la Fed, La Fed de Kansas City et la NCUA ont préparé un refus rapide et agressif en réponse à la demande d’une assurance-dépôt fédérale. Ce refus remet aussi inutilement en question la réputation et le travail d’une multitude de professionnels hautement qualifiés.
Finalement, voici le propre verdict du plaignant concernant les agissements de la Fed de Kansas City :
« Le refus de la Fed de Kansas City de donner un compte principal à Fourth Corner est anti-concurrentiel ; c’est fait au détriment de la sécurité publique ; c’est un abus de monopole ; c’est une pratique collusoire dans le cadre du contrôle de la concurrence : et c’est statutairement et constitutionnellement illégal ».
Je suis économiste, pas juriste. Pourtant, cela me semble une conclusion juste.
—
Traduction pour Contrepoints de « The Federal Reserve’s War on Drugs » paru sur le site du Cato Institute.
Notes:
1. Depuis le 14 Février 2014, lorsqu’ont été publiés pour la première fois les recommandations fédérales concernant les négociations avec les commerces en rapport avec la marijuana, dans les États où la production et la vente de marijuana étaient partiellement ou totalement légales, des centaines d’institutions financières ont été obligées de soumettre plusieurs milliers de rapports « d’activités suspectes » en rapport avec la marijuana. À propos des raisons officielles de la réticence des banques à ouvrir des comptes pour le commerce lié à la marijuana, voir Julie Andersen Hill,“Banks, Marijuana, and Federalism,” Case Western Law Review.
2. C’est la formulation telle qu’elle apparaît dans le procès. Celle des directives originales, comme je l’ai découvert, a quelques différences typographiques. Le procès donne aussi de manière erronée la date de cette déclaration : 2013 au lieu de 2014.Au moment où Fourth Corner faisait une demande de compte, l‘assurance de gestion des risques des systèmes de paiement de la Fed ajoutait un passage établissant que « concernant les questions de sécurité et de solidité associées aux relations entre les institutions financières et leurs clients il est plus approprié de les adresser via l’autorité de surveillance bancaire plutôt que par les polices réglementant l’accès aux systèmes de paiement ». Ce passage a été néanmoins enlevé le 31 décembre 2014.
3. D’après le 12 U.S.C. 1784 – “Examination of Insured Credit Unions,” la NCUA est autorisée à partager avec la Fed les informations concernant les banques coopératives uniquement « dans le but de faciliter l’accès aux liquidités des banques coopératives assurées et à condition que la Fed offre l’assurance de la confidentialité ». La conduite de la NCUA fait l’objet de poursuite en justice séparée de Fourth Corner Credit Union
4. Bien que la NCUA ait essayé pendant des années de demander au Congrès d’annuler l’option d’assurance privée et de donner lui contrôle des banques coopératives reconnues par l’État, le Congrès a toujours refusé de soutenir ce plan.