Apple, qui faisait la fine bouche en refusant les simples applis cannabis, il y a encore peu, ouvre enfin son OS au cannabis thérapeutique. Au Diable la morale : les temps changent, les mentalités aussi et il ne faut pas oublier que les créateurs d’Apple (Mac) fumaient (de la Weed) comme des pompiers ! Enfin, surtout, Apple a pris conscience que ce marché était porteur, important, compassionnel et destiné à toujours plus se développer. La marque à la pomme croquée est fière de son image d’avant-gardisme atypique, elle ne veut pas la changer contre une autre de ringardise !
Apple approuve le Cannabis
Tout le monde sait que dans de nombreux pays et pour traiter certaines maladies, les médecins recommandent le cannabis médical car il est beaucoup moins agressif que certains médicaments et les médecins sachant cela recommandent de plus en plus des remèdes naturels.
Pour tout cela, l’entreprise Media Technics Corporation (MEDT), avec Jeremy Carr en tant que directeur du projet, a développé BlazeNow pour iOS, une application qui est offert comme une clinique médicale dans laquelle est également inclus un « système de suivi de l’inventaire et suivi des ventes effectuées« .
« Les utilisateurs peuvent localiser et évaluer les dispensaires à travers des cartes inclus dans l’application, écrire des idées et partager les aspects des installations publiés dans les réseaux sociaux« , a déclaré Jeremy Carr, propriétaire d’une pharmacie avec plus d´audience sur Yelp ! à Los Angeles et un bon investissement de plusieurs applications sur l’utilisation de la marijuana.
Jeremy a déclaré que les résultats de l’application pour Apple lui ont laissé très impressionné et ils attendent de la lancer dans un proche avenir. MEDT a également travaillé dans une version web de BlazeNow qui complète l’application et aussi sur le web, vous pouvez garder une trace de comptes d’utilisateurs, publicité interne, dispensaire, etc … .Le site est déjà optimisé pour une utilisation depuis votre ordinateur ou depuis un téléphone mobile.
Quoi qu’il en soit, tout est uniquement pour les États-Unis, en Espagne la marijuana médicale n´est toujours pas légalisée ce qui n’ouvre pas encore d’intérêt d’obtenir l’application, mais que cette importante société dispose d’une application est certainement utile et donne un petit pas de plus dans la lutte pour les droits de l’auto-culture et la légalisation et la consommation responsable à laquelle nous nous joignons et nous y croyons.
Par Piensa en Verde, publié le 03 septembre 2015
https://www.grainesmarijuana.eu/appl...
Appellation Cannabis : le débat « indica / sativa »
Les noms communs pour les plantes et les animaux sont souvent utilisés à un niveau très local et peuvent ne rien vouloir dire en particulier, ou bien signifier une chose totalement différente pour des locuteurs étrangers.
Les noms scientifiques, dérivés en partie du moins du latin et du grec ancien, ont été inventés de manière à ce que la personne intéressée par un organisme particulier, en effectuant une recherche dans sa propre langue ou une langue étrangère, puisse savoir si les autres individus font référence exactement à ce même organisme.
Parfois, les langues utilisent le nom scientifique en guise de nom commun, comme par exemple l’emploi dans l’anglais britannique du mot « cannabis » pour désigner la drogue qui est dérivée de la plante appelée Cannabis. Les consommateurs de marihuana contemporains décrivent de manière générale les variétés hybrides de Cannabis comme étant « plus indica » ou « plus sativa », employant ainsi des termes issus d’appellations scientifiques avérées. En procédant de cette manière, ils veulent généralement dire qu’une variété produit plus d’effets physiques ou plus d’effets cérébraux. En règle générale, les « indicas » sont plus propices pour se relaxer sur le canapé, alors que les « sativas » conviennent davantage aux activités plus cérébrales telles que les jeux vidéo, l’écriture ou la musique. Quelle est l’origine de ces termes ? Comment ont-ils été associés aux diverses variétés de Cannabis ? Est-ce qu’une meilleure compréhension des noms de
Cannabis peut nous fournir des renseignements directs sur son évolution complexe et souligner notre appréciation de la diversité profonde constatée de nos jours dans le cannabis ?
Les origines de Cannabis sativa
Le nom scientifique Cannabis sativa a été publié pour la première fois en 1753 par le botaniste suédois Carl Linnaeus considéré de nos jours comme le père de la taxonomie moderne, la science des lois de la classification des organismes. Le terme sativa signifie simplement « cultivé » et décrit la plante de chanvre commune largement cultivée à l’époque en Europe. C. sativa est originaire de l’Europe et de l’Eurasie occidentale où il a été cultivé depuis des millénaires pour ses fibres et ses graines, et a été introduit dans le
Nouveau Monde durant la colonisation européenne. En gros, nous portons des vêtements en fibres de C. sativa et mangeons des graines et de l’huile de C. sativa, mais nous ne fumons pas de C. sativa parce qu’il ne produit qu’une petite quantité de cannabinoïde delta-9 tétrahydrocannabinol, ou THC, le composant psychoactif primaire et aux propriétés thérapeutiques présent dans le cannabis. Par ailleurs, comparativement à l’huile essentielle des variétés C. indica, C. sativa produit une quantité moins élevée et moins variée de terpènes, composés auxquels on accorde de plus en plus d’importance vis-à-vis de l’efficacité des médicaments à base de cannabis. C. sativa représente une très petite portion de la diversité génétique de Cannabis constatée tout autour de la planète et n’est pas divisé en sous-espèces sur la base d’origines et d’applications différentes comme dans le cas de C. indica. Linnaeus n’avait très certainement jamais vu de cannabis, et il est incorrect d’utiliser le terme « sativa » pour décrire des variétés de drogues.
Les origines de Cannabis indica
Plus de 30 années plus tard, en 1785, le naturaliste français Jean-Baptiste Lamarck a décrit et nommé une espèce secondaire, Cannabis indica, qui signifie « Cannabis d’Inde», pays dont étaient originaires les premiers échantillon de la plante retrouvés en Europe. C. indica vient d’Eurasie orientale et a été distribué par les hommes dans le monde entier essentiellement pour son THC psychoactif. C. indica est utilisé pour la production de marijuana et de haschisch, mais est, dans de nombreuses régions de l’Asie de l’est, cultivé depuis très longtemps pour ses fibres solides et ses graines nutritives. En bref, non seulement nous portons des vêtements en fibres C. indica et mangeons des graines et de l’huile de C. indica, mais nous consommons également C. indica pour ses précieuses propriétés récréatives et thérapeutiques. C. indica regroupe la vaste majorité des variétés de Cannabis existantes de nos jours et est divisé en différentes sous-espèces aux origines et applications diverses.
Spécimens types de C. sativa NLH, C. indica NLD et C. ruderalis PA ou NLHA. (Source : Cannabis: Evolution and Ethnobotany)
Le débat autour de Cannabis
Depuis les années 1960, les taxinomistes se sont faits les champions de plusieurs systèmes d’appellation différents. Beaucoup d’entre eux ont préféré le concept de trois espèces en reconnaissant C. ruderalis en tant qu’espèce sauvage probablement antérieure aux deux C. sativa et C. indica. D’autres ont choisi de réduire C. indica et C. ruderalis aux sous-espèces ou aux variétés d’une seule espèce, C. sativa. À la fin des années 1970, des variétés de haschisch nettement différentes ont été introduites à l’ouest de l’Afghanistan. Considérées par certains comme étant le véritable C. indica, d’autres estimaient qu’il s’agissait là d’une quatrième espèce C. afghanica, toutes les autres variétés de drogues étant quant à elles considérées comme des membres de la famille C. sativa, conformément au modèle d’espèce unique. À la veille du nouveau millénaire, la confusion et la mésentente étaient à son paroxysme mais, au final, c’est la science la plus érudite qui a gagné.
Réconciliation grâce aux regroupements taxonomiques
Karl Hillig de l’Indiana University (publication 2004, 2005) a mené une étude sur la diversité de Cannabis en caractérisant les contenus chimiques des plantes présentant une large étendue d’origines géographiques et d’applications et a proposé des regroupements taxonomiques (sous-espèces) qui réconciliaient à la fois les systèmes d’appellation précédents et qui s’intégraient bien dans un modèle hypothétique d’évolution de Cannabis. La recherche effectuée par Hillig rejoint le concept original des deux espèces de Cannabis —C. sativa Linnaeus et C. indica Lamarck—C. indica étant bien plus varié génétiquement que C. sativa. Hillig a reconnu également que les Européens ont cultivé des sous-espèces telles que C. sativa ssp. sativa. En raison de ses feuilles typiquement étroites et du fait qu’elle est utilisée pour la production de fibres et de graines, il l’a nommée « chanvre à feuilles étroites » (ou « NLH » en anglais). Il a également identifié comme C. sativa ssp. spontanea des populations se développant spontanément à l’état sauvage, ou sauvages, préalablement nommées C. ruderalis, qu’il a nommées « ancêtre putatif » ou « PA », et auxquelles je me réfère en terme d’ancêtre du chanvre aux feuilles étroites, ou « NLHA » en anglais.
Quatre sous-espèces C. indica
Hillig a regroupé les variétés C. indica en quatre sous-espèces — trois se basant sur leurs traits biochimiques et morphologiques divers, et une autre largement caractérisée par leur disposition à pousser spontanément.
Sous-espèces indica
Les variétés C. indica ssp. indica sont dispersées sur le sous-continent indien, de l’Asie du Sud-Est à l’Inde du Sud, et en Afrique. C’est ce que Lamarck a décrit sous le terme de C. indica ou de Cannabis indien. Les populations de sous-espèces indica se caractérisent par un fort contenu en THC et une faible quantité, voire quantité inexistante, en cannabidiol ou CBD— le second cannabinoïde le plus courant, qui n’a pas d’effet psychoactif et dont on a démontré l’efficacité thérapeutique. Ces variétés de cannabis sont arrivées au 19e siècle dans la région des Caraïbes du Nouveau Monde, se sont régulièrement répandues à travers l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud, avant d’être exportées dans les années 1960 vers l’Europe et l’Amérique du Nord et finir par former le premier pool génétique de la marijuana « sin semilla ». Les consommateurs de marijuana les appelle communément « sativas » parce que leurs petites feuilles sont relativement étroites, particulièrement si on les compare avec les variétés afghanes ou « indicas » introduites ultérieurement, et qui du coup affichent une ressemblance superficielle avec le chanvre européen aux feuilles étroites C. sativa ou NLH (« Narrow-Leaf Hemp »). Cependant, cette dénomination est erronée dans la mesure où les plantes C. sativa produisent peu voire absolument pas de THC. Si nous nous basons sur l’étude de Hillig, nous appelons désormais les membres de C. indica ssp. indica les variétés à feuilles étroites ou NLD, parce qu’elles produisent du THC en dépit de leurs feuilles étroites et sont de cette manière des variétés de drogue.
Sous-espèces afghanica
Les sous-espèces afghanica viennent à l’origine de l’Afghanistan et du Pakistan voisin, deux pays où les plants étaient traditionnellement cultivés pour la production de haschisch tamisé. À partir de 1974, lorsque le Cannabis afghan a été décrit en anglais par le professeur de Harvard Richard Schultes, il est devenu de plus en plus évident qu’il s’agissait d’un cannabis jusqu’alors inconnu des occidentaux. Son port robuste et large et ses feuilles vert foncé le distinguaient des variétés NLD plus grandes, vert plus clair et moins ramifiées. À la fin des années 1970, les graines des variétés de haschisch afghan ont été introduites en Europe et en Amérique du Nord, et distribuées rapidement dans le cercle des producteurs de marijuana. À cette époque, toutes les variétés de Cannabis étaient considérées comme étant des membres de C. sativa, et les variétés de marijuana NLD populaires étaient appelées « sativas » pour les différencier de celles nouvellement introduites et à l’allure quelque peu différente, appelées « indicas ». Hillig a nommé les variétés de haschisch afghan C. indica ssp. afghanica et je les appelle cannabis à feuilles larges ou variétés BLD (« Broad Leaf Drug ») pour les différencier des variétés dites NLD. Les populations BLD peuvent présenter des niveaux de CBD équivalents aux niveaux de THC. Les deux sous-espèces indica et afghanica produisent un large éventail de composants aromatiques qui jouent un rôle important pour en déterminer les effets cérébraux et physiques.
Richard Evans Schultes avec C. indica ssp. afghanica à feuilles larges ou plantes BLD en Afghanistan. (Source : Cannabis: Evolution and Ethnobotany; autorisation accordée par Neil Schultes)
Sous-espèces chinensis
Le troisième groupe déterminé par Hillig dans l’espèce C. indica est la sous-espèce chinensis qui regroupe les cultivars traditionnels de fibre et de graines d’Asie orientale appelés chanvre à feuilles larges ou « BLH ». Comme les autres sous-espèces de C. indica, les variétés chinensis renferment des gènes qui permettent la production de THC psychoactif. Néanmoins, les contraintes culturelles d’Asie orientale ont encouragé la sélection de ces variétés pour la valeur commerciale de leurs fibres et graines, et non pas pour leur potentiel psychotrope. Les cultures européennes et asiatiques utilisent de manière très similaire les graines et fibres de chanvre.
Sous-espèces kafiristanica
La quatrième sous-espèce C. indica ssp. kafiristanica recouvre les populations sauvages ou qui poussent de manière spontanée, et Hillig a fait l’hypothèse qu’il pourrait s’agir de l’ancêtre du cannabis à feuilles étroites ou NLD.
Le débat autour du ruderalis
Certains chercheurs ont également suggéré qu’une troisième espèce C. ruderalis pourrait être l’ancêtre des deux C. sativa et C. indica. La théorie de l’évolution présume que les deux espèces modernes ont dû avoir à un moment donné un ancêtre commun de type ruderalis, mais qu’il a très certainement fini par disparaître, et que les regroupements proposés NLHA et NLDA représentent les populations sauvages de NLH et NLD plutôt que leurs ancêtres. C. sativa NLH trouve très certainement son origine en Eurasie occidentale — probablement aux pieds des montagnes du Caucase — et a pour ancêtre putatif un chanvre (« PHA ») qui ne renfermait pas le potentiel biosynthétique de produire du THC. C. indica vient très certainement de la chaîne montagneuse de Hengduan —de nos jours située dans le Xinan —et a pour ancêtre putatif une drogue (« PDA ») qui a développé la possibilité de produire du THC. Propagé par les hommes dans des régions géographiques différentes, ce PDA a pu ensuite se diversifier et évoluer pour devenir des sous-espèces NLD, BLD et BLH, offrant ainsi des combinaisons complexes de terpènes aromatiques et de THC. Ces sous-espèces de C. indica se trouvent à l’origine de tous les types de cannabis psychoactif existants de nos jours. Du coup, lorsque l’on parle de cannabis psychoactif, on veut dire C.indica, dans la mesure où les variétés de drogues « sativa » n’existent pas : ce que les gens appellent communément « sativas » sont en fait des C. indica ssp. indica qui devraient être appelées pour un souci de commodité « variétés NLD » ou « cannabis à feuilles étroites ». En outre, ce que l’on appelle généralement « indicas » sont en réalité des C. indica ssp. afghanica à feuilles larges ou simplement des variétés BLD.
Distribution actuelle des taxons de Cannabis (Source : Cannabis: Evolution and Ethnobotany)
Cultivars de race régionale à valeur patrimoniale
Les variétés de plantes cultivées sont appelées cultivars, et lorsque les cultivars sont cultivés et entretenus par des paysans locaux, nous les désignons sous le nom de cultivar de race régionale ou races régionales. Les races régionales évoluent en fonction de l’équilibre qui s’établit entre les pressions de sélection naturelle exercées par l’environnement local — qui privilégie la survie de la race — et les sélections humaines qui privilégient la capacité du cultivar à se développer artificiellement (culture) et à produire des produits finaux spécifiques qui répondent aux préférences culturelles. Les hommes ont diffusé pendant des millénaires le cannabis au rythme de leurs mouvements migratoires et ont sélectionné, à chaque fois qu’ils entraient sur un nouveau territoire, les graines de plantes des variétés locales de qualité supérieure, adaptées à leurs utilisations individuelles et à leurs méthodes de transformation. En semant les graines des plantes les plus favorables, les paysans traditionnels ont développé et maintenu des races régionales de haute qualité qui ont permis à l’industrie de la culture « maison » de se construire.
Les races régionales sinsemilla traditionnelles de pays d’Asie lointains comme l’Inde, le Népal, la Thaïlande, le Cambodge et le Viêt Nam ; les races régionales d’Afrique d’Afrique du Sud, du Malawi, du Zimbabwe etc., ainsi que les races régionales du Nouveau Monde venant de Colombie, du Panama, de Jamaïque et du Mexique sont toutes des variétés NLD. Les hybrides des variétés NLD de races régionales ont constitué le génome central de la marijuana produite au niveau domestique en Amérique du Nord et en Europe, avant que les races régionales BLD d’Afghanistan ne soient introduites à la fin des années 1970.
Cannabis contemporain
À l’heure actuelle, pratiquement toutes les variétés de Cannabis sont des hybrides de deux sous-espèces C. indica : la sous-espèce indica, qui représente les variétés de marihuana de race régionale NLD traditionnelles et largement répandues géographiquement, et la sous-espèce afghanica, qui représente les races régionales de haschisch afghan BLD dont la diffusion est géographiquement limitée. C’est en combinant les races régionales de populations aussi géographiquement isolées et génétiquement diverses que l’immense éventail de variétés de Cannabis médical et de Cannabis hybride pour usage récréatif a pu s’épanouir.
Malheureusement, il est à présent impossible de retourner dans les régions auparavant connues pour leur Cannabis exquis en espérant y retrouver les mêmes races régionales qui y poussaient des dizaines d’années auparavant. Cannabis étant pollinisé naturellement et les fleurs mâles et femelles poussant sur des plants différents, il faut généralement disposer de deux plants pour obtenir des graines. Les combinaisons aléatoires d’allèles et les variations qui y sont associées sont normales. Les variétés de races régionales sont des organismes en constante évolution. Elles sont maintenues par la sélection humaine et naturelle répétée in situ — sélection naturelle pour la perpétuation et sélection humaine pour les propriétés bénéfiques — et sans cette sélection persistante et cette préservation humaine, elles retournent à leur niveau d’atavisme, de sélection de survie naturelle.
Préserver l’héritage
L’occident s’est tourné vers la marihuana et le haschisch importé dans les années 1960. À l’époque, toutes ces merveilleuses variétés importées étaient des races régionales préservées de manière traditionnelle. En l’espace d’une dizaine d’années, la demande en cannabis de qualité a excédé les productions traditionnelles et, en absence de sélection, la production de masse est devenue la règle. Plutôt que de ne planter que des graines sélectionnées, les paysans ont commencé à planter toutes leurs graines pour essayer de répondre à la demande du marché, et la qualité du cannabis disponible dans le commerce a commencé à chuter. Cette perte qualitative a été exacerbée par la pression exercée sur la production de Cannabis et le recours à l’échelle mondiale d’organes de répression. Les races régionales ne peuvent plus être remplacées ; elles peuvent simplement être préservées. Les quelques variétés de races régionales pures existantes de nos jours, maintenues en vie depuis les années 1970 et 1980, constituent la clé de voûte pour les développements futurs en matière de multiplication et d’évolution du cannabis. Il serait véritablement honteux de perdre les meilleurs résultats obtenus grâce aux sélections effectuées par les paysans locaux depuis des centaines d’années. Après tout, notre rôle, en tant que gardiens, est de préserver l’héritage des paysans traditionnels pour les générations futures.
REMARQUE : Pour des discussions plus approfondies sur la taxonomie de Cannabis et son évolution, je vous conseille de vous reporter sur le livre que j’ai récemment publié et écrit en collaboration avec l’honorable professeur de l’université d’Hawaï (University of Hawai) intitulé Cannabis: Evolution and Ethnobotany, University of California Press, disponible içi.
San Francisco, Etats-Unis -- Publiées dans le JAMA Psychiatry, deux études suggèrent une répercussion de la consommation de cannabis sur la structure du cerveau chez les adolescents et les jeunes adultes. S'il est difficile d'établir un lien de causalité, il apparait plus évident chez les garçons à haut risque de schizophrénie.
Alors que les Etats-Unis se sont engagés dans une libéralisation de l'usage du cannabis à des fins thérapeutiques, mais aussi récréatives, les travaux se succèdent pour déterminer ses effets sur le long terme. Ces deux publications apportent de nouvelles données sur les répercussions du cannabis sur le développement du cerveau.
Une étude en imagerie dans des fratries
Dans la première, David Pagliaccio et ses collègues du National Institute of Mental Health (Bethesda, Etats-Unis) ont voulu explorer une éventuelle corrélation entre le volume des structures cérébrales et l'usage de marijuana. Pour cela, ils ont inclus 241 frères et sœurs, âgés de 22 à 35 ans, afin de prendre en compte les facteurs génétiques.
Parmi les participants à l'étude, 262 ont déclaré avoir consommé du cannabis au cours de leur vie. L'analyse s'est appuyée sur une imagerie cérébrale, ainsi que sur les données obtenues après un questionnaire et une évaluation des facultés cognitives.
En comparant le cerveau des consommateurs à celui de leur frère ou sœur jamais exposé au cannabis, les chercheurs ont observé que l'amygdale gauche (impliquée notamment dans la reconnaissance des stimuli sensoriels) et le striatum ventral (lié au mouvement volontaire et à la motivation), présentaient un volume significativement plus faible chez les consommateurs.
Ces deux structures cérébrales avaient ainsi une taille inférieure respectivement de 2,3% et 3,5%. Les auteurs précisent, toutefois, que les volumes observés restent dans les normes.
En croisant les données provenant des couples de fratrie n'ayant jamais touché au cannabis, il est apparu que la taille plus faible de l'amygdale était également associée à des facteurs génétiques. Pour ce qui est du striatum, la relation était moins évidente.
« Il n'y a aucune preuve de cause à effet d'une exposition au cannabis sur le volume de l'amygdale », dont le faible volume pourrait être attribué à d'autres facteurs, soulignent les auteurs. Pour ce qui est des autres structures, « d'autres travaux devront être conduits pour caractériser l'implication du cannabis ».
Cortex cérébral aminci entre 14 et 18 ans
Dans la seconde étude, l'équipe de Thomas Paus de l'Institut de recherche Rothman, à Toronto (Canada), a cherché à savoir si l'utilisation du cannabis influe sur la maturation du cortex cérébral chez les adolescents présentant une prédisposition génétique à la schizophrénie.
De précédentes études ont déjà souligné un risque accru de schizophrénie chez les individus de sexe masculin, en cas de consommation de cannabis pendant l'adolescence.
Au total, 1 574 participants, âgés de 15 à 21 ans, ont été inclus. L'étude a porté sur leur consommation de marijuana et s'est basée sur une imagerie cérébrale, ainsi qu'une analyse génétique pour établir le score polygénique de risque pour la schizophrénie.
Les résultats montrent une répercussion significative d'une consommation de cannabis sur l'épaisseur du cortex cérébral chez les garçons présentant un score polygénique élevé. Le cortex était sensiblement aminci entre 14 et 18 ans.
En revanche, aucun effet n'a été observé chez les filles, quel que soit leur niveau de risque, ou chez les garçons présentant un risque plus faible de schizophrénie.
Haut risque de schizophrénie: les garçons « plus sensibles »
« Nos résultats suggèrent que la consommation de cannabis pourrait agir sur le développement du cortex cérébral chez les adolescents de sexe masculin à haut risque de schizophrénie », notent les auteurs.
« Bien que le lien de causalité ne puisse pas être clairement établie, les différences d'épaisseur du cortex apparaissant dans les zones à forte densité de récepteur aux cannabinoïdes 1, suggèrent une implication du cannabis », a affirmé, Thomas Paus, auprès de l'édition internationale de Medscape.
Selon lui, « les garçons à haut risque pourraient être plus sensibles aux effets indésirables d'une consommation de cannabis ».
Dans un éditorial accompagnant les publications, David Gold du National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism (Rockville, Etats-Unis) considère ces résultats comme préoccupants pour cette population à risque et appelle à la prudence.
Compte tenu des résultats de ces deux études, « il serait erroné de conclure que la consommation de cannabis est sure ou sans danger pour ceux qui ont le bon profil génétique, en particulier lorsqu'on est une femme ».
Le paysage cannabique de la Suisse a récemment attiré l’attention sur lui. Depuis janvier 2015, les consommateurs de cannabis résidant en Suisse sont visés par le gouvernement, avec l’aide des douanes et des forces de police.
Des mesures gouvernementales douteuses
Les médias suisses confirment que plusieurs centaines d’enthousiastes du cannabis ont été dénoncés par les douanes au cours de ces derniers mois. Leur point commun ? Ils avaient commandé des graines de cannabis en ligne.
De nombreux consommateurs se tournent vers la culture personnelle pour répondre à leurs besoins personnels. C’est particulièrement vrai pour les consommateurs de cannabis médicinal, qui y voient le moyen le plus rentable et le plus pratique pour se procurer leur médicament. Cela leur permet également d’appliquer des normes de qualité sans comparaisons avec les mesures prises – éventuellement – par les cultivateurs qui alimentent le marché noir des produits du cannabis.
D’un point de vue légal, plusieurs pays de l’Union européenne (y compris la Suisse) permettent à leurs citoyens de posséder, d’acheter ou de vendre des graines de cannabis. Pourtant, depuis le début des années 2000, la tolérance envers les consommateurs de cannabis a commencé à décliner, avec une apothéose au début de 2015, comme l’ont rapporté les médias.
C’est pour cela que les activistes de toute l’Europe ont été prompts à exprimer leur indignation face à cette nouvelle tactique s’attaquant aux cultivateurs de cannabis. Et ils ont raison : tant que les graines sont achetées à une boutique de cannabis autorisée, et tant que leur pays de résidence autorise le commerce de graines, commander en ligne des graines de cannabis est permis par la loi.
Cependant, plusieurs centaines de ces « délinquants » ont été dénoncés par les douanes à la police ou aux autorités judiciaires. Les personnes concernées ont indiqué que, dans la plupart des cas, leur commande a été bloquée à la frontière, ce qui a entraîné une perquisition chez eux. Et, comme on pouvait s’y attendre, une grande partie de ces perquisitions ont révélé de petites installations de culture non professionnelles. Les plantes, les graines et les équipements ont été saisis et détruits.
Source: www.ezv.admin.ch
Comme l’a souligné Sven Schendekehl, de l’association Legalize It, non seulement cette « chasse aux sorcières » menée par le gouvernement est à la limite de la légalité, mais elle est aussi ridiculement vaine, sans parler des sommes dépensées pour mobiliser les forces de police qui harcèlent les acheteurs en ligne.
La Suisse à reculons depuis 2005
Dans les années 90 et au début du 21e siècle, la Suisse était en quelque sorte un havre de paix pour les consommateurs de cannabis, proposant par exemple de nombreux produits faits à base de chanvre : des vêtements, des produits hygiéniques et mêmes certains produits à base de cannabis, non destinés à la consommation, comme les pots-pourris. Les grandes villes, en particulier, étaient pleines de boutiques vendant ce type d’articles.
En 2005, le propriétaire d’un de ces magasins fut arrêté, poursuivi et condamné pour la vente de ces fameux pots-pourris. Ce fut le début d’une nouvelle ère dans ce pays. Depuis, de nombreux autres propriétaires de boutiques de chanvre ont subi le même sort. En 2007 et en 2012, les directives concernant les sanctions liées aux drogues ont été révisées pour prévoir des amendes pour la possession, la consommation et le commerce, et de un à trois ans de prison pour la possession de toute quantité de cannabis dépassant 4 kg.
Alors que les activistes suisses et européens ont intensifié leurs efforts pour contrer cette politique, il semble que, d’un autre côté, 2015 marque un virage majeur du comportement de la police envers les consommateurs occasionnels de cannabis.
Jusqu’à présent, les citoyens suisses ne soutiennent pas vraiment les actions de leur gouvernement. En février 2015, une enquête menée par 20min.ch a montré que 80 % de leurs lecteurs étaient en faveur de la légalisation du cannabis. Après la débâcle de cette année, une enquête moins formelle est en cours, et elle laisse entrevoir des résultats similaires.
Les banques de graines de cannabis soutiennent les consommateurs européens
Sensi Seeds est basée aux Pays-Bas. Comme la plupart de nos lecteurs le savent, la vente de graines de cannabis est au centre de notre activité, et nous sommes particulièrement alarmés par cette situation inquiétante. La sécurité et la discrétion ont toujours été notre priorité lorsque nous expédions des graines à nos clients. C’est pourquoi nous avons décidé de ne plus envoyer nos graines de cannabis en Suisse, après avoir étudié la situation. Il n’est pas surprenant que plusieurs autres banques de graines aient pris des mesures identiques.
Comme le souligne judicieusement Sven Schendekehl, poursuivre des particuliers en essayant de les associer aux trafiquants est inapproprié, et stérile.
Sensi Seeds souhaite voir la situation s’améliorer dans les mois à venir. Malgré les efforts de l’establishment suisse, la culture cannabique y est déchaînée, gardant le pays sous le feu des projecteurs à ce sujet. Et, comme toujours, nous préconisons l’adoption d’une réglementation complète, basée sur les données scientifiques, qui protègera le consommateur lambda et le consommateur médical des foudres de la justice.
Une nouvelle initiative afin de re-légaliser la consommation de marijuana pour les adultes en Floride gagne en intérêt. Le 29 Août, 2015, "Floridians for Freedom" a augmenté l'intérêt de sa page Facebook de 54 pour cent depuis que des libertariens, démocrates, républicains et indépendants ont commencé à se porter bénévoles pour la nouvelle organisation.
Hier, des bénévoles ont commencé à sortir afin de faire signer des pétitions pour que l'initiative soit portée devant les électeurs d'ici Novembre 2016. C'est une tâche de travail monumentale pour l'une des trois initiatives d'amendement constitutionnel de re-légaliser le cannabis dans une certaine forme en Floride. Selon une enquête réalisée au niveau national, une majorité d'Américains seraient désormais favorables à la légalisation de la marijuana.
Jodi James président de "Floridians for Freedom" a dit hier soir:
"Après près de vingt ans de travail sur cette question, je suis venu à croire que le seul moyen d'assurer aux gens d'avoir accès au cannabis est de faire sa possession, son utilisation et sa culture, un droit protégé par la Constitution. Une fois légal, les législateurs, les groupes de citoyens, les propriétaires d'entreprises et les lobbyistes pourront discuter sur la réglementation, impôts équitables, et parts de marché. Après avoir vu l'évolution des efforts visant à réglementer le cannabis dans d'autres États, je suis plus convaincu que jamais, la réglementation du cannabis ne doit pas faire partie de notre Constitution ".
"Floridians for Freedom" a été créé plus tôt ce mois-ci et aura son événement de lancement officiel, à différents endroits à travers l'état, le 15 Septembre 2015. Le 26 Août, 2015, le Secrétaire des Elections de la Floride a approuvé la pétition de "Floridians for Freedom".
James est aussi le directeur exécutif pour le Cannabis Action Network Floride et opère à partir de Melbourne.
La pétition "Freedom for Florida" restreint l'usage du cannabis aux adultes de 21 ans et plus et conserverait les droits aux entreprises de décider pour elles-mêmes si elles autorisent ou interdisent à leurs employés l'utilisation du cannabis. Elles permettrait aussi aux adultes de cultiver du cannabis sur leur propriété tout en donnant plus de liberté aux patients qui souhaitent utiliser la plante pour ses bienfaits thérapeutiques.
Adrian Wyllie président de "Libertarian Party of Florida" (LPF), a commenté hier sur Facebook, déclarant:
«Nous devrions toujours être extrêmement prudent de modifier la Constitution de la Floride, et cette question ne fait pas exception. Idéalement, cela est une question qui devrait être traitée par voie législative. Malheureusement, parce que nos législateurs ont ignoré la volonté du peuple sur cette question et ont échoué à agir, ils nous ont laissé peu de choix. Sans aucun doute, l'amendement des "Floridians for Freedom" est le plus compatible avec la plate-forme LPF.[...] La seule question est de savoir si 60% des Floridiens ont suffisamment avancés sur la position libertaire sur le cannabis afin que ça passe. Je l'espère bien ".
"Floridians for Freedom" est l'une des trois pétitions qui aujourd'hui font le tour de l'État, et comme mentionné précédemment, il est une tâche herculéenne pour recueillir suffisamment de signatures pour que les mesures soient imprimées sur le bulletin de vote de Novembre 2016. Chacune des trois initiatives nécessiteront 683,149 signatures vérifiées. Toutefois, l'objectif de chaque organisation est d'atteindre un million de signatures, car beaucoup seront annulés parce que les signataires ne sont pas des électeurs enregistrés ou pour d'autres raisons. Les trois organisations ont jusqu'au 1er Février, 2016, pour présenter suffisamment de signatures pour être inscrit sur le bulletin de vote pour les Floridiens, afin qu'ils puissent voter «oui» ou «non». Même alors, plus de 60 pour cent des Floridiens doivent de voter pour la mesure pour qu'elle celle-ci intègre la Constitution de la Floride.
Les deux autres initiatives mettant un accent sur la légalisation du cannabis sont, l'une à des fins médicales et l'autre qui réglementerait le cannabis de façon similaire à la façon, dont la Floride réglemente l'industrie. Ces deux pétitions on été approvées par le bureau des élections de l'Etat.
Bill Wohlsifer qui a écrit avec Michael Minardi "Regulate Florida initiative", a déclaré vendredi: "Malgré la loi sur le CBD du 1er 2015 de (FS 381,986), le département de la santé de Floride, DOH (Florida Department of Health), n'a pas encore délivré de licence. Nous avons délibérément écrit la pétition de "Sensible Florida" (pour réglementer le cannabis comme l'alcool) de manière globale afin d'éviter délais et confusion que les patients et de leurs familles sont actuellement entrain de vivre. Notre pétition ne contient pas de limitation sur le texte. Ainsi, elle ne crée ni n'abroge les droits de licence ou de toute forme de taxation sur la production et la consommation de cannabis. Selon l'amendement, si l’État ne respecte pas son obligation de créer en temps opportun des règlements ou de délivrer des licences, les comtés et les municipalités pourront commencer à délivrer des licences qui seront valables dès Janvier 2018. "
Les libertariens ont débattu la question récemment sur les médias sociaux quant à soutenir la mesure et si le Parti Libertarien du Florida officiellement entérine une ou toutes les initiatives. L'activiste "South Florida Libertarian" Ronald Rollins dit: «Cela ne me dérange pas si vous traitez le cannabis comme l'alcool, ça a été ma position durant plusieurs décennies. Taxer de façon similaire. Mais je voudrais le voir ouvert de sorte que «toute personne» puisse cultiver pour eux-mêmes ou pour les marchés locaux; et, je suppose, que l'État prendrait sa part de taxes sur les transactions. J'imagine, que comme pour tout autre type de produits, il y aurait une sorte de sceau d'approbation du gouvernement pour certifier que le produit "répond à un standard de qualité".
Ken Willey, candidat du Parti libertarien au 18e district de Floride à Clay County, a son avis sur la mesure de régulation en Floride:
"1. Cet amendement met en place un cadre pour beaucoup trop de réglementation. Avec des réglementations excessives viennent des intérêts particuliers, le copinage, favoritisme et la capture réglementaire.
2. Si cela devait être un tremplin pour une plus grande déréglementation alors cet amendement devra être abrogé. Une fois que le copinage est retranché, il sera pratiquement impossible d'abroger cet amendement.
3. Si cet amendement est l'objectif final d'un mouvement de légalisation alors je dois m'y opposer par principe. En tant que libertaire, je ne peux pas plaider en faveur de l'établissement de réglementations restrictives telles que décrites dans le présent amendement».
Adrian Wyllie a ajouté, "Je crois que la LPF devrait promouvoir les trois initiatives, sans spécifiquement endosser ou engager financièrement à tout à ce point. Une fois que nous connaîtrons quel(s) amendement(s) sera sur le bulletin de vote, alors seulement, nous pourrons décider lequel que nous allons officiellement soutenir. Dans l'intervalle, nous devrions également continuer tous les efforts dans la législature de l'État, afin de faire légaliser complètement le cannabis. C'est un combat qui doit se poursuivre sur plusieurs fronts, y compris la bataille pour l'opinion publique. Nous devons continuer à travailler en étroite collaboration avec tous nos alliés ".
L'industrie du cannabis en Floride sera rapidement se transformer en une industrie rapportant des millions de dollars de recettes fiscales, tout en réduisant la charge des contribuables de Floride sur les dépenses utilisées pou arrêter et l'incarcérer d'individus. Ces individus n'ont rien d'autre que de participer à une industrie qui repose sur la loi de l'offre et de la demande. Re-légaliser cette industrie souterraine de plusieurs milliards pourrait la faire sortir de l'ombre et la démystifier. D'autres États qui ont fait la même chose ont pu observer les grands avantages à le faire.
Source: 420 Magazine - Jacob Redmond
Article complet: New marijuana legalization initiative gaining steam in Florida - West Palm Beach Libertarian | Examiner.com
Auteur: Karl Dickey
Photo: The Associated Press
Website: Welcome to Examiner.com | Examiner.com
Expogrow est une Foire du Chanvre qui aura lieu à Irun, à la frontière franco-espagnole (11, 12 et 13 septembre 2015).
Seulement à 10 minutes à pied de la Gare d'Hendaye. Expogrow offre dans sa 4e édition une excellente programmation musicale, espace de conférences (Forum Social et International du Chanvre) et des activités en plein air.
BIEN PLUS QU'UNE FOIRE DU CHANVRE Foire du Chanvre dont presque 100 exposants et 500 professionnels accrédités. IV Forum Social et International du Chanvre avec des conférenciers internationaux. Zone extérieure avec : musique, animations, zone de relax, restauration sur place et plein d'activités
PROGRAMMATION MUSICALE
Vendredi 11 septembre THIRD WORLD (Jamaïque) Génération H (France) : Papa Style, LMK, Don Camilo, Scars et encore plus de groupes !
Samedi 12 septembre FLAVIA COELHO (Brésil) Marina P & Stepart (Italie), Fyahbwoy (Espagne), Acción Sánchez et Zatu de SFDK (Espagne),Kulto Kultibo (Euskal Herria)
Dimanche 13 septembre COLLECTIF 13 (France) HORAIRES & TARIFS Vendredi de 14h à 20h. Zone extérieure d'activités et concerts jusqu'à 3h. Samedi de 11h à 20h.
Zone extérieure d'activités et concerts jusqu'à 3h. Dimanche de 11h à 20h.
Zone extérieure d'activités et concerts jusqu'à 22h.
Un seul billet d'entrée pour la Foire, les Concerts et les Activités. 12€ 1 jour, 20€ 2 jours, 25€ 3 jours, 10 € seulement Dimanche.
INFOS PRATIQUES
EXPOGROW est tout près de la frontière française et la gare d'Hendaye (64) est seulement à 10 minutes à pied. Expogrow aura lieu à Ficoba (Centre d’Expositions de Gipuzkoa), dans la ville d’IRUN (Pays Basque, Espagne). FICOBA Avenue d'Iparralde 43 20302 IRUN (Gipuzkoa) Espagne À 2h20 de Bordeaux. 3h40 de Toulouse.
Toutes les infos sur https://expogrow.net/2015/francais
Embarqués dans un «Cannabis Tour» à travers un Etat qui a légalisé la vente de marijuana récréative depuis 2014, notre reporter rencontre ceux qui ont renoncé à des situations confortables pour se lancer dans le «cannabusiness».
Jordan Stanley dans sa ferme à Wray (Colorado), en septembre 2014. Les frères Stanley ont développé une technique permettant de cultiver une marijuana haute en CBD (cannabidiol) et basse en THC. (Photo Matt Nager)
Le bus-limousine customisé a à peine démarré que les premiers pétards s’allument. Le Colorado Cannabis Tour se lance, ce samedi midi, à Denver. A bord, 26 touristes américains, tous âges, tous styles : de 20 à 60 ans (et plus), seul ou en couple, allure passe-partout ou cheveux orange. «On a même eu des policiers» , rigole Scottie, le guide californien et blond, en shorts et tongues, tout en tirant sur son joint. Rapidement, l’intérieur du bus, qui ressemble à une boîte de nuit, est totalement enfumé, à la grande joie des participants, qui ont payé 99 dollars (91 euros) pour les quatre heures de balade et visites. Premier arrêt : chez Medicine Man, un des plus gros producteurs de marijuana légale du Colorado - et donc du monde. Trop défoncée, la rousse Mara ne va pas tarder à se coucher dans l’herbe (le gazon, s’entend), pâle comme une morte. «Ça arrive», commente, blasé, le patron du tour, Michael Eymer, un barbu en chapeau qui, dans une vie antérieure, vendait des arbres de Noël en Floride.
A Medicine Man, de l’herbe, on va en voir «des milliers de pieds dans l’entrepôt», prévient le cofondateur, Pete Williams, qui attend la troupe à l’entrée. Avant, ce quadra affable et allumé installait des salles de bains. Il y a dix ans, avec la crise, il s’est mis à cultiver de l’herbe dans sa cave quand le Colorado a toléré le cannabis thérapeutique. Comme il s’est fait 100 000 dollars dans l’année, son frangin, Andy, lui a tapé sur l’épaule pour lui dire : «Y a un filon, là.» Avec leur mère, ils ont monté Medicine Man : 40 % pour chaque fiston, 20 % pour maman. Désormais millionnaires, ces «ganjapreneurs» se veulent leaders du secteur dans cet Etat qui a légalisé la vente de marijuana récréative aux plus de 21 ans depuis le 1er janvier 2014.
Leur boîte vend chaque année pour 15 millions de dollars (13,8 millions d’euros) de cannabis récréatif - le thérapeutique est en chute libre (1 million l’an dernier, contre 5 en 2013). «Des investisseurs très riches arrivent dans le business. Faut des millions maintenant pour démarrer», explique Pete, qui a dépensé 3,5 millions de dollars (3,2 millions d’euros) pour rénover leur entrepôt.
Dès l’entrée, gardée par une entreprise de sécurité, on est pris par l’odeur de l’herbe. Devant les 26 paires de pupilles dilatées, Williams prévient : «Ne touchez pas aux plants !» L’herbe s’épanouit sous les lampes dans un environnement hypersophistiqué pour atteindre pleine maturité en cinquante à soixante-cinq jours environ, ce qui permet six récoltes par an. Medicine Man produit 12 kilos par jour. «Au début, c’était très profitable. Maintenant, moins», affirme Pete Williams, qui revendique 25 % de marge, voire plus : il faut, selon lui, dépenser 2,5 dollars pour faire pousser un gramme, vendu ensuite 10 à 20 dollars. «Les grosses compagnies style Marlboro - mais chut, je n’ai pas dit de nom - regardent le marché. Bientôt, elles vont arriver sur le secteur», assure le pionnier qui emploie 80 personnes, dont 8 membres de sa famille : son fils, sa fille, son beau-frère, sa sœur qui tempère les deux frangins… Williams a déjà des allures de vétéran : «Il y a cinq ans, c’était vraiment risqué de s’y mettre. Aujourd’hui, on est comme quand Henry Ford a créé la voiture et que cinq ans après, la commercialisation a vraiment démarré. Ce genre de bouleversement n’arrive qu’une fois dans une vie. Et nous, on va y prendre part.»
Medecine Man à Denver, un des plus gros producteurs de marijuana du Colorado (12 kg par jour), en mars 2013.
L’offre est alléchante
Les «barons de l’herbe», comme la chaîne de télé MSNBC a baptisé les Williams Brothers, ont brisé un tabou, et ils comptent en récolter les fruits. Mais la ruée vers l’or vert n’est pas un long fleuve tranquille. Car le secteur bancaire ne suit pas, par crainte de représailles s’il s’investit dans un business toujours illégal au niveau fédéral : «Pendant des années, on était à la banque Wells Fargo, jusqu’à ce que le top management l’apprenne et nous jette, raconte Pete Williams. Maintenant, on est avec une banque principale et une de secours, sur le principe de "surtout ne le dites pas". En espérant que leur management ne l’apprendra pas.» Sinon, tout se règle en liquide, des salaires aux taxes, et cela représente du pognon à trimballer : le secteur au Colorado a pesé 700 millions de dollars (645 millions d’euros) en 2014 (386 millions pour le cannabis thérapeutique, 313 pour le récréatif), générant 76 millions de dollars de taxes. Il compte entre 15 000 et 20 000 employés. Selon le gouvernement, le chiffre d’affaires atteindra, en 2016, 1 milliard de dollars.
Quand le bus repart, les touristes goûtent derechef les produits achetés, et Scottie s’extasie : «Medicine Man a le meilleur système d’industrialisation. Ils établissent la norme pour les années à venir.»
Mais de quoi cet avenir sera-t-il fait ? Si le Colorado a plutôt réussi sa légalisation, rien n’indique qu’elle est ancrée dans la durée. C’est ce qu’espère Bob Doyle, qui anime SAM (Smart Approaches to Marijuana) - et ne mettra jamais les pieds dans un bus où tournent les cigarettes qui font rigoler. Après s’être battu vingt ans contre l’industrie du tabac, Bob a embrayé contre celle de l’herbe. On le rencontre chez Sprouts Farmers Market où, dopé au muffin et au jus de fraise, il débite ses arguments : pour lui, la légalisation du cannabis thérapeutique (effective dans 23 des 50 Etats américains) a servi de cheval de Troie au big business de l’herbe. «Le seul objectif, c’est la commercialisation de masse du produit. Le secteur affirme : "On se bat pour la liberté, on ne va pas cibler les enfants"… J’ai déjà vu ce film : c’étaient les arguments de l’industrie du tabac pendant des décennies. Et elle n’est pas encore entrée dans le jeu. Quand elle y arrivera, ça sera pire.»
Sa certitude :«Quand on commercialise une drogue, on crée plus de problèmes, pas moins. Les entreprises gagnent beaucoup d’argent, mais le coût social est supérieur.» Et ça le gonfle prodigieusement : «Vous donnez le marché de la marijuana à Philips Morris et ça sera bénéfique pour la santé publique ? Non ! Ils vont, comme avec le tabac, manipuler le produit pour accroître l’addiction, cibler les jeunes et les classes modestes. On va leur faire la guerre mais ils auront les meilleurs avocats, les meilleurs publicitaires.»
Tout le monde sait que le cannabis thérapeutique est souvent détourné. Il suffit d’arguer d’un mal de dos persistant ou d’insomnies chroniques auprès d’un médecin complaisant pour dégoter une ordonnance qui, pendant un an, permettra d’obtenir la «red card» autorisant l’achat de cannabis sans taxes (111 000 bénéficiaires au Colorado). Hélas pour lui, Boyle n’était pas actif quand les pro-cannabis ont fait campagne pour l’initiative locale dite «amendement 64», adoptée par référendum à 55 % en novembre 2012. «On n’était pas organisés. Aujourd’hui, il y a un mouvement qui grossit.» Mais il reste balbutiant, alors que le business a pris de l’avance : «Des oursons en guimauve, des sodas, des chocolats, des cupcakes à la marijuana… c’est de la médecine, ça ?» s’étrangle Boyle.
Tablettes de crunch à la marijuana et à la fraise, début 2013. Photo Matt Nager
Taxé plein pot
Il est vrai que l’offre est alléchante. Nous voici en plein centre de Denver, sur la 16e Rue, voie piétonne. Euflora est une boutique discrète, en sous-sol. Ambiance cool et clean, Dr. Dre en fond musical, on se croirait chez l’opticien. Yeux bleus et cheveux orange, tatouages et piercings, Jenny, une jeune employée, Crocs aux pieds, nous fait la visite. Quelques tables avec les différentes sortes d’herbe, 20 dollars le gramme, puis la multitude de vitrines : ici des patchs contre la douleur (18 dollars), d’autres pour se relaxer. Là, les comestibles, produits en vogue : cela va des bonbons infusés au THC (effet modeste et maîtrisable, «pour les débutants») aux gommes (ananas-limonade, cherry), en passant par les cookies ou brownies dont il faut se méfier, car certains impatients ont fait de mauvais trips : «Prendre 10 mgr, attendre deux heures que ça fasse effet, ne jamais dépasser 20 mgr.»
Tout est prévu, même des produits pour vegan, et «tout est fabriqué au Colorado», dit fièrement Jenny. Il y a une variante en capsules «si on ne veut pas fumer ou manger», des gouttes à mettre sous la langue, et des sels de bain - «ça fait effet par les pores, très agréable». On peut acheter des boissons au cannabis (thé à la pêche, «Cannapunch») - moins fatigant que mâcher son cookie. Le top du top : les concentrés, «à 87 % de THC» , sont réservés aux pros.
Medecine Man à Denver.
Le plus subtil : les vaporettes, «clean et discret, sans odeur ni fumée, personne ne peut savoir ce que vous consommez». Ah ! Encore une vitrine : les ustensiles pour planquer sa dope - une fausse canette de soda, un faux spray de peinture : «Je l’utilise quand mon frère vient à la maison. Il a l’habitude de me piquer mon herbe», rigole Jenny.
Rien de tout cela ne peut être consommé sur place : Denver n’a pas, contrairement à Amsterdam, d’accueillants coffee-shops où on se défonce légalement. Il est également interdit, sous peine d’amende, de consommer dans sa chambre d’hôtel ou sa voiture de location. Du coup, les groupes de pression qui ont gagné la légalisation ont lancé une proposition pour autoriser la fumette dans les bars qui le désirent. Il leur faut 4 700 signatures pour la faire passer en référendum en novembre, ce qui révolte l’opposant Bob Doyle : «Tout ça, c’est pour pouvoir vendre encore plus.»
Propriétaire de cinq établissements qui ont fait 10 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2014, Bruce Nassau, 62 ans, ne va pas le contredire : après trente années dans la télé par câble, il s’est lancé voici cinq ans dans le cannabis thérapeutique, flairant la bonne affaire. «Dans le câble, le rendement baissait, explique-t-il. Je me suis dit que l’industrie du cannabis, ce serait comme l’alcool et le tabac. Les gens aiment boire et fumer, non ?» Il fallait être là au début : «C’est comme ça qu’on gagne le plus.»
Il ne s’est pas trompé et espère faire entre 12 millions et 13 millions cette année. «On gagne bien notre vie», rigole-t-il. Son taux de profit ? Motus. 25 % ? «Plus.» Mais il se plaint : à cause d’une obscure législation sur les impôts, la «280.E», ciblant à l’origine les dealers pour leur interdire de déduire leurs frais (salaires, loyers…), le secteur est taxé plein pot. «J’ai réglé à titre personnel presque 500 000 dollars d’impôts l’an dernier, grince Bruce Nassau. On nous traite comme Pablo Escobar !» Il cultive environ 2 tonnes par an, et achètera bientôt un sixième établissement pour agrandir sa chaîne, Tru Cannabis, qui emploie 100 personnes. Nassau investit aussi dans le cannabis thérapeutique en Illinois et au Nevada. «Si je suis venu dans ce business, c’est pour les concentrations futures. Il faudra être assez grand pour que les géants de la pharmacie, du tabac ou de l’alcool aient envie de nous acheter.» Et Bruce Nassau en est sûr : un jour, ces géants contrôleront le secteur. «Dès que les banques seront OK pour y travailler, ils arriveront.»
Pour l’instant, les fonds d’investissement restent attentifs, à part Founders Fund, la société californienne de capital-risque de Peter Thiel (le fondateur de Paypal), qui a placé quelques millions dans un site internet dédié au cannabis, Leaflet. Bruce Nassau, lui, a déjà été contacté par des investisseurs mais a décliné : «Ce n’étaient pas les gros joueurs.» Cela dit, certains font monter les enchères : dans la station de ski d’Aspen, un dispensaire, le Green Dragon, doit être racheté pour 8 millions de dollars. «Ridicule !» bondit Nassau, pour qui ça ne vaut pas la moitié.
Produits à base de marijuana à Denver, en novembre 2013. Photo Matt Nager
Les banques attendent
Ainsi va le secteur : certains y font fortune, d’autres se cassent la figure. «Certains se sont dits "on va juste vendre de l’herbe, ce sera sympa et simple". Non, il n’y a rien de simple et sympa là-dedans», indique l’avocat Mike Elliott, directeur exécutif du Marijuana Industry Group. «C’est une industrie très instable, explique Taylor West de National Cannabis Industry Association. Les règles changent souvent. Et certains n’ont pas anticipé toute la bureaucratie, la sécurité à payer, les problèmes bancaires.» Particulièrement épineux, dit-elle : «Certains ont eu 15 ou 20 comptes fermés ! Un membre voulait acheter des emballages en Chine mais il fallait une garantie de paiement. Il m’a dit : "Je ne peux tout de même pas leur envoyer une photo de mon paquet de liquide !"»
Les banques attendent l’assentiment du pouvoir fédéral pour se lancer et celui-ci a jusqu’ici refusé : donner son feu vert, c’est accepter la légalisation à l’échelle de la nation. Cette incertitude en recouvre une autre : si l’administration Obama tolère le système actuel, quid du futur président élu en 2016 ? S’il/elle ne peut remettre en cause la légalité de la consommation, prérogative des Etats, il/elle pourrait supprimer la vente légale, ce qui impliquerait d’envoyer la police fédérale dans les boutiques. Rude travail : le Colorado compte environ 500 points de vente. Il y avait, fin mai, 361 licences pour des dispensaires récréatifs et 511 pour des thérapeutiques - un même établissement fait souvent les deux.
«Avec tout l’argent qu’on génère, les taxes et les emplois, le fait que la légalisation n’a pas créé de problèmes majeurs du style de gens défoncés se jetant des balcons, je ne vois pas comment on pourrait revenir en arrière», tempère Bruce Nassau. Et il prédit que, après l’Oregon, le Colorado, l’Etat de Washington et l’Alaska, d’autres Etats, dont la Californie, vont autoriser la vente en 2016. «Après, ce sera gagné, dans tout le pays, d’ici dix ans peut-être.» Nassau aura alors revendu son affaire et sera assis sur son tas de pognon : «Quand je suis sorti du câble, mes interlocuteurs m’ont traité de fou. Maintenant, ils me demandent comment entrer dans le secteur. Trop tard, je leur dis !»
C’est dans le modeste bureau du «directeur de la coordination de la marijuana», qu’on mesure le mieux le chemin parcouru vers la légalité. Andrew Freeman supervise les dix agences de l’Etat où une centaine de fonctionnaires gèrent ce nouveau secteur basé sur une règle simple : chacun des 350 villes et comtés a le pouvoir d’autoriser ou non des points de vente sur son territoire. La marijuana est rattachée à «l’industrie du péché» (casinos, jeux, alcool, tabac, paris, courses, loteries) et l’Etat surveille les licences, écrit les règles, vérifie l’origine des fonds investis, teste les produits et assure leur traçabilité. Mais il ne se mêle pas des prix : ici, on est en pays libéral. Grâce aux taxes, 20 à 40 millions de dollars bénéficient chaque année aux écoles, le reste allant à la prévention et aux traitements des abus de consommation. Tout en grignotant des noisettes, Freeman, 31 ans, «agnostique» sur le cannabis - ni pour ni contre -, tire un premier bilan positif : «Sur le court terme, ce n’est pas le désastre que beaucoup craignaient : le ciel ne nous est pas tombé sur la tête.» Difficile de savoir si la consommation a augmenté : «12,9 % des plus de 21 ans consomment, ce qui ne représente pas une variation significative. Ceux qui fumaient avant fument après. Mais est-ce qu’ils fument plus ? On ne sait pas. Chez les ados, c’est l’équivalent d’avant.»
Fraises recouvertes de chocolat à la Marie-Jeanne, lors d’une réception à Denver en juillet 2014. Photo Matt Nager
Dans le cornet
Il tempère le succès économique : «Ce n’est pas le boum que certains espéraient. Cela représente moins de 1 % de l’économie : une industrie mineure. Ce n’est pas le pétrole ou le gaz.» Freeman voit l’avenir «avec optimisme et prudence» : «On ne connaîtra pas l’impact complet avant un certain temps. Quel sera l’effet de la commercialisation ? Est-ce que ce sera comme l’industrie du tabac dans les années 70 et les enfants commenceront à fumer ? Ou est-ce que l’industrie sera plus responsable ?»
«Bien sûr, reconnaît Mike Elliot, du Marijuana Industry Group, il y a des questions de sécurité : il faut protéger les enfants, réduire la conduite sous emprise du cannabis, éduquer les consommateurs. Mais notre système, c’est mieux que de donner à Al Capone la gestion des drogues : dans ce cas, il y a des crimes et la marijuana est quand même vendue, et sans taxe qui entre. »
L’expérience du Colorado change la donne, estime Louis Bouchaud-Ayral, un jeune juriste français qui travaille au cabinet d’avocats Vicente-Sederberg, moteur dans la légalisation : «La question n’est plus : "Faut-il légaliser ou pas ?" Mais : "La production et la distribution de cannabis doivent-elles être contrôlées par l’Etat ou les trafiquants ?" Les habitants du Colorado ont choisi la régulation légale et jusqu’ici les résultats sont très positifs.»
Retour au bus. Tim, un type rondouillard en short et chemise à carreaux venu spécialement de Philadelphie, est content : avec tout ce qu’il s’est mis dans le cornet, il a ricané comme un bossu. «Ils sont malins, ces types, au Colorado, dit-il, ils sont les premiers à prendre tous les millions.» Le tourisme a d’ailleurs connu une année record à Denver en 2014 (15,4 millions de nuitées, + 10 %), mais les autorités refusent d’y mesurer l’impact de la marijuana. Arguant que ce secteur reste illégal, l’office de tourisme ne fait aucune promotion pour cette clientèle. «On s’en fiche : les gens nous trouvent quand même», balance Michael Eymer, le patron des tours en bus. Pour lui, les beaux jours du tourisme auront une fin : «Ça va devenir légal dans d’autres Etats, et Denver sera de moins en moins une attraction. Mais on va avoir quand même cinq à dix ans de bonne activité.»
Dans le cadre de notre trentième anniversaire, nous allons publier ces prochaines semaines une série d’articles relatant les moments forts de l’histoire de Sensi Seeds, c’est à dire les moments qui ont servi à bâtir nos valeurs fondamentales et qui représentent toujours à l’heure actuelle ce pour quoi nous nous battons.
Ben Dronkers & Howard Marks
Sensi Seeds s’est impliquée ces 30 années dans de nombreux projets, pour la plupart dédiés à la démocratisation du cannabis et tous placés sous la bannière de l’activisme, de la recherche médicale et de l’industrialisation optimale des multiples facettes de la plante de cannabis. Mais la grande majorité du public connaît surtout Sensi Seeds pour son activité principale : les graines de cannabis.
Dans cet article, nous vous faisons découvrir l’histoire des variétés qui nous ont permis de créer l’entreprise telle qu’elle existe aujourd’hui.
Les variétés Sensi Seeds : le début de notre histoire
L’histoire des variétés de Sensi Seeds remonte à il y a bien longtemps, à l’époque où Sensi Seeds n’était pas encore devenue la banque de graines que vous connaissez de nos jours, mais était tout juste un projet de sélection qui avait germé dans les esprits de ben Dronkers et des ses collaborateurs proches, dont son aîné fils Alan, et d’autres experts néerlandais de la sélection de graines.
Dans les années 70, Ben Dronkers parcourait le monde entier afin de récolter et de rassembler le plus de graines possible d’un maximum d’endroits différents : de l’Asie centrale à l’Asie du Sud-est, en passant par les précieuses montagnes de l’Hindu Kush et les tropiques.
À l’époque, Amsterdam commençait tout juste à devenir un haut lieu de la génétique cannabique. Les obtenteurs commençaient à converger dans la ville pour échanger les gènes récoltés et leurs connaissances. Les premiers hybrides stables perfectionnés par des obtenteurs originaires d’Amérique du Nord traversèrent l’océan Atlantique, au plus grand plaisir du commerce du cannabis qui se mettait alors à bourgeonner à Amsterdam. C’était le moment idéal pour lancer les expérimentations de sélection les plus audacieuses, en utilisant les cultivars soigneusement sélectionnés et ces toutes nouvelles sensations venues de l’autre côté de l’océan.
Mettre la main sur ces hybrides américains a été un moment clé pour Sensi Seeds : il s’en est suivi des dizaines d’années de travail intensif qui se conclurent par la naissance de quelques-unes des variétés les plus recherchées dans le monde entier, ainsi que par les programmes les plus pointus et les plus innovateurs de sélection qui allaient devenir les standards de Sensi Seeds en matière de manipulation génétique.
Les classiques Sensi Seeds : de la Skunk #1 aux variétés minoritaires d’exception
Skunk #1
On dit souvent que Skunk #1 à changé le visage de la culture du cannabis. Les hybrides Skunk importés à l’origine par les obtenteurs américains en Europe étaient basés sur des cultivars traditionnels d’Amérique centrale et du Nord, d’Afghanistan et de Thaïlande, et remportaient déjà un succès phénoménal. Cela explique la raison pour laquelle il n’est pas rare d’entendre aujourd’hui encore que le cannabis exceptionnellement fort « est de la skunk », et ce, quelle que soit sa véritable parenté génétique.
D’un autre côté, Skunk #1 de Sensi Seeds s’est largement constituée une belle réputation. Après des années de sélection et de rétrocroisement, cette version stabilisée des hybrides dont nous avons précédemment fait référence a été introduite à la fin des années 1970, et a immédiatement suscité une passion sans faille autant chez les obtenteurs que chez les consommateurs. En effet, grâce à sa génétique inébranlable, Skunk #1 a servi de base pour la création de centaines d’hybrides les plus appréciés au monde, parmi lesquels on retrouve les variétés telles que Cheese, Silver Haze, Orange Bud et bien d’autres encore.
Skunk #1 fait toujours partie de la sélection de Sensi Seeds et après plus de 50 années passées à satisfaire les consommateurs du monde entier, elle demeure l’une des variétés les plus récompensées jamais développées.
Variétés “Early”
Au moment où les premières variétés précoces stabilisées ont fait leur entrée dans les années 1980, elles ont immédiatement révolutionné le monde de la culture du cannabis. Effectivement, alors que Cannabis sativa L. est connu pour sa résilience et sa capacité à se développer sous pratiquement tous les climats, le faire pousser dans des conditions météorologiques défavorables peut toujours relever du défi.
Notre volonté de stabiliser les premières variétés précoces en provenance de l’Amérique a été très étroitement liée au fait que Sensi Seeds était implantée en Europe du Nord. Le climat des Pays-Bas est un parfait exemple des conditions de culture dites «non idéales». Du coup, rien d’étonnant que ces variétés précoces aient fait sensation lors de leur lancement sur le marché.
La toute première à ouvrir les festivités a été la Early Girl, étroitement suivie par sa variété sœur la Early Pearl, une variété à dominance sativa également mise au point pour les étés courts.
Enfin, Early Skunk, la descendante tant attendue de la déjà très populaire Early Pearl et de Skunk #1, a été l’idéale petite dernière à rejoindre la famille Early. Grâce à son illustre pedigree Skunk, elle est en outre devenue une des variétés préférées des producteurs confrontés aux défis d’ordre climatique.
Northern Lights #5 x Haze & Silver Haze
Après cette première vague incroyable d’hybrides stabilisés, il était important que les variétés ultérieurement ajoutées à la sélection de Sensi Seeds soient pleines de caractère. Et elles n’ont effectivement pas déçu. Northern Lights #5 x Haze est l’une de nos variétés les plus appréciées, et à l’époque de son lancement, en 1989, elle a déclenché une sorte de révolution dans le secteur de la sélection en illustrant à la perfection l’apogée des avancées de la culture du cannabis. À ce jour, beaucoup disent qu’aucune autre variété ne peut se mesurer à elle. La famille Dronkers est elle-même totalement fan et nous a confié qu’elle la plaçait au rang de ses variétés favorites. Vous pouvez lire les interviews de Ben Dronkers, Alan Dronkers, Ravi Dronkers et de Gio Dronkers pour vous faire une opinion.
Brièvement après le lancement de Northern Lights #5 x Haze, une autre favorite de l’époque, à présent légendaire, faisait sa première apparition : la chatoyante et si judicieusement nommée Silver Haze. Pratiquement directement récompensée lors de sa première participation à la High Times Cannabis Cup, on en parle souvent en association avec la variété ci-avant mentionnée, en raison du fait qu’elles ont toutes deux contribué à relancer la tendance sativa psychédélique.
Rendre hommage à la communauté : les variétés “VIP” de Sensi Seeds
La célébrité n’a jamais été l’objectif des personnalités que nous avons choisies de mettre en vedette au cours de nos trente ans d’existence. Néanmoins, leur passion et leur dévouement à l’égard de la plante les a menées à être considérées comme des héroïnes au sein de la communauté cannabique. Chez Sensi Seeds, nous sommes toujours restés proches du monde des activistes et nous nous sommes toujours employés à informer le public sur l’incroyable valeur de la plante de cannabis (pour en savoir plus sur Sensi Seeds et l’activisme, cliquez ici).
Il nous semblait donc logique de fêter ces évangélistes du cannabis en leur attribuant personnellement des variétés de cannabis nouvelles, exotiques et révolutionnaires.
Étant particulièrement fiers de notre association avec ces personnalités au nom de cette cause commune, cette sélection de graines de cannabis a été établie et développée avec le plus grand soin et la plus grande expertise.
Parmi les variétés portant le nom d’une célébrité, nous n’avons plus besoin de présenter notre si chère Jack Herer. Lancée en 1994 pendant une cérémonie spéciale au Cannabis Castle, elle est toujours vénérée par des millions d’adeptes et plus que régulièrement mentionnée dans la culture pop. Elle est devenue une véritable légende. Il est inutile de dire que nous pensons que cela est tout à fait justifié, dans la mesure où le personnage, Jack Herer, était lui-même une légende et que nous sommes fiers de proposer sa variété dans notre catalogue actuel.
Alan Dronkers & Rita Marley
Une autre personnalité légendaire qui a inspiré une histoire légendaire, serait celle qui a donné naissance à Marley’s Collie. La Cannabis Cup de 1997 avait comme invité de marque Mme Rita Marley. C’est après cet événement que l’équipe d’obtenteurs de Sensi Seeds a décidé de rendre hommage à son défunt mari, Bob Marley. C’est ainsi que Marley’s Collie vit le jour en 1998, issue de notre plante femelle jamaïcaine la plus exquise, pollinisée par un pur cultivar afghan de la très suave famille Mapple Leaf Indica. Étant la seule variété de Sensi Seeds inspirée par un colossal représentant culturel de la communauté cannabique, elle est extrêmement importante à nos yeux et nous sommes fiers de l’avoir vue conquérir les cœurs et les papilles gustatives de nos fidèles admirateurs.
Nos autres « variétés aux noms de célébrités » s’inspirent, d’un autre côté, de personnes qui ont directement contribué à ce qui constitue l’héritage de Sensi Seeds. Parmi elles, on peut citer : Howard Marks, indéniablement le passeur de drogue le plus célèbre au monde, devenu écrivain, entrepreneur et activiste courageux. Récompensé du Cannabis Culture Awards en 2014 par le Hash Marihuana & Hemp Museum, la variété qui lui est dédiée est presque aussi audacieuse que lui.
Le récit de la Mr. Nice G13 x Hash Plant veut que le G13 original ait été « obtenu » par un site de recherche gouvernementale et accouplé avec le superbe Hash Plant de Sensi Seeds. Des années de recherche ont été nécessaires pour mettre au point la combinaison parfaite pouvant maintenir les qualités uniques de cette variété. Lancée sous le nom de l’alter ego de Howard Marks, « Mr. Nice », elle est considérée comme étant une « bombe » en termes de capacités de croissance et pour son effet stone afghanica, incroyablement stimulant physiquement.
Ed Rosenthal & Ben Dronkers
2006 a marqué le lancement de (pour l’instant !) notre dernière variété portant le nom d’une célébrité. Ed Rosenthal, notre merveilleux ami et gourou américain du cannabis, fait véritablement figure de repère dans l’histoire de Sensi Seeds. Partageant la même passion pour la génétique du cannabis, Ed et Ben Dronkers ont collaboré sur de nombreux projets d’envergure, notamment sur le projet qui a servi de base à la création de ce qui est devenu le Hash Marihuana & Hemp Museum. Cependant, le projet le plus ambitieux a été de loin la création de Ed Rosenthal Super Bud, une procédure qui a nécessité pratiquement dix années de croisements méticuleux pour obtenir une plante exceptionnelle, si sophistiquée qu’elle pourrait être appelée « une délicatesse ». Il s’agit sans aucun doute de « la crème de la crème » !
Le monde de l’activisme du cannabis grouille de personnalités d’exception qui affichent chaque jour leur dévouement, leur ouverture d’esprit et, bien évidemment, leur amour pour Cannabis Sativa L. Il est important pour nous de leur rendre hommage, à ces personnalités et à la communauté qui les soutient, afin de nous assurer que leur mémoire soit gardée intacte. Si vous avez lu notre ode au cannabis, ou si vous êtes vous-même un grand amateur de cannabis, vous comprendrez très certainement à quel point la plante de cannabis est précieuse pour l’humanité, et, par voie de conséquence, apprécierez toute la valeur du travail mené par ces figures publiques révolutionnaires.
Restez à l’écoute de Sensi Seeds pour découvrir les décennies de révolutions petites et grandes dans le monde des variétés d’exception, et qui sait ? Peut-être que l’une d’entre elles finira par porter votre nom !
SÉRIE En préparation, la nouvelle fiction française sur la ganja s'inspire comme il se doit des séries américaines.
Sept ans après la fin de sa diffusion sur HBO, on s’arrache encore la dépouille de Sur écoute (The Wire, en v.o.), épopée policière de David Simon dans la ville sinistrée de Baltimore. De ce côté-ci de l’Atlantique, la chaîne franco-allemande Arte prépare actuellement la série Cannabis, avec aux manettes Lucie Borleteau, cinéaste de 34 ans de Fidelio, l’odyssée d’Alice (sorti en décembre). Le projet d’environ 6 millions d’euros, composé de six épisodes de cinquante-deux minutes,suivra la route de la drogue du Maroc aux cités hexagonales en passant par Marbella.
Au casting, des têtes inconnues entourées de plusieurs noms du cinéma d’auteur français, Christophe Paou (l’Inconnu du lac), Kate Moran (les Rencontres d’après minuit) et l’Espagnol Pedro Casablanc, vu en juillet sur scène chez Olivier Py en Avignon.
Contactée par la société de production Tabo Tabo, Lucie Borleteau reconnaît avoir été surprise par la commande d’Arte, ayant «très peu» la culture des séries télé (Mad Men et Twin Peaks exceptés). Cette diplômée de la Femis s’est surtout nourrie de références cinématographiques, de M le maudit de Fritz Lang à David Lynch. Maître étalon pour l’équipe de trois scénaristes, Hamid Hlioua, Clara Bourreau et Virginie Brac, Sur écoute (plus que Weeds, autre série ganjaphile) «ne va pas être transposée telle quelle, il s’agit d’une référence majeure à l’écriture au début, qui a évolué depuis», détaille à Libération la cinéaste, en pleins repérages.
Caïds et barons
Une large place devrait être accordée dans le scénario aux caïds et barons de la drogue plutôt qu’à la police, ménageant la place à des scènes chocs. «Des choses que dans ma carrière de cinéaste indépendante, je n’aurais peut-être pas osé écrire avant quinze ans, bref, un cadeau de Noël», résume-t-elle. Tournée par la jeune chef opératrice de Mercuriales, Jordane Chouzenoux, de septembre à décembre entre la France, l’Espagne et le Maroc, Cannabis est conçue comme une série européenne plus que strictement française : «Les problématiques n’ont rien à voir avec les Etats-Unis : on se demande comment parler des cités aujourd’hui, des trafics parallèles. Montrer comment tous ces gens sont au travail», détaille Lucie Borleteau.
Alors que les chaînes annoncent tambour battant des fictions originales à l’américaine avec showrunner (personne qui supervise le respect et la cohérence des scripts) et writers’room (réunion de cogitation des scénaristes), de son côté, le diffuseur Netflix tourne à la rentrée Marseille (diffusée en 2016), fiction politique qui lorgne du côté de House of Cards, avec Gérard Depardieu en maire de la cité phocéenne, sous la direction de trois réalisateurs, Florent Emilio-Siri (Cloclo), Gérard Krawczyk (Taxi 2, Taxi 3 et Taxi 4) et Samuel Benchetrit (J’ai toujours rêvé d’être un gangster).